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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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interpellée. Un autre conduit moralisateur de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> commence selonune formulation très proche de c<strong>et</strong>te deuxième strophe <strong>et</strong> la comparai<strong>son</strong> des deux faitapparaître des similitudes saisissantes :O conditio miseraconsidera quam asperasic hec vita.mors alteraHomo consideraqualis quam sit miserasors vite sit mortalis 41Cependant, <strong>le</strong> conduit Homo considera destine ses critiques à l’Homme, invoqué dèsl’incipit, alors que la strophe 2 de Ad cor tuum revertere s’adresse à une autre puissance,plus abstraite 42 .Les strophes 3 <strong>et</strong> 4 forment une seconde partie, relativement indépendante dece qui précède. Le texte est entièrement construit <strong>sur</strong> deux parabo<strong>le</strong>s évangéliques, cel<strong>le</strong>des noces roya<strong>le</strong>s <strong>et</strong> cel<strong>le</strong> des vierges fol<strong>le</strong>s <strong>et</strong> des vierges sages 43 . Le poète n’attendpourtant pas la fin du conduit pour faire apparaître, citer <strong>et</strong> paraphraser <strong>le</strong> texte biblique.La première strophe est tissée d’allusions qui peuvent, comme pour <strong>le</strong> vers 1, renvoyer àplusieurs passages à la fois :Conduit Texte biblique référenceAd cor tuum revertereconditionis misere.homo. cur spernis vivere.cur dedicas te vitiis.cur indulges malitiis.cur excessus non corrigis.nec gressus tuos dirigisin semitis justicie.sed contra te cotidieiram dei exasperasin te succidi m<strong>et</strong>ueradices ficus fatue.cum fructus nullos afferas.- <strong>et</strong> qui tim<strong>et</strong> Deum convert<strong>et</strong> ad cor suum- Popu<strong>le</strong>s est enim dura cervice <strong>et</strong> convertur ad corsuum in terra captivitatis suae- <strong>et</strong> in eos qui convertuntur ad cor<strong>et</strong> ipse dirig<strong>et</strong> gressus tuos- <strong>et</strong> videns fici arborem […] <strong>et</strong> ait illi numquam ex tefructus nascatur in sempiternum.- non tradent filii eius radices <strong>et</strong> rami eius nondabunt fructumEccli 21, 7Ba 2, 30Ps 84, 9Pr 3, 6Mt 21, 19Eccli 23, 35Les deux derniers vers de c<strong>et</strong>te première strophe évoquent la parabo<strong>le</strong> dufiguier stéri<strong>le</strong> <strong>et</strong> desséché (Mt 21, 18-22). Dans la deuxième partie du conduit (strophe 3<strong>et</strong> 4), <strong>le</strong>s parabo<strong>le</strong>s constituent la totalité du contenu. Dans ces deux strophes, <strong>le</strong> textepoétique du conduit est presque une paraphrase du texte de la Vulgate :41 Homo considera (n°15), F, f°438. Voir analyse p. 265.42 C’est ce qui se produit dès l’incipit dans d’autres conduits de <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong> : O mens cogita(n°16) ou O labilis sortis / humane statu (n°9).43 C<strong>et</strong>te parabo<strong>le</strong> est amp<strong>le</strong>ment développée dans une prosu<strong>le</strong> de conduit attribuée à <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong><strong>Chancelier</strong>, Veste nuptiali (F, f°450v).158

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