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m 24 10 Nous avons rencontré Francis Batta, Team ... - Moto Webzine

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m<strong>10</strong><strong>Nous</strong> <strong>avons</strong> <strong>rencontré</strong> <strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong>, <strong>Team</strong> Manager de l’équipe Suzuki-Alstare, à l’occasion de la finaledu Championnat du Monde Superbike sur le circuit de Magny-Cours. Sans détour et en toute sincérité, l’unedes figures emblématiques du championnat nous livre son avis sur la situation actuelle du Superbike et de lacompétition moto internationnale. Une présence qui annonce un retour ? Reste à lire pour le savoir …<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Que pensez-vous de la saison deSuzuki cette année ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Question difficile. J’ai toujours pensé quela Suzuki était une bonne moto. Je reste convaincu quec’est l’une des meilleures du plateau. Il faut savoir queSuzuki a arrêté tout développement. Je ne connais pasbien la structure de Paul (ndlr : Denning), je ne sais passi comme chez Alstare il a les bancs d’essai, les bancsmoteur, des ingénieurs pour le développement. Pendantdes années nous <strong>avons</strong> développé des kits qui, par lasuite, passaient chez Yoshimura etc … C’est une motoqu’on connaissait à fond. Je suis convaincu que si nousavions eu les fonds cette saison et si ma santé l’avaitpermis évidemment, c’est une moto qui peut arriver tousles week-ends entre la troisième et la cinquième place.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Justement, comme vous évoquez lesujet, comment va la santé ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Ca va bien même si j’ai mis six mois etque ça a été difficile mais maintenant ça va.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Peut-être moins de stress car gérerune équipe de compétition au quotidien reste dur …<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Physiquement, c’est éprouvant. On nefait plus bien la différence entre les choses qui sontimportantes et celles qui ne le sont pas. On a tendance àce que la passion prenne toujours le dessus.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Peut-on espérer vous revoir en2013 ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Je suis venu ici (ndlr : à Magny-Courspour la manche WSBK) pour assister à la fin duchampionnat, en espérant voir une victoire de Max parceque j’ai beaucoup d’amitié pour lui, c’est un garsexceptionnel même si c’est un caractère mais bon, c’estun grand champion, et j’espère vraiment dans savictoire. Je n’oublie pas et je pense que lui non plus, quec’est le team Alstare et moi en particulier qui l’a ramenéà la compétition alors qu’il était abandonné sur leRocher à Monaco. Il est en passe de gagner sondeuxième titre. A côté de cela, je suis venu prendre latempérature, voir un peu ce qui aller se passer, voir ceque les décisions prises au niveau de Bridgepoint etd’Infront vont apporter car personne ne le saitréellement, ça reste assez flou. Une annonce de ce type,la veille d’une finale de championnat du monde resteassez étonnant, ils auraient pu donner ça un mardi parexemple en étant un peu plus clair. Si j’ai unepossibilité, oui, je rentrerai.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Il y avait des contacts bien avancésentre vous et MV Agusta, cette voie reste une piste ouon oublie ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Mon histoire avec MV remonte à trèsloin. Je suis venu en Italie en 1982 avec l’idée de fairegagner une moto italienne. C’était mon rêve. Je ne mesuis pas retrouvé chez MV qui ne roulait plus àl’époque, pas non plus chez Cagiva pour finalement allerchez Sanvenero qui est un petit constructeur italien aveclequel on a construit des 125cc et des 500. On a alorsgagné un GP de France à Nogaro. En 125cc, on aévidemment gagné beaucoup de GP avec Tormo,Bianchi … Je suis ensuite passé comme directeur sportifchez Ducati puis chez Cagiva à l’époque de Claudio et<strong>24</strong>


