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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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fonction introductive. En comparai<strong>son</strong> à d’autres conduits mélismatiques, ces caudae ne<strong>son</strong>t pas très longues 39 . Il n’y a pas de mélisme long à la strophe 3. Seu<strong>le</strong> la strophe 2 estpourvue d’une cauda conclusive à proprement par<strong>le</strong>r, c’est-à-dire <strong>sur</strong> <strong>le</strong> dernier mot dudernier vers (beatum). C<strong>et</strong>te cauda compense probab<strong>le</strong>ment l’absence de mélisme audébut de la strophe qui suit (strophe 3). Les strophes 3 <strong>et</strong> 4 comportent bien desmélismes <strong>sur</strong> <strong>le</strong>urs derniers vers mais <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s premières syllabes <strong>et</strong> non <strong>le</strong>s dernières. Ilne peut alors être question de rô<strong>le</strong> conclusif mais plutôt d’annonce ou de préparation dela fin. De plus, ces deux mélismes <strong>son</strong>t placés <strong>sur</strong> des mots importants qu’ils m<strong>et</strong>tent enrelief : à la strophe 3, <strong>le</strong> verbe es désigne <strong>le</strong> destinataire <strong>et</strong> insiste <strong>sur</strong> la démarche quedoit effectuer l’auditeur pour appliquer à <strong>son</strong> propre comportement <strong>le</strong>s enseignementsde la parabo<strong>le</strong> exposée dans la strophe. Dans la strophe 4, la cauda m<strong>et</strong> en va<strong>le</strong>ur lapremière syllabe du mot vigilantem. L’appel à la vigilance est <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> principal de c<strong>et</strong>testrophe <strong>et</strong> la conclusion mora<strong>le</strong> du conduit. Le mot vigilans a déjà été utilisé trois versauparavant <strong>et</strong> il n’est pas étonnant que <strong>le</strong> compositeur ait souhaité souligner ce mêm<strong>et</strong>erme lors de sa réapparition. Les longs mélismes ont donc deux types de fonction : <strong>le</strong>repère structurel <strong>et</strong> la mise en va<strong>le</strong>ur des mots importants comme une nota ou un signegraphique d’un manuscrit qui signa<strong>le</strong> visuel<strong>le</strong>ment ou menta<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> mot ou l’idée àr<strong>et</strong>enir 40 . Quant aux mélismes plus courts, inférieurs à dix notes, ils <strong>son</strong>t répartis demanière équilibrée <strong>sur</strong> l’ensemb<strong>le</strong> du conduit. L’observation du tab<strong>le</strong>au ci-dessusperm<strong>et</strong> de constater qu’ils <strong>son</strong>t souvent placés <strong>sur</strong> <strong>le</strong>s syllabes accentuées des mots, maiscela n’a rien de systématique. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s monnayages <strong>et</strong> l’accentuation <strong>son</strong>t enadéquation au vers 4 de la strophe 2 : Que sic immutat statum. Mais au vers suivant ontrouve : Cur non purgas reatum.Le conduit est en mode de sol, comme <strong>le</strong>s cadences fina<strong>le</strong>s des strophesperm<strong>et</strong>tent de <strong>le</strong> constater. Pourtant, dès <strong>le</strong> premier mélisme <strong>et</strong> durant toute la premièrestrophe, c’est la note fa qui s’impose <strong>et</strong> sert d’articulation à la mélodie. Dans la cauda<strong>sur</strong> Ad, <strong>le</strong> fa apporte sa cou<strong>le</strong>ur moda<strong>le</strong> dès <strong>le</strong> premier motif. Le court passage en sol quisuit ne ménage aucun repos <strong>sur</strong> la fina<strong>le</strong>, ce qui ne perm<strong>et</strong> pas à l’oreil<strong>le</strong> de saisirclairement l’échel<strong>le</strong> :39 Voir par exemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s analyses qui suivent, la cauda introductive de Homo natus ad laborem / tuistatus (n°1), p. 124.40 Voir Mary CARRUTHERS, Le livre de la mémoire. Une étude de la mémoire dans la culture médiéva<strong>le</strong>,Paris, 2002, p. 162 sq.152

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