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La Lettre de la franchise - Simon Associés

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PROPRIETE ARTISTIQUE ET INDUSTRIELLEL’étendue du droit exclusif sur <strong>la</strong> marque et l’impératif <strong>de</strong> disponibilité(CJCE, 8 avril 2008, aff. C-102/07, JOCE 14 avril 2008)Saisie d’une question préjudicielle tenant à s’interroger sur<strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’intérêt général consistant à ne pasrestreindre indûment <strong>la</strong> disponibilité <strong>de</strong> certains signeslors <strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong> l’étendue du droit exclusif dutitu<strong>la</strong>ire d’une marque, <strong>la</strong> CJCE, dans un arrêt du 8 avril2008, apporte une réponse protectrice. On sait quel’intérêt général est le ratio qui sous-entend certains motifs<strong>de</strong> refus d’enregistrement à travers, notamment, l’impératif<strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> certains signes. <strong>La</strong> Cour précise qu’il nesaurait être tenu compte <strong>de</strong> l’impératif <strong>de</strong> disponibilité lors<strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong> l’étendue du droit exclusif du titu<strong>la</strong>ired’une marque.L’impératif <strong>de</strong> disponibilité du signe ne constitue donc pasune limite autonome <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque, il est toutefoissous-entendu dans les dispositions qui empêchent letitu<strong>la</strong>ire d’une marque d’interdire aux tiers l’usaged’indications <strong>de</strong>scriptives <strong>de</strong>s caractéristiques du produit oudu service fourni. L’affaire ayant conduit à <strong>la</strong> saisine <strong>de</strong> <strong>la</strong>CJCE concernait <strong>la</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> marque à trois ban<strong>de</strong>sADIDAS contre l’utilisation par <strong>de</strong>s concurrents d’un signeconstitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ban<strong>de</strong>s parallèles. Or, ce <strong>de</strong>rnier ne visantpas à fournir une indication re<strong>la</strong>tive à l’une <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s produits, le tiers ne peut se prévaloir <strong>de</strong>l’impératif <strong>de</strong> disponibilité pour en légitimer l’usage.Mesures d’interdiction provisoire et exécution provisoire(Cass.com., 8 avril 2008, pourvoi n 06-22152)<strong>La</strong> Cour <strong>de</strong> cassation précise que l’ordonnance du prési<strong>de</strong>ntdu TGI concernant une interdiction provisoire sur lefon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’ancien article L716-6 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> propriétéintellectuelle (CPI) bénéficie <strong>de</strong> l’exécution provisoire et que<strong>de</strong> telles mesures ne peuvent être prononcées que si l’actionau fond apparaît sérieuse. Cet arrêt est l’occasion <strong>de</strong> rappelerque <strong>la</strong> loi nouvelle <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> contrefaçon du 29octobre 2007 a modifié le régime <strong>de</strong>s mesures provisoires etnotamment l’article L716-6 du CPI.Les mesures d’interdiction provisoires pourront êtresollicitées en référé ou par voie <strong>de</strong> requête dès lors que le<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur apporte <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> nature à rendrevraisemb<strong>la</strong>ble l’atteinte à ses droits ou son imminence.<strong>La</strong> saisine postérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> juridiction au fondinterviendra dans un dé<strong>la</strong>i fixé par décret. Ces mesuresprovisoires pourront être prononcées non seulementcontre le contrefacteur, mais aussi contre <strong>de</strong>sintermédiaires ayant fourni leurs services.Responsabilité <strong>de</strong>s éditeurs et <strong>de</strong>s hébergeurs selon <strong>la</strong> loi LCEN(TGI Paris,15 avril 2008, RG n 08/01371)<strong>La</strong> loi LCEN a prévu les conditions <strong>de</strong> mise en jeu <strong>de</strong>sresponsabilités <strong>de</strong>s éditeurs et <strong>de</strong>s hébergeurs en raison<strong>de</strong>s contenus <strong>de</strong>s sites. Le TGI <strong>de</strong> Paris est revenu sur <strong>la</strong>qualification d’hébergeur et les obligations incombant àces <strong>de</strong>rniers. Les hébergeurs sont tenus d’une obligation<strong>de</strong> retrait d'un contenu si celui-ci a un caractèremanifestement illicite, hors les cas visés par <strong>la</strong> loi(pédophilie, crime contre l’humanité, incitation à <strong>la</strong> haineraciale), notamment en cas <strong>de</strong> contrefaçon, ils doiventl'apprécier au regard <strong>de</strong>s documents versés par lespersonnes qui se préten<strong>de</strong>nt victimes et « les hébergeursdoivent <strong>de</strong>vant <strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> contrefaçonet <strong>la</strong> vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> titu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s droits résultantéventuellement <strong>de</strong>s mentions portées sur les supports <strong>de</strong>diffusion <strong>de</strong>s œuvres communiqués, apprécier le caractèreillicite <strong>de</strong>s contenus mis en ligne ».En l’espèce, l’hébergeur qui est informé <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrefaçonpar l’auteur, voit sa responsabilité engagée pour ne pasavoir retiré du site les œuvres contrefaites alors que <strong>la</strong>vraisemb<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> contrefaçon est établie et que <strong>la</strong>victime fournit tous les justificatifs l’établissant.<strong>La</strong> <strong>Lettre</strong> du Cabinet SIMON ASSOCIES – Mai 2008 – Page 10

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