CR St Gervais.pdf - AFGC Rhône-Alpes
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7 septembre 2011 à Saint <strong>Gervais</strong><br />
Le Viaduc de Saint <strong>Gervais</strong><br />
Le mercredi 7 septembre 2011, la délégation <strong>Rhône</strong>-<br />
<strong>Alpes</strong> de l’<strong>AFGC</strong> a organisé une conférence-visite<br />
consacrée au viaduc de Saint-<strong>Gervais</strong>, destiné à relier la<br />
RD 902 à la RD 909 et à éviter ainsi le transit du trafic<br />
par le centre de la commune Saint <strong>Gervais</strong>.<br />
Rappel du programme<br />
8h45 : Accueil Café<br />
9h00 : Accueil des participants et présentation de la<br />
Journée par Jacques MARTIN<br />
EGIS JMI – Président de la délégation <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong> de l’<strong>AFGC</strong><br />
9h15 : Présentation Générale du projet de<br />
contournement du Bourg de Saint <strong>Gervais</strong> par Georges<br />
BOSSONEY<br />
CG74 – Sous-directeur Ingénierie : Direction de la Voirie et des<br />
Transports<br />
9h45 : Pause<br />
10h00 : Présentation technique et études du projet par :<br />
- Luc VANDEMOORTELE<br />
EGIS JMI – Ingénieur Ouvrages d’Art<br />
- Hervé VADON<br />
STRATES – Architecte<br />
10h45 : Présentation du chantier par :<br />
- Olivier VIRET<br />
BOUYGUES TP RF –Responsable du chantier<br />
- Cyril COTTEY<br />
COGECI –Ingénieur Etudes<br />
- Haubert BATAILLE<br />
SEMI Haubert Bataille –Ingénieur Méthodes<br />
11h00 : Présentation<br />
11h45 : Discussion<br />
12h00 : Déjeuner sur place à l’hôtel<br />
13h30 : Départ pour la visite du chantier<br />
16h00 : Fin de la visite<br />
Déroulement de la journée<br />
La journée a commencé par l’accueil d’une soixantaine<br />
(60) de participants à l’hôtel restaurant « Les Prés du<br />
Rosay ». Afin de présenter le projet de contournement<br />
de la commune Saint <strong>Gervais</strong>, différents intervenants<br />
notamment la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre et<br />
l’entreprise de réalisation, ont repris les éléments<br />
essentiels de ce projet, sous la forme des conférences.<br />
Figure 1: Différents intervenants ont présenté les éléments<br />
essentiels du projet<br />
Après le déjeuner, des visites en début d’après-midi ont<br />
été organisées afin de voir l’avancement actuel du<br />
chantier. Cette visite a été l’occasion de découvrir le<br />
chantier et de concrétiser les discussions de la matinée.<br />
Figure 2 : Visite du chantier
<strong>St</strong>ructure mixte en treillis, associant des diagonales en<br />
acier (tube S355 / S460) et de membrure de béton à<br />
haute performance (C80/95) également précontraint.<br />
Figure 3 : Image numérique du viaduc de <strong>St</strong>. <strong>Gervais</strong><br />
� Travées : 35 m – 170 m – 35 m<br />
� Largeur utile : 11.90 m<br />
� Travées de rive : Caisson BP C35/45 - 2140 m3<br />
� Travée centrale : Treillis mixte BP C80/95<br />
- 1690m3, S355 / S460 - 160 t<br />
� Plus grosse unité de précontrainte : 27T15s<br />
� Appuis :<br />
C0 : 8 Pieux Φ1800 / appuis à pot<br />
P1 / P2 : Puits marocains / appuis élastomère<br />
1200 x 1200<br />
C3 : Semelle superficielle / appuis à pot<br />
PRINCIPAUX ACTEURS DU PROJET<br />
MAITRISE D’OUVRAGE :<br />
Le Conseil Général de la Haute-Savoie<br />
CONCEPTEUR – MAITRISE D’ŒUVRE :<br />
Egis – Jean Muller International<br />
ARCHITECTE : <strong>St</strong>rates<br />
GROUPEMENT D’ENTREPRISES :<br />
BOUYGUES TP Régions France (mandataire) /<br />
BENEDETTI<br />
Sous-traitants :<br />
- études d’exécution : COGECI<br />
- conception et fabrication équipage mobile :<br />
SEMI / CMIS<br />
FICHE D’IDENTITE – VIADUC DE SAINT GERVAIS<br />
ARMATURES PASSIVES :<br />
• TRAVEE DE RIVE (caisson) :<br />
– Hourdis inférieur : 230 kg/m3<br />
– Ames : 90 kg/m3<br />
