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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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Strophe 1, vers 15 <strong>et</strong> 16 Strophe 2, vers 15 <strong>et</strong> 16stultum christi delusistiiustum proditura.stulte feci quod adiecistulto subvenire.Le rythme des mots est identique (4+4, 2+4), eff<strong>et</strong> renforcé par la rime interne as<strong>son</strong>anteen –i dans <strong>le</strong>s deux cas (–isti, –eci) à l’hémistiche du premier vers. L’adjectif stultusintervient trois fois. Là où la première strophe joue de l’antithèse de deux adjectifsplacés en début de vers (stultus <strong>et</strong> iustus), la seconde reprend <strong>le</strong> premier, d’abordcomme adverbe (stulte) puis comme adjectif. La langue latine perm<strong>et</strong> en eff<strong>et</strong> de jouerde la répétition <strong>le</strong>xica<strong>le</strong> tout en variant <strong>le</strong>s <strong>son</strong>orités. <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> ne se privepas ici de c<strong>et</strong>te virtuosité <strong>et</strong> exploite complètement <strong>le</strong>s possibilités de c<strong>et</strong>te langue.L’étude du texte perm<strong>et</strong> de dégager clairement la structure globa<strong>le</strong> de lastrophe : <strong>le</strong>s quatre premiers vers forment l’exorde. Les questions insistantes <strong>et</strong> <strong>le</strong>srécurrences <strong>son</strong>ores <strong>son</strong>t une entrée en matière rhétorique qui a pour objectif de capterl’attention. L’alternance des vers (8 <strong>et</strong> 7 syllabes) <strong>et</strong> des rimes (abab) en fait une entitéclairement marquée pour l’oreil<strong>le</strong>. Les vers 5 à 14 <strong>son</strong>t un développement argumentatifde ce qui a été exposé en introduction. La structure des vers est différente desprécédents. Enfin, <strong>le</strong>s deux derniers vers agissent comme une conclusion qui reprendd’abord la structure de vers typique de l’introduction (8) puis du développement (6). Demême, la dernière rime de la strophe (b) rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong> début. Ainsi, proditura, <strong>le</strong> derniermot de la strophe 1, fait écho à progres<strong>sur</strong>a (vers 2 ; on remarque éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> préfixecommun aux deux verbes). À la strophe 2, subvenire répond à superbire (vers 4).Aux cadres très rigoureux formés par <strong>le</strong> texte correspondent des figuresmélodiques qui valorisent <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s poétiques avec une efficacité <strong>et</strong> une simplicitérarement égalées dans <strong>le</strong>s conduits de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>. Comme <strong>le</strong>s deux strophes<strong>son</strong>t structurel<strong>le</strong>ment très proches, <strong>le</strong>s eff<strong>et</strong>s musicaux appliqués au texte de la strophe 1se reproduisent généra<strong>le</strong>ment avec autant d’efficacité à la seconde strophe.La mélodie des quatre premiers vers se glisse dans la structure proposée par <strong>le</strong>texte (alternance des vers de 8 <strong>et</strong> de 7 syllabes ; rimes abab). Deux phrases <strong>son</strong>t en eff<strong>et</strong>répétées (ABAB), respectant parfaitement l’alternance des vers poétiques. La répartitiondes mots <strong>et</strong> de <strong>le</strong>urs <strong>son</strong>orités est éga<strong>le</strong>ment très clairement suivie par <strong>le</strong>s mouvementsmélodiques. Le texte des vers 1 <strong>et</strong> 2 se présente ainsi :219

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