10.07.2015 Views

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

Philippe le Chancelier et son oeuvre : étude sur l'élaboration d'une ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

théoricien ne formu<strong>le</strong> clairement c<strong>et</strong> amalgame 8 . La théorie moda<strong>le</strong> exposée dans <strong>le</strong>straités de la seconde partie du XIII e sièc<strong>le</strong> est aisément réinvestie pour la transcription desmélismes des organa ou des caudae de conduits, mais plus diffici<strong>le</strong>ment applicab<strong>le</strong>pour interpréter la notation des passages syllabiques des conduits <strong>et</strong> mot<strong>et</strong>s. Lesligatures peuvent s’interpréter rythmiquement dans un contexte mélismatique, mais lanotation carrée des sources <strong>le</strong>s plus anciennes de la musique de Notre-Dame ne proposepas de solution pour indiquer la durée des notes isolées des passages syllabiques. Leproblème est de savoir si la modalité s’applique aussi à ces passages.Plusieurs arguments viennent soutenir c<strong>et</strong>te <strong>le</strong>cture rythmique : dans <strong>le</strong>sconduits, <strong>le</strong>s passages mélismatiques <strong>et</strong> syllabiques entr<strong>et</strong>iennent des liens étroits quiperm<strong>et</strong>tent de généraliser à l’ensemb<strong>le</strong> de la composition <strong>le</strong> mode indiqué dans lacauda 9 . La présence même du texte latin incite à envisager <strong>le</strong> vers comme unesuccession métrique de longues <strong>et</strong> de brèves. De plus, certains conduits syllabiques <strong>son</strong>tformés à partir de caudae moda<strong>le</strong>s qui perm<strong>et</strong>tent de penser que <strong>le</strong>s prosu<strong>le</strong>s seconforment au rythme de <strong>le</strong>urs modè<strong>le</strong>s, de la même manière que <strong>le</strong>s mot<strong>et</strong>s avec <strong>le</strong>sclausu<strong>le</strong>s mélismatiques 10 . À cela s’ajoute l’existence de sources tardives (<strong>le</strong> Roman deFauvel, par exemp<strong>le</strong>), élaborées quand la notation men<strong>sur</strong>aliste était devenue d’usagecourant. Le rythme non indiqué dans <strong>le</strong>s sources plus anciennes a donc pu être déduit dec<strong>et</strong>te notation parfaitement claire du point de vue modal 11 .L’as<strong>sur</strong>ance de ces arguments est fragilisée lorsque <strong>le</strong>s difficultés d<strong>et</strong>ranscription se font plus grandes. Il arrive en eff<strong>et</strong> que la métrique des textes latins soiten contradiction avec <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs réglées par <strong>le</strong>s modes rythmiques de la musique. Lesmusicologues se voient donc obligés d’affiner <strong>le</strong>ur application des modes dans <strong>le</strong>stranscriptions en adm<strong>et</strong>tant une théorie des modes plus soup<strong>le</strong> pouvant faire l’obj<strong>et</strong> defractio modi, c’est-à-dire changer de mode en cours de pièce pour suivre <strong>le</strong>s indicationsdu texte. Gordon Ander<strong>son</strong> consacre une partie du travail préparatoire à <strong>son</strong> édition desconduits à la question des modes <strong>et</strong> suggère différents « aménagements » de la théorie8 À l’exception de WALTER ODINGTON dans la Summa de speculatione musicae (éd. Frederick HAMMOND,American Institute of Musicology, 1970). Christopher PAGE discute ce passage du théoricien anglaisdans Latin Po<strong>et</strong>ry and Conductus Rhythm in Medieval France, Londres, 1997, p. 23.9 Jacques HANDSCHIN, « Zur Frage der Conductus-Rhythmik », Acta Musicologica, XXIV /III-IV (1952),p. 113-130.10 Manfred F. BUKOFZER, « Interrelations b<strong>et</strong>ween Conductus and Clausula », Anna<strong>le</strong>s musicologiques,Moyen-Age <strong>et</strong> Renaissance, I (1953), p. 65-103.11 Heindrich HUSMANN, « Zur Grund<strong>le</strong>gung der musikalischen Rhythmik des mittellateinischen Liedes »,Archiv für Musikwissenschaft, IX/1 (1952), p. 3-26 ; Ruth STEINER, « Some Monophonic Latin SongsComposed around 1200 », The Musical Quarterly, LII (1966), p. 56-70.113

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!