– Hourdis supérieur : 90 kg/m3<br />
– Chevêtres incorporés et voiles inclinés<br />
: 300 kg/m3<br />
• TRAVEE CENTRALE :<br />
– Hourdis supérieur : 180 kg/m3<br />
– Hourdis inférieur : 150 kg/m3<br />
PRECONTRAINTE : 45 kg/m3<br />
Câbles de fléau :<br />
• Coté C0 :<br />
– Voussoirs V1 à V4 : 4 câbles 27T15S<br />
par voussoir (câbles descendants<br />
dans les tenons)<br />
– Voussoirs V5 à V8 : 4 câbles 19T15S<br />
par voussoir<br />
• Coté C3 :<br />
– Voussoirs V1 à V4 : 4 câbles 27T15S<br />
par voussoir (câbles descendants<br />
dans les tenons)<br />
– Voussoirs V5 et V6 : 4 câbles 22T15S<br />
par voussoir<br />
– Voussoirs V7 et V8 : 4 câbles 19T15S<br />
par voussoir<br />
Nota : Ces câbles sont tendus à une seule extrémité<br />
coté voussoir<br />
Câbles de continuité : 2 câbles 19T15S<br />
Câbles éclisses :<br />
– Voussoir V3 : 2 gaines vides<br />
– Voussoir V4 à V6 : 4 câbles 19T15S<br />
– Voussoir V7 : 2 câbles 19T15S<br />
• Nota : Ces câbles sont tendus aux 2 extrémités<br />
Figure 4: Coupe longitudinale
1. Présentation générale de l’opération<br />
Georges Bossoney, le Sous-directeur Ingénierie,<br />
Direction de la Voirie et des Transports du Conseil<br />
Général de la Haute-Savoie a décrit les grandes étapes<br />
du projet de contournement de Saint <strong>Gervais</strong> lancée<br />
depuis 1997 ainsi que le contexte des déplacements<br />
dans la région.<br />
Figure 5: Schéma des infrastructures routières<br />
La vallée de l’Arve supporte des axes de communication<br />
internationaux et régionaux majeurs du fait notamment<br />
de la présence de l’autoroute A 40 reliant la France à<br />
l’Italie via le tunnel du Mont-Blanc, et la RN 205 entre<br />
Genève et Le Fayet.<br />
Saint-<strong>Gervais</strong>-les-Bains est au centre de la liaison entre<br />
la moyenne vallée de l’Arve et d’une part le Val d’Arly<br />
(Megève) et d'autre part le Val Montjoie. La commune<br />
est à la fois traversée par la RD 902 en provenance du<br />
Fayet et en direction des Contamines et par la RD 909<br />
en direction de Megève.<br />
La situation actuelle des déplacements dans le centreville<br />
de Saint <strong>Gervais</strong> est marquée par des charges de<br />
trafics importantes entraînant des fortes nuisances et un<br />
engorgement de la circulation surtout pendant la saison<br />
touristique – trafics de pointe supérieure à 10 000<br />
véhicules/jour. De plus, une étude socio-économique<br />
réalisée par la Municipalité Service en 2006 a mis en<br />
évidence que les RD 902 et 909 devraient connaître en<br />
2008 un surcroît de 33% et respectivement 40% du<br />
trafic par rapport à celui actuel. L’étude a conclu que la<br />
configuration actuelle des déplacements via le centreville<br />
ne peut pas accepter l’accroissement de trafic<br />
prévu pour l’horizon 2028.<br />
Les prévisions réalisées ont montré que la réalisation<br />
d'une voie de contournement du centre-ville de Saint-<br />
<strong>Gervais</strong> permettrait de diminuer les charges de trafics<br />
sur les principaux accès de la ville. C’est dans ce<br />
contexte qu’il a été décidé de créer une liaison urbaine<br />
entre la RD 902 et la RD 909. Cette liaison RD 902 –<br />
RD 909 d’une longueur d’environ 710 mètres comprend<br />
plusieurs aménagement et travaux (Figure 3) :<br />
� un ouvrage d’art de franchissement du torrent du<br />
Bonnant d’une longueur de 240 mètres ;<br />
� une voie nouvelle de 410 mètres de longueur<br />
enjambant le parking de la remontée mécanique du<br />
Bettex (télécabines) comprenant également un<br />
ouvrage à deux travées de 16.25 mètres de type<br />
dalle précontrainte;<br />
� un giratoire de raccordement sur la RD 909 ;<br />
� un giratoire de raccordement sur la RD 902 ;<br />
� l'aménagement d'une petite place urbaine bordée<br />
