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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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C<strong>et</strong>te présentation d’ensemb<strong>le</strong> fait apparaître que <strong>le</strong>s strophes <strong>son</strong>t majoritairementcourtes : un maximum de sept vers (strophes X, XII <strong>et</strong> XVI) <strong>et</strong> près de la moitié desstrophes de 4 vers ou moins. Les quadrisyllabes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s hexasyllabes <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s vers <strong>le</strong>s plusutilisés. C<strong>et</strong>te irrégularité <strong>et</strong> la rapidité des vers pourvoient au conduit un dynamismequi n’échappe pas à l’audition.Les as<strong>son</strong>ances des rimes perm<strong>et</strong>tent de lier entre el<strong>le</strong>s certaines strophes. Lastrophe IV <strong>et</strong> la strophe V utilisent <strong>le</strong>s mêmes <strong>son</strong>s (–ie <strong>et</strong> –ura) <strong>et</strong> suivent toutes deux<strong>le</strong> schéma aab. C<strong>et</strong>te structure est entendue quatre fois de suite car la strophe V esttrip<strong>le</strong>. Cependant, la longueur des vers ainsi que la mélodie <strong>son</strong>t différentes. C<strong>et</strong>terelation se reproduit entre <strong>le</strong>s strophes VI <strong>et</strong> VII, avec, c<strong>et</strong>te fois, <strong>le</strong>s mêmes longueursde vers. La structure poétique ménage donc, dans ce grand ensemb<strong>le</strong>, des sousensemb<strong>le</strong>scohérents <strong>et</strong> homogènes par <strong>le</strong>s <strong>son</strong>orités des mots. C’est par ail<strong>le</strong>urs l’un desprincipaux enjeux de la mélodie que de renforcer la perception de ces regroupementsstrophiques. La mélodie est entièrement syllabique. La longueur incite certainement àl’économie de moyen. Les mouvements mélodiques <strong>son</strong>t en eff<strong>et</strong> souvent très simp<strong>le</strong>s <strong>et</strong>semb<strong>le</strong>nt être destinés à faire apparaître la puissance du texte.Le texte, <strong>sur</strong>tout dans ses premières strophes, se compose d’une suited’énumérations, de listes de mots aux <strong>son</strong>orités proches (annominatio) qui dépeignent lacorruption du monde. Les rimes internes <strong>et</strong> termina<strong>le</strong>s <strong>son</strong>t multipliées, poussant àl’extrême l’eff<strong>et</strong> de la figure répétitive du similiter cadens qui a ici pour eff<strong>et</strong> d’insistertrès lourdement <strong>et</strong> d’accab<strong>le</strong>r l’auditoire de critiques. La mélodie accroît l’efficacité deces énumérations en adaptant sa construction aux <strong>son</strong>s des mots <strong>et</strong> à <strong>le</strong>ur sens. Dans lapremière strophe, <strong>le</strong>s premiers mots <strong>son</strong>t prononcés de manière monotone dans <strong>le</strong>registre aigu, ce qui donne à ce début une éloquence presque agressive :v.1 v.2 v.3 v.4La liste est poursuivie au vers 3 qui adopte de nouveau <strong>le</strong>s notes répétées <strong>sur</strong> <strong>le</strong> motpravitas. Les verbes corruit <strong>et</strong> viguit qui terminent <strong>le</strong>s vers 2 <strong>et</strong> 4 (la rime b) <strong>son</strong>t tousdeux placés <strong>sur</strong> des motifs de tierces descendantes, reflétant bien <strong>le</strong> sens dépréssif qu’il284

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