Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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vers 19L’enchaînement de la première à la seconde strophe se fait sans séparation claire (nicadence ni cauda), donnant au conduit l’allure d’un ensemble continu.Dans la première strophe, les mouvements mélodiques se conforment auxstructures du texte, à la longueur des vers et aux figures des mots. La deuxième stropheprend certaines libertés vis-à-vis de ces repères et il arrive que la mélodie habille d’uneseule phrase mélodique plusieurs vers du poème. C’est ce qui se passe au début de lastrophe. Les six premiers vers sont répartis sur deux phrases mélodiques, ponctuées dedeux cadences ouvertes, l’une à la fin du vers 2 et l’autre à la fin du vers 6. Ces deuxcadences sont identiques à l’exception de la note sur laquelle elles terminent, le la ou lesol :v.1 v.2v.3 v.4 v.5 v.6Par ce mouvement cadentiel identique, la rime commune aux mots spiritus et gemitusest mise en valeur. En revanche, la rime entre ergastulo et vinculo est plus effacéepuisque dans les deux cas, la phrase mélodique se poursuit sur le vers suivant. L’oreilleentend plus volontiers l’enchaînement des vers 3 et 4 et la redondance sonore de lapremière syllabe de vinculo et de vinciatur. De même, les deux quadrisyllabes parallèles(vinciatur / et trahatur) ne sont pas traduits par une figure de répétition comme on l’aobservé dans le même cas à la strophe précédente. Au contraire, ils sont placés sur desdessins mélodiques contraires et complémentaires. Le premier est une ascension de sol àdo tandis que le second est une descente sur un motif de tierces qui se poursuit au verssuivant. La mélodie de ces cinq premiers vers semble donc se montrer moins sensible autexte, ou du moins souligne ses effets avec des moyens différents et plus discrets. Peutêtreest-ce pour mieux mettre en valeur les effets ménagés aux vers suivants, dont letexte se distingue par ses figures imposantes.242

En effet, l’anaphore de ubi des vers 7 à 9 est mise en musique non par la stricterépétition mélodique, mais par la variation d’un motif ascendant à partir du la. Ce jeu nese limite pas aux trois vers concernés par l’anaphore puisqu’il est poursuivi au vers 10 :vers 7vers 8vers 9vers 10Chaque vers débute par une proposition différente de quatre notes, mettant ainsi envaleur la richesse des sonorités des noms de deux syllabes qui suivent ubi : locus,stridor, pena. Chaque vers se termine sur une cadence différente. Il y a donc un cadrepoétique et mélodique strict – l’anaphore de ubi et le mouvement ascendant quicommence chaque vers à partir de la – mais il y a aussi le souci de la variation et durenouvellement des sonorités du texte et de la mélodie.Pour les deux vers suivants (11 et 12), eux aussi parfaitement parallèles (in dienovissimo / in die gravissimo), le procédé est différent puisque le motif est répété àl’identique sauf à la cadence. Ce même motif sera à nouveau exploité quelques versaprès.vers 11-12Plus loin (vers 18 et 19), la redondance sonore de deux verbes separabit et congregabitest traduite mélodiquement par la transposition au degré inférieur d’un mouvementmélodique descendant :vers 18-19Ce procédé de transposition a déjà été utilisé dans la première strophe pour les vers 13et 14. La mise en musique des nombreuses figures de la deuxième strophe n’est doncnullement systématique. Chaque figure du texte est l’occasion de faire preuve d’une243

vers 19L’enchaînement de la première à la seconde strophe se fait sans séparation claire (nicadence ni cauda), donnant au conduit l’allure d’un ensemb<strong>le</strong> continu.Dans la première strophe, <strong>le</strong>s mouvements mélodiques se conforment auxstructures du texte, à la longueur des vers <strong>et</strong> aux figures des mots. La deuxième stropheprend certaines libertés vis-à-vis de ces repères <strong>et</strong> il arrive que la mélodie habil<strong>le</strong> d’uneseu<strong>le</strong> phrase mélodique plusieurs vers du poème. C’est ce qui se passe au début de lastrophe. Les six premiers vers <strong>son</strong>t répartis <strong>sur</strong> deux phrases mélodiques, ponctuées dedeux cadences ouvertes, l’une à la fin du vers 2 <strong>et</strong> l’autre à la fin du vers 6. Ces deuxcadences <strong>son</strong>t identiques à l’exception de la note <strong>sur</strong> laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong>s terminent, <strong>le</strong> la ou <strong>le</strong>sol :v.1 v.2v.3 v.4 v.5 v.6Par ce mouvement cadentiel identique, la rime commune aux mots spiritus <strong>et</strong> gemitusest mise en va<strong>le</strong>ur. En revanche, la rime entre ergastulo <strong>et</strong> vinculo est plus effacéepuisque dans <strong>le</strong>s deux cas, la phrase mélodique se poursuit <strong>sur</strong> <strong>le</strong> vers suivant. L’oreil<strong>le</strong>entend plus volontiers l’enchaînement des vers 3 <strong>et</strong> 4 <strong>et</strong> la redondance <strong>son</strong>ore de lapremière syllabe de vinculo <strong>et</strong> de vinciatur. De même, <strong>le</strong>s deux quadrisyllabes parallè<strong>le</strong>s(vinciatur / <strong>et</strong> trahatur) ne <strong>son</strong>t pas traduits par une figure de répétition comme on l’aobservé dans <strong>le</strong> même cas à la strophe précédente. Au contraire, ils <strong>son</strong>t placés <strong>sur</strong> desdessins mélodiques contraires <strong>et</strong> complémentaires. Le premier est une ascension de sol àdo tandis que <strong>le</strong> second est une descente <strong>sur</strong> un motif de tierces qui se poursuit au verssuivant. La mélodie de ces cinq premiers vers semb<strong>le</strong> donc se montrer moins sensib<strong>le</strong> autexte, ou du moins souligne ses eff<strong>et</strong>s avec des moyens différents <strong>et</strong> plus discr<strong>et</strong>s. Peutêtreest-ce pour mieux m<strong>et</strong>tre en va<strong>le</strong>ur <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s ménagés aux vers suivants, dont <strong>le</strong>texte se distingue par ses figures imposantes.242

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