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Microréacteur catalytique pour le traitement d'effluents gazeux ...

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InstitutNationalPolytechniquedeToulouse(INPToulouse) GéniedesProcédésdel'EnvironnementPHILIPPECaro<strong>le</strong> lundi27février2012Microréacteur<strong>catalytique</strong><strong>pour</strong><strong>le</strong><strong>traitement</strong><strong>d'effluents</strong><strong>gazeux</strong>polluéspardesComposésOrganiquesVolatils Mécanique,Energétique,Géniecivi<strong>le</strong>tProcédés(MEGeP) LaboratoiredeGénieChimique(UMR5503,Toulouse)M.COGNETPatrick,ProfesseurdesUniversités(LGC-Toulouse)M.GUILETRichard,MaîtredeConférences-HDR(LGC-Toulouse)M.ESTELLionel,ProfesseurdesUniversités(LSPC-Rouen)M.FONGARLANDPascal,ProfesseurdesUniversités(IRCE-Lyon)M:MmeGEOFFROYSandrine,MaîtredeConférences(ICA-Toulouse)MmeMANEROMarie-Hélène,ProfesseurdesUniversités(LGC-Toulouse)MmeTASSELLIJosiane,ChargéedeRecherche(LAAS-Toulouse)M.STAVRAKAKISChristophe,Ingénieur(ADEME-Angers)


À mon père,5


« La connaissance s'acquiert par l'expérience,tout <strong>le</strong> reste n'est que de l'information. »Albert Einstein7


RemerciementsCes travaux de recherche ont été effectués au sein du Laboratoire de Génie Chimique (LGC-CNRS, UMR 5503), en partenariat avec <strong>le</strong> Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes(LAAS-CNRS, UPR 8001), situés tous deux à Toulouse. Ces travaux ont été réalisés dans <strong>le</strong>cadre d’une aide financière individuel<strong>le</strong> à la formation par la recherche, allouée par l’AgenceDe l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME). Je tiens donc à remercier ces troisstructures, qui ont permis de réaliser de ce projet.Je souhaite remercier Patrick COGNET et Richard GUILET <strong>pour</strong> l’intérêt qu’ils ont porté à cetteétude, ainsi que <strong>pour</strong> la confiance qu’ils m’ont accordée. Je vous remercie éga<strong>le</strong>ment de m’avoirpermis d’effectuer des enseignements durant ma thèse. Je remercie éga<strong>le</strong>ment ChristopheSTAVRAKAKIS, <strong>pour</strong> son implication dans <strong>le</strong> projet et <strong>pour</strong> sa présence, malgré la distance..Je souhaite éga<strong>le</strong>ment remercier Lionel ESTEL et Pascal FONGARLAND <strong>pour</strong> s’être intéressésà mon travail, et d’avoir accepté d’en être <strong>le</strong>s rapporteurs. Je <strong>le</strong>s remercie <strong>pour</strong> <strong>le</strong>urscommentaires, et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s pistes scientifiques qu’ils ont alors dégagées.Je remercie Marie-Hélène MANERO <strong>pour</strong> sa présence et son intérêt lors des comités de suivi dethèse, et <strong>pour</strong> avoir accepté de présider <strong>le</strong> jury lors de la soutenance. Je remercie éga<strong>le</strong>mentJosiane TASSELLI <strong>pour</strong> m’avoir ouvert <strong>le</strong>s portes de la sal<strong>le</strong> blanche du LAAS, et <strong>pour</strong> sesexplications concernant la fabrication des plaques microstructurées. Je remercie aussi SandrineGEOFFROY <strong>pour</strong> son implication scientifique.Je souhaite remercier Alain PONTIER <strong>pour</strong> sa disponibilité et son aide technique, ainsi queDavid RIBOUL <strong>pour</strong> son aide chromatographique, Ignace COGHE <strong>pour</strong> son aide é<strong>le</strong>ctrique,Lahcen FARHI <strong>pour</strong> son aide informatique, Marie-Line DE SOLAN <strong>pour</strong> son aide AMAP’ique.Je remercie l’ensemb<strong>le</strong> de l’équipe technique du LGC <strong>pour</strong> sa sympathie.9


Je souhaite remercier Patricia ULIANA <strong>pour</strong> son soutien, ainsi que Daniel<strong>le</strong> BOUSCARY,Claudine LORENZON, Jean-Luc LABEYRIE, et Maria ESCOBAR MUNOZ <strong>pour</strong> <strong>le</strong>urdisponibilité, <strong>le</strong>ur efficacité et <strong>le</strong>ur bonne humeur.Je remercie éga<strong>le</strong>ment Aras AHMADI <strong>pour</strong> <strong>le</strong> gardiennage de mon fauve, Nassim AITMOUHEB <strong>pour</strong> nos discussions végétariennes, Constant AGBANGLA <strong>pour</strong> avoir accepté unrô<strong>le</strong> de facteur en tant qu’ex-voisin (et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s odeurs d’épices flottant tous <strong>le</strong>s soirs à l’heuredu repas devant sa porte d’entrée..), Baptiste BOUILLOT <strong>pour</strong> son mouvement d’archet,Virginie BOY <strong>pour</strong> l’organisation de ses soirées costumées, Nicolas BRODU <strong>pour</strong> sa sympathie,Giovanni CHABOT <strong>pour</strong> avoir veillé sur mon bureau, Nuria COMAS <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s momentspartagés en sal<strong>le</strong> de manip’, Nicolas COPEY <strong>pour</strong> son barbecue, Miruna DOROBANTU <strong>pour</strong>son amitié et <strong>pour</strong> m’avoir fait découvrir Bucarest, Nicolas ESTIME <strong>pour</strong> sa bonne humeur,Céline FUSTIER <strong>pour</strong> la séance de Happy-Feet à Manchester, Raluca IONESCU <strong>pour</strong> seshistoires de matou, Jean-Sébastien KROLL RABOTIN <strong>pour</strong> ses discussions « libres », EmelineLOBRY <strong>pour</strong> porter des Doc’, Tanya MATOVA <strong>pour</strong> ses fol<strong>le</strong>s expressions, YaocihualtMEDINA-GONZALEZ <strong>pour</strong> ses crevettes rouges et vertes, Romain RICHARD <strong>pour</strong> sesblagues, Matthieu ROUDET <strong>pour</strong> ses conseils sur <strong>le</strong>s bonzaïs, Laurence SOUSSAN <strong>pour</strong> sareconnaissance, et enfin Youen VITRY <strong>pour</strong> être et rester lui-même en toutes circonstances. Jeremercie toutes ces personnes <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s bons moments que l’on a passés ensemb<strong>le</strong>, aulaboratoire, à la cantine ou en congrès, et je remercie plus généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s gens qui disent« bonjour » lorsqu’on <strong>le</strong>s croise dans <strong>le</strong>s couloirs.Je souhaite éga<strong>le</strong>ment remercier Zakaria MANA et Douglas BLAKE <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur participation àces travaux en tant que stagiaires.Enfin, je souhaite remercier mes proches, ma famil<strong>le</strong>, mes amis. Je voudrais remercier monhomme, qui m’a particulièrement soutenue et encouragée ces dernières années. Je remercieéga<strong>le</strong>ment Léopold et Gary, qui enso<strong>le</strong>il<strong>le</strong>nt mon quotidien. Je remercie aussi tous ces groupesde musique punk-ska-jazz-manouche-é<strong>le</strong>ctro-dub-reggae-rap-psychédélique sans <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>sjournées de manips auraient été bien plus longues encore...Merci à tous.10


Tab<strong>le</strong> des matièresINTRODUCTION GENERALE .........................................................................................................17CHAPITRE 1 : LES COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS ............................................. 1-21I. DEFINITIONS ............................................................................................................................... 1-22II. SOURCES D’EMISSIONS ET IMPACTS DES COV ........................................................... 1-23II.1. PROVENANCE DES COV PRESENTS DANS L’ATMOSPHERE .................................................... 1-24II.1.a. Sources naturel<strong>le</strong>s .............................................................................................................. 1-24II.1.b. Sources anthropiques ......................................................................................................... 1-24II.2. RISQUES ET EFFETS DUS AUX COV .......................................................................................... 1-27II.2.a. Impacts sur l’homme .......................................................................................................... 1-28II.2.b. Impacts environnementaux ............................................................................................... 1-28III. PROCEDES POUR LE TRAITEMENT DE L’AIR ............................................................... 1-31III.1. REGLEMENTATION SUR LES EMISSIONS ................................................................................. 1-31III.2. CRITERES DE CHOIX D’UNE TECHNIQUE ................................................................................ 1-32III.3. PROCEDES RECUPERATIFS ...................................................................................................... 1-34III.3.a. Adsorption ........................................................................................................................ 1-34III.3.b. Condensation .................................................................................................................... 1-35III.3.c. Procédés membranaires ..................................................................................................... 1-36III.3.d. Absorption ........................................................................................................................ 1-36III.4. PROCEDES DESTRUCTIFS ......................................................................................................... 1-37III.4.a. Oxydation thermique ........................................................................................................ 1-37III.4.b. Oxydation <strong>catalytique</strong> ...................................................................................................... 1-40III.4.c. Traitements biologiques .................................................................................................... 1-42III.4.d. Autres procédés destructifs .............................................................................................. 1-4411


I.2. PRODUITS FORMES LORS DE L’OXYDATION DES COV ETUDIES ............................................ 4-149I.2.a. Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> ..................................................................................................... 4-150I.2.b. Cas de l’acétone ................................................................................................................. 4-151I.2.c. Cas du 1,4-dioxane ............................................................................................................ 4-153I.2.d. Cas de l’éthanol ................................................................................................................. 4-154I.2.e. Cas du n-hexane ................................................................................................................ 4-156I.2.f. Cas de l’isopropanol ........................................................................................................... 4-157I.2.g. Cas de la méthyléthylcétone .............................................................................................. 4-159I.2.h. Cas du 1-propanol ............................................................................................................. 4-160I.2.i. Cas du toluène .................................................................................................................... 4-162I.2.j. Bilan sur <strong>le</strong>s produits de l’oxydation <strong>catalytique</strong> ............................................................... 4-163I.3. ETUDE DE MELANGES DE COV ............................................................................................... 4-166I.3.a. Mélange binaire d’alcools .................................................................................................. 4-166I.3.b. Mélange binaire de COV ayant des fonctions chimiques différentes ................................ 4-168I.3.c. Mélange comp<strong>le</strong>xe ............................................................................................................. 4-172I.3.d. Bilan sur l’oxydation de mélanges de COV ...................................................................... 4-175I.4. CONCLUSION ........................................................................................................................... 4-175II. ETUDE DE L’OXYDATION CATALYTIQUE DE L’ACETATE D’ETHYLE ................. 4-176II.1. INFLUENCE DE LA CONCENTRATION .................................................................................... 4-176II.2. INFLUENCE DU DEBIT ............................................................................................................. 4-180II.3. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE ......................................................................................... 4-184II.4. INFLUENCE DU TEMPS DE SEJOUR ......................................................................................... 4-185II.5. ETUDE DE LA DUREE DE VIE DU CATALYSEUR ...................................................................... 4-187II.6. CONCLUSION ......................................................................................................................... 4-189III. ETUDE DE LA PERTE DE CHARGE DANS LE MICROREACTEUR .......................... 4-190III.1.INFLUENCE DE LA PRESENCE DU CATALYSEUR .................................................................... 4-190III.2. INFLUENCE DE LA PRESENCE D’UN COV ............................................................................ 4-191III.2.a. Nature et concentration du COV ................................................................................... 4-191III.2.b. Viscosité de l’effluent ...................................................................................................... 4-192III.2.c. Masse volumique de l’effluent ........................................................................................ 4-195III.3. CALCUL THEORIQUE DES PERTES DE CHARGE .................................................................... 4-197III.3.a. Pertes de charge dans <strong>le</strong>s canalisations ........................................................................... 4-197III.3.b. Pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur ......................................................... 4-199III.3.c. Perte de charge dans <strong>le</strong>s microcanaux ............................................................................. 4-203III.3.d. Pertes de charge tota<strong>le</strong>s ................................................................................................... 4-205III.4. INFLUENCE DE LA TEMPERATURE ET DU DEBIT DE L’EFFLUENT ......................................... 4-207III.4.a. Comparaison des résultats expérimentaux et théoriques ................................................ 4-207III.4.b. Effet de raréfaction .......................................................................................................... 4-210III.5. CONCLUSION ........................................................................................................................ 4-213CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE ....................................................................... 4-21414


CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .......................................................................215REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...........................................................................................219LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................233LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................241ANNEXES ............................................................................................................................................245COMMUNICATIONS ......................................................................................................................29115


Introduction généra<strong>le</strong>La pollution de l’air engendre de nombreuses conséquences au niveau environnemental, tel<strong>le</strong>sque l’acidification des eaux (cours d’eau et océans) ainsi que des sols et de l’atmosphère,l’eutrophisation des lacs et des rivières, l’appauvrissement de la couche d’ozone,l’accroissement de l’effet de serre ou encore la pollution photochimique. L’impact s’effectueainsi en grande partie sur <strong>le</strong> climat de notre planète. Divers polluants existent, notamment <strong>le</strong>soxydes d’azote et de soufre, <strong>le</strong>s métaux lourds, <strong>le</strong>s dioxines et <strong>le</strong>s furannes, <strong>le</strong>s particu<strong>le</strong>s ensuspension ou encore <strong>le</strong>s composés organiques persistants ou volatils. Chaque type de polluantengendre un effet différent sur l’environnement.Parmi <strong>le</strong>s divers polluants, <strong>le</strong>s composés organiques volatils sont des substances chimiqueslargement utilisées dans l’industrie, et <strong>le</strong>ur impact ne se fait pas qu’au niveau environnementalpuisque ce sont généra<strong>le</strong>ment des composés toxiques et néfastes <strong>pour</strong> l’homme. Du fait de <strong>le</strong>urvolatilité, <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs manipulant ce type de composés peuvent être amenés à en respirer<strong>le</strong>s vapeurs, ce qui peut constituer un réel problème de santé publique.Depuis <strong>le</strong>s années 1980, plusieurs rég<strong>le</strong>mentations ont été mises en place et divers procédés de<strong>traitement</strong> de l’air ont été développés afin de limiter <strong>le</strong>s émissions atmosphériques de cescomposés ainsi que l’exposition des travail<strong>le</strong>urs à <strong>le</strong>urs vapeurs. La substitution des composésorganiques volatils par d’autres composés a permis de réduire <strong>le</strong>s émissions dans un certainnombre de secteurs, mais el<strong>le</strong> n’est pas toujours envisageab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> des raisons technicoéconomiques; de plus, la substitution est souvent partiel<strong>le</strong> lorsqu’el<strong>le</strong> est possib<strong>le</strong>. Il est doncnécessaire de continuer à proposer aux industriels des solutions innovantes de <strong>traitement</strong>adaptées à ces nouvel<strong>le</strong>s émissions, généra<strong>le</strong>ment moins concentrées, car <strong>le</strong>s <strong>traitement</strong>s actuelsne sont pas toujours adaptés à ces effluents. En outre, un <strong>traitement</strong> à la source est possib<strong>le</strong><strong>pour</strong> éviter l’inhalation des composés organiques volatils lors de <strong>le</strong>ur utilisation ; il consiste àaspirer l’air d’un espace confiné afin de <strong>le</strong> canaliser et <strong>le</strong> traiter <strong>pour</strong> éviter la dispersion descomposés. Les cabines de peinture constituent un exemp<strong>le</strong> courant de <strong>traitement</strong> à la source,17


généra<strong>le</strong>ment couplé à un équipement de protection individuel<strong>le</strong> qui sert principa<strong>le</strong>ment àpallier à des expositions résiduel<strong>le</strong>s.Depuis quelques dizaines d’années, <strong>le</strong> développement des microtechnologies a permis demettre en évidence <strong>le</strong>s avantages liés à la miniaturisation, en particulier dans <strong>le</strong> domaine del’informatique mais éga<strong>le</strong>ment au niveau des procédés chimiques. En effet, des appareilsmicrostructurés ont été utilisés avec succès <strong>pour</strong> effectuer des opérations unitaires ou desréactions chimiques, et la recherche concernant ce type d’équipements ne cesse de progresser.En collaboration avec <strong>le</strong> Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes, <strong>le</strong> Laboratoirede Génie Chimique a alors développé un microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> à lasource de composés organiques volatils [Rachedi et al., 2009]. Du fait de ses capacités (en termede débit) et de son faib<strong>le</strong> encombrement, c’est un procédé adapté au <strong>traitement</strong> d’effluents quine peuvent pas être dégradés par <strong>le</strong>s procédés conventionnels qui sont coûteux, volumineux etadaptés à de grosses capacités. Il entre ainsi dans un domaine encore peu exploité, qui concernenon seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> à la source mais éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’effluents des petites etmoyennes industries qui rejettent actuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs effluents dans l’atmosphère car <strong>le</strong>srég<strong>le</strong>mentations comme <strong>le</strong>s procédés actuels concernent surtout <strong>le</strong>s industries dont <strong>le</strong>sproductions sont <strong>le</strong>s plus importantes.Le microréacteur <strong>catalytique</strong> développé ayant montré de bonnes performances <strong>pour</strong>l’oxydation d’effluents contenant de l’acétone ou de la méthyléthylcétone *Rachedi et al., 2009],<strong>le</strong> but de cette étude est de montrer <strong>le</strong>s capacités du microréacteur <strong>catalytique</strong> à oxyder deseffluents contenant divers composés organiques volatils représentatifs des polluantsindustriels, qu’ils soient seuls ou en mélange dans l’air.Neuf composés organiques volatils ont ainsi été étudiés : l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, l’acétone, <strong>le</strong> 1,4-dioxane, l’éthanol, <strong>le</strong> n-hexane, l’isopropanol, la méthyléthylcétone, <strong>le</strong> 1-propanol et <strong>le</strong> toluène.Par ail<strong>le</strong>urs, l’oxydation <strong>catalytique</strong> de trois mélanges de composés a été étudiée : un mélangebinaire équimolaire (éthanol/1-propanol), un mélange binaire avec différents rapports deconcentration (1-propanol/acétate d’éthy<strong>le</strong>), ainsi qu’un mélange plus comp<strong>le</strong>xe comprenantl’ensemb<strong>le</strong> des composés précités avec des concentrations variab<strong>le</strong>s. Par ail<strong>le</strong>urs, l’influence desconditions opératoires sur <strong>le</strong>s performances a éga<strong>le</strong>ment été étudiée afin de déterminer <strong>le</strong> rô<strong>le</strong>de la température d’utilisation du microréacteur, de la concentration du composé dansl’effluent ou encore du débit traité. L’ensemb<strong>le</strong> des résultats a été comparé avec ceux issus d’unmicroréacteur ne contenant pas de catalyseur, afin de mettre en évidence l’apport du platinepar rapport à une oxydation purement thermique. La perte de charge de l’effluent pouvant êtreune des limites des procédés <strong>catalytique</strong>s actuels, une étude de cel<strong>le</strong>-ci au sein dumicroréacteur a éga<strong>le</strong>ment été menée, en considérant éga<strong>le</strong>ment l’influence des paramètresopératoires.Ce manuscrit comprend quatre parties principa<strong>le</strong>s. Le premier chapitre présente <strong>le</strong>s composésorganiques volatils de manière généra<strong>le</strong>, en indiquant la provenance des émissions ainsi que<strong>le</strong>s différents impacts environnementaux et humains qu’ils engendrent. Les différents procédés18


actuels de <strong>traitement</strong> sont présentés, et <strong>le</strong> principe ainsi que <strong>le</strong>s performances de l’oxydation<strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> ce type de composés sont ensuite étudiés plus en détail.Le deuxième chapitre concerne <strong>le</strong>s réacteurs microstructurés, <strong>le</strong>urs avantages sont indiqués demême que <strong>le</strong>s différentes technologies envisageab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur fabrication. Quelquesapplications aux réactions d’oxydation des composés organiques volatils, qu’el<strong>le</strong>s soientménagées ou tota<strong>le</strong>s, sont ensuite présentées.Le troisième chapitre traite de la conception du microréacteur <strong>catalytique</strong> ainsi que dudispositif expérimental utilisé. Le domaine d’étude ainsi que <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> expérimental et l’outilanalytique (chromatographie en phase gazeuse) sont éga<strong>le</strong>ment présentés.L’ensemb<strong>le</strong> des résultats expérimentaux est fina<strong>le</strong>ment proposé dans <strong>le</strong> quatrième chapitre. Lesperformances du microréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation des composés organiques volatils sont toutd’abord exposées. Puis l’influence des paramètres opératoires sur l’oxydation de l’acétated’éthy<strong>le</strong> est détaillée. Pour finir, la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur est étudiée.19


Chapitre 1 :Les composés organiques volatilsLes Composés Organiques Volatils (COV) sont fréquemment utilisés <strong>pour</strong> de nombreusesapplications industriel<strong>le</strong>s, principa<strong>le</strong>ment parce qu’ils s’évaporent faci<strong>le</strong>ment dans <strong>le</strong>sconditions ambiantes et parce qu’ils présentent éga<strong>le</strong>ment des propriétés de solvatation. Du faitde <strong>le</strong>ur volatilité, ils sont présents dans l’air respiré par <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs puis dans l’atmosphèreterrestre, pouvant créer alors des dommages humains et écologiques. Effectivement, cescomposés sont généra<strong>le</strong>ment toxiques <strong>pour</strong> l’homme, et ils engendrent un dérèg<strong>le</strong>mentclimatique lié principa<strong>le</strong>ment à une production d’ozone dans la basse atmosphère. Leur impactest ainsi considérab<strong>le</strong>, c’est <strong>pour</strong>quoi une législation nationa<strong>le</strong> et internationa<strong>le</strong> a vu <strong>le</strong> jourdans <strong>le</strong>s années 1970. El<strong>le</strong> encourage notamment <strong>le</strong>s industriels à limiter <strong>le</strong>urs émissions deCOV. Pour cela, plusieurs possibilités sont envisageab<strong>le</strong>s : limiter l’utilisation de ces composésen <strong>le</strong>s remplaçant par d’autres moins nocifs, traiter <strong>le</strong>s émissions à la source afin de protéger <strong>le</strong>stravail<strong>le</strong>urs qui sont à <strong>le</strong>ur contact direct, ou encore dégrader <strong>le</strong>s effluents industriels <strong>pour</strong>éviter <strong>le</strong>s rejets à l’atmosphère. Alors que des efforts sont fournis au niveau industriel afin delimiter <strong>le</strong>ur utilisation en <strong>le</strong>s remplaçant par d’autres composés moins nocifs, cela n’est<strong>pour</strong>tant pas toujours possib<strong>le</strong>. De nos jours, l’oxydation thermique est <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> destructif<strong>le</strong> plus couramment utilisé <strong>pour</strong> la dégradation des COV : l’utilisation d’un catalyseur, bienque permettant d’obtenir un gain énergétique par rapport à une dégradation thermique, estpeu mise en œuvre en France.Après avoir présenté <strong>le</strong>s caractéristiques des COV, <strong>le</strong>s sources d’émission de ces composés sontexposées. El<strong>le</strong>s sont d’ordre anthropique, mais certains de ces composés sont éga<strong>le</strong>mentproduits naturel<strong>le</strong>ment. Leurs impacts sont alors expliqués, <strong>le</strong>s COV étant responsab<strong>le</strong>s dedivers troub<strong>le</strong>s de la santé humaine ainsi que de perturbations à l’échel<strong>le</strong> planétaire. Les divers1-21


procédés actuels de <strong>traitement</strong> sont ensuite décrits, qu’ils soient récupératifs ou destructifs.Enfin, <strong>le</strong> procédé d’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV est présenté plus en détail, en étudiant toutd’abord son principe puis <strong>le</strong>s performances offertes par un catalyseur à base de platine.I. DéfinitionsUn COV est une substance organique qui contient au moins un élément carbone, auquel sontliés d’autres atomes tels que l’hydrogène, l’oxygène, <strong>le</strong> soufre, l’azote, <strong>le</strong> phosphore ou encoredes halogènes comme <strong>le</strong> chlore ou <strong>le</strong> fluor. Ces composés sont liquides dans <strong>le</strong>s conditionsnorma<strong>le</strong>s, mais très volatils. Ils peuvent être d’origine naturel<strong>le</strong> ou humaine, et sontgénéra<strong>le</strong>ment utilisés en tant que solvants et/ou réactifs.Selon un arrêté national datant du 2 février 1998, un COV est défini comme « tout composéorganique, à l’exclusion du méthane, ayant une pression de vapeur de 0,01 kPa ou plus à unetempérature de 293,15 Kelvin ou ayant une volatilité correspondante dans des conditionsd’utilisation particulières ». Les conditions d’utilisation particulières correspondenthabituel<strong>le</strong>ment aux conditions de fonctionnement de l’installation.La notion de COV est éga<strong>le</strong>ment définie comme regroupant l’ensemb<strong>le</strong> des hydrocarburesd’origine humaine, autre que <strong>le</strong> méthane, capab<strong>le</strong>s de produire des polluants photochimiquesen réagissant dans l’atmosphère, en présence d’oxydes d’azote et de lumière solaire (partieII.2.b de ce chapitre). [Moretti et Mukhopadhyay, 1993] [Le Cloirec, 1998] [Le Cloirec, 2008]Un critère supplémentaire a été proposé par [Moretti et Mukhopadhyay, 1993] ; il est basé surla durée de vie des COV dans <strong>le</strong> milieu naturel (c'est-à-dire <strong>le</strong> temps nécessaire à <strong>le</strong>urdégradation naturel<strong>le</strong>) ainsi que sur <strong>le</strong>ur réactivité lors de réactions photochimiquessusceptib<strong>le</strong>s d’intervenir dans l’atmosphère.Il existe ainsi différentes définitions d’un COV, certaines sont équiva<strong>le</strong>ntes alors que d’autres secomplètent. Il y a néanmoins des cas particuliers où, bien qu’une substance corresponde à cetteclassification soit par sa composition soit par ses propriétés physico-chimiques, el<strong>le</strong> n’estcependant pas considérée comme étant un COV. Effectivement, <strong>le</strong>s propriétés de certainscomposés ou famil<strong>le</strong>s de composés font parfois que ces substances-là ne sont fina<strong>le</strong>ment pasconsidérées comme étant des COV, bien qu’el<strong>le</strong>s puissent être admises comme tels par rapportà <strong>le</strong>ur structure chimique. Le Tab<strong>le</strong>au 1.1 indique <strong>le</strong>s raisons <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s certains composésn’appartiennent pas à la famil<strong>le</strong> des COV. Le méthane est exclu du classement en COV, c’est<strong>pour</strong>quoi on considère généra<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s COV non méthaniques, ou encore <strong>le</strong>s hydrocarburesnon méthaniques. [ADEME, 1997] [Le Cloirec, 1998]Il existe donc certaines ambiguïtés concernant la définition d’un COV, car <strong>le</strong> terme génériquede COV ne repose pas sur des critères scientifiques clairement établis. Mis à part la structurechimique, <strong>le</strong>s aspects physico-chimiques sont ceux qui sont principa<strong>le</strong>ment pris en compte<strong>pour</strong> définir <strong>le</strong>s COV, notamment la notion de pression de vapeur saturante et <strong>le</strong> critère devolatilité.1-22


Tab<strong>le</strong>au 1.1 : composés exclus du classement en COVcomposé organiqueraison <strong>pour</strong> laquel<strong>le</strong> ce n’est pas un COVoxydes de carbone (CO et CO2)carbonates métalliques et d’ammonium, acidescarboniques et la plupart des carbures *chlorofluorocarbures (CFC)hydrofluorocarbures (HFC)méthane (CH4)<strong>gazeux</strong> dans <strong>le</strong>s conditions standardsvolatilité très faib<strong>le</strong>impacts différents sur l’environnementmalgré <strong>le</strong>ur volatilité et <strong>le</strong>ur impact très fort en termes deréchauffement climatique, ces composés ne sont pas encoreconsidérés comme des COVprovient d’autres sources (agrico<strong>le</strong> et naturel<strong>le</strong>) donccomptabilisé de manière spécifique* Tous <strong>le</strong>s carbures ne sont pas exclus des COV : en effet, <strong>le</strong>s hydrocarbures et <strong>le</strong>s carbures halogénés(trichloroéthylène, perchloroéthylène, dichlorométhane, …) sont considérés comme étant des COV.En conclusion, la Figure 1.1 représente schématiquement <strong>le</strong>s différentes dénominations desCOV. El<strong>le</strong> met en évidence que la notion de COV est relative, et qu’il appartient à chacun dedéfinir <strong>le</strong>s composés qui seront pris en compte ou non dans la classification employée.Figure 1.1 : approche schématique de la définition d’un COV, d’après [Le Cloirec, 1998]Quel<strong>le</strong> que soit <strong>le</strong>ur définition, ces composés peuvent être émis dans l’atmosphère, et <strong>le</strong>urprésence engendre des effets néfastes <strong>pour</strong> l’homme mais aussi <strong>pour</strong> l’environnement. Lessources d’émission des COV sont ainsi présentées dans la partie suivante, de même que <strong>le</strong>urimpact sur l’homme et l’environnement.II. Sources d’émissions et impacts des COVLes COV présents dans l’atmosphère proviennent de différentes sources, cel<strong>le</strong>s-ci pouvant êtrenaturel<strong>le</strong>s ou résulter de l’activité humaine, el<strong>le</strong>s sont détaillées dans cette partie. Les effets surl’homme ainsi que <strong>le</strong>s différents impacts environnementaux sont éga<strong>le</strong>ment présentés.1-23


II.1. Provenance des COV présents dans l’atmosphèreAvant de considérer des va<strong>le</strong>urs chiffrées sur <strong>le</strong>s émissions de COV non méthaniques dansl’atmosphère, fournies par <strong>le</strong> Centre Interprofessionnel Technique d’Etudes de la Pollution del’Air (CITEPA), il faut souligner que l’incertitude concernant ces va<strong>le</strong>urs est é<strong>le</strong>vée (46 %).Effectivement, <strong>le</strong>s émissions de ce type de produits sont largement dépendantes des conditionsopératoires dans <strong>le</strong> cas des émissions anthropiques, et diffici<strong>le</strong>s à chiffrer dans <strong>le</strong> cas dessources naturel<strong>le</strong>s. De plus, la présence de ces substances dans l’atmosphère est éga<strong>le</strong>ment liéeà une pollution transfrontalière, due à la diffusion atmosphérique. Il faut ainsi prendre uncertain recul par rapport aux chiffres qui sont indiqués ci-dessous. Toutes <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs donnéesdans cette partie sont issues d’un rapport d’inventaire national *CITEPA, 2011], et se rapportentuniquement au territoire français métropolitain.II.1.a. Sources naturel<strong>le</strong>sCes émissions sont encore mal connues car diffici<strong>le</strong>s à chiffrer, mais el<strong>le</strong>s sont principa<strong>le</strong>mentde type hydrocarbures non méthaniques. Même s’il existe plus de 400 composés différentsrejetés, <strong>le</strong>s principaux sont des terpènes, provenant des conifères, et de l’isoprène issu desarbres à feuil<strong>le</strong>s caduques, type chêne ou hêtre ; d’autres composés de type aldéhydes ouencore acides organiques sont éga<strong>le</strong>ment émis naturel<strong>le</strong>ment dans l’atmosphère.Une autre source naturel<strong>le</strong> est la combustion de la biomasse, qui produit de grandes quantitésd’hydrocarbures et d’oxydes d’azote lors de feux de forêts ou de savane. Enfin, certaines zonesgéologiques peuvent être considérées comme étant des sources naturel<strong>le</strong>s de COV, puisque <strong>le</strong>smines de charbon ou d’autres sous-sols renferment parfois des gaz naturels ou des hui<strong>le</strong>s depétro<strong>le</strong>. [ADEME, 1997] [Le Cloirec, 1998] [Popescu et al., 1998]Les sources naturel<strong>le</strong>s de COV représentent ainsi à l'échel<strong>le</strong> planétaire environ 90 % des rejetsnon méthaniques mais, dans <strong>le</strong>s régions industrialisées, à cause de la part importante desémissions anthropiques, ces sources deviennent minoritaires. En 2009, <strong>le</strong>s émissions de COVdes sources biotiques de l’agriculture et des forêts représentaient environ 66 % des émissionstota<strong>le</strong>s nationa<strong>le</strong>s.II.1.b. Sources anthropiquesLes études sur <strong>le</strong>s rejets atmosphériques de COV non méthaniques ont débuté en France en1988. Les émissions ont été diminuées de 67 % entre cette date et 2009. La va<strong>le</strong>ur minima<strong>le</strong> a étéatteinte en 2009 avec 878 kt de rejets, alors que la va<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> mesurée était de 2793 kt en1991. Les sources d’émissions de COV sont nombreuses. La Figure 1.2 indique la part dechacune dans <strong>le</strong>s émissions nationa<strong>le</strong>s pendant l’année 2009, et <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.5 regroupe <strong>le</strong>squantités de COV rejetées en France <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différents secteurs d’activités, entre 1988 et 2009.Les émissions dues aux transports maritimes et aériens internationaux sont comptabilisées àpart, el<strong>le</strong>s s’élèvent à 9 kt en 2009.1-24


Figure 1.2 : répartition des sources d’émission de COV en 2009, d’après [CITEPA, 2011]Tab<strong>le</strong>au 1.2 : rejets de COV selon <strong>le</strong>s secteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s années 1988 et 2009, d’après [CITEPA, 2011]1988 2009 évolutiontransformation de l’énergie 208 kt 4 ème 41 kt 4 ème - 80 %industrie manufacturière 593 kt 3 ème 323 kt 1 er - 46 %résidentiel / tertiaire 642 kt 2 ème 307 kt 2 ème - 52 %agriculture / sylviculture 51 kt 5 ème 35 kt 5 ème - 31 %transport routier 1104 kt 1 er 101 kt 3 ème - 91 %autres transports 33 kt 6 ème 29 kt 6 ème - 12 %total 2632 kt 878 kt - 67 %En 2009, <strong>le</strong> secteur résidentiel/tertiaire (utilisation de solvants à usage domestique et dans <strong>le</strong>bâtiment, combustion de la biomasse) ainsi que l’industrie manufacturière (utilisation depeintures et de solvants) étaient <strong>le</strong>s premiers secteurs concernés par <strong>le</strong>s émissions de COV,représentant 72 % des émissions nationa<strong>le</strong>s. Par ail<strong>le</strong>urs, la répartition sur <strong>le</strong>s émissions aévolué depuis 1988 concernant <strong>le</strong>s trois premiers secteurs émetteurs de COV. Le secteur destransports routiers ayant diminué <strong>le</strong>s rejets de plus de 91 % (pots <strong>catalytique</strong>s de plus en plusperformants et part croissante de véhicu<strong>le</strong>s diesel) passant de la première à la troisièmeposition. La baisse des émissions dans <strong>le</strong>s autres secteurs est due aux progrès dans <strong>le</strong> stockagedes hydrocarbures (transformation de l’énergie), aux progrès accomplis <strong>pour</strong> la combustion dela biomasse et au remplacement des solvants par d’autres produits (résidentiel/tertiaire), maisaussi à la réduction des émissions à la source ainsi qu’à la mise en œuvre de techniques deréduction des quantités utilisées (industrie manufacturière).Afin de choisir <strong>le</strong>s COV qui vont être considérés dans cette étude, <strong>le</strong>s solvants <strong>le</strong>s plusfréquemment utilisés dans différents secteurs industriels ont été pris en compte. Les secteursconcernés sont listés ci-après, et <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.3 indique <strong>le</strong>s composés utilisés dans plus de deuxde ces secteurs industriels.1-25


- a : chimie fine et pharmaceutique [ADEME, 2004-a]- b : industrie aromatique [ADEME, 2005-a]- c : matériaux composites à base de résinespolyesters ou de fibres de renforcement(fibre de verre, de carbone, aramide


Tab<strong>le</strong>au 1.3 : solvants usuels dans <strong>le</strong>s différents secteurs d’activitéa b c d e f g h i j k lsolvants oxygénéshydrocarburesacétate d'éthy<strong>le</strong> X X X X Xacétate de buty<strong>le</strong> x xacétone X X X X X X Xméthyléthylcétone X X X X Xéthanol X X X X X Xisopropanol X X X X1-propanol X X1-butanol x x x1.4-dioxane X X Xn-hexane X X X X X Xcyclohexane x x xwhite spirit x x xtoluène X X X X X X X Xxylène X X X Xsolvantazotésolvantshalogénésdiméthylformamide x x x1,2-dichloroéthane x x xdichlorométhane x x x x x xtrichloréthylène x x xchlorure de méthylène x x x x xperchloréthylène x x xLes COV choisis <strong>pour</strong> l’étude représentent une part importante des rejets anthropiquespuisqu’ils sont fréquemment utilisés dans divers secteurs industriels. En rapportant la quantitéémise de COV au nombre d’habitants, <strong>le</strong>s chiffres suivants sont obtenus <strong>pour</strong> la Francemétropolitaine : 48 kg par habitant en 1990 et 15 kg par habitant en 2008, soit près de 70 % debaisse. Cela s’explique par <strong>le</strong> fait qu’en France depuis <strong>le</strong>s années 1990, beaucoup d’efforts deréduction des émissions <strong>pour</strong> certains polluants ont été mis en place ; ils ont fina<strong>le</strong>ment porté<strong>le</strong>urs fruits puisqu’une évolution à la baisse de cet indicateur est bien observée. Cependant,malgré la diminution des émissions de COV, l’activité humaine constitue néanmoins une partimportante des rejets (44 % en 2009). Les risques liés à <strong>le</strong>ur présence dans l’atmosphère ne sontdonc pas négligeab<strong>le</strong>s, puisque de nombreux travail<strong>le</strong>urs y sont exposés. De plus, la présencede COV dans l’atmosphère a une répercussion environnementa<strong>le</strong> importante. Les divers effetsengendrés par <strong>le</strong>s COV sont présentés dans la partie suivante.II.2. Risques et effets dus aux COVLes COV sont souvent utilisés en tant que solvants <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur capacité à s’évaporer faci<strong>le</strong>mentaprès utilisation ; ces composés ont une durée de vie dans l’atmosphère comprise entre 0,5 et60 jours [Elichegaray, 2006]. La pollution engendrée par <strong>le</strong>s COV peut ainsi être immédiate et1-27


loca<strong>le</strong> (effets directs sur l’homme) mais aussi permanente et régiona<strong>le</strong>, avec des répercutionssouvent planétaires (effets indirects sur l’environnement).II.2.a. Impacts sur l’hommePour l’homme, <strong>le</strong>s dangers associés à l’exposition aux COV sont multip<strong>le</strong>s. Les solvantsprésentent, à des degrés divers, des risques d’irritation de la peau et des muqueuses (yeux ouorganes respiratoires) ; ils peuvent éga<strong>le</strong>ment être dépresseurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong> système nerveux centra<strong>le</strong>t engendrer des troub<strong>le</strong>s cardiaques, digestifs, rénaux ou hépatiques, des maux de tête etautres. Ces effets, qui sont communs à toutes <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s de solvants, s’expliquent par <strong>le</strong>urlipophilie (affinité chimique avec <strong>le</strong>s lipides dont l’homme est en partie constitué).Certaines substances présentent par ail<strong>le</strong>urs des risques de développement de maladies gravesqui touchent par exemp<strong>le</strong> <strong>le</strong>s tissus ou <strong>le</strong>s gènes :- cancérogenèse : transformation d'un tissu physiologique normal en tissu cancéreux- tératogenèse : production et développement de malformations congénita<strong>le</strong>s- mutagenèse : formation d’une mutation provoquée par un agent extérieur- myélogenèse : création d’interconnections neurona<strong>le</strong>s par action sur la moel<strong>le</strong> osseuseDes études épidémiologiques effectuées en France ont montré que la pollution de l’air (liée nonseu<strong>le</strong>ment aux COV mais à tous <strong>le</strong>s autres polluants atmosphériques existants) est une caused’augmentation des maladies chroniques et de la mortalité. Des effets à court terme sontobservés, même à de très faib<strong>le</strong>s niveaux de pollution, notamment de nombreuses pathologiesrespiratoires.Enfin, la plupart des solvants sont à l’origine de nuisances olfactives. Même si, lors d’uneexposition, <strong>le</strong>ur concentration est inférieure à la norme autorisée, <strong>le</strong>s COV peuvent néanmoinsreprésenter une source de gêne plus ou moins importante. Les risques spécifiques liés àl’utilisation des COV considérés dans cette étude sont présentés dans l’Annexe 1. [Ademe,1997] [Le Coirec, 1998] [Soltys, 1998] [Le Cloirec, 2004]II.2.b. Impacts environnementauxQu’ils soient sous forme liquide ou gazeuse, la présence de COV dans l’environnement serépercute à différents niveaux. Alors que <strong>le</strong>s vapeurs partent dans l’atmosphère, des quantitésnon évaporées (ou déversées accidentel<strong>le</strong>ment) peuvent polluer <strong>le</strong>s sols et <strong>le</strong>s eaux.Dans l’atmosphère, <strong>le</strong>s COV conduisent à la formation d’ozone par perturbation du cyc<strong>le</strong> deChapman (Figure 1.4), et la présence importante de ce composé dans l’atmosphère présente denombreux risques. Le cyc<strong>le</strong> photolytique des oxydes d’azote (cyc<strong>le</strong> de Chapman) existenaturel<strong>le</strong>ment au sein de l’atmosphère. Il est déc<strong>le</strong>nché par la photolyse de NO2 sous l’effet desrayonnements ultra-vio<strong>le</strong>ts (hν), générant du monoxyde d’azote NO et un radical oxygène O˙.En présence d’oxygène O2, <strong>le</strong> radical O˙ réagit <strong>pour</strong> former de l’ozone O3. L’ozone vafina<strong>le</strong>ment être consommé en réagissant avec NO <strong>pour</strong> former du NO2 et de l’O2 : <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> estbouclé.1-28


Figure 1.4 : représentation du cyc<strong>le</strong> de Chapman [Popescu et al., 1998]Ces réactions sont rapides et équilibrées. La production d’ozone dépend du rapport NO2/NO etde l’enso<strong>le</strong>il<strong>le</strong>ment ; el<strong>le</strong> est plutôt faib<strong>le</strong> habituel<strong>le</strong>ment puisque, selon <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong>, O3 estconsommé. Cependant, s’il y a la présence d’espèces radicalaires de type HO2˙ ou RO2˙ dansl’air, alors une perturbation du cyc<strong>le</strong> est observée. El<strong>le</strong> est représentée sur la Figure 1.5.Figure 1.5 : perturbation du cyc<strong>le</strong> de Chapman par l’action des COV [Popescu et al., 1998]En présence de COV, il y a transformation de NO en NO2 sans passer par la dernière réactionqui permet de bouc<strong>le</strong>r <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de Chapman, d’où une augmentation du rapport NO2/NO. Lesréactions alors mises en jeu se font entre NO et RO2˙, formant NO2 et RO˙. Dans ce cas, l’ozonen’est alors plus consommé puisque NO réagit avec <strong>le</strong>s radicaux en présence dans <strong>le</strong> milieu(RO2˙). Ces radicaux proviennent de processus très comp<strong>le</strong>xes liés à la dégradation dans l’air deCOV ou de CO, sous l’action d’un autre radical HO˙ formé à partir de l’ozone. Ce processus deperturbation du cyc<strong>le</strong> de Chapman engendre ainsi l’accumulation de l’ozone au sein de la basseatmosphère, éga<strong>le</strong>ment appelée troposphère. [Popescu et al., 1998] [Le Cloirec, 2004][Elichegaray, 2006]La perturbation du cyc<strong>le</strong> de Chapman conduit à une pollution photochimique. Cettemodification génère, sous l’effet du rayonnement solaire de courte longueur d’onde etparallè<strong>le</strong>ment à l’ozone, d’autres polluants acides ou oxydants de type acide nitrique,aldéhydes, peroxyacétylnitrates ou encore eau oxygénée. La présence d’oxydes d’azote ou de1-29


soufre accentue l’effet de la pollution photochimique, en facilitant <strong>le</strong>s transformationschimiques radicalaires mises en jeu. Ces produits augmentent <strong>le</strong>s conséquences d’une pollutioninitia<strong>le</strong> aux COV. L’accumulation de polluants photochimiques provoque ainsi l’apparitiond’un brouillard toxique, aussi appelé smog.Par ail<strong>le</strong>urs, l’effet de serre (Figure 1.6) peut être lié à la présence de COV dans l’atmosphère,car certains COV (de même que <strong>le</strong> dioxyde de carbone et <strong>le</strong> méthane, gaz à effet de serre ayantun Potentiel de Réchauffement Climatique très é<strong>le</strong>vé) absorbent <strong>le</strong> rayonnement infrarouge dessols, entraînant alors un réchauffement climatique. Les COV mis en cause <strong>pour</strong> ce type d’effetsont <strong>le</strong>s chlorofluorocarbures, <strong>le</strong>s halons (hydrocarbures halogénés bromés), <strong>le</strong> trichloréthane,<strong>le</strong> méthyl-chloroforme, <strong>le</strong> fréon, <strong>le</strong> perfluorométhane ou encore <strong>le</strong> tétrachlorure de carbone.Mais <strong>le</strong>s COV sont éga<strong>le</strong>ment responsab<strong>le</strong>s de l’effet de serre causé par la présence d’ozonephotochimique en basse atmosphère, évoquée précédemment.Figure 1.6 : représentation schématique de l’effet de serre, d’après [Novopress, 2010]Enfin, l’accumulation d’ozone dans l’environnement est beaucoup plus redoutab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>sconséquences directes d’une tel<strong>le</strong> pollution. En effet, <strong>le</strong>s risques liés à la présence d’ozone dansla troposphère - où il reste stab<strong>le</strong> durant quelques jours – ne sont pas uniquement d’ordreclimatique. D’une part, l’ozone provoque des effets indésirab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la santé humaine,puisqu’ils affectent de manière conséquente <strong>le</strong>s voies respiratoires. Lors de la canicu<strong>le</strong> de 2003en France, entre 300 et 400 personnes seraient décédées suite à un niveau trop é<strong>le</strong>vé deconcentration en ozone dans l’air [Elichegaray, 2006]. D’autre part, l’ozone engendre desdommages sur <strong>le</strong>s végétaux en perturbant l’activité photosynthétique des plantes, et diminuantainsi <strong>le</strong>ur croissance. Par conséquent, <strong>le</strong>s rendements des cultures se trouvent amoindris. Enfin,l’ozone provoque la dégradation de certains matériaux, principa<strong>le</strong>ment des matières plastiqueset du caoutchouc. Le vieillissement prématuré des surfaces peintes, laquées ou vernies estéga<strong>le</strong>ment fréquent <strong>pour</strong> de fortes concentrations en ozone dans l’air ambiant. *ADEME, 1997][Soltys, 1998] [Le Cloirec, 2004]Les risques <strong>pour</strong> l’homme liés à l’utilisation de COV sont donc à prendre en compte lors de lamanipulation de tels produits. La présence de COV <strong>gazeux</strong> dans l’atmosphère dégrade demanière importante la qualité de l’air, et provoque diverses perturbations climatiques. De1-30


nombreux procédés de <strong>traitement</strong> ont alors été mis au point afin de limiter <strong>le</strong>s émissions deCOV, <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s techniques étant présentées dans la partie suivante.III. Procédés <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> de l’airAvant la présentation des divers types de <strong>traitement</strong> actuel<strong>le</strong>ment utilisés en industrie <strong>pour</strong>limiter <strong>le</strong>s émissions de COV, la rég<strong>le</strong>mentation est indiquée. Les critères à prendre en comptelors du choix d’une technique de <strong>traitement</strong> sont ensuite détaillés, puis <strong>le</strong>s différents procédésutilisés sont présentés. Ils peuvent être regroupés selon <strong>le</strong>ur mode d’action :- procédés récupératifs : adsorption, condensation, procédés membranaires, absorption.- procédés destructifs : oxydations thermique et <strong>catalytique</strong>, <strong>traitement</strong>s biologiques.III.1. Rég<strong>le</strong>mentation sur <strong>le</strong>s émissionsCompte tenu de la pollution qu’engendrent <strong>le</strong>s émissions de COV, une rég<strong>le</strong>mentation a étémise en place au niveau national comme international. La législation sur l’environnement a vu<strong>le</strong> jour suite à la convention de Genève de 1979, qui reste à l’origine des actions internationa<strong>le</strong>seffectuées contre la pollution atmosphérique. Effectivement, un certain nombre de protoco<strong>le</strong>s etdirectives ont été mis en place au niveau européen et international, afin de limiter <strong>le</strong>s risques depollution. Au niveau national, de nombreux arrêtés découlant des lois internationa<strong>le</strong>s sontparus, de même que des décrets, des normes et des circulaires. Les textes rég<strong>le</strong>mentairesconcernant la pollution de l’air en matière de COV sont listés et brièvement détaillés dansl’Annexe 2.Tab<strong>le</strong>au 1.4 : va<strong>le</strong>urs limites d’exposition <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV étudiésVLCT (15 min max) VME (8h / jour) référenceacétate d'éthy<strong>le</strong> - 400 ppm - 1400 mg/m 3 [INRS, 2003-a]acétone 1000 ppm - 2420 mg/m 3 500 ppm - 1210 mg/m 3 [INRS, 2008-a]1,4-dioxane 40 ppm - 140 mg/m 3 10 ppm - 35 mg/m 3 [INRS, 2004]éthanol 5000 ppm - 9750 mg/m 3 1000 ppm - 1950 mg/m 3 [INRS, 1997]n-hexane - 20 ppm - 72 mg/m 3 [INRS, 2008-b]isopropanol 400 ppm - 980 mg/m 3 - [INRS, 2003-b]méthyléthylcétone 300 ppm - 900 mg/m 3 200 ppm - 600 mg/m 3 [INRS, 2003-c]1-propanol - 200 ppm - 500 mg/m 3 [INRS, 2010]toluène 100 ppm - 384 mg/m 3 50 ppm - 192 mg/m 3 [INRS, 2008-c]La rég<strong>le</strong>mentation sanitaire indique des concentrations de vapeurs de solvants à ne pasdépasser dans une atmosphère de travail (Tab<strong>le</strong>au 1.4). La Va<strong>le</strong>ur Limite d’exposition à CourtTerme (VLCT) correspond à la concentration moyenne maxima<strong>le</strong> à laquel<strong>le</strong> peut être exposé unopérateur pendant 15 minutes au maximum sans risques d’effets toxiques immédiats ou àcourt terme ; el<strong>le</strong> vise donc à prévenir <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs d’effets aigus. La Va<strong>le</strong>ur limite Moyenned’Exposition (VME) est la concentration maxima<strong>le</strong> admissib<strong>le</strong> pondérée <strong>pour</strong> 8 heures par jouret 40 heures par semaine ; el<strong>le</strong> vise ainsi à prévenir des effets à moyen ou à long terme d’uneexposition chronique aux vapeurs de solvants. Il faut noter que ces recommandations sont1-31


nationa<strong>le</strong>s, et peuvent varier d’un pays à l’autre. El<strong>le</strong>s diffèrent selon <strong>le</strong>s composés en rapportavec <strong>le</strong>ur dangerosité. [INRS, 2011]Dans <strong>le</strong> cas d’une Installation Classée <strong>pour</strong> la Protection de l’Environnement (ICPE) - <strong>le</strong>classement étant effectué selon la dangerosité des substances utilisées, des préparations, destechnologies, de la capacité des installations et du type d’activité, selon l’arrêté du 2 février1998 modifié - <strong>le</strong>s installations rejetant plus de 2 kg de COV par heure sont soumises à desVa<strong>le</strong>urs Limites d’Emissions (VLE) canalisées et diffusées. La VLE canalisée (VLEc) concerne<strong>le</strong>s gaz résiduaires contenant des COV et rejetés dans l’air par une cheminée ou par toute autrecanalisation ; la VLEc est fixée à 110 mg de carbone organique total (COT) par Nm 3 de gazrejeté. La VLE diffusée (VLEd) concerne toutes <strong>le</strong>s émissions de COV dans l’air, <strong>le</strong> sol et l’eau,qui n’ont pas lieu sous forme d’émissions canalisées ; <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas spécifique des COV, cettedéfinition couvre notamment <strong>le</strong>s émissions retardées dues aux solvants contenus dans <strong>le</strong>sproduits finis. La VLEd est fixée par arrêté préfectoral mais correspond généra<strong>le</strong>ment à 25 % dela quantité de solvant utilisée, si la consommation de solvants est supérieure à 5 tonnes par an<strong>pour</strong> l’ICPE considérée. *ADEME, 1997] [ADEME, 2003]Afin de se conformer à la législation, un Schéma de Maîtrise des Emissions (SME) peut êtreélaboré à partir d’un niveau d’émission de référence de l’ICPE correspondant au niveau atteintsi aucune mesure de réduction des COV n’était mise en œuvre. Il garantit que <strong>le</strong> flux totalannuel d’émission de COV de l’ICPE est strictement inférieur ou égal au flux qui serait atteintpar une application des VLEc et VLEd sur l’installation de référence ; il définit donc l’objectifde réduction par rapport à l’émission de référence, cet objectif étant appelé « émission cib<strong>le</strong> ».Un SME permet donc de réduire <strong>le</strong>s émissions de manière globa<strong>le</strong>, en se concentrant plusparticulièrement sur <strong>le</strong>s installations <strong>le</strong>s plus émissives et <strong>le</strong>s plus nocives <strong>pour</strong> <strong>le</strong> personnel. Ilse base sur la quantification des entrées et des sorties de solvants sur une ICPE, entraînant unobjectif de réduction des émissions et donc un plan d’action et de suivi des émissions.En accord avec l’arrêté du 2 février 1998 modifié, <strong>le</strong>s SME favorisent l’utilisation d’autrescomposés chimiques moins nocifs que <strong>le</strong>s COV, ce qui représente <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur moyen de réduireà la source <strong>le</strong>s quantités de COV mises en œuvre. Cependant, comme il n’est pas possib<strong>le</strong> surun plan technico-économique de remplacer à 100 % <strong>le</strong>s solvants organiques, <strong>le</strong>s industrielsdoivent avoir recours à des procédés de <strong>traitement</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong>urs émissions de COV. Ainsi, outrela substitution d’autres composés aux COV, des moyens d’action ont ainsi été mis en place afinde limiter <strong>le</strong>s émissions industriel<strong>le</strong>s de COV et de permettre l’application des diverses loisenvironnementa<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> sujet. La partie suivante indique <strong>le</strong>s différents critères à prendre encompte lors du choix d’une technique de <strong>traitement</strong> d’un effluent.III.2. Critères de choix d’une techniqueIl n’existe pas de procédé universel permettant de dépolluer un gaz de tous ses déchets. Ainsi,<strong>pour</strong> traiter un effluent de manière efficace, il faut connaître certaines de ses caractéristiques ;1-32


el<strong>le</strong>s peuvent être qualitatives ou quantitatives. Dans <strong>le</strong> cas d’une émission gazeuse à traiter, laconnaissance des paramètres suivants est nécessaire :- nature du polluant- débit de gaz à traiter (avec variations temporel<strong>le</strong>s)- concentrations minima<strong>le</strong>s, moyennes et maxima<strong>le</strong>s du polluant dans l’air- température- humidité- présence de poussières, de particu<strong>le</strong>s ou d’autres polluants- pression- sécurité : explosivité, corrosion,


poussières peuvent colmater <strong>le</strong>s canalisations et entraîner des pertes de charges, l’humiditéprésente dans l’effluent entre en compétition avec <strong>le</strong>s COV dans <strong>le</strong> processus d’élimination,entraînant une baisse importante des performances de la dépollution. Il est ainsi important detraiter un effluent dans de bonnes conditions, d’où l’utilisation de pré<strong>traitement</strong>s. Un post<strong>traitement</strong>va par contre être plutôt destiné à gérer <strong>le</strong>s sous-produits formés par <strong>le</strong> <strong>traitement</strong>.Dans <strong>le</strong> cas de <strong>traitement</strong> d’un effluent chargé en COV, <strong>le</strong>s <strong>traitement</strong>s complémentairesenvisageab<strong>le</strong>s sont présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.5. [Le Cloirec, 2004] [Le Cloirec, 2008]Tab<strong>le</strong>au 1.5 : exemp<strong>le</strong>s de pré- et post-<strong>traitement</strong>s éventuels des effluents chargés en COV,d’après [Le Cloirec, 2008]pré<strong>traitement</strong> éventuel <strong>traitement</strong> post-<strong>traitement</strong> éventueldilutionconcentrationpréchauffagedilutionpréchauffageélimination des particu<strong>le</strong>sdéshumidificationdépoussiéragerefroidissementélimination des particu<strong>le</strong>srefroidissementdéshumidificationélimination des particu<strong>le</strong>shumidificationrefroidissementélimination des particu<strong>le</strong>srefroidissementcorrection de pHoxydationthermiqueoxydation<strong>catalytique</strong>condensationabsorptionadsorptionbiofiltrationbiolavageair : fumée, composés soufrés etazotés, acidité,


solide, par fixation des molécu<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong>s parois de l’adsorbant sous l’action des forces de Vander Waals.L’adsorbant est généra<strong>le</strong>ment du charbon actif, qui est en fait du carbone microporeux dont laporosité peut varier entre 800 et 2000 m²/g selon sa forme : grains, feutres ou tissus.L’adsorbant peut éga<strong>le</strong>ment être composé de polymères, de gels de silice, d’argi<strong>le</strong>s, de résinesou encore de zéolithes.En général, ces procédés intègrent deux lits d’adsorbant, afin de pouvoir régénérer in situ l’undes lits pendant que l’autre est en activité. Il existe diverses manières de désorber <strong>le</strong>s matériauxadsorbants. La régénération est généra<strong>le</strong>ment thermique ; en effet, la désorption du lit peut sefaire par fluide caloporteur (liquide ou <strong>gazeux</strong>) ou encore par chauffage direct ou oxydant ; el<strong>le</strong>peut éga<strong>le</strong>ment être effectuée en utilisant des rayons infrarouges, l’effet Jou<strong>le</strong>, l’inductioné<strong>le</strong>ctromagnétique ou encore des micro-ondes. Mais la régénération du support adsorbant peutéga<strong>le</strong>ment être effectuée par désorption à pression réduite, ou encore par voie chimique oubiologique. Il existe éga<strong>le</strong>ment des modu<strong>le</strong>s innovants de tissus de carbone activé que l’on peutdésorber é<strong>le</strong>ctro-thermiquement, par passage d’un courant é<strong>le</strong>ctrique. Des techniquesd’oxydation avancée peuvent aussi être utilisées <strong>pour</strong> la régénération des adsorbants :l’oxydation haute pression haute température *Krou, 2010], la photocatalyse [Mohamed, 2011],ou encore <strong>le</strong> photo-Fenton [Muranaka et al., 2010].Un procédé d’adsorption permet des traiter des effluent dont <strong>le</strong> débit peut al<strong>le</strong>r de 150 à100 000 m 3 /h, <strong>pour</strong> une gamme de concentration comprise entre 20 et 5000 ppm. Comme latempérature du procédé influe de manière inversement proportionnel<strong>le</strong> sur la capacitéd’adsorption, el<strong>le</strong> est ainsi généra<strong>le</strong>ment à température ambiante. [Soltys, 1998] [Uniclima,2000] [Le Cloirec, 2004] [Masc<strong>le</strong>t, 2005] [Le Cloirec, 2008]III.3.b. CondensationLa condensation de gaz représente 5 % des <strong>traitement</strong>s des COV. Le principe de cette techniqueest basé sur l’équilibre liquide/vapeur du mélange gaz/COV : la pression de vapeur saturantedu solvant à l’équilibre diminue si la température s’abaisse. Si la pression partiel<strong>le</strong> devientsupérieure à cette pression de vapeur saturante, alors une partie de la vapeur de solvant secondense. Le gaz est purifié lorsque <strong>le</strong> point trip<strong>le</strong> du solvant est atteint. Si la température ausein du condenseur est plus basse que la température du point trip<strong>le</strong> du solvant, alors celui-civa être directement cristallisé, sans passer par la phase liquide ; <strong>le</strong> phénomène de cristallisationest alors prépondérant.Figure 1.8 : principe d’un procédé de condensation à contact direct, d’après [Jain et al., 1997]1-35


