10.07.2015 Views

La richesse naturelle de l'Albère : patrimoine et biodiversité, ses ...

La richesse naturelle de l'Albère : patrimoine et biodiversité, ses ...

La richesse naturelle de l'Albère : patrimoine et biodiversité, ses ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’Albera, terra <strong>de</strong> pas, <strong>de</strong> memòries, i d’i<strong>de</strong>ntitats », sous la Direction <strong>de</strong> M. Camia<strong>de</strong>Collection Etu<strong>de</strong>s, Pres<strong>ses</strong> Universitaires <strong>de</strong> Perpignan, 2006Institut Franco-Catalan Transfrontalier, pp 205-220<strong>La</strong> <strong>richesse</strong> <strong>naturelle</strong> <strong>de</strong> l’Albère :<strong>patrimoine</strong> <strong>et</strong> <strong>biodiversité</strong>, <strong>ses</strong> modèles biologiquesGilles Boeuf - <strong>La</strong>boratoire Arago, Université Pierre & Marie Curie/CNRS, Banyuls-sur-mer,Association <strong>de</strong>s Amis <strong>de</strong> la Massane, Réserve Naturelle, Forêt <strong>de</strong> la Massane__________________________________________________________L’Albère correspond à un massif <strong>de</strong> moyenne montagne, sursaut à l’Est <strong>de</strong>s Pyrénées,qui se termine abruptement dans la Méditerranée. Les reliefs sont très marqués <strong>et</strong> lesamplitu<strong>de</strong>s entre les fonds marins <strong>et</strong> les somm<strong>et</strong>s montagneux sont remarquables dans lagéographie nationale (en extension à l’aire étudiée, entre le canyon sous-marin <strong>La</strong>caze-Duthiers <strong>et</strong> le somm<strong>et</strong> du Canigou, plus <strong>de</strong> 5 000 m <strong>de</strong> dénivelé en moins <strong>de</strong> 150 km). Au sein<strong>de</strong> la Région <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, c’est une zone écologique bien définie avec <strong>de</strong>scaractères climatiques, oro-topographiques <strong>et</strong> géologiques qui lui confèrent une très forteindividualité (Amandier, 1973). Délimitée à l’est par la Méditerranée, à l’Ouest parl’ensellement du Col du Perthus (271 m), le massif trouve au Nord <strong>ses</strong> limites avec leslocalités d’Argelès-sur-Mer, Saint-André, Saint-Génis-<strong>de</strong>s-Fontaines <strong>et</strong> Le Boulou. Au Sud,elle constitue l'Alt Empordà avec les localités <strong>de</strong> <strong>La</strong> Jonquera, Cantallops, Capmany, SantCliment Sescebes, Espolla, Rabós jusqu'à Llançà en bordure <strong>de</strong> côte. Son point culminant estsitué au Pic du Néoulous (Puig Neulós, 1257 m) à moins <strong>de</strong> 12 km <strong>de</strong> la mer. Les contrastessont donc très marqués, <strong>de</strong>s fonds marins à la plaine littorale (très limitée, entre Argelès <strong>et</strong> LeRacou), <strong>de</strong> la Côte Vermeille, rocheuse, aux somm<strong>et</strong>s proches (Sallafort, 992m ; QuatreTermes, 1156 m ; Puig <strong>de</strong>ls Pastors, 1167 m, Neulós) en passant par Ma<strong>de</strong>loc <strong>et</strong> la forêt <strong>de</strong> laMassane. Ces particularités physiques confèrent bien évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s caractéristiquesexceptionnelles à la faune <strong>et</strong> la flore <strong>de</strong> la zone, aussi variées que les paysages <strong>et</strong> les espaces.C<strong>et</strong>te région a connu par ailleurs la présence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s activités humaines <strong>de</strong>puis fort longtemps(voir les articles <strong>de</strong> ce même volume) <strong>et</strong> la côte est fortement anthropisée, avec une quasimonoculture <strong>de</strong> la vigne (en France, vignoble AOC <strong>de</strong> Collioure-Banyuls) par rapport auxsomm<strong>et</strong>s, beaucoup plus préservés. Du côté catalan sud, la région comprend le ParatgeNatural l’Albera <strong>et</strong> le Parc Natural <strong>de</strong>l Cap <strong>de</strong> Creus, au Nord, en France, les RéservesNaturelles sous-marine <strong>de</strong> Banyuls-Cerbère <strong>et</strong> terrestre <strong>de</strong> la Forêt <strong>de</strong> la Massane. <strong>La</strong>végétation est très dégradée sur la côte <strong>et</strong> les arbres sont rares <strong>et</strong> dispersés. Le versant nord duMassif, au contraire, comporte <strong>de</strong> belles forêts <strong>de</strong> chênes <strong>et</strong> <strong>de</strong> hêtres.L’Albère est constituée <strong>de</strong> roches éruptives <strong>et</strong> cristallophylliennes formant une sériemétamorphique