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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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contemporains. Ils meurent tous deux en 1236. Les deux versions vernaculaires ontconnu une diffusion manuscrite plus abondante que <strong>le</strong> conduit latin 129 .Il existe éga<strong>le</strong>ment deux textes latins anonymes qui utilisent la mélodie comm<strong>et</strong>eneur de deux polyphonies à trois voix. Ces deux nouveaux textes (Procurans odium <strong>et</strong>Purgator criminum) <strong>son</strong>t parfois attribués à <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> par <strong>le</strong>scommentateurs modernes 130 . Les sources médiéva<strong>le</strong>s ne donnent cependant aucunindice en faveur de c<strong>et</strong>te attribution.La chronologie de ces différentes compositions <strong>et</strong> <strong>le</strong>s liens qui <strong>le</strong>s relient <strong>son</strong>tdiffici<strong>le</strong>s à préciser. L’antériorité de Blondel de Nes<strong>le</strong> incite à <strong>le</strong> considérer comme lasource des autres productions poétiques <strong>et</strong> l’inventeur de la mélodie. En revanche, lachronologie entre la version de Gautier <strong>et</strong> <strong>le</strong> conduit de <strong>Philippe</strong> est diffici<strong>le</strong> à évaluer.Gautier semb<strong>le</strong> cependant avoir composé ses chan<strong>son</strong>s à la Vierge à la fin de sa vie,entre 1219 <strong>et</strong> 1236. Selon Jacques Chail<strong>le</strong>y, L’amours dont suit espris de chanter auraitété composé entre 1228 <strong>et</strong> 1231 131 . Pour ce qui est du conduit de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>,nous ne dispo<strong>son</strong>s d’aucun élément qui perm<strong>et</strong>te de proposer une datation précise. L<strong>et</strong>exte de Gautier reprend exactement la forme <strong>et</strong> copie l’incipit de celui de Blondel,tandis que celui du <strong>Chancelier</strong> écourte <strong>le</strong>s strophes. Les deux contrafacta <strong>son</strong>t trèsprobab<strong>le</strong>ment indépendants l’un de l’autre. Les deux polyphonies latines ne semb<strong>le</strong>ntpas non plus être liées entre el<strong>le</strong>s. Les sources <strong>et</strong> la musique font état de deux versionsindépendantes. De plus, rien ne perm<strong>et</strong> plus d’établir une filiation de ces deux conduitsavec la monodie latine de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>. En eff<strong>et</strong>, la modification structurel<strong>le</strong>du modè<strong>le</strong> que ce dernier opère dans Suspirat spiritus n’y est pas reprise. Une dernièreversion s’ajoute à ce réseau déjà comp<strong>le</strong>xe. Le texte de Gautier de Coinci nous esttransmis dans l’une des sources des chan<strong>son</strong>s à la Vierge (Paris, BnF fr. 1536, f°112v-113) sous forme d’un déchant qui n’est autre que la polyphonie de Purgator criminumamputée de l’une de ses voix. L’adaptation peut être l’œuvre de Gautier comme cel<strong>le</strong> ducopiste du manuscrit. Il est par ail<strong>le</strong>urs peu probab<strong>le</strong> que c<strong>et</strong>te version à deux voix de lachan<strong>son</strong> de Gautier soit antérieure à la monodie. Une tel<strong>le</strong> priorité a été envisagée parJacques Chail<strong>le</strong>y, donnant aussi l’antériorité à Purgator criminum, mais l’hypothèse est129 Huit sources musica<strong>le</strong>s <strong>et</strong> une source poétique pour Blondel de Nes<strong>le</strong> ; neuf sources musica<strong>le</strong>s <strong>et</strong> septsources poétiques pour Gautier de Coinci.130 P<strong>et</strong>er DRONKE, « The Lyrical Compositions of Philip the Chancellor », Studi Medievali, XXVIII,(1987), p. 563-592.131 Jacques CHAILLEY, Les chan<strong>son</strong>s à la Vierge de Gautier de Coinci, Paris, 1959, p. 41.304

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