La condensation est un phénomène exothermique et nécessite ainsi l’apport de frigories. I<strong>le</strong>xiste des condenseurs à contact direct (gaz et liquide de refroidissement à contre-courants) ouindirect (tubulaires ou à plaques). La Figure 1.8 indique <strong>le</strong> principe d’un procédé decondensation à contact direct. Un système de condensation peut éga<strong>le</strong>ment être utilisé en tantque pré<strong>traitement</strong> d’un effluent.L’efficacité de ce type de <strong>traitement</strong> est plus importante <strong>pour</strong> des composés à pression devapeur saturante é<strong>le</strong>vée, mais el<strong>le</strong> est la plupart du temps proche de 99 %. Les débits traitéssont inférieurs à 1000 m 3 /h, et <strong>le</strong>s concentrations supérieures à 10 g/m 3 . La température d’unprocédé de condensation est inférieure à -20°C <strong>pour</strong> un pré<strong>traitement</strong>, et inférieure à -80°C<strong>pour</strong> un <strong>traitement</strong> comp<strong>le</strong>t de l’effluent. Enfin, la pression dépend de la température et duCOV à traiter ; si <strong>le</strong> procédé est à pression atmosphérique, un fluide cryogénique (azote liquidepar exemp<strong>le</strong>) est alors utilisé <strong>pour</strong> un <strong>traitement</strong> comp<strong>le</strong>t. [Soltys, 1998] [Uniclima, 2000] [LeCloirec, 2004] [Masc<strong>le</strong>t, 2005]III.3.c. Procédés membranairesCes procédés utilisent une membrane de synthèse semi-perméab<strong>le</strong>, qui permet de séparer <strong>le</strong>spolluants du fait de sa structure, de son seuil de coupure, mais aussi grâce aux conditionsopératoires (pression, balayage de gaz, température). Les membranes denses utilisées dans <strong>le</strong>cas du <strong>traitement</strong> des COV permettent d’obtenir des sé<strong>le</strong>ctivités é<strong>le</strong>vées, que ce soit <strong>pour</strong> un ou<strong>pour</strong> plusieurs composants.Deux techniques principa<strong>le</strong>s utilisent des membranes denses : la perméation gazeuse et lapervaporation. Ce sont toutes deux des méthodes physiques de séparation des constituantsd’un mélange, par transfert partiel au travers d’une membrane en contact avec la surface dumélange et séparant préférentiel<strong>le</strong>ment un de ses constituants. La force motrice permettant <strong>le</strong>transport de matière à travers la membrane repose sur la différence de pression partiel<strong>le</strong> entre<strong>le</strong>s phases en présence de part et d’autre de la membrane.La différence entre ces deux procédés vient de l’état physique des phases en présence autourde la membrane ; dans <strong>le</strong> cas de la pervaporation, <strong>le</strong> milieu est généra<strong>le</strong>ment liquide en amontde la membrane et <strong>gazeux</strong> en aval, alors que dans <strong>le</strong> cas de la perméation gazeuse, <strong>le</strong> milieu est<strong>gazeux</strong> de part et d’autre de la membrane.Il faut noter qu’un couplage est tout à fait possib<strong>le</strong> avec d’autres procédés récupératifs(condensation ou adsorption) ou même avec certaines techniques destructives (oxydationthermique) et que ce type d’association contribue à optimiser l’efficacité de récupération dusolvant. Les débits traités par <strong>le</strong>s procédés membranaires sont très faib<strong>le</strong>s (inférieurs à100 Nm 3 /h) alors que <strong>le</strong>s concentrations peuvent être comprises entre 1 et 100 g/Nm 3 .[Uniclima, 2000] [Le Cloirec, 2004] [Masc<strong>le</strong>t, 2005]III.3.d. AbsorptionCes procédés sont surtout adaptés aux <strong>traitement</strong>s de dépollutions de gaz contenant despoussières, des gaz acides ou des molécu<strong>le</strong>s odorantes. L’absorption consiste à solubiliser <strong>le</strong>spolluants dans un liquide ; dans certains cas celui-ci est réactif, <strong>le</strong>s transferts sont ainsiaccélérés.1-36


Il existe différentes technologies permettant d’absorber un gaz : venturi-éjecteur, tourd’aspersion, colonne garnie, à plateaux ou à pulvérisation.Ces procédés sont peu répandus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> de gaz contenant des COV, car <strong>le</strong>urssolubilités sont en général faib<strong>le</strong>s dans l’eau. On utilise ainsi en tant que phase liquide dessolvants lourds, tels que l’hui<strong>le</strong> de silicone par exemp<strong>le</strong>, mais une séparation secondairecomp<strong>le</strong>xe est alors nécessaire.L’efficacité d’un <strong>traitement</strong> de gaz par absorption est généra<strong>le</strong>ment de l’ordre de 95 %. Lesdébits traités peuvent atteindre 160 000 m 3 /h. [Soltys, 1998] [Uniclima, 2000] [Le Cloirec, 2004][Masc<strong>le</strong>t, 2005]III.4. Procédés destructifsDiverses techniques de destruction des polluants existent. Ces méthodes sont surtout utiliséesdans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> gaz est pollué par un mélange de composés, car <strong>le</strong>ur récupération est alorscompliquée. L’oxydation est la principa<strong>le</strong> réaction chimique employée <strong>pour</strong> la destruction desCOV ; el<strong>le</strong> peut être mise en œuvre de diverses manières : homogène dans <strong>le</strong> cas d’uneoxydation thermique, hétérogène dans celui d’une oxydation <strong>catalytique</strong>, et biologique si l’onutilise des bactéries. Par ail<strong>le</strong>urs, il existe des techniques émergentes et prometteuses tel<strong>le</strong>s quel’oxydation par plasma froid ou la photocatalyse. L’intérêt des <strong>traitement</strong>s destructifs est devaloriser <strong>le</strong>s solvants sous forme énergétique, en récupérant la cha<strong>le</strong>ur dégagée lors del’oxydation.III.4.a. Oxydation thermiqueL’oxydation thermique des COV représente 60 % des <strong>traitement</strong>s utilisés <strong>pour</strong> ce type decomposés. Le but de cette technique est de transformer <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s polluantes en dioxyde decarbone et en eau, moins nuisib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> l’environnement. L’oxygène de l’air contenant <strong>le</strong>spolluants joue <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’oxydant, et <strong>le</strong> passage du gaz pollué à proximité d’une flamme permetde transformer <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s organiques présentes dans l’air par oxydation thermique. Lespolluants à oxyder peuvent être des COV, des composés odorants ou encore deshydrocarbures.La réaction chimique d’oxydation d’un COV est présentée ci-après ; il faut noter qu’undégagement de cha<strong>le</strong>ur a lieu lorsqu’el<strong>le</strong> se produit, c’est une réaction exothermique.4 CmHnOp + (4m + n – 2p) O2 4m CO2 + 2n H2OSi <strong>le</strong>s composés oxydés comportent des hétéroatomes, comme de l’azote, du soufre ou deshalogènes (du chlore notamment), il y a alors formation de polluants secondaires : des oxydesd’azote ou de soufre, ou encore de l’acide chlorhydrique. Il faut alors prévoir un <strong>traitement</strong> deneutralisation complémentaire, car <strong>le</strong> rejet à l’atmosphère de ces composés est rég<strong>le</strong>menté. LeTab<strong>le</strong>au 1.6 indique <strong>le</strong>s sous-produits de réaction susceptib<strong>le</strong>s de se former lors d’uneoxydation, en fonction du type d’hétéro-hydrocarbure qui est oxydé.1-37


Tab<strong>le</strong>au 1.6 : hétéro-hydrocarbures et <strong>le</strong>urs produits d’oxydation complète, d’après [Le Cloirec, 1998]hétéro-hydrocarbure produits d’oxydation tota<strong>le</strong> exemp<strong>le</strong>s d’hétéro-hydrocarburesR-Sx SOx + H2O + CO2 mercaptans, diméthylsulfure, thiophèneR-Nx N2 + NOx + H2O + CO2 pyridine, triéthylamine, acétonitri<strong>le</strong>R-ClxHCl + Cl2 + H2O + CO2trichloroéthylène, chloroforme, dichlorométhane,trichloroéthane, dioxinesR-Fx HF + H2O + CO2 fluoroacétophénone, fluorobenzène, fluorophénolDe tels procédés d’épuration comportent différentes parties et appareils, dont <strong>le</strong> principe estindiqué sur la Figure 1.9. L’effluent est introduit dans la chambre de combustion, où règne unetempérature supérieure à la température d’auto-inflammation du polluant à oxyder. Le brû<strong>le</strong>urse trouve dans la chambre de combustion ; il est alimenté en gaz naturel, en propane ou enautre combustib<strong>le</strong>. Un échangeur primaire est généra<strong>le</strong>ment présent dans l’installation, son rô<strong>le</strong>étant de préchauffer l’effluent en utilisant l’énergie de l’air sortant de la chambre decombustion. Enfin, un échangeur secondaire est parfois utilisé afin de valoriser l’énergiethermique à la sortie de l’installation, par production d’eau chaude, de vapeur ou de fluidethermique.Figure 1.9 : schéma de principe d’un épurateur thermiquePour amorcer une réaction d’oxydation thermique, certaines conditions sont indispensab<strong>le</strong>s. Enparticulier, <strong>le</strong> mélange de polluants et d’air doit être porté à une température suffisante etpendant une durée nécessaire à la réaction. La règ<strong>le</strong> des 3T est alors à prendre en compte : ilfaut une température, un temps de séjour ainsi qu’un niveau de turbu<strong>le</strong>nce « suffisants ». Latempérature d’oxydation dépend du composé à traiter et du rendement voulu, el<strong>le</strong> estgloba<strong>le</strong>ment supérieure à 750°C. Le temps de séjour des COV dans <strong>le</strong> réacteur est acceptab<strong>le</strong> àcondition que l’échange thermique ait lieu et que la cinétique de la réaction ait <strong>le</strong> temps de sedévelopper. Par ail<strong>le</strong>urs, la turbu<strong>le</strong>nce nécessaire à la bonne mise en œuvre de l’oxydation estassurée par un ventilateur placé dans l’épurateur thermique, afin d’obtenir un mélangepolluant/oxygène <strong>le</strong> plus homogène possib<strong>le</strong>.Enfin, une fois la réaction amorcée, un fonctionnement autotherme est possib<strong>le</strong>. Pour qu’il aitlieu, il faut que la concentration en COV soit supérieure à 10 g/m 3 ; il n’y a dans ce cas plusd’énergie extérieure à apporter au système <strong>pour</strong> qu’il puisse continuer de fonctionnercorrectement, puisque l’énergie apportée par l’exothermicité de l’oxydation des COV et1-38


l’efficacité de la récupération sont suffisants à maintenir <strong>le</strong> bilan thermique équilibré au sein del’épurateur.Il existe deux types d’épurateurs thermiques, qui se différencient par <strong>le</strong> mode de récupérationde l’énergie calorifique produite lors de la combustion des effluents. Dans <strong>le</strong>s deux cas, lacha<strong>le</strong>ur produite par la réaction est utilisée <strong>pour</strong> maintenir l’épurateur à la températurenécessaire à l’oxydation tout en évitant d’utiliser un combustib<strong>le</strong> auxiliaire. Ce moyen permetune économie d’énergie importante puisque la consommation de combustib<strong>le</strong> auxiliairereprésente la majeure partie des coûts de fonctionnement d’un épurateur.Dans <strong>le</strong> cas d’une oxydation effectuée en mode récupératif, un échangeur de cha<strong>le</strong>ur est utiliséafin de préchauffer l’effluent à traiter grâce à l’énergie contenue dans l’effluent épuré(échangeur primaire de la Figure 1.9).Un procédé de type régénératif comprend généra<strong>le</strong>ment entre deux et sept lits de céramique,qui vont fonctionner cycliquement. En considérant un cas simp<strong>le</strong> avec deux lits de céramique,deux modes de fonctionnement sont périodiquement alternés (Figure 1.10 et Figure 1.11).Figure 1.10 : schéma de principe d’un épurateur thermique en mode régénératif,premier mode de fonctionnement, d’après [Le Cloirec, 1998]Figure 1.11 : schéma de principe d’un épurateur thermique en mode régénératif,second mode de fonctionnement, d’après [Le Cloirec, 1998]1-39


Alors que l’un des deux lits de céramique se réchauffe au contact de l’effluent traité, l’autre serefroidi en préchauffant l’effluent à traiter. L’inversement régulier du sens de passage dans <strong>le</strong>slits permet ainsi de charger puis décharger la cha<strong>le</strong>ur de manière quasiment infinie, sansinterrompre <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> de l’effluent. Il faut par ail<strong>le</strong>urs noter que plus <strong>le</strong> nombre de lits estimportant et moins il y a de pertes énergétiques dans <strong>le</strong> système, ce qui améliore <strong>le</strong> rendement.L’oxydation thermique en mode régénératif représente <strong>le</strong> moyen <strong>le</strong> plus économique <strong>pour</strong>détruire des COV fortement dilués dans l’air, car la majeure partie de l’enthalpie produite aucours de la réaction est récupérée grâce à l’utilisation des lits de céramique. L’autothermie estatteinte <strong>pour</strong> des concentrations en polluants supérieures à seu<strong>le</strong>ment 2 g/Nm 3 , contrairementau mode récupératif où une concentration d’au moins 8 g/Nm 3 est requise (Tab<strong>le</strong>au 1.7). Deplus, l’autothermie peut être atteinte en augmentant la hauteur de garnissage <strong>pour</strong> uneconcentration fixée de COV.Tab<strong>le</strong>au 1.7 : conditions généra<strong>le</strong>s d’utilisation et performances des procédés d’oxydation thermique1mode récupératifmode régénératifautothermie 8 g/Nm 3 2 g/Nm 3concentration en COV 5 à 20 g/Nm 3 < 8 g/Nm 3débit traité < 30 000 Nm 3 /h 1000 à 500 000 Nm 3 /htaux d’oxygène > 12 % > 16 %vitesse / temps de passage > 8 m/s 0,5 stempérature > 750°C > 750°Crendement 60 à 70 % 90 à 98 %rejets de COV < 20 mg/Nm 3 < 20 mg/Nm 3rejets de CO < 100 mg/Nm 3 < 50 mg/Nm 3rejets de NOx < 100 mg/Nm 3 < 50 mg/Nm 3D’après <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.7, <strong>le</strong>s conditions d’utilisation optima<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux modes defonctionnement diffèrent notamment au niveau des concentrations et des débits pouvant êtretraités. L’inconvénient majeur des procédés d’oxydation thermique reste la température é<strong>le</strong>vée,nécessaire à une dégradation thermique, ainsi que la production d’oxydes d’azote etd’éventuels sous-produits. La combustion thermique tota<strong>le</strong> des hydrocarbures conduit à laformation d’oxydes d’azote, car à une température proche de 1500°C l’azote et l’oxygène del’air se combinent. Comme cette réaction requiert une énergie d’activation importante (315kJ/mol), la vitesse de production des oxydes d’azote dépend fortement de la température dumilieu réactionnel. Ainsi, une combustion <strong>catalytique</strong> permet de diminuer la températureréactionnel<strong>le</strong>, et donc de limiter la formation d’oxydes d’azote. [Le Cloirec, 1998] [Soltys, 1998][Uniclima, 2000] [Le Cloirec, 2004] [Masc<strong>le</strong>t, 2005] [Naccache, 2005] [Le Cloirec, 2008]III.4.b. Oxydation <strong>catalytique</strong>Ce type de procédé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> des COV est une application de la catalyse hétérogène,mais <strong>le</strong>s réactions d’oxydation sont similaires à cel<strong>le</strong>s produites en oxydation thermique.L’emploi d’un catalyseur permet d’effectuer une oxydation à plus basse température, soitgloba<strong>le</strong>ment entre 200°C et 500°C. Cela s’explique par <strong>le</strong> fait qu’un catalyseur permet de1-40


diminuer l’énergie d’activation nécessaire à la réaction. Cependant, <strong>le</strong> même ordre de grandeurdu temps de séjour est conservé par rapport à une oxydation thermique. Les <strong>traitement</strong>s paroxydation <strong>catalytique</strong> apportent donc surtout des avantages du point de vue de laconsommation énergétique du procédé.Figure 1.12 : schéma d’un système <strong>catalytique</strong> en mode régénératif, d’après [Le Cloirec, 1998],avec vanne NO : norma<strong>le</strong>ment ouverte et vanne NF : norma<strong>le</strong>ment fermée, successivementLa chambre de combustion est remplie de catalyseur et est assimilé à un réacteur <strong>catalytique</strong>.Le reste de l’appareillage est comparab<strong>le</strong> à celui nécessaire <strong>pour</strong> une oxydation thermique. Demême que <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s incinérateurs thermiques, <strong>le</strong>s procédés d’oxydation <strong>catalytique</strong> peuvent êtrerécupératifs ou régénératifs (Figure 1.12). L’avantage d’un système <strong>catalytique</strong> en moderégénératif (par rapport à un procédé thermique) est que <strong>le</strong> nombre de lits se limite à deux,l’encombrement du procédé est alors réduit. Le Tab<strong>le</strong>au 1.8 indique <strong>le</strong>s conditions d’utilisation<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux modes de fonctionnement <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s procédés <strong>catalytique</strong>s. Les débits traités sontgloba<strong>le</strong>ment plus faib<strong>le</strong>s qu’en oxydation thermique. Les rendements obtenus sont de l’ordrede 95 %, et <strong>le</strong>s rejets en COV sont inférieurs à 20 mg/Nm 3 .Tab<strong>le</strong>au 1.8 : conditions généra<strong>le</strong>s d’utilisation des procédés d’oxydation <strong>catalytique</strong>mode récupératifmode régénératifautothermie < 3 g/Nm 3 < 1 g/Nm 3concentration en COV < 15 g/Nm 3 < 3 g/Nm 3débit traité 100 à 20 000 Nm 3 /h < 100 000 Nm 3 /htempérature 200 à 500°C 200 à 500°CL’autothermie est atteinte <strong>pour</strong> de plus faib<strong>le</strong>s concentrations qu’en oxydation thermique,inférieures à 1 g/Nm 3 <strong>pour</strong> un procédé <strong>catalytique</strong> régénératif. Les températures d’utilisationsont plus faib<strong>le</strong>s, d’où un gain énergétique, et, par ail<strong>le</strong>urs, la production d’oxydes d’azote n’estpas observée.Un troisième type de procédé d’oxydation <strong>catalytique</strong> s’effectue en mode cyclique (Figure1.13). Il correspond à un système en mode régénératif mais placé dans des conditions defonctionnement instab<strong>le</strong>s : un gradient thermique est mis en place au sein du lit <strong>catalytique</strong>1-41


puis conservé par inversion du flux. L’autothermie est atteinte encore plus faci<strong>le</strong>ment dans cetype d’appareillage, et <strong>le</strong>s concentrations en COV dans <strong>le</strong>s gaz à purifier peuvent être encoreplus faib<strong>le</strong>s qu’en mode régénératif. Le mode cyclique est donc très performant. [Le Cloirec,1998]Figure 1.13 : schéma d’un système <strong>catalytique</strong> en mode cyclique, d’après [Le Cloirec, 1998]Il faut cependant souligner que <strong>le</strong> catalyseur peut être empoisonné par certaines substances,notamment <strong>le</strong>s métaux lourds, <strong>le</strong> phosphore ou <strong>le</strong> dioxyde de soufre, qui inhibent l’effet<strong>catalytique</strong>. Il faut alors soit régénérer, soit remplacer <strong>le</strong> catalyseur. Par ail<strong>le</strong>urs, des produitssecondaires non désirab<strong>le</strong>s peuvent se former lors de la réaction ; par exemp<strong>le</strong> des dioxines,lorsque l’on traite des COV halogénés. *Le Cloirec, 1998+ *Soltys, 1998] [Uniclima, 2000][Masc<strong>le</strong>t, 2005] [Le Cloirec, 2008]III.4.c. Traitements biologiquesLa destruction par voie biologique représente environ 5 % des <strong>traitement</strong>s des COV ; cestechniques sont utilisées depuis <strong>le</strong>s années 1950. Le principe repose sur la dégradation desCOV (en dioxyde de carbone et eau) par des bactéries qui se développent en suspension dansun liquide ou qui sont déposées sur un support solide.Le développement des micro-organismes nécessite certaines conditions, puisqu’ils ont besoind’humidité, d’air et de cha<strong>le</strong>ur. Par ail<strong>le</strong>urs, il faut remplir trois conditions <strong>pour</strong> que <strong>le</strong>bioprocédé soit opérationnel : tout d’abord, il faut que la surface de transfert du biofilm soitmaximisée afin de favoriser l’absorption des COV contenus dans l’air ; ensuite, la températuredoit être maintenue hors-gel <strong>pour</strong> ne pas tuer <strong>le</strong>s micro-organismes ; enfin, la quantitéd’oxygène dans <strong>le</strong> gaz doit être suffisante <strong>pour</strong> maintenir <strong>le</strong> procédé aérobie.Chaque type de composé possède sa biodégradabilité propre ; en effet, certaines famil<strong>le</strong>s decomposés tels que <strong>le</strong>s alcools, cétones, esters, ou acides organiques sont faci<strong>le</strong>mentdégradab<strong>le</strong>s, alors que <strong>le</strong>s composés chlorés ou <strong>le</strong>s hydrocarbures lourds sont plus diffici<strong>le</strong>s àbiodégrader.Il existe divers types de <strong>traitement</strong>s biologiques : biofiltres, biolaveurs (forts débits et faib<strong>le</strong>sconcentrations) ou filtres percolateurs ; il faut noter qu’effectuer des bioréductions ou desphotosynthèses avec ce type de <strong>traitement</strong> est envisageab<strong>le</strong>. Dans tous <strong>le</strong>s cas, comme <strong>le</strong>scinétiques de ce type de <strong>traitement</strong> sont <strong>le</strong>ntes, un grand volume filtrant est nécessaire.1-42


Dans <strong>le</strong> cas d’un biofiltre à support organique, des micro-organismes sont greffés sur unsupport (tourbe, copeaux de bois, écorce,


III.4.d. Autres procédés destructifsD’autres procédés font l’objet de travaux de recherche, notamment la photocatalyse quiconsiste à oxyder <strong>le</strong> polluant sur un catalyseur, de type oxyde métallique supporté, sous unrayonnement ultravio<strong>le</strong>t-visib<strong>le</strong> [Raupp et Dibb<strong>le</strong>, 1991] [Nguyen Dinh, 2001] ou fluorescent[Chapuis et al., 2002+. L’oxydation par plasma froid est éga<strong>le</strong>ment un procédé émergent où <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> du plasma est trip<strong>le</strong> : précipitateur, producteur de rayons ultravio<strong>le</strong>ts et de radicaux libres.Ainsi, il va entraîner la cassure des liaisons C-H et donc permettre la transformation des COVen dioxyde de carbone et en eau [Le Cloirec, 2004]. Enfin, [Mer<strong>le</strong> et al., 2010] ainsi que[Brodu et al., 2011] étudient un procédé hybride <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> des COV, couplantl’adsorption sur zéolithe (faujasiteY et ZSM-5) et l’oxydation par ozonation.III.5. ConclusionAfin de répondre à la législation concernant <strong>le</strong>s rejets industriels de COV, différents procédésde <strong>traitement</strong> des COV existent. Ils sont adaptés à la diversité des effluents à traiter,notamment en termes de débit et de concentration en COV (Figure 1.7). Les procédésrécupératifs ont l’avantage de valoriser la matière ou l’énergie, en permettant en particulier <strong>le</strong>recyclage des solvants. Parmi ceux-ci, <strong>le</strong>s procédés d’adsorption sont fréquemment utilisés enindustrie (25 %), bien qu’ils nécessitent la régénération fréquente de l’adsorbat. Concernant <strong>le</strong>sprocédés destructifs, l’oxydation thermique est largement mise en œuvre, représentant 60 %des procédés utilisés industriel<strong>le</strong>ment <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> des COV. Mais l’inconvénient majeurde ce type de procédé est la nécessité de travail<strong>le</strong>r à température é<strong>le</strong>vée, d’où l’avantage fournipar <strong>le</strong>s procédés <strong>catalytique</strong>s qui requièrent un apport énergétique moins important. Lesinconvénients principaux des procédés <strong>catalytique</strong>s sont <strong>le</strong>s problèmes d’encrassement et dedésactivation des catalyseurs, bien qu’ils puissent être limités en prétraitant l’effluent.L’encombrement réduit des installations ainsi que <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> comp<strong>le</strong>t de l’effluent, évitantun post-<strong>traitement</strong>, sont par ail<strong>le</strong>urs des paramètres importants quant au choix d’un procédé.Enfin, <strong>le</strong>s différents procédés présentés sont adaptés au <strong>traitement</strong> d’effluents industrielscontenant des COV <strong>pour</strong> éviter <strong>le</strong>ur rejet dans l’environnement, mais ne permettent pas detraiter <strong>le</strong>s effluents directement à la source <strong>pour</strong> éviter l’exposition directe des travail<strong>le</strong>urs. Cesprocédés sont par ail<strong>le</strong>urs réservés aux industries générant des rejets importants de COV, <strong>le</strong>spetites entreprises ne sont généra<strong>le</strong>ment pas équipées <strong>pour</strong> limiter <strong>le</strong>urs émissions.L’oxydation <strong>catalytique</strong> est un <strong>traitement</strong> peu utilisé en industrie bien qu’il présente desavantages, notamment un encombrement réduit et une faib<strong>le</strong> consommation énergétique. Cetype de <strong>traitement</strong> a ainsi été choisi dans <strong>le</strong> cadre de ces travaux <strong>pour</strong> la dégradation des COV.Par la suite (chapitre 2), il sera montré comment il peut être adapté à un procédé basé surl’utilisation d’un microréacteur.IV. L’oxydation <strong>catalytique</strong> des COVL’acte <strong>catalytique</strong> est plutôt comp<strong>le</strong>xe, puisqu’il met en jeu plusieurs phénomènes intervenantà diverses échel<strong>le</strong>s : la structure atomique du catalyseur influe sur la réactivité de surface, <strong>le</strong>s1-44


phénomènes de transport de matière et de transfert thermique sont à considérer, la formulationstructura<strong>le</strong> du catalyseur joue éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong> sur son activité, < Il est ainsi diffici<strong>le</strong> deprédire <strong>le</strong>s produits d’une réaction <strong>catalytique</strong>, c’est <strong>pour</strong>quoi <strong>le</strong>s mécanismes d’oxydationthermique sont <strong>le</strong> plus souvent pris en considération.Le principe général de la catalyse est connu, il est explicité dans une première partie. Le casparticulier de la catalyse hétérogène est présenté, puis une étude des catalyseurs métalliquesest proposée. L’étude de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV est alors détaillée, en considérant <strong>le</strong>catalyseur déposé dans <strong>le</strong> microréacteur. Les performances des procédés de <strong>traitement</strong> desCOV à base de platine sont ensuite indiquées. Enfin, des mécanismes réactionnels dedégradation des COV étudiés sont proposés.IV.1. Principe de la catalyseIV.1.a. L’acte <strong>catalytique</strong>Par définition, un catalyseur est une substance qui permet, <strong>pour</strong> une transformation chimiquedonnée, d’accélérer la vitesse de réaction sans intervenir dans <strong>le</strong> bilan réactionnel ; <strong>le</strong> catalyseurne subissant pas de modification durab<strong>le</strong>, il est régénéré en fin de réaction comme à son étatinitial. Une faib<strong>le</strong> quantité de catalyseur est ainsi généra<strong>le</strong>ment suffisante.Un catalyseur permet de diminuer la barrière énergétique à franchir <strong>pour</strong> une réaction donnée,en accélérant ainsi la vitesse de réaction. La Figure 1.15 illustre un exemp<strong>le</strong> de cheminréactionnel emprunté par voie <strong>catalytique</strong>.Figure 1.15 : évolution de l’énergie potentiel<strong>le</strong> du système réactionnel, d’après [Bach et al., 2008]Les énergies de transition des états à franchir lors d’une réaction <strong>catalytique</strong> (Ec1 ≠ et Ec2 ≠ ) sontplus faib<strong>le</strong>s que l’énergie d’activation (Ea ≠ ) nécessaire <strong>pour</strong> réaliser une transformation sanscatalyseur, la réaction résultante est ainsi plus rapide. L’enthalpie de la réaction ( Hr) resteinchangée. [Bach et al., 2008]Si <strong>le</strong> catalyseur est solub<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> milieu réactionnel (liquide ou <strong>gazeux</strong>), la catalyse est ditehomogène. Par contre, si <strong>le</strong> catalyseur et <strong>le</strong>s réactifs sont présents dans des états différents (engénéral <strong>le</strong> catalyseur solide est en contact avec un fluide contenant <strong>le</strong>s réactifs), on par<strong>le</strong> alors1-45


de catalyse hétérogène. Pour traiter un effluent <strong>gazeux</strong>, la catalyse hétérogène semb<strong>le</strong> la plusappropriée ; son principe est expliqué dans la partie suivante.IV.1.b. La catalyse hétérogèneDe manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> catalyseur est sous forme solide, et <strong>le</strong>s réactifs sont sous forme gazeuseou liquide. Les catalyseurs hétérogènes sont très utilisés en industrie, car ils sont simp<strong>le</strong>d’utilisation et stab<strong>le</strong>s à de hautes températures, ils sont éga<strong>le</strong>ment faci<strong>le</strong>ment récupérab<strong>le</strong>s.Depuis <strong>le</strong>s années 1970, <strong>le</strong>s applications de la catalyse sont de plus en plus axées sur desaspects environnementaux, <strong>le</strong>s procédés sont plus propres et <strong>le</strong>s ressources sont mieuxutilisées. Les procédés <strong>catalytique</strong>s permettent par exemp<strong>le</strong> de minimiser <strong>le</strong>s déchets enconsommant moins de réactifs ou de traiter <strong>le</strong>s effluents en limitant entre-autres <strong>le</strong>s émissionsde gaz à effet de serre. L’activité <strong>catalytique</strong> est applicab<strong>le</strong> à de nombreux procédés, et ne cessed’être exploitée puisqu’environ 80 % des procédés chimiques actuel<strong>le</strong>ment utilisés en industriefont appel à la catalyse hétérogène. [Chauvel et al., 1994] [Centi et al., 2002] [Lindström etPettersson, 2003]Dans <strong>le</strong> cas d’une catalyse hétérogène, l’activité du catalyseur est située à l’interface solidefluide.Afin d’augmenter la surface de contact <strong>pour</strong> augmenter l’activité du catalyseur, ils sontgénéra<strong>le</strong>ment déposés sur des supports finement divisés ou poreux (silice ou zéolithe parexemp<strong>le</strong>) ; <strong>le</strong>s catalyseurs solides ont des surfaces spécifiques allant généra<strong>le</strong>ment de 50 à1000 m 2 /g. Pour activer <strong>le</strong> catalyseur, un <strong>traitement</strong> approprié peut lui être appliqué ; unebaisse d’activité est généra<strong>le</strong>ment observée après une certaine durée d’utilisation, el<strong>le</strong> est dueau vieillissement du catalyseur. Le choix d’un catalyseur se fait donc en considérant trois de sespropriétés : son activité, sa sé<strong>le</strong>ctivité et sa stabilité.Une réaction en catalyse hétérogène s’effectue à l’interface solide-fluide et se dérou<strong>le</strong> enplusieurs étapes, physiques et chimiques. Il faut noter que dans <strong>le</strong> cas d’une réaction équilibrée,un même catalyseur peut être utilisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux réactions.Un cyc<strong>le</strong> <strong>catalytique</strong> comprend différentes étapes, il doit être rapide et répétab<strong>le</strong>. Enconsidérant un site métallique, une fréquence cyclique é<strong>le</strong>vée indique une énergie d’activationfaib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas d’une réaction hétérogène *Golunski, 2001+. Les différentes étapes d’uneréaction en catalyse hétérogène (Figure 1.16) sont <strong>le</strong>s suivantes :- étape de diffusion : <strong>le</strong>s réactifs s’approchent de la surface du catalyseur. Si <strong>le</strong> catalyseur estsupporté sur un grain poreux (zéolithe par exemp<strong>le</strong>), il faut considérer une diffusion externe etune diffusion interne. La diffusion externe concerne <strong>le</strong> milieu entourant <strong>le</strong> grain de catalyseur :la molécu<strong>le</strong> réactive doit franchir une couche laminaire de molécu<strong>le</strong>s (réactifs, produits,diluants) entourant <strong>le</strong> grain. La diffusion interne s’effectue dans <strong>le</strong>s pores du catalyseursupporté, el<strong>le</strong> permet l’accès du réactif à la surface interne du solide, généra<strong>le</strong>ment trèsimportante par rapport au volume occupé par un grain de catalyseur. [Le Page, 1978]- étape d’adsorption : <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s des réactifs se fixent à la surface du catalyseur, selon unphénomène de physisorption (adsorption physique) et/ou un phénomène de chimisorption(adsorption chimique). La physisorption est un phénomène réversib<strong>le</strong> qui se produit à basse1-46


température, des interactions faib<strong>le</strong>s de type Van der Waals (inférieures à 20 kJ/mol) se créent.La réactivité des molécu<strong>le</strong>s est légèrement augmentée, car <strong>le</strong>s liaisons cova<strong>le</strong>ntes des molécu<strong>le</strong>ssont peu modifiées ; la désorption est rapide. Ce type d’adsorption est souvent négligeab<strong>le</strong> encatalyse hétérogène, par rapport au phénomène de chimisorption, qui se produit à destempératures un peu plus é<strong>le</strong>vées que la physisorption. Une interaction forte de type liaisoncova<strong>le</strong>nte se forme dans ce cas entre <strong>le</strong>s réactifs et <strong>le</strong> catalyseur, <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s adsorbées sontalors beaucoup plus réactives que dans <strong>le</strong> fluide. Bien que l’adsorption des réactifs soitessentiel<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> ne doit pas être trop forte car des espèces trop stab<strong>le</strong>s risquent de se former,empêchant alors <strong>le</strong>ur désorption et ainsi la réutilisation du site <strong>catalytique</strong>. Il faut noter que <strong>le</strong>sdeux phénomènes d’adsorption peuvent être conjoints ; <strong>le</strong> phénomène de physisorption peutêtre <strong>le</strong> premier à avoir lieu, puis un état de transition conduit à la chimisorption.- étape de réaction superficiel<strong>le</strong> : <strong>le</strong>s réactifs adsorbés sont rendus plus réactifs que dans <strong>le</strong> casd’une réaction sans catalyseur. Ils peuvent réagir soit avec d’autres molécu<strong>le</strong>s éga<strong>le</strong>mentadsorbées à la surface du catalyseur (mécanisme de Langmuir-Hinselwood), soit directementavec des molécu<strong>le</strong>s présentes dans <strong>le</strong> fluide (mécanisme de Rideal-E<strong>le</strong>y).- étape de désorption : <strong>le</strong>s produits obtenus sont séparés de la surface <strong>catalytique</strong> puis diffusentdans <strong>le</strong> milieu. Dans <strong>le</strong> cas d’une chimisorption, cette étape est plus <strong>le</strong>nte que dans <strong>le</strong> cas d’unephysisorption, car beaucoup plus énergétique. Le catalyseur est fina<strong>le</strong>ment régénéré. [Bach etal., 2008]Figure 1.16 : étapes d’une réaction en catalyse hétérogène, d’après [Bach et al., 2008]Le transport de matière lors des étapes de diffusion des molécu<strong>le</strong>s (des réactifs vers <strong>le</strong>catalyseur ou des produits vers <strong>le</strong> fluide) peut être limitant lors d’une réaction hétérogène. Parail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> transfert de cha<strong>le</strong>ur produit à la surface vers la phase fluide (réaction exothermique)ou de la phase fluide vers la surface <strong>catalytique</strong> (réaction endothermique) peut éga<strong>le</strong>ment êtrelimitant ; une différence de température est alors observée entre <strong>le</strong>s deux phases. El<strong>le</strong> estparfois très é<strong>le</strong>vée, dans <strong>le</strong> cas d’une oxydation exothermique par exemp<strong>le</strong>, et influe alors sur lavitesse de réaction. L’effet <strong>catalytique</strong> est augmenté lors d’une réaction fortement exothermiqueet diminué lors d’une réaction très endothermique. [Guisnet et Naccache, 2004] [Astruc, 2007]1-47


La mobilité des molécu<strong>le</strong>s adsorbées est un phénomène éga<strong>le</strong>ment important lors d’unecatalyse hétérogène. Comme <strong>le</strong>s liaisons se formant entre la molécu<strong>le</strong> chimisorbée et <strong>le</strong>catalyseur ne doivent pas être trop fortes <strong>pour</strong> pouvoir se désorber ensuite, la molécu<strong>le</strong>acquiert ainsi un certain degré de liberté sur la surface <strong>catalytique</strong>. El<strong>le</strong> peut avoir un caractèrevibratoire et/ou rotationnel mais peut éga<strong>le</strong>ment translater. Ce dernier cas apparaît lors deliaisons multip<strong>le</strong>s entre la molécu<strong>le</strong> et <strong>le</strong> catalyseur ; <strong>le</strong>s liaisons sont fréquemment rompuespuis reformées avec un autre site <strong>catalytique</strong>, entraînant <strong>le</strong> mouvement de la molécu<strong>le</strong> sur lasurface. Ces translations libres sont observées lorsque la température devient plus importante,ou <strong>pour</strong> des liaisons entre réactif et catalyseur plus faib<strong>le</strong>s. Cela permet à deux espèceschimisorbées différentes d’entrer en contact afin de réagir ensemb<strong>le</strong>. [Boer, 1960] [Wulfsberg,2002]Les catalyseurs solides peuvent être classés en deux catégories [Guinet et Naccache, 2004] :- <strong>le</strong>s conducteurs du courant é<strong>le</strong>ctrique : ces catalyseurs sont des métaux ou des semi-conducteursqui sont actifs dans <strong>le</strong>s réactions d’oxydoréduction. Leur principe d’action <strong>catalytique</strong> reposesur <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctrons qu’ils peuvent fournir ou retirer au milieu réactionnel.- <strong>le</strong>s isolants é<strong>le</strong>ctriques : ce type de catalyseur est plutôt adapté aux réactions attribuées auxacides ou aux bases en réaction homogène, tel<strong>le</strong>s que l’isomérisation, la déshydratation, <strong>le</strong>craquage, ce sont par exemp<strong>le</strong> des zéolithes. Leur principe d’action <strong>catalytique</strong> est lié auxpropriétés acido-basiques de <strong>le</strong>urs surfaces.Les réactions de catalyse hétérogène mettent ainsi en jeu plusieurs étapes successives, enparticulier <strong>le</strong>s phénomènes d’adsorption et de désorption. Les catalyseurs solidesprincipa<strong>le</strong>ment utilisés sont <strong>le</strong>s catalyseurs métalliques, <strong>le</strong>ur mode d’action en catalysehétérogène est ainsi présenté dans la partie suivante.IV.1.c. Les catalyseurs métalliquesLes propriétés des métaux sont souvent utilisées en catalyse hétérogène. L’inconvénient majeurdes catalyseurs métalliques cristallins est <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> <strong>pour</strong>centage d’atomes métalliques présentssur la surface réactionnel<strong>le</strong> ; par exemp<strong>le</strong>, si <strong>le</strong> cristallite mesure 250 pm de diamètre, environ40 % seu<strong>le</strong>ment de ses atomes se situent en surface. Ainsi, <strong>le</strong>s métaux sont souvent déposésfinement divisés sur des surfaces poreuses possédant de grandes surfaces spécifiques.L’activité d’un métal diminue si la tail<strong>le</strong> des particu<strong>le</strong>s augmente ; de plus, l’activité d’unmonocristal peut différer selon <strong>le</strong> plan cristallographique qui est exposé aux réactifs. Lorsqu’uncristal se forme, de larges terrasses constituent <strong>le</strong>urs surfaces, et la présence de marches ou dedéfauts permettent un certain relief qui engendre <strong>le</strong> déplacement des atomes métalliques, enaugmentant alors <strong>le</strong>ur réactivité. L’activité d’un plan comprenant un relief est ainsi plus grandeque cel<strong>le</strong> d’un plan cristallin lisse. Par ail<strong>le</strong>urs, l’activité <strong>catalytique</strong> étant plus é<strong>le</strong>vée sur unplan cristallographique présentant des défauts, il est aussi plus sensib<strong>le</strong> à l’empoisonnement.Un cristal métallique pur au point de n’avoir presqu’aucune imperfection est ainsi un trèsmauvais catalyseur [Boer, 1960]. [Astruc, 2007] [Cornet, 2004]1-48


Les atomes métalliques à la surface possèdent des sites de coordination vacants, et formentainsi faci<strong>le</strong>ment des liaisons avec <strong>le</strong>s réactifs, dans <strong>le</strong> cas d’une chimisorption. Les réactifspeuvent interagir de différentes manières avec la surface <strong>catalytique</strong>, des exemp<strong>le</strong>s sontprésentés sur la Figure 1.17. La chimisorption est dite dissociative dans <strong>le</strong> cas où la molécu<strong>le</strong>adsorbée est saturée, car <strong>le</strong>s fragments de la molécu<strong>le</strong> dissociée forment de nouvel<strong>le</strong>s liaisonsplus ou moins polarisées avec la surface <strong>catalytique</strong> ; l’adsorption est dite associative si lamolécu<strong>le</strong> est insaturée, ayant des orbita<strong>le</strong>s non liantes remplies ou des orbita<strong>le</strong>s antiliantes debasse énergie et vacantes.Figure 1.17 : différentes possibilités de chimisorption d’un ligand sur un métal, d’après [Wulfsberg, 2002]La compréhension d’un mécanisme de réaction superficiel<strong>le</strong> nécessite l’identification précisedes intermédiaires chimisorbés, c’est <strong>pour</strong>quoi il est très diffici<strong>le</strong> de prédire avec certitude lamanière dont <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s vont interagir lors d’une réaction en catalyse hétérogène. Lesmécanismes de catalyse homogène sont alors souvent utilisés comme références. Néanmoins,dès qu’une molécu<strong>le</strong> est adsorbée à la surface d’un catalyseur métallique, <strong>le</strong> ligand peutdiffuser en surface d’un atome métallique vers un autre ; cela permet à deux espèces différenteset chimisorbées de se rencontrer <strong>pour</strong> réagir ensemb<strong>le</strong>. Il faut noter que la nature d’uncatalyseur hétérogène peut être modifiée par l’ajout d’un groupement fonctionnel appartenantà un ligand fixé sur la surface métallique. Les interactions possib<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s réactifs sont ainsid’autant plus nombreuses si l’un d’entre eux permet de modifier la surface <strong>catalytique</strong>.[Wulfsberg, 2002]L’activité <strong>catalytique</strong> des métaux de transition est liée à <strong>le</strong>ur structure é<strong>le</strong>ctronique car ils ontdes lacunes d’é<strong>le</strong>ctrons sur la bande de va<strong>le</strong>nce d : <strong>le</strong>s métaux ayant une couche d presquep<strong>le</strong>ine d’é<strong>le</strong>ctrons mais présentant une lacune (Ni, Pd, Pt) sont d’excel<strong>le</strong>nts catalyseurs, neformant pas des liaisons cova<strong>le</strong>ntes fortes. En revanche, l’activité d’un catalyseur métalliquechute si la bande d de ce métal est remplie d’é<strong>le</strong>ctrons. Pour un métal de transition donné,l’ordre des énergies de chimisorption est donné ci-après ; <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.10 indique, <strong>pour</strong> chaquemétal, <strong>le</strong> nombre de réactifs pouvant y être chimisorbés. Par exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> platine est suivi du1-49


nombre 5, ce qui signifie qu’il adsorbe <strong>le</strong>s cinq premiers éléments de la liste ci-dessous, <strong>le</strong> CO2et N2 ne sont donc pas adsorbés par <strong>le</strong> platine. [Wulfsberg, 2002] [Guinet et Naccache, 2004]O2 > C2H2 > C2H4 > CO > H2 > CO2 > N2Tab<strong>le</strong>au 1.10 : nombre de réactifs chimisorbés à l’état <strong>gazeux</strong> sur <strong>le</strong>s métaux de transition,d’après [Wulfsberg, 2002]éléments de transition3d Ti - 7 V - 7 Cr - 7 Mn - 4 Fe - 7 Co - 6 Ni - 6 Cu - 4 Zn - 14d Zr - 7 Nb - 7 Mo - 7 Tc - 0 Ru - 7 Rh - 5 Pd - 5 Ag - 1 Cd - 15d Hf - 7 Ta- 7 W - 7 Re - 0 Os - 7 Ir - 5 Pt - 5 Au - 4 Hg - 0En général, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs catalyseurs sont ceux qui possèdent une capacité moyenne à adsorber.Les éléments situés plutôt à gauche du tab<strong>le</strong>au périodique sont des acides de Lewis trop forts<strong>pour</strong> permettre une bonne catalyse, alors que ceux situés trop à droite sont des acides de Lewistrop faib<strong>le</strong>s. Mais d’autres facteurs influent sur l’activité d’un catalyseur, comme sa géométriede surface, la présence d’alliages ou de promoteurs, <strong>le</strong>s défauts géométriques de surface, < i<strong>le</strong>st ainsi très diffici<strong>le</strong> de prévoir l’activité d’un catalyseur puisqu’el<strong>le</strong> dépend de nombreuxfacteurs. [Schlögl, 2001]La qualité d’un catalyseur est définie non seu<strong>le</strong>ment en fonction de son activité, maiséga<strong>le</strong>ment par rapport à sa sé<strong>le</strong>ctivité. Effectivement, la transformation d’un réactif conduitrarement au seul produit désiré et des sous-produits sont généra<strong>le</strong>ment obtenus. Ils peuventêtre formés soit par transformation directe des réactifs dans <strong>le</strong> cas de réactions compétitives ouparallè<strong>le</strong>s, soit par transformation du produit désiré dans <strong>le</strong> cas de réactions successives ; <strong>le</strong>sdeux types de réactions peuvent avoir lieu conjointement dans <strong>le</strong> cas de réactions mixtes. Lasé<strong>le</strong>ctivité correspond au rendement de produit désiré par rapport au réactif transformé, el<strong>le</strong>dépend généra<strong>le</strong>ment du taux de conversion. Selon <strong>le</strong> catalyseur utilisé, l’un ou l’autre desproduits peut être majoritaire à l’issue de réactions catalysées par différents métaux. LaFigure 1.18 illustre l’exemp<strong>le</strong> de l’éthylène, dont <strong>le</strong>s produits d’oxydation diffèrent en fonctiondu catalyseur employé.Figure 1.18 : exemp<strong>le</strong>s de sé<strong>le</strong>ctivité <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthylène,d’après [Thomas et Thomas, 1997]1-50


Dans cet exemp<strong>le</strong>, un catalyseur d’argent permet d’obtenir de façon sé<strong>le</strong>ctive de l’oxyded’éthylène, qui est un précurseur dans l’industrie de l’éthylène glycol et de la production desfibres de polyester. Du platine finement dispersé permet par contre d’accéder à une oxydationtota<strong>le</strong>. Enfin, l’obtention de l’acétaldéhyde est sé<strong>le</strong>ctivement favorisée en présence d’unesolution ionique de chlorure de palladium et de cuivre. [Thomas et Thomas, 1997]La sé<strong>le</strong>ctivité dépend éga<strong>le</strong>ment de la face du cristal qui va adsorber la molécu<strong>le</strong>, et selon lamanière de déposer <strong>le</strong> catalyseur sur un support, différentes faces du cristal métallique peuventêtre visib<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> réactif. Par exemp<strong>le</strong> en considérant un cristal de molybdène MoO3 (systèmeorthorhombique : prisme droit à base rectangulaire), il a été montré expérimenta<strong>le</strong>ment que laface ,010} n’est pas sé<strong>le</strong>ctive <strong>pour</strong> l’oxydation du propène, alors que la face ,100} permetd’obtenir de l’acroléine par sé<strong>le</strong>ctivité. Pour ce même catalyseur en présence de méthanol, laface {010} favorise la déshydrogénation du propène en formaldéhyde, alors que la face {100}conduit à la formation de H2C(OCH3)2 [Astruc, 2007]. L’ajout d’un composé peut ainsiéga<strong>le</strong>ment influencer la sé<strong>le</strong>ctivité d’un catalyseur.Enfin, un dernier critère de choix d’un catalyseur est sa stabilité à long terme. Il fauteffectivement considérer que <strong>le</strong>s catalyseurs ont tendance à se désactiver au cours du tempsd’utilisation. Différentes causes sont possib<strong>le</strong>s :- la dégradation thermique- l’empoisonnement- l’encrassementLa dégradation thermique des catalyseurs est essentiel<strong>le</strong>ment due au phénomène de frittage.Les particu<strong>le</strong>s métalliques recristallisent <strong>le</strong>ntement, en diminuant alors la surface <strong>catalytique</strong> etdonc l’activité du catalyseur. L’activité du catalyseur diminue d’autant plus que sa températured’utilisation est é<strong>le</strong>vée. Le phénomène de frittage peut être plus ou moins contrôlé ; parexemp<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> cas d’un catalyseur Pt/Al2O3 utilisé en reformage, <strong>le</strong> frittage du platine estra<strong>le</strong>nti en introduisant dans l’effluent une petite quantité d’un composé chloré (CCl4), ouencore en alliant d’autres métaux au platine (Ir ou Ga). Le support du catalyseur peutéga<strong>le</strong>ment subir ce phénomène de frittage.Un empoisonnement du catalyseur peut être engendré par la présence de certains composésdans <strong>le</strong> milieu réactionnel, diminuant alors l’activité <strong>catalytique</strong>. Par exemp<strong>le</strong>, de faib<strong>le</strong>squantités de monoxyde de carbone ou d’amines limitent l’activité <strong>catalytique</strong> des métaux <strong>pour</strong>l’hydrogénation des alcènes et des aromatiques. Les composés soufrés (H2S, mercaptans,


grosse, el<strong>le</strong> peut éga<strong>le</strong>ment empêcher l’accès aux sites par encombrement stérique :l’hexanethiol (C6H13SH) est par exemp<strong>le</strong> dix fois plus empoisonnant que H2S. Enfin, unemolécu<strong>le</strong> poison s’adsorbe préférentiel<strong>le</strong>ment sur certains sites de la surface du métal,notamment si la tail<strong>le</strong> des cristaux varie : alors que des petits grains de platine sont désactivéspar l’ammoniac, ils résistent mieux à l’empoisonnement par <strong>le</strong> soufre que <strong>le</strong>s gros grains. Danscertains cas, il est possib<strong>le</strong> de désorber des molécu<strong>le</strong>s empoisonnant <strong>le</strong> catalyseur. Par exemp<strong>le</strong>,<strong>le</strong> soufre adsorbé à basse température sur du platine peut être désorbé par un <strong>traitement</strong> soushydrogène à 500°C, produisant alors du gaz H2S.Enfin, l’encrassement des catalyseurs est un phénomène résultant d’un dépôt de coke oud’agglomération de particu<strong>le</strong>s. Le coke est généra<strong>le</strong>ment constitué de molécu<strong>le</strong>spolyaromatiques et donc pauvres en hydrogène, mais la dénomination est généralisée à tous<strong>le</strong>s composés organiques piégés sur <strong>le</strong> catalyseur. Le coke résulte généra<strong>le</strong>ment de réactionsthermiques ou secondaires qui produisent des composés lourds et indésorbab<strong>le</strong>s ; <strong>le</strong>s sitesactifs sont alors empoisonnés et/ou rendus inaccessib<strong>le</strong>s aux réactifs. La désactivation due à undépôt de coke est très marquée, mais il est possib<strong>le</strong> de régénérer <strong>le</strong> catalyseur en éliminant <strong>le</strong>coke par combustion. Selon [Lojewska et al., 2005], la combustion du coke est cependantdiffici<strong>le</strong> même à haute température, sauf si l’oxygène atteint l’agglomérat dans toutes <strong>le</strong>sdirections en même temps. [Cornet, 2004] [Guinet et Naccache, 2004]L’oxydation <strong>catalytique</strong> est ainsi un phénomène comp<strong>le</strong>xe, mettant en jeu un catalyseur dont <strong>le</strong>rô<strong>le</strong> est de limiter la température requise <strong>pour</strong> oxyder un composé. Pour <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> desCOV, la catalyse en phase hétérogène est la plus adaptée, limitant la séparation des phasesréactionnel<strong>le</strong>s nécessaire dans <strong>le</strong> cas d’un processus homogène. Les catalyseurs de typemétallique semb<strong>le</strong>nt fina<strong>le</strong>ment bien adaptés à la dégradation des COV, bien qu’ils puissentconduire à une oxydation partiel<strong>le</strong> du composé. De plus, la désactivation de ce type decatalyseur est fréquemment observée à cause de la formation de coke.IV.2. L’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV par <strong>le</strong> platineLes principaux problèmes liés à l’oxydation des COV sont, d’une part, la formation de sousproduitset, d’autre part, la désactivation du catalyseur à cause de la formation de coke etd’agglomérats. Par ail<strong>le</strong>urs, la combustion nécessite des qualités de diffusion plutôt que decinétique, ainsi <strong>le</strong>s transferts de masse et de cha<strong>le</strong>ur sont déterminants <strong>pour</strong> ce type de procédé.Les catalyseurs utilisés <strong>pour</strong> la combustion des COV doivent donc initier l’oxydation à bassetempérature ainsi que résister à la formation de coke et d’agglomérats. Il existe trois grandesfamil<strong>le</strong>s de catalyseurs utilisés <strong>pour</strong> des réactions d’oxydation :- <strong>le</strong>s métaux nob<strong>le</strong>s : ils sont souvent utilisés malgré <strong>le</strong>ur coût onéreux ; <strong>le</strong>ur activité et <strong>le</strong>urstabilité sont é<strong>le</strong>vées, mais ils engendrent des dépôts carboneux et particulaires,- <strong>le</strong>s oxydes de métaux de transition : <strong>le</strong>s oxydes de type perovskite, corundum et spinel présententune bonne résistance aux températures é<strong>le</strong>vées,- la combinaison d’un métal nob<strong>le</strong> et d’un oxyde métallique : <strong>le</strong>s catalyseurs obtenus sont adaptab<strong>le</strong>sà divers types de réactions. [Lojewska et al., 2005]1-52