remarquable, schistes, micaschistes, phylla<strong>de</strong>s, gneiss, granite. Des filons(pegmatite, granulite, quartzite) recoupent parfois la série ou s’y intercalent (cipolins <strong>de</strong>l’arrière-pays <strong>de</strong> Banyuls, grotte <strong>de</strong> Pouad). Les sols actuels sont aci<strong>de</strong>s. Le vieux Massifhercynien a été violemment soulevé à l’Eocène, il y a quelques 45 millions d’années, lors <strong>de</strong>l’orogenèse pyrénéo-provençale <strong>et</strong> le versant nord s’est alors détaché du bassind’effondrement du Roussillon par <strong>de</strong>s failles à rej<strong>et</strong> très important tandis que le versant sud<strong>de</strong>scendait en gradins, aux reliefs plus suaves, se raccor<strong>de</strong>r au bassin <strong>de</strong> l’Ampurdan1


(Amandier, 1973). Les crêts monoclinaux sont très visibles en altitu<strong>de</strong> (Ma<strong>de</strong>loc, les TroisTermes, Saint-Cristophe…). Le recreusement <strong>de</strong>s reliefs au nord par les rivières (Massane,Tech) <strong>et</strong> l’existence <strong>de</strong>s failles expliquent les pentes beaucoup plus fortes sur le versantfrançais, que sur le versant sud. Il suffit d’emprunter le Col <strong>de</strong> Banyuls pour s’en rendrecompte. Au tertiaire, les cours d’eau ont déposé une énorme masse d’alluvions au nord,délimitant ce glacis <strong>de</strong> piémont que l’on visite aujourd’hui entre Saint-André <strong>et</strong> Le Boulou.L’érosion fut forte sous <strong>de</strong>s pha<strong>ses</strong> <strong>de</strong> conditions tropicales humi<strong>de</strong>s en alternance avec lecreusement <strong>de</strong>s vallées sous un climat <strong>de</strong> type sub-désertique. L’Albère est une région trèsfaillée (comprendre le découpage <strong>de</strong> la côte rocheuse), au bout d’une importante chaîne <strong>de</strong>montagnes <strong>et</strong> donc exposée à <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> l’écorce terrestre, <strong>et</strong> elle a connu <strong>de</strong>nombreux séismes (Bousqu<strong>et</strong>, 1997). Le plus important dans les temps historiques fut celuienregistré au sud, près d’Olot en 1428 (supérieur à 8 dans l’échelle MSK) mais <strong>de</strong>s secous<strong>ses</strong>d’intensité 6 ont été ressenties plus récemment (1960 ; 1996 plus au nord, en Fenouillè<strong>de</strong>s).Ce relief <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te géologie expliquent bien sûr les faunes <strong>et</strong> flores associées. Deux gradientssont perceptibles pour la végétation, le sens Est-Ouest (distance à la mer) <strong>et</strong> l’altitu<strong>de</strong>(température, vents <strong>et</strong> précipitations). A l’intérieur, <strong>et</strong> entre les reliefs, croissent les forêts avecun très caractéristique étagement <strong>de</strong> la végétation. Le chêne-liège occupe les parties bas<strong>ses</strong>avec le chêne vert, plus rustique, qui repart très bien après incendie. En remontant, on trouveensuite l’étage à chênes à feuilles caducifoliées, blanc <strong>et</strong> rouvre, souvent mêlés aux frênes <strong>et</strong>aux érables. Le hêtre est exigeant en eau <strong>et</strong> bien présent dans les zones protégées d’altitu<strong>de</strong>(<strong>de</strong> 450 m à Sorè<strong>de</strong> à plus <strong>de</strong> 1000 m dans le Vallespir). <strong>La</strong> Massane en est une remarquabledémonstration <strong>et</strong> représente le plus beau massif à l’Est <strong>de</strong>s Pyrénées. Pelouse <strong>et</strong> lan<strong>de</strong>sd’altitu<strong>de</strong> doivent leur existence à l’eff<strong>et</strong> conjugué du pâturage <strong>et</strong> du mésoclimat <strong>de</strong>s crêtes,constamment exposées aux vents. Ceux-ci y interdisent alors la formation <strong>de</strong> la hêtraie. Leclimat y est ru<strong>de</strong>, dominé par les vents, parfois violents, largement supérieurs à 100 k/h,limitant ou interdisant la croissance <strong>de</strong>s arbres. Les précipitations annuelles moyennesavoisinent les 1200 mm (extrêmes entre 670 en 1990 <strong>et</strong> 1850 mm en 1971) à la Massane,alors qu’elles ne dépassent pas 600 à 800 mm en moyenne à Banyuls (mais quand même 1050mm en 2003). Comme dans tout régime méditerranéen, elles sont très inégalement répartiessur l’année <strong>et</strong> <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sécheresse plus ou moins prononcée, favorisant les incendies,alternent avec <strong>de</strong> fortes précipitations, parfois