10.07.2015 Views

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

mélodique avait pu paraitre pertinente avec <strong>le</strong> texte de la première strophe, el<strong>le</strong> ne l’estdonc pas moins lorsque la structure de celui-ci est modifiée. Les irrégularités du texte <strong>et</strong><strong>le</strong>s jeux de répétition mélodique semb<strong>le</strong>nt en eff<strong>et</strong> anticiper <strong>le</strong>s différences entre <strong>le</strong>sstrophes. Les jeux de correspondance entre <strong>le</strong> texte <strong>et</strong> la musique ne se reproduisent passystématiquement. Néanmoins, ils peuvent <strong>sur</strong>venir plusieurs fois, ou, au cas échéant,proposer une forme qui s’emboîte de manière différente mais non moins efficace. Parexemp<strong>le</strong>, la strophe 2 reprend à <strong>son</strong> compte l’eff<strong>et</strong> produit par <strong>le</strong> saut de quinte au débutdu vers 6 soulignant <strong>le</strong> pronom (at tu quas sperni docui). De même, la répétition deforme ABAB qui caractérise la mélodie des quatre premiers vers n’influence pas <strong>le</strong>texte des strophes 2 à 5. En revanche, à la strophe 6, l’alternance <strong>et</strong> la répétition <strong>son</strong>texploitées de manière très éloquente, encore en jouant des pronoms pour faire une rimeinterne :A : Meum ire vicariumB : meis decer<strong>et</strong> passibus.A : meumque patrimoniumB : meis dari pauperibus.Dans ce cas précis, il n’est certainement pas innocent que la correspondance entre lastructure mélodique <strong>et</strong> <strong>le</strong>s jeux poétiques soit particulièrement marquée pour la première<strong>et</strong> la dernière strophe. Ce <strong>son</strong>t eff<strong>et</strong> cel<strong>le</strong>s qui marquent <strong>le</strong> plus l’auditeur <strong>et</strong> assument <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> d’introduction <strong>et</strong> de conclusion dans la construction du discours.Le conduit est une admonition prononcée par <strong>le</strong> Christ à l’intention de l’Église,de ses serviteurs <strong>le</strong>s pasteurs <strong>et</strong> <strong>le</strong> premier d’entre eux, <strong>le</strong> pape. Le Christ oppose sasouffrance, sa nudité <strong>et</strong> sa pauvr<strong>et</strong>é à la luxure, l’oisiv<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’attirance du pouvoir duc<strong>le</strong>rgé. Les reproches à l’égard du comportement des prêtres, souvent exprimés par<strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> dans ses sermons ou dans d’autres conduits, prennent ici un relieftrès particulier du fait qu’ils <strong>son</strong>t formulés par <strong>le</strong> Christ lui-même. Cependant, lasituation d’énonciation varie d’une strophe à l’autre. Dans <strong>le</strong>s deux premières strophes,<strong>le</strong> Christ s’adresse à l’Église désignée par la métaphore de la vigne (vinea mea). Ladeuxième per<strong>son</strong>ne du singulier est utilisée : <strong>et</strong> tu pro tanto munere (strophe 1 vers 6),non cessas opes querere (strophe 2 vers 6). Les accusations se portent ensuite <strong>sur</strong> <strong>le</strong>sc<strong>le</strong>rcs qui <strong>son</strong>t désignés à la troisième per<strong>son</strong>ne du singulier (qui diffluit luxuria turpi166

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!