Le choix du catalyseur a ainsi été effectué en considérant <strong>le</strong>s contraintes dues à l’oxydation desCOV, cel<strong>le</strong>s concernant <strong>le</strong>s performances en catalyse hétérogène, ainsi que cel<strong>le</strong>s liées àl’utilisation d’un microréacteur. Le platine est fina<strong>le</strong>ment utilisé dans <strong>le</strong> cadre de cette étude, i<strong>le</strong>st déposé de manière uniforme sur <strong>le</strong>s parois des microcanaux (partie I.1.e du chapitre 3).Après une présentation des caractéristiques de ce métal nob<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s performances de procédés àbase de platine et <strong>pour</strong> la dégradation des COV sont analysées. Enfin, une étude desmécanismes d’oxydation des molécu<strong>le</strong>s étudiées est proposée.IV.2.a. Caractéristiques du platineLe platine est un métal nob<strong>le</strong> dont la volatilité est faib<strong>le</strong> à haute température, c’est <strong>pour</strong>quoi i<strong>le</strong>st préférab<strong>le</strong>ment utilisé en industrie [Guinet et Naccache, 2004]. En effet, <strong>le</strong> platine est stab<strong>le</strong>thermiquement jusqu’à 650°C [Lojewska et al., 2005]. Le platine est très réactif en oxydation,c’est par ail<strong>le</strong>urs un catalyseur non sé<strong>le</strong>ctif [Hermia et Vigneron, 1993].Ainsi, <strong>le</strong> platine est utilisé dans <strong>le</strong>s fours à catalyse autonettoyants, où <strong>le</strong> catalyseur est déposésur <strong>le</strong>s parois du four <strong>pour</strong> favoriser l’oxydation tota<strong>le</strong> des graisses et supprimer <strong>le</strong>ur dépôt sur<strong>le</strong>s parois. Le rô<strong>le</strong> du platine est ainsi de catalyser la dissociation de l’oxygène de l’air, selonl’équation ci-après, <strong>pour</strong> favoriser alors sa réaction avec <strong>le</strong>s graisses [Guinet et Naccache, 2004].2 Pt + O2 2 Pt-OComme <strong>le</strong>s atomes d’oxygène présentent une réactivité bien plus importante lorsqu’ils sontadsorbés (comme toute molécu<strong>le</strong> adsorbée), l’oxydation <strong>catalytique</strong> s’effectue <strong>pour</strong> destempératures plus faib<strong>le</strong>s qu’avec un procédé uniquement thermique. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>sstœchiométries d’adsorption de l’oxygène et de l’hydrogène sur <strong>le</strong> platine sont connues : unatome d’oxygène ou un atome d’hydrogène est adsorbé par atome de platine [Cornet, 2004].Cependant, [Ad<strong>le</strong>r et Keavney, 1960] indiquent que, parfois, il y a plus d’atomes d’hydrogèneadsorbés que de sites de platine, selon la méthode de préparation du catalyseur, et donc selonl’arrangement du platine (agglomérat ou monocouche). L’hydrogène serait ainsi adsorbé entre<strong>le</strong>s atomes de platine plutôt qu’au dessus, au moins sur certaines faces cristallographiques.Lors de l’oxydation <strong>catalytique</strong> d’un COV, <strong>le</strong> platine est en équilibre entre deux étatsd’oxydation à la surface <strong>catalytique</strong>, passant d’un état oxydé (Pt 4+ ) à un état réduit (Pt 0 ). Alorsque l’oxydation du platine s’effectue au contact de l’oxygène, la réduction du platine <strong>pour</strong>retrouver son état initial se fait ensuite au contact des COV, qui sont réducteurs. Ainsi, plus uncomposant est réducteur et plus l’activité du catalyseur est importante [Sharma et al., 1995]. Deplus, [Guan et al., 2007] indiquent que l’activité du platine en tant que catalyseur est fortementdéterminée par son état d’oxydation sous atmosphère oxydante ; l’addition d’un second métalaux propriétés é<strong>le</strong>ctrophi<strong>le</strong>s (molybdène par exemp<strong>le</strong>) permet alors d’atteindre un degréd’oxydation du platine plus faib<strong>le</strong>, augmentant ainsi son activité <strong>catalytique</strong>. Il apparaîtéga<strong>le</strong>ment que l’activité <strong>catalytique</strong> dépend non seu<strong>le</strong>ment du métal utilisé mais éga<strong>le</strong>ment dumatériau du support : <strong>le</strong>s catalyseurs déposés sur <strong>le</strong>s supports <strong>le</strong>s plus acides présentent une1-53


activité plus importante, et cet effet est augmenté par l’addition de composés àé<strong>le</strong>ctronégativité é<strong>le</strong>vée, comme <strong>le</strong> tungstène ou <strong>le</strong> molybdène.Enfin, lorsque <strong>le</strong> platine est sous forme de petites particu<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s surfaces à haute énergie desurface (ang<strong>le</strong>s et arrêtes) prédominent, et l’oxygène est ainsi fortement adsorbé ce quiengendre une plus faib<strong>le</strong> réactivité lors d’une oxydation *Scirè et al., 2010]. De plus, enparticulier dans <strong>le</strong> cas d’un microréacteur <strong>catalytique</strong>, une mauvaise répartition du platine sur<strong>le</strong>s microcanaux engendre la formation de points chauds en limitant alors l’uniformité de latempérature ou des profils de concentration [Guan et al., 2007].Afin d’activer un catalyseur à base de platine, différentes méthodes sont proposées par lalittérature. [Kusakabe et al., 2001-a] et [Kusakabe et al., 2001-b] utilisent un balayage àl’hydrogène pendant 3 heures à 500°C, alors que [Guan et al., 2007] effectuent une calcination à400°C pendant 3 heures. [Ad<strong>le</strong>r et Keavney, 1960] effectuent éga<strong>le</strong>ment une calcination mais enaugmentant progressivement la température entre 120°C et 593°C pendant 4 heures, puis latempérature est maintenue pendant 1 heure. Par ail<strong>le</strong>urs, [Luther et al., 2008] proposent unebalayage à l’argon en imposant une rampe de température (10°C/min) entre 20°C et 500°C, puisla température est maintenue à 500°C pendant 2 heures en ajoutant à l’argon de l’hydrogène,avant de refroidir <strong>le</strong> catalyseur uniquement sous argon. Enfin, [Gangwal et al., 1988] effectuentl’activation de <strong>le</strong>ur catalyseur par passage de l’effluent à traiter (benzène ou hexane dilué dansde l’air) à 315°C jusqu’à stabilisation de l’activité du catalyseur (plus de 72 heures), puis latempérature est alors augmentée à 365°C jusqu’à une nouvel<strong>le</strong> stabilisation de l’activité.Concernant la désactivation du platine, el<strong>le</strong> n’est généra<strong>le</strong>ment pas observée. [Gangwal et al.,1988+ indiquent que l’activité du catalyseur est restée stab<strong>le</strong> pendant toute l’étude (3 mois). Destests d’activité sont parfois effectués en utilisant un réacteur en continu et pendant une longuedurée : [Kusakabe et al., 2001-a] et [Kusakabe et al., 2001-b+ n’observent pas de désactivationaprès 150 heures d’utilisation à 250°C, et [Guan et al., 2007] indiquent une activité <strong>catalytique</strong>é<strong>le</strong>vée et un comportement stab<strong>le</strong> pendant au moins 170 heures à 300°C (éga<strong>le</strong>ment après untest pendant 50 heures à 275°C). [Sharma et al., 1995] effectuent des tests de stabilité sur unepériode de plus de 160 heures ; alors que la désactivation est négligeab<strong>le</strong> lors de l’oxydation duméthanol et de l’acétone, une faib<strong>le</strong> diminution de l’activité (8 %) est observée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> chlorurede méthylène. [Ge et al., 2005] indiquent fina<strong>le</strong>ment que la désactivation d’un catalyseur estpossib<strong>le</strong> lors d’une surchauffe. Par ail<strong>le</strong>urs, selon *Golunski, 2001+, la présence d’hydrogène enphase gazeuse est essentiel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> supprimer la désactivation du platine, qui apparaîtlorsqu’un dépôt de coke se forme résultant de la sur-déshydrogénation des hydrocarbures.Le platine est ainsi un catalyseur adapté à l’oxydation des COV, bien que nécessitant d’êtreactivé et présentant <strong>le</strong> risque de se désactiver par dépôt de coke. Les performances de cecatalyseur sont étudiées dans la partie suivante, qui indique <strong>le</strong>s résultats obtenus <strong>pour</strong> ladégradation des COV considérés.1-54


IV.2.b. Performances des procédés <strong>catalytique</strong>s à base de platineL’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV est étudiée la plupart du temps dans des réacteurs à lit fixe,garnis d’un catalyseur supporté soit sur un oxyde à base d’aluminium (Al2O3) [Gangwal et al.,1988] [Mazzarino et Barresi, 1993] [Sawyer et Abraham, 1994] [Arzamendi et al., 2007], decérium (CeO2) [Scirè et al., 2010] ou de manganèse (structure mésoporeuse OMS-2) [Sanz et al.,2011], soit par des supports structurés type grillage [Ma et al.- 2008] ou mousse [Sanz et al.,2008], des anneaux de Raschig pouvant éga<strong>le</strong>ment être utilisés [Sharma et al., 1995]. Lesrésultats présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.11 concernent l’oxydation des COV dans des réacteurs àlits <strong>catalytique</strong>s à base de platine, qui est utilisé pur ou en alliage avec un autre métal(généra<strong>le</strong>ment du palladium).Tab<strong>le</strong>au 1.11 : performances du platine <strong>pour</strong> l’oxydation des COV dans des réacteurs à lit fixeCOVacétated'éthy<strong>le</strong>acétonecatalyseurPt / Al2O3Pt, Pd / grillageen acierinoxydab<strong>le</strong>diamètreintérieur*25,4 mm28 mmPt / OMS-2 -Pt, Pd / anneauxde RaschigPt, Pd / grillageen acierinoxydab<strong>le</strong>25 mm28 mmPt / CeO2 -éthanol Pt / Al2O3 25,4 mmn-hexane Pt, Ni / Al2O3 1,5 mmméthyléthylcétonePt / Al2O38 mmPt / OMS-2 -toluène Pt / Al2O3 25,4 mmPt / moussed'aluminiumPt, Pd / grillageen acierinoxydab<strong>le</strong>-28 mmPt / CeO2 -Pt / OMS-2 -concentration,gaz de dilution600 ppm,O2 12 % , N20,14 %,air1000 mgC/Nm 3 ,air-air0,21 %,air0,7 % vol. ,O2 10 % vol., He1000 ppmV,O2, N2410 ppm,air47,3 Pa,air1000 mgC/Nm 3 ,air1000 ppmV,O2, N21000 mgC/m 3 ,air0,13 %,air0,7 % vol. ,O2 10 % vol., He1000 mgC/Nm 3 ,airvitesse spatia<strong>le</strong>ou débit48000 h -110000 h -1500 cm 3 /min-10000 h -17,6 mmol/(h.gcat)conversion**T50 = 270°CT90 = 300°CT50 = 255°CT90 = 280°CT50 = 160°CT90 = 200°CT50 = 290°CT90 = 370°CT50 = 215°CT90 = 235°CT50 = 130°CT90 = 150°Créférence[Sawyer et Abraham, 1994][Ma et al., 2008][Sanz et al., 2011][Sharma et al., 1995][Ma et al., 2008][Scirè et al., 2010]37 s -1 T50 = 450°C [Mazzarino et Barresi, 1993]-25170kgcat.min/kmol500 cm 3 /minT50 = 250°CT90 = 310°CT50 = 450°CT90 = 500°CT50 = 160°CT90 = 180°C[Gangwal et al., 1988][Arzamendi et al., 2007][Sanz et al., 2011]37 s -1 T50 = 450°C [Mazzarino et Barresi, 1993]12000 h -110000 h -17,6 mmol/(h.gcat)500 cm 3 /minT50 = 185°CT90 = 195°CT50 = 205°CT90 = 215°CT50 = 165°CT90 = 185°CT50 = 180°CT90 = 230°C[Sanz et al., 2008][Ma et al., 2008][Scirè et al., 2010][Sanz et al., 2011]Lorsque <strong>le</strong>s chercheurs ont étudié plusieurs conditions opératoires (catalyseur, concentration,débit), seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures performances sont re<strong>le</strong>vées ici. Les lignes grisées correspondent auprocédé <strong>le</strong> plus performant <strong>pour</strong> l’oxydation de chaque COV, <strong>le</strong> diamètre intérieur (*) indiqué1-55


correspond à celui du réacteur tubulaire utilisé, et la conversion (**) est exprimée enconsidérant la T50 et la T90, qui sont <strong>le</strong>s températures requises <strong>pour</strong> avoir respectivement 50 % et90 % de conversion du COV.Comparer <strong>le</strong>s résultats des conversions obtenus par <strong>le</strong>s différents catalyseurs est délicat dans lamesure où <strong>le</strong>s conditions opératoires diffèrent (quantité de catalyseur, diamètre du lit<strong>catalytique</strong>, concentration, débit et nature de l’effluent), cependant <strong>le</strong>s performances du platinesont globa<strong>le</strong>ment meil<strong>le</strong>ures lorsqu’il est déposé sur un support type CeO2 ouOMS-2. Par ail<strong>le</strong>urs, [Sharma et al., 1995] et [Ma et al., 2008] ont testé des catalyseurs similairescontenant du platine pur ou en alliage avec du palladium, et l’activité observée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>scatalyseurs bimétalliques est plus importante. L’ajout d’un second métal permet ainsid’améliorer <strong>le</strong>s performances d’un procédé.Les réactions d’oxydation sont généra<strong>le</strong>ment tota<strong>le</strong>s, seuls du dioxyde de carbone et de l’eauétant analysés dans l’effluent à la sortie des réacteurs tubulaires. Des quantités nonsignificatives de sous-produits sont cependant indiquées par [Sanz et al., 2011] et [Scirè et al.,2010], ce derniers indiquant un bilan carbone supérieur à 95 %, alors que [Mazzarino et Barresi,1993+ annoncent un bilan carbone de l’ordre de 98 %.Concernant <strong>le</strong>s éventuels sous-produits détectés, [Sawyer et Abraham, 1994] révè<strong>le</strong>nt quel’oxydation de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> produit du CO2 avec une sé<strong>le</strong>ctivité ne dépassant pas 4 % à290°C, et éga<strong>le</strong>ment de l’acide acétique, de l’éthylène, de l’acétaldéhyde, de l’éthanol, et aussidu diéthyléther. [Sanz et al., 2011] notent par ail<strong>le</strong>urs la formation d’acétaldéhyde (maximum4 %), de méthylvinylcétone (maximum 0,1 %), et de dicétone (maximum 0,7 %). [Scirè et al.,2010] précisent enfin que l’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluène peut conduire à la formation defaib<strong>le</strong>s quantités d’acide benzoïque.En ce qui concerne l’ordre d’oxydation des COV, [Tichenor et Palazzolo, 1987] proposent unclassement en fonction de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> chimique, qui est issu d’une étude sur l’oxydation deseize COV dans de l’air, en utilisant un support monolithique en céramique recouvert deplatine et de palladium. L’ordre obtenu est indiqué ci-dessous, <strong>le</strong>s alcools étant <strong>le</strong>s plusfaci<strong>le</strong>ment oxydés. Il est confirmé par [Hermia et Vigneron, 1993] qui ajoutent que <strong>le</strong>s écartsdiminuent lorsque la concentration des COV augmente (<strong>le</strong> catalyseur étant identique).alcools > dioxanes > aldéhydes > composés aromatiques > cétonescétones > acétates > alcanes > hydrocarbures chlorés*Mazzarino et Barresi, 1993+ montrent par ail<strong>le</strong>urs que l’éthanol est oxydé sur Pt/Al2O3 à destempératures inférieures que <strong>le</strong> toluène, et [Ma et al., 2008+ obtiennent l’ordre d’oxydationsuivant : toluène > acétone > acétate d’éthy<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>ur catalyseur est constitué d’un mélange deplatine et de palladium sur une structure de type grillage en acier inoxydab<strong>le</strong>. Ces résultatssont en accord avec l’ordre d’oxydation proposé par [Tichenor et Palazzolo, 1987].1-56


Un second ordre d’oxydation en fonction de la famil<strong>le</strong> des COV a été indiqué par [Navascués etal., 2010], <strong>le</strong> catalyseur de platine recouvrant de la zéolithe β <strong>pour</strong> cette étude. L’ordre est enaccord avec celui proposé par [Tichenor et Palazzolo, 1987] bien qu’il fasse intervenir d’autrestypes de composés :alcools > composés aromatiques > cétones > acides carboxyliques > alcanes[Navascués et al., 2010] précisent par ail<strong>le</strong>urs que la rupture de la liaison C-H est l’étapelimitante lors d’une réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>. [Beauchet, 2008], [Huang et al., 2008] et[Sanz et al., 2011] complètent et indiquent qu’il est reconnu que la vitesse de combustion (oud’oxydation tota<strong>le</strong>) d’un COV est relative à l’énergie requise <strong>pour</strong> casser la liaison carbonehydrogène(C-H) la plus faib<strong>le</strong> du composé. L’ordre d’oxydation des COV serait ainsi relative àl’enthalpie de dissociation de la plus faib<strong>le</strong> liaison C-H d’un COV. L’Annexe 4 présente <strong>le</strong>sdifférentes enthalpies de dissociation des COV considérés.Enfin, lorsqu’un mélange de COV est oxydé, il y a compétition entre <strong>le</strong>s composés et laprésence d’un second COV influe sur l’oxydation d’un premier. [Sharma et al., 1995] indiquentqu’un composé fortement réducteur améliore la conversion d’un second composé plusfaib<strong>le</strong>ment réducteur, car la force réductrice du premier composé permet d’augmenter l’activitédu platine. De plus, la compétition à l’adsorption des composés sur la surface du catalyseurengendre une diminution de la conversion d’un composé fortement réducteur en présenced’un second composé moins réducteur. [Navascués et al., 2010+ ont étudié l’oxydation d’unmélange d’acétone et de n-hexane et mettent en évidence l’adsorption préférentiel<strong>le</strong> del’acétone sur <strong>le</strong>s sites <strong>catalytique</strong>s de Pt/ZY (et ainsi une conversion tota<strong>le</strong> à plus faib<strong>le</strong>température que <strong>le</strong> n-hexane), en accord avec la polarité plus é<strong>le</strong>vée de l’acétone par rapport àcel<strong>le</strong> du n-hexane.Par ail<strong>le</strong>urs, d’après *Sanz et al., 2011+, l’interférence entre l’oxydation de deux composésmélangés est due à l’adsorption compétitive, <strong>le</strong> premier composé adsorbé étant alors <strong>le</strong> premieroxydé. La compétition entre <strong>le</strong>s COV engendre une augmentation de la température nécessaireà l’oxydation tota<strong>le</strong>. Ils ont ainsi observé sur un catalyseur Pt/Al2O3 que la conversion del’acétate d’éthy<strong>le</strong> commence lorsque <strong>le</strong> toluène est tota<strong>le</strong>ment converti. Les composés oxygénésétant plus diffici<strong>le</strong>ment désorbés du platine, ils sont cependant <strong>le</strong>s plus diffici<strong>le</strong>s à oxyder. Cesderniers sont alors ceux qui contrô<strong>le</strong>nt généra<strong>le</strong>ment la réaction globa<strong>le</strong>. Enfin, [Mazzarino etBarresi, 1993] notent que <strong>le</strong>s hydrocarbures adsorbés plus fortement peuvent limiterl’oxydation d’autres composés, alors que des COV plus réactifs n’influent pas. Les effetsinhibiteurs seraient dus à la compétition à l’adsorption, et la sé<strong>le</strong>ctivité en dioxyde de carboneest alors influencée par la présence de plusieurs composés.Différents paramètres semb<strong>le</strong>nt ainsi intervenir lorsqu’un mélange de COV est dégradé : laforce réductrice (plus l’un des COV est réducteur, plus <strong>le</strong> platine est activé, mais il est alorsmoins bien converti qu’un second composé moins réducteur), la polarité (un COV avec unepolarité é<strong>le</strong>vée est adsorbé préférentiel<strong>le</strong>ment et il est ainsi mieux converti) et la force1-57


d’adsorption (<strong>le</strong> premier COV adsorbé est <strong>le</strong> premier converti mais il faut considérer l’étape dedésorption, et un COV adsorbé trop fortement limite la conversion d’autres composés).IV.2.c. Réactions de dégradation des COVDans <strong>le</strong> cas d’une oxydation tota<strong>le</strong> des COV, il y a production de dioxyde de carbone et d’eau.Les équations des réactions complètes <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV étudiés sont indiquées ci-dessous :- acétate d’éthy<strong>le</strong> : CH3COOC2H5 + 5 O2 4 CO2 + 4 H2O- acétone : CH3COCH3 + 4 O2 3 CO2 + 3 H2O- 1,4-dioxane : C4H8O2 + 5 O2 4 CO2 + 4 H2O- éthanol : C2H5OH + 3 O2 2 CO2 + 3 H2O- n-hexane : 2 C6H14 + 19 O2 12 CO2 + 14 H2O- isopropanol : 2 CH3CH(OH)-CH3 + 9 O2 6 CO2 + 8 H2O- méthyléthylcétone : 2 CH3C(O)CH2CH3 + 12 O2 8 CO2 + 9 H2O- 1-propanol : 2 CH3CH2CH2OH + 9 O2 6 CO2 + 8 H2O- toluène : C6H5CH3 + 9 O2 7 CO2 + 4 H2OL’oxydation <strong>catalytique</strong> permet généra<strong>le</strong>ment de dégrader complètement <strong>le</strong>s COV en CO2 et eneau, mais des sous-produits sont observés dans certains cas ([Sawyer et Abraham, 1994], [Scirèet al., 2010], [Sanz et al., 2011]). De plus, quelques applications en microréacteur permettent dedégrader de manière sé<strong>le</strong>ctive <strong>le</strong>s composés (partie III.1 du chapitre 2). Ainsi, l’étude desmécanismes a été effectuée afin de connaître <strong>le</strong>s intermédiaires réactionnels mis en jeu lors del’oxydation des COV considérés, dans <strong>le</strong> but d’identifier <strong>le</strong>s éventuels sous-produits qui<strong>pour</strong>raient être détectés lors de ces travaux. Les sous-produits peuvent effectivementcorrespondre à des intermédiaires réactionnels formés lors de la dégradation partiel<strong>le</strong> desCOV, et l’étude des mécanismes d’oxydation peut alors être un outil de caractérisation afin deconnaître la nature des composés produits. Les mécanismes d’oxydation (thermique et/ou<strong>catalytique</strong>) sont alors présentés <strong>pour</strong> chaque COV étudié.Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> :[Klaey<strong>le</strong>, 1993] propose un mécanisme réactionnel de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> par dégradationthermique (Figure 1.19).1-58Figure 1.19 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]


Il y a tout d'abord abstraction d'un des atomes d'hydrogène ; par réarrangement ou parréaction, de l’éthylène (C2H4) et de l’acétaldéhyde (CH3CHO) sont alors formés, ainsi que desradicaux. Ceux-ci réagissent alors <strong>pour</strong> former fina<strong>le</strong>ment de l’acide acétique (CH3COOH) ainsique du méthane (CH4) et ses produits d’oxydation.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> schéma réactionnel de la Figure 1.20 est proposé par [Sawyer et Abraham, 1994]<strong>pour</strong> une réaction d’oxydation de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> sur un catalyseur Pt/Al2O3. L’eau provientde l’humidité de l’air, el<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment produite par la réaction. Les produits marqués d’unastérisque correspondent à des composés stab<strong>le</strong>s en fin de réaction, il s’agit de l’acide acétique(CH3COOH), de l’acétone (CH3OCH3) et de l’éthylène (C2H4). L’éthanol (CH3CH2OH),l’acétaldéhyde (CH3CHO) et <strong>le</strong> diéthyléther (CH3CH2OCH2CH3) sont éga<strong>le</strong>ment desintermédiaires réactionnels proposés, mais ils sont oxydés à <strong>le</strong>ur tour.Figure 1.20 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>,selon [Sawyer et Abraham, 1994]En comparant <strong>le</strong>s deux mécanismes, il apparaît que l’oxydation de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, qu’el<strong>le</strong>soit thermique ou <strong>catalytique</strong>, semb<strong>le</strong> conduire à la formation d’éthylène, d’acide acétique etd’acétaldéhyde, ce dernier pouvant éventuel<strong>le</strong>ment être dégradé à son tour. L’acétone,l’éthanol et <strong>le</strong> diéthyléther n’apparaissent pas dans <strong>le</strong> mécanisme d’oxydation thermique.Cas de l’acétone :Un mécanisme réactionnel en oxydation thermique est proposé par [Klaey<strong>le</strong>, 1993] ; la Figure1.21 indique <strong>le</strong>s produits de l’oxydation partiel<strong>le</strong> de l’acétone, ainsi que ceux obtenus parpyrolyse.Figure 1.21 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’acétone, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]1-59


L’abstraction d’un atome d’hydrogène de l’acétone conduit à la formation d’un radical, quiréagit ensuite <strong>pour</strong> former de la méthyléthylcétone (CH3CH2COCH3). Par ail<strong>le</strong>urs, la ruptured’une liaison C-C conduit à la formation de radicaux, qui mènent ensuite soit à la productionde méthane (CH4) et de ses produits d’oxydation, soit à la production d’acétaldéhyde(CH3CHO).Par ail<strong>le</strong>urs, [Sharma et al., 1995+ proposent un mécanisme d’adsorption de l’acétone sur uncatalyseur métallique, en présence d’oxygène :A + [ox*] [A···ox*] [A*···red*] CO2 + H2O + [red*]avecA : acétone[ox*] : site oxydé du catalyseur[red*] : site réduit du catalyseurLe COV est tout d’abord adsorbé à la surface du catalyseur, puis s’oxyde partiel<strong>le</strong>ment avantd’être complètement converti en dioxyde de carbone et en eau. Le catalyseur est réduit par laréaction mettant en jeu l’acétone, il est ensuite ré-oxydé par l’oxygène <strong>pour</strong> retrouver son étatinitial. Ce mécanisme correspond à une dégradation complète de l’acétone et ne permet pas demettre en évidence un intermédiaire réactionnel.Cas du 1,4-dioxane :Un mécanisme présentant <strong>le</strong>s intermédiaires réactionnels de la combustion d’un effluent richeen 1,4-dioxane est proposé par [Lin et al., 2009]. Il est présenté sur la Figure 1.22, où <strong>le</strong> « X »correspond à un accepteur d’atome d’hydrogène (H, O, OH ou tout autre radical). La liste descomposés mis en jeu lors de la combustion du 1,4-dioxane est proposée ci-dessous, el<strong>le</strong>comprend plusieurs isomères :- (1) : ˙CH3 radical méthy<strong>le</strong> - (11) : C2H2O cétène- (2) : C2H2 acétylène - (12) : C2H4O éthèno<strong>le</strong>- (3) : C2H4 éthylène - (13) : C2H4O acétaldéhyde- (4) : HCO˙ radical formy<strong>le</strong> - (14) : C2H5O˙ radical éthoxy- (5) : ˙C2H5 radical éthy<strong>le</strong> - (15) : C4H2 1,3-butadiyne- (6) : H2CO formaldéhyde - (16) : C4H4 vinylacétylène- (7) : ˙C3H3 radical propargy<strong>le</strong> - (17) : C4H6 1,3-butadiène- (8) : C3H4 allène - (18) : C3H4O méthylcétène- (9) : C3H4 propyne - (19) : C3H4O acroléine- (10) : ˙C3H5 radical allyl - (20) : C3H6O méthoxyéthylène1-60


Figure 1.22 : schéma réactionnel de la combustion du 1,4-dioxane [Lin et al., 2009][Lin et al., 2009+ indiquent éga<strong>le</strong>ment qu’un hydrocarbure saturé en oxygène tel que <strong>le</strong>1,4-dioxane est décomposé initia<strong>le</strong>ment par abstraction d’un atome d’hydrogène, et que cetteréaction est dominante lors d’un processus de décomposition. Selon ce mécanisme, <strong>le</strong>scomposés fina<strong>le</strong>ment retrouvés à l’issue de la dégradation thermique du 1,4-dioxane sont <strong>le</strong>propyne (C3H4), la cétène (C2H2O), <strong>le</strong> 1,3-butadiyne (C4H2), la méthylcétène (C3H4O), et <strong>le</strong>méthoxyéthylène (C3H6O).Cas de l’éthanol :Le schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’éthanol est obtenu par analogie avec <strong>le</strong>smécanismes proposés par [Klaey<strong>le</strong>, 1993] (Figure 1.23). L’arrachement d’un atome d’hydrogènesur <strong>le</strong>s atomes de carbone produit deux radicaux différents qui, oxydés à <strong>le</strong>ur tour, conduisentà la formation d’acétaldéhyde (CH3CHO) et d’alcool vinylique (CH2=CHOH). L’éthylène (C2H4)est éga<strong>le</strong>ment produit par réarrangement de l’un des radicaux.Figure 1.23 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’éthanol1-61


Par ail<strong>le</strong>urs, en adaptant <strong>le</strong> mécanisme proposé par [Sawyer et Abraham, 1994] concernantl’oxydation d’un alcool primaire sur un catalyseur type Pt/Al2O3, <strong>le</strong> mécanisme <strong>catalytique</strong> del’éthanol présenté sur la Figure 1.24 est obtenu. Dans ce cas, <strong>le</strong>s intermédiaires proposés sontl’acétaldéhyde (CH3CHO) ainsi que l’acide acétique (CH3COOH).Figure 1.24 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol, selon [Sawyer et Abraham, 1994]Enfin, [Ismagilov et al., 2008] proposent un mécanisme d’oxydation <strong>catalytique</strong> (Figure 1.25). Ilpasse éga<strong>le</strong>ment par la formation d’acétaldéhyde (CH3CHO).Figure 1.25 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol, selon [Ismagilov et al., 2008]Alors que l’acétaldéhyde est proposé dans <strong>le</strong>s trois mécanismes, il apparaît par ail<strong>le</strong>urs que nil’alcool vinylique, ni l’éthylène et ni l’acide acétique ne sont communs aux mécanismesd’oxydation thermique et à ceux proposés dans <strong>le</strong> cas d’une oxydation <strong>catalytique</strong>.Cas du n-hexane :Un mécanisme réactionnel de l’oxydation thermique du n-hexane a été proposé par [Klaey<strong>le</strong>,1993+, un schéma <strong>le</strong> résumant fait ainsi l’objet de la Figure 1.26. Après arrachement d’un atomed’hydrogène, la dégradation par pyrolyse est citée <strong>pour</strong> expliquer la dégradation des radicauxen alcènes (C2H2, CH3CH=CH2 et CH3CH2CH=CH2) et radicaux, eux-mêmes précurseursd’éthylène (C2H4) et d’acétylène (C2H2). L’acétaldéhyde (CH3CHO) et <strong>le</strong> propionaldéhyde(CH3CH2CHO) sont respectivement issus de l’oxydation du radical éthy<strong>le</strong> (˙CH2CH3) et propy<strong>le</strong>(˙CH2CH2CH3).1-62Figure 1.26 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du n-hexane, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]


Par ail<strong>le</strong>urs, [Dautzenberg et Platteeuw, 1970] indiquent que la catalyse du n-hexane par duplatine peut conduire à la formation de benzène par déshydrocyclisation. Le benzène ne figurepas dans <strong>le</strong> mécanisme proposé <strong>pour</strong> l’oxydation thermique.Cas de l’isopropanol :Le mécanisme présenté sur la Figure 1.27 a été proposé par *Klaey<strong>le</strong>, 1993+ dans <strong>le</strong> cas d’uneoxydation thermique. L’acétone (CH3OCH3) est obtenue par élimination successive de deuxatomes d’hydrogène, conduisant ensuite à la méthyléthylcétone (CH3CH2COCH3) paroxydation puis par combinaison avec un radical méthy<strong>le</strong> (˙CH3). L’abstraction d’un atomed’hydrogène de l’isopropanol peut éga<strong>le</strong>ment conduire à un second radical puis à la formationd’alcool allylique (CH3C(OH)=CH2) et de propylène (CH3CH=CH2), par élimination d’unsecond atome d’hydrogène ou par recombinaison du radical, respectivement. Le propylène estensuite dégradé en méthane (CH4) et ses produits d’oxydation, ainsi qu’en éthylène (C2H4).Figure 1.27 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’isopropanol, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]Par ail<strong>le</strong>urs, *Sawyer et Abraham, 1994+ indiquent que l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’isopropanolsur Pt/Al2O3 conduit tout d’abord à la formation d’acétone (CH3COCH3), puis l’acétone estoxydée en dioxyde de carbone et en eau. Un mécanisme mettant éga<strong>le</strong>ment en jeu la formationde propylène (CH3CH=CH2) est proposé par [Ismagilov et al., 2008] (Figure 1.28).Figure 1.28 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’isopropanol,selon [Sawyer et Abraham, 1994] et [Ismagilov et al., 2008]L’acétone et <strong>le</strong> propylène sont communs aux mécanismes d’oxydation thermique et <strong>catalytique</strong>.La méthyléthylcétone, <strong>le</strong> méthane et l’éthylène (Figure 1.27) sont issus de la dégradation descomposés précédents. Le mécanisme d’oxydation thermique indique éga<strong>le</strong>ment la présenced’alcool allylique.1-63


Cas de la méthyléthylcétone :Un schéma réactionnel en oxydation thermique (Figure 1.29) a été proposé par [Klaey<strong>le</strong>, 1993].L’abstraction d’un atome d’hydrogène sur <strong>le</strong> groupement méthy<strong>le</strong> conduit à la formationd’éthylène (C2H4) par réarrangement intramoléculaire, puis d’acétaldéhyde (CH3CHO) parcombinaison de radicaux. Si l’abstraction d’un atome d’hydrogène est effectuée en β ducarbony<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s mêmes produits que précédemment sont obtenus. Enfin, la méthylvinylcétone(CH3COCH=CH2) est obtenue par abstraction d’un atome d’hydrogène en α du carbony<strong>le</strong>. Ladécomposition par pyrolyse de ce composé conduit, après combinaison des radicaux, aupropylène (CH2=CHCH3), à l’éthylène (C2H4), au propanal (CH3CH2CHO) ainsi qu’au méthane(CH4) et à ses produits d’oxydation.Figure 1.29 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de la méthyléthylcétone, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]Par ail<strong>le</strong>urs, [Arzamendi et al., 2007] proposent deux mécanismes de combustion <strong>catalytique</strong> dela méthyléthylcétone par du platine. Un premier mécanisme concerne tout d’abord l’adsorptiondu COV sur <strong>le</strong> métal, puis la réaction d’oxydation entre <strong>le</strong> COV adsorbé et l’oxygène présentdans l’effluent. La première étape de cette réaction est l’étape limitante, alors que <strong>le</strong> composéintermédiaire est rapidement oxydé en CO2 et en eau.M + SM-SM-S + O2 M’-S CO2 + H2O + SavecM : méthyléthylcétoneS : site actif du catalyseur (platine)M’-S : composé intermédiaire partiel<strong>le</strong>ment oxydé (non précisé)Un second mécanisme induisant une réaction entre deux espèces adsorbées à la surface ducatalyseur est éga<strong>le</strong>ment proposé, <strong>le</strong>s deux espèces étant ici la méthyléthylcétone et l’oxygène ;l’étape limitante est ici la réaction entre <strong>le</strong>s deux espèces adsorbées.M + S M-SO2 + 2 S 2 O-SM-S + O-S CO2 + H2O + 2 S1-64


Les mécanismes proposés par [Arzamendi et al., 2007] indiquent ainsi de quel<strong>le</strong> manière <strong>le</strong>platine intervient lors de la réaction tota<strong>le</strong> d’oxydation <strong>catalytique</strong>, mais ne permettent pas decaractériser <strong>le</strong>s intermédiaires réactionnels.Cas du 1-propanol :Un mécanisme d’oxydation thermique, inspiré des mécanismes de [Klaey<strong>le</strong>, 1993], est proposésur la Figure 1.30. L’abstraction d’un atome d’hydrogène peut se faire sur trois carbonesdifférents, formant alors trois radicaux. Ils sont alors oxydés à <strong>le</strong>ur tour, produisant dupropanal (CH3CH2CHO) ainsi que deux énols (CH3CH=CHOH et CH2=CHCH2OH). Dupropylène (CH3CH=CH2) peut éga<strong>le</strong>ment être obtenu par recombinaison d’un des radicaux,conduisant ensuite à la formation d’éthylène (C2H4) ainsi que de méthane (CH4) et ses produitsd’oxydation. La dégradation par pyrolyse de l’un des trois radicaux produit de l’éthylène et unradical, qui, après oxydation, conduit à la formation de formaldéhyde (CH2=O).Figure 1.30 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du 1-propanolUn mécanisme d’oxydation <strong>catalytique</strong> (Pt/Al2O3) d’un alcool primaire est par ail<strong>le</strong>urs proposépar [Sawyer et Abraham, 1994] ; <strong>le</strong> mécanisme adapté à l’oxydation du 1-propanol est alorsprésenté sur la Figure 1.31. Il passe par deux intermédiaires réactionnels, à savoir <strong>le</strong> propanal(CH3CH2CHO) et l’acide propanoïque (CH3CH2COOH).Figure 1.31 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol,selon [Sawyer et Abraham, 1994]Alors que <strong>le</strong> propanal figure dans <strong>le</strong>s deux mécanismes proposés, l’acide propanoïque ne figurepas dans <strong>le</strong> mécanisme d’oxydation thermique, qui indique par contre la présence de deux1-65


énols, de propylène et de formaldéhyde, en plus des composés généra<strong>le</strong>ment retrouvés dans <strong>le</strong>smécanismes d’oxydation thermique, à savoir <strong>le</strong> méthane et ses dérivés, ainsi que l’éthylène.Cas du toluène :Selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993], trois réactions peuvent expliquer la dégradation thermique dutoluène (Figure 1.32) : l’abstraction d’un atome d’hydrogène sur <strong>le</strong> groupement méthy<strong>le</strong>, larupture de la liaison entre <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> aromatique et <strong>le</strong> groupement méthy<strong>le</strong>, et l’abstraction d’unatome d’hydrogène sur <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> aromatique. Pour chacun des radicaux formés, au moins deuxprocessus peuvent intervenir, conduisant à la formation de benzaldéhyde (C6H5CHO) etd’alcool benzylique (C6H6CH2OH), de benzène (C6H6) et de phénol (C6H5OH), ainsi que decrésol (CH3C6H4OH). Le toluène (C6H5CH3) peut éga<strong>le</strong>ment être reformé à partir de deux desradicaux.Figure 1.32 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du toluène, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993]Par ail<strong>le</strong>urs, [Ge et al., 2005+ proposent un mécanisme d’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluènepassant par deux intermédiaires réactionnels, à savoir <strong>le</strong> benzaldéhyde (C6H5CHO) puis l’acidebenzoïque (C6H5COOH). L’oxydation de ce dernier peut éventuel<strong>le</strong>ment passer par laformation d’anhydride maléique (HO(C=O)CH=CH(C=O)OH), ce composé n’étant pasreprésenté sur la Figure 1.33.Figure 1.33 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluène, selon [Ge et al., 2005]Mis à part <strong>le</strong> benzaldéhyde, aucun des composés proposés par <strong>le</strong>s mécanismes ne sontcommuns à l’oxydation thermique et à la dégradation <strong>catalytique</strong> du toluène. Il apparaît par1-66


ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> aromatique est diffici<strong>le</strong> à dégrader, l’oxydation ayant lieu plutôt sur <strong>le</strong>groupement méthy<strong>le</strong>.Conclusion :Le Tab<strong>le</strong>au 1.12 (page suivante) récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s différents intermédiaires réactionnels mis en jeudans <strong>le</strong>s mécanismes d’oxydation thermique et <strong>catalytique</strong> proposés (une trip<strong>le</strong> liaison estreprésentée par <strong>le</strong> signe « =- »). Il apparaît que <strong>le</strong>s composés intermédiaires comprennent un àquatre atomes de carbone, sans considérer <strong>le</strong>s composés aromatiques provenant de l’oxydationdu toluène. Les composés intermédiaires comprenant un seul carbone sont observés lors del’oxydation des tous <strong>le</strong>s COV, excepté lors de l’oxydation du 1,4-dioxane et du toluène. Parail<strong>le</strong>urs ces derniers sont <strong>le</strong>s COV étudiés dont l’oxydation produit <strong>le</strong> plus d’intermédiairesréactionnels composés d’au moins trois atomes de carbone.La connaissance des mécanismes réactionnels de dégradation des COV, et ainsi la nature descomposés intermédiaires ou des produits d’oxydation partiel<strong>le</strong>, <strong>pour</strong>ra éventuel<strong>le</strong>mentpermettre d’identifier des sous-produits présents à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COVétudiés dans <strong>le</strong> microréacteur.Conclusion du premier chapitreEn 1988, <strong>le</strong>s émissions tota<strong>le</strong>s de COV en France étaient dues <strong>pour</strong> moitié à l’activité humaine,l’autre moitié provenant de sources naturel<strong>le</strong>s *CITEPA, 2011+. Des effets de la présence desCOV dans l’air ont alors été observés, au niveau humain et d’un point de vue écologique. Lestravail<strong>le</strong>urs exposés à ces produits développent diverses maladies, allant de l’al<strong>le</strong>rgie cutanée àl’intoxication des tissus ou des gènes. Par ail<strong>le</strong>urs, la perturbation du cyc<strong>le</strong> de Chapmanengendre la formation d’ozone, précurseur d’une pollution photochimique nocive à l’hommecomme à l’environnement ; <strong>le</strong>s COV participent éga<strong>le</strong>ment à l’effet de serre. C’est <strong>pour</strong>quoi desprocédés de <strong>traitement</strong> des effluents ont été développés au niveau industriel, afin de réduire <strong>le</strong>sémissions dans l’atmosphère. En 2006, la part des émissions anthropiques de COV nereprésentaient plus que 35 % des émissions tota<strong>le</strong>s [CITEPA, 2011], notamment grâce audéveloppement de procédés de dégradation des COV. Ils peuvent être de type récupératifs oudestructifs. Ils sont généra<strong>le</strong>ment très performants, mais ils sont peu adaptés à un <strong>traitement</strong>d’effluent avec de faib<strong>le</strong>s débits et/ou concentrations, ou à de petites industries. Parmi <strong>le</strong>sprocédés actuel<strong>le</strong>ment utilisés en industrie, l’oxydation <strong>catalytique</strong> est peu développée, bienqu’el<strong>le</strong> présente divers avantages. De plus, <strong>le</strong>s performances des procédés d’oxydation à basede platine montrent des résultats encourageants puisque <strong>le</strong>s COV sont généra<strong>le</strong>ment convertistota<strong>le</strong>ment en CO2 et en eau. C’est <strong>pour</strong>quoi <strong>le</strong> platine métallique est utilisé en tant quecatalyseur dans <strong>le</strong> procédé étudié dans <strong>le</strong> cadre de ce travail. Ce procédé repose sur l’utilisationd’un microréacteur : l’intérêt de ce type de structure est alors développé dans <strong>le</strong> chapitresuivant.1-67


Tab<strong>le</strong>au 1.12 : récapitulatif des intermédiaires réactionnels mis en jeulors des réactions d’oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> des COV considérésCOV dégradés par oxydationintermédiaires réactionnels issus des oxydations thermique ou <strong>catalytique</strong>composés avecun carbonecomposés avecdeux carbonescomposés avec trois carbonesacétonecomposés avecquatre carbonescomposésaromatiquesacétate d'éthy<strong>le</strong>éthanol1,4-dioxanen-hexaneméthyléthylcétone1-propanolisopropanoltoluèneméthane CH4 x x x x x x xméthanol CH3OH x x x x x x xacide formique HCOOH x x x x x x xformaldéhyde CH2O x x x x x x x xéthylène C2H4 x x x x x x xacétylène C2H2 x xéthanol CH3CH2OH xacide acétique CH3COOH x xacétaldéhyde CH3CHO x x x x x xcétène CH2=O=O xalcool vinylique CH2=CHOH x xpropylène CH3CH=CH2 x x x xacétone CH3COCH3 x xpropanal CH3CH2CHO x x xacide propanoïque CH3CH2COOH xprop-1-èn-2-ol CH3C(OH)=CH2 xprop-1-èn-1-ol CH3CH=CHOH xpropadiène CH2=C=CH2 xpropyne HC=-CH3 xméthylcétène CH3CH=C=O xacroléine CH2=CHCH=O xméthoxyéthylène CH3=CH-O-CH3 xalcool allylique CH2=CHCH2OH xdiéthyléther CH3CH2OCH2CH3 xméthyléthylcétone CH3CH2COCH3 x xbut-1-ène CH3CH2CH=CH2 x1,3-butadiyne CH=-C-C=-CH xvinylacétylène CH2=CHC=-CH x1,3-butadiène CH2=CHCH=CH2 xméthylvinylcétone CH3COCH=CH2 xbenzène C6H6 xalcool benzylique C6H5-CH2OH xbenzaldéhyde C6H5-CH=O xacide benzoïque C6H5-COOH xphénol C6H5-OH xcrésol CH3-C6H5-OH x1-68


Chapitre 2 :Les réacteurs microstructurésLes réacteurs microstructurés sont définis généra<strong>le</strong>ment comme étant des réacteurs chimiquesminiaturisés, et qui nécessitent d’utiliser <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur fabrication, au moins partiel<strong>le</strong>ment, destechniques de précision tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s microtechnologies. La mise en œuvre d’un microréacteurnécessite plusieurs choix parmi <strong>le</strong>s diverses possibilités de fabrication d’un tel procédé(matériaux, techniques de gravure et de dépôt du catalyseur, assemblage, chauffage), dont <strong>le</strong>scaractéristiques peuvent être ainsi aussi diverses que variées. Ils peuvent être adaptés, enparticulier, à l’oxydation <strong>catalytique</strong> de COV en phase gazeuse. Du fait de <strong>le</strong>urs dimensionsréduites, <strong>le</strong>s microréacteurs présentent de nombreux atouts par rapport aux réacteursclassiquement utilisés en industrie. Le développement d’un microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong><strong>traitement</strong> des COV permettrait de pallier des inconvénients que présentent certains procédésactuels, en particulier en termes d’adaptabilité aux différentes applications.Après un bref historique, une présentation généra<strong>le</strong> des appareils microstructurés est proposéedans une première partie, en indiquant <strong>le</strong>s intérêts industriels offerts par l’utilisation desmicroréacteurs plus particulièrement. La mise en œuvre ainsi que la technologie desmicroréacteurs sont alors présentées. Le choix du matériau est la première étape avant deconstruire un tel procédé, il faut ensuite déterminer la technique de gravure de canaux àemployer. Il existe par ail<strong>le</strong>urs plusieurs méthodes de dépôt du catalyseur, de même que <strong>pour</strong>l’assemblage des plaques microstructurées. Enfin, des exemp<strong>le</strong>s d’application aux réactionsd’oxydation en phase gazeuse sont présentés. Alors que des réactions d’oxydation ménagéespeuvent être envisagées dans des microréacteurs <strong>catalytique</strong>s, d’autres applications permettentla combustion tota<strong>le</strong> des COV.2-69


I. Présentation généra<strong>le</strong>Les microtechnologies sont apparues au début des années 1980, avec <strong>le</strong> développement del’informatique. Adaptées au génie de la réaction quelques années plus tard, une des premièrespublications sur <strong>le</strong> sujet est éditée en 1986 ; el<strong>le</strong> rapporte la construction d’un microréacteurstructuré [Löhder et Bergann, 1986]. On par<strong>le</strong> du premier micro-échangeur en 1989 [Schubert etal., 1989] et <strong>le</strong>s études sur <strong>le</strong>s énergies mises en jeu ainsi que sur <strong>le</strong>s applications possib<strong>le</strong>s desmicroréacteurs se multiplient dans <strong>le</strong>s années 1990 [Wegeng et al., 1996]. A partir de 1995, desprojets importants se développent, notamment l’oxydation d’alcool en aldéhyde : tout d’abordpar Wörz en laboratoire, puis par BASF en production ; <strong>le</strong>s applications en chimie et biologievoient peu à peu <strong>le</strong> jour [Ehrfeld, 1995]. La première conférence internationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>smicrotechnologies (International Conferences on Microreaction Technology, IMRET 1) a lieu enfévrier 1997 à Francfort sur <strong>le</strong> Main, en Al<strong>le</strong>magne. Ce rassemb<strong>le</strong>ment se dérou<strong>le</strong> depuispresque tous <strong>le</strong>s ans à travers <strong>le</strong> monde entier, <strong>le</strong> congrès IMRET 12 est ainsi prévu à Lyon enfévrier 2012. Les recherches sur <strong>le</strong>s microstructures ainsi que <strong>le</strong>urs applications se multiplientalors, accroissant l’intérêt des industriels. En 2002, <strong>le</strong> marché du microréacteur (ventes etservices) engendrait déjà près de 35 millions de dollars par an. [Jähnisch et al., 2004]De nos jours, <strong>le</strong>s microtechnologies sont donc en p<strong>le</strong>ine expansion dans différents domainesd’applications, notamment depuis que de nombreuses applications chimiques sont apparues. I<strong>le</strong>st cependant très diffici<strong>le</strong> de chiffrer <strong>le</strong> nombre d’industries qui utilisent réel<strong>le</strong>ment cestechnologies, car peu d’études menées sur <strong>le</strong>s microréacteurs par <strong>le</strong>s laboratoires d’industriessont publiées. En effet, la pertinence d’une utilisation industriel<strong>le</strong> de ces outils et <strong>le</strong>s enjeuxassociés sont très importants, et <strong>le</strong>s profits économiques engendrés sont loin d’être négligeab<strong>le</strong>s- <strong>le</strong>s avantages des microtechnologies sont présentés plus loin. L’optimisation de ce type deprocédés <strong>pour</strong>rait conduire à une amplification accrue du marché des réacteursmicrostructurés ces prochaines années.Les différents types d’appareils microstructurés sont tout d’abord brièvement décrits dans unepremière partie, en présentant plus particulièrement <strong>le</strong>s microréacteurs. Les divers avantagesliés aux dimensions réduites de ce type de procédé sont ensuite exposés, en indiquantéga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s intérêts industriels apportés par <strong>le</strong>s microréacteurs.I.1. Appareils microstructurés et microréacteurIl existe différents types d’appareils microstructurés, ils sont adaptés à différentes applicationsqui vont de l’opération unitaire à la réaction chimique. Dans un procédé, <strong>le</strong>s appareilsmicrostructurés peuvent être placés en série, afin d’effectuer par exemp<strong>le</strong> une réaction puis uneséparation de phases.La plupart des microstructures sont utilisées <strong>pour</strong> effectuer des opérations unitaires. Il existeplusieurs technologies selon <strong>le</strong> besoin :- micro-mélangeurs et micro-contacteurs : ils permettent de mettre en contact deux fluides, qu’ilssoient miscib<strong>le</strong>s ou immiscib<strong>le</strong>s. Le but est de <strong>le</strong>s homogénéiser rapidement, de favoriser <strong>le</strong>transfert de matière ou encore de créer une dispersion à propriétés contrôlées. [Aubin etXuereb, 2008]2-70


- micro-échangeurs : ils assurent un transfert de cha<strong>le</strong>ur, soit entre un fluide et la paroi(refroidisseur ou réchauffeur é<strong>le</strong>ctrique), soit entre deux fluides. Les fluides peuvent êtreliquides ou <strong>gazeux</strong>, et éventuel<strong>le</strong>ment changer d’état dans <strong>le</strong> cas d’un micro-évaporateur oud’un micro-condenseur. [Gruss, 2002]- micro-séparateurs, micro-extracteurs et micro-concentrateurs : ce sont des outils utilisés dans <strong>le</strong>sétapes de <strong>traitement</strong> des réactifs ou des produits de réactions chimiques, dans un but depurification ou d’analyse. Ils sont encore peu développés mais cependant déjà utilisés enrecherche et développement <strong>pour</strong> la préparation d’échantillons <strong>pour</strong> l’analyse, surtout dans <strong>le</strong>sdomaines de l’environnement et des sciences de la vie. *ALCIMED, 2006]Les microréacteurs - qui font l’objet de cette étude - permettent de mettre en œuvre diversesréactions chimiques. Ces réactions peuvent être effectuées en phase liquide ou en phasegazeuse, mais éga<strong>le</strong>ment en système bi- voire triphasique. Les microréacteurs comprennentune structure tridimensionnel<strong>le</strong>, dont <strong>le</strong>s dimensions intérieures varient entre <strong>le</strong> micron et <strong>le</strong>millimètre. C’est <strong>pour</strong>quoi <strong>le</strong>s termes de nanoréacteur, milliréacteur ou miniréacteur peuventéga<strong>le</strong>ment être employés, selon <strong>le</strong>s dimensions.En général, <strong>le</strong>s structures sont formées de microcanaux parallè<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>squels vont s’effectuer<strong>le</strong>s réactions chimiques. Ils peuvent être droits ou coudés, cylindriques ou parallélépipédiques,lisses ou rugueux, ou encore reliés entre eux, ou recouverts de catalyseur, < Il existe unemultitude de possibilités, selon <strong>le</strong>s usages. Il existe éga<strong>le</strong>ment des microcanaux où différentstypes de contacteurs sont insérés afin d’améliorer <strong>le</strong> contact entre deux fluides : tamisinterfacial, sections en Y ou en T, ou encore mélangeur statique. [Kashid et Kiwi-Minsker, 2009]Les canaux sont généra<strong>le</strong>ment gravés dans des plaques appelées « éléments », qui peuvent êtremultipliées <strong>pour</strong> augmenter <strong>le</strong> nombre de canaux, et donc <strong>le</strong> débit de passage. On nomme alors« unité » ou « stack » un ensemb<strong>le</strong> d’éléments. Pour pouvoir utiliser une unité, il faut l’insérerdans un châssis (« housing ») qui va comprendre <strong>le</strong>s connectiques d’entrée et de sortie desfluides vers l’extérieur. La Figure 2.1 schématise ce type d’assemblage. [Ehrfeld et al., 2000][Jähnisch et al., 2004]Figure 2.1 : assemblage d’une microstructure dans un châssisLe dispositif obtenu peut être soit placé en série avec un second appareil d’un autre type, c’est<strong>le</strong> « set-up », soit placé en parallè<strong>le</strong> avec d’autres microréacteurs identiques, c’est ce qu’onappel<strong>le</strong> <strong>le</strong> « numbering-up ». Cet atout propre aux microstructures est un de <strong>le</strong>urs intérêtsmajeurs par rapport aux procédés industriels plus traditionnels, car <strong>le</strong> « numbering-up »2-71


permet un changement d’échel<strong>le</strong> tout en gardant <strong>le</strong>s caractéristiques de la structure initia<strong>le</strong>. Lesdivers avantages liés à l’utilisation de microréacteurs sont alors expliqués dans la partiesuivante.I.2. Atouts structurels des microréacteurs et intérêts industrielsLes microréacteurs présentent divers avantages, principa<strong>le</strong>ment dus à <strong>le</strong>urs dimensionsréduites (Figure 2.2). De manière directe, el<strong>le</strong>s induisent une réduction des volumesréactionnels ainsi que l’utilisation d’une plus faib<strong>le</strong> quantité de catalyseur ; <strong>le</strong>s coûtsopérationnels sont donc moindres par rapport à un réacteur conventionnel. De plus, comme <strong>le</strong>sdistances sont diminuées, <strong>le</strong>s transferts de cha<strong>le</strong>ur et de matière sont facilités.Figure 2.2 : atouts des microréacteurs dus à <strong>le</strong>urs dimensions réduitesLe principal paramètre d’un microréacteur est sa surface spécifique de contact, correspondantau ratio de la surface des canaux sur <strong>le</strong> volume interne du microréacteur (soit S/V). Cettesurface spécifique est très é<strong>le</strong>vée dans <strong>le</strong> cas des microstructures, généra<strong>le</strong>ment comprise entre10 000 et 50 000 m²/m 3 . Cela permet d’augmenter <strong>le</strong> transfert de matière, et <strong>le</strong>s temps dediffusion à l’intérieur des canaux sont très courts. Le Tab<strong>le</strong>au 2.1 propose la comparaison dequelques caractéristiques entre un microréacteur et un réacteur conventionnel. Lescaractéristiques révè<strong>le</strong>nt certains atouts des microréacteurs : volume faib<strong>le</strong>, surface spécifiquede contact importante, coefficient d’échange thermique é<strong>le</strong>vé, et consommation énergétiquebasse. D’autres avantages sont liés au caractère laminaire et très symétrique des flux de matièreau sein des canaux. Dans <strong>le</strong> cas de fluides multiphasiques, chaque phase est très ordonnée,grâce aux forces de surfaces et aux forces interfacia<strong>le</strong>s ; des interfaces spécifiques sont alorsobtenues, améliorant ainsi <strong>le</strong>s conditions de la réaction.2-72


