10.07.2015 Views

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

d’unification ressenti dans toutes <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s étudiantes. Oxford <strong>et</strong> Paris <strong>son</strong>t <strong>le</strong>s premièresà se pourvoir de textes définissant <strong>le</strong>s privilèges universitaires <strong>et</strong> limitant <strong>le</strong> pouvoir desautorités ecclésiastiques loca<strong>le</strong>s que <strong>son</strong>t l’évêque <strong>et</strong> <strong>le</strong> chancelier. Les statuts de 1215rédigés à Paris par Robert de Courçon, <strong>son</strong>t <strong>le</strong> résultat d’un arbitrage commandé parInnocent III pour m<strong>et</strong>tre fin aux luttes de pouvoir qui opposent <strong>le</strong>s maîtres <strong>et</strong> l’autoritéépiscopa<strong>le</strong> dont dépendaient <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s jusqu’alors. Ces statuts donnent rai<strong>son</strong> auxmaîtres <strong>et</strong> entérinent <strong>le</strong>s dispositions prises dans <strong>le</strong>s années précédentes par <strong>le</strong>s maîtres<strong>et</strong> étudiants réunis en communauté, rég<strong>le</strong>mentant eux-mêmes <strong>le</strong>ur organisation.Rappelons que <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> obtient sa charge auprès de l’évêque en 1217, soitpeu de temps après que <strong>le</strong>s pouvoirs du <strong>Chancelier</strong> <strong>sur</strong> l’Université aient été réduits.Les statuts qui rendent effective l’émergence de l’Université en tant quecorporation des gens du savoir posent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s bases du contenu desenseignements. Les méthodes pédagogiques ainsi que la classification des sciences <strong>et</strong> ladivision des connaissances <strong>son</strong>t peu différentes de ce qui se pratiquait dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s dusièc<strong>le</strong> précédent, modè<strong>le</strong> lui-même hérité de l’Antiquité. Cependant, la rég<strong>le</strong>mentationdes cours <strong>et</strong> du cursus universitaire rend l’activité des maîtres plus rigide <strong>et</strong> spécialisée.L’accès au rang de magister est validé par un examen, la licencia docendi, qui vérifiel’acquisition des deux exercices scolaires que <strong>son</strong>t la <strong>le</strong>cture <strong>et</strong> la dispute. Si laprédication n’est ni une épreuve ni un exercice intégré au cursus, el<strong>le</strong> n’en est pas moinspartie prenante de la vie des étudiants <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urs enseignants, au point que <strong>le</strong> renouveaude ses modalités <strong>et</strong> de ses formes apparaît de manière tout à fait concomitante avec lanaissance de l’Université. Les historiens par<strong>le</strong>nt de « sermon universitaire » pourdésigner <strong>le</strong>s transformations techniques dans la manière d’élaborer <strong>le</strong> discours 24 . Lesjeunes c<strong>le</strong>rcs <strong>son</strong>t effectivement tenus d’assister aux discours prononcés par <strong>le</strong>ursmaîtres tous <strong>le</strong>s dimanches <strong>et</strong> lors des fêtes <strong>le</strong>s plus remarquab<strong>le</strong>s du temporal <strong>et</strong> dusanctoral. Par c<strong>et</strong>te observation <strong>et</strong> la prise de notes à l’audition (reportationes), <strong>le</strong>sétudiants se forment à ce qui sera l’une de <strong>le</strong>urs principa<strong>le</strong>s activités lorsque, une fois<strong>le</strong>s examens obtenus, ils recevront une charge ecclésiastique ou enseigneront dans <strong>le</strong>séco<strong>le</strong>s <strong>et</strong> devront prêcher à <strong>le</strong>ur tour. La forme du sermon est d’ail<strong>le</strong>urs cel<strong>le</strong> que prend<strong>le</strong> discours d’inceptio que <strong>le</strong> tout jeune licencié prononce pour marquer <strong>son</strong> entrée dans24 Marie-Made<strong>le</strong>ine DAVY, Les sermons universitaires parisiens de 1230-1231, Paris, 1931 <strong>et</strong> Phyllis B.ROBERTS, « Medieval University Preaching : The Evidence in the Statutes », Medieval Sermons andSoci<strong>et</strong>y: Cloister, City, University, éd. Jacqueline HAMESSE, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 317-328.24

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!