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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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ut qui plantas inserittransferens nil proficit,sic qui mente conterit<strong>et</strong> promissum abjicitut mater, quae peperit,<strong>et</strong> partum interfecit.La strophe 3 commence par une citation de Sénèque dans sa première L<strong>et</strong>tre àLucilius : « Nam ut visum est maioribus nostris, sera parsimonia in fundo est » 102 . Les<strong>son</strong>orités <strong>et</strong> <strong>le</strong> rythme des mots de la citation <strong>son</strong>t repris aux vers 3 <strong>et</strong> 4 :Vers 1-2 Vers 3-4Sera parsymoniaest in fundo loculisera poenitentiacum clauduntur oculiLa strophe 4 quant à el<strong>le</strong>, ne commence pas par une citation textuel<strong>le</strong> mais uneréférence à la parabo<strong>le</strong> des vierges fol<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des vierges sages 103 que <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong><strong>Chancelier</strong> utilise très souvent dans ses conduits. La dernière strophe ne semb<strong>le</strong> pascomporter de citation en incipit.L’énonciation du texte varie de strophe en strophe. La première strophe estécrite à la première per<strong>son</strong>ne du pluriel, à l’instigation de la citation d’Ovide. Les troissuivantes utilisent la troisième per<strong>son</strong>ne du singulier, comme pour dresser un constatsans pour autant pointer la cib<strong>le</strong> des accusations portées. C<strong>et</strong>te neutralité rend plusefficace l’emploi du discours direct <strong>et</strong> de la deuxième per<strong>son</strong>ne à la dernière strophe :Quid ergo miserrime,quid dices quid faciesLa répétition du pronom interrogatif quid <strong>et</strong> l’accumulation de questions adressées àl’auditoire font irruption dans la réalité <strong>et</strong> <strong>le</strong> présent de la performance. C<strong>et</strong>te rupturedoit être d’autant plus efficace que <strong>le</strong>s strophes qui précèdent <strong>son</strong>t fermement enracinéesdans une culture biblique <strong>et</strong> antique intemporel<strong>le</strong>. Ce saut, voire ce <strong>sur</strong>saut dans <strong>le</strong> réelqui intervient bruta<strong>le</strong>ment <strong>et</strong> place l’auditoire face à ses vices peut avoir pour objectif depréparer l’évocation dramatique presque pathétique du Jugement dernier. Une fois deplus, <strong>le</strong> moralisateur suit une démarche presque codée par la pratique de l’exégèse enterminant <strong>son</strong> discours par une vision eschatologique.102 SÉNÈQUE, Epistulae Mora<strong>le</strong>s ad Lucilium, LI, 1, §5.103 Mt 25, 1-13.264

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