Tab<strong>le</strong>au 2.1 : comparaison de quelques caractéristiques <strong>pour</strong> un microréacteur et un réacteur conventionnel,d’après [Jähnisch et al., 2004] et [Keil, 2004]caractéristique microréacteur réacteur conventionnelvolume du réacteur 1 µL à quelques μL 100 mL à plusieurs litressurface spécifique de contact plusieurs dizaines ou milliers de m²/m 3 100 m²/m 3 au maximumsurface des interfaces5000 à 50 000 m²/m 3 en liq/liq,20 000 m²/m 3 en gaz/liq au maximumenviron 100 m²/m 3 en liq/liq,jusqu’à 2000 m²/m 3 en gaz/liqépaisseur du film environ 25 μm environ 250 µmtemps de mélange moins d’une seconde plusieurs dizaines de secondescoefficient d’échangeplus de 25 000 W/m²/K <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s liquides,plusieurs milliers de W/m²/K <strong>pour</strong> des gazbeaucoup plus faib<strong>le</strong>énergie requiseex : <strong>pour</strong> obtenir une émulsion donnée, ilfaut environ dix fois moins d’énergie avecun micromixer qu’avec une turbineplus importanteDans la plupart des cas, <strong>le</strong>s mécanismes physiques et <strong>le</strong>s cinétiques classiques peuvent-êtreappliqués, d’où la possibilité d’effectuer des simulations permettant de calcu<strong>le</strong>r la distributiondu temps de séjour dans <strong>le</strong>s canaux. Le temps de passage est généra<strong>le</strong>ment très faib<strong>le</strong> dans unmicroréacteur.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> coefficient de transfert de cha<strong>le</strong>ur est é<strong>le</strong>vé à l’intérieur des microcanaux ; sava<strong>le</strong>ur étant inversement proportionnel<strong>le</strong> au diamètre des canaux, el<strong>le</strong> avoisine généra<strong>le</strong>ment25 kW/m²/K. Ainsi, la chauffe et <strong>le</strong> refroidissement des mélanges réactionnels sont très rapides,d’où l’intérêt de l’utilisation de microréacteurs <strong>pour</strong> des réactions très endo- ou exothermiques.Les conditions sont généra<strong>le</strong>ment isothermes, et <strong>le</strong>s points chauds ainsi que l’accumulation decha<strong>le</strong>ur sont supprimés : <strong>le</strong>s réactions secondaires indésirab<strong>le</strong>s sont par conséquent entravées,engendrant ainsi une plus grande sé<strong>le</strong>ctivité de la réaction, un rendement amélioré et unequalité de produit optimisée. Les impacts environnementaux sont donc réduits si l’applications’effectue à grande échel<strong>le</strong>. De plus, comme <strong>le</strong>s transferts de cha<strong>le</strong>ur sont facilités, la puissancenécessaire <strong>pour</strong> chauffer ou refroidir un microprocédé est plus faib<strong>le</strong> que cel<strong>le</strong> nécessaire à unréacteur conventionnel, la consommation d’énergie est donc réduite.Enfin, du point de vue de la sécurité, <strong>le</strong> potentiel dangereux de certaines réactions hautementexothermiques, explosives ou effectuées en conditions limites, est très réduit. En casd’utilisation de substances toxiques, de travail sous fortes pressions ou encore de réactionsmenées à très hautes températures, la sécurité du procédé est éga<strong>le</strong>ment accrue. Le faib<strong>le</strong>encombrement des microréacteurs permet par ail<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>s placer de façon à limiter <strong>le</strong>transport et <strong>le</strong> stockage des produits.Il faut fina<strong>le</strong>ment noter que <strong>le</strong>s paramètres du procédé tels que pression, température, temps depassage et débit peuvent être faci<strong>le</strong>ment contrôlés, permettant de gérer parfaitement la réactionmise en jeu. [Jähnisch et al., 2004] [Ehrfeld et al., 2000] [Kiwi-Minsker et Renken, 2005] [Keil,2004] [Kralisch et Kreisel, 2007]Cependant, malgré tous <strong>le</strong>s avantages proposés par <strong>le</strong>s microréacteurs, il existe quelquesinconvénients mineurs à <strong>le</strong>ur utilisation. Premièrement, d’un point de vue calculatoire, il existedes écarts avec <strong>le</strong>s équations macroscopiques classiques (Langmuir-Hinshelwood), surtout en2-73


phase gazeuse ; cela peut ainsi poser des problèmes lors de simulations [Keil, 2004]. Dans unsecond temps, s’équiper de multip<strong>le</strong>s petites unités représente aujourd’hui encore un surcoûtpar rapport à l’investissement nécessaire <strong>pour</strong> une unité de production traditionnel<strong>le</strong>, mais cetaspect économique doit être compensé par <strong>le</strong> gain en termes de sécurité et/ou de qualité duproduit [Aubin et Xuereb, 2008]. De plus, la durée de vie des microréacteurs est plus faib<strong>le</strong>qu’un réacteur traditionnel, car il existe un phénomène d’encrassement des microcanaux quin’est pas encore maîtrisé et pousse au changement de la structure plus ou moins régulièrement,selon <strong>le</strong> type de réaction mise en jeu [Kralisch et Kreisel, 2007]. Enfin, il a été montré que lafabrication de microréacteurs (surtout s’ils sont construits en acier inox) est matériel<strong>le</strong>ment eténergétiquement plus consommatrice que la fabrication des équipements de production plusconventionnels : une étude du cyc<strong>le</strong> de vie (Life Cyc<strong>le</strong> Assessment : LCA) a été menée par[Kralisch et Kreisel, 2007] afin de comparer <strong>le</strong>s aspects environnementaux et <strong>le</strong>s impactspotentiels qu’induit la fabrication d’un produit chimique, en réacteur batch à doub<strong>le</strong> enveloppeou en mode continu dans un microréacteur.La réaction étudiée est la synthèse du m-anisaldéhyde sur lithium, effectuée sous haute sécuritécar étant très exothermique ; <strong>le</strong> dispositif réactionnel nécessite ainsi un refroidissementimportant <strong>pour</strong> éviter l’embal<strong>le</strong>ment de la réaction. De nombreux paramètres sont pris encompte dans l’étude <strong>pour</strong> considérer l’ensemb<strong>le</strong> du système, que ce soit <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de vie dechaque produit utilisé, l’approvisionnement en gaz inerte et en énergie, <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> ainsi que<strong>le</strong> transport des déchets, <strong>le</strong>s différents équipements nécessaires, < Cette étude a été effectuée àl’échel<strong>le</strong> du laboratoire mais éga<strong>le</strong>ment à cel<strong>le</strong> de la production. Il en résulte que <strong>le</strong> passage duréacteur batch au microréacteur en continu semb<strong>le</strong> réduire de façon significative <strong>le</strong>s impactsenvironnementaux potentiels, malgré la durée de vie limitée des microréacteurs qui engendre<strong>le</strong>ur remplacement régulier. En effet, la fabrication des microréacteurs considérés dans l’étudeinduit des émissions de chrome et de nickel lors de la production de l’inox. Bien qu’une cuveagitée soit éga<strong>le</strong>ment fabriquée en acier inoxydab<strong>le</strong>, son remplacement reste exceptionnel.Cependant, <strong>le</strong>s économies engendrées par l’utilisation d’un microréacteur sont multip<strong>le</strong>s :diminution de la consommation d’énergie, réduction de l’utilisation de solvants, améliorationdu rendement de la réaction (28% d’augmentation à l’échel<strong>le</strong> industriel<strong>le</strong>), < L’intérêtécologique est donc important. La seu<strong>le</strong> petite restriction à l’intensification de ce procédéconcerne la fabrication de l’inox, il conviendrait ainsi de pouvoir prolonger la durée de vie desmicroréacteurs, que ce soit <strong>pour</strong> des raisons environnementa<strong>le</strong>s ou économiques.L’utilisation des microréacteurs est encore limitée en industrie, car il reste parfois desproblèmes technologiques qu’il faut optimiser, comme la répartition équilibrée des fluxentrants dans <strong>le</strong>s canaux ou encore certains problèmes de connectique lors de l’emploi d’unmicroréacteur au sein d’un procédé plus traditionnel. Par ail<strong>le</strong>urs, l’encrassement desmicrocanaux est un phénomène parfois irrémédiab<strong>le</strong>, et changer toute la structure peut devenircoûteux au fil du temps malgré la facilité de l’opération. Enfin, <strong>le</strong>s industriels présententquelquefois une certaine réticence à abandonner des procédés utilisés depuis de nombreusesannées (en batch généra<strong>le</strong>ment), car ils sont bien maîtrisés et par conséquent fiab<strong>le</strong>s. Lacomp<strong>le</strong>xité des microprocédés peut paraître impressionnante, mais au vu des avantages2-74


proposés par <strong>le</strong>s microréacteurs, il semb<strong>le</strong> que l’industrie s’y intéresse tout de même de plus enplus.Comme évoqué précédemment, <strong>le</strong>s microstructures permettent de produire suivant un conceptd’intensification des procédés, <strong>le</strong> « numbering-up », schématisé sur la Figure 2.3. Il s’agit demettre en parallè<strong>le</strong> plusieurs microréacteurs, <strong>pour</strong> produire la quantité de produit souhaitée(sachant que la capacité de production peut diffici<strong>le</strong>ment dépasser la tonne/heure). L’avantagemajeur par rapport au « sca<strong>le</strong>-up » est de pouvoir passer directement et rapidement de l’échel<strong>le</strong>des essais à cel<strong>le</strong> de la production, limitant ainsi <strong>le</strong>s risques intrinsèques à tout changementd’échel<strong>le</strong> (dégradation de la qualité du produit, pertes des performances énergétiques,


encombrants par rapport aux procédés traditionnels. La partie suivante traite alors de la miseen œuvre des microréacteurs, afin de mieux comprendre <strong>le</strong>s caractéristiques qui <strong>le</strong>ur sontpropres.II. Mise en œuvre et technologie des microréacteursPour fabriquer un microréacteur, la première étape consiste à définir <strong>le</strong> type de matériau utilisé<strong>pour</strong> la structure, puis un procédé adapté est appliqué <strong>pour</strong> l’obtention des microcanaux. Dans<strong>le</strong> cas d’un microréacteur <strong>catalytique</strong>, un catalyseur est alors inséré dans <strong>le</strong>s canaux, pargarnissage ou par recouvrement des parois. Enfin, <strong>le</strong>s plaques sont assemblées puis inséréesdans un châssis qui permet la connexion à une alimentation et à une sortie. Les différentesétapes de fabrication d’un microréacteur <strong>catalytique</strong> sont ainsi présentées dans cette partie, <strong>le</strong>stechniques utilisées <strong>pour</strong> <strong>le</strong> chauffage du microréacteur sont éga<strong>le</strong>ment exposées.II.1. Matériaux et microcanauxII.1.a. Choix du matériauDifférents matériaux peuvent être utilisés <strong>pour</strong> fabriquer <strong>le</strong>s plaques microstructurées. LeTab<strong>le</strong>au 2.2 regroupe <strong>le</strong>s différents matériaux possib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la construction d’unmicroréacteur, en fonction des caractéristiques principa<strong>le</strong>s à considérer.Tab<strong>le</strong>au 2.2 : choix du matériau <strong>pour</strong> la construction d’un microréacteur, d’après [Kusakabe et al., 2001-a]conductivitéthermiquestabilitéthermiquetransparenceaptitude à lamise en formecoûtpolymère mauvaise mauvaise moyenne bonne peu é<strong>le</strong>véverre mauvaise bonne très bonne bonne correctcéramique moyenne très bonne mauvaise moyenne correctsilicium bonne très bonne mauvaise bonne correctmétal bonne bonne mauvaise bonne peu é<strong>le</strong>véLes polymères sont plutôt utilisés <strong>pour</strong> des applications à température ambiante ou inférieure à200°C, car <strong>le</strong>urs propriétés changent au-delà de cette température. Par contre, la céramique estbien adaptée à une utilisation à haute température, de plus ce matériau est stab<strong>le</strong> vis-à-vis de lacorrosion. L’utilisation de plaques de silicium permet éga<strong>le</strong>ment d’appliquer des températuresé<strong>le</strong>vées (<strong>le</strong> point de fusion de la silice est proche de 1412°C), et <strong>le</strong>s transferts de cha<strong>le</strong>ur sontfavorisés. Les métaux permettent eux aussi des transferts thermiques importants, mais <strong>le</strong>urstructure peut réagir avec l’effluent. Enfin, <strong>le</strong> verre est surtout utilisé <strong>pour</strong> sa transparence maisil présente des risques de casse é<strong>le</strong>vés. Il faut donc considérer un certain nombre de paramètresafin de trouver <strong>le</strong> matériau adéquat aux contraintes imposées par <strong>le</strong> procédé. [Kusakabe et al.,2001-a] [Mills et al., 2007]2-76


Une étude a été menée par [Steinfeldt et al., 2003] afin de comparer <strong>le</strong>s performances de deuxmicroréacteurs, l’un étant fabriqué en acier inoxydab<strong>le</strong> et l’autre en titane. La réaction étudiéeest cel<strong>le</strong> de la déshydrogénation oxydative du propène en propane, sur un catalyseur composéd’oxyde de vanadium supporté sur une couche d’alumine (VOx/Al2O3).D’après <strong>le</strong>s résultats expérimentaux, il apparaît une légère différence de sé<strong>le</strong>ctivité entre <strong>le</strong>sdeux microréacteurs lorsque la température augmente ; <strong>le</strong>s résultats issus du modè<strong>le</strong> cinétiquemontrent éga<strong>le</strong>ment une déviation <strong>pour</strong> <strong>le</strong> microréacteur en acier inoxydab<strong>le</strong>. Cela s’expliquepar <strong>le</strong> fait que l’acier inoxydab<strong>le</strong> présente une certaine activité <strong>catalytique</strong> au delà de 500°C, enplus de cel<strong>le</strong> apportée par <strong>le</strong> catalyseur. L’activité du titane est par contre négligeab<strong>le</strong>,certainement à cause de la formation d’une couche d’oxyde TiO2, qui empêcherait l’interactionentre <strong>le</strong> titane et <strong>le</strong> catalyseur. Il convient ainsi de prendre en compte une éventuel<strong>le</strong> interactionavec <strong>le</strong> catalyseur et/ou <strong>le</strong> milieu réactionnel lors du choix d’un matériau supportant uncatalyseur.II.1.b. Gravure des microcanauxL’obtention des microcanaux peut se faire selon plusieurs techniques : alors que la plupart destechniques sont abrasives (usinage, gravure), certaines se font par accumulation de matière(fusion sé<strong>le</strong>ctive au laser, stéréolithographie). D’autres encore utilisent la transformation de lamatière, que ce soit d’un point de vue mécanique (moulage, emboutissage) ou d’un point devue chimique (cristallisation). Le Tab<strong>le</strong>au 2.3 indique <strong>le</strong>s procédés utilisés <strong>pour</strong> graver <strong>le</strong>smicrocanaux en fonction du type de matériau. [Brand et al., 2006]Tab<strong>le</strong>au 2.3 : techniques de gravure des microcanaux en fonction du matériau de la plaqueverre silicium céramique polymère métalphotolithographie(verre FOTURAN)gravure anisotropiquesèche (DRIE)moulage parinjectionmoulage par injectioncristallisation gravure humide projection emboutissage à chaudmicro-usinagemécaniquemicro-usinageau lasergravure isotropique(sèche ou humide)gravure isotropique stéréolithographie micro-usinage au lasergravure chimiquesèchegravure au laser sablage - microstéréolithographiesablage - - -gravure chimiquehumidefusion sé<strong>le</strong>ctiveau laserIl existe ainsi de nombreux procédés permettant d’obtenir des microcanaux. Une multitude degéométries est alors possib<strong>le</strong>, que ce soit au niveau de la section des canaux (ronde, carrée ourectangulaire), du trajet qu’ils empruntent (coudes ou courbes), ou encore des intersectionspossib<strong>le</strong>s entre deux canaux (Y ou T), dans <strong>le</strong> cas des micro-mélangeurs par exemp<strong>le</strong>.Les dimensions des microcanaux sont la plupart du temps inférieures à 500 µm de diamètre. Ila été montré que, dans <strong>le</strong> cas d’écou<strong>le</strong>ments liquides, une déviation par rapport aux va<strong>le</strong>ursthéoriques du produit du facteur de friction par <strong>le</strong> nombre de Reynolds est observée danscertains cas lorsque <strong>le</strong> diamètre hydraulique des microcanaux est inférieur à 100 µm. Une étude2-77


supplémentaire a cependant montré qu’il est possib<strong>le</strong> d’obtenir des résultats proches desva<strong>le</strong>urs théoriques de perte de charge <strong>pour</strong> des canaux de 25 µm à 150 µm, à condition deconsidérer la rugosité surfacique des microcanaux. Cependant, des dimensions trop petitespeuvent engendrer un effet de raréfaction des gaz : par exemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> un gaz existant dans <strong>le</strong>sconditions norma<strong>le</strong>s de température et de pression, la longueur caractéristique du microcanaldoit être supérieure à 50 µm <strong>pour</strong> maintenir un milieu considéré comme continu. Afin demaîtriser <strong>le</strong>s limitations sur <strong>le</strong>s débits et <strong>le</strong>s pertes de charge, l’utilisation de microcanaux enparallè<strong>le</strong> est alors fréquente. Les faib<strong>le</strong>s dimensions des microcanaux combinées aux propriétésdes fluides permettent généra<strong>le</strong>ment d’obtenir un profil d’écou<strong>le</strong>ment laminaire dans <strong>le</strong>smicroréacteurs. [Mills et al., 2007]Les matériaux utilisés <strong>pour</strong> la fabrication d’un microréacteur doivent ainsi être adaptés à sonutilisation, plusieurs caractéristiques physico-chimiques devant être considérées. Le choix de latechnique utilisée <strong>pour</strong> graver <strong>le</strong>s microcanaux dépend des caractéristiques géométriquesvoulant être obtenues, ainsi que des moyens techniques. Alors que <strong>le</strong> verre est plutôt réservé àdes études d’écou<strong>le</strong>ments de par sa transparence, des plaques de silicium, de métal ou decéramique sont généra<strong>le</strong>ment utilisées <strong>pour</strong> la construction d’un microréacteur <strong>catalytique</strong>.L’incorporation du catalyseur doit alors être effectuée dans <strong>le</strong>s microgravures. La partiesuivante expose ainsi <strong>le</strong>s différentes méthodes utilisées <strong>pour</strong> insérer un catalyseur dans desmicrocanaux.II.2. Dépôt d’un catalyseurUne fois <strong>le</strong>s microcanaux gravés dans la plaque, l’étape suivante dans la construction d’unmicroréacteur <strong>catalytique</strong> est d’introduire <strong>le</strong> catalyseur dans <strong>le</strong> système. Celui-ci peut êtreinséré à l’intérieur des canaux sous forme de garnissage ; un garnissage occupe tout <strong>le</strong> volumedes microcanaux, et il peut être structuré ou non. Le catalyseur peut éga<strong>le</strong>ment être déposédirectement sur <strong>le</strong>s parois. Ce dernier cas est <strong>le</strong> plus fréquemment mis en œuvre.Le garnissage non structuré est <strong>le</strong> plus simp<strong>le</strong> à mettre en place dans un microréacteur,puisqu’il consiste à introduire <strong>le</strong> catalyseur sous forme de poudre ou de grains fins à l’intérieurdes canaux. Cette solution est cependant peu exploitée car il existe quelques inconvénients nonnégligeab<strong>le</strong>s à l’utilisation d’un garnissage non structuré, tels que la perte de charge engendréequi est importante, ou encore <strong>le</strong> profil axial de température qui est très prononcé et entraîne laformation de points chauds. De plus, une grande quantité de catalyseur est nécessaire parrapport aux autres types de dépôts possib<strong>le</strong>s. Ce type de technologie a été néanmoins utilisé<strong>pour</strong> certaines applications, par exemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la dégradation du méthanol sur Pd/ZnO. [Kiwi-Minsker et Renken, 2005]Le garnissage structuré est par contre bien plus comp<strong>le</strong>xe à mettre en œuvre, mais il permet delimiter <strong>le</strong>s pertes de charge tout en proposant un ratio surface/volume très intéressant. Unepossibilité <strong>pour</strong> obtenir ce type de garnissage est de créer, à l’intérieur des microcanaux, unestructure monolithique microporeuse, qui sera ensuite imprégnée de catalyseur [Guan et al.,2007].2-78


Les techniques présentées ensuite permettent <strong>le</strong> recouvrement des parois par <strong>le</strong> catalyseur.Dans la plupart des cas, il va falloir utiliser un matériau intermédiaire (alumine ou oxydemétallique par exemp<strong>le</strong>) car <strong>le</strong> catalyseur (souvent métallique) peut diffici<strong>le</strong>ment être fixédirectement sur la plaque microgravée. Ces techniques permettent d’utiliser des quantitésmoins importantes de catalyseur par rapport aux garnissages, tout en minimisant au maximumla perte de charge occasionnée lors du passage du flux réactionnel dans <strong>le</strong>s microcanaux.L’intérêt <strong>pour</strong> <strong>le</strong> recouvrement des parois est donc accru, la méthode de dépôt parimprégnation étant la plus largement répandue. Le Tab<strong>le</strong>au 2.4 indique <strong>le</strong>s différentestechniques utilisées <strong>pour</strong> recouvrir <strong>le</strong>s parois des microcanaux. [Kusakabe et Sotowa, 2002]Tab<strong>le</strong>au 2.4 : techniques de recouvrement des parois par un catalyseuren fonction du matériau de la plaque microgravée, selon [Brand et al., 2006]siliciummétal et céramiquedépôt physique en phase vapeur (PVD) dépôt par vapeur chimique (CVD)dépôt chimique en phase vapeur(CVD)pulvérisationévaporation thermiquedépôt é<strong>le</strong>ctrophorétique<strong>traitement</strong> par oxydationméthode sol-gel- dépôt par imprégnationLes différentes techniques utilisées offrent divers avantages et/ou inconvénients, concernantpar exemp<strong>le</strong> la rugosité de la surface <strong>catalytique</strong>, <strong>le</strong> taux de recouvrement des parois ou encorel’accroche du catalyseur sur la plaque. Il convient alors de trouver la technique la plus adaptéeaux spécificités désirées. Il faut noter que la nature du matériau supportant un catalyseur demême que la technique de dépôt utilisée peut influencer l’activité du catalyseur.Les plaques microstructurées étant alors recouvertes ou remplies de catalyseur, il faut ensuite<strong>le</strong>s assemb<strong>le</strong>r entre-el<strong>le</strong>s puis <strong>le</strong>s placer dans un châssis. Les techniques utilisées sontprésentées dans la partie suivante, de même que <strong>le</strong>s moyens mis en œuvre <strong>pour</strong> chauffer <strong>le</strong>smicroréacteurs.II.3. Assemblage et chauffage des plaquesL’étape d’assemblage des plaques est souvent délicate à mettre en œuvre du fait de la précisionrequise <strong>pour</strong> <strong>le</strong>ur alignement, ainsi que <strong>pour</strong> éviter tout bouchage des microcanaux. Il fautéga<strong>le</strong>ment veil<strong>le</strong>r à obtenir une bonne étanchéité généra<strong>le</strong> du système. Le Tab<strong>le</strong>au 2.5 indique<strong>le</strong>s différentes techniques utilisées <strong>pour</strong> assemb<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s plaques microstructurées entre-el<strong>le</strong>s.Certains microréacteurs utilisent simp<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> pressage des plaques par <strong>le</strong> châssis <strong>pour</strong> enassurer l’assemblage *Steinfeldt et al., 2003].La plupart des techniques citées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 2.5 utilisent <strong>le</strong>s propriétés physico-chimiquesde la matière <strong>pour</strong> maintenir <strong>le</strong>s plaques entre-el<strong>le</strong>s tout en assurant <strong>le</strong>ur étanchéité.L’assemblage est alors placé dans un châssis, qui permet de connecter la microstructure à uneinstallation expérimenta<strong>le</strong>, comprenant éventuel<strong>le</strong>ment différents microcomposants.2-79


Tab<strong>le</strong>au 2.5 : techniques d’assemblage des plaques microstructurées en fonction du matériau de la plaque,selon [Brand et al., 2006]verre silicium céramique polymère métalcollage collage fixation mécanique collage soudure par diffusionsoudure soudure eutectique collage par diffusion soudure par ultrasons microsoudure au lasercollage par diffusion soudure anodique soudure par fusion soudure chimique -- collage par fusion - soudure au laser -Le matériau utilisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> châssis doit être choisi avec soin, et selon différents critères tels que<strong>le</strong> comportement thermique, la résistance à la pression, la génération de phénomènesé<strong>le</strong>ctrochimiques, la variation de composition d’un alliage, ou encore la résistance à lacorrosion. Il faut éga<strong>le</strong>ment considérer que <strong>le</strong> châssis est un intermédiaire de connexion entre<strong>le</strong>s plaques microstructurées et l’installation expérimenta<strong>le</strong>, il doit ainsi permettre un contacthermétique avec ces deux éléments. De manière généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s châssis sont fabriqués dans del’acier inoxydab<strong>le</strong>, et l’étanchéité est assurée par des joints et/ou une feuil<strong>le</strong> de graphite placéeentre <strong>le</strong>s plaques et <strong>le</strong> châssis.Des capteurs de type thermocoup<strong>le</strong> sont généra<strong>le</strong>ment insérés au châssis. Des capteurs depression peuvent éga<strong>le</strong>ment y être positionnés, de même qu’un système de chauffage ou derefroidissement. Un équipement optique peut éga<strong>le</strong>ment être utilisé dans <strong>le</strong> cas des matériauxtransparents. [Brand et al., 2006]Enfin, <strong>le</strong> chauffage du microréacteur peut être effectué de différentes manières. Lemicroréacteur peut être placé dans un four thermostaté [Tsubota et al., 2000], des cartoucheschauffantes peuvent éga<strong>le</strong>ment être intégrées dans <strong>le</strong> châssis [Ge et al., 2005] [Guan et al., 2007],ou un filament chauffant peut encore être intégré directement dans <strong>le</strong>s plaques microgravées[Kusakabe et al., 2001-a].La diversité des matériaux utilisab<strong>le</strong>s ainsi que des techniques de fabrication desmicroréacteurs <strong>catalytique</strong>s offre ainsi un large éventail de possibilités <strong>pour</strong> mettre en œuvreun tel procédé. Dans la partie suivante qui traite d’applications des microréacteurs <strong>pour</strong>l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV, <strong>le</strong> microréacteur est présenté <strong>pour</strong> chaque cas considéré.III. Applications aux réactions d’oxydation en phase gazeuseIl existe encore peu d’études sur l’oxydation des COV par l’intermédiaire d’un microréacteur.Dans une première partie, des exemp<strong>le</strong>s de réactions d’oxydation ménagées menées dans desmicroréacteurs sont présentées, la seconde partie concerne plus spécifiquement la combustiontota<strong>le</strong> de COV. Pour chacun des cas, la technologie utilisée est présentée ainsi que <strong>le</strong>sconditions opératoires. Les résultats principaux sont alors indiqués. D’autres exemp<strong>le</strong>s deréactions d’oxydation <strong>catalytique</strong> effectuées en microréacteur sont proposés par *Kolb et al.,2007], mais ne concernent pas <strong>le</strong>s COV.2-80


III.1. Réactions d’oxydations ménagéesIII.1.a. Oxydation partiel<strong>le</strong> du toluèneL’oxydation sé<strong>le</strong>ctive du toluène en acide benzoïque et/ou en benzaldéhyde présente un intérêtindustriel puisque ces composés sont à la base de diverses réactions chimiques. L’oxydation dutoluène est généra<strong>le</strong>ment tota<strong>le</strong>, c’est une réaction rapide et très exothermique ; il est ainsidiffici<strong>le</strong> d’obtenir de bons rendements d’oxydation partiel<strong>le</strong>. [Ge et al., 2005] ont cependantétudié l’oxydation partiel<strong>le</strong> du toluène dans un microréacteur, dont <strong>le</strong> catalyseur est à based’oxyde de vanadium. Le mécanisme qu’ils proposent est indiqué sur la Figure 2.4 : <strong>le</strong> toluènepeut être soit converti directement en oxydes de carbone, soit en intermédiaires réactionnelscomme <strong>le</strong> benzaldéhyde puis l’acide benzoïque.Figure 2.4 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> du toluène, d’après [Ge et al., 2005]Le microréacteur conçu <strong>pour</strong> cette étude a été réalisé dans des plaques d’acier inoxydab<strong>le</strong>, dedimension 75 x 75 mm. L’une des plaques contient <strong>le</strong>s canaux, obtenus par micro-usinage deprécision ; ils mesurent 1 mm de hauteur et autant de largeur. Le catalyseur utilisé <strong>pour</strong> cetteréaction est à base d’oxyde de vanadium (V2O5) et déposé par imprégnation sur de l’anatase(TiO2). Le catalyseur est conditionné dans 12 canaux parallè<strong>le</strong>s, de la laine de verre est placée àl’extrémité de chacun <strong>pour</strong> éviter que <strong>le</strong> catalyseur ne soit véhiculé par <strong>le</strong> flux <strong>gazeux</strong>. Il estpossib<strong>le</strong> de boucher certains canaux <strong>pour</strong> n’en utiliser qu’une partie. La plaque microgravée estrecouverte d’une feuil<strong>le</strong> de graphite <strong>pour</strong> assurer l’étanchéité, puis serrée par boulonnage entredeux autres plaques d’acier inoxydab<strong>le</strong>, maintenues à température par des cartoucheschauffantes.Le dispositif expérimental comporte une cellu<strong>le</strong> où <strong>le</strong> toluène, injecté par une pompeisocratique, se mélange à de l’oxygène pur (99,95 %) ; la cellu<strong>le</strong> étant chauffée à 150°C, l’effluentest ainsi préchauffé avant d’arriver dans <strong>le</strong> microréacteur. Les lignes où l’effluent circu<strong>le</strong> sontéga<strong>le</strong>ment chauffées <strong>pour</strong> éviter toute condensation du toluène ou des produits de la réaction.La sortie du microréacteur est reliée à un piège permettant de col<strong>le</strong>cter <strong>le</strong>s produits organiques,qui sont ensuite analysés par chromatographie en phase gazeuse (colonne capillaire associée àun détecteur à ionisation de flamme).La réaction a éga<strong>le</strong>ment été menée dans un réacteur à lit fixe empli de grains du mêmecatalyseur, en guise de comparaison. Le réacteur est constitué d’un tube de quartz de 12 mm dediamètre interne, chauffé dans un four.2-81


Alors que <strong>le</strong>s analyses chromatographiques détectent des traces de benzène, d’anhydridemaléique et d’anhydride phtalique, seuls <strong>le</strong>s composés suivants sont quantifiés : <strong>le</strong>benzaldéhyde, l’acide benzoïque, <strong>le</strong> monoxyde de carbone et <strong>le</strong> dioxyde de carbone.Les résultats expérimentaux montrent que la conversion du réactif diminue avecl’augmentation du temps de passage dans <strong>le</strong>s canaux, cela étant d’autant plus vérifié si l’ontravail<strong>le</strong> à des vitesses faib<strong>le</strong>s. Ce phénomène s’explique par <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong>s réactions ayant lieusur la surface <strong>catalytique</strong> sont défavorisées lorsque <strong>le</strong> réactif circu<strong>le</strong> rapidement dans <strong>le</strong> milieu.Lors de l’oxydation du toluène, celui-ci est d’abord transformé en benzaldéhyde puis en acidebenzoïque avant de s’oxyder tota<strong>le</strong>ment en oxydes de carbone ; cette dernière étape est cel<strong>le</strong>qui est désavantagée si <strong>le</strong> temps de passage est trop rapide - ce qui est intéressant si l’onsouhaite effectuer une oxydation qui ne sera pas tota<strong>le</strong>. Cela est vérifié par l’augmentationsimultanée de la sé<strong>le</strong>ctivité des produits d’oxydation partiel<strong>le</strong>. Il faut donc éviter de travail<strong>le</strong>ravec des temps de passage trop courts si l’on souhaite oxyder tota<strong>le</strong>ment un produit, mais ilfaut cependant noter que la formation de coke est alors favorisée. La sé<strong>le</strong>ctivité dépendéga<strong>le</strong>ment de la quantité d’oxygène présent dans <strong>le</strong> milieu. Effectivement, il apparaît que <strong>le</strong>sconversions <strong>le</strong>s plus é<strong>le</strong>vées sont obtenues <strong>pour</strong> des fractions d’oxygène/réactif <strong>le</strong>s plusimportantes. Jusqu’à un ratio molaire d’environ 6, <strong>le</strong> toluène est surtout converti en produitspartiel<strong>le</strong>ment oxydés, alors que <strong>pour</strong> des ratios compris entre 7 et 11, il semb<strong>le</strong> directementtransformé en oxydes de carbone. Une proportion importante en dioxygène dans l’alimentationfavoriserait ainsi la conversion tota<strong>le</strong> du réactif en CO et/ou CO2. Un autre paramètre à prendreen compte <strong>pour</strong> améliorer la conversion est la température réactionnel<strong>le</strong>. Selon <strong>le</strong>s objectifs, ilfaut noter que l’influence de la température peut certainement varier. Cependant, dans <strong>le</strong> casde l’oxydation du toluène, la conversion augmente significativement en augmentant latempérature de 350°C à 400°C, puisqu’el<strong>le</strong> passe de 15 % à 70 %. Dans cette gamme detempérature, <strong>le</strong> toluène s’oxyderait ainsi directement en oxydes de carbone, sans passer par <strong>le</strong>sproduits intermédiaires ; cela est vérifié par la sé<strong>le</strong>ctivité, qui est d’environ 70 % en dessous de350°C alors qu’el<strong>le</strong> chute à 20 % <strong>pour</strong> des températures supérieures. Le schéma réactionnelvarie donc en fonction de la température du milieu, et il faut adapter la température à ladistribution des produits d’oxydation que l’on souhaite obtenir.Les résultats obtenus dans cette étude sont fina<strong>le</strong>ment probants, puisque la sé<strong>le</strong>ctivité desproduits d’oxydation partiel<strong>le</strong> du toluène est plus de deux fois supérieure aux résultatsobtenus dans un réacteur à lit fixe, <strong>le</strong> catalyseur à base d’oxyde de vanadium étant identique. Ilapparaît par ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong>s paramètres opératoires tels que la composition de l’effluent initial,son temps de passage et la température du milieu réactionnel influent chacun sur <strong>le</strong>s résultatsde la réaction. Il convient alors d’adapter au mieux <strong>le</strong>s conditions opératoires <strong>pour</strong> obtenir <strong>le</strong>sproduits désirés.III.1.b. Oxydation partiel<strong>le</strong> de l’éthylèneLa production d’oxyde d’éthylène à partir d’éthylène par une réaction sé<strong>le</strong>ctive et <strong>catalytique</strong>(Figure 2.5) est une réaction connue depuis 1931, et environ six millions de tonnes sont2-82


actuel<strong>le</strong>ment produites chaque année dans <strong>le</strong> monde. Le choix des conditions opératoires estimposé par <strong>le</strong> risque d’explosion dû à la présence et aux proportions d’éthylène et d’oxygène.De plus, la réaction d’oxydation tota<strong>le</strong> de l’éthylène est fortement exothermique ; il est alorspossib<strong>le</strong> de limiter <strong>le</strong>s risques d’embal<strong>le</strong>ment thermique en améliorant la sé<strong>le</strong>ctivité de laréaction vers la production d’oxyde éthylénique par oxydation sé<strong>le</strong>ctive.Figure 2.5 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> de l’éthylène, d’après [Kursawe et Hönicke, 2001]*Kursawe et Hönicke, 2001+ ont étudié la réaction d’oxydation sé<strong>le</strong>ctive de l’éthylène sur troismicroréacteurs différents. Alors que deux d’entre eux sont conçus par l’équipe de chercheurs(microréacteurs n°1 et n°2), <strong>le</strong> troisième est un microréacteur commercialisé par <strong>le</strong>« Forschungszentrum Karlsruhe GmbH » (centre de recherche de Karlsruhe). Le Tab<strong>le</strong>au 2.6indique <strong>le</strong>s spécificités de chacun.Tab<strong>le</strong>au 2.6 : caractéristiques des trois microréacteurs étudiésmicroréacteur n°1 microréacteur n°2 microréacteur n°3matériau du support AlMg3 AlMg3 AlMg3dimensions des canaux 300 µm x 700 µm x 50 mm 300 µm x 700 µm x 50 mm 200 µm x 200 µm x 50 mmnombre de canaux par plaque 14 14 33nombre de plaques utilisées 3 3 26nombre de canaux totaux 42 42 858technique de gravure é<strong>le</strong>ctro-érosion (EDM) é<strong>le</strong>ctro-érosion (EDM) -catalyseur Ag Ag / Al2O3 Agépaisseur de la couche 50 à 1400 nm 1 μm d’oxyde poreux 1200 nmsurface de la couche lisse poreuse très lissetechnique de dépôt pulvérisation sol-gel puis imprégnation pulvérisationLes plaques microstructurées des microréacteurs n°1 et n°2 sont insérées dans un châssis endeux parties, l’une contenant <strong>le</strong>s plaques et l’autre permettant de chauffer <strong>le</strong> système. L’énergiealors requise est de 30 Watts. Le microréacteur n°3 contient des diffuseurs à l’entrée et à lasortie de l’effluent dans <strong>le</strong>s microcanaux, <strong>le</strong> chauffage est assuré par des thermocoup<strong>le</strong>s placésdans une plaque insérée entre <strong>le</strong>s plaques microstructurées.Une étude préalab<strong>le</strong> menée avec un microréacteur dont <strong>le</strong>s plaques étaient constituées d’argenta montré qu’un second microréacteur, composé de plaques d’aluminium recouvertes d’unecouche d’argent, était plus actif et plus sé<strong>le</strong>ctif que <strong>le</strong> premier. L’équipe de recherche a ainsiétudié l’influence de l’épaisseur de la couche de catalyseur sur <strong>le</strong> microréacteur n°1, montrantqu’une couche de catalyseur plus épaisse (50 nm à 1400 nm) permet d’obtenir une meil<strong>le</strong>ure2-83


sé<strong>le</strong>ctivité de la réaction. Cel<strong>le</strong>-ci reste par ail<strong>le</strong>urs généra<strong>le</strong>ment constante autour de 53 % <strong>pour</strong>des taux de conversion inférieurs à 25 %.L’influence de la pression partiel<strong>le</strong> de l’éthylène est ensuite étudiée sur <strong>le</strong> microréacteur n°2, enaugmentant sa concentration dans <strong>le</strong> mélange réactionnel comprenant par ail<strong>le</strong>urs del’oxygène. Alors que la sé<strong>le</strong>ctivité passe de 52 % à 55 % lorsque la concentration en éthylène estaugmentée de 3,5 % à 60 %, la conversion chute de 21 % à 3 %. Les concentrations en oxyded’éthylène <strong>le</strong>s plus importantes sont obtenues <strong>pour</strong> 30 % d’éthylène dans <strong>le</strong> mélange.L’influence de la pression partiel<strong>le</strong> de l’oxygène a éga<strong>le</strong>ment été étudiée dans <strong>le</strong> microréacteurn°2, en remplaçant une fraction d’oxygène par du méthane. Il apparaît que la sé<strong>le</strong>ctivité et laconversion augmentent significativement lorsque la concentration en oxygène devient plusimportante (fraction allant de 10 % à 90 %), passant respectivement de 41 % à 50 % et de 9 % à21 %.Les performances offertes par <strong>le</strong>s catalyseurs des microréacteurs n°2 et n°3 sont comparées,l’un étant constitué d’une couche poreuse alors que <strong>le</strong> dépôt de l’autre a été effectué de manièreà obtenir une couche très lisse. La température est maintenue à 230°C alors que <strong>le</strong> temps deséjour est modifié <strong>pour</strong> obtenir des degrés de conversion variés. Les résultats obtenus montrentque <strong>le</strong> catalyseur à couche lisse permet d’atteindre de meil<strong>le</strong>ures sé<strong>le</strong>ctivités que <strong>le</strong> catalyseur àcouche poreuse, atteignant respectivement 61 % et 51 % au maximum, c'est-à-dire lorsque <strong>le</strong>staux de conversion sont inférieurs à 20 % ; au-delà, <strong>le</strong>s sé<strong>le</strong>ctivités diminuent.Cette étude montre ainsi l’importance de la surface <strong>catalytique</strong>, que ce soit du point de vue dela structure ou de l’épaisseur de la couche. Une couche lisse est plus active si son épaisseuraugmente, alors qu’une couche poreuse permet d’obtenir de moins bons résultats. L’étudeconcernant <strong>le</strong>s pressions partiel<strong>le</strong>s montre la faisabilité d’un microréacteur dans des conditionsa priori explosives, <strong>le</strong> taux de conversion ainsi que la sé<strong>le</strong>ctivité pouvant alors être optimisés enfonction des conditions opératoires.III.1.c. Oxydation partiel<strong>le</strong> de l’isoprèneL’oxydation partiel<strong>le</strong> de l’isoprène conduit à la formation d’anhydride citraconique, composéqui est largement utilisé <strong>pour</strong> la synthèse de résine ou de produits pharmaceutiques. Selon <strong>le</strong>squantités stœchiométriques de la réaction, la quantité d’oxygène influe sur la sé<strong>le</strong>ctivité(Figure 2.6). De plus, la réaction est très exothermique, c’est <strong>pour</strong>quoi *Walter et al., 2001+ l’ontétudiée dans un microréacteur, et menée en parallè<strong>le</strong> dans un réacteur à lit <strong>catalytique</strong> fixe. Ceréacteur est en céramique (10 mm x 300 mm) et contient un garnissage poreux (V2O5/TiO2 -Al2O3/SiO2).Figure 2.6 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> de l’isoprène, d’après [Walter et al., 2001]2-84


Les microréacteurs utilisés <strong>pour</strong> cette étude sont constitués d’un empi<strong>le</strong>ment de plaques,microgravées par gravure chimique humide. L’étanchéité du châssis est assurée par dugraphite. Les caractéristiques des trois microréacteurs utilisés sont indiquées dans <strong>le</strong>Tab<strong>le</strong>au 2.7. Le chauffage des microréacteurs est effectué par des cartouches chauffantes, ilssont par ail<strong>le</strong>urs isolés avec de la laine de verre. L’effluent est constitué d’isoprène évaporédans de l’azote, et l’ensemb<strong>le</strong> de l’installation est chauffé afin d’éviter toute condensation. Unchromatographe en phase gazeuse comprenant trois colonnes et deux détecteurs (l’un àconductivité thermique et l’autre à ionisation de flamme) permet d’analyser l’effluent en ligne.Tab<strong>le</strong>au 2.7 : caractéristiques des réacteurs étudiésmicroréacteur n°1 microréacteur n°2 microréacteur n°3matériaux plaques / châssis aluminium / acier inox aluminium / acier inox aluminium / acier inoxdimensions des plaques 40 x 40 x 0,5 mm 40 x 40 x 0,5 mm 40 x 40 x 0,5 mmnombre de canaux par plaque 34 34 34nombre de plaques utilisées 10 6 6diamètre hydraulique xlongueur des canaux280 µm x 20 mm 230 µm x 20 mm 230 µm x 20 mmcatalyseur V50Ti50Ox - Al2O3 V30Ti70Ox - SiO2 VOx - SiO2surface <strong>catalytique</strong> poreuse et régulière poreuse et irrégulière poreuse et irrégulièreépaisseur de la couche - - 10 à 40 µmtechnique de dépôtoxydation anodique etimprégnationévaporation d’une solution(catalyseur + silice)évaporation d’une solution(catalyseur + silice)La première étude concerne <strong>le</strong>s techniques de dépôt du catalyseur dans <strong>le</strong>s microcanaux, el<strong>le</strong>est ainsi effectuée sur <strong>le</strong>s trois microréacteurs. Les résultats obtenus montrent que <strong>le</strong>sconversions se font à des températures plus faib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s microréacteurs n°2 et n°3. Latechnique de dépôt d’une solution contenant un catalyseur poreux permet éga<strong>le</strong>ment d’obtenirun maximum de sé<strong>le</strong>ctivité d’environ 25 % à 410°C, <strong>pour</strong> 90% de conversion (microréacteurn°2), certainement grâce à l’irrégularité de la couche.Une seconde étude concerne la comparaison des résultats obtenus avec <strong>le</strong> microréacteur n°2 etavec <strong>le</strong> réacteur à lit fixe. Deux débits sont étudiés (120 et 300 NmL/min) afin de faire varier <strong>le</strong>temps de séjour de 60 %. Les résultats obtenus sont indiqués dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 2.8, où Smaxreprésente la sé<strong>le</strong>ctivité maxima<strong>le</strong> observée.Tab<strong>le</strong>au 2.8 : résultats expérimentaux de l’oxydation partiel<strong>le</strong> de l’isoprènemicroréacteur n°2réacteur à lit fixe120 NmL/min300 NmL/minT50 370°C 340°CT90 390°C 350°CSmax 390°C - 22 % 350°C - 30 %T50 390°C 350°CT90 410°C 380°CSmax 410°C - 28 % 370°C - 25 %2-85


Il apparaît alors que <strong>le</strong>s résultats de conversion (T50 et T90, qui correspondent respectivementaux températures nécessaires <strong>pour</strong> obtenir 50 % et 90 % de conversion) issus de l’essai dans <strong>le</strong>réacteur à lit fixe sont inférieurs de 30°C à 40°C par rapport à ceux obtenus en microréacteur.Par ail<strong>le</strong>urs, la diminution du temps de séjour dans <strong>le</strong> microréacteur offre de moins bonnesconversions mais une sé<strong>le</strong>ctivité plus importante.Il est cependant délicat de comparer <strong>le</strong>s résultats, cela <strong>pour</strong> diverses raisons. D’une part, <strong>le</strong>catalyseur n’est pas identique dans <strong>le</strong>s deux réacteurs. D’autre part, <strong>le</strong> matériau du châssis(acier inoxydab<strong>le</strong>/céramique) peut interagir lors de la réaction. De plus, <strong>le</strong>s conditionsthermiques sont différentes : alors que <strong>le</strong> microréacteur est entièrement chauffé de manièreisotherme, <strong>le</strong> réacteur en lit fixe engendre la formation de points chauds et offre un profil axialde température indiquant que l’effluent baisse de température en s’éloignant du lit <strong>catalytique</strong>.Ce dernier phénomène limiterait <strong>le</strong>s réactions consécutives, tel<strong>le</strong>s que l’oxydation tota<strong>le</strong> duproduit intermédiaire désiré. Enfin, comme <strong>le</strong> volume du microréacteur n°2 est plus importantque celui du lit fixe (938 cm 3 et 23 cm 3 respectivement) <strong>le</strong> temps de séjour y est éga<strong>le</strong>ment plusimportant <strong>pour</strong> un même débit.Cette étude permet ainsi de comparer deux modes de recouvrement des microcanaux par uncatalyseur de type oxyde métallique ; la couche déposée de manière irrégulière offre demeil<strong>le</strong>ures performances que l’autre, mais la technique de l’oxydation anodique offre unmeil<strong>le</strong>ur recouvrement ainsi qu’une stabilité mécanique accrue. La faisabilité de la réactionpartiel<strong>le</strong> de l’isoprène dans un microréacteur est alors montrée, bien que <strong>le</strong>s résultats obtenussur un réacteur à lit fixe semb<strong>le</strong>nt plus encourageants.III.1.d. Déshydrogénation du cyclohexane[Tsubota et al., 2000] ont conçu un microréacteur <strong>catalytique</strong> appliqué à la déshydrogénation ducyclohexane (Figure 2.7). La réaction est catalysée par du platine.Figure 2.7 : déshydrogénation du cyclohexane, d’après [Tsubota et al., 2000]La plaque microstructurée est conçue dans une plaque de silicium d’épaisseur 0,75 mm. Aprèsun <strong>traitement</strong> d’oxydation de la plaque, un microcanal est obtenu par gravure chimiquehumide. Il mesure 138 µm à 280 µm de largeur, 100 µm de hauteur et 27 mm de longueur. Lesparois du microcanal sont recouvertes d’une couche de platine par pulvérisation. La plaque desilicium est alors assemblée à un couverc<strong>le</strong> en verre par soudure anodique, et deux tubes sontplacés de manière à permettre la circulation de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur. Un mastic àbase de céramique est utilisé <strong>pour</strong> maintenir et étanchéifier <strong>le</strong> contact entre <strong>le</strong>s tubes et laplaque de verre.L’alimentation est constituée de cyclohexane <strong>gazeux</strong> dilué dans de l’azote, et <strong>le</strong>s analyses desproduits de la réaction sont effectuées par chromatographie en phase gazeuse.2-86


[Kusakabe et al., 2001-a] précisent que <strong>le</strong> réacteur est placé dans un four é<strong>le</strong>ctrique <strong>pour</strong> êtremaintenu à 400°C. La conversion du cyclohexane augmente ainsi avec <strong>le</strong> temps de séjour, uneva<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> de 40 % étant atteinte à 400°C et 45 ms.L’objectif de l’équipe de recherche est alors est la mise au point d’un microréacteur dont <strong>le</strong>système de chauffage est intégré au microréacteur en remplacement d’un chauffage par un fouré<strong>le</strong>ctrique. [Kusakabe et al., 2001-a+ étudient alors la réaction inverse d’hydrogénation dubenzène (Figure 2.8), catalysée par une couche de platine qui recouvre <strong>le</strong>s microcanaux ; ducyclohexane est alors obtenu. Les résultats obtenus par [Kusakabe et al., 2001-a] montrent quela conversion maxima<strong>le</strong> obtenue est d’environ 27 % à 200°C, <strong>pour</strong> un temps de séjour de450 ms.Figure 2.8 : hydrogénation du benzène, d’après [Kusakabe et al., 2001-a]Une seconde publication de [Kusakabe et al., 2001-b] est parue la même année sur <strong>le</strong> sujet, enproposant un couplage du microréacteur avec une seconde unité comprenant unemicromembrane de palladium. Cet exemp<strong>le</strong> de « set-up » permet non seu<strong>le</strong>ment d’effectuerune réaction type hydrogénation du benzène, mais la membrane permet ensuite de purifierl’hydrogène contenant des hydrocarbures retrouvés dans l’effluent à l’issue de la réaction.Ces études montrent ainsi <strong>le</strong>s possibilités d’utiliser un même catalyseur <strong>pour</strong> effectuer l’une oul’autre réaction d’un processus équilibré ou d’une réaction réversib<strong>le</strong>, il <strong>pour</strong>rait ainsi êtreenvisageab<strong>le</strong> d’utiliser un même microréacteur <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux applications.III.1.e. Déshydrogénation oxydative du méthanolLa réaction de déshydrogénation la plus utilisée industriel<strong>le</strong>ment est la synthèse duformaldéhyde à partir de méthanol. C’est une réaction effectuée en phase gazeuse, et catalyséepar de l’argent.CH3OHH2C=O + H2Un procédé de production utilisant un réacteur à plateau a été mis au point par BASF au débutdu XX ème sièc<strong>le</strong>, puis développé une centaine d’années plus tard en un réacteur comprenant unréseau tubulaire (tubes de diamètre 12 mm et de longueur 10 cm) recouvert de catalyseur. Ceréacteur permet un changement d’échel<strong>le</strong> en maintenant une sé<strong>le</strong>ctivité de 85 %, alors que <strong>le</strong>passage à grande échel<strong>le</strong> du premier procédé diminuait la sé<strong>le</strong>ctivité de 90 % à 40 %. Le secondprocédé permet de diminuer <strong>le</strong> temps de séjour tout en améliorant <strong>le</strong> transfert thermique, de lamême manière que <strong>le</strong> ferait un microréacteur. [Wörz et al., 2001] ont alors développé unmicroréacteur adapté à cette réaction, afin d’en comparer <strong>le</strong>s performances. Il est composé d’un2-87


empi<strong>le</strong>ment de plaques d’argent gravées de microcanaux, formant un cube dont l’arête mesure1 cm. Le matériau composant la plaque est ainsi directement utilisé en tant que catalyseur,évitant alors une étape de dépôt. Les réactifs ainsi qu’un fluide réfrigérant circu<strong>le</strong>ntperpendiculairement et sur des couches alternées, dans un réseau comprenant un total de 200canaux.Le Tab<strong>le</strong>au 2.9 indique <strong>le</strong>s résultats obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois types de réacteurs : <strong>le</strong>s deux procédésde BASF, ainsi que <strong>le</strong> microréacteur conçu par [Wörz et al., 2001].Tab<strong>le</strong>au 2.9 : comparaison des performances des réacteurs <strong>pour</strong> la réaction de synthèse du formaldéhyderéacteur à plateau réacteur à tubes microréacteurtempérature maxima<strong>le</strong> 550°C 450°C 390°Ctempérature de formation des points chauds 160°C 60°C -sé<strong>le</strong>ctivité 40 % 85 % 96 %conversion 50 % 50 % 55 %Il apparaît que <strong>le</strong> réacteur à tubes offre de meil<strong>le</strong>ures performances que <strong>le</strong> réacteur à plateau,permettant de diminuer de 100°C la température réactionnel<strong>le</strong> tout en augmentant de 45 % lasé<strong>le</strong>ctivité. Cependant, la formation de points chauds apparaît à une température bieninférieure. Lors de l’utilisation d’un microréacteur, il n’y a pas de formation de points chaudset <strong>le</strong> réacteur fonctionne en conditions isothermes ; ainsi, la sé<strong>le</strong>ctivité est améliorée <strong>pour</strong>atteindre 96 %, et <strong>le</strong> rendement est éga<strong>le</strong>ment augmenté de 5 %.Cet exemp<strong>le</strong> montre <strong>le</strong>s performances des microsystèmes, par rapport aux procédés plusconventionnels. Le microréacteur conçu est simp<strong>le</strong> de fabrication puisque ne nécessitant pas derecouvrement ou de remplissage des canaux par un catalyseur. Les performances dumicroréacteur permettraient fina<strong>le</strong>ment d’augmenter la production industriel<strong>le</strong> deformaldéhyde tout en limitant <strong>le</strong>s apports énergétiques.III.1.f. Déshydrogénation oxydative du propaneLa réaction de déshydrogénation du propane en propène (CH3CH=CH2) est une réactioneffectuée industriel<strong>le</strong>ment en utilisant des procédés (non oxydants) de craquage à hautetempérature. Cependant <strong>le</strong>s procédés traditionnels sont limités thermodynamiquement etconsomment beaucoup d’énergie ; la désactivation des catalyseurs est un problème récurent, etil est diffici<strong>le</strong> d’influencer la sé<strong>le</strong>ctivité de la réaction par variation des paramètres opératoires,<strong>le</strong> propène s’oxydant faci<strong>le</strong>ment à son tour (voir <strong>le</strong>s réactions indiquées ci-après). Le propèneest un composé à la base de nombreuses applications chimiques industriel<strong>le</strong>s, c’est <strong>pour</strong>quoil’optimisation de sa production est un enjeu important d’un point de vue industriel. *Steinfeldtet al., 2003] ainsi que [Schwartz, 2008] ont alors étudié la faisabilité de cette réaction dans unmicroréacteur, en utilisant des catalyseurs à base de vanadium supporté par de la silice.CH3CH2CH3 + 0,5 O2CH3CH2CH3 + 5 O2CH3CH=CH2 + H2O3 CO2 + 4 H2O2-88


CH3CH=CH2 + 3 O2CH3CH=CH2 + 4,5 O23 CO + 3 H2O3 CO2 + 3 H2OLes caractéristiques des microréacteurs utilisés <strong>pour</strong> étudier cette réaction sont indiquées dans<strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 2.10. Les microréacteurs n°1 et n°2 conçus par [Steinfeldt et al., 2003] correspondent àun empi<strong>le</strong>ment de plaques microgravées, la distance entre deux canaux étant de 300 µm. Lesplaques sont assemblées et serrées par des vis entre deux plaques de châssis ; l’étanchéité estassurée par du graphite. Un cordon chauffant est utilisé <strong>pour</strong> chauffer <strong>le</strong> microréacteur, dont latempérature est régulée.Le microréacteur n°3 conçu par [Schwartz, 2008] comporte une plaque située entre <strong>le</strong>s plaquesmicrogravées et permettant l’insertion de quatre thermocoup<strong>le</strong>s, et deux plaques d’acierinoxydab<strong>le</strong> sont utilisées en guise de châssis, la plaque supérieure comprenant des tubes <strong>pour</strong>la connexion de l’effluent avec <strong>le</strong> reste de l’installation. Le microréacteur est placé dans uneenceinte chauffée sous atmosphère d’azote, permettant éga<strong>le</strong>ment de refroidir <strong>le</strong> microréacteuraprès utilisation.Tab<strong>le</strong>au 2.10 : caractéristiques des microréacteurs étudiésmicroréacteur n°1[Steinfeldt et al., 2003]microréacteur n°2[Steinfeldt et al., 2003]microréacteur n°3[Schwartz, 2008]matériau des plaques acier inoxydab<strong>le</strong> titane acier inoxydab<strong>le</strong>dimensions des plaques 40 x 40 x 0,5 mm 40 x 40 x 0,6 mm 75 x 75 x 0,5 mmtechnique de gravure laser laser gravure chimique humidenombre de canaux par plaque 34 23 1nombre de plaques utilisées 10 10 4largeur x hauteur x longueurdes canaux300 µm x 250 µm x 20 mm 500 µm x 100 µm x 20 mm 25 x 0,23 x 31 mmassemblage des plaques pressage par vis pressage par vis soudure par diffusioncatalyseur VOx/Al2O3 VOx/Al2O3 VOx/Al2O3technique de dépôt dépôt par imprégnation évaporation d’une solution diversesLes résultats obtenus par [Steinfeldt et al., 2003] révè<strong>le</strong>nt que des sous-produits sont détectés enfaib<strong>le</strong>s quantités par chromatographie en phase gazeuse, à la sortie des réacteurs (méthane,éthylène et éthane). Par ail<strong>le</strong>urs, des petites différences de sé<strong>le</strong>ctivité sont observées entre <strong>le</strong>smicroréacteurs n°1 et n°2 lorsque la température augmente ; el<strong>le</strong>s sont dues à l’activité<strong>catalytique</strong> de l’acier inoxydab<strong>le</strong>. Une caractérisation du catalyseur est alors proposée, ainsiqu’une simulation CFD <strong>pour</strong> étudier <strong>le</strong> comportement thermique du microréacteur dansdifférentes conditions (géométrie des canaux et conductibilité thermique du matériau). Lasimulation montre alors que la conduction de cha<strong>le</strong>ur entre <strong>le</strong>s parois de deux microcanaux surune même plaque domine par rapport aux autres transferts thermiques dans <strong>le</strong>s microcanaux ;une épaisseur de paroi entre deux microcanaux plus fine (de 150 μm à 50 μm) permet ainsid’obtenir de meil<strong>le</strong>ures conversions, l’utilisation d’un matériau à conductivité thermique faib<strong>le</strong>est alors préconisée. Le transfert thermique s’effectuant rapidement entre deux canaux dont laparoi intermédiaire est mince, il est ainsi envisageab<strong>le</strong> de coup<strong>le</strong>r, dans un mêmemicroréacteur, une réaction endothermique avec une seconde réaction exothermique, sachant2-89


que chaque canal peut être recouvert du catalyseur adéquat <strong>pour</strong> sa réaction. Pour favoriserdes conditions isothermes, il est par contre plutôt conseillé d’utiliser des parois épaisses et unmatériau à conductivité thermique é<strong>le</strong>vée.Les résultats de *Schwartz, 2008+ portent tout d’abord sur l’étude du catalyseur. Différentesméthodes d’imprégnation ont été testées, et plusieurs concentrations en vanadium sont àchaque fois étudiées. Il apparaît que la nature des différents matériaux préparés influe peu sur<strong>le</strong>s performances des catalyseurs, bien que la variation de la quantité de vanadium change <strong>le</strong>comportement <strong>catalytique</strong> : la sé<strong>le</strong>ctivité est plus importante lorsque la quantité de vanadiumest faib<strong>le</strong>, mais une conversion plus importante est observée si la quantité de vanadium estaugmentée. Il a par ail<strong>le</strong>urs été montré que la nature du liant permettant de maintenir <strong>le</strong>catalyseur dans <strong>le</strong>s microcanaux n’a pas d’influence sur l’activité du catalyseur s’il estorganique, alors que des liants de composition inorganique diminuent la conversion ainsi quela sé<strong>le</strong>ctivité du catalyseur. Une étude cinétique est ensuite effectuée afin de caractériser <strong>le</strong>microréacteur vis-à-vis de la distribution du temps de séjour ainsi que de ses comportementsthermiques et <strong>catalytique</strong>s.Tab<strong>le</strong>au 2.11 : performances des microréacteurs étudiésmicroréacteur n°1[Steinfeldt et al., 2003]microréacteur n°2[Steinfeldt et al., 2003]microréacteur n°3[Schwartz, 2008]température 460°C 460°C 450°Ceffluent à l’entrée* 0,3 / 0,15 / 0,55 0,3 / 0,15 / 0,55 0,28 / 0,57 / 0,14conversions min/max 5 % 52 % 5 % 50 % 5 % 16 %sé<strong>le</strong>ctivités correspondantes 70 % 11 % 75 % 15 % 50 % 28 %*composition de l’effluent : C3H8 / O2 / N2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s microréacteurs n°1 et n°2, et C3H8 / O2 / Ne <strong>pour</strong> n°3Les performances obtenues dans <strong>le</strong>s microréacteurs sont présentées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 2.11. Ilapparaît que la meil<strong>le</strong>ure sé<strong>le</strong>ctivité est obtenue dans <strong>le</strong> microréacteur n°2, ceux obtenus dans<strong>le</strong> microréacteur n°1 étant proches. Les résultats issus de la réaction dans <strong>le</strong> microréacteur n°3indiquent une sé<strong>le</strong>ctivité plus importante à conversion maxima<strong>le</strong>, bien que cel<strong>le</strong>-ci soit plusfaib<strong>le</strong> que dans <strong>le</strong>s autres microréacteurs. Les essais de [Steinfeldt et al., 2003] dans un réacteurà lit fixe montrent par ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong>s performances du catalyseur sont comparab<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>sobtenues dans <strong>le</strong>s microréacteurs.Ces études sur la déshydrogénation du propane montrent l’importance des conditionsopératoires sur <strong>le</strong>s résultats attendus : il faut trouver <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur compromis entre conversion etsé<strong>le</strong>ctivité, évoluant dans des proportions inverses. Les matériaux utilisés, <strong>le</strong>s épaisseurs desparois entre <strong>le</strong>s canaux, la nature du liant utilisé <strong>pour</strong> fixer <strong>le</strong> catalyseur ainsi que la quantité devanadium sont des paramètres qui influent éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s performances du catalyseur.2-90


