Fonction et régulation de la protéine ICAP-1alpha dans la ...

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tel-00435843, version 1 - 24 Nov 2009 II.1.2. La CaMKII, structure et activation Le calcium intracellulaire se lie à de nombreuses protéines comme la calbindine et la calréticuline qui agissent comme tampon en limitant la diffusion de calcium aux protéines comme la calmoduline et la troponine qui initient de nombreuses voies de signalisation (Clapham 2007). La liaison du calcium à la calmoduline induit un changement conformationnel de la calmoduline exposant des résidus hydrophobes qui favorisent l’interaction du complexe Ca 2+ /calmoduline à de nombreuses cibles protéiques permettant alors la régulation de leur fonction (Chin and Means 2000). Parmi ces cibles, la famille des protéines sérine/thréonine kinases dépendantes du complexe Ca 2+ /calmoduline ou CaMKs (Ca 2+ /calmoduline kinases) a été particulièrement étudiée du fait de leur expression abondante dans le cerveau où elles jouent un rôle clé, avec la calcineurine, dans la plasticité synaptique et le stockage de la mémoire (Wayman, Lee et al. 2008). Les CaMKs interviennent également dans d’autres processus physiologiques comme la contraction musculaire (Chin 2005). Cette famille inclue la phosphorylase kinase, la MLCK (Myosin-Light Chain Kinase), la CaMK-Kinase et les CaM kinases de type I, II, III et IV. Ces kinases sont classées selon leur type de substrats : unique (phosphorylase kinase, CaMKIII et MLCK) ou multiples (CaMKI, II, KK et IV), elles sont alors multifonctionnelles. Les membres de ces deux groupes présentent des domaines similaires. L’architecture générale des CaMKs se compose d’un domaine catalytique en partie N-terminale suivi d’un domaine régulateur superposé à un motif de liaison à la calmoduline. Dans le cas de la phosphorylase kinase et de la CaMKII, un domaine d’association en région C-terminale est essentiel à la multimérisation (Figure 21A) (Hudmon and Schulman 2002). La CaMKII est la mieux caractérisée parmi les CaMKs multifonctionnelles. C’est une holoenzyme multimérique composée de 12 à 14 sous-unités codées par 4 gènes indépendants, α, β, γ, δ (un épissage alternatif additionnel de ces gènes produit 24 polypeptides différents). Chaque type cellulaire exprime au moins une isoforme de la CaMKII. La multimérisation de la CaMKII lui confère une structure en vole-au-vent. En absence de Ca 2+ /calmoduline, le domaine catalytique est inhibé par le domaine régulateur qui contient une séquence jouant le rôle de pseudo-substrat (Figure 21B) (Colbran, Fong et al. 1988; Colbran, Smith et al. 1989; Yang and Schulman 1999). Il existe d’autres interactions intramoléculaires qui bloquent l’activité catalytique de la CaMKII. La liaison du complexe Ca 2+ /calmoduline sur le domaine régulateur rompt ces interactions (Waxham, Tsai et al. 1998; Yang and Schulman 1999). Le site catalytique libéré peut alors fixer ses substrats. La liaison simultanée du Ca 2+ /calmoduline sur les sous-unités adjacentes du multimère de CaMKII induit la phosphorylation en trans de la thréonine 287 (286 dans la cas de l’isoforme α) du domaine régulateur (Mukherji and Soderling 1994; Fujisawa 2001). Cette phosphorylation augmente l’affinité de la CaMKII pour le complexe Ca 2+ /calmoduline d’environ 1000 fois (Bradshaw, Kubota et al. 2003). La calmoduline est piégée par l’autophosphorylation de sorte que la kinase demeure pleinement active même lorsque le niveau de calcium intracellulaire se réduit (Waxham, Tsai et al. 1998). Ce phénomène particulier permet d’intégrer une fréquence calcique en modifiant l’activité enzymatique de la CaMKII et apparaît essentiel dans le processus neuronal de la mémoire (Lisman 1994). D’autre part, elle permet une activité autonome de la CaMKII indépendamment du Ca 2+ /calmoduline en rompant l’interaction entre le domaine régulateur et le domaine catalytique (Lou, Lloyd et al. 1986; Schworer, Colbran et al. 1986; Giese, Fedorov et al. 1998; Hudmon and Schulman 2002). Ainsi, des élévations périodiques et transitoires de calcium intracellulaire peuvent générer une réponse prolongée par l’activité constitutive de la CaMKII autophosphorylée lui conférant ainsi la capacité de conserver une mémoire de son activité. La CaMKII peut également subir une autophosphorylation indépendamment du complexe Ca 2+ /calmoduline selon deux mécanismes. Résultats | 87

