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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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Le succès de la première strophe se me<strong>sur</strong>e par sa diffusion jusqu’à la fin duXVI e sièc<strong>le</strong>. Le texte est utilisé par certains compositeurs tels Jan P. Sweelinck dans sesCantiones Sacrae <strong>et</strong> <strong>sur</strong>tout par Roland de Lassus. Le mot<strong>et</strong> latin qui termine <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong>des madrigaux italiens des Lagrime di San Pi<strong>et</strong>ro est bien <strong>le</strong> texte de la première strophede ce conduit Vide homo quae pro te patior. Le saut temporel est si important que <strong>le</strong>sspécialistes du compositeur flamand ne semb<strong>le</strong>nt pas avoir identifier la provenance dece texte 89 . Les Lagrime di San Pi<strong>et</strong>ro <strong>son</strong>t la dernière composition de Roland de Lassusavant sa mort <strong>et</strong> la position fina<strong>le</strong> du mot<strong>et</strong> donne à c<strong>et</strong>te pièce une va<strong>le</strong>ur testamentairehautement symbolique.Les strophes 2 <strong>et</strong> 3 <strong>son</strong>t très proches par <strong>le</strong>s thèmes, <strong>le</strong> vocabulaire <strong>et</strong> laconstruction du discours d’autres conduits moraux de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> exposant<strong>le</strong>s principes du mépris du monde. Le début de la strophe 2 ressemb<strong>le</strong> à s’y méprendreau début du conduit Cum sit omnis caro fenum (n°18) :Homo vide que pro te patior, strophe 2 Cum sit omnis caro fenum, strophe 1Cum sit omnis caro fenumHomo vide quid es <strong>et</strong> quid eris<strong>et</strong> post fenum fiat cenum.flos es s<strong>et</strong> cras favilla cinerishomo quid extol<strong>le</strong>risvas sordidum ut quid extol<strong>le</strong>riscerne quid es <strong>et</strong> quid erismodo flos es sed verterisin favillam cyneris.Les trois strophes de Homo vide <strong>son</strong>t régulièrement composées de huitdécasyllabes. Ce type de vers particulièrement long n’est que rarement utilisé par<strong>Philippe</strong> dans ses conduits. Ici, la cé<strong>sur</strong>e est invariab<strong>le</strong>ment placée après la quatrièmesyllabe, ce qui décompose <strong>le</strong>s vers selon <strong>le</strong> rythme 4+6. Il n’y a, dans chaque strophe,qu’une seu<strong>le</strong> terminai<strong>son</strong> pour la rime : –ior dans la strophe 1, –eris dans la strophe 2 <strong>et</strong>–era dans la strophe 3. Les eff<strong>et</strong>s de redondances <strong>son</strong>ores (similiter cadens) <strong>son</strong>t doncnombreux, d’autant que <strong>le</strong> poète accentue c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> à l’intérieur des vers, par des rimesinternes secondaires à la cé<strong>sur</strong>e ou à d’autres moments du vers. Ces réseaux de rimessecondaires peuvent <strong>sur</strong>venir de manière suivie, d’un vers <strong>sur</strong> l’autre ou au contraires’éta<strong>le</strong>r de part <strong>et</strong> d’autre de la strophe, à la même place dans <strong>le</strong> vers ou en décalage :89 Fritz JENSCH, « Orlando di Lassos Lagrime di San Pi<strong>et</strong>ro und ihr Text », Musik in Bayern, XXXII,(1986), p. 43-61.250

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