catastrophiques (plus <strong>de</strong> 150 mm sur la journée,75 mm en une heure à la Massane le 12 novembre 1999, Garrigue <strong>et</strong> al., 2000). Les mois lesplus humi<strong>de</strong>s sont octobre <strong>et</strong> novembre. Les températures moyennes annuelles sont à 11,5°C àla Massane (Travé <strong>et</strong> al., 1996, fluctuations entre –13° C en janvier 1985 à + 37,3° C en août2003, 40,5 °C à Banyuls). <strong>La</strong> température <strong>de</strong> la rivière fluctue entre 4 <strong>et</strong> 16° C. Les vents lesplus fréquents soufflent <strong>de</strong>s secteurs O <strong>et</strong> N, en mars <strong>et</strong> avril ; la tramontane (<strong>de</strong> noroît) esttrès fréquente, <strong>de</strong> janvier à mai, puis en novembre-décembre mais aussi parfois en été. En<strong>de</strong>scendant vers la côte, la végétation est <strong>de</strong> plus en plus dégradée, une exploitation agricoleintensive s’étant développée <strong>de</strong>puis le Moyen-Âge sans restitution <strong>de</strong>s ressources agro-sylvopastorales.Des formations secondaires <strong>de</strong> taillis, lan<strong>de</strong>s <strong>et</strong> maquis s’y sont développées. <strong>La</strong>vigne est omni-présente sur la côte <strong>et</strong> le piémont (< 600 m). Chênes-lièges <strong>et</strong> châtaigniers ontété favorisés ou introduits ainsi que les pins (laricio, parasol <strong>et</strong> pignon). En piémont, croissentles maquis <strong>de</strong> cistes, bruyères, ajonc <strong>et</strong> calicotome. L’homme y cultive <strong>de</strong>s fruitiers, ceri<strong>ses</strong>,pêches, nectarines <strong>et</strong> abricots. Les agrumes se développent bien sur la côte. Celle-ci est trèstouchée par une urbanisation plus ou moins anarchique <strong>et</strong> un fort développement touristiqueen Côte Vermeille. Les lois actuelles <strong>de</strong> protection du littoral perm<strong>et</strong>tent d’améliorer lasituation. <strong>La</strong> situation géographique <strong>de</strong> la côte a favorisé un remarquable endémisme avec <strong>de</strong>splantes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s insectes aujourd’hui menacés par l’anthropisation.Dans l’ensemble <strong>de</strong> toutes ces niches écologiques (<strong>et</strong> il ne faut jamais oublier le domainemarin !) on peut imaginer la <strong>biodiversité</strong> initiale. Le Département <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales2


inclut les régions les plus ensoleillées <strong>de</strong> France <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te zone est idéale pour bon nombred’espèces. Le gradient <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur ou d’altitu<strong>de</strong> est déterminant pour les peuplementsvégétaux <strong>et</strong> animaux, ainsi que les substrats mais aussi aujourd’hui la pression humaine <strong>et</strong> soncortège d’activités.Il n’est pas dans notre propos ici <strong>de</strong> faire une <strong>de</strong>scription détaillée <strong>de</strong> la faune <strong>et</strong> <strong>de</strong> la flore <strong>de</strong>l’Albère, celles-ci étant déjà présentées en partie dans quatre <strong>de</strong>s autres exposés du mêmecolloque (cf Amigo, Font, Garrigue, <strong>La</strong>brune <strong>et</strong> al.). Par ailleurs, plusieurs ouvrages générauxen catalan <strong>et</strong> en français y font référence : l’ouvrage collectif « L’Albera » en 2000,« l’Albera, 2000 ans d’histoire <strong>et</strong> plus…» <strong>de</strong> <strong>La</strong>combe-Massot <strong>et</strong> Tocabens (secon<strong>de</strong> éditionen 2001)… De très nombreu<strong>ses</strong> publications <strong>de</strong>s chercheurs du <strong>La</strong>boratoire Arago sontdisponibles à ce suj<strong>et</strong>, essentiellement pour les espèces marines (voir la revue Vie <strong>et</strong> Milieu),mais également pour <strong>de</strong>s groupes terrestres (Dajoz, 1965 ; travaux <strong>de</strong> la Massane, toutesannées ; Boeuf, 2001).Je vais plutôt revenir sur quelques espèces emblématiques (<strong>et</strong> pas celles auxquelles onpourrait penser à priori !) <strong>et</strong> argumenter quant à leur intérêt en tant que modèles pertinentspour la recherche scientifique. En ce sens, ces espèces <strong>de</strong> l’Albère représentent réellement un<strong>et</strong>rès gran<strong>de</strong> valeur patrimoniale. Parmi les mammifères, je délaisserai les « seigneurs » quesont le sanglier, le blaireau, le chat sauvage, la gen<strong>et</strong>te… pour