par un belvédère en surplomb du Bonnant ;<br />
� un giratoire intermédiaire, permettant l'accès au<br />
parking de la télécabine et au lieu dit "le châtelet ",<br />
Figure 6 : Consistance des travaux de contournement
ainsi qu'au futur centre de secours ;<br />
2. Le parti architectural et la conception<br />
Hervé Vadon a ensuite pris la parole en présentant la<br />
démarche du cabinet d’architecture STRATES pour la<br />
conception du viaduc. Il a mis en évidence les<br />
contraintes et les enjeux liés au site et a expliqué<br />
comment ces facteurs ont influencé le choix<br />
architectural du viaduc.<br />
Topographie<br />
2.1 Les contraintes et enjeux liés au site<br />
La topographie de la brèche est très tourmentée :<br />
Profonde de plus de 80 mètres, la gorge est difficilement<br />
accessible. Le fond encombré de blocs écroulés est<br />
occupé presque entièrement par le torrent. Le versant<br />
rive droite présente une pente de 45 %, et la rive<br />
gauche est marquée par une falaise de plus de 40<br />
mètres de haut, dont le front festonne à proximité<br />
immédiate du tracé de la déviation sur près de 70<br />
mètres avant de s’écarter vers l’amont.<br />
Le biais marqué du franchissement accentue<br />
considérablement les difficultés de la topographie. En<br />
rive droite, le tracé recoupe le versant sous un angle de<br />
45°. Il en résulte un décalage important entre les deux<br />
rives de l’ouvrage au niveau des entrées en terre ; pour<br />
que le bord aval des structures porteuses soit<br />
suffisamment encastré dans le rocher sain, il faut<br />
réaliser des fouilles importantes, et donc coûteuses, sur<br />
le bord amont.<br />
En rive gauche, le tracé proposé dans les pièces du<br />
concours recoupe plus perpendiculairement la falaise,<br />
mais celle-ci s’incurve juste à l’amont de l’ouvrage, si<br />
bien que le tracé reste proche du bord de la gorge sur<br />
près de 70 mètres.<br />
Environnement<br />
Figure 7: Topographie du site<br />
Le panorama montagneux vers la pointe nord-est de la<br />
chaîne des Aravis ou vers le Désert de Platé s'avère<br />
une contrainte paysagère majeure. Il contribue à la<br />
valeur paysagère de Saint-<strong>Gervais</strong> et constitue une<br />
recherche de découverte permanente pour les résidents<br />
et les promeneurs. Il est donc essentiel qu'il soit<br />
préservé de toute intrusion qui viendrait le perturber.<br />
Figure 8: Le panorama montagneux - une contrainte<br />
paysagère majeure<br />
Géologie<br />
En amont de Saint <strong>Gervais</strong>, la gorge du Bonnant suit<br />
une ligne de faille qui a brisé le socle rocheux de la<br />
vallée. Au droit du site, le passage de cette faille est<br />
masqué par une forte épaisseur de moraines, puis<br />
d'alluvions fluvio-glaciaires ; mais elle est clairement<br />
décelable par la comparaison des falaises rocheuses<br />
des deux rives.<br />
Le substratum est constitué de roches sédimentaires du<br />
trias (calcaire dolomitique, grès quartzitique), de faciès<br />
assez changeant. Celles-ci sont très dures, fracturées,<br />
avec des passages broyés. Les plans de stratification<br />
sont inclinés de 25 à 40° vers le sud-ouest, ce qui n'est<br />
pas favorable à la stabilité des fouilles taillées dans la<br />
rive droite. La rive gauche est plus exposée encore au<br />
risque de chute de blocs rocheux, car les trois familles<br />
de fractures repérées par les reconnaissances<br />
découpent dans la falaise des dièdres potentiellement<br />
instables.<br />
La couverture morainique de la terrasse rive gauche est<br />
compacte (vitesse sismiques de 1500 à 2000 m/s). Mais<br />
elle est surmontée par 4 à 5 mètres de terrains meubles:<br />
alluvions récentes du Bonnant, matériaux rapportés de<br />
la motte, limons tapissant le lit du ruisseau...Ces<br />