III.2. Réactions de dégradation des COVIII.2.a. Combustion du propaneLa dégradation du propane permet par exemp<strong>le</strong> de limiter <strong>le</strong>s émissions d’hydrocarburesissues des pi<strong>le</strong>s à combustib<strong>le</strong>s. [Guan et al., 2007] ont ainsi effectué des tests de combustion<strong>catalytique</strong> en microréacteur dans <strong>le</strong> but d’obtenir une conversion tota<strong>le</strong> de l’alcane à bassetempérature. Le catalyseur est une structure monolithique imprégnée de platine ou d’un alliagede platine et de molybdène.CH3CH2CH3 + 5 O23 CO2 + 4 H2OLe microréacteur utilisé lors de cette étude est composé de deux plaques d’acier inoxydab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>scanaux sont obtenus par photogravure. Chaque plaque comporte 14 microcanaux dedimensions 500 µm x 250 µm et de longueur 25 mm. Ils sont garnis de catalyseur préparé insitu,constitué d’une structure microporeuse à base d’alumine, imprégnée de platine (2,1 %massique) ou d’un mélange de platine et de molybdène (2,1 % et 14,9 % massiquesrespectivement). Le développement d’un catalyseur monolithique à l’intérieur de microcanauxa été effectué afin d’augmenter la surface de contact et de diminuer <strong>le</strong>s pertes de charge, parrapport à un catalyseur en lit fixe ayant <strong>le</strong>s mêmes caractéristiques géométriques.Les deux plaques microgravées sont alors soudées au laser, et des connectiques en acierinoxydab<strong>le</strong> y sont éga<strong>le</strong>ment soudées <strong>pour</strong> permettre la circulation du flux dans <strong>le</strong>smicrocanaux. L’unité est alors placée dans un châssis en acier, chauffé à l’aide de cartoucheschauffantes. Un thermocoup<strong>le</strong> placé près de la surface du microréacteur permet de contrô<strong>le</strong>r latempérature réactionnel<strong>le</strong>.L’effluent est composé d’un mélange d’air synthétique et de propane, avec un ratio molaireO2 : propane égal à 5,6 : 1 (ratio optimal selon une série de tests effectués entre 10,0 : 1 et 5,0 : 1).La température appliquée varie entre 250°C et 375°C, <strong>pour</strong> une gamme de débits compris entre50 et 200 cm 3 /min (soit 150 à 600 dm 3 /h/g de catalyseur). La perte de charge dans <strong>le</strong>microréacteur est d’environ 1350 Pa.Un chromatographe en phase gazeuse est placé en ligne <strong>pour</strong> permettre <strong>le</strong>s analyses. Ilcomprend deux détecteurs à conductivité thermique et plusieurs colonnes <strong>pour</strong> assurer laséparation des composés. Aucun produit de décomposition partiel<strong>le</strong> n’a été détecté mis à part<strong>le</strong> monoxyde de carbone.La conversion du propane est améliorée lorsqu’on augmente la température, que la réactionsoit catalysée par du platine ou par une association de platine et de molybdène. Dans <strong>le</strong> cas duplatine, <strong>le</strong> taux de conversion passe de 15 % à 90 % si la température augmente de 250°C à375°C, alors qu’avec <strong>le</strong> mélange de catalyseurs la conversion est de 40 % à 250°C, <strong>pour</strong> êtretota<strong>le</strong> à seu<strong>le</strong>ment 300°C. La température de réaction joue donc un rô<strong>le</strong> très important dans <strong>le</strong>taux de conversion du propane, et il apparaît par ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong> catalyseur platine/molybdèneoffre de bien meil<strong>le</strong>ures performances que celui comprenant seu<strong>le</strong>ment du platine. En effet,l’activité du platine en tant que catalyseur dépend de son état d’oxydation ; l’addition de2-91


molybdène très é<strong>le</strong>ctronégatif permet d’atteindre un degré d’oxydation du platine plus faib<strong>le</strong>,augmentant ainsi son activité <strong>catalytique</strong>. De plus, la structure <strong>catalytique</strong> obtenue permet unedispersion homogène des deux métaux, permettant d’interagir entre eux mais éga<strong>le</strong>ment avecla structure d’alumine ; la combinaison des propriétés é<strong>le</strong>ctrophi<strong>le</strong>s du molybdène et del’alumine permettrait d’améliorer l’activité du platine en milieu oxydant.Des essais ont été par ail<strong>le</strong>urs été effectués avec <strong>le</strong> catalyseur platine/molybdène <strong>pour</strong> troisdébits différents. Il apparaît qu’en dessous de 300°C, <strong>le</strong> débit influe sur la conversion, alors que<strong>pour</strong> des températures supérieures il ne semb<strong>le</strong> jouer que peu de rô<strong>le</strong>. En effet, à 275°C, plus <strong>le</strong>débit est faib<strong>le</strong> et meil<strong>le</strong>ure est la conversion : la conversion est de 85 % <strong>pour</strong> un débit de200 cm 3 /h alors qu’el<strong>le</strong> est de 92 % et 96% <strong>pour</strong> des débits respectifs de 100 cm 3 /h et 50 cm 3 /h.Des tests de stabilité ont enfin été effectués pendant 170 heures, à 300°C puis à 275°C. L’activité<strong>catalytique</strong> est restée stab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s deux cas.Le catalyseur mis au point in-situ par imprégnation d’une structure microporeuse d’aluminepar un mélange de platine et de molybdène offre ainsi une très bonne réactivité ainsi qu’unestabilité à long terme <strong>pour</strong> la combustion du propane à basse température. La conversion dupropane est tota<strong>le</strong> à 300°C <strong>pour</strong> un débit inférieur à 100 cm 3 /min. L’importante activité d’unalliage métallique à base de platine et de molybdène est par ail<strong>le</strong>urs démontrée par rapport àun catalyseur de platine. L’ajustement des conditions opératoires (température et débit) permetenfin d’obtenir de meil<strong>le</strong>ures performances.III.2.b. Combustion du n-hexane, seul ou en mélange avec de l’acétoneIl existe peu de procédés adaptés à la combustion de l’air intérieur <strong>pour</strong> des applicationsdomestiques, alors que la concentration de certains polluants est importante dans certainsbâtiments. Les sources de pollution intérieure sont nombreuses : adhésifs, <strong>traitement</strong>s desproduits en bois, revêtements et moquettes, photocopieuses, pesticides, produits de nettoyageet fumée de tabac, ... [Navascués et al., 2010] ont alors développé un microréacteur <strong>catalytique</strong>adapté à la combustion de traces de n-hexane (200 ppm, seul ou en mélange équimolaire avecde l’acétone), considéré dans cette étude comme un polluant intérieur de référence.Le microréacteur, fabriqué par l’Institut <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s Microtechnologies de Mainz, est constitué dedeux plaques (50 x 10 x 2 mm) comprenant chacune 14 microcanaux, de longueur 41 mm et dediamètre 500 µm. Des zéolithes sont déposées par synthèse hydrothermique en phase liquidedans <strong>le</strong>s microcanaux, puis imprégnée de platine par échange d’ions. Trois zéolithes différentessont étudiées (ZSM5, ZY0,1 et ZY0,3), recouvrant <strong>le</strong>s microcanaux d’un film d’environ 15 µmd’épaisseur.L’effluent est constitué de n-hexane dilué dans de l’air. Les analyses sont effectuées en ligne parchromatographie en phase gazeuse, et un bilan massique indique ± 2 % d’erreur.Les essais de combustion du n-hexane indiquent que <strong>le</strong>s courbes du taux de conversion enfonction de la température sont décalées vers des températures d’environ 25°C de moinslorsque <strong>le</strong> catalyseur Pt/ZY0,1 est utilisé, par rapport au catalyseur Pt/ZSM5, bien que laquantité de platine soit plus importante dans ce second cas. Cela résulte du fait que la zéolithe2-92


ZY0,1 présente une surface spécifique plus importante ainsi que des pores plus gros que lazéolithe ZSM5. De plus, <strong>le</strong>s sites d’échange d’ions sont éga<strong>le</strong>ment plus importants, <strong>le</strong> platine estainsi mieux dispersé sur la zéolithe ZY0,1 ce qui permet fina<strong>le</strong>ment d’obtenir de meil<strong>le</strong>uresperformances <strong>catalytique</strong>s. Les performances du microréacteur contenant un catalyseur de typePt/ZY0,3 sont encore meil<strong>le</strong>ures, car la surface spécifique est comparab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> de la zéolitheZY0,1 et la quantité de platine y est plus importante. Le gain est d’environ 20°C <strong>pour</strong> la T50 et40°C <strong>pour</strong> la T90 (200 ppm - 240 000 mL/g.h).Les résultats obtenus <strong>pour</strong> la dégradation du n-hexane seul (200 ppm) et en mélangeéquimolaire avec de l’acétone (100 ppm chacun) sont indiqués dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 2.12.Tab<strong>le</strong>au 2.12 : températures de conversion du n-hexane seul et en mélange avec de l’acétone (Pt/ZY0,3)T50T90n-hexane seul 162°C 173°Cn-hexane en mélange 171°C 185°Cacétone en mélange 152°C 166°CIl apparaît alors que l’acétone est convertie <strong>pour</strong> des températures inférieures à cel<strong>le</strong>snécessaires à la dégradation du n-hexane. Les températures requises <strong>pour</strong> ce dernier sont plusimportantes lorsqu’il est mélangé (environ 9°C supérieures à cel<strong>le</strong>s observées lorsqu’il estoxydé seul). L’adsorption de l’acétone est ainsi favorisée sur <strong>le</strong> catalyseur à base de zéolithe ZY,en accord avec la polarité de l’acétone qui est plus importante que cel<strong>le</strong> du n-hexane.Par ail<strong>le</strong>urs, un essai de désactivation du catalyseur (Pt/ZY) a été effectué pendant 280 heures à200°C (concentration du n-hexane : 200 ppm), et aucune perte d’activité n’a été constatée.Enfin, <strong>le</strong>s résultats obtenus avec <strong>le</strong>s différents catalyseurs dans <strong>le</strong>s microréacteurs ont étécomparés dans des conditions similaires avec un réacteur à lit fixe (catalyseur, température ettemps de séjour identiques). Pour chaque catalyseur, il apparaît que <strong>le</strong>s performances dumicroréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation du n-hexane sont meil<strong>le</strong>ures. A titre indicatif, la T50 est de189°C et la T90 vaut 223°C dans <strong>le</strong> cas d’un réacteur à lit fixe contenant du catalyseur Pt/ZY0,3.Il apparaît ainsi qu’un microréacteur contenant un catalyseur à base de zéolithe imprégnée deplatine est tout à fait adapté à l’oxydation de COV (n-hexane et acétone), seul ou en mélange.Les températures d’oxydation dépendent du type de zéolithe utilisée comme support duplatine, la zéolithe ZY0,3 offrant <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs résultats. Il a par ail<strong>le</strong>urs été montré que <strong>le</strong>sperformances d’un microréacteur sont bien supérieures à cel<strong>le</strong>s obtenues dans un réacteur à litfixe.III.2.c. Oxydation du n-butane, de l’éthanol, de l’isopropanol et d’une hydrazine[Ismagilov et al., 2008+ ont étudié l’oxydation tota<strong>le</strong> de quatre COV dans un microréacteur, dont<strong>le</strong>s cha<strong>le</strong>urs de combustion sont é<strong>le</strong>vées : <strong>le</strong> n-butane, l’éthanol, l’isopropanol ainsi qu’unediméthylhydrazine asymétrique (UDMH).Le microréacteur est conçu à partir de 63 plaques en alliage d’aluminium (AlMgSiCu), choisi<strong>pour</strong> sa haute conductivité thermique ainsi que <strong>pour</strong> la possibilité de <strong>le</strong> traiter par oxydationanodique <strong>pour</strong> créer une couche poreuse d’alumine. Les dimensions des plaques sont de2-93


40 x 27 mm, d’épaisseur 416 µm. Chaque plaque comprend 45 microcanaux semi-cylindriques(208 µm de rayon, espacés de 150 µm), soit un total de 2835 microcanaux dans <strong>le</strong> réacteur.Après obtention de la structure poreuse, <strong>le</strong>s plaques microgravées sont imprégnées d’unesolution de dichromate de cuivre ; <strong>le</strong> catalyseur est ainsi un mélange d’oxyde de cuivre (II) etd’oxyde de chrome (III). Par ail<strong>le</strong>urs, un diffuseur de débit a été conçu à l’entrée dumicroréacteur de manière à distribuer <strong>le</strong> flux <strong>le</strong> plus uniformément possib<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>smicrocanaux. D’après <strong>le</strong>s résultats expérimentaux, la présence du diffuseur permet de gagnerquelques <strong>pour</strong>centages du taux de conversion sur toute la gamme de température étudiée.Enfin, la section de la sortie des canaux est refroidie par de l’eau et de l’éthylène glycol, demanière à diminuer la température de l’effluent <strong>pour</strong> prévenir des éventuel<strong>le</strong>s réactionsparallè<strong>le</strong>s en phase homogène.L’alimentation est un mélange <strong>gazeux</strong> obtenu par passage d’hélium dans un saturateurcontenant <strong>le</strong> COV liquide, qui est ensuite mélangé avec de l’oxygène. Les analyses de l’entrée etde la sortie du microréacteur sont effectuées par un chromatographe en phase gazeuse équipéde deux détecteurs (TCD et FID).Concernant <strong>le</strong>s résultats de l’oxydation du n-butane (CH3CH2CH2CH3), aucun sous-produit n’aété détecté, la conversion en CO2 est donc tota<strong>le</strong> selon l’équation indiquée ci-après. Il apparaîtque l’augmentation du temps de séjour (de 10700 h -1 à 1600 h -1 ) permet de passer de 12 % à50 % de conversion à 300°C, <strong>pour</strong> une concentration de 0,2 mmol/L (soit 5500 ppm). Parail<strong>le</strong>urs, en comparant <strong>le</strong>s résultats avec ceux issus d’une étude avec des grains de catalyseur(CuCr2O4/Al2O3), l’absence de limitation diffusionnel<strong>le</strong> a été montrée dans <strong>le</strong> microréacteur audelàde 280°C ; en dessous de cette température, l’activité du catalyseur en grains est environdeux fois supérieure à cel<strong>le</strong> du microréacteur mais la vitesse de réaction diminue <strong>pour</strong> destempératures plus é<strong>le</strong>vées, alors que cel<strong>le</strong> du microréacteur est stab<strong>le</strong>. L’absence d’un gradientde concentration est par ail<strong>le</strong>urs montrée dans <strong>le</strong> microréacteur, ce qui permet d’étudier sacinétique intrinsèque <strong>pour</strong> une large gamme de température.CH3CH2CH2CH3 + 13/2 O24 CO2 + 5 H2OL’oxydation de l’éthanol (CH3CH2OH) est partiel<strong>le</strong> en-dessous de 300°C (voir <strong>le</strong>s équations ciaprès),de l’acétaldéhyde (CH3CHO) et du monoxyde de carbone étant détectés en plus du CO2.Pour une température de 325°C, aucun sous-produit n’est détecté, la réaction est tota<strong>le</strong>. Unbilan matière sur <strong>le</strong> carbone indique moins de 10 % d’écart entre l’entrée et la sortie dumicroréacteur, principa<strong>le</strong>ment dû à l’incertitude du chromatographe. De plus, la vitesse deréaction de l’éthanol dépend de sa concentration ainsi que de cel<strong>le</strong> en oxygène, <strong>le</strong> taux deconversion augmente avec la quantité d’oxygène <strong>pour</strong> des températures comprises entre 200°Cet 300°C. A 325°C, un taux de conversion de 100 % est obtenu quel<strong>le</strong> que soit la concentrationen oxygène (entre 4,5 mmol/L et 31,2 mmol/L), <strong>pour</strong> une concentration en éthanol de0,45 mmol/L (soit 11000 ppm) et un temps de séjour de 5360 h -1 .2-94


CH3CH2OH + 1/2 O2CH3CHO + 5/2 O2CH3CHO + H2O2 CO2 + 2 H2OEn ce qui concerne l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’isopropanol (C3H7OH), de l’acétone (C3H6O) etdu monoxyde de carbone sont détectés en-dessous de 325°C, résultant de la réaction sur <strong>le</strong>soxydes de cuivre et de chrome. La déshydratation de l’isopropanol a éga<strong>le</strong>ment lieu enparallè<strong>le</strong>, sur <strong>le</strong>s sites acides du support en alumine, formant du propylène (C3H6). Au-delà de325°C, la combustion du COV en CO2 et en eau est tota<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s sous-produits étant oxydés à <strong>le</strong>urtour. Les différentes réactions mises en jeu sont indiquées ci-dessous :C3H7OH + 1/2 O2 C3H6O + H2OC3H7OH C3H6 + H2OC3H6O + 4 O2 3 CO2 + 3 H2OC3H6 + 9/2 O2 3 CO2 + 3 H2OEnfin, l’UDMH ((CH3)2N-NH2) est tota<strong>le</strong>ment convertie à 200°C (0,4 mmol/L – oxygène :8,9 mmol/L - 5360 h -1 ) mais des sous-produits sont détectés en quantités non-négligeab<strong>le</strong>s :méthane, diméthylamine, 1,2-diméthyldiazène, formaldéhyde, diméthylhydrazone et diazote.Une résine jaune est éga<strong>le</strong>ment observée à la sortie du microréacteur. Pour une températureplus é<strong>le</strong>vée (375°C) et selon <strong>le</strong> bilan massique, l’UDMH est quasiment tota<strong>le</strong>ment convertie enCO2, des traces de diazote, de N2O et de méthane étant cependant détectées. L’azote del’UDMH est converti principa<strong>le</strong>ment en diazote (90 %).Dans <strong>le</strong> mécanisme de dégradation de l’UDMH proposé ci-dessous, [] représente un site actifdu catalyseur et l’indice « ads » indique <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s adsorbées sur <strong>le</strong> catalyseur. L’UDMH esttout d’abord adsorbée sur un site actif puis réagit avec de l’oxygène éga<strong>le</strong>ment adsorbé. Lecomposé résultant de cette réaction réagit alors avec lui-même <strong>pour</strong> donner deux composésdifférents, qui vont ensuite soit désorber directement soit être oxydés avant de désorber.(CH3)2N-NH2 + [][(CH3)2N-NH2]ads + [O]ads[(CH3)2N-NH2]ads[(CH3)2N=N]ads + [H2O]ads[(CH3)2N=N]ads + [(CH3)2N=N]ads[(CH3)2N-N=CH2]ads + [(CH3)N=NH]ads[(CH3)2N-N=CH2]ads CH3-N=N-CH3 + [CH2]ads[(CH3)2N-N=CH2]ads (CH3)2N-N=CH2 + []4 [(CH3)2N-N=CH2]ads + 11 [O]ads 4 (CH3)2NH + 4 CO2 + 2 H2O + N2 + N2O + 15 [][CH3N=NH]ads CH4 + N2 + []2 [CH3N=NH]ads + 9 [O]ads 2 CO2 + 4 H2O + N2 + N2O + 11 []Cette étude montre ainsi <strong>le</strong>s performances offertes par un microréacteur <strong>pour</strong> la destruction deplusieurs COV. Mis à part <strong>pour</strong> <strong>le</strong> n-butane, qui est oxydé tota<strong>le</strong>ment en CO2 et en eau quel<strong>le</strong>2-95


que soit la température, la formation de sous-produits est observée en dessous de 325°C (375°C<strong>pour</strong> l’UDMH) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois autres composés. Pour des températures plus é<strong>le</strong>vées, unecombustion complète est atteinte. Un catalyseur à base d’oxydes de cuivre et de chrome permetainsi de dégrader partiel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s COV <strong>pour</strong> de faib<strong>le</strong>s températures, alors que l’oxydation estcomplète <strong>pour</strong> des températures plus importantes.III.3. ConclusionL’utilisation d’un microréacteur <strong>catalytique</strong> permet ainsi d’obtenir de bonnes performances<strong>pour</strong> des réactions d’oxydation, qu’el<strong>le</strong>s soient ménagées ou tota<strong>le</strong>s, tout en limitant l’apporténergétique. Les performances sont généra<strong>le</strong>ment meil<strong>le</strong>ures que dans <strong>le</strong>s réacteurs à lit fixeutilisés <strong>pour</strong> comparaison, mis à part dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation partiel<strong>le</strong> de l’isoprène [Walteret al., 2001]. La sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 peut être contrôlée en modifiant <strong>le</strong>s conditions opératoires, cequi permet d’effectuer des oxydations partiel<strong>le</strong>s en atteignant des quantités d’intermédiairesréactionnels intéressantes. Le taux de conversion dépend éga<strong>le</strong>ment des paramètres opératoirestels que la composition de l’effluent, son temps de passage ou encore la température du milieuréactionnel. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s caractéristiques de la couche de catalyseur (structure, quantité,épaisseur, rugosité) influent sur <strong>le</strong>s performances des microréacteurs [Kursawe et Hönicke,2001] [Walter et al., 2001], de même que <strong>le</strong>s matériaux utilisés <strong>pour</strong> <strong>le</strong> support du catalyseur et<strong>pour</strong> <strong>le</strong> châssis, et l’épaisseur des parois entre <strong>le</strong>s microcanaux [Steinfeldt et al, 2003][Navascués et al., 2010]. Enfin, l’ajout d’un second métal (molybdène) en guise de catalyseurpermet d’obtenir une meil<strong>le</strong>ure activité du platine *Guan et al., 2007].Les microréacteurs permettent par ail<strong>le</strong>urs d’effectuer des réactions chimiques dans desconditions explosives *Kursawe et Hönicke, 2001+, et la possibilité d’effectuer l’une ou l’autred’une réaction équilibrée ou réversib<strong>le</strong> est démontrée par [Tsubota et al., 2000] et [Kusakabe etal., 2001-a]. L’oxydation d’un effluent contenant un mélange de deux COV (n-hexane etacétone) a éga<strong>le</strong>ment été menée avec succès par [Navascués et al., 2010]. Enfin, [Ismagilov et al.,2008] ont montré qu’un même microréacteur peut être utilisé <strong>pour</strong> l’oxydation de différentsCOV (n-butane, éthanol, isopropanol et UDMH).Dans tous <strong>le</strong>s cas, il apparaît fina<strong>le</strong>ment qu’il convient d’optimiser <strong>le</strong>s conditions opératoirespuisqu’el<strong>le</strong>s influent largement sur <strong>le</strong>s performances des microréacteurs, que ce soit enconsidérant <strong>le</strong> taux de conversion du COV, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 ou la formation de sousproduits.Conclusion du deuxième chapitreLe développement d’un microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> l’oxydation des COV en vue de traiterdes effluents industriels permet de mettre à profit <strong>le</strong>s atouts proposés par <strong>le</strong>s appareilsmicrostructurés. Effectivement, un procédé de ce type permet de bonnes performances <strong>pour</strong> lacombustion des COV grâce à l’augmentation des transferts thermiques et des transferts dematière. De plus, <strong>le</strong> faib<strong>le</strong> encombrement d’un microréacteur peut permettre d’appliquer cesprocédés à des applications encore peu développées, en particulier <strong>le</strong>s <strong>traitement</strong>s à la source2-96


en isolant des ateliers spécifiques, comme par exemp<strong>le</strong> des cabines de peinture ou des ateliersde <strong>traitement</strong> du cuir, lorsque <strong>le</strong>s procédés actuels de <strong>traitement</strong> des effluents ne sont pasadaptés.Les choix concernant la conception du microréacteur utilisé dans cette étude ont été effectuéslors de travaux antérieurs [Rachedi et al., 2009]. Les plaques microgravées sont en silicium et <strong>le</strong>smicrocanaux sont obtenus par gravure ionique réactive profonde (DRIE). Le catalyseur estconstitué d’une couche de platine, déposée par évaporation thermique au canon à é<strong>le</strong>ctrons.Les plaques microstructurées sont ensuite montées dans un châssis en acier inoxydab<strong>le</strong>, luimêmeintégré dans un dispositif expérimental. Le chapitre suivant présente <strong>le</strong>s diversappareillages constituant <strong>le</strong> pilote utilisé <strong>pour</strong> cette étude, de la conception du microréacteur àl’outil analytique employé.2-97


2-98


Chapitre 3 :Approche expérimenta<strong>le</strong>La conception du microréacteur utilisé <strong>pour</strong> l’étude de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV a étéeffectuée lors de travaux antérieurs [Rachedi et al., 2009]. Le microréacteur est constitué d’unempi<strong>le</strong>ment de plaques microgravées et recouvertes de catalyseur, confectionnées par <strong>le</strong>Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS/CNRS, Toulouse). Il est insérédans un dispositif expérimental où il est relié à une alimentation gazeuse (COV/airsynthétique) ainsi qu’à un chromatographe en phase gazeuse <strong>pour</strong> permettre l’analyse en lignede l’effluent.Les différentes étapes nécessaires à la préparation d’un microréacteur sont tout d’abordprésentées dans ce chapitre : il est nécessaire de fabriquer <strong>le</strong>s plaques microgravées puis <strong>le</strong>srecouvrir de catalyseur avant de pouvoir monter un microréacteur dans son châssis puisl’intégrer dans l’installation. Le dispositif expérimental est ensuite décrit, ainsi que <strong>le</strong>s moyensmis en place <strong>pour</strong> étudier <strong>le</strong>s performances du microréacteur et effectuer l’étude de la durée devie du catalyseur. Enfin, <strong>le</strong> domaine d’étude est présenté en indiquant <strong>le</strong>s incertitudes relativesaux différents paramètres et grandeurs considérés dans ce travail. Les caractéristiques de l’outild’exploitation analytique ainsi que la fidélité des résultats sont fina<strong>le</strong>ment présentés.I. Conception d’un microréacteurLes différents éléments du microréacteur de cette étude sont présentés sur la Figure 3.1. Il estconstitué d’un empi<strong>le</strong>ment de plaques microgravées (Figure 3.1.a), contenues dans un châssisen acier inoxydab<strong>le</strong>. Ce châssis est composé de deux parties, l’une contenant <strong>le</strong>s plaquesmicrogravées (Figure 3.1.b) et l’autre permettant de chauffer <strong>le</strong> système (Figure 3.1.c) par3-99


l’intermédiaire de quatre cartouches chauffantes (Figure 3.1.d). A titre d’échel<strong>le</strong> indicative, unepièce d’un euro est posée à côté du microréacteur et des plaques (Figure 3.1.e). Le châssis estintégré dans l’installation expérimenta<strong>le</strong>, cette dernière étant présentée dans la partie II.1 de cechapitre.Figure 3.1 : différentes parties du microréacteurLa première partie de ce chapitre traite tout d’abord de l’aspect technologique dumicroréacteur. Dans un premier temps, <strong>le</strong>s étapes de fabrication des plaques microgravées sontdécrites, notamment la gravure des microcanaux ainsi que <strong>le</strong>ur recouvrement par du platine.Dans un second temps, <strong>le</strong>s étapes du montage des plaques microgravées dans <strong>le</strong> châssis dumicroréacteur sont détaillées et <strong>le</strong>s différents microréacteurs utilisés <strong>pour</strong> cette étude sontprésentés, puis la mise en place du châssis dans l’installation expérimenta<strong>le</strong> est expliquée.I.1. Fabrication des plaques microgravéesLes microréacteurs sont composés d’un empi<strong>le</strong>ment de plaques de silicium microstructurées, <strong>le</strong>silicium étant utilisé <strong>pour</strong> sa bonne conductibilité thermique, permettant un échange de cha<strong>le</strong>urrapide entre <strong>le</strong> microréacteur et son mode de chauffage. Chaque plaque de silicium, dedimension 30 x 30 mm et d’épaisseur 525 µm, comporte des microcanaux parallè<strong>le</strong>s et desection rectangulaire, de dimensions 50 µm x 100 μm. Il faut noter qu’une étude précédente[Rachedi et al., 2009] a été effectuée sur des prototypes dont <strong>le</strong>s dimensions des microcanauxdiffèrent de cel<strong>le</strong>s utilisées ici ; certains de ces résultats étant introduits dans la présente étude,<strong>le</strong>s différentes géométries sont éga<strong>le</strong>ment présentées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.1.Tab<strong>le</strong>au 3.1 : caractéristiques d’une plaque microgravée en fonction des dimensions des microcanauxgéométrie hauteur largeur longueur rapport S/V *nombre decanaux50 x 100 µm 50 µm 100 µm 30 mm 60000 m 2 /m 3 149100 x 200 µm 100 µm 200 µm 30 mm 30000 m 2 /m 3 74200 x 500 µm 200 µm 500 µm 30 mm 14000 m 2 /m 3 29*<strong>le</strong> rapport S/V correspond au rapport de la surface intérieure des microcanaux sur <strong>le</strong>ur volume3-100


Ces microstructures sont obtenues grâce à une technologie microé<strong>le</strong>ctronique, la gravureionique réactive profonde (Deep Reactive Ion Etching). Les microcanaux sont ensuiterecouverts de catalyseur par évaporation thermique au canon à é<strong>le</strong>ctron, <strong>le</strong> platine ayant étéchoisi comme catalyseur <strong>pour</strong> ses performances reconnues en phase gazeuse.Les principa<strong>le</strong>s étapes de la fabrication des plaques microgravées sont schématisées sur laFigure 3.2. El<strong>le</strong>s sont ensuite détaillées point par point.Figure 3.2 : étapes principa<strong>le</strong>s de la fabrication d’une plaque microgravéeI.1.a. Préparation des substratsUn substrat, aussi appelé « wafer », d’un diamètre de 4 pouces permet de fabriquer quatreplaques microgravées. Le substrat est tout d’abord nettoyé afin d’en<strong>le</strong>ver toute trace de résiduorganique ; <strong>pour</strong> cela, il est placé dans une enceinte à plasma d’oxygène, à une puissance de800 Watts pendant 10 minutes. Ce nettoyage cumu<strong>le</strong> l’action physique du bombardement desions ainsi que l’action chimique du gaz oxydant.Le wafer est alors déshydraté pendant 20 minutes dans une étuve chauffée à 200°C, puis placédans une étuve dédiée au dépôt d’hexaméthyldisilazane (HMDS) ; <strong>le</strong> HMDS est un promoteurd’adhérence qui va permettre à la résine de photolithographie de bien adhérer au substrat. Cedépôt est effectué par vaporisation à 150°C.I.1.b. PhotolithographiePremière étape - dépôt de la résine :La résine de lithographie est déposée sur un wafer en <strong>le</strong> plaçant sur une tournette, appareil quipermet de maintenir fermement <strong>le</strong> substrat par vide d’air, tout en <strong>le</strong> faisant tourner. L’épaisseurde la couche de résine est définie par <strong>le</strong>s conditions de dépôt : vitesse de rotation, accélérationet durée de dépôt.Une résine polymère comporte un composé photosensib<strong>le</strong>, la diazonaphtoquinone(DNQ), ainsi qu’un mélange de solvants. Le principe de la photolithographie repose sur lavariation de la solubilité de la résine sous l’action d’un révélateur type rayonnement ultravio<strong>le</strong>t(UV), selon qu’el<strong>le</strong> soit masquée ou non des rayonnements. La résine utilisée est unerésine positive, de type AZ 4562.3-101


Dans <strong>le</strong> cas d’une résine positive, <strong>le</strong>s zones exposées au révélateur vont se solubiliser, car <strong>le</strong>rayonnement UV entraîne une rupture des macromolécu<strong>le</strong>s formant la résine positive. Larésine située sous <strong>le</strong> masque va donc rester, alors que cel<strong>le</strong> exposée au révélateur va êtredissoute. A contrario, une résine négative va polymériser sous <strong>le</strong>s rayonnements : ainsi, la partieexposée aux UV est consolidée, alors que la partie masquée disparait. Le choix du type derésine dépend donc du résultat désiré.Pour la résine AZ 4562, et afin d’assurer une bonne protection du substrat lors de l’étape degravure, la vitesse de rotation appliquée est de 5000 tours/minute, avec une accélération de5000 tours/minute², et cela pendant une durée de 30 secondes. Dans ces conditions, un dépôt àla seringue de 3 mL de résine au centre d’un wafer permet d’obtenir une couche de résined’environ 6 μm d’épaisseur.La résine est alors recuite sur une plaque chauffante à 105°C pendant une minute, dans <strong>le</strong> butd’évaporer <strong>le</strong>s solvants contenus dans la résine. Les substrats sont ensuite replacés sur latournette <strong>pour</strong> l’étape de détourage, qui consiste en un jet d’acétone localisé à la périphérie dusubstrat afin d’éliminer la surépaisseur de résine inhérente au dépôt à la tournette : la résine estainsi en<strong>le</strong>vée sur environ 3 mm à la circonférence des substrats. Cette étape est nécessaire carune couche de résine plus épaisse à la périphérie des substrats induit un mauvais contact entre<strong>le</strong> wafer et <strong>le</strong> masque de photogravure lors de l’étape de l’insolation, ce qui peut nuire à unebonne définition des motifs.Deuxième étape - insolation aux ultra-vio<strong>le</strong>ts :L’exposition d’une résine aux UV se fait à travers un masque de photogravure, qui estconstitué d’un substrat de verre dont une face est recouverte d’une couche de chrome puisd’une couche de résine photosensib<strong>le</strong>. La Figure 3.3 représente <strong>le</strong> masque utilisé <strong>pour</strong> créer <strong>le</strong>smicrocanaux de 200 x 500 µm. Pour assurer une bonne tenue mécanique des plaques, ladistance entre deux canaux est éga<strong>le</strong> à la largeur d’un microcanal.30 mmFigure 3.3 : masque d’un substrat <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm- Préparation du masque : <strong>le</strong> design de la structure à réaliser est préparé à l’aide du logicielC<strong>le</strong>Win, puis <strong>le</strong> dessin est reproduit sur la résine par écriture directe au faisceau laser ; <strong>le</strong> laser3-102


utilisé est de type hélium-cadmium (He-Cd), avec une puissance de 125 W et une longueurd’onde de 442 nm.Après développement de la résine, <strong>le</strong> chrome est gravé par attaque chimique dans <strong>le</strong>s partiesnon recouvertes par la résine, définissant ainsi <strong>le</strong>s ouvertures dans <strong>le</strong> masque de verre. Lemasque est alors nettoyé afin d’éliminer la résine, et placé dans une étuve à 100°C <strong>pour</strong>déshydratation.Dans <strong>le</strong> cas de l’utilisation d’une résine positive, <strong>le</strong>s ouvertures transparentes dans <strong>le</strong> masquecorrespondent au motif que l’on souhaite obtenir sur <strong>le</strong> substrat. Le masque est réutilisab<strong>le</strong>indéfiniment.- Etape d’insolation : <strong>le</strong> masque est placé dans <strong>le</strong> porte-masque de l’aligneur de masque ; il estmaintenu par aspiration sous vide. Plusieurs substrats de silicium peuvent être placés dans unpanier prévu à cet effet, résine vers <strong>le</strong> haut. Chaque résine a son propre programmed’insolation, comprenant la distance entre <strong>le</strong> masque et <strong>le</strong> substrat, <strong>le</strong> type de contact (vide,purge,


Figure 3.4 : principe de la gravure ionique réactive profonde (DRIE), selon [Cau, 2004]Les ions composant <strong>le</strong> plasma attaquent la surface à graver (la plaque de silicium dénudée derésine) et <strong>le</strong> gaz réagit chimiquement avec <strong>le</strong> silicium. Cette technique combine donc la gravurechimique (par réaction entre <strong>le</strong> produit gravant et la surface à graver) et la gravure physique(par érosion mécanique, due ici à un bombardement d’ions), cumulant <strong>le</strong>s avantages des deuxtechniques.Il faut noter que la profondeur de la gravure est une fonction de la durée de l’exposition auplasma ; il faut compter environ 30 minutes de gravure <strong>pour</strong> obtenir des canaux de 50 µm deprofondeur.Une fois la gravure terminée, la profondeur des canaux est vérifiée à l’aide du profilomètre,considérant qu’il y a encore une couche de résine d’environ 6 μm sur <strong>le</strong> dessus des canaux. Si lagravure n’est pas assez prononcée, il est possib<strong>le</strong> de re-graver directement <strong>le</strong> substrat.I.1.d. Nettoyage des substratsLes wafers sont alors observés au microscope afin de vérifier la netteté des gravures. Desproblèmes liés au procédé peuvent engendrer de la rugosité en fond de gravure.Si <strong>le</strong>s observations sont concluantes, la résine restante est alors en<strong>le</strong>vée à l’acétone, puis <strong>le</strong>ssubstrats sont nettoyés à l’eau déionisée et séchés à l’azote. Une vérification de la profondeurdes canaux peut alors être réitérée au profilomètre ; cette fois <strong>le</strong>s canaux doivent mesurer laprofondeur désirée. La Figure 3.5 comprend deux images du profil de gravure de microcanaux,obtenue par Microscope E<strong>le</strong>ctronique à Balayage (MEB). Les rayures visib<strong>le</strong>s sur la premièreimage sont dues à la scie de découpe, initia<strong>le</strong>ment testée <strong>pour</strong> découper <strong>le</strong>s plaques ; il a étéfina<strong>le</strong>ment choisi de cliver <strong>le</strong> silicium grâce à une pointe en diamant, d’où la différence avec laseconde image.Les substrats sont alors nettoyés de tout résidu de résine, en <strong>le</strong>s plaçant dans un four à plasmad’oxygène. Les paramètres opératoires sont la puissance (800 W), la quantité de plasma (10 mL)ainsi que la durée du contact (10 min) - <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs indiquées correspondent à cel<strong>le</strong>s utilisées ici.Le plasma d’oxygène permet de nettoyer <strong>le</strong>s résidus organiques sur la surface du silicium. Unoxyde natif (SiO2) se forme alors naturel<strong>le</strong>ment en surface.3-104


Figure 3.5 : images MEB de microcanaux de dimension 50 x 100 µm (à gauche) et 100 x 200 µm (à droite)Sur la Figure 3.5, il apparaît que la largeur d’un canal varie selon sa hauteur. Cela est du à unesur-gravure latéra<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> fond du microcanal, causée par la mauvaise évacuation des résiduslors de la gravure. Le Tab<strong>le</strong>au 3.2 indique <strong>le</strong>s écarts obtenus entre <strong>le</strong> haut et <strong>le</strong> bas desmicrocanaux.Tab<strong>le</strong>au 3.2 : écart de mesure entre <strong>le</strong> haut et <strong>le</strong> bas des microcanauxgéométrieécart50 x 100 µm 4 µm100 x 200 µm 6 µm200 x 500 µm 12 µmLa Figure 3.6 est une image MEB montrant la rugosité des parois. Il apparaît que <strong>le</strong> fond descanalisations est plus lisse que <strong>le</strong>s parois latéra<strong>le</strong>s, l’ondulation alors observée estcaractéristique d’une gravure sèche profonde.Figure 3.6 : rugosité des parois latéra<strong>le</strong> et longitudina<strong>le</strong> d’un microcanal(100 x 200 µm - MEB - échel<strong>le</strong> indiquée : 740 nm)I.1.e. MétallisationIl reste alors l’étape de métallisation, qui va consister à déposer une couche de platine sur tout<strong>le</strong> substrat ainsi que dans <strong>le</strong>s parois des canaux. Le dépôt est effectué par évaporationthermique au canon à é<strong>le</strong>ctrons. L’évaporation thermique consiste à chauffer un matériau (ici <strong>le</strong>platine) par effet Jou<strong>le</strong>, qui va alors se vaporiser et se déposer sur <strong>le</strong> substrat ; <strong>le</strong> bombardement3-105


d’é<strong>le</strong>ctrons permet de renforcer ces actions afin d’obtenir une meil<strong>le</strong>ure accroche des atomes deplatine. Le bâti utilisé est de type planétaire, dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> porte-substrat pivote, ce qui permetun dépôt conforme sur toutes <strong>le</strong>s parois du canal. Une couche de 0,15 µm de platine est ainsidéposée sur <strong>le</strong> substrat. Afin de favoriser l’accroche de la couche de catalyseur déposée sur <strong>le</strong>silicium, il convient de réaliser un recuit à 400°C sous azote hydrogénée (mélange N2/H2 avecmoins de 6 % d’hydrogène), pendant 20 minutes. De plus, un plasma d’argon est appliqué dans<strong>le</strong> bâti de métallisation avant de déposer <strong>le</strong> platine, <strong>pour</strong> permettre une meil<strong>le</strong>ure accroche duplatine en décapant légèrement <strong>le</strong> silicium.La Figure 3.7 et la Figure 3.8 montrent <strong>le</strong> recouvrement des microcanaux par <strong>le</strong> platine, lapremière vue représentant <strong>le</strong> profil des microcanaux et la seconde correspondant au fond d’unmicrocanal.Figure 3.7 : recouvrement des microcanaux par <strong>le</strong> dépôt de platine : vue du profil des gravures(50 x 100 µm - MEB)Figure 3.8 : recouvrement des microcanaux par <strong>le</strong> dépôt de platine : vue du fond d’un microcanal(200 x 500 µm - MEB)Il apparaît sur la Figure 3.7 que <strong>le</strong> dépôt épouse bien la forme des microcanaux. Par ail<strong>le</strong>urs, lacouche d’oxyde est diffici<strong>le</strong>ment repérab<strong>le</strong> sur la Figure 3.8 ; el<strong>le</strong> est norma<strong>le</strong>ment plus sombreque <strong>le</strong> silicium, mais comme <strong>le</strong> platine apparaît brillant sur une image MEB alors <strong>le</strong> contrasteentre <strong>le</strong> silicium et SiO2 (situé juste à côté du platine) n’est pas bien visib<strong>le</strong>. La Figure 3.9 estrelative à une vue plus globa<strong>le</strong> des microcanaux recouverts de platine.3-106


Figure 3.9 : image MEB des microcanaux recouverts de platine (200 x 500 µm)I.1.f. Découpe des plaquesLa dernière étape consiste à découper <strong>le</strong>s substrats à l’aide d’une scie diamantée, afin d’obtenir4 plaques par substrat, de dimensions 30 x 30 mm. La Figure 3.10 représente une plaquemicrogravée. Des plaques p<strong>le</strong>ines sont éga<strong>le</strong>ment nécessaires au montage dans <strong>le</strong> châssis dumicroréacteur, el<strong>le</strong>s sont obtenues à partir de substrats bruts, n’ayant pas été traités.Figure 3.10 : représentation d’une plaque microstructurée (200 x 500 µm)Ainsi, différentes étapes successives sont nécessaires à l’obtention de plaques microgravéespouvant être utilisées <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong>. Une fois <strong>le</strong>s plaques terminées, el<strong>le</strong>speuvent alors être insérées dans un châssis afin de pouvoir être utilisées en tant quemicroréacteur.I.2. Montage d’un microréacteurI.2.a. Mise en place des plaques microgravées dans <strong>le</strong> châssisLe montage des plaques microgravées dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur nécessite plusieursétapes, dont <strong>le</strong>s principa<strong>le</strong>s sont représentées sur la Figure 3.11.Tout d’abord, il faut soigneusement nettoyer <strong>le</strong>s plaques microgravées à l’aide d’une souff<strong>le</strong>tted’air comprimé, dans <strong>le</strong> but d’éliminer toute poussière éventuel<strong>le</strong>ment présente. El<strong>le</strong>s sontempilées de manière à ce que tous <strong>le</strong>s microcanaux soient parallè<strong>le</strong>s. Puis <strong>le</strong>s plaquesmicrogravées sont entourées par des plaques p<strong>le</strong>ines, dans <strong>le</strong> but d’atteindre une hauteur3-107


equise de vingt plaques. Les plaques empilées et alignées sont alors maintenues entre el<strong>le</strong>s parune pince d’architecte, comme montré sur la Figure 3.11.a.Figure 3.11 : étapes du montage d’un microréacteur dans son châssisL’étape suivante consiste à mettre en place deux coffrages (effectués en papier aluminiumcollant) sur chacun des deux bords de l’empi<strong>le</strong>ment, parallè<strong>le</strong>s aux canaux. Après préparationd’un adhésif spécial (Resbond 908-1, Final), celui-ci est déposé successivement dans <strong>le</strong>s deuxcoffrages, sur une couche d’environ un millimètre d’épaisseur, obtenue par superposition dedeux ou trois couches plus fines. Une fois l’adhésif sec, après 24 heures de repos à températureambiante, <strong>le</strong>s coffrages sont retirés ; <strong>le</strong>s plaques tiennent alors entre-el<strong>le</strong>s, comme <strong>le</strong> montre laFigure 3.11.b.L’empi<strong>le</strong>ment des plaques est alors fixé dans <strong>le</strong> châssis intérieur du microréacteur à l’aide del’adhésif spécial, en prenant soin de ne pas boucher de canaux, que ce soit d’un côté ou del’autre ; <strong>le</strong> résultat est présenté sur la Figure 3.11.c. Une pièce en téflon percée de trois canaux(diamètre 6 mm) est ensuite placée entre <strong>le</strong>s plaques et la sortie du microréacteur.Enfin, <strong>le</strong> châssis intérieur peut être scellé. Pour cela, une plaque de jointure en graphite (avecun film d’acier inoxydab<strong>le</strong> au milieu de son épaisseur) est placée juste en-dessous d’un capoten acier inoxydab<strong>le</strong>, dans <strong>le</strong> but d’assurer l’étanchéité du microréacteur. Le capot est fina<strong>le</strong>mentvissé en six points. Le microréacteur obtenu juste avant <strong>le</strong> serrage des vis est montré sur laFigure 3.11.d.La Figure 3.12 montre en gros plan une partie de l’entrée du microréacteur (entourée sur laFigure 3.11.d). On peut distinguer l’empi<strong>le</strong>ment des plaques microgravées, la partie blanchecorrespondant à l’adhésif utilisé <strong>pour</strong> scel<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s plaques entre-el<strong>le</strong>s puis rendre étanche <strong>le</strong>système.Figure 3.12 : vue partiel<strong>le</strong> de l’entrée du microréacteur3-108


L’adhésif spécial utilisé <strong>pour</strong> fixer <strong>le</strong>s plaques entre-el<strong>le</strong>s puis dans <strong>le</strong> châssis est du typeResbond 908-1 (Final). Il est obtenu après <strong>le</strong> mélange et l’homogénéisation d’une poudreblanche avec de l’eau, <strong>le</strong> principal composant de l’adhésif étant de l’alumine Al2O3. La pâteobtenue peut ensuite être appliquée, et son séchage se fait à l’air ambiant. Le matériau alorsobtenu col<strong>le</strong> et rend étanche, tout en résistant à une température de 1700°C ainsi qu’aux agentschimiques.I.2.b. Différents microréacteurs utilisésTrois microréacteurs différents ont été utilisés <strong>pour</strong> cette étude, installés dans trois châssisdistincts.Le premier est <strong>le</strong> microréacteur principal, sur <strong>le</strong>quel toutes <strong>le</strong>s manipulations d’oxydation<strong>catalytique</strong> ont été effectuées. Il est constitué de douze plaques microgravées, dont <strong>le</strong>sdimensions des microcanaux sont 50 x 100 µm. Quatre plaques p<strong>le</strong>ines sont disposées de partet d’autre des plaques microgravées.Le deuxième microréacteur est identique au premier, mais il ne contient pas de catalyseur.C’est <strong>le</strong> microréacteur utilisé <strong>pour</strong> l’étude en oxydation thermique.Enfin, <strong>le</strong> troisième microréacteur est celui conçu <strong>pour</strong> l’étude de la durée de vie du catalyseur.Il contient six plaques microgravées et recouvertes de platine, insérées entre deux fois septplaques p<strong>le</strong>ines. Comme ce prototype contient deux fois moins de microcanaux que <strong>le</strong> réacteurd’étude, <strong>le</strong> débit appliqué <strong>pour</strong> obtenir des conditions analogues est deux fois moins important.Des résultats de [Rachedi et al., 2009] sont éga<strong>le</strong>ment présentés. Trois microréacteurs avecdifférentes dimensions de microcanaux ont été étudiés : 50 x 100 µm (microréacteur utilisé <strong>pour</strong>cette étude), 100 x 200 µm et 200 x 500 µm. Mis à part la dimension des microcanaux, ces deuxderniers microréacteurs sont conçus de manière similaire à celui présenté ici.I.2.c. Mise en place du châssis dans l’installation expérimenta<strong>le</strong>Une fois <strong>le</strong> châssis intérieur équipé des plaques microgravées, il est alors placé dans la partieexterne du microréacteur, cel<strong>le</strong> qui est équipée du système de chauffage. Alors qu’une vueéclatée du microréacteur est proposée sur la Figure 3.13, la Figure 3.14 indique la façon dont <strong>le</strong>sdeux parties du châssis sont assemblées.Figure 3.13 : vue éclatée du microréacteur, des plaques microgravées au châssis extérieur3-109


Figure 3.14 : représentation schématique du microréacteur et de son châssis :vue de face du châssis extérieur (à gauche) et microréacteur entier monté, vue en coupe de côté (à droite)Les différentes parties du microréacteur de la Figure 3.14 sont détaillées ci-dessous. Le châssis,comprenant deux parties (intérieure et extérieure) ainsi que <strong>le</strong>urs capots respectifs, estconfectionné à l’atelier du Laboratoire de Génie Chimique dans un acier 316L.- a : entrée du microréacteur- b : sortie du microréacteur- c : châssis intérieur- d : empi<strong>le</strong>ment de plaques microgravées- e : capot du châssis intérieur- f : châssis extérieur- g : emplacement <strong>pour</strong> une cartouche chauffante- h : capot du châssis extérieur- i : emplacement <strong>pour</strong> une vis- j : joint d’étanchéitéLes différentes étapes de fabrication et de montage d’un microréacteur ont ainsi été présentées,depuis la fabrication des plaques microgravées jusqu’à la mise en place du microréacteur dansl’installation expérimenta<strong>le</strong>, en passant par l’assemblage des plaques dans <strong>le</strong> châssis. Ladeuxième partie de ce chapitre présente alors l’installation de manière plus généra<strong>le</strong>, enconsidérant non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> microréacteur mais aussi <strong>le</strong>s autres appareillages présents sur <strong>le</strong>pilote.II. Dispositif expérimentalLa Figure 3.15 représente une vue d’ensemb<strong>le</strong> du dispositif expérimental utilisé <strong>pour</strong>l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV dans un microréacteur. Les différents éléments del’appareillage visib<strong>le</strong>s sur la Figure 3.15 sont détaillés en-dessous.3-110


Figure 3.15 : vue d’ensemb<strong>le</strong> de l’installation expérimenta<strong>le</strong>- a : pousse-seringue- b : microréacteur- c : chromatographe- d : acquisition des données- e : panneau de commandes- f : boîtier é<strong>le</strong>ctrique- g : capteur de pression différentiel<strong>le</strong>- h : enregistreurD’autres éléments, indispensab<strong>le</strong>s au bon fonctionnement du pilote, ne sont pas visib<strong>le</strong>s sur laFigure 3.15. Il s’agit tout d’abord de l’évaporateur, situé juste derrière <strong>le</strong> microréacteur. Il fautnoter que ces deux parties du procédé sont placées dans des enceintes en brique réfractaire,afin de limiter <strong>le</strong>s pertes thermiques avec <strong>le</strong> milieu extérieur. En outre, <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s de gazsont situées à l’extérieur du bâtiment. Enfin, l’installation expérimenta<strong>le</strong> est reliée à une hotteaspirante par une canalisation soup<strong>le</strong>, où sont rejetés <strong>le</strong>s effluents.Cette deuxième partie du chapitre présente <strong>le</strong> dispositif expérimental. Dans un premier temps,l’appareillage est décrit dans son intégralité, et <strong>le</strong>s conditions opératoires généra<strong>le</strong>s sontindiquées. Dans un second temps, <strong>le</strong>s étapes de la mise en place d’un essai de désactivation ducatalyseur sont détaillées.II.1. Description généra<strong>le</strong> du piloteLe schéma de procédé de l’installation est présenté en Annexe 5, celui de laFigure 3.16 étant simplifié <strong>pour</strong> plus de clarté. Trois parties du procédé sont distinctes :l’évaporateur qui permet la génération de l’effluent, <strong>le</strong> microréacteur dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> COV estdégradé, et <strong>le</strong> chromatographe <strong>pour</strong> l’analyse en ligne de la sortie du microréacteur.3-111


Figure 3.16 : schéma simplifié de l’installation expérimenta<strong>le</strong>Génération de l’effluent :L’effluent <strong>gazeux</strong> est obtenu en vaporisant du COV liquide dans un courant d’air synthétique,au sein de l’évaporateur. Les COV utilisés (Fisher Chemical) sont généra<strong>le</strong>ment d’une puretéde 99,99 % (n-hexane à 99,78 %), car la présence d’impuretés <strong>pour</strong>rait éventuel<strong>le</strong>ment influersur <strong>le</strong>s résultats issus des essais d’oxydation. Le COV liquide est tout d’abord introduit dansune seringue en verre de 10 mL, de marque Hamilton, modè<strong>le</strong> Gastight 1010 TLL ; sonétanchéité est garantie par un joint en polytétrafluoréthylène (PTFE). Un pousse-seringue demarque Harvard Apparatus (modè<strong>le</strong> PH 2000 Infusion) est utilisé afin de pouvoir injecter demanière reproductib<strong>le</strong> de faib<strong>le</strong>s quantités de COV, de l’ordre de quelques millilitres par heure.Le COV est alors acheminé vers une cellu<strong>le</strong> de vaporisation par l’intermédiaire d’un capillaire.L’évaporateur est chauffé à 200°C par une cartouche chauffante, et va ainsi permettre demélanger <strong>le</strong> COV à un flux d’air synthétique (80 % d’azote et 20 % d’oxygène). Pour mélangerainsi que <strong>pour</strong> homogénéiser <strong>le</strong> COV dans l’air, une gril<strong>le</strong> cylindrique est placée au niveau del’alimentation en COV dans la cellu<strong>le</strong>, l’air arrivant par l’arrière de cette gril<strong>le</strong> <strong>pour</strong> entraîner <strong>le</strong>COV dans son courant. La concentration désirée en COV dans <strong>le</strong> mélange est obtenue enintroduisant un débit calculé de COV liquide en relation avec un débit d’air fixe et contrôlé. LaFigure 3.17 représente <strong>le</strong> système de génération de l’effluent.3-112Figure 3.17 : génération de l’effluent


La seringue contenant <strong>le</strong> COV liquide est visib<strong>le</strong> en bas à droite de la Figure 3.17. El<strong>le</strong> est placéesur un pousse-seringue, et reliée à l’évaporateur par l’intermédiaire d’un capillaire en acierinoxydab<strong>le</strong>. L’évaporateur, à gauche sur la Figure 3.17, est placé dans une enceinte en briqueréfractaire, dont <strong>le</strong> couverc<strong>le</strong> a été retiré <strong>pour</strong> la photo.La détermination du débit volumique de COV liquide s’effectue en utilisant <strong>le</strong>s relations cidessous; <strong>le</strong> calcul permettant de déterminer <strong>le</strong>s quantités à mélanger <strong>pour</strong> préparer unmélange binaire est expliqué en Annexe 6.- débit massique de COV liquide injecté : QmCOV liq = QvCOV liq . ρCOV liq- débit molaire de COV : QnCOV liq = QnCOV gaz et QnCOV liq = QmCOV liq / MCOV- débit volumique de COV <strong>gazeux</strong> : QvCOV gaz = QnCOV gaz . Vm- concentration volumique de COV dans l’air : CvCOV = (QvCOV gaz . 10 6 ) / (QvCOV gaz + Qvair)avecQm : débit massique (g/min)Qv : débit volumique (L/min)Qn : débit molaire (mol/min)ρCOV liq : masse volumique du COV liquide considéré (g/dm 3 )MCOV : masse molaire du COV considéré (g/mol)Vm : volume molaire d’un gaz (22,4 L/mol à 0°C et 1,013 bar)CvCOV : concentration volumique du COV dans l’air (ppm)Réaction d’oxydation dans <strong>le</strong> microréacteur :Le microréacteur est relié à la sortie de la cellu<strong>le</strong> de vaporisation par l’intermédiaire d’uncapillaire en acier inoxydab<strong>le</strong>. La température d’oxydation est contrôlée par régulation de latempérature du gaz en sortie. La Figure 3.18 montre une vue de dessus de l’évaporateur et dumicroréacteur, <strong>le</strong>s couverc<strong>le</strong>s des enceintes ayant été retirés <strong>pour</strong> la photo. L’entrée del’évaporateur est à droite, et la sortie du microréacteur à gauche.Figure 3.18 : évaporateur (à droite) et microréacteur (à gauche) dans <strong>le</strong>urs enceintes en brique réfractaireLa sortie du microréacteur est placée sous une hotte aspirante afin de ne pas rejeter àl’atmosphère <strong>le</strong>s produits de la réaction, à savoir du dioxyde de carbone, de l’eau, etéventuel<strong>le</strong>ment d’autres produits intermédiaires non-convertis. La Figure 3.19 montre une vuede devant du microréacteur, ainsi que certaines des vannes présentes sur l’installation.3-113


Figure 3.19 : microréacteur, canalisations et vannesLes différentes parties visib<strong>le</strong>s sur la Figure 3.19 sont nommées ci-dessous :- a : entrée du microréacteur- b : sortie du microréacteur- c : vanne trois voies- d : trois vannes à pointeau- e : entrée et sortie de l’effluent dans <strong>le</strong> chromatographeLa vanne trois voies permet de diriger l’effluent à l’entrée ou à la sortie du microréacteur vers<strong>le</strong> chromatographe <strong>pour</strong> analyse. Les trois vannes à pointeau servent à rég<strong>le</strong>r <strong>le</strong> débit d’effluentcirculant dans <strong>le</strong> chromatographe, par rapport à l’évent s’échappant vers la hotte aspirante. Lesautres vannes visib<strong>le</strong>s sur la Figure 3.19 sont des vannes d’iso<strong>le</strong>ment.Analyse chromatographique en ligne :L’analyse de l’effluent s’effectue grâce à un chromatographe en phase gazeuse, monté en lignesur l’installation. Ainsi, l’analyse se fait en temps réel, et <strong>le</strong> prélèvement d’échantillons <strong>gazeux</strong>est alors évité. Quatre gaz différents sont nécessaires au fonctionnement du chromatographe,<strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s type B50 sont fournies par Linde Gas :- hélium (5.6) : en tant que gaz vecteur dans <strong>le</strong>s colonnes- hydrogène (5.0) : <strong>pour</strong> alimenter la flamme du détecteur à ionisation de flamme- air synthétique (5.0) : <strong>pour</strong> augmenter <strong>le</strong> pouvoir oxydant de la flamme du détecteur- air comprimé (réseau) : <strong>pour</strong> bascu<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s vannes pneumatiques d’injectionL’hélium est filtré avant d’arriver dans <strong>le</strong> chromatographe. Un premier tamis permet de piégerl’eau, un second capte l’oxygène. Cela permet d’avoir une bonne qualité de gaz vecteur,limitant ainsi <strong>le</strong> bruit sur <strong>le</strong>s chromatogrammes, mais aussi de préserver la qualité de lacolonne capillaire.3-114