m’intéresser aux plus p<strong>et</strong>itsd’entre eux <strong>et</strong> plus particulièrement aux musaraignes. L’Albère abrite aujourd’hui le plus p<strong>et</strong>itmammifère connu au mon<strong>de</strong>, la pachyure étrusque (Suncus <strong>et</strong>ruscus) qui affectionne lesmur<strong>et</strong>tes <strong>de</strong>s vignes en bord <strong>de</strong> mer <strong>et</strong> à l’intérieur. Elle y cohabite avec d’autres espèces(Crocidura suaveolens, C. russula) <strong>et</strong> elles ont été beaucoup étudiées par les chercheurs duCentre d’Ecologie Terrestre du Mas <strong>de</strong> la Serre du <strong>La</strong>boratoire Arago. <strong>La</strong> pachyure étrusquepèse 0,2 g à la naissance (Fons <strong>et</strong> Saint-Girons, 1975 ; Fons, 1976) <strong>et</strong> son sevrage intervientvers 20 jours (portées <strong>de</strong> 2 à 5 p<strong>et</strong>its, plusieurs fois par an). Elle vit entre 16 (dans la nature) <strong>et</strong>32 mois (en captivité). En vie sauvage, elle entre en sénilité à partir <strong>de</strong> 15-16 mois (Fons <strong>et</strong>al., 1988). Sa physiologie est tout à fait extraordinaire (18 millions <strong>de</strong> globules rouges parmm 3 <strong>de</strong> sang, très fort taux d’hémoglobine, rythme cardiaque supérieur à 1000 battements parminute, jusqu’à 1 400…) <strong>et</strong> ces très p<strong>et</strong>its animaux homéothermes sont à la limite (Bartels <strong>et</strong>al. 1979) du système <strong>de</strong> par leur taille (rapports surface du corps/surface d’échange). Lesdépen<strong>ses</strong> énergétiques <strong>de</strong>s musaraignes sont considérables <strong>et</strong> elles ont été comparées, enfonction <strong>de</strong>s espèces <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur taille, en Albère <strong>et</strong> sur diver<strong>ses</strong> îles <strong>de</strong> Méditerranée où ellesprésentent un gigantisme (Magnanou <strong>et</strong> al., 2005). Ces animaux entrent fréquemment enléthargie en pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> grand froid ou <strong>de</strong> forte chaleur. Elles sont soumi<strong>ses</strong> à <strong>de</strong>s rythmesd’activité très marqués, leur durée <strong>de</strong> vie est courte, leur métabolisme très élevé <strong>et</strong> ces p<strong>et</strong>itsmammifères insectivores font aujourd’hui l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong>s fondamentales sur les mécanismesdu vieillissement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sénescence. Ce sont <strong>de</strong>s modèles idéaux pour cela <strong>et</strong> l’acquisition<strong>de</strong> données comportementales <strong>et</strong> d’outils moléculaires est en cours au <strong>La</strong>boratoire Arago.Je ne m’attar<strong>de</strong>rai pas sur les oiseaux (<strong>et</strong> l’Albère « intérieur », d’altitu<strong>de</strong>, est un refugeremarquable pour beaucoup d’espèces, la côte <strong>et</strong> les cols <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> passage, en citant quandmême la présence du traqu<strong>et</strong> rieur, du cochevis <strong>de</strong> Thékla <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’aigle <strong>de</strong> Bonelli), les reptiles<strong>et</strong> les amphibiens (la présence du pélobate cultripè<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la tortue <strong>de</strong> Hermann, bienabondante <strong>et</strong> emblématique, <strong>de</strong> la rarissime (en France) émy<strong>de</strong> lépreuse (Mauremys caspica)dans la vallée <strong>de</strong> la Baillaury, les lézards vert <strong>et</strong> ocellé, la couleuvre <strong>de</strong> Montpellier…) pourrapi<strong>de</strong>ment parvenir aux poissons. Si les eaux douces n’abritent pas d’espèces particulières(l’anguille se fait <strong>de</strong> plus en plus rare <strong>et</strong> une étu<strong>de</strong> est en cours à la Massane, présence dubarbeau méridional), les eaux marines sont exceptionnellement riches <strong>et</strong> la réserve <strong>de</strong>Banyuls-Cerbère joue à ce propos un rôle déterminant, dans sa capacité à perm<strong>et</strong>tre la3