derniers sont susceptibles de tasser sous le poids des<br />
remblais de la nouvelle voie.<br />
En rive droite, le rocher sain (vitesse sismique<br />
supérieure à 3000 m/s) est reconnu vers 7 mètres de<br />
profondeur. Il est recouvert par une couche<br />
moyennement compacte (moraine ou roche altérée),<br />
puis par près de 2,5 mètres de sol meuble (colluvions<br />
argileuses) à la limite de la stabilité.<br />
Sismicité<br />
Le canton de Saint <strong>Gervais</strong> est classé par le nouveau<br />
zonage sismique de la France en zone 1b. L’ouvrage<br />
étant rangé par le programme du concours dans la<br />
classe C des ponts à risque normal supportant une voie
à grande circulation, l’accélération nominale<br />
caractérisant l’action sismique vaut 2 m/s².<br />
Cependant au droit du futur pont, le risque est amplifié<br />
par l'hétérogénéité du site : Lors d'un séisme, les<br />
mouvements imposés aux appuis des deux rives<br />
diffèrent, du fait de la compacité inégale des sols qui les<br />
supportent (d'après les règles AFPS 92 la rive droite est<br />
un site S0 et la rive gauche un site S1). La présence<br />
d’une faille au fond de la gorge constitue un facteur<br />
aggravant.<br />
2.2 Recherche architecturale et structurelle<br />
L’architecte a souligné qu’une préoccupation majeure<br />
était de ne pas entrer en compétition avec le paysage<br />
majestueux offert par la vallée. Ainsi il a présenté les<br />
solutions envisageables avec de telles portées:<br />
Tablier mixte acier-béton<br />
Une des solutions de l’étude préalable proposait un<br />
tablier mixte acier-béton à 4 travées. La présence de<br />
l'appui dans la gorge perturbe fortement les<br />
perspectives d’autant plus qu’il ne peut pas être centré.<br />
Cet objet incongru et hors d'échelle par rapport aux<br />
arbres qui s'accrochent aux parois ne trouve pas sa<br />
place dans le paysage.<br />
Pont suspendu<br />
Figure 9: Tablier mixte acier-béton<br />
La solution suspendue joue le compromis avec un<br />
certain intérêt. Mais les pylônes deviendront des objets<br />
émergeant des boisements, en lutte avec les reliefs<br />
lointains qui forment le fond de perspective permanent<br />
des habitants de <strong>St</strong> <strong>Gervais</strong>.<br />
Pont haubané<br />
Figure 10: Pont suspendu<br />
La création d'un mât de grande hauteur qui émerge des<br />
cimes prend des allures de signal et marque le passage<br />
d'une façon brutale, un peu ostentatoire, trop identitaire<br />
sans doute pour la ville de Saint <strong>Gervais</strong> qui se<br />
développe tout en douceur sur la rive droite du profond<br />
talweg que l'on cherche à franchir.<br />
Figure 11: Pont haubané<br />
Tablier à précontrainte extradossée<br />
Même si les déviateurs des câbles restent à l’échelle du<br />
bâti, les poutres de rives d’où la précontrainte émerge et<br />
dans lesquels elle disparaît sont très présentes. La<br />
faible largeur relative du tablier rapproche les deux rives<br />
et crée un effet de paroi qui enferme l’usager, alors<br />
qu’un dégagement visuel est recherché.<br />
Figure 12: Tablier à précontrainte extradossée<br />
Tablier sous-bandé<br />
La sous-tension reste une idée innovante mais la très<br />
grande portée à franchir la rend difficile. Pour raccourcir<br />
son action, il faut de petits mâts comme deux petites<br />
portes. A cause des difficultés d’exécution cette solution<br />
a été écartée.<br />
Figure 13: Tablier sous-bandé<br />
Arc encastré placé sous le tablier<br />
Une solution en arc semble naturelle dans ce type de<br />
brèche. Mais, si le geste se marie bien avec une coupe<br />
de la gorge, il est plus délicat si l’on prend en compte le<br />
biais, à cause de la position basse des arrivées des arcs<br />
dans la paroi. En plus, le contexte géologique et<br />
sismique écarte cette solution.