tel-00435843, version 1 - 24 Nov 2009 Tout d’abord, à l’état basal, la CaMKII peut s’auto-phosphoryler sur la thréonine 306. Cette phosphorylation bloque la liaison du Ca 2+ /calmoduline (Colbran 1993). La CaMKII est alors maintenue inactive jusqu’à déphosphorylation de la thréonine 306. Dans le second mécanisme, après l’auto-phosphorylation de la thréonine 286, le départ du complexe Ca 2+ /calmoduline induit la phosphorylation de la thréonine 305 ou 306 qui bloque la liaison du Ca 2+ /calmoduline (Hashimoto, Schworer et al. 1987). Cependant la phosphorylation de la thréonine 286 maintient l’activation de la CaMKII indépendamment du complexe Ca 2+ /calmoduline. L’activité de la CaMKII est également régulée par d’autres processus. En particulier, l’activité de phosphatases qui déphosphorylent la CaMKII comme PP1, PP2A et PP2C (Ishida, Shigeri et al. 2003). Figure 21 : Structure de la CaMKII et son activation. A. Une sous-unité monomérique de la CaMKII comprend un domaine catalytique en région N-terminale, un domaine régulateur et un domaine d’association du côté C-terminal. Au sein du domaine régulateur se trouve un motif de liaison à une sérine/thréonine kinase. Cette région constitue un pseudo-substrat qui lie le domaine catalytique. Le domaine régulateur comprend également un site de liaison à la calmoduline et une thréonine 287 (ou 286 pour l’isoforme α) qui est phosphorylée par un monomère CaMKII adjacent. Entre 12 et 14 sous-unités se multimérisent pour former l’holoenzyme CaMKII. B. Le calcium intracellulaire se lie à la calmoduline qui se fixe alors à la région régulatrice. Cette liaison induit un changement conformationnel qui libère le domaine catalytique du domaine régulateur permettant la phosphorylation des substrats. Cette conformation expose aussi la thréonine 287 (286 pour l’isoforme α) qui est phosphorylée par les sous-unités adjacentes activées par la calmoduline. L’autophosphorylation de ce résidu permet le maintien de l’activité catalytique de la CaMKII même en absence de calcium. D’après (Couchonnal and Anderson 2008). Résultats | 88

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II.1.2. La CaMKII, structure <strong>et</strong> activation<br />

Le calcium intracellu<strong>la</strong>ire se lie à <strong>de</strong> nombreuses <strong>protéine</strong>s comme <strong>la</strong> calbindine <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

calréticuline qui agissent comme tampon en limitant <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong> calcium aux <strong>protéine</strong>s<br />

comme <strong>la</strong> calmoduline <strong>et</strong> <strong>la</strong> troponine qui initient <strong>de</strong> nombreuses voies <strong>de</strong> signalisation<br />

(C<strong>la</strong>pham 2007). La liaison du calcium à <strong>la</strong> calmoduline induit un changement<br />

conformationnel <strong>de</strong> <strong>la</strong> calmoduline exposant <strong>de</strong>s résidus hydrophobes qui favorisent<br />

l’interaction du complexe Ca 2+ /calmoduline à <strong>de</strong> nombreuses cibles protéiques perm<strong>et</strong>tant<br />

alors <strong>la</strong> <strong>régu<strong>la</strong>tion</strong> <strong>de</strong> leur fonction (Chin and Means 2000). Parmi ces cibles, <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s<br />

<strong>protéine</strong>s sérine/thréonine kinases dépendantes du complexe Ca 2+ /calmoduline ou CaMKs<br />

(Ca 2+ /calmoduline kinases) a été particulièrement étudiée du fait <strong>de</strong> leur expression abondante<br />

<strong>dans</strong> le cerveau où elles jouent un rôle clé, avec <strong>la</strong> calcineurine, <strong>dans</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sticité synaptique<br />

<strong>et</strong> le stockage <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire (Wayman, Lee <strong>et</strong> al. 2008). Les CaMKs interviennent également<br />

<strong>dans</strong> d’autres processus physiologiques comme <strong>la</strong> contraction muscu<strong>la</strong>ire (Chin 2005).<br />

C<strong>et</strong>te famille inclue <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>se kinase, <strong>la</strong> MLCK (Myosin-Light Chain Kinase), <strong>la</strong><br />

CaMK-Kinase <strong>et</strong> les CaM kinases <strong>de</strong> type I, II, III <strong>et</strong> IV. Ces kinases sont c<strong>la</strong>ssées selon leur<br />

type <strong>de</strong> substrats : unique (phosphory<strong>la</strong>se kinase, CaMKIII <strong>et</strong> MLCK) ou multiples (CaMKI,<br />

