Fonction et régulation de la protéine ICAP-1alpha dans la ...

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tel-00435843, version 1 - 24 Nov 2009 Figure 4: Représentation schématique de la structure des intégrines. A. Conformation repliée des intégrines inactives dans laquelle le site de liaison du ligand matriciel est masqué. B. Configuration étendue des intégrines actives dévoilant le site de liaison du ligand. La sous-unité α, à gauche, se compose d’une turbine β, de 3 domaines en feuillets β, de 4 domaines répétés de type EGF, d’un domaine transmembranaire et d’une courte queue cytoplasmique. Le domaine extracellulaire de la sous-unité β, à droite, comprend un domaine β-A suivi d’un domaine hybride en feuillets β, d’un domaine PSI (Plexin-Semaphorin-Integrin) et de 4 motifs répétés de type EGF. Les feuillets β ont été représentés en bleu, les hélices α en rouge, les boucles en gris (sur α) ou en vert (sur β). Les ions Ca 2+ sont visibles sous forme de sphères jaunes. Adaptation de (Humphries, McEwan et al. 2003). II.2.2. Les domaines cytoplasmiques des intégrines : centres médiateurs de l’activation des intégrines Bien que les domaines cytoplasmiques soient beaucoup plus petits que les domaines extracellulaires, ils jouent un rôle important dans l’activation des intégrines. Ces domaines forment le lien entre le cytosquelette et le compartiment extracellulaire par le biais de partenaires cytosoliques. Cependant, leur structure tridimensionnelle est bien moins connue. Les analyses biochimiques et structurales suggèrent que les domaines cytoplasmiques forment des contacts électrostatiques et hydrophobiques l’un avec l’autre. Actuellement, deux types d’interaction ont été répertoriés entre les domaines cytoplasmiques des sous-unités α et β et la rupture de ces liaisons conduit à l’activation des intégrines (Wegener and Campbell 2008). 1/ Le pont salin Il est bien établi que les domaines cytoplasmiques des sous-unités α et β interagissent ensemble par un pont salin. Cette interaction met en jeu 2 séquences conservées situées dans Introduction | 15

tel-00435843, version 1 - 24 Nov 2009 la région proximale membranaire des domaines cytoplasmiques : le motif GFFKR (Gly-Phe- Phe-Lys-Arg) sur α et le motif HDR(R/K)E (His-Asp-Arg(ou Lys)-Glu) sur β, appelé domaine cyto-1 (Figure 5A). Ce pont salin établit entre les résidus arginine (R) de la chaîne α et aspartate (D) de la chaîne β inactive l’intégrine en créant une contrainte structurale dans le domaine extracellulaire le maintenant dans un état replié, incapable d’interagir avec le ligand. (Loh, Qi et al. 1996; Peter and Bode 1996; Lu, Takagi et al. 2001; Takagi, Erickson et al. 2001). Au niveau de l’intégrine β1, la substitution de l’aspartate en alanine (D759A) rompant le pont salin stimule la migration cellulaire et la formation des sites d’adhérences (Sakai, Jove et al. 2001) et favorise le regroupement des intégrines au sein des sites d’adhérence (Cluzel, Saltel et al. 2005). Cependant, la génération de souris exprimant le mutant β1 D759A n’a révélé aucun phénotype (Czuchra, Meyer et al. 2006). De même, l’étalement et la migration des kératinocytes issus de ces souris ne sont pas modifiés. La mutation β1 D759A ne suffit pas à induire l’activation de l’intégrine β1 suggérant l’existence de mécanismes moléculaires limitant l’activation des intégrines (Wegener, Partridge et al. 2007). Dans ce contexte, la liaison de la taline sur le domaine cytoplasmique de la sous-unité β est essentielle à son activation et son recrutement hautement régulé reste limitant pour l’activation des intégrines. Egalement, la substitution du résidu R en D dans la chaîne α6A n’active pas l’intégrine α6Aβ1 (De Melker, Kramer et al. 1997) de même que la mutation du résidu D dans la chaîne β2 des intégrines αLβ2 ou αMβ2 (Lu, Takagi et al. 2001). Ces données indiquent qu’il existe plusieurs mécanismes d’activation des intégrines selon le type d’intégrine et le type cellulaire. Ce pont salin n’a pas été identifié par d’autres études suggérant une faible interaction entre les domaines cytoplasmiques des intégrines (Li, Babu et al. 2001; Ulmer, Yaspan et al. 2001; Wegener and Campbell 2008). Cependant, une étude récente a confirmé son existence entre les sous-unités αIIbβ3 (Lau, Kim et al. 2009). L’importance du pont salin dans l’activation des intégrines pourrait être minimiser par l’interaction plus forte des domaines transmembranaires (Gottschalk, Adams et al. 2002; Schneider and Engelman 2004). 2/ L’association entre les domaines transmembranaires La structure native des domaines transmembranaires des sous-unités αΙΙβ et β3 a pu être identifiée par la mise en place d’un système bicellaire mimant la bicouche phospholipidique de la membrane plasmique (Lau, Partridge et al. 2008; Lau, Kim et al. 2009). La partie transmembranaire de la sous-unité β3 est composée d’une hélice α linéaire de 30 résidus en majorité hydrophobes (I693-H722). En considérant l’épaisseur de la membrane plasmique, l’hélice transmembranaire de la sous-unité β doit adopter une orientation oblique d’un angle de 20 à 30° pour contenir ces acides aminés (Lau, Partridge et al. 2008). Le segment transmembranaire de la sous-unité αIIb est composé de 24 résidus très conservés regroupés en une hélice α hydrophobe (I966-K989) et sa longueur n’implique pas une inclinaison au sein de la membrane contrairement à la sous-unité β3 (Lau, Dua et al. 2008). Les hélices α des sous-unités α et β s’associent dans la membrane ce qui stabilise l’intégrine dans un état de faible affinité (Li, Babu et al. 2001; Lu, Takagi et al. 2001; Adair and Yeager 2002; Carman and Springer 2003; Li, Gorelik et al. 2004; Schneider and Engelman 2004; Gottschalk 2005; Kim, Lau et al. 2009; Metcalf, Kulp et al. 2009) (Figure 5B). La rupture de cette configuration induite par la liaison de la taline provoque une modification de leur conformation qui se propage alors aux domaines extracellulaires des intégrines. Ce phénomène allostérique permet ainsi l’activation des intégrines en dévoilant le site de liaison du ligand (Luo, Springer et al. 2004; Bennett 2005; Gottschalk 2005; Luo, Carman et al. 2005; Partridge, Liu et al. 2005; Lau, Kim et al. 2009). Introduction | 16

