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Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

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moda<strong>le</strong> 12 . Rappelons que ses propositions en matière de transcription <strong>son</strong>t loin de fairel’unanimité. Cependant, la manière dont il a posé <strong>le</strong> problème a permis une réévaluationprofonde d’une théorie qui convenait alors à la majorité des spécialistes. En 1979, Jan<strong>et</strong>Knapp fait apparaître <strong>le</strong>s fail<strong>le</strong>s de la théorie, en montrant que <strong>le</strong>s modes necorrespondent pas toujours aux accents naturels du texte 13 . Pour résoudre c<strong>et</strong>te difficulté,el<strong>le</strong> propose d’appliquer un cinquième mode (suite de longues régulières) à la majoritédes conduits pour <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s modes 1 <strong>et</strong> 2 (alternances de durées longues <strong>et</strong> brèves)contredisent la poésie. Un premier pas est fait pour m<strong>et</strong>tre à mal l’applicationsystématique des modes rythmiques aux conduits. Ernest Sanders poursuit en montrantcombien <strong>le</strong>s théoriciens <strong>son</strong>t peu clairs dans <strong>le</strong>ur présentation du conduit cum litterae 14 .Ces sections de conduits n’ont donc pas grand-chose à voir, du point de vue rythmique,avec <strong>le</strong> reste de la musica men<strong>sur</strong>abilis. De plus, <strong>le</strong>s spécificités de la poésie desconduits <strong>son</strong>t réévaluées. La piste qui consistait à plaquer <strong>le</strong>s me<strong>sur</strong>es antiques <strong>sur</strong> <strong>le</strong>texte latin est invalidée à l’observation des traités de poésie rythmique 15 . Il a falluinterroger en profondeur ce que <strong>le</strong>s auteurs médiévaux entendent par rithmus dans <strong>le</strong>contexte de c<strong>et</strong>te pratique poétique pour s’as<strong>sur</strong>er que la poésie rythmique se préoccupeavant tout du nombre de syllabes, de la <strong>son</strong>orité de la rime <strong>et</strong> du rythme de la cadence(paroxyton ou proparoxyton). Seul ce dernier paramètre peut suggérer un parallélismeavec la poésie quantitative.Malgré toutes ces contributions à la question, <strong>le</strong> problème reste encore ouvert.Les pratiques rythmiques ont très certainement évolué entre <strong>le</strong> dernier quart du XII e <strong>et</strong> <strong>le</strong>début du XIII e sièc<strong>le</strong>. Rien ne prouve qu’il n’existait qu’une seu<strong>le</strong> manière de faire.L’histoire de l’interprétation reste <strong>le</strong> suj<strong>et</strong> de bien des conjectures. Faut-il d’ail<strong>le</strong>urs12 Gordon A. ANDERSON, « Mode and Change of Mode in Notre Dame Conductus », Acta Musicologica,XL (1968), p. 92-114, du même auteur, « The Rhythm of cum Littera Sections of PolyphonicConductus in Men<strong>sur</strong>al Sources », JAMS, XXXVI/2 (1973), p. 288-304, du même auteur, « TheRhythm of the Monophonic Conductus in the Florence Manuscript as Indicated in Paral<strong>le</strong>l Sources inMen<strong>sur</strong>al Notation », JAMS, XXXI/3 (1978), p. 480-489. Les propositions de G.A. Ander<strong>son</strong>répondent au travail de Fred FLINDELL, « Aspekte der Modalnotation », Die Musikforschrung, XVII/4(1964), p. 353-377. C<strong>et</strong> échange est suivi d’une réponse synthétique en hommage à Ander<strong>son</strong> (FredFLINDELL, « Conductus in the Later Ars Antiqua », In Memoriam Gordon Athol Ander<strong>son</strong>, vol. 1,Henryvil<strong>le</strong>-Ottawa-Binnigen, 1984, p. 131-210).13 Jan<strong>et</strong> KNAPP, « Musical Declamation and Po<strong>et</strong>ic Rhythm in an Early Layer of Notre Dame Conductus »,JAMS, XXXII (1979), p. 382-407.14 Ernest SANDERS, « Conductus and Modal Rhythm », JAMS, XXXVIII (1985), p. 439-469.15 Margot E. FASSLER, « Accent, M<strong>et</strong>er and Rhythm in Medieval Treatises ‘De rithmis’ », Journal ofMusicology, V (1987), p. 164-190, Ernest SANDERS, « Rithmus », Essays on Medieval Music : inHonor of David G. Hugues, Cambridge, 1995, p. 415-440, Christopher PAGE, Latin Po<strong>et</strong>ry andConductus Rhythm in Medieval France, Londres, 1997.114

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