Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...
Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ... Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...
second terme. Plus aigu, plus mélismatique, le verbe arguit est investi d’un poids plusimportant comme pour appuyer la dénonciation de l’attitude des Hommes.La deuxième strophe mélodique (II) présente la même structure que la première.Cependant, une fois mise en musique, la strophe est moins longue (110 notes au lieu de158). Les mélismes y occupent donc une place moins importante, même s’ils restent unélément primordial du langage mélodique. La cauda introductive est bien plus courte(11 notes). Elle est plus une respiration, une pause dans le débit du texte qu’uneprésentation du mode comme l’était la première. La finale sol en est absente, bien queles deux notes de sa triade (si et ré, entourés dans l’exemple ci-dessous) constituent lespoints d’attache de motifs ornementaux :Strophe II/4, vers 1Cette strophe est partagée en deux parties égales de quatre vers au moyen d’une uniquecadence sur la finale qui intervient à la fin du vers 4. Touchant aux notes supérieures dumode, ce quatrième vers est le climax de la strophe. La cadence est peu conclusivepuisque la finale est atteinte par le dessus et directement. Elle met cependant bien enrelief l’articulation centrale de la strophe par sa succession de motifs descendants :Strophe II/4,vers 4Sans que l’on puisse parler d’un procédé de répétition, les deux parties de cette strophereproduisent certains éléments simples qui apportent une certaine uniformité à lastrophe et des repères à l’auditeur :- vers 1 munera et vers 5 iude :- vers 3 opes et vers 6 clamat :- la cauda, le vers 3 opera et le vers 7 honores :138
Ces jeux d’écho de part et d’autre de la strophe II s’imbriquent aux effetslinéaires. Le vers 3 a été signalé ci-dessus à deux reprises pour son usage de motifsrécurrents. Pourtant, ces motifs sont aussi opérants lorsque l’on considère le vers pourlui-même. La mélodie se plie parfaitement à la morphologie du texte de la strophe 4. Lepoète joue sur le double sens du mot opes qu’il emploie deux fois dans le vers. Laphrase mélodique épouse la forme des mots et souligne la paronomase. Elle marque unepause après opes, met en valeur la négation non par un intervalle de quarte ascendante etplace les deux termes identiques comme dans les plateaux d’une balance en leurattribuant un motif mélodique presque inversé. L’un (opes) part du si et l’orne par ledessus tandis que l’autre (opera) brode le même si, mais par le dessous :Strophe IIvers 3Les deux premières strophes (I et II) du conduit sont triples. Chaque mélodieest donc entendue trois fois sur un texte différent. L’adaptation de la mélodie aux motsest-elle aussi efficace pour chacune des répétitions mélodiques ? Les mélismes sontnombreux et longs. Ils jouent un rôle structurel important et donnent au texte unedimension temporelle élargie et enrichie. Les sonorités sur lesquelles se posent cesmélismes semblent faire l’objet d’une grande attention. Le mélisme introductif est, à sestrois occurrences, chanté sur un mot de deux syllabes dont la première permet devocaliser sur la voyelle « o » :strophe 1 : Fon- tisstrophe 2 : Doc- torstrophe 3 : Om- nisLes strophes poétiques 1 et 3 reprennent les mêmes sonorités de voyelles(Fontis et omnis). Cette application à choisir les sonorités des mélismes pour que l’effetsoit le même d’une strophe à l’autre se reproduit aux vers 3 des strophes 1, 2 et 3. Il nes’agit pas ici de répéter la sonorité mais de trouver pour chacune des trois strophes deux139
- Page 87 and 88: 433r433v434r435r435v436r437r437v438
- Page 89 and 90: nommés « goliards ». Six conduit
- Page 91 and 92: n’accède au poste de chancelier)
- Page 93 and 94: Les diverses techniques de composit
- Page 95 and 96: Le rapport du texte à la musique d
- Page 97 and 98: De tels procédés sont décrits da
- Page 99 and 100: Quo vadis quo 2 strophes (16) 4, 6,
- Page 101 and 102: participe à ce qui constitue le c
- Page 103 and 104: célébrations était l’objectif
- Page 105 and 106: 3.4.2 Les compositions de circonsta
- Page 107 and 108: Partie II :Vingt conduits moraux de