m17Gianfranco Castiglioni, et je suis devenu directeurgénéral du Championnat du Monde Superbike. C’était lapremière année du Superbike, j’étais complètementabsorbé par ça. Pour différentes raisons, j’ai décidéd’abandonner ce poste et décidé de refaire un team. Lapremière personne m’ayant aidé dans ce projet estClaudio Castiglioni, il m’a offert les motos pour unpilote belge qui malheureusement est décédé MickaëlPaquet et un pilote italien Marco Luchinelli. On arecommencé en Supersport. Flammini m’avait demandéà l’époque de relancer le championnat 600. On en a faitle championnat supersport qui est devenu lechampionnat intercontinental puis championnat dumonde. J’ai fait les deux premières années avec Ducatiet les frères Castglioni. Ca veut dire que mon cœur atoujours été porté du côté de Varese. Aujourd’hui, cen’est plus Claudio, c’est Giovanni, le fils. On discute ets’il y a une possibilité on le fera. Les temps sontdifficiles, ils sont centrés sur le problème du produit depouvoir vraiment répondre aux attentes du client … etpour le moment la compétition est un tout petit peu àpart. Mais on y travaille et si on arrive à trouver ce qu’ilfaut, peut-être bien que …<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Cette attirance du côté italiens’explique peut-être que vous retrouvez chez euxcette passion qui vous anime ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : C’est ça, c’est l’homme du nord quidécouvre la passion italienne et ça ne m’a jamais quitté.J’ai réussi chez Suzuki car j’y ai amené ma passion carles japonais ne sont pas du tout passionnés, il sont trèscartésiens etc … A chaque voyage au Japon, je lesmettais un peu sans dessus-dessous parce que j’arrivaisconvaincu de faire mes trucs avec de l’enthousiasme etje dois dire qu’ils m’ont suivi pendant treize ans et lejour où ils m’ont dit qu’ils arrêtaient la compétition avraiment été pour moi traumatique. J’ai d’ailleurs eul’occasion de reprendre une autre marque japonaise etj’ai refusé de le faire. Si je rentre dans la course, ça nesera jamais avec une autre marque japonaise que Suzuki.Je pense que je resterai Suzuki à vie dans le cœur.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : On parlait tout à l’heure desannonces tardives de championnat, comment voyezvousl’avenir <strong>Moto</strong>GP, Superbike ? On al’impression que tout le monde se chercheactuellement …<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : J’ai lâché en interview il y a plus dequatre ans où on me demandait selon moi quelle était lasolution. A l’époque, la <strong>Moto</strong>GP avait quatorze motossur la grille. Il ne fallait pas chercher de midi à quatorzeheures, les <strong>Moto</strong>GP étaient ici en Superbike quirassemblait à l’époque tous les constructeurs. Encoreaujourd’hui, à la place de Carmelo Ezpeletta, je choisisles quatre ou cinq teams officiels du WSBK, et leur dis« vous venez en <strong>Moto</strong>GP et vous pouvez travaillerencore un peu plus sur ces motos Superbike ». Parcontre en Superbike, on diminuerai les frais en bloquantl’électronique en faisant une moto un peu plus stock, onva se mettre d’accord avec les organisateurs desdifférents championnats européens pour établir le mêmerèglement. Pour le Championnat du Monde Superbike,on inscrira <strong>24</strong> pilotes avec 6 places libres pour les wildcards.L’année suivante les quinze premiers auclassement général du championnat du monde serontautomatiquement pris et tous les vainqueurs deschampionnats nationaux passent comme permanentss’ils le veulent.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Ce qui revient donc à créervéritablement une filière entre les deuxchampionnats ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Ils appartiennent au même groupe.Avant, nous avions Infront qui avait les droits sur lesmotos dérivées de la série et Dorna qui avait les droitssur les prototypes mais qu’ils oublient ça ! Certainesmotos du WSBK sont des prototypes, il ne faut pas seleurrer. Si on regarde les châssis de certaines motos, çan’a rien à voir avec un châssis de série. Je le sais pouravoir été team officiel.25


m<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Pour rebondir sur le sujet, ne pensezvouspas que cette évolution du règlement WSBK quis’éloigne aujourd’hui de plus en plus des motos desérie (du moins pour les motos de tête qui sont devrais protos) peut nuire au Championnat du MondeSuperbike à terme ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Ca a déjà nuit. On commence à seretrouver dans les mêmes conditions que la <strong>Moto</strong>GP était.Ne refaisons pas la même erreur ! On a le matériel ici,puisque c’est le même matériel, il le prend ici pour lemettre là-bas.<strong>Moto</strong> <strong>Webzine</strong> : Peut-on contourner un peu le souciéconomique actuel aussi ?<strong>Francis</strong> <strong>Batta</strong> : Dans tout ça, on rentre dans le grosbusiness. Infront a racheté le championnat à Flamminidonc ils ont investi de l’argent. Bridgepoint avait déjàDorna. Je ne suis dans les comptes ni des uns ni desautres. Infront est un gros groupe où la moto représentaittrès peu. Bridgepoint est un groupe énorme où la motoreprésente aussi très peu. Il faut voir si ils gagnent del’argent avec la <strong>Moto</strong>GP et le Superbike mais s’ils n’engagnent avec aucun, pourquoi en tenir deux ? Je ne saispas, mais c’est leur problème. Y-a-t ’il place pour deuxchampionnats ? Je pense qu’il y a place car il y auratoujours des gros concessionnaires qui voudront faire lechampionnat de leur pays si les coûts sont raisonnables.En regardant encore le calendrier 2013, si tu demandesaux gars de partir en Inde, en Australie, aux Etats-Unis,en Russie, de venir ici à Magny-Cours pour descendre àJerez alors que quinze jours avant tu étais peut-être auPortugal à Portimao qui est un désert dans le désert… Ilfaut revenir sur terre, il n’y a pas besoin de quinzecourses ou le promoteur nécessite de ces quinze coursescar il prend des ronds quand il va à Portimao et semanque complètement de ceux qui crèvent là-bas, car lediscours est là. Pourquoi allons-nous à Portimao ?Pourquoi va-t-on en Inde ? Car c’est un nouveau marché,car ça intéresse les constructeurs, on va avoir <strong>10</strong>0.000personnes ? J’ai connu les premières courses enIndonésie, en Malaisie etc … où il y avait deux pecnaudsdans les tribunes. Pourquoi devons-nous aller au Qatar,est-ce que les teams y ont un intérêt économique ? Non !Alors où est l’intérêt ? Ce sont les bonnes questions à seposer. Si pour pouvoir soutenir le championnat on abesoin de l’argent du Qatar car il est réinvesti dans laproduction TV ici en Europe, c’est autre chose mais ilfaudrait l’expliquer un tout petit peu aux gens. La noncommunication est la mère de toutes les discordes.26

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