Autre appareillage :Un capteur de pression différentiel<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment installé sur <strong>le</strong> pilote ; il permet de mesurerla perte de charge induite par <strong>le</strong> microréacteur. La va<strong>le</strong>ur mesurée est indiquée sur un panneaud’affichage, de même que <strong>le</strong>s différentes températures mesurées et <strong>le</strong> débit d’air. Enfin, unenregistreur a été mis en place <strong>pour</strong> l’étude de la durée de vie du catalyseur, cet essai étanteffectué sur une longue durée.Conditions opératoires :Les différentes conditions opératoires du dispositif expérimental sont récapitulées dans <strong>le</strong>Tab<strong>le</strong>au 3.3, alors que <strong>le</strong> mode opératoire <strong>pour</strong> <strong>le</strong> fonctionnement de l’installationexpérimenta<strong>le</strong> est détaillé dans l’Annexe 7.Tab<strong>le</strong>au 3.3 : conditions opératoires relatives au dispositif expérimentalparamètre appareil ou gaz concerné va<strong>le</strong>urtempératuredébitpressionévaporateur 200°Cmicroréacteur varie entre 80°C et 520°Cair vers microréacteur0,5 NL/min en général (à 0°C et 1 atm)COV vers microréacteurvarie selon la concentration désiréeeffluent vers chromatographe30 Ncm 3 /min (à 25°C et 760 mmHg)air synthétique vers microréacteur0,7 barair synthétique vers chromatographe4,2 barhélium vers chromatographe7 barhydrogène vers chromatographe3 barair comprimé vers chromatographe4,2 barLe dispositif expérimental a donc été présenté, tout d’abord d’un point de vue appareillage, endétaillant chaque partie du procédé, puis d’un point de vue expérimental, avec <strong>le</strong> modeopératoire ainsi que <strong>le</strong>s conditions d’utilisation. La partie suivante précise commentl’installation a été adaptée <strong>pour</strong> effectuer un essai sur une longue durée en vue de l’étude de ladésactivation éventuel<strong>le</strong> du catalyseur.II.2. Adaptation du pilote <strong>pour</strong> l’étude de la durée de vie du catalyseurL’étude de la durée de vie du catalyseur est effectuée en maintenant des conditionsd’utilisation du microréacteur pendant 100 heures. Ainsi, <strong>le</strong> maintien de l’installation enutilisation prolongée a nécessité une mise en sécurité.II.2.a. Mise en sécurité de l’installationDes seuils d’alarmes hautes ont été réglés <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentes températures, de façon à ce que<strong>le</strong> coupe-circuit du panneau de commandes s’actionne si ces seuils sont dépassés. Le pousseseringueest éga<strong>le</strong>ment relié au coupe-circuit, <strong>pour</strong> que l’introduction du COV dans <strong>le</strong>microréacteur s’arrête en cas de surchauffe de l’évaporateur ou du microréacteur. Le pousseseringueest paramétré de manière à ce que la quantité maxima<strong>le</strong> injectée soit de 50 mL, soit la3-115


contenance de la seringue utilisée <strong>pour</strong> cet essai ; une bague de sécurité renforce de manièremécanique cette consigne. Les températures de seuil sont réglées à 250°C <strong>pour</strong> l’évaporateur, et530°C <strong>pour</strong> l’effluent et <strong>le</strong> microréacteur. En cas de déc<strong>le</strong>nchement du coupe-circuit, <strong>le</strong> débitd’air synthétique dans <strong>le</strong> système est cependant maintenu, afin de refroidir <strong>le</strong>s composants. Parail<strong>le</strong>urs, une plaque d’acier inoxydab<strong>le</strong> a été placée sous <strong>le</strong>s composants chauffés, dans <strong>le</strong> butd’augmenter la diffusion thermique d’une éventuel<strong>le</strong> surchauffe.Un enregistreur a été mis en place afin de pouvoir suivre l’évolution des paramètres au coursdu temps, et ainsi <strong>pour</strong> détecter toute dérive en cas de déc<strong>le</strong>nchement du coupe-circuit. Lesparamètres enregistrés sont <strong>le</strong>s trois températures citées précédemment, la perte de chargeainsi que <strong>le</strong> débit d’air synthétique.Enfin, la hotte aspirante ainsi que l’extraction d’air de la pièce sont maintenues de jour commede nuit. La mise en sécurité de l’installation étant faite, l’étape suivante consiste à préparer <strong>le</strong>microréacteur <strong>pour</strong> cette étude.II.2.b. Montage du réacteur et activation du catalyseurLe microréacteur utilisé contient six plaques microgravées, recouvertes de platine (il estprésenté dans la partie I.2.b de ce chapitre).Une fois <strong>le</strong> microréacteur installé sur <strong>le</strong> pilote, l’activation du catalyseur doit être réalisée.Norma<strong>le</strong>ment effectuée par passage d’hydrogène afin de réduire <strong>le</strong> platine,[Rachedi et al., 2009] ont montré qu’une simp<strong>le</strong> montée en température sous air synthétiqueétait suffisante, suivie d’un passage d’hélium <strong>pour</strong> désorber l’oxygène éventuel<strong>le</strong>ment adsorbésur <strong>le</strong>s sites du platine. Le microréacteur est donc chauffé à 450°C, et l’évaporateur à 200°C, eny faisant passer un débit d’air synthétique de 0,3 NL/min ; ces conditions sont maintenuespendant 6h15. La chauffe est ensuite arrêtée, <strong>le</strong> passage d’air synthétique étant maintenupendant 1h. Le passage d’hélium n’a pas pu être effectué.II.2.c. Conditions opératoiresLes températures de l’évaporateur et du microréacteur sont maintenues à 200°C et 450°C,repectivement. Le COV choisi <strong>pour</strong> cette étude est l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, avec une concentration de2500 ppm. Le COV est introduit dans une seringue de marque Hamilton, modè<strong>le</strong>Gastight 1050 TLL, ayant une contenance de 50 mL. Le débit d’air synthétique est de0,3 NL/min, afin d’avoir <strong>le</strong> même temps de séjour que dans <strong>le</strong> microréacteur d’étude contenantdeux fois plus de plaques microgravées. Le débit de COV requis dans ces conditions est de0,17 mL/h.Les conditions sont maintenues constantes durant 100 heures. Des analyseschromatographiques de l’effluent sont effectuées toutes <strong>le</strong>s 2 heures environ pendant lajournée, et une fois de nuit. Les résultats de cet essai sont présentés dans la partie II.5 duchapitre 4 ainsi que dans l’Annexe 14.L’appareillage du dispositif expérimental a ainsi été présenté dans cette deuxième partie duprésent chapitre. La sécurisation du pilote <strong>pour</strong> effectuer un essai sur une longue durée aéga<strong>le</strong>ment été exposée. Dans chaque cas, <strong>le</strong>s conditions opératoires ont été indiquées. La3-116


troisième partie de ce chapitre concerne alors <strong>le</strong>s conditions de l’étude, ainsi que l’outild’exploitation : <strong>le</strong> chromatographe en phase gazeuse.III. Domaine d’étude et outil d’exploitationLe dispositif expérimental a été mis en place dans <strong>le</strong> but d’étudier l’oxydation d’un effluentcontenant un ou plusieurs COV grâce à un microréacteur <strong>catalytique</strong>, et l’utilisation du piloterequiert <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de certains paramètres opératoires afin de maîtriser <strong>le</strong>s conditions de laréaction. Les COV étudiés sont <strong>le</strong>s suivants : acétate d’éthy<strong>le</strong>, acétone, 1,4-dioxane, éthanol, n-hexane, isopropanol, méthyléthylcétone, propanol et toluène. Dans une première partie, <strong>le</strong>domaine d’étude est tout d’abord explicité, en précisant la gamme des concentrations ainsi quedes débits traités. Les différents paramètres contrôlés sont présentés ainsi que <strong>le</strong>s grandeursétudiées. Les incertitudes sont indiquées <strong>pour</strong> chacun. Dans une deuxième partie, l’outilanalytique est présenté : la chromatographe en phase gazeuse a été conçu spécifiquement <strong>pour</strong><strong>le</strong> pilote, il permet l’analyse en ligne des divers composants pouvant être retrouvés dansl’effluent à l’entrée et à la sortie du microréacteur. Un étalonnage a ainsi été mis en place. Enfin,la fidélité des résultats est indiquée dans la troisième partie, d’un point de vue répétabilité etreproductivité.III.1. Conditions et paramètres de l’étudeIII.1.a. Gamme d’étudeUne étude sur <strong>le</strong> microréacteur a été effectuée lors de travaux précédents, en testant d’une partdifférentes tail<strong>le</strong>s de microcanaux, et d’autre part <strong>le</strong> débit d’air à l’entrée du microréacteur. Lesdimensions des canaux testés sont <strong>le</strong>s suivantes : 200 x 500 µm, 100 x 200 µm et 50 x 100 µm.Figure 3.20 : comparaison des conditions opératoires dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétone(2500 ppm)D’après <strong>le</strong>s résultats présentés sur la Figure 3.20 obtenus antérieurement, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>uresconditions obtenues <strong>pour</strong> l’oxydation de l’acétone (avec une concentration dans <strong>le</strong> flux d’entréede 2500 ppm) sont <strong>le</strong>s suivantes : débit d’air à l’entrée de 0,5 NL/min, et dimension des canaux3-117


50 x 100 µm. La température du microréacteur est fixée successivement entre 80°C et 520°C.Effectivement, dans ces conditions opératoires, la température requise <strong>pour</strong> obtenir 50 % deconversion est inférieure d’environ 20°C, et la conversion maxima<strong>le</strong> atteint 96 % à 504°C. Cesconditions et <strong>le</strong>s dimensions des microcanaux associés ont ainsi été conservées dans la présenteétude, <strong>pour</strong> l’étude de l’oxydation de divers COV.La concentration des différents COV est fixée à 2500 ppm ; <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.4 indique, <strong>pour</strong> chaquecomposé, la concentration massique équiva<strong>le</strong>nte en mgCOV/m 3 ainsi qu’en Carbone OrganiqueTotal (COT : concentration relative à la quantité d’atomes de carbone, exprimée en mgC/m 3 ). Ledébit de COV associé, <strong>pour</strong> un débit d’air de 0,5 NL/min, est éga<strong>le</strong>ment indiqué. Il est inférieurà 1 mL/h.Tab<strong>le</strong>au 3.4 : concentration étudiée <strong>pour</strong> chaque COV (2500 ppm)concentration étudiéedébit de COVacétate d'éthy<strong>le</strong> 9010 mgCOV/m 3 4908 mgC/m 3 0,3397 mL/hacétone 5937 mgCOV/m 3 3680 mgC/m 3 0,2557 mL/h1,4-dioxane 9007 mgCOV/m 3 4906 mgC/m 3 0,2963 mL/héthanol 4710 mgCOV/m 3 2454 mgC/m 3 0,2031 mL/hn-hexane 7812 mgCOV/m 3 6527 mgC/m 3 0,4539 mL/hisopropanol 6150 mgCOV/m 3 3684 mgC/m 3 0,2662 mL/hméthyléthylcétone 7372 mgCOV/m 3 4908 mgC/m 3 0,3115 mL/h1-propanol 6145 mgCOV/m 3 3681 mgC/m 3 0,2599 mL/htoluène 9422 mgCOV/m 3 8590 mgC/m 3 0,7410 mL/hPar ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> débit d’air synthétique - assimilé au débit de l’effluent - est ainsi fixé à0,5 NL/min <strong>pour</strong> la plupart des essais. Cependant, afin d’étudier l’influence du débit sur <strong>le</strong>srésultats expérimentaux (partie II.2 du chapitre 4), différentes va<strong>le</strong>urs ont été utilisées, allant de0,3 NL/min à 5,0 NL/min. El<strong>le</strong>s sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.5, où la va<strong>le</strong>ur exactecorrespond à cel<strong>le</strong> utilisée expérimenta<strong>le</strong>ment ainsi que <strong>pour</strong> effectuer <strong>le</strong>s calculs, et la va<strong>le</strong>urarrondie est employée <strong>pour</strong> plus de lisibilité.Tab<strong>le</strong>au 3.5 : gamme étudiée du débit de l’effluentva<strong>le</strong>ur arrondieva<strong>le</strong>ur exacte0,3 NL/min 0,2683 NL/min0,5 NL/min 0,5187 NL/min1,0 NL/min 1,0196 NL/min3,0 NL/min 3,0223 NL/min5,0 NL/min 5,0265 NL/minEnfin, l’influence de la concentration a été étudiée en considérant comme COV l’acétated’éthy<strong>le</strong>, avec une gamme de concentration comprise entre 250 ppm et 8000 ppm (partie II.1 duchapitre 4). Les va<strong>le</strong>urs étudiées sont notées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.6. A titre indicatif, <strong>le</strong> débit deCOV correspondant est éga<strong>le</strong>ment indiqué, <strong>pour</strong> un débit d’air synthétique de 0,5 NL/min.3-118


Tab<strong>le</strong>au 3.6 : gamme étudiée de la concentration en acétate d’éthy<strong>le</strong> (0,5 NL/min)concentration étudiéedébit de COV250 ppm 901 mg/m 3 491 mgC/m 3 0,0339 mL/h500 ppm 1802 mg/m 3 982 mgC/m 3 0,0678 mL/h1200 ppm 4325 mg/m 3 2356 mgC/m 3 0,1628 mL/h2500 ppm 9010 mg/m 3 4908 mgC/m 3 0,3397 mL/h5000 ppm 18020 mg/m 3 9816 mgC/m 3 0,6811 mL/h8000 ppm 28832 mg/m 3 15705 mgC/m 3 1,0930 mL/hIII.1.b. Paramètres contrôlésL’utilisation du pilote requiert <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong> de certains paramètres opératoires afin de maitriser<strong>le</strong>s conditions de la réaction. Le dispositif expérimental permet de contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s débits descomposants de l’effluent, <strong>le</strong>s pressions des gaz à l’arrivée dans <strong>le</strong>s lignes du pilote, et <strong>le</strong>chauffage du microréacteur et de l’évaporateur. Pour chaque cas détaillé ci-après, <strong>le</strong>sincertitudes dues aux instruments de mesure sont indiquées.Débit de COV :Le débit de COV liquide injecté dans l’évaporateur est contrôlé par l’intermédiaire du pousseseringue.Il convient d’indiquer à l’appareil <strong>le</strong> diamètre de la seringue utilisée, ainsi que laconsigne du débit désiré. Le diamètre intérieur des deux seringues utilisées est indiqué dans <strong>le</strong>Tab<strong>le</strong>au 3.7.Tab<strong>le</strong>au 3.7 : diamètre des seringues utiliséesvolume de la seringue 10 mL 50 mLdiamètre intérieur 14,567 mm 32,573 mmD’après <strong>le</strong>s données du fournisseur du pousse-seringue, la précision de l’injection est de ± 1 %,avec une reproductibilité de ± 0,1 %.Une vérification du débit injecté par <strong>le</strong> pousse-seringue a été effectuée par pesée, enremplissant la seringue de 10 mL avec de l’eau, et en comparant <strong>le</strong> volume injecté indiqué par<strong>le</strong> pousse-seringue, et la masse perdue par la seringue entre <strong>le</strong> début et la fin de l’injection. Lesrésultats obtenus sur deux essais sont présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.8. Le volume injecté par laseringue (V) est calculé à partir de la masse perdue par la seringue (m) selon :V = m / ρavec ρ : masse volumique de l’eau à la température de la pièce <strong>le</strong> jour de l’essai, soitρ 26°C = 0,99681 g/mL <strong>pour</strong> <strong>le</strong> premier essai et ρ 23,5°C = 0,99744 g/mL <strong>pour</strong> <strong>le</strong> second [Lange, 1973].3-119


Tab<strong>le</strong>au 3.8 : étalonnage du pousse-seringueessai 1 essai 2consigne de débit 0,5000 mL/h 2,0000 mL/hdurée de l’injection 7 h 01 min 3 h 28 minvolume indiqué sur <strong>le</strong> pousse-seringue 3,5000 mL 7,0000 mLdébit théorique 0,4988 mL/h 2,0192 mL/hvolume vidé de la seringue 3,5654 mL 6,9619 mLdébit réel 0,5081 mL/h 2,0082 mL/hécart relatif des débits* -1,87 % 0,54 %écart à la consigne** -1,63 % 0,41 %* l’écart relatif des débits est calculé entre <strong>le</strong> débit théorique et <strong>le</strong> débit expérimental** l’écart à la consigne est relatif au débit réelLa reproductibilité n’a pas été évaluée expérimenta<strong>le</strong>ment, mais il apparaît que l’imprécisionde l’injection est plus importante lorsque <strong>le</strong> débit est plus faib<strong>le</strong>. Dans ce cas, l’écart relatif estlégèrement plus important que la précision fournie par <strong>le</strong> fabricant. Les débits utilisés au coursdes différents essais étant plutôt de l’ordre de 0,5 mL/min que de 2,0 mL/min, une précision de± 2 % va ainsi être considérée en ce qui concerne l’injection du COV.Débit d’air et débit réel de l’effluent :Le débit d’air est régulé par un contrô<strong>le</strong>ur de débit modè<strong>le</strong> 5850TR de chez Brooks Instrument ;un afficheur monovoie modè<strong>le</strong> 0151 de chez Serv’Instrumentation permet de piloter <strong>le</strong>contrô<strong>le</strong>ur de débit, tout en lui fournissant son alimentation. La consigne du débit normaliséd’air désiré est indiquée sur l’afficheur, qui permet ensuite de lire la mesure. Les conditionsnorma<strong>le</strong>s sont 0°C et 1013,25 mbar.L’appareil a été acheté certifié, étalonné <strong>pour</strong> de l’air synthétique ; l’incertitude du constructeurentre la consigne et la mesure est indiquée à 4 %. Les va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s sont notées dans<strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.9, indiquant éga<strong>le</strong>ment l’écart relatif entre <strong>le</strong>s deux va<strong>le</strong>urs.Tab<strong>le</strong>au 3.9 : incertitude du débitmètre é<strong>le</strong>ctroniqueconsigne mesure écart relatif0,25 NL/min 0,2683 NL/min 7,32 %0,50 NL/min 0,5187 NL/min 3,74 %1,00 NL/min 1,0196 NL/min 1,96 %3,00 NL/min 3,0223 NL/min 0,74 %5,00 NL/min 5,0265 NL/min 0,53 %Il apparaît que l’incertitude de l’appareil diminue lorsque <strong>le</strong> débit devient plus important.Comme <strong>le</strong> débit mesuré est utilisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s calculs, cet écart n’intervient pas dans <strong>le</strong>s résultatsexpérimentaux. L’incertitude relative au débit mesuré par rapport au débit passant réel<strong>le</strong>mentdans l’appareil n’étant pas connue, el<strong>le</strong> est supposée éga<strong>le</strong> à ± 4 %.3-120


La détermination du débit réel de l’effluent est exploitée dans la partie II.3 du chapitre 4. Lecalcul utilisé est basé sur <strong>le</strong> débit normalisé de l’air synthétique, ainsi que sur la température del’effluent, <strong>le</strong> débit de COV étant considéré comme négligeab<strong>le</strong> :Qréel = (Qmesuré .Tréel<strong>le</strong>) / TréférenceavecQréel : débit réel de l’effluent (L/min)Qmesuré : débit normalisé de l’air synthétique (NL/min, à 1,01325 bar et 273,15 K)Tréel<strong>le</strong> : température de l’effluent (K)Tréférence : température de référence (273,15 K)En considérant <strong>le</strong>s incertitudes sur <strong>le</strong> débit normalisé (± 4 %) et sur la température de l’effluent(entre 0°C et 375°C : ± 2,2°C, au-delà de 375°C : ± 3,5°C), la température de référence étant uneconstante, l’incertitude relative sur <strong>le</strong> débit réel est de ± 6,5 % en dessous de 375°C, et ± 7,5 %lorsque la température est supérieure à 375°C. El<strong>le</strong> s’exprime selon :Qréel / Qréel = ( Qmesuré / Qmesuré) + ( Tréel<strong>le</strong> / Tréel<strong>le</strong>)Temps de séjour de l’effluent :Le temps de séjour de l’effluent dans <strong>le</strong>s microcanaux correspond à la durée qu’il lui faut <strong>pour</strong>traverser <strong>le</strong>s microcanaux. Comme la densité du milieu réactionnel est considérée commeconstante, il correspond au temps de passage. Il est défini par rapport au volume desmicrocanaux et au débit réel de l’effluent :τ = Vmicrocanaux / Qréelavecτ : temps de séjour (min)Vmicrocanaux : volume des microcanaux (L)Qréel : débit réel de l’effluent (L/min)L’incertitude relative sur <strong>le</strong> temps de séjour s’exprime donc selon la relation suivante :τ/ τ = ( Vmicrocanaux / Vmicrocanaux) + ( Qréel / Qréel)L’incertitude sur <strong>le</strong> débit réel a été précédemment déterminée : ± 6,5 % en dessous de 375°C et± 7,5 % au dessus de 375°C ; afin de simplifier, une erreur de 7 % est alors prise en compte.En ce qui concerne <strong>le</strong>s incertitudes sur <strong>le</strong> volume des microcanaux, el<strong>le</strong>s sont d’environ 11 % :la largeur et la longueur des microcanaux sont mesurées au microscope optique (3 % d’erreur)alors que <strong>le</strong>ur profondeur est déterminée au profilomètre mécanique Tencor (5 % d’erreur).Ainsi, l’incertitude sur <strong>le</strong> temps de séjour est fina<strong>le</strong>ment de l’ordre de 18 %.3-121


Pression des différents gaz :La pression des gaz est mesurée en plusieurs points du dispositif expérimental. Tout d’abord,un détendeur placé sur la bouteil<strong>le</strong> de gaz permet de limiter la pression de sortie du gaz. Deuxmanomètres à tube de Bourdon permettent de mesurer la pression dans la bouteil<strong>le</strong> et justeaprès la détente. Les lignes de gaz viennent de l’extérieur, où sont stockées <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s, etrejoignent <strong>le</strong> pilote. Là, un second détendeur permet de rég<strong>le</strong>r la pression voulue dans la lignereliée à l’installation. Les pressions expérimenta<strong>le</strong>s sont indiquées sur <strong>le</strong> schéma de l’Annexe 5.Les incertitudes sont assez é<strong>le</strong>vées sur <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des pressions (estimées à la graduation près,soit 0,5 mbar), car <strong>le</strong>s échel<strong>le</strong>s des détendeurs sont peu précises. C’est <strong>pour</strong>quoi <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs depression ne sont pas exploitées.Chauffage du microréacteur :Le chauffage du microréacteur est régulé par rapport à la température de l’effluent à sa sortie.Un capteur thermocoup<strong>le</strong> type K de marque Prosensor est donc placé dans l’effluent afin demesurer sa température, il est relié à un régulateur/indicateur numérique de procédé West,modè<strong>le</strong> P6100-22170, qui contrô<strong>le</strong> la puissance de quatre cartouches chauffantes (250 Wchacune) insérées dans <strong>le</strong> corps du microréacteur, permettant de <strong>le</strong> chauffer par effet Jou<strong>le</strong> puispar conduction thermique. Un second thermocoup<strong>le</strong> du même modè<strong>le</strong> est placé dans <strong>le</strong> corpsdu microréacteur, afin d’en vérifier la température par rapport à cel<strong>le</strong> de l’effluent.En ce qui concerne <strong>le</strong> régulateur/indicateur, l’incertitude fournie par son fabricant est éga<strong>le</strong> à ±0,1 % de la gamme de mesure. L’échel<strong>le</strong> de mesure de la température du microréacteur,identique à cel<strong>le</strong> de la température de l’effluent, est comprise entre 0°C et 700°C. Ainsi, entre0°C et 375°C, l’incertitude entre la température réel<strong>le</strong> et cel<strong>le</strong> qui est lue sur l’afficheur est éga<strong>le</strong>à ± 2,2°C, alors qu’au-delà de 375°C el<strong>le</strong> est de ± 3,5°C.Figure 3.21 : évolution de l’écart entre la température du microréacteur et la température de l’effluentà la sortie du microréacteur, en fonction de la température du microréacteur(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500ppm - 0,5 NL/min)L’écart entre la température du microréacteur et cel<strong>le</strong> de l’effluent augmente d’environ undegré et demi lorsque la température du microréacteur est augmentée de cent degrés (Figure3.21), cel<strong>le</strong>-ci étant supérieure à la température de l’effluent. Il y a ainsi six degrés d’écart entrel’effluent et <strong>le</strong> microréacteur lorsque celui-ci est chauffé à 500°C.3-122


Compte tenu des incertitudes sur <strong>le</strong>s températures, cet écart entre la température dumicroréacteur et la température de l’effluent n’est pas significatif. La plupart des courbesexposées dans cette étude sont tracées en fonction de la température du microréacteur, notéesimp<strong>le</strong>ment « température (°C) ».Chauffage de l’évaporateur :Le chauffage de l’évaporateur est régulé à l’aide d’une cartouche chauffante avec thermocoup<strong>le</strong>intégré, reliée à un régulateur/indicateur. La cartouche est de marque Prosensor, référenceCCHC-10-80-250-J : diamètre 10 mm, longueur uti<strong>le</strong> 80 mm, puissance 250 W, thermocoup<strong>le</strong>type J. Les deux métaux constituants <strong>le</strong>s thermocoup<strong>le</strong>s de type J sont <strong>le</strong> fer et <strong>le</strong> constantan, cedernier étant un alliage composé de 55 % de cuivre et de 45 % de nickel. Selon <strong>le</strong> constructeur,un thermocoup<strong>le</strong> type J est adapté à des températures allant de -40°C à 750°C. L’incertitude estidentique à cel<strong>le</strong> d’un thermocoup<strong>le</strong> type K.Concernant l’afficheur/régulateur, l’incertitude fournie par son fabricant est éga<strong>le</strong> à ± 0,1 % dela gamme de mesure. Cette dernière s’étendant de 0°C à 400°C, l’incertitude entre latempérature réel<strong>le</strong> de l’évaporateur et la mesure indiquée est ainsi, à 200°C, de ± 1,9°C.Bilan :Les différents paramètres contrôlés par <strong>le</strong> pilote sont donc <strong>le</strong>s débits de COV et d’airsynthétique, par l’intermédiaire d’un pousse-seringue et d’un contrô<strong>le</strong>ur de débit, ainsi que <strong>le</strong>spressions des différents gaz ; <strong>le</strong> chauffage de l’évaporateur ainsi que celui du microréacteursont régulés. Dans chaque cas, <strong>le</strong>s incertitudes ont été indiquées, et sont récapitulées dans <strong>le</strong>Tab<strong>le</strong>au 3.10.Tab<strong>le</strong>au 3.10 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s paramètres contrôlésparamètre contrôléincertitudedébit du COV ± 2 %débit mesuré de l’air synthétique ± 4 %débit réel de l’air synthétiquesi < 375°C : ± 6,5 %si > 375°C : ± 7,5 %temps de séjour ± 18 %pression des différents gaz± 0,5 mbartempérature du microréacteursi < 375°C : ± 2,2°Csi > 375°C : ± 3,5°Ctempérature de l’effluentsi < 375°C : ± 2,2°Csi > 375°C : ± 3,5°Ctempérature de l’évaporateur 200 ± 2°CLes incertitudes sur <strong>le</strong>s températures sont assez faib<strong>le</strong>s, de l’ordre de 3 %. Alors que cel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>débit réel de l’effluent est légèrement plus importante (environ 7 %), l’erreur sur <strong>le</strong> temps deséjour atteint environ 18 %. Il faudra ainsi considérer cette dernière incertitude lors de laconsidération des va<strong>le</strong>urs du temps de séjour.3-123


III.1.c. Grandeurs étudiéesLe pilote permet éga<strong>le</strong>ment d’atteindre d’autres grandeurs, qui vont être utilisées <strong>pour</strong> cetteétude : <strong>le</strong> taux de conversion du COV et la quantité de CO2 rejetée, ainsi que la perte de chargede l’effluent induite par <strong>le</strong> microréacteur.Taux de conversion du COV :Le taux de conversion d’un COV est calculé après exploitation des chromatogrammes. Commel’aire d’un pic est proportionnel<strong>le</strong> à la concentration du composé dans l’effluent (existenced’une bouc<strong>le</strong> d’injection, voir la partie III.2 de ce chapitre), <strong>le</strong> taux de conversion peut êtrecalculé directement à partir des aires de pic. Le chromatographe permet d’analyser soit l’entréesoit la sortie du microréacteur.X = 100.(A e - A s ) / A eavec X : taux de conversion (%)A e : aire moyenne du pic du COV à l’entrée du microréacteur (uA)A s : aire du pic du COV à la sortie du microréacteur (uA)D’après <strong>le</strong> constructeur, l’incertitude du chromatographe est de 5 %. En considérant cetteincertitude <strong>pour</strong> chaque aire de pic, l’incertitude relative sur <strong>le</strong> taux de conversion est alors de10 %. El<strong>le</strong> est exprimée selon la relation suivante :X / X = [ A e - A s ) / (A e - A s )] + [ A e / A e ]Quantité de CO2 rejeté :La quantité de CO2 rejeté à l’issue de l’oxydation d’un COV dans <strong>le</strong> microréacteur est évaluéepar chromatographie. L’étalonnage du chromatographe est effectué en analysant un gaz dontla concentration en CO2 est connue précisément, cel<strong>le</strong>-ci étant proportionnel<strong>le</strong> à l’aire du pic deCO2. L’élaboration d’une droite-étalon est expliquée dans la partie III.2.c de ce chapitre.Une bouteil<strong>le</strong> de gaz contenant du CO2 dans de l’hélium est utilisée <strong>pour</strong> cet étalonnage. Lemélange est constitué de 2,01 % molaire de CO2, à ± 2 % (soit 20100 ± 200 ppm). L’incertitudedu chromatographe est de 5 %. Ainsi, l’incertitude sur une droite-étalon est de(Apic ± 5 %)= a.(CCO2 ± 2 %), avec a : coefficient directeur de la droite représentant l’aire de pic duCO2 (Apic) en fonction de sa concentration(CCO2). En considérant une aire moyenne du pic deCO2 éga<strong>le</strong> à 149647 uA, l’incertitude sur <strong>le</strong> coefficient directeur est alors de ± 7 %. L’incertituderelative sur la quantité de CO2 analysée est fina<strong>le</strong>ment de 12 %, exprimée selon la relationsuivante :CCO2 / CCO2 = ( a / a) + ( Apic / Apic)3-124


Perte de charge :La perte de charge que subit <strong>le</strong> gaz à la traversée du microréacteur est mesurée à l’aide d’uncapteur/transmetteur de pression différentiel<strong>le</strong>, modè<strong>le</strong> Rosemount 3051CD de chezServ’Instrumentation. Celui-ci transmet un signal é<strong>le</strong>ctrique 4 - 20 mA à unconvertisseur/afficheur digital, situé sur <strong>le</strong> panneau de commande.La précision fournie par <strong>le</strong> fabricant du capteur de pression différentiel<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong> à ± 0,065 %de l’échel<strong>le</strong> de mesure, qui est réglée de zéro à 100 mbar. Le temps de réponse est de 100 ms.Concernant l’afficheur/régulateur, l’incertitude indiquée par <strong>le</strong> fabricant est éga<strong>le</strong> à ± 0,1 % dela gamme de mesure. Ainsi, l’incertitude entre la perte de charge réel<strong>le</strong> et cel<strong>le</strong> lue surl’afficheur est donc de ± 0,165 %.Données de l’enregistreur :L’enregistreur Memograph est monté de manière à faire l’acquisition de cinq entrées : la pertede charge, <strong>le</strong> débit d’air, la température de l’évaporateur, la température du microréacteur etenfin la température de l’effluent à la sortie du microréacteur. Les données sont enregistréessur une carte ATA-Flash, puis <strong>le</strong> logiciel ReadWin 2000 permet de <strong>le</strong>s visualiser sur unordinateur.L’enregistreur capte, <strong>pour</strong> chaque entrée, des signaux é<strong>le</strong>ctriques type 4 - 20 mA. Selon <strong>le</strong>constructeur, la résolution du signal est de 1 µA, avec une précision éga<strong>le</strong> à 0,25 % de la gammede mesure. Le Tab<strong>le</strong>au 3.11 indique <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s utilisées. Il faut noter que <strong>le</strong>sincertitudes dues à l’enregistreur sont à additionner à cel<strong>le</strong>s des appareils de mesure,l’incertitude tota<strong>le</strong> entre <strong>le</strong>s données réel<strong>le</strong>s et cel<strong>le</strong>s enregistrées est alors obtenue.Tab<strong>le</strong>au 3.11 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s données enregistréesgamme de mesure incertitude enregistreur incertitude tota<strong>le</strong>température de l’évaporateur 0°C à 400°C 1°C 200 ± 3°Ctempérature du microréacteur 0°C à 700°C 1,75°Csi < 375°C : ± 3,25°Csi > 375°C : ± 4,55°Ctempérature de l’effluent 0°C à 700°C 1,75°Csi < 375°C : ± 3,25°Csi > 375°C : ± 4,55°Cperte de charge 0 mbar à 620 mbar 1,55 mbar 1,615 mbardébit d’air 0 L/min à 5 L/min 0,0125 L/min 0,2125 L/minBilan :Différentes données sont donc utilisées <strong>pour</strong> mener à bien cette étude, principa<strong>le</strong>ment à traversdes afficheurs digitaux, mais éga<strong>le</strong>ment grâce à un enregistreur utilisé dans <strong>le</strong> cadre de l’étudede la durée de vie du catalyseur. Le Tab<strong>le</strong>au 3.12 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s différentes incertitudes desgrandeurs étudiées.Tab<strong>le</strong>au 3.12 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s grandeurs étudiéesgrandeur étudiéeincertitude relativetaux de conversion du COV ± 10 %quantité de CO2 rejetée ± 12 %perte de charge ± 0,165 %3-125


Les incertitudes sur <strong>le</strong> taux de conversion ainsi que sur la quantité de CO2 rejeté sont d’environ10/12 %, el<strong>le</strong>s ne sont ainsi pas négligeab<strong>le</strong>s, notamment dans <strong>le</strong> cas du taux de conversionpuisque cette va<strong>le</strong>ur est exprimée en <strong>pour</strong>centage. Il conviendra alors d’en tenir compte lors del’exploitation des résultats expérimentaux.III.2. Outil analytique : la chromatographie en phase gazeuseLe chromatographe utilisé <strong>pour</strong> l’étude a été spécia<strong>le</strong>ment mis au point <strong>pour</strong> cette installation ;ses composants ont ainsi été soigneusement choisis <strong>pour</strong> permettre une analyse adaptée à laréaction d’oxydation et aux composés alors mis en jeu. Dans un premier temps, un bref rappeldu principe de la chromatographie en phase gazeuse est effectué. Les spécificités de l’appareilutilisé sont expliquées, <strong>le</strong>s méthodes analytiques sont éga<strong>le</strong>ment présentées en proposant desexemp<strong>le</strong>s de chromatogrammes. Le principe d’analyse en ligne d’un essai d’oxydation enfonction de la température est ensuite indiqué. Enfin, la démarche menée <strong>pour</strong> caractériser <strong>le</strong>scomposés est précisée, que ce soit d’un point de vue qualitatif ou quantitatif.III.2.a. Principe et appareillageLa chromatographie en phase gazeuse est une méthode de séparation, dont <strong>le</strong> principe reposesur la migration différentiel<strong>le</strong> des constituants d’un mélange à analyser au travers d’unecolonne chromatographique. La Figure 3.22 représente schématiquement <strong>le</strong> principe de lachromatographie en phase gazeuse.Figure 3.22 : schéma de principe de la chromatographie en phase gazeuseComme <strong>le</strong> chromatographe est en ligne, l’échantillon correspond dans <strong>le</strong> cas présent à l’effluentprovenant soit de l’entrée soit de la sortie du microréacteur. Dans <strong>le</strong> cas présent, il passe àtravers la vanne d’injection, en position « balayage », en remplissant une bouc<strong>le</strong>d’échantillonnage avant de sortir du chromatographe ; <strong>le</strong> débit de l’effluent dans l’injecteur estmesuré en sortie, à l’aide d’un débitmètre portatif (Digital Flow Check - Alltech - modè<strong>le</strong> 4700).Lorsque l’analyse est lancée, la vanne se met alors en position « injection » (cel<strong>le</strong> schématiséesur la Figure 3.22) et <strong>le</strong> gaz vecteur balaye la bouc<strong>le</strong> d’injection <strong>pour</strong> emmener l’échantillondans une colonne. La colonne ainsi que <strong>le</strong>s vannes sont placées dans des fours quiconditionnent <strong>le</strong>s températures. La colonne, contenant un substrat de polarité connue, permetde séparer <strong>le</strong>s constituants de l’échantillon en fonction de <strong>le</strong>ur température d’ébullition et de3-126


<strong>le</strong>ur polarité, selon <strong>le</strong>ur affinité avec <strong>le</strong> substrat. Un détecteur placé en sortie de colonne permetensuite de transformer <strong>le</strong> passage de l’effluent en signal é<strong>le</strong>ctrique, <strong>le</strong> principe d’un détecteurétant généra<strong>le</strong>ment basé sur <strong>le</strong>s propriétés physiques des composants. Le signal du détecteurest ensuite traité de manière à obtenir un chromatogramme, représentant des pics <strong>pour</strong> chaquecomposé en fonction du temps. Le temps de rétention d’un composé lui est propre, et l’aire dupic est proportionnel<strong>le</strong> à la concentration du composé dans <strong>le</strong> mélange. Il existe plusieurs sortesde détecteurs, adaptés aux composés à analyser.Spécificité de l’appareillage :Le Chromatographe en Phase Gazeuse (CPG) est de marque Varian, modè<strong>le</strong> CP3800. Il estcomposé de deux lignes d’analyses, cela dans <strong>le</strong> but de pouvoir analyser tous <strong>le</strong>s composants<strong>gazeux</strong>, qu’ils soient de masse molaire é<strong>le</strong>vée ou non. Le schéma des lignes d’analyse estprésenté sur la Figure 3.23.Figure 3.23 : schéma des lignes d’analyse du chromatographeLa première voie est composée d’une colonne capillaire de 30 mètres (CP sil 8 CB -30 m x 0,32 x 1 µm) débouchant sur un détecteur à ionisation de flamme (FID). La séparation sefait au contact d’une phase stationnaire constituée de 95 % de diméthylpolysiloxane et 5 % de3-127


groupements phényl. Dans notre cas, cette voie permet d’analyser la quantité de COV présentesoit à l’entrée soit à la sortie du microréacteur, et de détecter des produits intermédiaires nonconvertiséventuel<strong>le</strong>ment obtenus.La seconde voie permet d’analyser <strong>le</strong>s autres composés, de type CO2, CO, N2, H2 et O2. Cetteligne est composée de deux colonnes garnies de polymère poreux (Porapak Q -divinylbenzène), placées en série ; el<strong>le</strong>s mesurent chacune un mètre de long. Les deux colonnessont suivies d’un tamis moléculaire, qui est rempli d’un polymère inorganiquecristallin (molsieve 5A - zéolithe AlO4, SiO4). L’intérêt de cet enchaînement est d’avoir unemeil<strong>le</strong>ure séparation : <strong>le</strong>s colonnes garnies permettent tout d’abord de séparer <strong>le</strong>s composés <strong>le</strong>splus lourds, alors que <strong>le</strong>s plus légers (H2, O2, N2) y passent rapidement ; ces derniers sont alorsséparés efficacement à l’aide du tamis moléculaire. Un détecteur à conductivité thermique(TCD) permet fina<strong>le</strong>ment d’analyser <strong>le</strong>s composés séparés par chromatographie d’adsorption.Le prélèvement des échantillons à analyser s’effectue en ligne, par l’intermédiaire de deuxbouc<strong>le</strong>s de remplissage de 250 µL chacune, placées en série, et permettant ainsi l’injectionsimultanée de deux échantillons identiques dans <strong>le</strong>s deux voies d’analyse, par l’intermédiairede deux vannes d’injection.Un système de « backflush » a dû être mis en place sur la première colonne garnie, afind’empêcher que <strong>le</strong> tamis moléculaire ne soit saturé à cause des molécu<strong>le</strong>s lourdeséventuel<strong>le</strong>ment présentes dans <strong>le</strong> gaz, dont l’eau. Le « backflush » est apparenté à un systèmede purge et consiste à injecter de l’hélium (qui est <strong>le</strong> gaz vecteur utilisé dans <strong>le</strong>chromatographe) à contre-courant dans la colonne, entraînant ainsi <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s « polluantes »hors de la colonne.Méthodes analytiques et exemp<strong>le</strong> de chromatogrammes :Deux méthodes d’analyse sont principa<strong>le</strong>ment utilisées <strong>pour</strong> cette étude (logicielStarWorkStation - version 5), parfois adaptée en fonction du produit analysé. Une méthode demise en veil<strong>le</strong> est éga<strong>le</strong>ment programmée, el<strong>le</strong>s sont toutes trois détaillées en Annexe 8, <strong>le</strong>sparamètres de fonctionnement de l’appareil y étant indiqués dans chacun des cas. Lesparamètres d’intégration utilisés sont <strong>le</strong>s suivants :- ratio signal/bruit : 5- largeur de pic : 4 secondes- hauteur de la tangente : 4 %- va<strong>le</strong>ur minima<strong>le</strong> de pic : 50 uADans un premier temps, une méthode spécifique à l’analyse de l’entrée du microréacteur a étédéveloppée, el<strong>le</strong> consiste à injecter successivement l’effluent dans la colonne capillaire <strong>pour</strong>obtenir fina<strong>le</strong>ment douze pics du même composé sur un seul chromatogramme relatif au FID.La Figure 3.24 montre un exemp<strong>le</strong> d’un chromatogramme relatif à l’entrée du microréacteur,<strong>pour</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, qui permet de valider l’établissement d’un régime permanent.3-128


Figure 3.24 : chromatogramme FID de l’effluent à l’entrée du microréacteur(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,5 NL/min - 118°C)Dans un second temps, une méthode de l’analyse de sortie consiste à injecter l’effluent dans <strong>le</strong>sdeux lignes d’analyses simultanément, afin d’effectuer une analyse complète de l’effluent etobtenir deux chromatogrammes, relatifs aux deux détecteurs. Cette méthode est utilisée lors del’analyse de l’effluent à la sortie du microréacteur, mais aussi <strong>pour</strong> vérifier qu’aucun composéautre que l’air n’est présent à l’entrée et à la sortie du microréacteur lorsque <strong>le</strong> COV n’est pasinjecté. La Figure 3.25 correspond à un chromatogramme FID obtenu à l’issue de l’oxydation del’acétate d’éthy<strong>le</strong> à 361°C ; alors que <strong>le</strong> grand pic correspond au COV n’ayant pas réagi, <strong>le</strong>sautres pics, plus petits, témoignent de la présence d’intermédiaires de réaction n’étant pasconvertis.Figure 3.25 : chromatogramme FID de l’effluent à la sortie du microréacteur(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,3 NL/min - 361°C)3-129


La Figure 3.26 montre un exemp<strong>le</strong> de chromatogramme TCD obtenu à l’issue de l’oxydation del’acétate d’éthy<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>s deux premiers pics correspondent au dioxygène et au diazote composantl’air synthétique. En agrandissant la partie située entre 1,5 et 2,5 minutes (<strong>le</strong>s pics à ces tempsde rétention correspondent au bascu<strong>le</strong>ment de vannes), <strong>le</strong> pic correspondant au CO2 est alorsvisib<strong>le</strong>.Figure 3.26 : chromatogramme TCD de l’effluent à la sortie du microréacteur, et son agrandissement(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,3 NL/min - 515°C)Le principe de la chromatographie en phase gazeuse a donc été rappelé, puis <strong>le</strong>s deux lignesd’analyse spécifiques de l’appareillage mis au point <strong>pour</strong> <strong>le</strong> pilote ont été présentées. Lesméthodes d’analyses ont fina<strong>le</strong>ment été détaillées, en indiquant <strong>le</strong>s conditions opératoires del’appareil. La partie suivante présente la méthode d’exploitation des analyseschromatographiques.III.2.b. Analyses en ligne de l’effluentLa Figure 3.27 représente schématiquement la méthode utilisée <strong>pour</strong> analyser l’oxydation d’uneffluent en fonction de la température du microréacteur.Figure 3.27 : méthode d’analyse de l’effluent3-130


Dans un premier temps, la température du réacteur est maintenue constante, en général vers80°C ; une succession de douze analyses est effectuée sur l’entrée du réacteur alors à l’équilibrethermique, et une aire de pic moyenne est déterminée <strong>pour</strong> <strong>le</strong> COV en entrée. La méthoded’analyse utilisée est cel<strong>le</strong> de l’entrée du microréacteur, <strong>le</strong>s douze injections sont ainsicomprises sur <strong>le</strong> même chromatogramme. La stabilité de l’effluent à l’entrée du microréacteurest alors validée lorsque l’aire du pic du COV considéré ne varie pas plus que de 5 %. Il estainsi parfois nécessaire d’effectuer plusieurs analyses avant de considérer la concentration del’effluent constante et stab<strong>le</strong>.Dans un second temps, la température du microréacteur est augmentée de manière à obtenirune succession de paliers où la température est à chaque fois stabilisée ; à chaque palier, uneanalyse de sortie est effectuée afin de déterminer l’aire du pic de sortie en fonction de latempérature.Une fois que <strong>le</strong>s aires d’un COV sont déterminées <strong>pour</strong> l’entrée et la sortie du microréacteur, laconversion de ce COV peut être calculée en fonction de la température.III.2.c. Caractérisation des produitsLa réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> étudiée a <strong>pour</strong> objectif de convertir un COV en CO2. Dessous-produits sont éga<strong>le</strong>ment obtenus <strong>pour</strong> certains COV. Chaque pic d’un chromatogrammeest défini par son aire et par un temps de rétention caractéristique, auquel <strong>le</strong> produit est détectépar l’appareil. A partir de ces paramètres, il est possib<strong>le</strong> de caractériser un produit de manièrequalitative et/ou quantitative.Analyse qualitative :Un temps de rétention est associé à chaque produit analysé, dans <strong>le</strong>s conditions spécifiques del’analyse (à savoir <strong>le</strong>s conditions opératoires mais aussi <strong>le</strong> type de colonne). La « méthode desempreintes digita<strong>le</strong>s » consiste à identifier un produit en comparant son pic à celui obtenu <strong>pour</strong>un produit pur : si <strong>le</strong>s temps de rétention sont identiques, <strong>le</strong> produit inconnu peutcorrespondre au produit pur. Il faut effectivement considérer <strong>le</strong> fait que différents produitspeuvent sortir avec des temps de rétention comparab<strong>le</strong>s, c’est <strong>pour</strong>quoi cette méthode n’estutilisée qu’à titre indicatif. La méthode conventionnel<strong>le</strong> <strong>pour</strong> identifier un composé de manièrequalitative est d’identifier <strong>le</strong>s composants après <strong>le</strong>ur séparation par chromatographie, en ycouplant un spectromètre de masse (couplage GC-MS).Certains sous-produits ont cependant été caractérisés par analogie entre <strong>le</strong>s temps de rétentionobservés <strong>pour</strong> certains sous-produits analysés à l’issue de la réaction, et <strong>le</strong>s temps de rétentionde produits purs connus. Pour déterminer <strong>le</strong> temps de rétention d’un composé, il est injectésous forme liquide dans l’injecteur à travers <strong>le</strong> septum, à l’aide d’une seringue dechromatographie. La méthode de l’analyse de sortie du microréacteur est utilisée. Les temps derétention des composés purs sont présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.13.La comparaison des temps de rétention permet alors d’identifier la nature de certains sousproduitsanalysés à l’issue de l’oxydation de certains COV.3-131


Tab<strong>le</strong>au 3.13 : temps de rétention des composés purscomposé puracétoneéthanolacide acétiqueméthanoldiéthyléthertemps de rétention1,78 min1,54 min2,7 à 3,2 min1,29 min1,89 minAnalyse quantitative :Le chromatographe doit être étalonné afin de pouvoir effectuer l’analyse quantitative d’unproduit analysé. Pour cela, une courbe d’étalonnage est utilisée, el<strong>le</strong> représente la concentrationdu produit en fonction de l’aire du pic correspondant.L’étalonnage nécessite donc plusieurs conditions :- la condition principa<strong>le</strong> est de connaître <strong>le</strong> composé que l’on souhaite étalonner : il n’est pas possib<strong>le</strong>de quantifier un produit s’il n’est pas déterminé préalab<strong>le</strong>ment de manière qualitative- dans <strong>le</strong> cas d’un composé liquide à étalonner (bien qu’il soit analysé sous forme gazeuse), il fautmettre en place un dispositif permettant de créer un mélange <strong>gazeux</strong> avec une concentrationconnue : par exemp<strong>le</strong>, un ballon bicol (avec d’un côté un septum <strong>pour</strong> injecter <strong>le</strong> COV liquide etde l’autre un système de prélèvement du mélange <strong>gazeux</strong>) de volume préalab<strong>le</strong>mentdéterminé, dans <strong>le</strong>quel une quantité précise de COV est évaporée <strong>pour</strong> obtenir un mélangeair/COV d’une concentration désirée- dans <strong>le</strong> cas d’un composé <strong>gazeux</strong> à étalonner, il faut disposer d’une bouteil<strong>le</strong>-étalon avec unmélange <strong>gazeux</strong> dont <strong>le</strong>s proportions sont connues précisément.L’étalonnage des différents COV testés a été amorcé en utilisant un ballon dans <strong>le</strong>quel unefaib<strong>le</strong> quantité de COV est évaporée. Cette méthode entraînant un certain nombre demanipulations (pipetage de quelques microlitres de COV liquide, évaporation dans un volumedéfini expérimenta<strong>le</strong>ment, prélèvement à la seringue de 50 µL de mélange <strong>gazeux</strong>), <strong>le</strong>sincertitudes sont relativement importantes, notamment en ce qui concerne <strong>le</strong> prélèvement<strong>gazeux</strong> : il est diffici<strong>le</strong> de savoir si <strong>le</strong> mélange est homogène, si l’échantillon pré<strong>le</strong>vé proched’un des cols du ballon est représentatif, si la quantité de gaz injectée dans <strong>le</strong> chromatographecorrespond bien à cel<strong>le</strong> de la seringue.Les résultats obtenus <strong>pour</strong> l’acétate d’éthy<strong>le</strong> à 2500 ppm sont présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.14.Quatre ballons, dont <strong>le</strong> volume a été mesuré à 1,041 L, ont été préparés en y injectant 10,57 µLde COV liquide. Le mélange <strong>gazeux</strong> contenu dans chaque ballon a été injecté plusieurs foisdans <strong>le</strong> chromatographe.3-132


Tab<strong>le</strong>au 3.14 : étalonnage de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> par la méthode du ballonballon aire du pic moyenne écart type123412440 uA18136 uA15713 uA21614 uA15523 uA11783 uA6764 uA283 uA484 uA9220 uA8893 uApas de pic15860 uA15938 uA15569 uA15903 uA15661 uA15703 uA16976 uA 3874 uA8588 uA 6598 uA4649 uA 5095 uA15772 uA 149 uAD’après ces résultats, il apparaît que la méthode est peu fiab<strong>le</strong>. Les aires de pic varient d’unballon à l’autre, mais éga<strong>le</strong>ment d’une analyse à l’autre <strong>pour</strong> des échantillons provenant dumême ballon. Bien que <strong>le</strong>s résultats du quatrième ballon semb<strong>le</strong>nt plus prometteurs, cetteméthode a cependant été abandonnée, car <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs sont trop incertaines <strong>pour</strong> constituer unétalonnage.Une autre méthode a ainsi été utilisée <strong>pour</strong> étalonner <strong>le</strong>s COV : considérant que <strong>le</strong>s COV sonttota<strong>le</strong>ment évaporés et qu’il n’y a pas de condensation dans <strong>le</strong> pilote, que <strong>le</strong> pousse-seringueainsi que <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>ur du débit d’air synthétique sont précis, la concentration de l’effluentcorrespond bien à cel<strong>le</strong> désirée. L’aire du pic associé est obtenue par chromatographie. Lamoyenne des aires des pics est alors considérée <strong>pour</strong> différents essais à une mêmeconcentration du COV. Les résultats obtenus <strong>pour</strong> deux composés sont présentés sur la Figure3.28 et la Figure 3.29. On obtient des droites qui passent par l’origine (coefficients de régressionlinéaire > 0,99), et <strong>le</strong>s barres d’erreur indiquent l’écart-type de chaque moyenne d’aire.Figure 3.28 : droite d’étalonnage de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>3-133


Figure 3.29 : droite d’étalonnage du 1-propanolDans la mesure où <strong>le</strong>s droites d’étalonnage sont satisfaisantes, el<strong>le</strong>s ont été validées <strong>pour</strong> unseul point concernant <strong>le</strong>s autres COV. Les équations des droites obtenues sont indiquées dans<strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.15, où A représente l’aire de pic d’un COV et C sa concentration.Tab<strong>le</strong>au 3.15 : équations des droites d’étalonnages de chaque COVCOVacétate d’éthy<strong>le</strong>acétone1,4-dioxaneéthanoln-hexaneisopropanolméthyléthylcétone1-propanoltoluènedroite d’étalonnageA = 21,738 CA = 16,760 CA = 19,744 CA = 13,317 CA = 50,057 CA = 18,958 CA = 27,458 CA = 18,835 CA = 61,145 CEn ce qui concerne l’étalonnage du CO2, il a été effectué à partir d’une bouteil<strong>le</strong>-étaloncontenant du CO2 dans de l’hélium. Le mélange de la bouteil<strong>le</strong> est à 2,01 % molaire, à plus oumoins 2 % (soit 20100 ± 200 ppm). La bouteil<strong>le</strong> est connectée directement à l’entrée duchromatographe ; la pression après détente est d’environ 0,7 bar et <strong>le</strong> débit de gaz (assimilé àde l’air) est mesuré en sortie du chromatographe grâce à un débitmètre portatif (Digital FlowCheck - Alltech - modè<strong>le</strong> 4700).Le débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong> d’injection (qui est noté Qétalon) est norma<strong>le</strong>ment maintenuautour de 30 Ncm 3 /min (à 25°C et 760 mmHg). Mais en changeant <strong>le</strong> débit d’air dans <strong>le</strong>microréacteur, on influe sur <strong>le</strong> débit injecté dans <strong>le</strong> chromatographe. L’étalonnage a ainsi étéeffectué <strong>pour</strong> trois débits différents, et <strong>le</strong>s résultats obtenus sont présentés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 3.16.3-134


Tab<strong>le</strong>au 3.16 : variation de l’aire du CO2 en fonction du débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong> d’injectionQair dans réacteur Qétalon dans bouc<strong>le</strong> ACO2 expérimenta<strong>le</strong> ACO2 moyenneQ1 0,2684 NL/min 15,2 Ncm 3 /min 145330 uA 145330 uAQ2 0,5184 NL/min 30,0 Ncm 3 /minQ3 1,0189 NL/min 69,3 Ncm 3 /min149325 uA149761 uA149854 uA160545 uA160580 uA160811 uA149647 uA160645 uAPour <strong>le</strong> premier débit, noté Q1, la mesure de l’aire du pic de CO2 (ACO2 expérimenta<strong>le</strong>) n’a étéeffectuée qu’une seu<strong>le</strong> fois ; par contre, <strong>pour</strong> Q2 et Q3, trois mesures ont été faites. Il apparaîtque <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de l’aire moyenne du pic de CO2 diffèrent selon <strong>le</strong> débit du mélange étalon dansla bouc<strong>le</strong> de remplissage ; en représentant sur la Figure 3.30 l’aire du pic de CO2 en fonction dudébit de l’étalon, une droite est obtenue. A priori <strong>le</strong> débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong> n’est pascensé influer sur l’aire du pic. Le phénomène observé n’a pas été expliqué.Figure 3.30 : évolution de l’aire du pic de CO2 en fonction du débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong> d’injectionFigure 3.31 : droite d’étalonnage du CO2, <strong>pour</strong> trois débits différents3-135


La Figure 3.31 représente l’aire du pic de CO2 en fonction de la concentration en CO2 dans <strong>le</strong>mélange étalon. Trois droites-étalon sont obtenues, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois débits étudiés. Un écart decoefficient directeur est obtenu selon <strong>le</strong>s droites (presque 10 %), il conviendra donc d’utiliser <strong>le</strong>coefficient approprié lors de l’exploitation de cet étalonnage, en fonction du débit d’aircirculant dans <strong>le</strong> microréacteur.III.3. Fidélité des résultatsSelon la définition donnée dans la norme [OIN, 2006], la répétabilité correspond à l’étroitessed’accord entre des résultats obtenus dans des conditions spécifiques : <strong>le</strong>s essais sontindépendants et effectués par la même méthode, dans <strong>le</strong> même laboratoire, par <strong>le</strong> mêmeopérateur utilisant <strong>le</strong> même équipement, et pendant un court interval<strong>le</strong> de temps. Par ail<strong>le</strong>urs,<strong>le</strong>s conditions de reproductibilité correspondent éga<strong>le</strong>ment à des essais effectués par la mêmeméthode, mais cette fois dans différents laboratoires, avec différents opérateurs et/ou utilisantdes équipements différents.Les résultats présentés sur la Figure 3.32 correspondent à différents essais effectués dans desconditions similaires : <strong>le</strong> COV présenté ici est la méthyléthylcétone, avec une concentration de2500 ppm et un débit d’air de 0,5 NL/min. Les essais numérotés 1 à 3 ont été effectués troisjours de suite, <strong>le</strong>s essais n°4 et n°5 sont éga<strong>le</strong>ment effectués deux jours successifs mais deuxmois plus tard que <strong>le</strong>s autres.Il apparaît que <strong>le</strong>s taux de conversion du COV sont répétab<strong>le</strong>s, avec un écart relatif moyen de10 % à 350°C. Chaque COV étudié a été testé au minimum deux fois dans <strong>le</strong>s mêmes conditionsd’oxydation, <strong>le</strong>s résultats sont présentés dans l’Annexe 9. Il apparaît une bonne répétabilité desrésultats, quel que soit <strong>le</strong> COV considéré.Figure 3.32 : étude de la répétabilité des taux de conversion de la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min)La Figure 3.33 présente des résultats obtenus par deux opérateurs différents, effectuant lamême manipulation selon <strong>le</strong> même mode opératoire, et sur <strong>le</strong> même pilote. Les résultatsconcernent l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétone et de la méthyléthylcétone.3-136


