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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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Toutes deux commencent <strong>et</strong> se terminent <strong>sur</strong> la fina<strong>le</strong> fa <strong>et</strong> privilégient la chaînedes tierces fa-la-do. A n’évolue que dans la première tierce, si bien que <strong>son</strong> ambitus seréduit à la quarte fa-si bémol (la tierce <strong>et</strong> sa broderie). B fonctionne de la même manièreen s’élargissant à la tierce supérieure. Le processus des deux propositions est <strong>le</strong> même :1. une phase de « récitation »2. un fléchissement3. un pic ou climax avec une broderie vers l’aigu4. descente jusqu’à la fina<strong>le</strong> puis cadenceL’allongement qui reproduit trois fois la même structure (vers 7 à 21) estaccentué par la répétition mélodique, el<strong>le</strong>-même reprise de la première partie (BA). Laproposition A est entendue cinq fois par strophe <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en évidence uncadre rythmique <strong>et</strong> <strong>son</strong>ore très puissant, une trame dont l’unité n’est pas <strong>le</strong> vers, mais <strong>le</strong>terc<strong>et</strong> (A) ou <strong>le</strong> distique (B). Ce cadre large, organisé principa<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>s répétitionsmélodiques, perm<strong>et</strong> d’ordonner <strong>le</strong>s unités plus p<strong>et</strong>ites que <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s vers. Signalés par <strong>le</strong>s<strong>son</strong>orités des rimes <strong>et</strong> <strong>le</strong> rythme des mots, <strong>le</strong>s vers s’inscrivent <strong>et</strong> se rangent dans <strong>le</strong>cadre instauré par ces propositions mélodiques, puis, à plus grande échel<strong>le</strong>, dans lastrophe. L’emboîtement des niveaux de structure perm<strong>et</strong> un quadrillage hiérarchisé <strong>et</strong>ordonné de la matière <strong>son</strong>ore.Alors que tout <strong>le</strong> conduit semb<strong>le</strong> s’articu<strong>le</strong>r autour de la triade fa-la-do,indiquant un mode de fa, la dernière cadence se termine <strong>sur</strong> sol :Dans la version profane, ce <strong>son</strong>t toutes <strong>le</strong>s phrases A qui s’achèvent par un sol, ce quias<strong>sur</strong>e la compréhension de l’ensemb<strong>le</strong> en mode de sol. Dans ce contexte, l’insistance<strong>sur</strong> <strong>le</strong> fa dans <strong>le</strong> cours des phrases est un moyen de marquer l’appui <strong>sur</strong> la fina<strong>le</strong> réel<strong>le</strong>des cadences. L’unique intervention du sol dans la version latine ne perm<strong>et</strong> pas une tel<strong>le</strong><strong>le</strong>cture. Le sol apparait plus comme une fina<strong>le</strong> secondaire qui ménage la <strong>sur</strong>prise à la finde chaque strophe. <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> ne s’est donc pas empêché de réaliser desmodifications en tous genres <strong>sur</strong> <strong>son</strong> modè<strong>le</strong> profane. Il profite de sa simplicité <strong>et</strong> de sapopularité, tout en lui ajoutant ce dont il a besoin pour servir ses objectifs propres <strong>et</strong> enfaire un conduit moralisateur.269

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