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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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expressif, commence une succession de questions. L’accumulation des questions est unprocédé oratoire souvent utilisé dans <strong>le</strong>s conduits comme dans d’autres genres dediscours qui cherchent à atteindre <strong>et</strong> faire réagir un public. La deuxième strophefonctionne de la même manière. L’impératif dic, répété à deux reprises, prend l’Hommeà partie (Dic homo…dic). Le second quatrain se compose lui aussi d’une succession dequestions (quid… quid…). L’énonciation verba<strong>le</strong> à la deuxième per<strong>son</strong>ne du singulier nevarie pas d’un bout à l’autre du conduit. L’utilisation répétitive du pronom per<strong>son</strong>nelperm<strong>et</strong> d’insister <strong>sur</strong> l’auditeur destinataire des reproches formulés tout au long du texte.Les éléments poétiques caractéristiques du conduit moral <strong>son</strong>t ici tous rassemblés.Seu<strong>le</strong>s deux strophes musica<strong>le</strong>s accompagnent ces quatre strophes poétiques.Dans la source F, <strong>le</strong>s strophes 3 <strong>et</strong> 4 <strong>son</strong>t notées sans musique à la suite des portées desdeux strophes précédentes. On suppose donc que <strong>le</strong>s strophes 3 <strong>et</strong> 4 <strong>son</strong>t à chanter <strong>sur</strong> lamélodie des deux premières. Le manuscrit de Florence est la seu<strong>le</strong> source musica<strong>le</strong> pource conduit. Le manuscrit BnF fr. 146 du Roman de Fauvel ne nous transm<strong>et</strong> en eff<strong>et</strong> que<strong>le</strong>s strophes 1 <strong>et</strong> 3. L’unique strophe mélodique est complètement différente <strong>et</strong> <strong>le</strong> textefait l’obj<strong>et</strong> de quelques adaptations, notamment dans la désignation du destinataire desreproches. Le conduit commence effectivement par <strong>le</strong> vers « Fauvel qui iam moreris ».Une strophe n’apparaissant pas dans <strong>le</strong>s autres sources textuel<strong>le</strong>s est ajoutée :Homo quem humus genuitab humo nomen r<strong>et</strong>in<strong>et</strong>quem nutrix humus tenuit<strong>et</strong> in humum post desin<strong>et</strong>.quid ergo tibi placuiterrare cum non decuit ?hoc cor meum r<strong>et</strong>inuit<strong>et</strong> in presenti r<strong>et</strong>in<strong>et</strong>. 77C<strong>et</strong>te strophe est très probab<strong>le</strong>ment postérieure à la composition de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong><strong>Chancelier</strong>. Cependant, <strong>le</strong> jeu de mots entre homo <strong>et</strong> humus n’est pas sans rappe<strong>le</strong>rd’autres conduits du même auteur, par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong> refrain du conduit Cum sit omnis carofenum (n°18) :Terram teris terram geris<strong>et</strong> in terram reverterisquid de terra sumeris 7877 Traduction : « Homme que la terre engendra, ton nom garde de c<strong>et</strong>te terre, ce que tient la terrenourricière <strong>et</strong> qui se termine dans la terre. Pourquoi donc te parait-il bon à toi-même de te tromperalors que rien ne convient ? Tout cela, mon cœur <strong>le</strong> r<strong>et</strong>enait <strong>et</strong> pour <strong>le</strong> moment <strong>le</strong> r<strong>et</strong>ient. »78 Voir analyse p. 299.226

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