également plus à l’Ouest en Vallespir <strong>et</strong> Cerdagne, jusqu’à Andorre <strong>et</strong> au Val d’Aran(Leplat, 1984 ; Mollard, 1999).Pour les invertébrés, les modèles en biologie fondamentale r<strong>et</strong>enus, pour la faune <strong>de</strong> l’Albère,sont tous marins, céphalochordés, tuniciers (urochordés), échino<strong>de</strong>rmes, <strong>et</strong>, à <strong>de</strong>s niveauxmoindres, mollusques, annéli<strong>de</strong>s ou cnidaires. Parmi les tuniciers (les ascidies, le viol<strong>et</strong> parexemple en Côte Vermeille), Ciona intestinalis est <strong>de</strong>venue une espèce <strong>de</strong> laboratoire <strong>de</strong>puisle séquençage compl<strong>et</strong> <strong>de</strong> son génome en 2004. Ce groupe est passionnant <strong>de</strong> par sa positionphylogénétique, avec une larve qui annonce déjà morphologiquement clairement les vertébrés(ressemble à un « p<strong>et</strong>it poisson »). Un autre modèle en cours est l’amphioxus Branchiostomalanceolatum. Ce p<strong>et</strong>it animal fouisseur, qui vit dans les sables <strong>de</strong>s plages <strong>de</strong> la côte entreArgelès <strong>et</strong> Banyuls-sur-mer <strong>et</strong> ressemble à un p<strong>et</strong>it poisson, est un céphalochordé. Il annonceclairement les vertébrés avec leur squel<strong>et</strong>te interne <strong>et</strong> leur colonne vertébrale. Son génomen’est pas dupliqué <strong>et</strong> il représente un remarquable modèle pour <strong>de</strong>s travaux sur l’évolution <strong>et</strong>le développement embryonnaire (Fuentes <strong>et</strong> al., 2004 ; Schubert <strong>et</strong> al., 2005). Le séquençage<strong>de</strong> son génome est en cours aux Etats-Unis, en même temps que celui <strong>de</strong> l’espèce <strong>de</strong> Flori<strong>de</strong>.Les échino<strong>de</strong>rmes (étoiles <strong>de</strong> mer <strong>et</strong> oursins entre autres) représentent <strong>de</strong> très pertinentsmodèles pour la biologie du développement <strong>et</strong> les travaux sur la régulation du cycle cellulaire<strong>et</strong> sont donc précieux pour les étu<strong>de</strong> sur la genèse <strong>de</strong>s cancers. Le prix Nobel <strong>de</strong> physiologie<strong>et</strong> <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Tim Hunt est venu couronner ces recherches en 2001. Les échino<strong>de</strong>rmessont <strong>de</strong>s espèces exclusivement marines, caractérisées par une fécondation externe <strong>et</strong> une trèsgran<strong>de</strong> fécondité. Les embryons sont parfaitement synchronisés <strong>et</strong> entièrement transparents.Ceci explique leur utilisation en biologie fondamentale <strong>de</strong>puis plus d’un siècle. Fin XIX ème , lefondateur du <strong>La</strong>boratoire Arago (1882), Henri <strong>de</strong> <strong>La</strong>caze-Duthiers, utilisait déjà ces modèles.Aujourd’hui ils sont irremplaçables en cancérologie <strong>et</strong> <strong>de</strong>main l’amphioxus pourrait suivrec<strong>et</strong>te voie. Les ovocytes puis œufs d’étoiles (Marthasterias glacialis, Asterias rubens…) oud’oursins (Paracentrotus lividus, Sphaerichinus granularis…) <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> Banyuls-sur-Meront servi à <strong>de</strong> multiples expérimentations <strong>et</strong> ont permis en 1989 la découverte <strong>de</strong> la cycline, enfait le complexe cycline/cdK, à la base <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong> toute division cellulaire <strong>et</strong> donccomplexe-clé dans le phénomène <strong>de</strong> cancérisation (L’Abbé <strong>et</strong> al, 1989). Les travaux sepoursuivent aujourd’hui sur le contrôle <strong>de</strong> la division cellulaire <strong>et</strong> sur la mise au point <strong>de</strong> biotests<strong>de</strong>stinés à évaluer l’efficacité <strong>de</strong> molécules antimitotiques <strong>et</strong> anti-cancéreu<strong>ses</strong> ou encorela toxicité <strong>de</strong> divers pestici<strong>de</strong>s utilisés en agriculture (Vée <strong>et</strong> al. 2001 ; Hansen <strong>et</strong> al. 2003,2004). Des ovocytes <strong>et</strong> du sperme d’oursin <strong>de</strong> la baie <strong>de</strong> Banyuls ont même été envoyés surles programmes <strong>de</strong>s nav<strong>et</strong>tes américaines (coopération CNES <strong>et</strong> NASA), en apesanteur dansl’espace, pour vérifier le rôle <strong>de</strong> l’agravité (ou <strong>de</strong> la microgravité) sur la fécondation <strong>et</strong> ledémarrage <strong>de</strong> l’embryogenèse (Marthy <strong>et</strong> al., 1998). Nous disposons actuellement d’unpremier génome d’oursin, mais pas d’une espèce <strong>de</strong> l’Albère. Les autres modèlesd’invertébrés marins sont plus utilisés aujourd’hui en écologie qu’en biologie cellulaire <strong>et</strong>moléculaire. Beaucoup <strong>de</strong> scientifiques sont à la recherche d’indicateurs du changementclimatique ou d’indices <strong>de</strong> milieux perturbés ou <strong>de</strong> pollution, en Méditerranée <strong>et</strong> ailleurs : <strong>de</strong><strong>ses</strong>pèces qui diminuent en abondance (ou disparaissent, mais alors, elles ne seront plus <strong>de</strong>smodèles locaux) ou qui augmentent leurs effectifs, se m<strong>et</strong>tent à proliférer (exemple <strong>de</strong>Ditrupa ari<strong>et</strong>ina p<strong>et</strong>ite annéli<strong>de</strong> polychète), ou encore s’installent sur les côtes <strong>de</strong> l’Albère (cfl’évolution <strong>de</strong>s fonds meubles <strong>de</strong> l’Albère, <strong>La</strong>brune <strong>et</strong> al. ce même colloque). Chez lespoissons, le barracuda (Sphyraena sphyraena), ou encore beaucoup plus récemment, la dora<strong>de</strong>coryphène (Coryphaena hippurus) en sont <strong>de</strong> bons exemples. Episodiquement, <strong>et</strong> <strong>de</strong> plus enplus quand nous possé<strong>de</strong>rons les génomes, d’autres espèces (crustacés, céphalopo<strong>de</strong>s,bivalves, annéli<strong>de</strong>s, médu<strong>ses</strong>, éponges, coraux, micro-organismes…) sont ou seront utiliséesen biologie fondamentale. Actuellement à Banyuls, Ostreococcus tauri, une toute p<strong>et</strong>ite5


microalgue Prasinophycée eucaryote (moins <strong>de</strong> un micron, avec un noyau) représente unremarquable modèle en biologie cellulaire <strong>et</strong> est étudiée en génomique fonctionnelle <strong>et</strong> pourtenter d’éluci<strong>de</strong>r les relations entre les protéines qui contrôlent la division cellulaire <strong>et</strong> celles<strong>de</strong> l’horloge interne (gènes « horloge » <strong>et</strong> biorythmes) dans la « lignée verte »). EnMéditerranée, un calmar (Loligo), la coquille Saint-Jacques (Pecten jacobeus), une méduse,un dinoflagellé planctonique (Erythropsis) ont apporté beaucoup dans la compréhension <strong>de</strong> lamise en place <strong>de</strong>s yeux <strong>et</strong> <strong>de</strong>s photorécepteurs (en fait présents <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 500 millionsd’années), travaux effectués entre Bâle <strong>et</strong> Banyuls-sur-Mer (Gehring, 2002). <strong>La</strong> découverte <strong>de</strong>la réaction allergique exacerbée, le choc anaphylactique, fut réalisée lors d’une campagne enMéditerranée organisée par le Prince Albert <strong>de</strong> Monaco au début du XX ème siècle (Prix Nobel<strong>de</strong> Charles Rich<strong>et</strong> en 1913). <strong>La</strong> phagocytose (une cellule qui en « dévore » une autre) futdécouverte chez l’étoile <strong>de</strong> mer (Prix Nobel <strong>de</strong> Elie M<strong>et</strong>chnikoff en 1908). Une limace <strong>de</strong> mer(Aplysia) a permis à un chercheur américain, sur la côte Pacifique <strong>de</strong>s Etats-Unis, ladécouverte <strong>de</strong> ba<strong>ses</strong> moléculaires <strong>de</strong> la mémoire, avec <strong>de</strong>s informations précieu<strong>ses</strong> pourimaginer <strong>de</strong>main comment pouvoir traiter efficacement la pathologie d’Alzeihmer (PrixNobel d’Eric Kan<strong>de</strong>l en 2000). Des bactéries, <strong>de</strong>s algues micro- <strong>et</strong> macrophytes, <strong>de</strong>sinvertébrés marins <strong>de</strong> l’Albère sont « criblés » actuellement (laboratoires <strong>de</strong> L’Université <strong>de</strong>Perpignan, Stations Marines <strong>de</strong> Banyuls-sur-Mer <strong>et</strong> <strong>de</strong> Blanes, Universités <strong>et</strong> CSIC <strong>de</strong>Barcelona) pour leurs activités biologiques afin d’en extraire <strong>de</strong>s molécules actives enpharmacologie (anti-cancéreux, anti-viraux, antibiotiques, défensines, immunostimulants,anti-conceptionnels …) ou en <strong>de</strong>rmo-cosmétique (réparation <strong>de</strong> l’ADN, après exposition auxUV <strong>et</strong> préparation <strong>de</strong> « crèmes » solaires). Tout comme précé<strong>de</strong>mment pour l’exemple <strong>de</strong>scoléoptères, certains invertébrés marins sont aussi abondants dans la zone étudiée <strong>et</strong>indicateurs très spécifiques <strong>de</strong> ce milieu (cf <strong>La</strong>brune <strong>et</strong> al, ce même colloque).En conclusion, en relation avec son extraordinaire diversité <strong>de</strong> milieux, d’écosystèmes <strong>et</strong> <strong>de</strong>paysages, tant