II, KK <strong>et</strong> IV), elles sont alors multifonctionnelles. Les membres <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux groupes<br />

présentent <strong>de</strong>s domaines simi<strong>la</strong>ires. L’architecture générale <strong>de</strong>s CaMKs se compose d’un<br />

domaine catalytique en partie N-terminale suivi d’un domaine régu<strong>la</strong>teur superposé à un motif<br />

<strong>de</strong> liaison à <strong>la</strong> calmoduline. Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>se kinase <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII, un<br />

domaine d’association en région C-terminale est essentiel à <strong>la</strong> multimérisation (Figure 21A)<br />

(Hudmon and Schulman 2002). La CaMKII est <strong>la</strong> mieux caractérisée parmi les CaMKs<br />

multifonctionnelles. C’est une holoenzyme multimérique composée <strong>de</strong> 12 à 14 sous-unités<br />

codées par 4 gènes indépendants, α, β, γ, δ (un épissage alternatif additionnel <strong>de</strong> ces gènes<br />

produit 24 polypepti<strong>de</strong>s différents). Chaque type cellu<strong>la</strong>ire exprime au moins une isoforme <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> CaMKII. La multimérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII lui confère une structure en vole-au-vent.<br />

En absence <strong>de</strong> Ca 2+ /calmoduline, le domaine catalytique est inhibé par le domaine régu<strong>la</strong>teur<br />

qui contient une séquence jouant le rôle <strong>de</strong> pseudo-substrat (Figure 21B) (Colbran, Fong <strong>et</strong> al.<br />

1988; Colbran, Smith <strong>et</strong> al. 1989; Yang and Schulman 1999). Il existe d’autres interactions<br />

intramolécu<strong>la</strong>ires qui bloquent l’activité catalytique <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII. La liaison du complexe<br />

Ca 2+ /calmoduline sur le domaine régu<strong>la</strong>teur rompt ces interactions (Waxham, Tsai <strong>et</strong> al. 1998;<br />

Yang and Schulman 1999). Le site catalytique libéré peut alors fixer ses substrats. La liaison<br />

simultanée du Ca 2+ /calmoduline sur les sous-unités adjacentes du multimère <strong>de</strong> CaMKII<br />

induit <strong>la</strong> phosphory<strong>la</strong>tion en trans <strong>de</strong> <strong>la</strong> thréonine 287 (286 <strong>dans</strong> <strong>la</strong> cas <strong>de</strong> l’isoforme α) du<br />

domaine régu<strong>la</strong>teur (Mukherji and So<strong>de</strong>rling 1994; Fujisawa 2001). C<strong>et</strong>te phosphory<strong>la</strong>tion<br />

augmente l’affinité <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII pour le complexe Ca 2+ /calmoduline d’environ 1000 fois<br />

(Bradshaw, Kubota <strong>et</strong> al. 2003). La calmoduline est piégée par l’autophosphory<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sorte<br />

que <strong>la</strong> kinase <strong>de</strong>meure pleinement active même lorsque le niveau <strong>de</strong> calcium intracellu<strong>la</strong>ire se<br />

réduit (Waxham, Tsai <strong>et</strong> al. 1998). Ce phénomène particulier perm<strong>et</strong> d’intégrer une fréquence<br />

calcique en modifiant l’activité enzymatique <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII <strong>et</strong> apparaît essentiel <strong>dans</strong> le<br />

processus neuronal <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire (Lisman 1994). D’autre part, elle perm<strong>et</strong> une activité<br />

autonome <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII indépendamment du Ca 2+ /calmoduline en rompant l’interaction entre<br />

le domaine régu<strong>la</strong>teur <strong>et</strong> le domaine catalytique (Lou, Lloyd <strong>et</strong> al. 1986; Schworer, Colbran <strong>et</strong><br />

al. 1986; Giese, Fedorov <strong>et</strong> al. 1998; Hudmon and Schulman 2002). Ainsi, <strong>de</strong>s élévations<br />

périodiques <strong>et</strong> transitoires <strong>de</strong> calcium intracellu<strong>la</strong>ire peuvent générer une réponse prolongée<br />

par l’activité constitutive <strong>de</strong> <strong>la</strong> CaMKII autophosphorylée lui conférant ainsi <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong><br />

conserver une mémoire <strong>de</strong> son activité. La CaMKII peut également subir une autophosphory<strong>la</strong>tion<br />

indépendamment du complexe Ca 2+ /calmoduline selon <strong>de</strong>ux mécanismes.<br />

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