Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...
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Dans la deuxième partie du conduit, les allusions au texte biblique sontfréquentes et nécessitent, pour certaines, quelques éclaircissements.Strophe 3 Qui sto nudus ab hostia Ap 3, 20 : ecce sto ad ostium et pulsoStrophe 4 ad pepones et aliaStrophe 5Strophe 6qui derelicto palio fugerat abegyptianondum precinctis renibusvacuisque lampadibusAt in ovile ovium ingressi nonper hostiumNb 11, 5 : veniunt cucumeres et pepones porrique etcepae et aliaGn 39, 18 : cumque vidisset me clamare reliquit palliumet fugit forasJb 12, 18 : balteum regum dissolvit et praecingit funerenes eorum.Mt 25, 8 : fatuae autem sapientibus dixerunt date nobisde oleo vestro quia lampades nostrae extinguntur.Jn 10, 1 : amen amen dico vobis qui non intrat perostium in ovile ovium sed ascendit aliunde ille fur est etlatro.À la strophe 4, les pastèques et l’ail évoquent l’avidité du peuple insatisfait de la manne.La fin de la strophe évoque la vie de Joseph qui préfigure le Christ et ses souffrancesdans l’Ancien Testament. Il n’est donc pas étonnant qu’il lui soit fait référence dans untexte où le Christ est orateur. Le manteau (derelicto pallio) est celui qu’il abandonneentre les mains de la femme de son maître qui veut abuser de lui. Cet épisode démontrela force de sa résistance à la tentation du diable et son obéissance envers Dieu. Pour cela,Joseph sera mis en prison. Le vêtement peut également faire allusion à un épisodeantérieur et plus connu de sa vie. Enfant, il est placé par ses frères dans une citerne.Symboliquement, ses frères lui prennent son vêtement coloré qui est une preuve del’amour particulier du père pour Joseph 49 . À la strophe 5, la ceinture sur les reins estsigne de la reconnaissance divine des élus (Jb 12, 18). Dans le poème, les usurpateursn’ont donc pas droit à recevoir la ceinture comme gage de confiance. Ils sont comme lesvierges folles qui n’ont pas prévu l’arrivée tardive de l’Époux et ont laissé leurs lampesse vider. Enfin, le conduit se termine sur l’image du bon pasteur. Le clergé malveillantne se comporte pas en bon berger puisqu’il pense d’abord à son profit en vendant le prixde la laine. La foi est comme la bergerie, explique Jean dans son Évangile (Jn 10, 11) ;il faut y entrer par la porte si l’on ne veut pas être considéré comme un voleur.L’exploitation de ces nombreuses métaphores empruntées à la Bible montre combien lepoète cherche à atteindre son auditoire clérical au moyen de références qu’il connaît etpeut remettre en contexte immédiatement. La grandeur sacrée des exemples convoquéspermet ainsi d’élever le discours et de le rendre digne de son orateur divin.49 Gn 37, 23 : confestim igitur ut pervenit ad fratres nudaverunt eum tunica talari et polymita168
Chapitre 5 :Vanitas vanitatumLe conduit Vanitas vanitatum 50 se compose de trois longues strophesidentiques qui se chantent sur la même mélodie. La structure de la strophe est complexecar très irrégulière. Composée de 17 vers, elle se présente de la manière suivante :1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 177a 7b 8b 7a 7a 8b 7a 7a 8c 4c 4c 3a 8d 4d 4e 8e 7aLa structure semble indiquer deux parties dont la première serait plus régulière quel’autre. Les vers 1 à 9 se répartissent en trois tercets répétant l’enchaînement 7 7 8. Cestercets comportent cependant trois propositions différentes pour l’organisation desrimes : abb, aab et aac. Les huit derniers vers sont plus variés, tant par leur longueurque par leurs rimes. Les vers courts apportent à l’ensemble une irrégularité rythmiquedynamique. Les sonorités sont, elles aussi, plus variées puisque ce passage connaîtquatre terminaisons différentes (a, c, d, e). Cette répartition en deux parties n’est quepurement structurelle car les phrases du texte ne s’inscrivent pas dans cette structure : lesens partage les strophes 1 et 2 en deux blocs se terminant après le vers 8. La strophe 350 Voir volume d’annexes p. 471-473.169