Il apparaît que <strong>le</strong>s taux de conversion sont très proches <strong>pour</strong> <strong>le</strong> même COV, avec une différencemaxima<strong>le</strong> de 5 % à partir de 250°C. Des différences sont néanmoins notab<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s résultatsobtenus aux basses températures par <strong>le</strong>s deux opérateurs ; ces écarts n’ont pas été expliqués,mais ils deviennent négligeab<strong>le</strong>s à partir de 50 % de conversion. Par conséquent, dans lamesure où <strong>le</strong> domaine de l’étude concerne <strong>le</strong>s taux de conversion égaux ou supérieurs à 50 % etau vu des résultats présentés sur la Figure 3.33, <strong>le</strong>s essais d’oxydation dans <strong>le</strong> microréacteursont considérés comme étant reproductib<strong>le</strong>s.Figure 3.33 : étude de la reproductibilité des taux de conversion de l’acétone et de la méthyléthylcétone(2500 ppm, 0,5 NL/min) ; l’opérateur A est celui qui a effectué l’étude précédent cel<strong>le</strong> présentée ici,dont l’auteur est ainsi l’opérateur BLa fidélité des résultats expérimentaux à l’issue d’essais d’oxydation sur <strong>le</strong> microréacteur estdonc bonne, que ce soit du point de vue de la répétabilité ou de la reproductibilité. Lesperformances du microréacteur peuvent alors être étudiées en considérant qu’un seul essaidans des conditions données est suffisant <strong>pour</strong> l’obtention de résultats exploitab<strong>le</strong>s.Conclusion du troisième chapitreLa fabrication du microréacteur conçu antérieurement par [Rachedi et al., 2009] <strong>pour</strong>l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV requiert l’utilisation de techniques issues de lamicroé<strong>le</strong>ctronique : la gravure ionique réactive profonde (DRIE) <strong>pour</strong> l’obtention demicrocanaux dans <strong>le</strong>s plaques de silicium, et l’évaporation thermique au canon à é<strong>le</strong>ctron <strong>pour</strong><strong>le</strong> dépôt d’une couche de catalyseur (Pt) sur <strong>le</strong>s parois. Les plaques microstructurées,fabriquées par <strong>le</strong> Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS/CNRS,Toulouse), sont ensuite insérées dans un châssis en acier inoxydab<strong>le</strong> chauffé et installé dans undispositif expérimental qui permet d’évaluer et d’étudier <strong>le</strong>s performances du microréacteur.Trois parties distinctes composent <strong>le</strong> dispositif expérimental : l’évaporateur qui permet lagénération de l’effluent, <strong>le</strong> microréacteur dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong> COV est dégradé, et <strong>le</strong> chromatographeen phase gazeuse <strong>pour</strong> l’analyse en ligne de l’effluent, à l’entrée ou à la sortie du microréacteur.En outre, <strong>le</strong> pilote a été adapté et sécurisé <strong>pour</strong> une utilisation prolongée, afin de tester la duréede vie du catalyseur.3-137


Les incertitudes sur <strong>le</strong>s différents paramètres opératoires ainsi que sur <strong>le</strong>s grandeurs étudiéesont été calculées. Il apparaît que l’incertitude sur <strong>le</strong> taux de conversion est de 10 %, et cel<strong>le</strong> surla quantité de CO2 est de 12 %. L’incertitude sur <strong>le</strong> débit réel de l’effluent est de l’ordre de 7 %,alors que cel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> temps de séjour atteint 18 %. Il faudra ainsi considérer ces variabilités lorsde l’exploitation des résultats obtenus.Le but de cette étude étant d’évaluer et d’étudier <strong>le</strong>s performances offertes par <strong>le</strong> microréacteurprécédemment conçu, neuf COV sont testés (0,5 NL/min - 2500 ppm). Pour l’acétate d’éthy<strong>le</strong>,l’influence du débit est éga<strong>le</strong>ment étudiée, <strong>pour</strong> une gamme allant de 0,3 NL/min à5,0 NL/min ; sa concentration est éga<strong>le</strong>ment modifiée entre 250 ppm et 8000 ppm <strong>pour</strong> un débitconstant. Les différents résultats obtenus au cours de cette étude sont ainsi présentés dans <strong>le</strong>chapitre 4.3-138


Chapitre 4 :Résultats et exploitationLa première partie de ce chapitre présente <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>pour</strong> ladégradation de différents COV. Les résultats concernant <strong>le</strong>s taux de conversion obtenus lors del’oxydation <strong>catalytique</strong> de neuf COV dans <strong>le</strong> microréacteur sont tout d’abord présentés. Lesdifférents COV ont été choisis en fonction de la composition des rejets industriels, et sontreprésentatifs de différentes famil<strong>le</strong>s chimiques. Une étude comparative des résultats obtenuslors de l’oxydation thermique dans <strong>le</strong> microréacteur est ensuite menée, en considérant <strong>le</strong> tauxde conversion des COV, mais aussi en déterminant <strong>le</strong> rendement opératoire global et lasé<strong>le</strong>ctivité obtenus dans <strong>le</strong> microréacteur. Ensuite, une étude des produits formés lors de laréaction d’oxydation est proposée <strong>pour</strong> chaque COV. Enfin, dans <strong>le</strong> but de se rapprocher d’uneproblématique industriel<strong>le</strong>, trois effluents contenant plusieurs composés à dégradersimultanément sont testés.La deuxième partie de ce chapitre est consacrée à l’étude approfondie de l’oxydation<strong>catalytique</strong> d’un COV : l’acétate d’éthy<strong>le</strong>. L’influence de divers paramètres sur <strong>le</strong> taux deconversion et sur la formation d’éventuels sous-produits issus de l’oxydation est alorsconsidérée : l’influence de la concentration du COV dans l’effluent est tout d’abord traitée, puis<strong>le</strong>s effets produits par une variation du débit ou de la température de l’effluent sont étudiésplus précisément. Enfin, l’étude de la désactivation du catalyseur, et donc de sa durée de vie,est présentée.La troisième partie de ce chapitre concerne l’étude spécifique de pertes de charge induites par<strong>le</strong> microréacteur. Dans un premier temps, <strong>le</strong>s résultats mesurés lors d’essais avec <strong>le</strong>s deux typesde microréacteur (thermique et <strong>catalytique</strong>) sont comparés. L’influence de la présence d’unCOV dans l’effluent est alors discutée, en considérant la viscosité ainsi que la masse volumique4-139


de l’effluent. Puis, <strong>le</strong> calcul des pertes de charge théoriques est effectué afin de comparer <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs théoriques avec <strong>le</strong>s résultats expérimentaux. L’influence du débit et de la températuresur <strong>le</strong>s pertes de charge est fina<strong>le</strong>ment analysée.I. Performances du microréacteurLes performances du microréacteur <strong>catalytique</strong> sont étudiées <strong>pour</strong> l’oxydation de COVcontenus dans un effluent <strong>gazeux</strong>. Dans un premier temps, neuf COV sont testés ; ils sontdilués (2500 ppm) et véhiculés par de l’air synthétique (0,5 NL/min). Les COV sé<strong>le</strong>ctionnés<strong>pour</strong> cette étude sont <strong>le</strong>s suivants :- acétate d’éthy<strong>le</strong> - éthanol - n-hexane- acétone - 1-propanol - 1,4-dioxane- méthyléthylcétone - isopropanol - toluèneLes analyses fournies par <strong>le</strong> chromatographe permettent d’évaluer et d’étudier <strong>le</strong> taux deconversion du COV dégradé, en fonction de la température du microréacteur. Les réactionsd’oxydation des COV produisent principa<strong>le</strong>ment du CO2 (l’eau produite n’étant pas analysée),mais la présence de sous-produits peut éga<strong>le</strong>ment être détectée. La sé<strong>le</strong>ctivité de la réaction estdonc étudiée. A titre comparatif, une étude parallè<strong>le</strong> a été effectuée sur un microréacteur necontenant pas de catalyseur, <strong>le</strong>s COV y sont ainsi dégradés uniquement par un processusthermique.Dans un second temps, dans la mesure où <strong>le</strong>s effluents industriels sont généra<strong>le</strong>ment constituésd’un mélange de composés à dégrader conjointement, trois effluents contenant plusieurs COVont été oxydés dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong> : deux mélanges binaires, afin d’étudierl’influence de la présence d’un second composé, ainsi qu’un mélange comptant dix composantsdifférents.Les performances du microréacteur sont tout d’abord présentées <strong>pour</strong> la dégradation de COVseuls, du point de vue du taux de conversion du COV et du rendement en CO2 dumicroréacteur. L’étude des produits d’oxydation est ensuite proposée, <strong>pour</strong> chaque COVétudié. Les conditions optima<strong>le</strong>s d’utilisation du microréacteur sont alors indiquées <strong>pour</strong>chacun d’eux. Enfin, <strong>le</strong>s résultats concernant l’oxydation de mélanges de COV sont exposésdans une troisième partie.I.1. Oxydation des COVL’étude de l’oxydation des COV pris isolément est menée en considérant d’abord <strong>le</strong> taux deconversion du COV. Il dépend du composé dégradé, mais évolue éga<strong>le</strong>ment en fonction de latempérature. Les performances du microréacteur <strong>catalytique</strong> sont ainsi comparées en fonctiondu COV oxydé.4-140


Par la suite, <strong>le</strong>s résultats concernant des essais menés sur un microréacteur ne contenant pas decatalyseur sont présentés, afin de montrer <strong>le</strong> gain thermique (et donc énergétique) apporté parla présence du platine dans <strong>le</strong>s microcanaux.Enfin, une étude des rendements du microréacteur est proposée <strong>pour</strong> chaque COV, lors d’uneoxydation <strong>catalytique</strong> mais aussi <strong>pour</strong> une dégradation thermique. Les différents critèresconsidérés sont <strong>le</strong> taux de conversion du COV, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 ainsi que <strong>le</strong> rendementopératoire global. La présence de sous-produits est alors mise en évidence.I.1.a. Taux de conversion des COVA l’issue de chaque essai d’oxydation dans <strong>le</strong> microréacteur, une courbe représentant <strong>le</strong> taux deconversion du COV en fonction de la température du microréacteur est obtenue. Les résultats<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différents COV testés sont présentés ci-dessous, <strong>le</strong>ur choix étant expliqué dans lapartie II.1.b du chapitre 1. Alors que la Figure 4.1 concerne <strong>le</strong>s alcools et <strong>le</strong>s composéscarbonylés, la Figure 4.2 est relative aux autres COV étudiés (alcane, composé aromatique,éther couronne). Afin de comparer <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation desCOV, <strong>le</strong>s températures nécessaires à l’obtention de 50 % et 90 % de conversion, notées T50 et T90respectivement, sont utilisées.Figure 4.1 : comparaison des taux de conversion des alcools et des composés carbonylés étudiés(2500 ppm - 0,5 NL/min)Figure 4.2 : comparaison des taux de conversion des autres COV étudiés (2500 ppm - 0,5 NL/min)4-141


Quel que soit <strong>le</strong> COV dégradé, il apparaît globa<strong>le</strong>ment que la conversion augmente avec latempérature, bien que <strong>le</strong>s allures des courbes de la Figure 4.1 soient différentes de cel<strong>le</strong>s de laFigure 4.2. En observant la Figure 4.1, il apparaît que <strong>le</strong>s alcools et <strong>le</strong>s composés carbonyléssont tous oxydés à plus de 90 % au delà de 450°C, alors que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des T50 varientnotab<strong>le</strong>ment d’un composé à l’autre. Les autres COV testés (Figure 4.2) présentent des résultatsmoins satisfaisants puisque <strong>le</strong>urs taux de conversion ne dépassent pas 85 %. Le Tab<strong>le</strong>au 4.1indique <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s des T50 et T90 re<strong>le</strong>vées <strong>pour</strong> chaque COV, ceux-ci étantclassés par ordre croissant des va<strong>le</strong>urs de <strong>le</strong>ur T50.Tab<strong>le</strong>au 4.1 : températures nécessaires <strong>pour</strong> obtenir 50 % et 90 % de conversion du COVisopropanol éthanol 1-propanol n-hexaneméthyléthylcétone1,4-dioxane acétone toluèneacétated’éthy<strong>le</strong>T50 90°C 115°C 155°C 210°C 225°C 245°C 250°C 260°C 325°CT90 290°C 355°C 355°C 370°C 380°C - 415°C - 450°CEn considérant <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des T50 indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.1, il apparaît que <strong>le</strong>s alcools(isopropanol, éthanol, 1-propanol) sont plus faci<strong>le</strong>ment oxydés que <strong>le</strong>s cétones(méthyléthylcétone, acétone), el<strong>le</strong>s-mêmes oxydées avant l’acétate d’éthy<strong>le</strong>. Cet ordred’oxydation est en accord avec celui proposé par [Tichenor et Palazzolo, 1987] (partie IV.2.b duchapitre 1). Par contre, l’ordre d’oxydation des autres COV testés (n-hexane, 1,4-dioxane ettoluène) ne correspond pas avec ceux proposés par la littérature.Le Tab<strong>le</strong>au 4.2 indique <strong>le</strong>s performances de procédés d’oxydation des COV considérés issuesde la littérature (sauf <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1,4-dioxane et <strong>le</strong> 1-propanol <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squels aucune étuded’oxydation sur platine n’est référencée), <strong>le</strong>s cases grisées indiquant <strong>le</strong>s températures plusfaib<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong>s obtenues dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong> de cette étude.Tab<strong>le</strong>au 4.2 : performances de procédés issues de la littérature <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV étudiéstype de réacteur catalyseur T50 T90 référenceacétate d’éthy<strong>le</strong> lit fixe Pt / OMS-2 160°C 200°C [Sanz et al., 2011]acétoneseu<strong>le</strong> lit fixe Pt / CeO2 130°C 150°C [Scirè et al., 2010]mélangée microréacteur Pt / ZY0,3 152°C 166°C [Navascués et al., 2010]éthanollit fixe Pt / Al2O3 450°C - [Mazzarino et Barresi, 1993]microréacteur CuO, Cr2O3 / Al2O3 230°C 260°C [Ismagilov et al., 2008]n-hexanelit fixe Pt, Ni / Al2O3 250°C 310°C [Gangwal et al., 1988]microréacteur Pt / ZY0,3 162°C 173°C [Navascués et al., 2010]méthyléthylcétone lit fixe Pt / OMS-2 160°C 180°C [Sanz et al., 2011]isopropanol microréacteur CuO, Cr2O3 / Al2O3 230°C 265°C [Ismagilov et al., 2008]toluènelit fixe Pt / CeO2 165°C 185°C [Scirè et al., 2010]microréacteur V2O5 / TiO2 380°C - [Ge et al., 2005]Il apparaît que la plupart des procédés référencés présentent de meil<strong>le</strong>urs résultats que <strong>le</strong>microréacteur, notamment en ce qui concerne <strong>le</strong>s températures requises <strong>pour</strong> obtenir 90 % deconversion qui sont toutes inférieures à 310°C, alors que <strong>le</strong> COV s’oxydant <strong>le</strong> plus faci<strong>le</strong>mentdans <strong>le</strong> microréacteur (l’isopropanol) nécessite une température de 290°C. Cependant, il faut4-142


ien noter que <strong>le</strong>s conditions opératoires sont différentes (concentration, temps de séjour,nature et quantité de catalyseur – précisés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.11 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s réacteurs à lit fixe etdans la partie III du chapitre 2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s microréacteurs) et comme ces conditions influent sur <strong>le</strong>sperformances, la comparaison est délicate. Néanmoins, il se <strong>pour</strong>rait que la présence d’unsupport <strong>pour</strong> <strong>le</strong> catalyseur permette d’augmenter l’activité du catalyseur, que ce soit en lit fixeou dans un microréacteur.Si l’on peut considérer des différences notab<strong>le</strong>s des températures nécessaires <strong>pour</strong> oxyder <strong>le</strong>sCOV selon la nature des composés et de <strong>le</strong>urs fonctions chimiques associées, d’autresparamètres doivent éga<strong>le</strong>ment être pris en compte. Le Tab<strong>le</strong>au 4.3 indique <strong>pour</strong> chaque COVtesté <strong>le</strong> nombre d’atomes de carbone ainsi que <strong>le</strong>ur masse moléculaire ; <strong>le</strong>s COV sont classéspar ordre de T50, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs correspondantes étant indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.1. Il apparaîtqu’une différence notab<strong>le</strong> est observée <strong>pour</strong> des composés de masse moléculaire identiques ouproches : l’isopropanol est oxydé <strong>pour</strong> une température plus faib<strong>le</strong> que <strong>le</strong> 1-propanol, etl’acétone nécessite une température encore bien plus é<strong>le</strong>vée ; <strong>le</strong> 1,4-dioxane a une T50 inférieurede 80°C à cel<strong>le</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>. De plus, <strong>le</strong> nombre d’atomes de carbone ne semb<strong>le</strong> pasjouer un rô<strong>le</strong> direct dans l’ordre d’oxydation des COV, puisque l’acétate d’éthy<strong>le</strong> ne comprendque quatre atomes de carbone mais est <strong>le</strong> composé testé nécessitant la température la plusé<strong>le</strong>vée <strong>pour</strong> être oxydé.Tab<strong>le</strong>au 4.3 : propriétés chimiques des COV testés, classés par ordre croissant de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur de T50nombre d’atomesde carbonemasse moléculaire(g/mol)isopropanol 3 60,1éthanol 2 46,071-propanol 3 60,1n-hexane 6 86,17méthyléthylcétone 4 72,11,4-dioxane 4 88,12acétone 3 58,08toluène 7 92,14acétate d’éthy<strong>le</strong> 4 88,12Par ail<strong>le</strong>urs, il existe un principe de corrélation entre l’énergie de dissociation de la plus faib<strong>le</strong>liaison C-H du COV et la facilité de ce dernier à être détruit (partie IV.2.b du chapitre 1).L’énergie de dissociation d’une liaison chimique correspond à la variation d’enthalpie dans uneréaction du type, avec X = H :R-X R + XL’énergie de dissociation d’une liaison R-X, notée H 0 (R-X), est aussi appelée enthalpiestandard de réaction. El<strong>le</strong> est généra<strong>le</strong>ment obtenue à partir des enthalpies de formation desdifférentes espèces mises en jeu dans la réaction :H 0 (R-X) = fH°(R) + fH°(X) - fH°(R-X)4-143


L’enthalpie de formation fH° des différentes espèces est exprimée <strong>pour</strong> un état de gaz parfaità une pression standard éga<strong>le</strong> à un bar et une température de référence de 298,15 K. [Luo, 2007]Les va<strong>le</strong>urs des énergies de dissociation correspondantes aux plus faib<strong>le</strong>s liaisons C-H desCOV considérés ont ainsi été re<strong>le</strong>vées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.4, sachant que l’ensemb<strong>le</strong> des énergiesde liaison est donné dans l’Annexe 4. L’enthalpie de formation du composé R est éga<strong>le</strong>mentindiquée <strong>pour</strong> chaque composé.Tab<strong>le</strong>au 4.4 : propriétés des plus faib<strong>le</strong>s liaisons C-H des COV testés,classés par ordre croissant de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur de T50liaison C-H la plus faib<strong>le</strong>énergie de dissociationH 0 (RX) (kJ/mol)enthalpie de formationf H 0 (R) (kJ/mol)isopropanol CH3CH(OH)CH3 394,6 ± 8,4 -96,4éthanol CH3CH2OH 401,2 ± 4,2 -55,6 ± 3,51-propanol CH3CH2CH2OH 394,6 ± 8.4 -81 ± 8n-hexane CH3CH2CH2CH2CH2CH3 410 29,3méthyléthylcétone CH3(C=O)CH2CH3 386,2 ± 7,1 -70,3 ± 7 ,11,4-dioxane C4H8O2 401,7 -131,8 ± 12,6acétone CH3(C=O)CH3 401,7 ± 9,2 -33,9 ± 3toluène C6H5-CH3 375,5 ± 5,0 208,0 ± 1,7acétate d’éthy<strong>le</strong> CH3(C=O)OCH2CH3 401,7 inconnueFigure 4.3 : énergie de dissociation de la plus faib<strong>le</strong> liaison C-H des COV en fonction de <strong>le</strong>ur T50D’après <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.4 et la Figure 4.3, la corrélation entre l’énergie de dissociation et l’ordred’oxydation n’est pas vérifiée. Par ail<strong>le</strong>urs, en observant <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des enthalpies de formation(Figure 4.4), il apparaît que cel<strong>le</strong>s du n-hexane et du toluène sont <strong>le</strong>s seu<strong>le</strong>s positives.L’enthalpie de formation associée au 1,4-dioxane est la plus faib<strong>le</strong>, sa va<strong>le</strong>ur étant inférieure à-110 kJ/mol. Ces trois composés (indiqués avec des symbo<strong>le</strong>s carrés sur la Figure 4.3 et la Figure4.4) correspondent à ceux qui présentent des courbes d’oxydation dont <strong>le</strong>s allures sontdifférentes des autres, avec une stabilisation autour de 60 % de conversion puis une oscillation<strong>pour</strong> des températures plus é<strong>le</strong>vées. Une enthalpie de formation positive ou inférieure àenviron -110 kJ/mol limiterait ainsi <strong>le</strong> taux de conversion du COV. De plus, en considérant <strong>le</strong>s4-144


autres COV, il apparaît que l’ordre de <strong>le</strong>ur T50 correspond à l’ordre croissant des enthalpies deformation indiquées, seul l’éthanol déroge à la règ<strong>le</strong>. L’ordre des T50 dépendrait ainsi del’enthalpie de formation du composé R résultant de la réaction R-X R + X <strong>pour</strong> X = H, avecR-H la plus faib<strong>le</strong> liaison carbone-hydrogène du composé oxydé.Figure 4.4 : enthalpie de formation du composé R des COV en fonction de <strong>le</strong>ur T50Bien que <strong>le</strong> microréacteur offre des performances différentes des résultats issus de la littérature,il permet de convertir tous <strong>le</strong>s COV étudiés, généra<strong>le</strong>ment à plus de 90 % de conversion.L’ordre d’oxydation ne correspond pas à celui de l’énergie de dissociation de la plus faib<strong>le</strong>liaison C-H des composés, mais une relation peut éventuel<strong>le</strong>ment être faite avec l’enthalpie deformation du composé R puisque <strong>le</strong> taux de conversion est limité lorsque cette enthalpie esttrop extrême (208 kJ/mol <strong>pour</strong> <strong>le</strong> toluène).I.1.b. Mise en évidence de l’apport du catalyseurUne étude a été menée dans un microréacteur ayant <strong>le</strong>s mêmes caractéristiques géométriquesque <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong> (50 x 100 µm) mais ne contenant pas de platine (partie I.2.b duchapitre 3). Ainsi, il est possib<strong>le</strong> de comparer <strong>le</strong>s performances du microréacteur lors d’uneoxydation thermique et lors d’une oxydation <strong>catalytique</strong>, dans <strong>le</strong> but de mettre en évidencel’importance de la présence du catalyseur.La Figure 4.5 indique <strong>le</strong>s courbes du taux de conversion de trois COV (acétate d’éthy<strong>le</strong>,méthyléthylcétone et éthanol) obtenues à l’issue des oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> ; <strong>le</strong>scourbes concernant l’ensemb<strong>le</strong> des COV étudiées sont présentées dans l’Annexe 9. Larépétabilité des résultats est éga<strong>le</strong>ment présentée dans cette annexe.Mis à part <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s alcools <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s allures des courbes diffèrent car l’oxydation<strong>catalytique</strong> s’effectue à faib<strong>le</strong> température, <strong>le</strong>s allures des courbes d’oxydations thermique et<strong>catalytique</strong> sont similaires <strong>pour</strong> un même COV, la courbe de l’oxydation thermique étantdécalée soit vers des températures supérieures (cétones et acétate) soit vers des taux deconversion moins importants (hexane, 1,4-dioxane et toluène). Que ce soit dans <strong>le</strong> cas des4-145


alcools, des cétones ou de l’acétate, <strong>le</strong>s taux de conversion obtenus vers 500°C avoisinent 90 %<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux types d’oxydation.Figure 4.5 : comparaison des conversions à l’issue des oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> de trois COV(2500 ppm - 0,5 NL/min)Le Tab<strong>le</strong>au 4.5 indique alors <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des T50 et T90 observées expérimenta<strong>le</strong>ment lors del’oxydation des différents COV étudiés dans <strong>le</strong>s deux microréacteurs, ainsi que l’écart detempérature obtenu entre l’oxydation thermique et l’oxydation <strong>catalytique</strong>.Tab<strong>le</strong>au 4.5 : températures requises <strong>pour</strong> l’obtention de 50 % et 90 % de conversion des COV testés,à l’issue de l’oxydation thermique (sans Pt) et <strong>catalytique</strong> (avec Pt)T50T90avec Pt sans Pt écart avec Pt sans Pt écartisopropanol 90°C 330°C 240°C 290°C 435°C 145°Céthanol 115°C 340°C 225°C 355°C 480°C 125°C1-propanol 155°C 370°C 215°C 355°C 475°C 120°Cn-hexane 210°C - - 370°C - -méthyléthylcétone 225°C 350°C 125°C 380°C 520°C 140°C1,4-dioxane 245°C 375°C 130°C - - -acétone 250°C 415°C 165°C 415°C - -toluène 260°C - - - - -acétate d’éthy<strong>le</strong> 325°C 415°C 90°C 450°C 520°C 70°CQuel que soit <strong>le</strong> COV testé, des écarts importants de T50 et de T90 existent entre <strong>le</strong>s deux typesd’oxydation. L’acétate d’éthy<strong>le</strong> est <strong>le</strong> COV qui présente des écarts de température <strong>le</strong>s plusfaib<strong>le</strong>s entre l’oxydation thermique et l’oxydation <strong>catalytique</strong> ; la température d’oxydation descétones est diminuée de 125/165°C <strong>pour</strong> une conversion de 50 % alors que l’écart est supérieurà 200°C <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s alcools. Les hydrocarbures (n-hexane et toluène) n’atteignent pas 50 % deconversion lorsqu’il n’y a pas de catalyseur, ni même 90 % en présence de platine. Il fautfina<strong>le</strong>ment noter que, mis à part <strong>pour</strong> la méthyléthylcétone, l’écart des va<strong>le</strong>urs de T50 est plusimportant que celui concernant <strong>le</strong>s T90.4-146


La présence du catalyseur au sein du microréacteur permet ainsi de diminuer sensib<strong>le</strong>ment latempérature d’oxydation des COV, en passant d’un processus de dégradation purementthermique à une réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> (il faut noter que <strong>le</strong>s processus d’oxydationthermique et <strong>catalytique</strong> peuvent être cumulés en présence de catalyseur). Le gain minimum dela T50 est de 90°C dans <strong>le</strong> cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, et s’élève jusqu’à 240°C <strong>pour</strong> l’oxydation del’isopropanol.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s performances du microréacteur peuvent être étudiées en considérant nonseu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> taux de conversion du COV, mais aussi la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 et <strong>le</strong> rendementopératoire global. La partie suivante traite alors de ces différents types de rendements, <strong>pour</strong>chaque COV.I.1.c. Rendements du microréacteurLe rendement opératoire global, noté Y, représente <strong>le</strong> rendement de la réaction d’oxydation enconsidérant que tout <strong>le</strong> COV présent à l’entrée du microréacteur est converti en CO2. Lerendement relatif global, noté Z, représente <strong>le</strong> rendement de la réaction en considérant <strong>le</strong> COVqui a réel<strong>le</strong>ment été converti en CO2 ; il correspond ainsi à la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 de la réactiond’oxydation.Pour <strong>le</strong>s calcu<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong> cas de chaque réaction, il a fallu poser plusieurs hypothèses : d’unepart, que <strong>le</strong> système considéré est ouvert et en régime permanent, et que seul <strong>le</strong> COV considéréest présent dans l’air à l’entrée du microréacteur ; d’autre part, que la dilatation chimique ( ) etla dilatation physique ( ) sont négligeab<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> microréacteur, <strong>le</strong> COV étant très dilué( négligeab<strong>le</strong>) et <strong>le</strong> microréacteur étant considéré comme isotherme ( négligeab<strong>le</strong>). Ainsi, àtempérature donnée, <strong>le</strong> débit volumique de gaz (de même que <strong>le</strong> débit molaire) est constantentre l’entrée et la sortie du microréacteur [Vil<strong>le</strong>rmaux, 1994]. Le flux molaire de COV étant <strong>le</strong>produit du débit volumique par la concentration du COV, <strong>le</strong>s rendements en flux peuvent alorsêtre assimilés à des rendements en concentration.Les équations utilisées <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s rendements globaux sont notées ci-dessous, <strong>le</strong> tauxde conversion du COV étant éga<strong>le</strong>ment reprécisé.- taux de conversion du COV : X = (CCOV E - CCOV S ) / CCOV E- rendement opératoire global : Y = CCO2 S / .CCOV E- rendement relatif global : Z = CCO2 S / .(CCOV E - CCOV S ) = Y / XavecCCOV E et CCOV S : concentration du COV à l’entrée et à la sortie du microréacteur (ppm)CCO2 S : concentration en CO2 à la sortie du microréacteur (ppm): coefficient stœchiométrique du CO2 <strong>pour</strong> une mo<strong>le</strong> de COV oxydée (-)Ces grandeurs ont été calculées <strong>pour</strong> chaque COV en considérant <strong>le</strong>s équations d’oxydationtota<strong>le</strong> présentées dans la partie IV.2.c du chapitre 1, dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation thermique et del’oxydation <strong>catalytique</strong>. A titre d’exemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s graphiques obtenus <strong>pour</strong> l’isopropanol (Figure4.7) et l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (Figure 4.7) à l’issue d’une oxydation <strong>catalytique</strong> sont montrés ici, alorsque l’ensemb<strong>le</strong> des graphiques relatifs aux COV étudiés sont présentés dans l’Annexe 10.4-147


Figure 4.6 : exemp<strong>le</strong> de l’évolution des courbes de rendement à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>(isopropanol - 2500 ppm - 0,5 NL/min)Figure 4.7 : exemp<strong>le</strong> de l’évolution des courbes de rendement à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,5 NL/min)Dans <strong>le</strong> cas d’une réaction complète où tout <strong>le</strong> COV présent à l’entrée du microréacteur estoxydé en CO2, <strong>le</strong>s courbes X = f (T) et Y = f (T) sont confondues ; ce cas n’est pas rencontréexpérimenta<strong>le</strong>ment, cela indique alors qu’il y a des sous-produits de la réaction d’oxydation àla sortie du microréacteur. D’autre part, dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation de l’isopropanol (Figure 4.6),ce sont <strong>le</strong>s courbes Y = f(T) et Z = f(T) qui sont très proches ; cela indique qu’il y a, enproportion par rapport aux sous-produits, très peu de COV analysé à la sortie dumicroréacteur. Cela est vérifié expérimenta<strong>le</strong>ment : la proportion de l’aire du pic d’isopropanolne dépasse pas 20 % de la somme des aires des pics analysés par <strong>le</strong> FID (à titre comparatif, el<strong>le</strong>est par exemp<strong>le</strong> de 99 % <strong>pour</strong> <strong>le</strong> toluène). Enfin, dans <strong>le</strong>s cas des oxydations <strong>catalytique</strong>s du1,4-dioxane, du toluène et de l’hexane (à basses températures), <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des courbes Z = f(T)sont supérieures à cel<strong>le</strong>s des courbes X = f (T). Ces trois composés sont ainsi diffici<strong>le</strong>s àconvertir, mais une bonne sé<strong>le</strong>ctivité est alors obtenue. Il faut noter par ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong>sperformances du microréacteur à l’issue de l’oxydation thermique sont très faib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>toluène (X, Y et Z sont inférieures à 20 % quel<strong>le</strong> que soit la température). Enfin, il apparaît4-148


clairement que <strong>le</strong>s rendements à l’issue de l’oxydation thermique sont plus faib<strong>le</strong>s que ceux àl’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>, surtout <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s basses températures.Concernant la sé<strong>le</strong>ctivité (Z), <strong>le</strong>s différents graphiques de l’Annexe 10 indiquent qu’el<strong>le</strong>augmente globa<strong>le</strong>ment avec la température. En considérant <strong>le</strong>s résultats issus de l’oxydation<strong>catalytique</strong>, il apparaît par ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong>s courbes sont d’allure concave <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s COV,mis à part <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (Figure 4.7) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>quel la courbe est convexe. Dansce cas, la formation de sous-produits est ainsi plus importante en dessous de 400°C. Enmoyenne, la sé<strong>le</strong>ctivité à 500°C est d’environ 70 % dans <strong>le</strong> cas du microréacteur <strong>catalytique</strong>, etde 40 % en considérant une dégradation thermique.Les performances du microréacteur <strong>catalytique</strong> sont ainsi démontrées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV testés, parrapport à une réaction thermique effectuée dans <strong>le</strong>s mêmes conditions. Par exemp<strong>le</strong>, laprésence de catalyseur permet d’obtenir 90 % de conversion <strong>pour</strong> l’acétone et l’hexane, taux deconversion qui n’est pas atteint dans <strong>le</strong> cas d’une oxydation thermique. Mais <strong>le</strong> taux deconversion n’est pas <strong>le</strong> seul paramètre à prendre en compte, il faut éga<strong>le</strong>ment considérer lasé<strong>le</strong>ctivité en CO2. Les résultats indiquent alors la présence de sous-produits, en accord avec laprésence de petits pics observés sur <strong>le</strong>s chromatogrammes du FID. La partie suivante va donctraiter des produits issus de l’oxydation des COV dans <strong>le</strong> microréacteur.I.2. Produits formés lors de l’oxydation des COV étudiésLes résultats présentés dans cette partie concernent <strong>le</strong>s différents produits détectés à la sortiedu microréacteur lors des oxydations <strong>catalytique</strong> et thermique des COV testés. Le dioxyde decarbone (CO2) est <strong>le</strong> produit d’oxydation principa<strong>le</strong>ment formé, l’eau n’étant pas quantifiée(el<strong>le</strong> n’est ainsi pas citée mais cependant présente). Des traces d’autres composés organiquessont éga<strong>le</strong>ment détectées par <strong>le</strong> détecteur FID du chromatographe, indiquant une combustionincomplète du COV. L’étude de ces sous-produits est donc menée afin de vérifier que cescomposés ne sont pas plus nuisib<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> COV initia<strong>le</strong>ment dégradé, mais surtout afin dedéterminer <strong>le</strong>s conditions optima<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la dégradation des COV dans <strong>le</strong> microréacteur<strong>catalytique</strong> afin de former <strong>le</strong> moins possib<strong>le</strong> de sous-produits tout en ayant un taux deconversion convenab<strong>le</strong>.Les graphiques présentés dans cette partie indiquent alors l’évolution selon la température desquantités de produits formés à l’issue de l’oxydation des neuf COV étudiés, en présence ou nonde catalyseur. La concentration en COV à l’entrée du microréacteur est fixée à 2500 ppm, et <strong>le</strong>débit d’air à 0,5 NL/min. Le CO2 est <strong>le</strong> produit principal, ses quantités sont indiquées en ppm(sur l’axe des ordonnées placé à droite des graphiques). Dans <strong>le</strong> cas où de nombreux sousproduitssont détectés, seuls ceux présentant <strong>le</strong>s aires de pics <strong>le</strong>s plus importantes sontconsidérés. Les sous-produits n’étant initia<strong>le</strong>ment pas identifiés, <strong>le</strong>ur temps de rétention (noté« tr », exprimé en minutes) est utilisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s caractériser. Leur présence est exprimée en airede pic.4-149


I.2.a. Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>La Figure 4.8 et la Figure 4.9 montrent l’évolution des produits analysés à la sortie duchromatographe, en fonction de la température du microréacteur, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s oxydationsthermique et <strong>catalytique</strong>. Alors que neuf produits sont détectés, seuls ceux dont <strong>le</strong>s airesmaxima<strong>le</strong>s sont supérieures à 500 uA sont représentés ici.Figure 4.8 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquede l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (2500 ppm - 0,5 NL/min - 85 % de conversion à 505°C)Figure 4.9 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (2500 ppm - 0,5 NL/min - 97 % de conversion à 516°C)En augmentant la température, il apparaît que la production de CO2 augmente ; cela est enadéquation avec l’augmentation du taux de conversion du COV. Pour un taux de conversionde 85 %, l’oxydation thermique conduit à 3430 ppm de CO2, alors qu’une concentration de5350 ppm est détectée à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> à un même taux de conversion : cettedernière réaction est donc plus sé<strong>le</strong>ctive.De plus, l’augmentation de la température engendre tout d’abord la production de sousproduits,qui sont généra<strong>le</strong>ment oxydés à <strong>le</strong>ur tour, <strong>le</strong>urs aires de pics diminuant alors.4-150


D’après la Figure 4.8 et la Figure 4.9, <strong>le</strong>s sous-produits détectés à l’issue des deux oxydationsont <strong>le</strong>s mêmes temps de rétention, bien que <strong>le</strong>urs évolutions soient différentes en fonction de latempérature. Nous pouvons supposer que <strong>le</strong>s sous-produits correspondent aux intermédiairesréactionnels proposés par la littérature. Ainsi, selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.12, <strong>le</strong>s différents composés qui<strong>pour</strong>raient être retrouvés à la sortie du microréacteur sont <strong>le</strong>s suivants :méthane CH4méthanol CH3OHacide formique HCOOHformaldéhyde CH2Oéthylène C2H4éthanol CH3CH2OHacide acétique CH3COOHacétaldéhyde CH3CHOacétone CH3COCH3diéthyléther C2H5OC2H5Afin de vérifier cette hypothèse, certains produits secondaires supposés ont été injectésdirectement dans <strong>le</strong> chromatographe <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>urs temps de rétention respectifs,indiqués dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.6.Tab<strong>le</strong>au 4.6 : temps de rétention de composés injectés directement dans <strong>le</strong> chromatographecomposé injectéacide acétiqueéthanolméthanoldiéthylétheracétonetemps de rétentionentre 2,7 et 3,2 min (pic étalé)1,55 min1,30 min1,88 min1,78 minIl apparaît que <strong>le</strong>s temps de rétention de certains produits correspondent à ceux obtenus à lasortie du microréacteur : <strong>le</strong> méthanol, l’éthanol, et l’acide acétique sont ainsi des sous-produitsde l’oxydation de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>. Les courbes correspondant au diéthyléther et à l’acétone nesont pas représentées mais des traces aux temps de rétention correspondants sont analyséesentre 300°C et 400°C <strong>pour</strong> <strong>le</strong> premier, et au-delà de 300°C <strong>pour</strong> <strong>le</strong> second composé. Le composéayant un temps de rétention de 1,09 minute n’est pas identifié.Le schéma réactionnel proposé par [Sawyer et Abraham, 1994] (partie IV.2.c du chapitre 1)permet de confirmer l’identification du sous-produit principal : il semb<strong>le</strong>rait que <strong>le</strong> pic àtr = 2,72 min soit de l’acide acétique car il est plus concentré à partir de 260°C et disparait audessusde 370°C (Figure 4.9). Pour un débit de 0,5 NL/min et une concentration de 2500 ppm, latempérature optima<strong>le</strong> <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> est alors d’environ500°C, car à cette température la conversion est supérieure à 95 %, la production de CO2 estmaxima<strong>le</strong> et <strong>le</strong>s quantités de sous-produits sont <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s.I.2.b. Cas de l’acétoneAlors que 7 sous-produits sont issus de l’oxydation thermique de l’acétone, un seul d’entre euxest observé dans <strong>le</strong> cas de la dégradation du COV dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong>, quel<strong>le</strong> quesoit la température. L’évolution des pics des produits de la réaction d’oxydation sont présentéssur la Figure 4.10 et la Figure 4.11.4-151


Figure 4.10 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique de l’acétone(2500 ppm - 0,5 NL/min - 80 % de conversion à 508°C)Figure 4.11 : évolution de la concentration du CO2 issu de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétone(2500 ppm - 0,5 NL/min - 96 % de conversion à 530°C)Il apparaît que lorsque la température augmente, la quantité de CO2 augmente éga<strong>le</strong>ment, alorsque la production des sous-produits varie. Dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation thermique (Figure 4.10),la présence des sous-produits est surtout observée <strong>pour</strong> des températures supérieures à 300°C.Dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétone, l’unique sous-produit présente un picautour de 350°C, n’étant plus présent à 500°C. Cette température est alors optima<strong>le</strong> <strong>pour</strong>l’utilisation du microréacteur, <strong>le</strong> taux de conversion de l’acétone étant alors de l’ordre de 95 %.Tab<strong>le</strong>au 4.7 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formésavec <strong>le</strong>s données chromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnelstemps de rétention dusous-produitcomposé associé(Tab<strong>le</strong>au 4.6)composé présent dans <strong>le</strong>smécanismes réactionnels(Tab<strong>le</strong>au 1.12)1,09 min -1,30 min méthanol oui1,48 min - -2,72 min acide acétique non mais CH3C˙O4-152


Le Tab<strong>le</strong>au 4.7 indique <strong>le</strong>s composés associés aux temps de rétention (selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.6) etindique ou non la présence de ces composés dans <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels (partie IV.2.c duchapitre 1). Alors que <strong>le</strong> méthanol détecté à l’issue de l’oxydation thermique est un composéproposé par <strong>le</strong>s mécanismes, confirmant ainsi sa présence, l’acide acétique n’en fait pas partie.Cependant, <strong>le</strong> mécanisme d’oxydation thermique proposé par *Klaey<strong>le</strong>, 1993+ indique laprésence du radical CH3C˙O ; en se combinant avec un radical ˙OH, l’acide acétique(CH3COOH) <strong>pour</strong>rait ainsi être formé.I.2.c. Cas du 1,4-dioxaneDix sous-produits sont observés lors de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1,4-dioxane (douze lors del’oxydation thermique). La Figure 4.12 et la Figure 4.13 indiquent l’évolution des aires des picsdes composés principaux (aire de pic maxima<strong>le</strong> supérieure à 350 uA), l’un d’eux est différententre <strong>le</strong>s deux types d’oxydation (tr = 11,78 minute), <strong>le</strong> composé ayant un temps de rétention de4,71 minutes étant éga<strong>le</strong>ment détecté lors de l’oxydation <strong>catalytique</strong>.Figure 4.12 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique du 1,4-dioxane(2500 ppm - 0,5 NL/min - 37 % de conversion à 519°C)Figure 4.13 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1,4-dioxane(2500 ppm - 0,5 NL/min - 77 % de conversion à 499°C)4-153


D’après la Figure 4.12, <strong>le</strong>s sous-produits apparaissent <strong>pour</strong> la plupart au-delà de 300°C, alorsqu’ils sont déjà produits à des températures plus faib<strong>le</strong>s sur la Figure 4.13. Les mécanismes dedégradation thermique et <strong>catalytique</strong> sont ainsi différents <strong>pour</strong> une même température, et laprésence de ces sous-produits peut être mise en rapport avec <strong>le</strong> taux de conversion du 1,4-dioxane qui n’augmente pas de plus de 10% au-delà de 300°C (Figure 4.2). Par ail<strong>le</strong>urs, laproduction de CO2 diminue au-delà de 350°C alors que des sous-produits sont présents demanière plus importante ; la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 est donc plus faib<strong>le</strong>.Selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.6, <strong>le</strong> méthanol sort avec un temps de rétention de 1,30 minute, et <strong>le</strong>diéthyléther à 1,88 minute. Ces composés ne font pas partie du mécanisme proposé par [Lin etal., 2009] (partie IV.2.c du chapitre 1) mais la présence dans <strong>le</strong> mécanisme des radicaux méthy<strong>le</strong>(˙CH3) et hydroxy<strong>le</strong> (˙OH) d’une part, éthy<strong>le</strong> (˙C2H5) et éthoxy (˙OC2H5) d’autre part, indiqueque la formation de méthanol et de diéthyléther est possib<strong>le</strong>. Cependant, l’évolution ducomposé à 1,30 minutes est différente des autres cas où <strong>le</strong> méthanol est détecté (acétated’éthy<strong>le</strong>, éthanol et méthyléthylcétone principa<strong>le</strong>ment) car <strong>le</strong> composé ne semb<strong>le</strong> pas sedégrader aux hautes températures, alors que c’est <strong>le</strong> cas du méthanol. Il <strong>pour</strong>rait alors s’agird’un autre composé ayant <strong>le</strong> même temps de rétention. Le diéthyléther serait par ail<strong>le</strong>ursproduit prioritairement au CO2 <strong>pour</strong> des températures d’oxydation inférieures à 200°C (Figure4.13). Les autres composés (tr = 1,09, 4,71 et 11,78 minutes) ne sont pas identifiés, cependant desanalyses de spectroscopie de masse (couplée à de la chromatographie en phase gazeuse) ont étéeffectuées et mettent en évidence la présence d’acétaldéhyde (Annexe 11). L’hypothèse que cecomposé correspond à celui ayant un temps de rétention de 1,09 minute est alors posée, parcomparaison du Tab<strong>le</strong>au 1.12 (chapitre 1) avec celui de l’Annexe 11.Enfin, la température optima<strong>le</strong> <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1,4-dioxane dans <strong>le</strong>microréacteur est d’environ 350°C, <strong>pour</strong> un débit de 0,5 NL/min et une concentration initia<strong>le</strong> de2500 ppm : à cette température, la conversion est maxima<strong>le</strong> (environ 80 %) et peu de sousproduitssont observés, la concentration en CO2 est la plus importante observée.I.2.d. Cas de l’éthanolAlors que treize produits différents sont présents en fin de réaction <strong>catalytique</strong>, seu<strong>le</strong>ment sixsont retrouvés à l’issue de l’oxydation thermique. Les résultats expérimentaux indiquent parail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong> principal sous-produit n’apparaît pas aux mêmes températures : <strong>le</strong> composéayant un temps de rétention de 1,30 minute est présent plutôt autour de 350°C lors d’uneoxydation thermique (Figure 4.14), alors qu’il est retrouvé majoritairement à 150°C à la sortiedu microréacteur <strong>catalytique</strong> (Figure 4.15), bien que sa présence soit éga<strong>le</strong>ment marquée autourde 350°C.Le Tab<strong>le</strong>au 4.8 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s différents composés issus de la dégradation de l’éthanol. Lecomposé ayant des temps de rétention de 1,07 est présent à l’issue de la plupart des oxydationsde COV étudiées, mais il n’est pas identifié. La comparaison des temps de rétention indique laprésence de méthanol, d’acide acétique et de diéthyléther, l’hypothèse que <strong>le</strong> composé ayant untemps de rétention de 1,09 minute soit de l’acétaldéhyde étant issue de la partie I.3.c de ce4-154


chapitre. Alors que trois des composés interviennent dans <strong>le</strong>s mécanismes proposés (partieIV.2.c du chapitre 1), <strong>le</strong> diéthyléther n’y apparaît pas. Il peut s’agir d’un autre composé ayant <strong>le</strong>même temps de rétention, ou d’un mécanisme différent de ceux proposés.Figure 4.14 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique de l’éthanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 94 % de conversion à 500°C)Figure 4.15 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 501°C)Tab<strong>le</strong>au 4.8 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formésavec <strong>le</strong>s données chromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnelstemps de rétention dusous-produitcomposé associé(Tab<strong>le</strong>au 4.6)composé présent dans <strong>le</strong>smécanismes réactionnels(Tab<strong>le</strong>au 1.12)1,07 min - -1,09 min acétaldéhyde (I.3.c) oui1,30 min méthanol oui1,88 min diéthyléther non2,72 min acide acétique oui4-155


Afin d’optimiser <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol,<strong>pour</strong> un débit de 0,5 NL/min et une concentration de 2500 ppm, <strong>le</strong> mieux est de <strong>le</strong> chauffer à500°C. A cette température, la conversion est d’environ 99 % et la quantité produite de CO2 estla plus importante, <strong>le</strong>s sous-produits étant décomposés à <strong>le</strong>ur tour.I.2.e. Cas du n-hexaneL’étude des chromatogrammes a montré qu’il y a formation de vingt-neuf sous-produits issusde l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’hexane, et cinquante-cinq à l’issue de l’oxydation thermique. Ilsne sont par représentés sur la Figure 4.16 car <strong>le</strong>ur étude ne présente pas d’intérêt, étant chacunprésent dans de faib<strong>le</strong>s quantités (aire de pic maxima<strong>le</strong> de 500 uA). A titre indicatif, la sommedes aires des pics des sous-produits issus de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du n-hexane est cependantreprésentée sur la Figure 4.17 ; il apparaît qu’ils sont surtout présents autour de 400°C.Figure 4.16 : évolution de la concentration en CO2 issu de l’oxydation thermique du n-hexane(2500 ppm - 0,5 NL/min - 57 % de conversion à 435°C)Figure 4.17 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> du n-hexane(2500 ppm - 0,5 NL/min - 85 % de conversion à 416°C)4-156


La quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation thermique est très faib<strong>le</strong>. Dans <strong>le</strong> cas del’oxydation <strong>catalytique</strong>, 7850 ppm de CO2 sont produits, avec un rendement de 60 % (à 211°C)(Annexe 9). Ceci indique donc que la réaction d’oxydation thermique du n-hexane est moinssé<strong>le</strong>ctive que l’oxydation <strong>catalytique</strong>, produisant seu<strong>le</strong>ment 1950 ppm de CO2 à 57 % deconversion (à 435°C) (Annexe 9).La courbe de conversion du n-hexane (Figure 4.2) est en accord avec la production de CO2(Figure 4.17) : une stabilisation des deux courbes est observée entre 200°C et 300°C, puis un picest présent autour de 420°C. La présence des sous-produits influe certainement sur la présencede ce pic, car ils sont majoritairement formés autour de cette même température.La conversion maxima<strong>le</strong> du n-hexane (85 %) est atteinte à 415°C ; cependant, à cettetempérature, la formation de sous-produits est la plus importante. Ainsi, peut-être vaut-ilmieux utiliser <strong>le</strong> microréacteur à 300°C : la conversion est légèrement plus faib<strong>le</strong> (71 %) mais <strong>le</strong>COV est majoritairement converti en CO2 (sé<strong>le</strong>ctivité de 78 %), la production des sous-produitsétant minima<strong>le</strong> à cette température.I.2.f. Cas de l’isopropanolLes sous-produits principaux sont identiques à l’issue des oxydations thermique et <strong>catalytique</strong>de l’isopropanol, mais <strong>le</strong>ur présence n’est pas observée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s mêmes températures. Parexemp<strong>le</strong>, <strong>le</strong> composé sortant avec un temps de rétention de 1,78 minute se manifeste surtouten-dessous de 300°C à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> (Figure 4.19), alors que sa quantité estplus importante au-dessus de cette même température à l’issue de l’oxydation thermique(Figure 4.18). Par ail<strong>le</strong>urs, il faut noter que douze produis sont détectés lors de l’oxydation<strong>catalytique</strong>, contre seu<strong>le</strong>ment sept lors de l’oxydation thermique.Figure 4.18 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique de l’isopropanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 516°C)4-157


Figure 4.19 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’isopropanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 498°C)D’après la Figure 4.19, et en considérant éga<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong> taux de conversion de l’isopropano<strong>le</strong>st supérieur à 80 % dès 100°C lors d’une oxydation <strong>catalytique</strong> (Annexe 9), <strong>le</strong> COV se convertitdonc tout d’abord en acétone (selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.9) avant de s’oxyder en CO2. Cela est enaccord avec <strong>le</strong> mécanisme proposé par [Sawyer et Abraham, 1994] (partie IV.2.c du chapitre 1),et <strong>le</strong>s courbes expérimenta<strong>le</strong>s de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétone montrent que ce composéest converti surtout au-delà de 250°C, la présence de celui-ci est ainsi confirmée. A 220°C, laquantité d’acétone produite correspond à une concentration d’environ 1650 ppm ; il conviendraainsi d’éviter l’utilisation du microréacteur <strong>pour</strong> la dégradation de l’isopropanol à cettetempérature, dans <strong>le</strong> but d’avoir un effluent <strong>le</strong> moins nocif possib<strong>le</strong> à l’issue de l’oxydation.Tab<strong>le</strong>au 4.9 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formésavec <strong>le</strong>s données chromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnelstemps de rétention dusous-produitcomposé associé(Tab<strong>le</strong>au 4.6)composé présent dans <strong>le</strong>smécanismes réactionnels(Tab<strong>le</strong>au 1.12)1,16 min - -1,30 min méthanol oui1,78 min acétone ouiPar ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s mécanismes d’oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> (partie IV.2.c du chapitre 1)indiquent que, outre l’acétone, <strong>le</strong> propylène est un intermédiaire réactionnel (<strong>le</strong> méthanol étantun produit issu de l’oxydation thermique, qui n’est présent ici qu’en faib<strong>le</strong>s quantités). Il estainsi probab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> composé ayant un temps de rétention de 1,16 minute soit du propylène.L’isopropanol est décomposé à près de 100 % à 500°C (0,5 NL/min - 2500 ppm), et c’est à cettetempérature que la quantité de sous-produits est la moins importante, eux-mêmes étant alorsdégradés. L’aire des pics des sous-produits étant particulièrement importante dans <strong>le</strong> cas del’oxydation de l’isopropanol, il conviendra d’utiliser <strong>le</strong> microréacteur à une température où laquantité minimum de sous-produits est observée.4-158


I.2.g. Cas de la méthyléthylcétoneA l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> (Figure 4.21), il y a au total treize produits détectés, en plusdu CO2, à la sortie du microréacteur ; dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation thermique (Figure 4.20), ilssont au nombre de onze.Figure 4.20 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquede la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 91 % de conversion à 521°C)Figure 4.21 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 98 % de conversion à 522°C)D’après la Figure 4.20, la production de CO2 commence autour de 350°C, alors qu’à cettetempérature <strong>le</strong> COV est déjà converti à environ 45 % (Annexe 9) ; ainsi, l’oxydation de laméthyléthylcétone conduit tout d’abord aux composés ayant des temps de rétention de 1,30 et1,74 minute, avant que ceux-ci ne soient oxydés en CO2 à des températures supérieures. Selon<strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.10, <strong>le</strong> premier composé est du méthanol ; comme dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation del’éthanol (Figure 4.14 et Figure 4.15), sa quantité diminue au-delà de 300°C. L’acide acétiquen’est pas un composé présent dans <strong>le</strong>s mécanismes proposés (partie IV.2.c du chapitre 1), mais<strong>le</strong> radical CH3C˙O est indiqué, pouvant réagir avec un radical ˙OH <strong>pour</strong> former l’acide acétique(CH3COOH).4-159


Tab<strong>le</strong>au 4.10 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formésavec <strong>le</strong>s données chromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnelstemps de rétention dusous-produitcomposé associé(Tab<strong>le</strong>au 4.6)composé présent dans <strong>le</strong>smécanismes réactionnels(Tab<strong>le</strong>au 1.12)1,30 min méthanol oui1,74 min - -2,72 min acide acétique non mais CH3C˙O2,85 min - -Les produits analysés à l’issue des deux types d’oxydation sont identiques mais dans desquantités variab<strong>le</strong>s (pic du méthanol et de l’acide acétique autour de 330°C) dues auxdifférences de conversion (40 % en oxydation thermique et 85 % en oxydation thermique, à330°C). Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> composé ayant un temps de rétention de 2,85 minutes variedifféremment sur la Figure 4.20 et la Figure 4.21 : sa production se stabilise au-delà de 300°C enoxydation <strong>catalytique</strong> alors qu’el<strong>le</strong> ne cesse d’augmenter à l’issue de l’oxydation thermique. Il<strong>pour</strong>rait s’agir d’un composé n’étant pas détruit thermiquement mais grâce à la présence ducatalyseur.C’est à 520°C (soit la température maxima<strong>le</strong> étudiée, à 0,5 NL/min et 2500 ppm) que <strong>le</strong>microréacteur permet de dégrader la méthyléthylcétone de manière optima<strong>le</strong> : <strong>le</strong> taux deconversion est de 98 % et la quantité de CO2 produite est maxima<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s sous-produits étantéga<strong>le</strong>ment majoritairement dégradés.I.2.h. Cas du 1-propanolÀ l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol, treize produits sont détectés à la sortie dumicroréacteur ; il y en a seize différents à l’issue de l’oxydation thermique. Les produitsprincipaux (ayant une aire de pic supérieure à 500 uA) sont identiques, sauf celui ayant untemps de rétention de 4,79 minutes qui n’est pas rencontré à l’issue de l’oxydation thermique.Figure 4.22 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique du 1-propanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 97 % de conversion à 515°C)4-160


Figure 4.23 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol(2500 ppm - 0,5 NL/min - 98 % de conversion à 521°C)Tab<strong>le</strong>au 4.11 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formésavec <strong>le</strong>s données chromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnelstemps de rétention dusous-produitcomposé associé(Tab<strong>le</strong>au 4.6)composé présent dans <strong>le</strong>smécanismes réactionnels(Tab<strong>le</strong>au 1.12)1,16 min propylène (I.3.f) oui1,74 min -1,78 min acétone non4,79 min -Les produits identifiés comme étant de l’acétone et du propylène (Tab<strong>le</strong>au 4.11) évoluent de lamême manière que dans <strong>le</strong> cas de l’isopropanol (partie I.3.f de ce chapitre). L’acétone n’est pasun composé proposé par <strong>le</strong>s mécanismes (partie IV.2.c du chapitre 1), il peut cependantéventuel<strong>le</strong>ment décou<strong>le</strong>r de l’oxydation (après recombinaison) des deux énols. Saconcentration à 160°C est d’environ 860 ppm. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> composé ayant un temps derétention de 1,74 minute éga<strong>le</strong>ment présent à l’issue de l’oxydation de la méthyléthylcétone ;<strong>le</strong>s allures des courbes sont comparab<strong>le</strong>s (Figure 4.20 et Figure 4.22, Figure 4.21 et Figure 4.23),<strong>le</strong> composé étant présent <strong>pour</strong> des températures supérieures à 350°C. Il est envisageab<strong>le</strong> que cecomposé soit du propanal, car c’est <strong>le</strong> seul composé non identifié que ces deux COV ont encommun dans <strong>le</strong>urs mécanismes de décomposition (selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.12), et sans considérer<strong>le</strong>s composés à un seul carbone et l’éthylène, communs à l’oxydation de la plupart des COV.Enfin, <strong>le</strong> composé ayant un temps de rétention de 4,79 minutes n’est pas identifié.Afin d’obtenir la meil<strong>le</strong>ure sé<strong>le</strong>ctivité en CO2, il convient d’utiliser <strong>le</strong> microréacteur, <strong>pour</strong>l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol (0,5 NL/min - 2500 ppm), à une température d’au moins500°C : la conversion est supérieure à 98 % et la quantité de sous-produit est minima<strong>le</strong>, étanteux-mêmes oxydés en CO2.4-161


