Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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ne compte que quatre notes ascendantes alors que le vers 6 en comportait cinq. Leprocessus de rétrécissement mélodique se poursuit au vers 8 qui répète le motifascendant, mais cette fois sur trois notes. Les cadences des vers 7 et 8 ainsi que la figurede repetitio au début de chacun guident l’oreille vers la cadence ultime dont leleconclusif est progressivement ménagé par les trois vers qui la précèdent.Pendant toute cette strophe, la mélodie a permis de suivre les étapes etl’organisation rhétorique du discours : vers introductifs ou conclusifs, articulationsinternes de la structure, organisation grammaticale des phrases. La mélodie s’avère unoutil précieux pour guider l’oreille dans cette construction complexe qu’est la strophepoétique et en souligner les passages importants. Cette strophe mélodique est entenduedeux fois de suite. La correspondance des structures grammaticales entre les strophes 1et 2 a été soulignée. Cette composition du texte prenant en compte la binarité est rareparmi les conduits à strophes doubles du corpus de Philippe le Chancelier. On constateen effet souvent que les strophes supplémentaires s’accordent moins bien à la mélodieque le premier texte entendu 62 .La strophe II poursuit en adoptant la même préoccupation structurelle que laprécédente. Le mélisme introductif rappelle le début du conduit et signale à l’oreille ledébut d’une nouvelle partie. La strophe est partagée en deux par la cadence conclusivesur la finale au centre de la strophe, à la fin du vers 4. Elle est très marquée car la phrasemélodique du vers reproduit deux fois la descente caractéristique vers la finale :Strophe II,vers 4Cette articulation mélodique correspond parfaitement au découpage du texte. De part etd’autre de cette cadence, la strophe est partagée en deux quatrains équivalents. Le motifutilisé au début du deuxième vers sera redonné dans la deuxième partie au vers 7 :Strophe II vers 2Strophe II vers 762 Voir par exemple l’analyse des triples strophes de Fontis in rivulum (n°2), p. 140.196

Ce motif constitue un climax qui se reproduit donc deux fois dans la strophe. Ces deuxpics d’intensité sont disposés de manière symétrique si l’on regarde la strophe commeun ensemble : peu après le début (vers 2) et peu avant la fin (vers 7). Cette symétriearticule la strophe en deux parties égales de quatre vers.Cette strophe est uniquement composée d’octosyllabes, soit des vers plus longsque dans les autres où les heptasyllabes sont majoritaires. Il est intéressant d’observerque les phrases mélodiques effectuent souvent des coupures avant la fin du vers. Lesvers 5 et 6 sont emblématiques de cette écriture saccadée que l’on ne retrouve pas dansles autres strophes où chaque vers est traité d’un seul souffle :vers 5 vers 6Les signes de ponctuation marqués dans la portée correspondent de toute évidence à lamise en musique du texte de la strophe 3. Chaque vers se compose de deux mouvements,un antécédent et un conséquent. Pour la strophe 4, les repos du discours mélodiques secomportent différemment. Ce style mélodique peut s’expliquer par la longueur des vers,plus importante que dans le reste du conduit. Peut-être le compositeur a-t-il souhaitécréer de plus petites unités pour améliorer la compréhension du texte et en ralentir ledébit.Dans la strophe III (strophe 5 pour le texte), les rimes sont presque toutesidentiques. Le schéma aaabaaab ne s’entend quasiment pas, tellement les sonorités sontproches (a : –eris et b : –iis). La rime interne du premier vers (Terre maris aeris) est unmoyen d’introduire et d’affirmer la répétition sonore (similiter cadens) qui fait l’unitéde cette strophe. La mélodie souligne l’importance de cette récurrence sonore, car ellese construit selon un dessin symétrique dont la rime interne constitue le climax :vers 1 vers 2Le vers 2 poursuit la phrase en utilisant la fin du vers précédent. Ce court motifdescendant pour rejoindre la teneur est décliné sous la forme d’une figure de gradatio.197

Ce motif constitue un climax qui se reproduit donc deux fois dans la strophe. Ces deuxpics d’intensité <strong>son</strong>t disposés de manière symétrique si l’on regarde la strophe commeun ensemb<strong>le</strong> : peu après <strong>le</strong> début (vers 2) <strong>et</strong> peu avant la fin (vers 7). C<strong>et</strong>te symétriearticu<strong>le</strong> la strophe en deux parties éga<strong>le</strong>s de quatre vers.C<strong>et</strong>te strophe est uniquement composée d’octosyllabes, soit des vers plus longsque dans <strong>le</strong>s autres où <strong>le</strong>s heptasyllabes <strong>son</strong>t majoritaires. Il est intéressant d’observerque <strong>le</strong>s phrases mélodiques effectuent souvent des coupures avant la fin du vers. Lesvers 5 <strong>et</strong> 6 <strong>son</strong>t emblématiques de c<strong>et</strong>te écriture saccadée que l’on ne r<strong>et</strong>rouve pas dans<strong>le</strong>s autres strophes où chaque vers est traité d’un seul souff<strong>le</strong> :vers 5 vers 6Les signes de ponctuation marqués dans la portée correspondent de toute évidence à lamise en musique du texte de la strophe 3. Chaque vers se compose de deux mouvements,un antécédent <strong>et</strong> un conséquent. Pour la strophe 4, <strong>le</strong>s repos du discours mélodiques secomportent différemment. Ce sty<strong>le</strong> mélodique peut s’expliquer par la longueur des vers,plus importante que dans <strong>le</strong> reste du conduit. Peut-être <strong>le</strong> compositeur a-t-il souhaitécréer de plus p<strong>et</strong>ites unités pour améliorer la compréhension du texte <strong>et</strong> en ra<strong>le</strong>ntir <strong>le</strong>débit.Dans la strophe III (strophe 5 pour <strong>le</strong> texte), <strong>le</strong>s rimes <strong>son</strong>t presque toutesidentiques. Le schéma aaabaaab ne s’entend quasiment pas, tel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s <strong>son</strong>orités <strong>son</strong>tproches (a : –eris <strong>et</strong> b : –iis). La rime interne du premier vers (Terre maris aeris) est unmoyen d’introduire <strong>et</strong> d’affirmer la répétition <strong>son</strong>ore (similiter cadens) qui fait l’unitéde c<strong>et</strong>te strophe. La mélodie souligne l’importance de c<strong>et</strong>te récurrence <strong>son</strong>ore, car el<strong>le</strong>se construit selon un dessin symétrique dont la rime interne constitue <strong>le</strong> climax :vers 1 vers 2Le vers 2 poursuit la phrase en utilisant la fin du vers précédent. Ce court motifdescendant pour rejoindre la teneur est décliné sous la forme d’une figure de gradatio.197

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