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<strong>la</strong> région proximale membranaire <strong>de</strong>s domaines cytop<strong>la</strong>smiques : le motif GFFKR (Gly-Phe-<br />

Phe-Lys-Arg) sur α <strong>et</strong> le motif HDR(R/K)E (His-Asp-Arg(ou Lys)-Glu) sur β, appelé<br />

domaine cyto-1 (Figure 5A). Ce pont salin établit entre les résidus arginine (R) <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne α<br />

<strong>et</strong> aspartate (D) <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne β inactive l’intégrine en créant une contrainte structurale <strong>dans</strong> le<br />

domaine extracellu<strong>la</strong>ire le maintenant <strong>dans</strong> un état replié, incapable d’interagir avec le ligand.<br />

(Loh, Qi <strong>et</strong> al. 1996; P<strong>et</strong>er and Bo<strong>de</strong> 1996; Lu, Takagi <strong>et</strong> al. 2001; Takagi, Erickson <strong>et</strong> al.<br />

2001).<br />

Au niveau <strong>de</strong> l’intégrine β1, <strong>la</strong> substitution <strong>de</strong> l’aspartate en a<strong>la</strong>nine (D759A) rompant le pont<br />

salin stimule <strong>la</strong> migration cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s sites d’adhérences (Sakai, Jove <strong>et</strong> al.<br />

2001) <strong>et</strong> favorise le regroupement <strong>de</strong>s intégrines au sein <strong>de</strong>s sites d’adhérence (Cluzel, Saltel<br />

<strong>et</strong> al. 2005). Cependant, <strong>la</strong> génération <strong>de</strong> souris exprimant le mutant β1 D759A n’a révélé aucun<br />

phénotype (Czuchra, Meyer <strong>et</strong> al. 2006). De même, l’étalement <strong>et</strong> <strong>la</strong> migration <strong>de</strong>s<br />

kératinocytes issus <strong>de</strong> ces souris ne sont pas modifiés. La mutation β1 D759A ne suffit pas à<br />

induire l’activation <strong>de</strong> l’intégrine β1 suggérant l’existence <strong>de</strong> mécanismes molécu<strong>la</strong>ires<br />

limitant l’activation <strong>de</strong>s intégrines (Wegener, Partridge <strong>et</strong> al. 2007). Dans ce contexte, <strong>la</strong><br />

liaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> taline sur le domaine cytop<strong>la</strong>smique <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-unité β est essentielle à son<br />

activation <strong>et</strong> son recrutement hautement régulé reste limitant pour l’activation <strong>de</strong>s intégrines.<br />