sous la surface <strong>de</strong> la Méditerranée que sur le littoral <strong>et</strong> en montagne, la<strong>biodiversité</strong> <strong>de</strong> l’Albère est fascinante. Peu <strong>de</strong> régions en France bénéficient d’une telleabondance <strong>de</strong> milieux contrastés, <strong>de</strong>s fonds marins abyssaux à <strong>de</strong> la moyenne montagne.L’Albère possè<strong>de</strong> un très riche héritage biologique <strong>et</strong> naturel. Comme nous l’avons vu lors<strong>de</strong>s exposés sur sa valeur patrimoniale culturelle <strong>et</strong> économique lors <strong>de</strong> ce même colloque,l’homme y est installé <strong>de</strong>puis très longtemps (<strong>La</strong>combe-Massot <strong>et</strong> Tocabens, 2001), <strong>et</strong> y aprofondément perturbé son environnement. Ceci est surtout inquiétant sur la côte <strong>et</strong> lespressions touristiques actuelles ne nous rassurent pas plus. C<strong>et</strong>te <strong>biodiversité</strong> <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te <strong>richesse</strong>patrimoniale <strong>naturelle</strong>s sont <strong>de</strong>s atouts déterminants <strong>de</strong> l’attrait <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te région mais jouentaussi un rôle fondamental dans son fonctionnement économique. Ceci pourra être maintenugrâce à d’importants efforts <strong>de</strong> réflexion pour <strong>de</strong>s aménagements « doux », pour undéveloppement durable : tourisme, chasse <strong>et</strong> pêche raisonnés, exploitation <strong>de</strong> la côte <strong>et</strong> <strong>de</strong> laforêt raisonnées, agriculture <strong>et</strong> viticulture soucieu<strong>ses</strong> <strong>de</strong>s len<strong>de</strong>mains, protection <strong>de</strong>s sitesexceptionnels (sur les quatre réserves), prise <strong>de</strong> conscience généralisée <strong>et</strong> forte <strong>de</strong> son i<strong>de</strong>ntité<strong>de</strong> paysages, faunistique <strong>et</strong> floristique. Il faut préserver la <strong>biodiversité</strong> non seulement parcequ’elle façonne les paysages naturels (<strong>et</strong> pas trop anthropisés), mais aussi pour <strong>ses</strong> apports àtous ces modèles potentiels que j’ai développés. Il est clair que la contribution culturelle à lareconnaissance <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> l’Albère est basée sur sa valeur <strong>naturelle</strong> antérieure, là où lespremiers hommes ont trouvé une région exceptionnelle pour sa beauté, sa douceur <strong>de</strong> vivre <strong>et</strong>sa <strong>richesse</strong> : à nous aujourd’hui <strong>de</strong> maintenir, <strong>de</strong> préserver, ou, pourquoi-pas, <strong>de</strong> réparer ce<strong>patrimoine</strong> !6


Références bibliographiquesAmandier, L. 1973. Ba<strong>ses</strong> phyto-écologiques pour l’aménagement du paysage du massif <strong>de</strong>sAlbères. Publications du CNRS, Centre d’Etu<strong>de</strong>s Phytosociologiques <strong>et</strong> Ecologiques LouisEmberger, Montpellier, 144 pages <strong>et</strong> cartes.Bartels, H.R., Baumann, R., Fons, R., Jürgens, K.D. and Wright, P. 1979. Blood oxygentransport and organ weights of two shrews S. <strong>et</strong>ruscus and C. russula. American J.Physiology, 236: 221-224.Bayarri, M.J., Madrid, J.A., and Sánchez-Vásquez, F.J. 2002. Influence of light intensity,spectrum, and orientation on sea bass plasma and ocular melatonin. J. Pineal Research, 32:34-40.Boeuf, G. <strong>et</strong> <strong>La</strong> Pomélie, C. 1998. Les thonidés : biologie <strong>et</strong> potentiel aquacole. Rapport <strong>de</strong> laDirection <strong>de</strong>s Ressources Vivantes <strong>de</strong> l'IFREMER, 20 pp.Boeuf, G. Les coléoptères <strong>de</strong> l’Albère. 2001. Fascicules d’enseignement du <strong>La</strong>boratoireArago, Cahiers Ecomed, 13 pages <strong>et</strong> annexes.Bousqu<strong>et</strong>, J.C. 1997. Géologie du <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon. BRGM, Les Pres<strong>ses</strong> du <strong>La</strong>nguedoc,142 pages.Collectif. 