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Dans la deuxième partie du conduit, <strong>le</strong>s allusions au texte biblique <strong>son</strong>tfréquentes <strong>et</strong> nécessitent, pour certaines, quelques éclaircissements.Strophe 3 Qui sto nudus ab hostia Ap 3, 20 : ecce sto ad ostium <strong>et</strong> pulsoStrophe 4 ad pepones <strong>et</strong> aliaStrophe 5Strophe 6qui derelicto palio fugerat abegyptianondum precinctis renibusvacuisque lampadibusAt in ovi<strong>le</strong> ovium ingressi nonper hostiumNb 11, 5 : veniunt cucumeres <strong>et</strong> pepones porrique <strong>et</strong>cepae <strong>et</strong> aliaGn 39, 18 : cumque vidiss<strong>et</strong> me clamare reliquit pallium<strong>et</strong> fugit forasJb 12, 18 : balteum regum dissolvit <strong>et</strong> praecingit funerenes eorum.Mt 25, 8 : fatuae autem sapientibus dixerunt date nobisde o<strong>le</strong>o vestro quia lampades nostrae extinguntur.Jn 10, 1 : amen amen dico vobis qui non intrat perostium in ovi<strong>le</strong> ovium sed ascendit aliunde il<strong>le</strong> fur est <strong>et</strong>latro.À la strophe 4, <strong>le</strong>s pastèques <strong>et</strong> l’ail évoquent l’avidité du peup<strong>le</strong> insatisfait de la manne.La fin de la strophe évoque la vie de Joseph qui préfigure <strong>le</strong> Christ <strong>et</strong> ses souffrancesdans l’Ancien Testament. Il n’est donc pas étonnant qu’il lui soit fait référence dans untexte où <strong>le</strong> Christ est orateur. Le manteau (derelicto pallio) est celui qu’il abandonneentre <strong>le</strong>s mains de la femme de <strong>son</strong> maître qui veut abuser de lui. C<strong>et</strong> épisode démontrela force de sa résistance à la tentation du diab<strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>son</strong> obéissance envers Dieu. Pour cela,Joseph sera mis en pri<strong>son</strong>. Le vêtement peut éga<strong>le</strong>ment faire allusion à un épisodeantérieur <strong>et</strong> plus connu de sa vie. Enfant, il est placé par ses frères dans une citerne.Symboliquement, ses frères lui prennent <strong>son</strong> vêtement coloré qui est une preuve del’amour particulier du père pour Joseph 49 . À la strophe 5, la ceinture <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s reins estsigne de la reconnaissance divine des élus (Jb 12, 18). Dans <strong>le</strong> poème, <strong>le</strong>s u<strong>sur</strong>pateursn’ont donc pas droit à recevoir la ceinture comme gage de confiance. Ils <strong>son</strong>t comme <strong>le</strong>svierges fol<strong>le</strong>s qui n’ont pas prévu l’arrivée tardive de l’Époux <strong>et</strong> ont laissé <strong>le</strong>urs lampesse vider. Enfin, <strong>le</strong> conduit se termine <strong>sur</strong> l’image du bon pasteur. Le c<strong>le</strong>rgé malveillantne se comporte pas en bon berger puisqu’il pense d’abord à <strong>son</strong> profit en vendant <strong>le</strong> prixde la laine. La foi est comme la bergerie, explique Jean dans <strong>son</strong> Évangi<strong>le</strong> (Jn 10, 11) ;il faut y entrer par la porte si l’on ne veut pas être considéré comme un vo<strong>le</strong>ur.L’exploitation de ces nombreuses métaphores empruntées à la Bib<strong>le</strong> montre combien <strong>le</strong>poète cherche à atteindre <strong>son</strong> auditoire clérical au moyen de références qu’il connaît <strong>et</strong>peut rem<strong>et</strong>tre en contexte immédiatement. La grandeur sacrée des exemp<strong>le</strong>s convoquésperm<strong>et</strong> ainsi d’é<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> discours <strong>et</strong> de <strong>le</strong> rendre digne de <strong>son</strong> orateur divin.49 Gn 37, 23 : confestim igitur ut pervenit ad fratres nudaverunt eum tunica talari <strong>et</strong> polymita168