Figure 14: Arc encastré placé sous le tablier<br />
Tablier à deux consoles encastrées<br />
Comme la précédente solution, ce type de pont où les<br />
extrémités du tablier sont directement encastrées dans<br />
le sol est vulnérable aux séismes et exige de bonnes<br />
fondations.<br />
Figure 15: Tablier à deux consoles encastrées<br />
<strong>St</strong>ructures en poutre continue – solution retenue<br />
Après avoir imaginé, analysé puis éliminé les solutions<br />
qui précèdent, l’équipe des concepteurs a retenu cette<br />
structure qui conserve les avantages de certaines sans<br />
leurs inconvénients.<br />
Elle permet entre autre de libérer la plateforme de toute<br />
structure porteuse, d’être transparente et mince à la clé.<br />
Figure 16: <strong>St</strong>ructures en poutre continue<br />
Figure 18: Mode de construction - encorbellements successifs<br />
Figure 17: Vue numérique du viaduc<br />
2.3 La solution retenue et ses évolutions<br />
Luc Vandemoortele a ensuite présenté la solution<br />
retenue, les contraintes techniques et les évolutions lié à<br />
la conception structurelle du viaduc. L’ingénieur a mis<br />
en évidence que la protection de l’ouvrage contre les<br />
séismes a orientée sa conception. En effet, les<br />
concepteurs ont écarté les structures rigides encastrées<br />
directement dans les versants car la topographie<br />
tourmentée du site et le franchissement d’une faille<br />
peuvent amplifier les sollicitations sismiques. Afin<br />
d’isoler le tablier des vibrations du sol, il a été choisie<br />
d’interposer, entre le tablier et ses appuis, des blocs<br />
d’élastomère fretté pour amortir les oscillations.<br />
La structure du tablier se présente comme une poutre<br />
continue sur appareils d’appui en élastomère fretté<br />
construit par encorbellements successifs.<br />
Les portées ont été distribuées de la façon suivante :<br />
35m – 170m – 35m.
Vue l’important déséquilibre entre les travées de rive et<br />
la travée centrale, l’équipe Egis Jmi a essayé de<br />
concevoir la structure de manière à ce que les travées<br />
de rive servent de contrepoids de la travée centrale (voir<br />
Figure 20). Mais les études supplémentaires ont montré<br />
que cette solution ne permettait pas de reprendre<br />
intégralement le poids de la travée centrale compte tenu<br />
de sa longueur. Le lest des travées de rive était<br />
insuffisant pour assurer que les réactions d’appui sur<br />
culées soit de signe constant pour tous les cas de<br />
charge.<br />
Figure 19: Travées de rive et culées avant modification<br />
Figure 20: Travées de rive listées - solution abandonné<br />
Les concepteurs ont ainsi changé le fonctionnement de<br />
la structure en apportant les modifications structurelles<br />
suivantes:<br />
� le lest interne des culées a été supprimé;<br />
� une connexion de type tenon mortaise entre travées<br />
de rive et culées a été mise en place ;<br />
� les appareils d’appui ont été inversés et placés en<br />
partie supérieure des tenons ;<br />
� la répartition des masses des travées a été optimisé<br />
– augmentation des poids des culées et diminution<br />
du poids de la travée centrale.<br />
Ces modifications (voir Figure 21) ont permis d’obtenir<br />
des réactions de signe constant sous chaque<br />
combinaison de service.<br />
Figure 21: Conception définitive des travées de rive et<br />
culée<br />
Figure 22 : Inversion des appareils d’appui<br />
Les travées de rive sont constituées de caissons en<br />
béton précontraint C35/45.<br />
Figure 23 : Travée de rive en caisson BP
La travée centrale comporte une structure mixte en<br />
treillis, associant des diagonales en acier (tube S355 /<br />
S460) et de membrure de béton à haute performance<br />
(C80/95) également précontraint.<br />
La culée C0 repose sur 8 pieux de diamètre 1800 mm<br />
(voir Figure 34), la pile P1 sur deux puits marocains<br />
circulaires de 5m de diamètre (voir Figure 35), la pile P2<br />
– sur un puits marocain elliptique de 5m x 12m (voir<br />
Figure 36), la culée C3 – sur une semelle superficielle<br />
(voir Figure 37).<br />