- Page 109 and 110: Le manuscrit médiéval est un obje
- Page 111 and 112: parvenues dans d’autres sources d
- Page 113 and 114: théoricien ne formule clairement c
- Page 115 and 116: chercher à trouver une réponse g
- Page 117 and 118: 6. Report des textes sous la mélod
- Page 119 and 120: 2. Hauteurs de notesL’ambitus des
- Page 121 and 122: Chapitre 1 :Homo natus ad laborem /
- Page 123 and 124: exergue du fascicule consacré aux
- Page 125 and 126: Le vers d’incipit est isolé de l
- Page 127 and 128: Le premier motif ascendant (encercl
- Page 129 and 130: sons du texte. Une fois de plus, la
- Page 131 and 132: Philippe le Chancelier dans les con
- Page 133 and 134: Chapitre 2 :Fontis in rivulumCe con
- Page 135 and 136: Le texte complexe de Fontis in rivu
- Page 137: aux sens. Cette entrée en matière
- Page 141 and 142: tels décalages se produisaient lor
- Page 143 and 144: ésonner. Le trajet descendant du r
- Page 145 and 146: à toucher une élite, la mélodie
- Page 147 and 148: La strophe suivante (6) est un autr
- Page 149 and 150: Chapitre 3 :Ad cor tuum revertereLe
- Page 151 and 152: - l’utilisation de l’impératif
- Page 153 and 154: Pas de reposToute la première stro
- Page 155 and 156: vers 5vers 6La quadruple répétiti
- Page 157 and 158: antécédentconséquentLe mélisme
- Page 159 and 160: Conduit, strophes 3 et 4 Texte bibl
- Page 161 and 162: Chapitre 4 :Quid ultra tibi facereC
- Page 163 and 164: des sonorités. Cette rupture survi
- Page 165 and 166: vers 5 (C) vers 6 (D) vers 7 (E)ver
- Page 167 and 168: marcet occio, strophe 3, vers 5 et
- Page 169 and 170: Chapitre 5 :Vanitas vanitatumLe con
- Page 171 and 172: L’ensemble de la mélodie de ce c
- Page 173 and 174: vers donne donc l’impression d’
- Page 175 and 176: Chapitre 6 :Excutere de pulvereCe c
- Page 177 and 178: L’octosyllabe est partagé en deu
- Page 179 and 180: La ponctuation ménagée à la fin
- Page 181 and 182: Cela n’est sans doute pas le but
- Page 183 and 184: Chapitre 7 :Ve mundo a scandalisCe
- Page 185 and 186: Il existe ainsi une certaine contin
- Page 187 and 188: presque symétrique dans laquelle l
second terme. Plus aigu, plus mélismatique, <strong>le</strong> verbe arguit est investi d’un poids plusimportant comme pour appuyer la dénonciation de l’attitude des Hommes.La deuxième strophe mélodique (II) présente la même structure que la première.Cependant, une fois mise en musique, la strophe est moins longue (110 notes au lieu de158). Les mélismes y occupent donc une place moins importante, même s’ils restent unélément primordial du langage mélodique. La cauda introductive est bien plus courte(11 notes). El<strong>le</strong> est plus une respiration, une pause dans <strong>le</strong> débit du texte qu’uneprésentation du mode comme l’était la première. La fina<strong>le</strong> sol en est absente, bien que<strong>le</strong>s deux notes de sa triade (si <strong>et</strong> ré, entourés dans l’exemp<strong>le</strong> ci-dessous) constituent <strong>le</strong>spoints d’attache de motifs ornementaux :Strophe II/4, vers 1C<strong>et</strong>te strophe est partagée en deux parties éga<strong>le</strong>s de quatre vers au moyen d’une uniquecadence <strong>sur</strong> la fina<strong>le</strong> qui intervient à la fin du vers 4. Touchant aux notes supérieures dumode, ce quatrième vers est <strong>le</strong> climax de la strophe. La cadence est peu conclusivepuisque la fina<strong>le</strong> est atteinte par <strong>le</strong> dessus <strong>et</strong> directement. El<strong>le</strong> m<strong>et</strong> cependant bien enrelief l’articulation centra<strong>le</strong> de la strophe par sa succession de motifs descendants :Strophe II/4,vers 4Sans que l’on puisse par<strong>le</strong>r d’un procédé de répétition, <strong>le</strong>s deux parties de c<strong>et</strong>te strophereproduisent certains éléments simp<strong>le</strong>s qui apportent une certaine uniformité à lastrophe <strong>et</strong> des repères à l’auditeur :- vers 1 munera <strong>et</strong> vers 5 iude :- vers 3 opes <strong>et</strong> vers 6 clamat :- la cauda, <strong>le</strong> vers 3 opera <strong>et</strong> <strong>le</strong> vers 7 honores :138