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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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exergue du fascicu<strong>le</strong> consacré aux conduits monodiques dans F semb<strong>le</strong> donc être <strong>le</strong>résultat de la modification d’une structure plus régulière que l’on connaît dans la sourcepoétique OxAdd, antérieure à F 24 . Les rai<strong>son</strong>s de c<strong>et</strong>te manipulation de la forme restentà découvrir, mais el<strong>le</strong>s témoignent du soin particulier apporté à c<strong>et</strong>te composition dans F,correspondant parfaitement à sa situation dans <strong>le</strong> manuscrit.Le conduit est pourvu d’une grande richesse <strong>son</strong>ore car <strong>le</strong>s terminai<strong>son</strong>s desrimes <strong>son</strong>t diversifiées. La strophe 1 comporte cinq <strong>son</strong>orités différentes : aabccbddeeb.Les vers <strong>son</strong>t donc majoritairement couplés par deux, si ce n’est la rime b qui <strong>sur</strong>vientaux vers 3, 6 <strong>et</strong> 11. Les coup<strong>le</strong>s de vers ne <strong>son</strong>t pas systématiquement de mêmelongueur. Ils <strong>son</strong>t égaux pour <strong>le</strong>s vers 1-2 <strong>et</strong> 4-5 mais très clairement inégaux pour <strong>le</strong>svers 7-8 <strong>et</strong> 9-10. La structure du texte est faite de ruptures, d’irrégularités <strong>et</strong> de <strong>sur</strong>prisesqui proposent à l’oreil<strong>le</strong> un ensemb<strong>le</strong> comp<strong>le</strong>xe mais non dépourvu de repères. Lesruptures diverses attirent l’oreil<strong>le</strong> <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tent en relief certains eff<strong>et</strong>s <strong>son</strong>ores. Les vers dequatre syllabes par exemp<strong>le</strong>, perm<strong>et</strong>tent un r<strong>et</strong>our rapide de l’as<strong>son</strong>ance de la rime quel’oreil<strong>le</strong> perçoit mieux. Le discours paraît alors plus dynamique. La variété des rythmesdes vers <strong>et</strong> <strong>le</strong>ur irrégularité placent l’auditeur habitué aux structures de la poésierythmique dans une situation d’attente <strong>et</strong> d’écoute, exigeant une plus grande attention.Les doub<strong>le</strong>s strophes <strong>son</strong>t de construction volontairement parallè<strong>le</strong>. Les eff<strong>et</strong>s<strong>son</strong>ores du texte <strong>son</strong>t reproduits avec <strong>le</strong>s mêmes syllabes ou <strong>sur</strong> des <strong>son</strong>s différents,selon des modalités identiques d’une strophe à <strong>son</strong> doub<strong>le</strong>. Lorsque <strong>le</strong>s <strong>son</strong>orités <strong>son</strong>tidentiques, <strong>le</strong> jeu est frappant :Strophe 3 Strophe 4In abyssum culpe ducisIn abusum rationisQue commissum opus ducisVertis usum teque bonisIl arrive éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> parallélisme ne soit pas simp<strong>le</strong>ment celui des <strong>son</strong>s,mais celui du procédé ou du jeu, comme on l’observe entre <strong>le</strong>s strophes 1 <strong>et</strong> 2 :24 Oxford, Bod<strong>le</strong>ian Library, Add A 44, f°127. Source anglaise du début du XIII e sièc<strong>le</strong>. Voir AndréWILMART, « Florilège mixte de Thomas Bekynton », Mediaeval Renaissance Studies, vol. I (1941-1943), p. 41-84.123

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