3. Les études d’exécution<br />
Les études d’exécution ont été présentées par Cyril<br />
Cottey. Il a également exposé la démarche d’étude ainsi<br />
que les points sensibles de la conception.<br />
3.1 Normes de calculs<br />
• Etudes béton précontraint : BPEL<br />
– Justification de la précontrainte en<br />
classe II<br />
– Etude de la précontrainte avec Pm<br />
– Etude de diffusion suivant Guide du<br />
Setra « Diffusion des efforts<br />
concentrés » (novembre 2006)<br />
• Etudes béton armé : BAEL<br />
– Fissuration très préjudiciable pour le<br />
hourdis supérieur travée centrale<br />
– Fissuration préjudiciable ailleurs<br />
– Fissuration peu préjudiciable pour les<br />
travées de rive en phase de<br />
construction<br />
Figure 24: Vues du modèle filaire réalisé sous ST1<br />
• Etude métal (diagonales) :<br />
– Fascicule 61 titre V, guide SETRA de<br />
mai 1996 (« Guide de conception et<br />
justification des ponts métalliques et<br />
mixtes à la résistance à la fatigue »)<br />
– EN 1993-1-9 pour étude à la fatigue<br />
des soudures<br />
• Charges : fascicule 61 titre II<br />
• Fondations : fascicule 62 titre V<br />
• Etudes sismiques : AFPS 92 et guide de<br />
conception des ponts courants en zone<br />
sismique du SETRA<br />
3.2 Modèles de calculs<br />
• Modèle de calcul ST1 : modèle à barres<br />
– Descentes de charges<br />
– Etude de flexion longitudinale<br />
(phasage de construction, fluage<br />
scientifique)
• Modèles éléments finis ROBOT :<br />
– Etude sismique<br />
– Etude de flexion transversale<br />
– Etude de flexion longitudinale locale<br />
(répartition transversale)<br />
– Etudes locales spécifiques<br />
4. Présentation des travaux<br />
Figure 25: Modélisation éléments finis volumiques ROBOT<br />
Figure 26: Vues du modèle éléments finis coques réalisé sous ROBOT<br />
Olivier Viret a pris par la suite en présentant les<br />
principes de construction et les principales phases<br />
travaux ainsi que les difficultés associées:<br />
� Terrassements / soutènements / culées ;<br />
Figure 27: Vue depuis la rive gauche<br />
� Exécution des puits marocains et des fûts de pile ;<br />
� Construction des travées de rive sur cintre ;<br />
Figure 28: Mise en place des cintres
� Mise en place des équipages mobiles et<br />
construction de la travée centrale par<br />
encorbellements successifs ;<br />
Figure 29: Construction par encorbellements successifs<br />
� Clavage des fléaux ;<br />
� Repli des équipages mobiles, mise en place des<br />
superstructures, etc.<br />
Pour la réalisation de la travée centrale, le système<br />
constructif retenu est un avancement par<br />
encorbellement successif.<br />
Pour cela les équipes travaux, on mit au point un<br />
équipage mobile similaire à un équipage de viaduc<br />
mixte.<br />
L’équipage se déplace en seul bloc pour le coffrage du<br />
hourdis inférieur et les encorbellements.<br />
Seul le coffrage du hourdis supérieur central reste à<br />
déplacer en tiroir.<br />
Cet équipage et ce cycle permettent :<br />
• de libérer l’extrados du tablier pour les accès et<br />
les approvisionnements.<br />
• bétonnage du hourdis inférieur avant le hourdis<br />
supérieur permettant de ferrailler le tablier à<br />
l’aide de cages préfabriquées.<br />
• déplacement de l’équipage avec les<br />
encorbellements et le coffrage du hourdis<br />
inférieur générant moins de manutention et une<br />
amélioration de la sécurité puisque les<br />
coffrages restent attachés.<br />
La cinématique de réalisation est illustrée par la<br />
succession des images suivantes :<br />
Figure 30: Cinématique de construction de la travée<br />
centrale<br />
5. Equipage mobile<br />
La présentation de l’équipage mobile a été réalisée par<br />
son concepteur Haubert Bataille.<br />
5.1 Conception générale<br />
L’équipage est composé d’un coffrage supporté par des<br />
caissons treillis incluant des passerelles et permettant<br />
une stabilité naturelle.<br />
Une structure en « C » supporte l’équipage au<br />
déplacement ou au bétonnage. L’équipage inférieur est<br />
suspendu à l’équipage supérieur.
