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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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A (vers 1-2) A (vers 3-4) B (vers 5-8) B’ (vers 9-11)ab (rime ab) ab (rime ab) cdef (rime abab) cde’ (rime bab)La structure du conduit latin Suspirat spiritus diffère quelque peu de <strong>son</strong>modè<strong>le</strong> profane. La strophe ne comporte plus onze hexasyllabes mais huit, si bien que larépétition fina<strong>le</strong> (B’) n’est pas réemployée. En revanche, <strong>le</strong> conduit dans sa totalité estplus long que <strong>le</strong>s chan<strong>son</strong>s puisqu’il se compose de huit strophes au lieu de cinq.L’irrégularité des rimes pour <strong>le</strong>s trois derniers vers est ainsi écartée au profit d’unschéma parfaitement régulier de rimes alternées. Le texte de Blondel fait entendre unerime interne à la cé<strong>sur</strong>e des deux premiers vers, perm<strong>et</strong>tant d’appuyer <strong>le</strong> rythme 3+3 quivaut pour la majorité des vers. Le texte latin reproduit c<strong>et</strong>te cé<strong>sur</strong>e rimée à la première<strong>et</strong> à la quatrième strophe :BlondelAmour dont sui esprisMe semont de chanter<strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>Strophe 1Suspirat spiritusmurmurat ratio<strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>Strophe 4Cui rident pocula.cui sp<strong>le</strong>ndent epu<strong>le</strong>Gautier de Coinci, en transformant l’ordre des mots dans l’incipit, n’a pas repris c<strong>et</strong>terime interne.Le thème de Suspirat spiritus semb<strong>le</strong> parfaitement indépendant des versionsromanes existantes. Le texte de Blondel de Nes<strong>le</strong> exprime la ferveur <strong>et</strong> la dou<strong>le</strong>ur d’unamour charnel, tandis que <strong>le</strong> texte latin développe une supplication de l’âme reprochantà l’Homme de suivre <strong>le</strong>s inclinai<strong>son</strong>s du corps : « Dic homo […] cur taces subdituscarnis contagio ». <strong>Philippe</strong> s’inscrit donc en opposition au modè<strong>le</strong> courtois emprunté.Pourtant, <strong>le</strong> texte de Blondel de Nes<strong>le</strong> <strong>et</strong> la tradition courtoise restent une référenceparfaitement assumée par <strong>le</strong> poète latin. Dans <strong>le</strong>s premiers vers, il joue avec <strong>le</strong> textevernaculaire <strong>et</strong> ses codes comme pour signa<strong>le</strong>r une distance à l’égard de <strong>son</strong> emprunt.C<strong>et</strong>te attitude se manifeste de deux manières. Le choix du mot spiritus en incipitremplace <strong>le</strong> participe espris dans <strong>le</strong> texte français. Le participe du verbe esprendre(saisir l’âme) donne esprit, dont l’homonyme (espirit ou esperit, esprit ou âme) estl’équiva<strong>le</strong>nt du latin spiritus :Amour dont sui esprisespiritSuspirat spiritus306

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