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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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place sa cé<strong>sur</strong>e à la fin du vers 7. La mélodie est ponctuée de deux cadences, aux vers 6<strong>et</strong> 7 mais nul<strong>le</strong>ment aux vers 8 ou 9. Structure poétique, répartition des phrases <strong>et</strong>cadences mélodiques m<strong>et</strong>tent en place une superposition de cadres temporels qui ne secorrespondent pas <strong>et</strong> forment un ensemb<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xe. Le choix des <strong>son</strong>orités des rimesest différent pour <strong>le</strong>s trois strophes :Strophe 1 Strophe 2 Strophe 3a : –atumb : –itasc : –iod : –criminee : –ibusa : –arumb : –tioc : –ied : –iee : –iea : –ectab : –erac : –iad : –tiuse : –iumLa rime a est largement majoritaire <strong>sur</strong> la strophe. On l’entend au début, bien sûr, maisaussi au cours de la strophe <strong>et</strong> au dernier vers. Le schéma des rimes pour <strong>le</strong>s troisstrophes est en eff<strong>et</strong> :a b b a a b a a c c c a d d e e aLa rime a impose donc sa marque <strong>son</strong>ore <strong>sur</strong> la strophe entière. De plus, l’as<strong>son</strong>ancepour c<strong>et</strong>te première rime est identique dans <strong>le</strong>s strophes 1 <strong>et</strong> 2 (–um) <strong>et</strong> revient à la finde la strophe 3 (rime e : –ium). C<strong>et</strong>te <strong>son</strong>orité domine donc la majorité du conduit. Lechoix des <strong>son</strong>s pour <strong>le</strong>s autres rimes complète la trame <strong>son</strong>ore. Pour la strophe 1, <strong>le</strong>srimes semb<strong>le</strong>nt volontairement constituées de <strong>son</strong>orités différentes <strong>et</strong> contrastées. Lastrophe 2 uniformise <strong>le</strong>s <strong>son</strong>orités pour la seconde partie avec des rimes en –ie. Lastrophe 3 réduit la variation <strong>son</strong>ore de la première partie, en utilisant des rimes de lamême as<strong>son</strong>ance (–ecta, –era <strong>et</strong> –ia). C<strong>et</strong>te disposition des <strong>son</strong>s propose donc, pour <strong>le</strong>strois strophes, différentes combinai<strong>son</strong>s : la variation, l’homogénéité de la fin ou dudébut.La première strophe commence par <strong>le</strong> vers<strong>et</strong> bien connu du début deL’Écclésiaste (1, 2 : vanitas vanitatum dixit Ecc<strong>le</strong>siastes vanitas vanitatum omniavanitas). La répétition délibérément expressive du mot « vanité » dans <strong>le</strong> texte bibliqueest mise en relief par l’exploitation poétique qui en est faite dans <strong>le</strong> conduit. Les deuxformes du mot (vanitas <strong>et</strong> vanitatum) pourvoient non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s <strong>son</strong>s des rimes a <strong>et</strong> bpour <strong>le</strong> début de la strophe 1, mais aussi des as<strong>son</strong>ances utilisées jusqu’à la fin duconduit. Ainsi, c<strong>et</strong>te redondance verba<strong>le</strong> chargée de sens rayonne <strong>sur</strong> toute la strophe autravers d’autres mots, comme si chacun était un écho de l’incipit.170

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