Un sur-bandage limite les efforts et les déformations.<br />
Figure 31: Perspective hourdis inferieur<br />
5.2 Phasage d’utilisation – Phases<br />
principales<br />
1. Déplacement coffrage extérieur et coffrage de<br />
hourdis inférieur suspendu<br />
2. Construction du hourdis inférieur et mise en place<br />
des tubes<br />
3. Translation coffrage intérieur<br />
4. Construction hourdis supérieur<br />
5.3 Principaux critères de conception<br />
1. Éviter le cumul d’efforts dans l’équipage en<br />
dissociant le hourdis inférieur et le hourdis<br />
supérieur<br />
2. Faciliter au maximum la circulation des personnes<br />
et l’accessibilité aux postes de travail<br />
3. Permettre la mise en place aisée des cages<br />
d’armature et des tubes sans être gêné par les<br />
superstructures de l’équipage<br />
4. Trouver un compromis raideur / poids pour alléger<br />
au maximum l’équipage, en évitant trop de flèche<br />
5. Simplifier au maximum les manœuvres, la structure,<br />
les dispositifs, etc…<br />
6. Réemploi possible des matériels<br />
5.4 Principales innovations<br />
- <strong>St</strong>ructure originale associant treillis et sur-bandage<br />
- Mise au point d’un système de translation et de<br />
support du treillis central<br />
- Passerelle niveau intermédiaire escamotable<br />
Figure 32: Vue sur l'ouvrage et son équipage mobile<br />
Figure 33: Vue depuis l'équipage mobile sur le tablier en<br />
construction<br />
6. Visite du chantier<br />
Lors de la visite du chantier qui a duré 2h30, les<br />
participants ont été répartis en deux groupes. Elle a<br />
commencé sur la rive gauche avec la présentation des<br />
travaux d’aménagement en proximité du viaduc.<br />
Ensuite, le personnel Bouygues ont fait découvert le<br />
viaduc en construction et expliquer les astuces et les<br />
techniques de construction.<br />
Le passage sur l’équipage mobile à une hauteur de 80m<br />
au-dessus du sol s’est avéré d’être assez<br />
impressionnant.
Des nombreuses questions ont été adressé au<br />
concepteur de l’équipage mobile qui avec enthousiasme<br />
a expliqué son fonctionnement en détails.<br />
Ensuite, les participants se sont rendus sur la rive droite<br />
où ils ont pu apercevoir la construction de la culée C3.<br />
La visite du chantier a aussi été l’occasion de suivre les<br />
échanges sur différents sujets entre différents acteurs et<br />
participants de la manifestation.<br />
Crédit:<br />
Présentations ppt des différents intervenants (photos,<br />
illustration, données), Dumitru Cecan (photos), Mémoire<br />
Architectural et Technique (illustrations, données).<br />
Compte-rendu rédigé par Dumitru CECAN élève<br />
Ingénieur à l’INSA (4° GCU) de Lyon et stagiaire à la<br />
Direction Technique d’EGIS SE/JMI
Les ANNEXES<br />
Figure 34: Culée C0 sur 8 pieux Φ1800<br />
Figure 35 : Pile P1 sur puits marocains
Figure 36 : Pile P2 sur puits marocain<br />
Figure 37 : Culée C3 sur semelle superficielle
Figure 38: Coupe transversale<br />
Figure 40: Précontrainte de fléau<br />
Figure 39 : Précontrainte de continuité