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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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dans <strong>le</strong> début du texte 23 . C<strong>et</strong>te considération ignore <strong>le</strong> fait que ces deux incipit <strong>son</strong>t issusd’une citation <strong>et</strong> que <strong>le</strong> motif de l’oiseau est emprunté non à l’un des conduits, maisbien à la citation de Job. L’enluminure fait bien plus qu’illustrer l’incipit de l’œuvre.El<strong>le</strong> fait allusion à tout <strong>le</strong> vers<strong>et</strong> où l’oiseau est <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de l’ordre établi par lavolonté divine. De plus, l’analyse qui va suivre montre que la composition du manuscritF (Homo natus ad laborem / tui status) est d’un niveau d’élaboration n<strong>et</strong>tement plussubtil <strong>et</strong> comp<strong>le</strong>xe à l’unicum que Rebecca Baltzer suggère de lui substituer. Salongueur, l’intelligence de sa construction <strong>et</strong> <strong>le</strong> travail mis en place dans la compositionmélodique témoignent d’un savoir-faire savant <strong>et</strong> exigeant. Le manuscrit F est <strong>le</strong> résultatd’un effort de col<strong>le</strong>cte très minutieux, à vocation encyclopédique. Il souhaite témoignerde l’excel<strong>le</strong>nce de la musique de la période. Ce conduit particulièrement subtil <strong>et</strong> raffinésemb<strong>le</strong> trouver sa juste place en exergue de la col<strong>le</strong>ction monodique.La forme de ce conduit se caractérise par une très forte irrégularité des vers.Une même strophe contient des vers de 4, 6, 7 ou 8 syllabes, soit presque tous <strong>le</strong>s typesde vers en usage dans la poésie latine <strong>et</strong> particulièrement chez <strong>Philippe</strong> <strong>le</strong> <strong>Chancelier</strong>.C’est donc par une « démonstration » de poésie rythmique que s’ouvre la col<strong>le</strong>ction deconduits monodiques de F. Les trois strophes qui <strong>le</strong> composent <strong>son</strong>t doub<strong>le</strong>s : 11 verspour <strong>le</strong>s strophes 1 <strong>et</strong> 2, 6 vers pour <strong>le</strong>s strophes 3 <strong>et</strong> 4, <strong>et</strong> 5 vers pour <strong>le</strong>s strophes 5 <strong>et</strong> 6.Le conduit s’organise selon la structure décroissante suivante :Strophes1 <strong>et</strong> 2 (I)Strophes 3 <strong>et</strong> 4 (II) Strophes 5 <strong>et</strong> 6 (III)8a 8a 6b 4c 4c 6b 7d 4d 8e 4e 6b 8a 8a 6b 4c 4c 6b 7d 4d 8e 4e 6bL’irrégularité des strophes n’est qu’apparente car <strong>le</strong>s deux dernières cumulées(II <strong>et</strong> III) <strong>son</strong>t exactement identiques à la strophe I : el<strong>le</strong>s composent à el<strong>le</strong>s deux untotal de 11 syllabes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s as<strong>son</strong>ances des rimes se poursuivent de la strophe 3 à 5 <strong>et</strong>entre 4 <strong>et</strong> 6. Dans la source poétique OxAdd, <strong>le</strong>s deux strophes <strong>son</strong>t jointes : <strong>le</strong>s textesdes strophes 3 <strong>et</strong> 5 <strong>son</strong>t groupés, de même que ceux des strophes 4 <strong>et</strong> 6. Sous c<strong>et</strong>tedisposition, <strong>le</strong> conduit présente la forme de deux strophes doub<strong>le</strong>s <strong>et</strong> régulières. Dans F,la répartition du texte est différente <strong>et</strong> <strong>le</strong>s strophes musica<strong>le</strong>s II <strong>et</strong> III <strong>son</strong>t clairementséparées au moyen de p<strong>et</strong>ites caudae à la fin de chacune. La version musica<strong>le</strong> mise en23 Rebecca BALTZER, « Thirteenth Century Illuminated Manuscripts and the Date of the FlorenceManuscript », JAMS, XXV (1972), p. 1-18 : « My only explanation is that the artist either thought hewas illustrated this latter text or simply copied a prototype that did so. » (p. 12).122

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