2000. L’Albera, les Albères, gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> randonnées transfrontalier. Albera Viva,Figueres, 192 pages.Dajoz, R. 1965. Faune terrestre <strong>et</strong> d’eau douce <strong>de</strong>s Pyrénées-Orientales. Catalogue <strong>de</strong>scoléoptères <strong>de</strong> la forêt <strong>de</strong> la Massane. Supplément à Vie <strong>et</strong> Milieu, 15 (4), 207 pages.Fons, R. 1976. Contribution à la connaissance <strong>de</strong> la pachyure étrusque, Suncus <strong>et</strong>ruscus.Bull<strong>et</strong>in <strong>de</strong> la Société d’Ecologie, 7 : 238-244.Fons, R. <strong>et</strong> Saint-Girons, M.C. 1975. Notes sur les mammifères <strong>de</strong> France. XIV. Donnéesmorphologiques concernant la pachyure étrusque, Suncus <strong>et</strong>ruscus. Mammalia, 39 : 685-688.Fons, R., Grabulosa, I., Saint-Girons, M.C., Galan-Pucha<strong>de</strong>s, M.T., <strong>et</strong> Feliu, C. 1988.Incendie <strong>et</strong> cicatrisation <strong>de</strong>s écosystèmes méditerranéens : dynamique du repeuplement enmicro-mammifères (rongeur-insectivore). Vie <strong>et</strong> Milieu, 38 (3-4) : 259-280.Fuentes, M., Schubert, M., Dalfo, D., Candiani, S., Benito, E., Gar<strong>de</strong>nyes, J. Godoy, F. Mor<strong>et</strong>,M., Illas, M., Patten, I., Permanyer, I., OliveriI, D., Boeuf, G., Falcon, J., Pestarino, M.,Garcia Fernan<strong>de</strong>z, J., Albalat, R.R., <strong>La</strong>u<strong>de</strong>t, V., Vernier, P. and Escriva, H. 2004. Preliminaryobservations on the spawning conditions of the European Amphioxus (Branchiostomalanceolatum) in captivity. J. Experimental Zoology, 302B (4): 384-391.Garcia-Allegue, R., Madrid, J.A.and Sanchez-Vasquez, F.J., 2001. Melatonin rhythms inEuropean sea bass plasma and eye: influence of seasonal photoperiod and water temperature.J. Pineal Research, 31: 68-75.7


Garrigue, J., Magdalou J.A. <strong>et</strong> Travé, J. 2000. Climatologie, analyse <strong>de</strong>s données 1999.Travaux <strong>de</strong> la Réserve Naturelle <strong>de</strong> la Massane, 54, 24 pages.Gehring, W. 2002. The gen<strong>et</strong>ic control of eye <strong>de</strong>velopment and its implications for theevolution of the various eye-types. Int. J. Dev. Biology, 46: 65-73.Hansen E, Eilertsen H.C., Ernstsen A. and Genevière A.M. 2003. Anti-mitotic activitytowards sea urchin embryos in extracts from the marine haptophycean Phaeocystis pouch<strong>et</strong>ii(Hariot) <strong>La</strong>gerheim collected along the coast of northern Norway. Toxicon, 41: 803-812.Hansen H., Even Y. and Genevière A.M. 2004. The α,β,γ,δ-unsaturated al<strong>de</strong>hy<strong>de</strong> 2-trans-4-trans-<strong>de</strong>cadienal disturbs DNA replication and mitotic events in early sea urchin embryos.Toxicol. Sci, 81: 190-197.L’Abbé, J.C., Capony, J.C., Caput, D., Cavadore, J.C., Derancourt, J., Kaghad, M., Lelias,J.M., Picard, A. and Dorée, M. 1989. MPF from starfish oocytes at first meiotic m<strong>et</strong>aphase isa h<strong>et</strong>erodimer containing one molecule of cdc2 and one molecule of cyclin B. EMBO J., 8(10): 3053-3058.<strong>La</strong>combe-Massot, J.P. <strong>et</strong> Tocabens, J. 2001. L’Albera, 2000 ans d’histoire <strong>et</strong> plus. Sources,secon<strong>de</strong> édition, Perpignan, 400 pages.Leplat, J. 1984. Les mœurs <strong>de</strong> Carabus (Chrysocarabus rutilans) Dejean. EntomologicaGallica, 1: 1-65.Magnanou, E., Fons, R. and Morand, S. 2005. Energy expenditure in Crocidurinae shrews(insectivora): is m<strong>et</strong>abolim a key-component of the insular syndrome? Comp. Biochem.Physiol., sous presse.Marthy, H.J., Gass<strong>et</strong>, G., Tixador, R., Eche, B., Schatt, P., Dessommes, A., Marthy, U. andBacchieri, R. 1998. Skel<strong>et</strong>ogenesis in sea urchin larvae un<strong>de</strong>r modified gravity conditions.Adv. Space Research, 21(8-9): 1151-1154.Mollard, A. 1999. Monographie <strong>de</strong> l’espèce Carabus (Chrysocarabus rutilans) Dejean 1826.Rutilans, Supplément 1, 22 pages <strong>et</strong> cartes.Schubert, M., Yu, J.K., Holland, N.D., Escriva, H., <strong>La</strong>u<strong>de</strong>t, V., and Holland L.Z. 2005.R<strong>et</strong>inoic acid signaling acts via Hox1 to establish the posterior limit of the pharynx in thechordate amphioxus. Development. 132(1): 61-73Travé, J., Garrigue, J. <strong>et</strong> Duran F. 1996. Le mésoclimat <strong>de</strong> la réserve <strong>naturelle</strong> <strong>de</strong> la Massane.Travaux <strong>de</strong> la Réserve Naturelle <strong>de</strong> la Massane, 45, 28 pages.Vée, S., <strong>La</strong>fanechère, L., Fisher, D., Wehland, J., Job, D. and Picard, A. 2001. Evi<strong>de</strong>nce for arole of the α-tubulin C terminus in the regulation of cyclin B synthesis in <strong>de</strong>veloping oocytes.J.Cell Science, 114(5): 887-898.8

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!