Egalement, <strong>la</strong> substitution du résidu R en D <strong>dans</strong> <strong>la</strong> chaîne α6A n’active pas l’intégrine<br />

α6Aβ1 (De Melker, Kramer <strong>et</strong> al. 1997) <strong>de</strong> même que <strong>la</strong> mutation du résidu D <strong>dans</strong> <strong>la</strong> chaîne<br />

β2 <strong>de</strong>s intégrines αLβ2 ou αMβ2 (Lu, Takagi <strong>et</strong> al. 2001). Ces données indiquent qu’il existe<br />

plusieurs mécanismes d’activation <strong>de</strong>s intégrines selon le type d’intégrine <strong>et</strong> le type cellu<strong>la</strong>ire.<br />

Ce pont salin n’a pas été i<strong>de</strong>ntifié par d’autres étu<strong>de</strong>s suggérant une faible interaction entre les<br />

domaines cytop<strong>la</strong>smiques <strong>de</strong>s intégrines (Li, Babu <strong>et</strong> al. 2001; Ulmer, Yaspan <strong>et</strong> al. 2001;<br />

Wegener and Campbell 2008). Cependant, une étu<strong>de</strong> récente a confirmé son existence entre<br />

les sous-unités αIIbβ3 (Lau, Kim <strong>et</strong> al. 2009). L’importance du pont salin <strong>dans</strong> l’activation<br />

<strong>de</strong>s intégrines pourrait être minimiser par l’interaction plus forte <strong>de</strong>s domaines<br />

transmembranaires (Gottschalk, Adams <strong>et</strong> al. 2002; Schnei<strong>de</strong>r and Engelman 2004).<br />

2/ L’association entre les domaines transmembranaires<br />

La structure native <strong>de</strong>s domaines transmembranaires <strong>de</strong>s sous-unités αΙΙβ <strong>et</strong> β3 a pu être<br />

i<strong>de</strong>ntifiée par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un système bicel<strong>la</strong>ire mimant <strong>la</strong> bicouche phospholipidique<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique (Lau, Partridge <strong>et</strong> al. 2008; Lau, Kim <strong>et</strong> al. 2009). La partie<br />

transmembranaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-unité β3 est composée d’une hélice α linéaire <strong>de</strong> 30 résidus en<br />

majorité hydrophobes (I693-H722). En considérant l’épaisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane p<strong>la</strong>smique,<br />

l’hélice transmembranaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-unité β doit adopter une orientation oblique d’un angle<br />

<strong>de</strong> 20 à 30° pour contenir ces aci<strong>de</strong>s aminés (Lau, Partridge <strong>et</strong> al. 2008). Le segment<br />

transmembranaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> sous-unité αIIb est composé <strong>de</strong> 24 résidus très conservés regroupés en<br />

une hélice α hydrophobe (I966-K989) <strong>et</strong> sa longueur n’implique pas une inclinaison au sein<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> membrane contrairement à <strong>la</strong> sous-unité β3 (Lau, Dua <strong>et</strong> al. 2008). Les hélices α <strong>de</strong>s<br />

sous-unités α <strong>et</strong> β s’associent <strong>dans</strong> <strong>la</strong> membrane ce qui stabilise l’intégrine <strong>dans</strong> un état <strong>de</strong><br />

faible affinité (Li, Babu <strong>et</strong> al. 2001; Lu, Takagi <strong>et</strong> al. 2001; Adair and Yeager 2002; Carman<br />

and Springer 2003; Li, Gorelik <strong>et</strong> al. 2004; Schnei<strong>de</strong>r and Engelman 2004; Gottschalk 2005;<br />

Kim, Lau <strong>et</strong> al. 2009; M<strong>et</strong>calf, Kulp <strong>et</strong> al. 2009) (Figure 5B). La rupture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te configuration<br />

induite par <strong>la</strong> liaison <strong>de</strong> <strong>la</strong> taline provoque une modification <strong>de</strong> leur conformation qui se<br />

propage alors aux domaines extracellu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong>s intégrines. Ce phénomène allostérique perm<strong>et</strong><br />

ainsi l’activation <strong>de</strong>s intégrines en dévoi<strong>la</strong>nt le site <strong>de</strong> liaison du ligand (Luo, Springer <strong>et</strong> al.<br />

2004; Benn<strong>et</strong>t 2005; Gottschalk 2005; Luo, Carman <strong>et</strong> al. 2005; Partridge, Liu <strong>et</strong> al. 2005;<br />

Lau, Kim <strong>et</strong> al. 2009).<br />

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