I.2.i. Cas du toluèneAlors que sept sous-produits sont détectés à l’issue de l’oxydation thermique, il y en a cinqdétectés par <strong>le</strong> chromatographe à la sortie du microréacteur <strong>catalytique</strong> ; trois prédominent, <strong>le</strong>sdeux autres ayant des aires de pic maxima<strong>le</strong>s inférieures à 80 uA. Il faut noter que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursdes aires des pics des sous-produits sont particulièrement faib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation dutoluène, ces composés sont ainsi présents en très faib<strong>le</strong>s proportions dans l’effluent. Selon <strong>le</strong>urstemps de rétention, ce sont des composés détectés uniquement dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation dutoluène, et d’après <strong>le</strong>s mécanismes (partie IV.2.c du chapitre 1) il s’agirait de composésaromatiques. Ils n’ont pas été identifiés.Figure 4.24 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique du toluène(2500 ppm - 0,5 NL/min - 8 % de conversion à 514°C)Figure 4.25 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluène(2500 ppm - 0,5 NL/min - 65% de conversion à 498°C)Comme aucun des composés retrouvés à l’issue de l’oxydation thermique (Figure 4.24) n’estprésent dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluène (Figure 4.25), <strong>le</strong>s mécanismesréactionnels semb<strong>le</strong>nt être différents. Effectivement, alors que la conversion débute dès 150°Cdans <strong>le</strong> cas de l’oxydation thermique (Annexe 9), l’apparition du CO2 ne se fait qu’à partir de4-162


350°C (Figure 4.24) ; <strong>le</strong> toluène est donc converti tout d’abord en composés ayant des temps derétention de 9,24 et 9,57 minutes.Dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong>, la conversion augmente entre 200°C et 300°C puis sestabilise autour de 60 % <strong>pour</strong> des températures supérieures (Annexe 9), de la même manièreque <strong>le</strong> CO2 sur la Figure 4.25. La formation des sous-produits au-delà de 300°C peut être enrapport avec la stabilisation de la conversion ; [Sawyer et Abraham, 1994] expliquentl’observation expérimenta<strong>le</strong> d’un palier par la formation de sous-produits, qui entraine unecompétition à l’adsorption sur <strong>le</strong> catalyseur entre <strong>le</strong>s sous-produits et <strong>le</strong> COV. Selon <strong>le</strong>sconstantes d’adsorption des composés, la dégradation du toluène peut ainsi être limitée par sessous-produits d’oxydation, bien que présents en très faib<strong>le</strong>s quantités au vu de la va<strong>le</strong>ur de<strong>le</strong>urs aires de pic. Afin de limiter la formation de sous-produit, l’utilisation du microréacteur àune température de 300°C (0,5 NL/min - 2500 ppm) permet d’optimiser l’oxydation <strong>catalytique</strong>du toluène de manière à avoir un taux de conversion de 60 % (<strong>le</strong> maximum atteint étant de65 %), tout en ayant une production de sous-produit la plus faib<strong>le</strong> possib<strong>le</strong>.I.2.j. Bilan sur <strong>le</strong>s produits de l’oxydation <strong>catalytique</strong>L’étude des composés issus de l’oxydation des différents COV dans <strong>le</strong> microréacteur indiqueque <strong>le</strong>s réactions ne sont pas tota<strong>le</strong>s, puisqu’il y a formation d’au moins un sous-produit, mêmedans <strong>le</strong> meil<strong>le</strong>ur des cas (oxydation <strong>catalytique</strong> de l'acétone).Figure 4.26 : comparaison des productions de CO2 à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV(2500 ppm - 0,5 NL/min)Concernant <strong>le</strong>s productions en CO2 récapitulées sur la Figure 4.26, bien que <strong>le</strong>s concentrationsen COV à l’entrée du microréacteur soient identiques <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s produits, <strong>le</strong>s quantités sontdifférentes lorsque <strong>le</strong>s taux de conversion sont maximaux. Cela s’explique non seu<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong>fait que <strong>le</strong>s coefficients stœchiométriques soient variab<strong>le</strong>s d’un COV à l’autre (partie IV.2.c duchapitre 1), mais aussi à cause des produits non-convertis en CO2. Autrement dit, dans lamesure où <strong>le</strong>s oxydations ne sont pas complètes, la quantité de CO2 produit n’est pasproportionnel<strong>le</strong> au nombre d’atomes de carbone présents dans <strong>le</strong> COV oxydé. Pour la même4-163


aison, <strong>le</strong>s bilans de matière n’ont pas pu être effectués sur <strong>le</strong> microréacteur, la plupart desproduits restant inconnus.Le Tab<strong>le</strong>au 4.12 indique, <strong>pour</strong> chaque COV à son taux de conversion maximal observé, laquantité de CO2 qui devrait être obtenue si la l’oxydation était tota<strong>le</strong>, ainsi que la quantité deCO2 obtenue par analyse chromatographique. Le nombre d’atomes de carbone correspond aucoefficient stœchiométrique d’une oxydation tota<strong>le</strong> en CO2. La quantité théorique de CO2 estcalculée en considérant <strong>le</strong> taux de conversion maximal atteint expérimenta<strong>le</strong>ment avec uneconcentration d’entrée de 2500 ppm. La production de CO2 est exprimée en ppm ainsi qu’ensé<strong>le</strong>ctivité (<strong>pour</strong>centage par rapport au CO2 théoriquement produit <strong>pour</strong> la conversionobtenue).CO2 théorique = X.CCOV.NCZ = CO2 analysé / CO2 théoriqueavecCO2 théorique : concentration calculée en CO2 (ppm)X : taux de conversion expérimental du COV considéré (%)CCOV : concentration initia<strong>le</strong> en COV (ppm)NC : nombre d’atomes de carbone présents dans <strong>le</strong> COV considéré (-)Z : sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 (%)CO2 analysé : concentration expérimenta<strong>le</strong> en CO2 (ppm)Tab<strong>le</strong>au 4.12 : comparaison du CO2 théoriquement produit avec la quantité analysée,<strong>pour</strong> un taux de conversion maximal obtenu expérimenta<strong>le</strong>ment (2500 ppm - 0,5 NL/min)COVnombre d’atomesde carboneconversionmaxima<strong>le</strong>CO2 théorique CO2 analysé sé<strong>le</strong>ctivitétoluène 7 64,6 % 11305 ppm 8806 ppm 77,9 %n-hexane 6 83,5 % 12525 ppm 8969 ppm 71,6 %méthyléthylcétone 4 98,1 % 9810 ppm 7260 ppm 74,0 %acétate d’éthy<strong>le</strong> 4 96,8 % 9680 ppm 6770 ppm 69,9 %1,4-dioxane 4 80,8 % 8080 ppm 6541 ppm 81,0 %1-propanol 3 98,2 % 7365 ppm 5092 ppm 69,1 %isopropanol 3 99,8 % 7485 ppm 4960 ppm 66,3 %acétone 3 94,7 % 7102 ppm 4070 ppm 57,3 %éthanol 2 98,8 % 4940 ppm 3758 ppm 76,0 %Globa<strong>le</strong>ment, selon <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.12, plus il y a d’atomes de carbone dans <strong>le</strong> COV oxydé, et plusil y a de CO2 formé. Cependant, il faut considérer <strong>le</strong>s taux de conversion, variant <strong>pour</strong> chaqueCOV. En moyenne, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 est de 71,5 % (l’écart-type étant égal à 7,0 %). Cetteva<strong>le</strong>ur témoigne de la présence de sous-produits de la réaction qui ne sont pas convertis enCO2.Le Tab<strong>le</strong>au présenté dans l’Annexe 12 indique, selon <strong>le</strong>s COV étudiés, <strong>le</strong>s sous-produitsanalysés expérimenta<strong>le</strong>ment à l’issue des deux types d’oxydation. Dans la majeure partie descas, <strong>le</strong>s produits détectés à la sortie du microréacteur sont identiques à l’issue des oxydationsthermique et <strong>catalytique</strong>. Le Tab<strong>le</strong>au 4.13 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s principaux sous-produits issus de4-164


l’oxydation <strong>catalytique</strong> des différents COV, en indiquant <strong>le</strong> composé associé ainsi quel’évolution des aires des pics en fonction de la température du microréacteur. Pour plus de lamoitié des sous-produits considérés, <strong>le</strong>s aires de pics diminuent lorsque la températureaugmente : soit <strong>le</strong> mécanisme réactionnel varie avec la température, ne formant plus cetintermédiaire, soit <strong>le</strong>s sous-produits sont oxydés à <strong>le</strong>ur tour.Tab<strong>le</strong>au 4.13 : récapitulatif des composés associés aux temps de rétention des pics observésà l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des différents COV (<strong>le</strong>s températures sont indicatives)tr(min)sous-produit évolution de l’aire du pic COV oxydé1,07 - apparition à 100°C puis stabilisation entre 200°C et 500°C éthanol1,09 acétaldéhyde apparition à 300°C puis augmentation1,16 propylène apparition à 200°C, pic à 350°C puis diminution jusqu’à 500°C1,30 méthanol apparition à 200°C, augmentation puis diminution jusqu’à 500°Cacétate d’éthy<strong>le</strong>,1,4-dioxane,éthanol1-propanol,isopropanolacétate d’éthy<strong>le</strong>,éthanol,méthyléthylcétone,isopropanol,(1,4-dioxane)1,55 éthanol apparition à 300°C, augmentation puis diminution jusqu’à 500°C acétate d’éthy<strong>le</strong>1,74 propanal apparition à 400°C puis augmentation1,78 acétone grand pic entre 100°C et 300°C puis petit pic entre 300°C et 500°C1,88 diéthyléthermaximum à 100°C puis stabilisation autour de 200°C et disparition à300°C2,72 acide acétique apparition à 200°C, pic à 350°C puis diminution jusqu’à 500°Cméthyléthylcétone,1-propanol1-propanol,isopropanol1,4-dioxaneacétone,acétate d’éthy<strong>le</strong>,méthyléthylcétone,(éthanol)2,85 - apparition à 150°C puis stabilisation entre 300°C et 500°C méthyléthylcétone4,71 - apparition à 300°C puis augmentation toluène4,79 - apparition à 100°C, pic à 200°C puis diminution jusqu’à 300°C 1-propanol10,02composéaromatiquediminution entre 100°C et 500°C, avec un minimum à 300°Ctoluène11,78composéaromatiqueapparition à 300°C puis augmentationtoluène,(1,4-dioxane)Une partie des sous-produits issus de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV étudiés a été identifiée,ainsi que l’évolution de <strong>le</strong>ur production en fonction de la température. Leur apparition est plusou moins favorisée selon la température d’oxydation. Il faut cependant noter que <strong>le</strong>s aires despics sont généra<strong>le</strong>ment très faib<strong>le</strong>s par rapport à cel<strong>le</strong>s des COV initia<strong>le</strong>ment présents dans <strong>le</strong>mélange (2500 ppm), indiquant que <strong>le</strong>s sous-produits sont alors présents en très faib<strong>le</strong>squantités. A titre comparatif, <strong>le</strong>s aires des pics des COV dans l’effluent à l’entrée dumicroréacteur sont données dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.14.4-165


Tab<strong>le</strong>au 4.14 : aire moyenne de pic des COV étudiés (2500 ppm à l’entrée du microréacteur)COVacétate d’éthy<strong>le</strong>acétoneéthanol1,4-dioxanen-hexaneisopropanolméthyléthylcétone1-propanoltoluèneaire moyenne du pic48 940 uA40 040 uA31 580 uA48 940 uA123 790 uA68 240 uA51 080 uA45 290 uA159 000 uAAu vu des taux de conversion maximaux atteints, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 est en moyenne de71,5 %. Mais des températures réactionnel<strong>le</strong>s différentes peuvent conduire à une sé<strong>le</strong>ctivité enCO2 plus faib<strong>le</strong>, favorisant alors la formation de sous-produits. Ainsi, dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation<strong>catalytique</strong> de l’éthanol à 200°C, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 est seu<strong>le</strong>ment de 26 % alors que laconversion s’élève à 80 %, la formation de méthanol est donc importante à cette température. Ilconvient ainsi de trouver, <strong>pour</strong> chaque COV, <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures conditions opératoires afind’obtenir un taux de conversion du COV en CO2 optimal, tout en limitant la formation de sousproduits.L’étude devra être complétée de manière à quantifier <strong>le</strong>s sous-produits, et, selon <strong>le</strong>srésultats obtenus, l’utilisation du microréacteur <strong>pour</strong> oxyder sé<strong>le</strong>ctivement un COV en un deses produits d’oxydation partiel<strong>le</strong> <strong>pour</strong>rait être éventuel<strong>le</strong>ment envisagée. Bien que <strong>le</strong>s sousproduitscaractérisés présentent globa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s mêmes caractéristiques toxicologiques que <strong>le</strong>sCOV dégradés, <strong>le</strong>ur rejet est bien plus faib<strong>le</strong> quantitativement que si <strong>le</strong> COV initial n’était pasoxydé. De bonnes performances du microréacteur <strong>pour</strong> des réactions d’oxydation tota<strong>le</strong>s sontainsi obtenues.I.3. Etude de mélanges de COVL’étude de l’oxydation a donc été effectuée <strong>pour</strong> divers COV seuls, mais <strong>le</strong>s effluentsindustriels à traiter comportent souvent des mélanges de composés. Cette partie concerne ainsil’oxydation de trois mélanges de COV, mettant alors en jeu des réactions compétitives. Lesdeux premiers mélanges sont des mélanges binaires équimolaires, alors que <strong>le</strong> troisièmemélange est plus comp<strong>le</strong>xe. Les composés des mélanges binaires ont été choisis en fonction desconversions des COV seuls obtenus : <strong>le</strong> premier mélange est constitué de deux COV quis’oxydent à de faib<strong>le</strong>s températures, à savoir <strong>le</strong> 1-propanol et l’éthanol, alors que <strong>le</strong> second estun mélange de 1-propanol et d’acétate d’éthy<strong>le</strong>, car ce dernier composé requiert destempératures plus é<strong>le</strong>vées <strong>pour</strong> être converti. La méthodologie <strong>pour</strong> la préparation desmélanges est présentée dans l’Annexe 6.I.3.a. Mélange binaire d’alcoolsPour étudier l’oxydation <strong>catalytique</strong> d’un mélange d’alcool, une solution a été préparée demanière à obtenir un mélange <strong>gazeux</strong> équimolaire d’éthanol et de 1-propanol (2500 ppmchacun). La concentration tota<strong>le</strong> en COV dans l’effluent est donc deux fois supérieure à cel<strong>le</strong> où4-166


un composé est étudié seul (2500 ppm). La Figure 4.27 permet de comparer <strong>le</strong>s taux deconversion de l’éthanol et du 1-propanol en mélange binaire équimolaire, avec cel<strong>le</strong>s obtenues<strong>pour</strong> chaque COV seul.Il apparaît que, <strong>pour</strong> une même température, <strong>le</strong> taux conversion de l’éthanol est plus faib<strong>le</strong>dans <strong>le</strong> mélange étudié que lorsqu’il est oxydé seul. En effet, la T50 de l’éthanol passe de 115°C à173°C lorsqu’il est mélangé au 1-propanol. Par contre, <strong>le</strong> taux de conversion du 1-propanol nesemb<strong>le</strong> pas être influencé par la présence de l’éthanol, bien que la concentration tota<strong>le</strong> dansl’effluent soit doublée.Figure 4.27 : comparaison des taux de conversion de l’éthanol et du 1-propanol,<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls et en mélange binaire équimolaire (2500 ppm - 0,5 NL/min)L’étude des vingt-deux produits analysés à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélangebinaire d’alcools a montré qu’ils sont identiques à ceux retrouvés lors de l’oxydation descomposés seuls. El<strong>le</strong> n’est donc pas détaillée ici. La Figure 4.28 présente alors l’évolution de laquantité de CO2 produit, dans <strong>le</strong> cas du mélange et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls aux mêmesconcentrations ; la somme correspond à cel<strong>le</strong> des productions d’éthanol et de 1-propanol seuls.Figure 4.28 : comparaison des productions de CO2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange binaire équimolaireet <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)4-167


Comme attendu, la production de CO2 est plus importante <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol que <strong>pour</strong>l’éthanol, el<strong>le</strong> l’est encore plus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange de ces deux alcools. La baisse observée à 400°Cdans <strong>le</strong> cas de l’oxydation du mélange n’est en accord ni avec la conversion des produits, niavec <strong>le</strong>s sous-produits analysés à la sortie du microréacteur, el<strong>le</strong> n’a pas pu être expliquée. Parail<strong>le</strong>urs, la quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation du mélange est inférieure à lasomme des productions des COV seuls ; <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.15 indique <strong>le</strong>s quantités attendues dans <strong>le</strong>cas du mélange, et rappel<strong>le</strong> cel<strong>le</strong>s obtenues à l’issue de l’oxydation des alcools seuls, <strong>pour</strong> desconcentrations de 2500 ppm.Tab<strong>le</strong>au 4.15 : comparaison des productions de CO2 à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>du mélange équimolaire éthanol/1-propanol et des composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)COVnombre d’atomesde carboneconversionmaxima<strong>le</strong>CO2 théorique CO2 analysé sé<strong>le</strong>ctivitééthanol mélangé 2 98,4 % 4922 ppm1-propanol mélangé 3 99,4 % 7454 ppm12376 ppm 8519 ppm 68,8 %éthanol seul 2 97,5 % 4875 ppm 3758 ppm 77,1 %1-propanol seul 3 98,2 % 7365 ppm 5533 ppm 75,1 %Les taux de conversion maximaux atteints sont donc légèrement supérieurs dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>salcools sont mélangés ; la quantité de CO2 produite est par contre plus faib<strong>le</strong>, la sé<strong>le</strong>ctivité enCO2 ne représente que 69 %, alors qu’el<strong>le</strong>s sont supérieures à 75 % dans <strong>le</strong> cas de l’oxydationdes composés seuls.Les résultats obtenus dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> d’un mélange binaire etéquimolaire d’éthanol et de 1-propanol montrent que la conversion de l’éthanol nécessite destempératures plus é<strong>le</strong>vées que dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation du composé seul. Il y a compétitionentre <strong>le</strong>s réactions d’oxydation des deux alcools, cel<strong>le</strong> de l’éthanol étant alors limitée. Lesquantités de CO2 retrouvées à la sortie du microréacteur indiquent par ail<strong>le</strong>urs que la sé<strong>le</strong>ctivitéest plus faib<strong>le</strong> lorsque <strong>le</strong>s composés sont mélangés que s’ils sont dégradés seuls. La quantité desous-produits est alors plus importante mais <strong>le</strong>s taux de conversions sont légèrementsupérieurs dans <strong>le</strong> cas du mélange. Ainsi, à 500°C, <strong>le</strong>s performances du microréacteur sontcomparab<strong>le</strong>s, que <strong>le</strong>s alcools soient dégradés seuls ou en mélange équimolaire, malgré <strong>le</strong>doub<strong>le</strong>ment de la concentration tota<strong>le</strong> en COV.I.3.b. Mélange binaire de COV ayant des fonctions chimiques différentesL’étude de l’oxydation de mélange de COV ayant été effectuée <strong>pour</strong> un mélange équimolaired’alcools, <strong>le</strong> second mélange étudié est constitué de composés dont la fonction chimique n’estpas similaire. Le mélange 1-propanol / acétate d’éthy<strong>le</strong> est alors choisi en raison de la différenceobservée de niveaux de températures requises <strong>pour</strong> oxyder <strong>le</strong> composé seul. En effet, <strong>le</strong> 1-propanol s’oxyde à basse température (T50 = 155°C) alors que l’acétate d’éthy<strong>le</strong> nécessite unetempérature plus é<strong>le</strong>vée (T50 = 325°C). Trois concentrations différentes ont été testées <strong>pour</strong>chacun des deux composés (1250, 2500 et 5000 ppm), <strong>pour</strong> un débit d’air toujours égal à4-168


0,5 NL/min. Neuf mélanges sont ainsi étudiés <strong>pour</strong> différents rapports de concentration 1-propanol / acétate d’éthy<strong>le</strong>.Les quatre graphiques présentés ci-après indiquent <strong>le</strong>s taux de conversion des deux COVmélangés, <strong>le</strong>s courbes du taux de conversion des composés seuls sont éga<strong>le</strong>ment rappelées surchacun. Il faut noter que <strong>le</strong>s résultats concernant <strong>le</strong>s composés seuls sont obtenus <strong>pour</strong> desconcentrations de 2500 ppm, et qu’une variation de concentration peut éventuel<strong>le</strong>mentengendrer une modification du taux de conversion. La Figure 4.29 correspond à des mélangeséquimolaires, la Figure 4.30 concerne <strong>le</strong>s mélanges où la concentration de 1-propanol est de2500 ppm, la Figure 4.31 est relative aux mélanges où la concentration en acétate d’éthy<strong>le</strong> est de2500 ppm, et enfin la Figure 4.32 se rapporte aux autres cas. Le Tab<strong>le</strong>au 4.16 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>sdifférents niveaux de concentrations des COV dans <strong>le</strong> mélange et <strong>le</strong>s graphiquescorrespondants.Tab<strong>le</strong>au 4.16 : récapitulatif de la répartition des mélanges sur <strong>le</strong>s graphiquesacétate d’éthy<strong>le</strong>1-propanol1250 ppm 2500 ppm 5000 ppm1250 ppm Figure 4.29 Figure 4.31 Figure 4.322500 ppm Figure 4.30 tous Figure 4.305000 ppm Figure 4.32 Figure 4.31 Figure 4.29En comparant <strong>le</strong>s courbes des taux de conversion <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s neuf cas étudiés, très peu dedifférences apparaissent. Dans <strong>le</strong> cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, la tendance est identique <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sneufs mélanges : la T50 du composé est dans tous <strong>le</strong>s cas légèrement augmentée (de 30°C aumaximum) par rapport à la va<strong>le</strong>ur obtenue <strong>pour</strong> <strong>le</strong> composé seul. Cette observation estcertainement due à la compétition entre l’oxydation des deux composés, cel<strong>le</strong>s de l’acétateétant alors légèrement limitée dans <strong>le</strong> cas d’un mélange.Figure 4.29 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétate d’éthy<strong>le</strong>en mélanges équimolaires (A : 1250 ppm, B : 2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min)et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)4-169


Figure 4.30 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétate d’éthy<strong>le</strong> en mélanges(1-propanol 2500 ppm - acétate d’éthy<strong>le</strong> A : 1250 ppm, B : 2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min)et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)Figure 4.31 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétate d’éthy<strong>le</strong> en mélanges(acétate d’éthy<strong>le</strong> 2500 ppm - 1-propanol A : 1250 ppm, B : 2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min)et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)Figure 4.32 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétate d’éthy<strong>le</strong> en mélanges(acétate d’éthy<strong>le</strong> A : 5000 ppm, B : 2500 ppm, C : 1250 ppm - 1-propanol A : 1250 ppm, B : 2500 ppm,C : 5000 ppm - 0,5 NL/min) et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min)4-170


Concernant <strong>le</strong> 1-propanol, <strong>le</strong>s taux de conversion dans <strong>le</strong> cas de certains mélanges sontlégèrement plus faib<strong>le</strong>s que ceux des composés seuls, <strong>pour</strong> des températures éga<strong>le</strong>s :- mélange équimolaire à 5000 ppm- mélange 1-propanol 5000 ppm / acétate d’éthy<strong>le</strong> 1250 ppm- mélange 1-propanol 5000 ppm / acétate d’éthy<strong>le</strong> 2500 ppmCes trois cas correspondent aux mélanges <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squels la concentration en 1-propanol est laplus é<strong>le</strong>vée (5000 ppm) ; ces résultats suggèrent ainsi que la concentration du COV influeraitlégèrement sur son taux de conversion.Tab<strong>le</strong>au 4.17 : taux de conversion du 1-propanol et de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> obtenus à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> du mélange de COV (différents rapports de concentrations - 0,5 NL/min - 510/520°C)acétate d’éthy<strong>le</strong>1-propanolconversion du1-propanol1250 ppm 2500 ppm 5000 ppmconversionde l’acétateconversion du1-propanolconversionde l’acétateconversion du1-propanolconversionde l’acétate1250 ppm 98,8 % 94,4 % 98,8 % 94,5 % 97,9 % 93,1 %2500 ppm 98,8 % 93,1 % 98,8 % 93,6 % 97,7 % 90,5 %5000 ppm 98,1 % 93,4 % 97,1 % 93,1 % 96,8 % 90,3 %Cependant, d’après <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.17 et bien que l’influence de la concentration soit visib<strong>le</strong> surl’étendue de la gamme de température étudiée, <strong>le</strong>s taux de conversion des mélanges1-propanol / acétate d’éthy<strong>le</strong> sont comparab<strong>le</strong>s au-delà de 500°C, quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>ursconcentrations dans <strong>le</strong> mélange, surtout en considérant l’incertitude sur <strong>le</strong> taux de conversionqui est de 10 %. Les va<strong>le</strong>urs sont éga<strong>le</strong>ment très proches de cel<strong>le</strong>s obtenues <strong>pour</strong> l’oxydation<strong>catalytique</strong> des composés seuls (96,8 % <strong>pour</strong> l’acétate d’éthy<strong>le</strong> et 98,2 % <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol). Lacompétition entre <strong>le</strong>s COV ne semb<strong>le</strong> ainsi pas limiter l’oxydation de l’un et l’autre, à 500°C.Enfin, <strong>le</strong>s productions de CO2 sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.18 ; <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques sontcalculées en considérant <strong>le</strong>s taux de conversions maximaux obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux composés àl’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélange acétate d’éthy<strong>le</strong> / 1-propanol, la va<strong>le</strong>urexpérimenta<strong>le</strong> étant la quantité de CO2 analysé <strong>pour</strong> ces mêmes taux de conversion. LeTab<strong>le</strong>au 4.19 indique <strong>pour</strong> chaque cas <strong>le</strong> rapport entre la va<strong>le</strong>ur théorique et expérimenta<strong>le</strong>,ainsi que la somme des aires de pic des sous-produits.Tab<strong>le</strong>au 4.18 : va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s des quantités de CO2 issues de l’oxydation du mélangeacétate d’éthy<strong>le</strong> / 1-propanol (différentes rapports de concentrations - 0,5 NL/min - 510/520°C)acétate d’éthy<strong>le</strong>1-propanol1250 ppm 2500 ppm 5000 ppmthéorique expérimental théorique expérimental théorique expérimental1250 ppm 8425 ppm 7064 ppm 13155 ppm 10457 ppm 22291 ppm 16123 ppm2500 ppm 12065 ppm 10218 ppm 16770 ppm 12808 ppm 25428 ppm 16050 ppm5000 ppm 19385 ppm 13883 ppm 23875 ppm 17441 ppm 32580 ppm 22389 ppm4-171


Globa<strong>le</strong>ment, la sé<strong>le</strong>ctivité diminue lorsque la concentration de l’un des deux composés dumélange augmente. Cela signifie que la présence plus concentrée de l’un des deux composésengendre une diminution de la conversion des COV en CO2, bien que <strong>le</strong> taux de conversion duCOV reste quasiment constant : ainsi la proportion de sous-produits augmente lorsque laconcentration de l’un des deux composés est plus importante, ce qui est vérifié en comparant<strong>le</strong>s aires des pics des sous-produits.Tab<strong>le</strong>au 4.19 : sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 (%) et somme des aires des pics des sous-produits (uA),obtenues à l’issue de l’oxydation du mélange 1-propanol / acétate d’éthy<strong>le</strong>(différentes rapports de concentrations - 0,5 NL/min - 510/520°C)acétate d’éthy<strong>le</strong>1-propanol1250 ppm 2500 ppm 5000 ppm1250 ppm 83,8 % 3956 uA 79,5 % 8619 uA 72,3 % 16940 uA2500 ppm 84,7 % 7170 uA 76,4 % 13115 uA 63,1 % 21026 uA5000 ppm 71,6 % 17360 uA 73,1 % 21129 uA 68,7 % 29964 uABien que n’influant que très peu sur la nature des produits formés, la concentration en COV dumélange binaire initial joue toutefois sur <strong>le</strong>s proportions des sous-produits obtenus. De plus,l’oxydation est d’autant plus partiel<strong>le</strong> que la concentration de l’un des deux composésaugmente ; <strong>le</strong> rendement en CO2 reste cependant de l’ordre de 75 % en moyenne <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdifférentes concentrations étudiées. Il est ainsi plus é<strong>le</strong>vé qu’à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>des composés seuls (70 % <strong>pour</strong> l’acétate d’éthy<strong>le</strong> et 62 % <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol).Les résultats expérimentaux montrent fina<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s taux de conversion des deuxcomposés d’un mélange binaire sont proches de ceux obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls, quel<strong>le</strong>sque soient <strong>le</strong>urs concentrations dans la gamme étudiée. La sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 semb<strong>le</strong> par contreêtre améliorée en dégradant <strong>le</strong>s COV mélangés, l’étant d’autant plus lorsque la concentrationde l’un des deux COV présents dans <strong>le</strong> mélange est plus faib<strong>le</strong>. L’utilisation du microréacteur<strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> l’oxydation d’un mélange binaire indique fina<strong>le</strong>ment que ses performances à500°C sont comparab<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s obtenues lors de l’oxydation des COV seuls.I.3.c. Mélange comp<strong>le</strong>xeLes performances du microréacteur sont étudiées <strong>pour</strong> l’oxydation d’un effluent composé demultip<strong>le</strong>s COV qui se rapproche de certaines conditions industriel<strong>le</strong>s. Le mélange comp<strong>le</strong>xe quiest alors étudié correspond au mélange obtenu dans la bouteil<strong>le</strong> de déchets, dans laquel<strong>le</strong> tous<strong>le</strong>s résidus des expériences sont rassemblés. La plupart des COV étudiés sont donc présentsdans ce mélange (tous excepté <strong>le</strong> toluène), dans des concentrations variab<strong>le</strong>s. Le mélange peutêtre caractérisé sur la base des étalonnages effectués <strong>pour</strong> chaque molécu<strong>le</strong>. Il est à noter quedeux produits inconnus (temps de rétention de 5,81 et 6,84 minutes) ont été détectés : il estpossib<strong>le</strong> qu’une dégradation de certains COV ait eu lieu dans la bouteil<strong>le</strong>, formant ces deuxnouveaux composés. La Figure 4.33 regroupe <strong>le</strong>s taux de conversion <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s COVcontenus dans ce mélange, en fonction de la température d’oxydation ; <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.20 indique4-172


<strong>le</strong>s concentrations présentes dans l’effluent à l’entrée du microréacteur, ainsi que <strong>le</strong>s taux deconversion maximaux obtenus dans <strong>le</strong> cas du mélange et des composés seuls.Figure 4.33 : évolution du taux de conversion des différents composants du mélange comp<strong>le</strong>xeen fonction de la température du microréacteur (0,5 NL/min)Tab<strong>le</strong>au 4.20 : concentrations en COV du mélange à l’entrée et à la sortie du microréacteur,et taux de conversions maximaux obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange comp<strong>le</strong>xe et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seulsconcentration du mélangetaux de conversion maxima<strong>le</strong>ntrée du microréacteur sortie (507°C) mélange composé seulacétate d’éthy<strong>le</strong> 568 ppm 2047 mgCOV/m 3 1115 mgC/m 3 39 ppm 93,2 % 96,8 %acétone 821 ppm 1950 mgCOV/m 3 1209 mgC/m 3 251 ppm 69,5 % 95,8 %1,4-dioxane 1264 ppm 4554 mgCOV/m 3 2480 mgC/m 3 392 ppm 69,0 % 80,8 %éthanol 1923 ppm 3662 mgCOV/m 3 1888 mgC/m 3 114 ppm 94,1 % 97,5 %n-hexane 182 ppm 567 mgCOV/m 3 475 mgC/m 3 74 ppm 59,6 % 83,5 %isopropanol 929 ppm 2285 mgCOV/m 3 1369 mgC/m 3 9 ppm 99,0 % 99,8 %méthyléthylcétone 495 ppm 1460 mgCOV/m 3 972 mgC/m 3 19 ppm 96,1 % 98,1 %1-propanol 728 ppm 1789 mgCOV/m 3 1072 mgC/m 3 19 ppm 97,3 % 98,2 %Une première observation de la Figure 4.33 permet de remarquer <strong>le</strong> comportement del’acétone : son taux de conversion descend jusqu’environ -50 % vers 240°C. Cela est dû au faitque l’acétone est un sous-produit de dégradation de plusieurs autres COV, en particulier lorsde l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol et de l’isopropanol, qui produisent à cettetempérature beaucoup d’acétone. En traitant <strong>le</strong> mélange, <strong>le</strong> taux d’acétone augmente à la sortiedu microréacteur. Ainsi, même si l’acétone initia<strong>le</strong>ment contenue dans <strong>le</strong> mélange est oxydéelors du passage de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur, de l’acétone est produite en parallè<strong>le</strong>. Untaux de conversion négatif est donc obtenu. En augmentant la température, il est cependantobservé que l’acétone (initia<strong>le</strong> et produite) est globa<strong>le</strong>ment convertie à 70 % à 500°C.En ce qui concerne <strong>le</strong>s autres COV, comme attendu, tous subissent une oxydation dans <strong>le</strong>microréacteur : à 300°C, tous <strong>le</strong>s COV sont convertis entre 38 % et 72 %, alors qu’à 500°C <strong>le</strong>staux de conversion vont de 60 % <strong>pour</strong> l’hexane à 99 % <strong>pour</strong> l’isopropanol. Au regard des4-173


ésultats, deux groupes de sous-produits peuvent être constitués : d’une part, ceux quiprésentent un taux de conversion entre 93 % et 99 % (à savoir l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, l’éthanol, laméthyléthylcétone, <strong>le</strong> 1-propanol et l’isopropanol), et d’autre part ceux <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squels laconversion obtenue varie entre 60 % et 75 % (à savoir <strong>le</strong>s deux produits non identifiés ainsi que<strong>le</strong> 1,4-dioxane, l’hexane et l’acétone).Les graphiques présentés dans l’Annexe 13 montrent l’influence du mélange sur l’oxydationd’un composé : <strong>le</strong>s courbes obtenues <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV seuls sont représentées (2500 ppm), ainsique <strong>le</strong>s courbes des taux de conversion obtenues <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange comp<strong>le</strong>xe (concentrationsinférieures et variab<strong>le</strong>s). Globa<strong>le</strong>ment, <strong>le</strong>s courbes du mélange ont la même allure que cel<strong>le</strong>sdes COV seuls, el<strong>le</strong>s sont simp<strong>le</strong>ment (et <strong>pour</strong> la plupart des cas) décalées vers une T50supérieure d’environ 50°C, certainement à cause des concentrations plus faib<strong>le</strong>s dans l’effluent.Mis à part <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1,4-dioxane (et l’acétone mais <strong>le</strong> cas est particulier puisqu’el<strong>le</strong> est en partieproduite lors de la réaction), <strong>le</strong>s courbes d’un composé seul et cel<strong>le</strong>s du même composé enmélange se rejoignent <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s hautes températures : en effet, il semb<strong>le</strong>rait qu’à 500°C <strong>le</strong>s tauxde conversion soient identiques, que <strong>le</strong>s COV soient seuls ou mélangés.En plus des dix composés présents dans <strong>le</strong> mélange initial, dix-huit composés sont détectés par<strong>le</strong> chromatographe à la sortie du microréacteur lors de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélange.Parmi eux, on retrouve <strong>le</strong>s composés identifiés précédemment : éthylène, propylène, méthanol,acétone et diéthyléther. Les autres composés correspondent à ceux retrouvés lors del’oxydation des différents composés seuls, dans des proportions en rapport avec <strong>le</strong>s quantitésinitia<strong>le</strong>s de COV. Leur étude détaillée présentant peu d’intérêt ici, la Figure 4.34 rend compteuniquement de la production de CO2 issue de l’oxydation du mélange.Figure 4.34 : évolution de la quantité de CO2 produite par l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélange comp<strong>le</strong>xe(0,5 NL/min)La courbe représentant la quantité de CO2 produite en fonction de la température dumicroréacteur est marquée d’un plateau entre 300 et 400°C : cette zone correspond à cel<strong>le</strong> où <strong>le</strong>staux de conversion de certains composés ont tendance à diminuer alors que d’autrescontinuent d’augmenter. Au-delà de 400°C, <strong>le</strong>s taux de conversion des autres COV augmentent4-174


encore, c’est <strong>pour</strong>quoi la courbe de la production de CO2 croit à nouveau. En considérant <strong>le</strong>sCOV indiqués dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.20 (donc sans <strong>le</strong>s deux composés inconnus), la concentrationen CO2 attendue à l’issue de l’oxydation du mélange, à 507°C, est de 18375 ppm, el<strong>le</strong> est ainsidu même ordre de grandeur que la concentration en CO2 observée (18234 ppm). Laconcentration initia<strong>le</strong> du mélange est de 10580 mgC/Nm 3 , et il reste 1522 mgC/Nm 3 dansl’effluent à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélange, à 507°C, soit 14 % du carboneorganique total initial.I.3.d. Bilan sur l’oxydation de mélanges de COVLes résultats expérimentaux montrent ainsi que l’oxydation <strong>catalytique</strong> d’un mélange de COVdans <strong>le</strong> microréacteur, que <strong>le</strong> mélange soit binaire ou plus comp<strong>le</strong>xe, permet d’obtenir des tauxde conversion comparab<strong>le</strong>s à ceux obtenus à l’issue de l’oxydation des composés seuls, mêmesi <strong>le</strong>s concentrations globa<strong>le</strong>s en COV sont plus importantes dans <strong>le</strong> mélange. Ainsi, l’utilisationdu microréacteur <strong>catalytique</strong> semb<strong>le</strong> tout à fait adaptée à la dégradation d’effluents contenantplusieurs COV, qu’ils soient de même nature chimique ou non, et quel que soit <strong>le</strong> rapport deconcentration entre <strong>le</strong>s différents composés présents dans <strong>le</strong> mélange. L’utilisation dumicroréacteur à une température proche de 500°C permet de garantir un taux de conversionoptimal <strong>pour</strong> chaque COV.I.4. ConclusionL’étude des résultats expérimentaux a permis de montrer <strong>le</strong>s performances qu’offre <strong>le</strong>microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> l’oxydation de COV. Dans un premier temps, <strong>le</strong>s composés sontdégradés seuls. Les alcools et <strong>le</strong>s composés carbonylés étudiés (à savoir l’éthanol, <strong>le</strong> 1-propano<strong>le</strong>t l’isopropanol, ainsi que l’acétone, la méthyléthylcétone et l’acétate d’éthy<strong>le</strong>) sont tous oxydésà plus de 90 % au-delà de 450°C, bien que <strong>le</strong>urs T50 varient entre 90°C et 325°C. Par contre, quece soit <strong>pour</strong> <strong>le</strong> n-hexane, <strong>le</strong> 1,4-dioxane ou <strong>le</strong> toluène, <strong>le</strong>s taux de conversion ont tendance à sestabiliser entre 60 % et 80 % lorsque la température augmente au-delà de 300°C.A titre comparatif, des essais sur un microréacteur ne contenant pas de catalyseur ont ensuiteété menés. Il apparaît que <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>catalytique</strong> sont meil<strong>le</strong>ures quecel<strong>le</strong>s obtenues avec <strong>le</strong> microréacteur thermique. L’utilisation du catalyseur permet alors delimiter l’apport énergétique puisque <strong>le</strong>s températures requises <strong>pour</strong> obtenir des performancesidentiques sont inférieures.L’oxydation <strong>catalytique</strong> de chaque COV est ensuite étudiée en considérant <strong>le</strong>s différentsproduits retrouvés à l’issue de la réaction. Les sous-produits détectés par <strong>le</strong> chromatographe àla sortie du microréacteur ont été comparés aux intermédiaires réactionnels proposés par <strong>le</strong>smécanismes. Les principaux produits issus de l’oxydation des COV ont alors pu êtrecaractérisés de manière qualitative. Il s’agit <strong>pour</strong> la plupart de composés comprenant un, deuxou trois atomes de carbone. Pour chaque COV, la température optima<strong>le</strong> d’utilisation dumicroréacteur a été proposée, prenant en compte <strong>le</strong> taux de conversion ainsi que la générationdes sous-produits. Pour <strong>le</strong>s alcools et <strong>le</strong>s composés carbonylés, il convient d’utiliser <strong>le</strong>microréacteur à une température d’environ 500°C. Pour l’oxydation <strong>catalytique</strong> du n-hexane,4-175


du 1,4-dioxane et du toluène, la température optima<strong>le</strong> est plutôt de l’ordre de 300°C : au-delà,<strong>le</strong> taux de conversion se stabilise alors que la formation de sous-produits augmente.Les performances du microréacteur étant établies <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> d’un effluentcontenant un seul COV, la dégradation de mélanges a ensuite été étudiée. En pratique, <strong>le</strong>seffluents industriels contiennent la plupart du temps plusieurs composés à dégrader. Pour <strong>le</strong>strois cas étudiés, il apparaît que <strong>le</strong> microréacteur permet d’obtenir (à 500°C) des performances<strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> de mélanges qui sont du même ordre de grandeur que cel<strong>le</strong>sobtenues <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls, que <strong>le</strong> mélange de COV dans l’effluent soit binaire ou pluscomp<strong>le</strong>xe, équimolaire ou avec des concentrations variab<strong>le</strong>s. En ce qui concerne <strong>le</strong> mélangecomp<strong>le</strong>xe, <strong>le</strong>s taux de conversions sont en moyenne 10 % plus faib<strong>le</strong>s lorsque <strong>le</strong>s composés sontmélangés par rapport aux composés seuls, mais <strong>le</strong>s concentrations sont différentes. Il apparaîtpar ail<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong>s performances du microréacteur sont légèrement meil<strong>le</strong>ures si laconcentration des COV dans l’effluent est plus faib<strong>le</strong>.L’influence de la température a ainsi été étudiée en considérant <strong>le</strong> taux de conversion du COVet la sé<strong>le</strong>ctivité de la réaction d’oxydation, qui augmentent globa<strong>le</strong>ment avec la température.D’autres paramètres opératoires peuvent éga<strong>le</strong>ment intervenir dans <strong>le</strong>s performances dumicroréacteur, en particulier <strong>le</strong> débit de l’effluent. L’étude de l’influence des paramètresopératoires sur <strong>le</strong>s performances du microréacteur a ainsi été effectuée en considérant l’acétated’éthy<strong>le</strong> ; <strong>le</strong>s résultats sont présentés dans la partie suivante.II. Etude de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>L’acétate d’éthy<strong>le</strong> est <strong>le</strong> composé choisi <strong>pour</strong> étudier l’influence de différents paramètresopératoires sur <strong>le</strong>s conversions et rendements obtenus à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> dans<strong>le</strong> microréacteur étudié. Les résultats précédents ont montré que ce composé présente un destaux de conversion <strong>le</strong>s plus faib<strong>le</strong>s à des températures inférieures à 400°C, mais atteint un tauxde conversion de près de 97 % à des températures plus é<strong>le</strong>vées.Les différents paramètres étudiés sont la concentration du COV dans l’effluent à l’entrée dumicroréacteur, ainsi que <strong>le</strong> débit d’alimentation en introduisant <strong>le</strong> temps de séjour en relationavec la température. Enfin, <strong>le</strong>s résultats d’un essai de longue durée sont présentés afin demettre en évidence une éventuel<strong>le</strong> désactivation du catalyseur.II.1. Influence de la concentrationLes résultats issus de l’étude de l’oxydation du mélange acétate d’éthy<strong>le</strong> / 1-propanol <strong>pour</strong>différentes concentrations du mélange binaire ont révélé que la quantité de COV dans l’effluentà traiter pouvait jouer un rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> taux de conversion obtenu, bien qu’assez peu mis enévidence dans <strong>le</strong>s cas traités (partie I.3.b de ce chapitre). L’étude de l’influence de laconcentration de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> a ainsi été menée <strong>pour</strong> une gamme de concentration plusétendue : six niveaux de concentrations allant de 250 ppm à 8000 ppm sont alors étudiés, <strong>pour</strong>un débit de 0,5 NL/min à l’entrée du microréacteur. La Figure 4.35 illustre <strong>le</strong>s résultats obtenus4-176


en termes de taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> en fonction de la température dumicroréacteur.Figure 4.35 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> <strong>pour</strong> six concentrations différentes en COVdans l’effluent à l’entrée du microréacteur (0,5 NL/min)L’influence de la concentration s’avère peu importante. En effet, alors que la concentration enacétate d’éthy<strong>le</strong> est multipliée par un facteur trente-deux (de 250 à 8000 ppm), <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs de laT50 n’augmentent que d’environ 60°C entre la concentration la plus faib<strong>le</strong> et la plus é<strong>le</strong>vée. Parcontre, <strong>le</strong>s taux de conversion maximaux obtenus vers 520°C sont du même ordre de grandeur,compris entre 95 % et 97 % (excepté <strong>pour</strong> la concentration de 8000 ppm - 91 % - mais <strong>pour</strong>laquel<strong>le</strong> la température maxima<strong>le</strong> étudiée est inférieure d’environ 10°C).L’étude des produits issus de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> <strong>pour</strong> différentesconcentrations à l’entrée du microréacteur indique que, si la conversion est peu affectée parune variation de concentration, cel<strong>le</strong>-ci a une influence non négligeab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s produitsobtenus. Après avoir analysé <strong>le</strong>s résultats obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s sous-produits (Figure 4.36 àFigure 4.39), <strong>le</strong> cas particulier du CO2 sera traité.Figure 4.36 : évolution de l’aire du pic de l’acétaldéhyde (tr=1,09 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min)4-177


Figure 4.37 : évolution de l’aire du pic du méthanol (tr=1,30 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min)Figure 4.38 : évolution de l’aire du pic de l’éthanol (tr=1,55 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min)Figure 4.39 : évolution de l’aire du pic de l’acide acétique (tr=2,72 min),sous- produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min)4-178


Quel<strong>le</strong> que soit la concentration étudiée, <strong>le</strong>s principaux sous-produits sont identiques :acétaldéhyde, méthanol, éthanol et acide acétique. Le cas de ce dernier composé estparticulier (Figure 4.39) : alors que sa présence est peu marquée à faib<strong>le</strong> concentration, voirequasiment inexistante <strong>pour</strong> 250 ppm, <strong>le</strong>s quantités maxima<strong>le</strong>s observées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sconcentrations de 1200 ppm, 5000 ppm et 8000 ppm sont proches, bien que décalées parrapport à la température du microréacteur. La courbe obtenue <strong>pour</strong> 2500 ppm présente parcontre un pic trois fois plus intense autour de 380°C ; ces observations concernant la productiond’acide acétique n’ont pas pu être expliquées. Pour <strong>le</strong>s trois autres composés retrouvés à lasortie du microréacteur (Figure 4.36 à Figure 4.38), <strong>le</strong>s quantités produites (exprimées en airesde pics) des trois autres composés augmentent avec la concentration en COV. Cependant, <strong>le</strong>squantités analysées ne sont pas toutes directement proportionnel<strong>le</strong>s à la concentration enacétate d’éthy<strong>le</strong>.La Figure 4.40 représente <strong>le</strong>s quantités de CO2 produites à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> deseffluents de différentes concentrations en acétate d’éthy<strong>le</strong>. Comme attendu, <strong>le</strong>s quantitésproduites de CO2 augmentent avec la concentration en COV. Par ail<strong>le</strong>urs, la courbecorrespondant à une concentration d’acétate d’éthy<strong>le</strong> de 1200 ppm présente deux points qui nesont pas alignés avec <strong>le</strong>s autres : ces va<strong>le</strong>urs ne peuvent être reliées ni expliquées ni par laproduction d’un sous-produit, ni par une variation du taux de conversion.Figure 4.40 : évolution de la quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>(six concentrations différentes - 0,5 NL/min)Tab<strong>le</strong>au 4.21 : résultats expérimentaux et théoriques obtenus à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (différents débits - 2500 ppm - 505/520°C)concentration initia<strong>le</strong> conversion maxima<strong>le</strong> CO2 expérimental CO2 théorique sé<strong>le</strong>ctivité250 ppm 94,8 % 577 ppm 948 ppm 60,9 %500 ppm 94,7 % 1193 ppm 1893 ppm 63,0 %1200 ppm 97,4 % 3349 ppm 4674 ppm 71,7 %2500 ppm 96,8 % 6923 ppm 9676 ppm 71,5 %5000 ppm 94,9 % 13042 ppm 18982 ppm 68,7 %8000 ppm 90,9 % 18591 ppm 29082 ppm 63,9 %4-179


Le Tab<strong>le</strong>au 4.21 regroupe <strong>le</strong>s taux de conversion maximaux atteints, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentesconcentrations en acétate d’éthy<strong>le</strong> dans l’effluent à l’entrée du microréacteur. Les quantités deCO2 produites sont éga<strong>le</strong>ment indiquées, ainsi que <strong>le</strong>s productions théoriquement obtenues sil’oxydation était tota<strong>le</strong> aux taux de conversion maximaux atteints.D’après l’analyse des résultats, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 est plus importante lorsque <strong>le</strong>sconcentrations initia<strong>le</strong>s sont de 1200 ppm ou 2500 ppm, mais la conversion l’est éga<strong>le</strong>ment. Encalculant <strong>le</strong> rapport sé<strong>le</strong>ctivité/conversion <strong>pour</strong> chaque concentration, il apparaît qu’il varie demoins de 15 %. Ainsi, bien que l’influence de la concentration se répercute sur la T50 et sur <strong>le</strong>sproduits analysés à la sortie du microréacteur, ses performances sont comparab<strong>le</strong>s au-delà de500°C, quel<strong>le</strong> que soit la concentration en acétate d’éthy<strong>le</strong> dans l’effluent à dégrader.II.2. Influence du débitL’influence du débit de l’effluent à traiter dans <strong>le</strong> microréacteur est étudiée afin de déterminerl’impact engendré sur la dégradation du COV. Cinq débits ont été étudiés <strong>pour</strong> uneconcentration d’acétate d’éthy<strong>le</strong> de 2500 ppm à l’entrée, compris entre 0,3 NL/min et5,0 NL/min. Un facteur 19 est ainsi appliqué entre <strong>le</strong> débit <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong> et celui <strong>le</strong> plusimportant (selon <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs exactes - Tab<strong>le</strong>au 3.9). La Figure 4.41 présente <strong>le</strong>s courbes des tauxde conversion obtenues <strong>pour</strong> chaque débit étudié, en fonction de la température dumicroréacteur.Figure 4.41 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> <strong>pour</strong> cinq débits différents de l’effluent,à l’entrée du microréacteur (2500 ppm)La Figure 4.41 met en évidence l’influence du débit sur <strong>le</strong> taux de conversion obtenu du COV.Ainsi, si l’on compare <strong>le</strong>s T50, il apparaît que plus <strong>le</strong> débit est é<strong>le</strong>vé, plus la température requise<strong>pour</strong> obtenir 50 % de conversion est é<strong>le</strong>vée. Le taux de conversion maximal obtenu à 500°Cdiffère éga<strong>le</strong>ment : effectivement, alors qu’un taux maximal de seu<strong>le</strong>ment 51 % est atteintlorsque <strong>le</strong> débit de l’effluent est de 5,0 NL/min, il dépasse 99 % <strong>pour</strong> un débit de 0,3 NL/min.Cela s’explique par la variation du temps de séjour : <strong>pour</strong> un débit plus faib<strong>le</strong>, <strong>le</strong> temps de4-180


séjour de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur est suffisant <strong>pour</strong> conduire à une conversion tota<strong>le</strong> del’acétate d’éthy<strong>le</strong>. Le taux de conversion est donc plus é<strong>le</strong>vé à une température donnée.Les produits issus de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> sont identiques quel que soit<strong>le</strong> débit de l’effluent à l’entrée du microréacteur. L’ensemb<strong>le</strong> des graphiques représentantl’influence du débit sur la production des quatre principaux sous-produits sont présentésFigure 4.42 à Figure 4.45. D’après ces graphiques, il semb<strong>le</strong>rait que la production des sousproduitsvarie selon <strong>le</strong> débit de l’effluent.Figure 4.42 : évolution de l’aire du pic de l’acétaldéhyde (tr=1,09 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différents - 2500 ppm)Figure 4.43 : évolution de l’aire du pic du méthanol (tr=1,30 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différents - 2500 ppm)Dans <strong>le</strong> cas de l’acétaldéhyde (Figure 4.42), la production se stabilise au-delà de 400°C <strong>pour</strong> <strong>le</strong>sdébits de 0,3 NL/min et 0,5 NL/min, alors que <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s débits plus é<strong>le</strong>vés la production ne cessed’augmenter.En ce qui concerne <strong>le</strong> méthanol (Figure 4.43), la différence la plus remarquab<strong>le</strong> concerne <strong>le</strong>débit <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong>, puisqu’il semb<strong>le</strong> y avoir production de ce composé aux faib<strong>le</strong>stempératures, alors qu’il apparaît vers 300°C <strong>pour</strong> des débits plus é<strong>le</strong>vés. L’augmentation du4-181


débit de l’effluent engendre <strong>le</strong> décalage des courbes vers des températures plus é<strong>le</strong>vées, et laquantité maxima<strong>le</strong> atteinte semb<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment être amplifiée. Les observations sont identiques<strong>pour</strong> l’éthanol (Figure 4.44) ; comme <strong>le</strong>s deux pics présents aux faib<strong>le</strong>s températurescorrespondent à ceux du méthanol, il semb<strong>le</strong>rait qu’un faib<strong>le</strong> débit limite l’oxydation de cesdeux composés. Enfin, la répercussion de la variation de débit sur la production de l’acideacétique (Figure 4.45) est particulière, puisque l’aire maxima<strong>le</strong> de son pic est multipliée par unfacteur douze par rapport aux autres débits, lorsqu’il est de 0,5 NL/min. Ce résultat étantsimilaire <strong>pour</strong> deux essais identiques, il est a priori confirmé, bien que singulier autantqu’inexpliqué.Figure 4.44 : évolution de l’aire du pic de l’éthanol (tr=1,55 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm)Figure 4.45 : évolution de l’aire du pic de l’acide acétique (tr=2,72 min),sous-produit issu de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm)L’augmentation du débit de l’effluent à l’entrée du microréacteur conditionne ainsi laproduction des sous-produits : alors que <strong>le</strong>s quantités maxima<strong>le</strong>s observées sont globa<strong>le</strong>mentaccrues, <strong>le</strong>s températures requises sont éga<strong>le</strong>ment plus importantes. L’augmentation del’ensemb<strong>le</strong> des courbes vers des températures plus importantes s’explique par la diminutiondu temps de séjour : une température supérieure est nécessaire à l’obtention d’un même taux4-182


de conversion, et ainsi à une production comparab<strong>le</strong>. Par ail<strong>le</strong>urs, alors que <strong>le</strong>s taux deconversion diminuent, l’accroissement des quantités de sous-produits indiquerait que lasé<strong>le</strong>ctivité en CO2 serait plus faib<strong>le</strong> en augmentant <strong>le</strong> débit de l’effluent. La Figure 4.46 attestede cette hypothèse ; de fait, la quantité de CO2 produite diminue alors que <strong>le</strong> débit de l’effluentaugmente.Figure 4.46 : évolution de la quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (cinq débit différents - 2500 ppm)Le Tab<strong>le</strong>au 4.22 regroupe <strong>le</strong>s résultats obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différents débits étudiés, avec uneconcentration d’acétate d’éthy<strong>le</strong> de 2500 ppm à l’entrée du microréacteur. Sont éga<strong>le</strong>mentindiqués <strong>le</strong> rapport ainsi que l’écart relatif entre <strong>le</strong>s quantités de CO2 observées et cel<strong>le</strong>sthéoriquement obtenues, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s taux de conversion expérimentaux maximaux, si la réactiond’oxydation était tota<strong>le</strong>.Tab<strong>le</strong>au 4.22 : résultats expérimentaux et théoriques obtenus à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (différents débits - 2500 ppm - 500/515°C)débit de l’effluent conversion maxima<strong>le</strong> CO2 expérimental CO2 théorique sé<strong>le</strong>ctivité5,0 NL/min 50,6 % 2786 ppm 5059 ppm 55,1 %3,0 NL/min 64,5 % 4004 ppm 6448 ppm 62,1 %1,0 NL/min 87,5 % 5859 ppm 8754 ppm 66,9 %0,5 NL/min 96,8 % 6923 ppm 9676 ppm 71,5 %0,3 NL/min 99,4 % 7893 ppm 9936 ppm 79,4 %Il apparaît que plus <strong>le</strong> débit est faib<strong>le</strong> (donc plus <strong>le</strong> temps de séjour est é<strong>le</strong>vé), plus la réactiond’oxydation est sé<strong>le</strong>ctive en CO2. Cela est en adéquation avec <strong>le</strong>s résultats précédentsconcernant <strong>le</strong>s quantités de sous-produits observées à la sortie du microréacteur, qui diminuentavec <strong>le</strong> débit de l’effluent.Les résultats obtenus à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> mettent enévidence la forte influence du débit, et donc du temps de séjour, sur <strong>le</strong>s taux de conversion. Lagamme de débit étudiée révè<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s temps de séjour correspondants peuvent ne pas être4-183


suffisants <strong>pour</strong> une oxydation tota<strong>le</strong> du COV. Ainsi, on observe une augmentation importantedes températures requises <strong>pour</strong> convertir l’acétate d’éthy<strong>le</strong>.II.3. Influence de la températureLes conditions opératoires de température du microréacteur jouent un rô<strong>le</strong> déterminant sur <strong>le</strong>staux de conversion du COV présent dans l’effluent. Pour un débit d’effluent donné, plus latempérature augmente, plus l’oxydation est importante. Les vitesses de réaction sont en effetfavorisées par l’augmentation de la température, et la nature et <strong>le</strong>s quantités de sous-produitsobservées peuvent être modifiées selon <strong>le</strong> niveau de température en favorisant certainesréactions parallè<strong>le</strong>s. Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> débit réel qui traverse <strong>le</strong> microréacteur est modifié par latempérature. Déterminer l’influence de la température sur <strong>le</strong> débit réel de l’effluent estfina<strong>le</strong>ment nécessaire afin de caractériser l’influence du temps de séjour dans <strong>le</strong> microréacteur(partie II.4 de ce chapitre), ainsi que <strong>pour</strong> étudier la perte de charge de l’effluent (partie III dece chapitre).En considérant alors que la loi des gaz parfaits est applicab<strong>le</strong>, il est possib<strong>le</strong> de déterminer <strong>le</strong>débit réel de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur, selon l’équation des gaz parfaits ci-dessous. Lapression dans <strong>le</strong> microréacteur n’étant pas mesurée, el<strong>le</strong> est supposée comme étant éga<strong>le</strong> à lapression atmosphérique. Le microréacteur est supposé isotherme. Par ail<strong>le</strong>urs, en premièreapproximation, <strong>le</strong> coefficient de dilatation chimique peut être considéré comme nul. En effet,malgré une variation évidente du débit molaire en rapport avec <strong>le</strong>s réactions mises en jeu, lafaib<strong>le</strong> fraction molaire du COV dans l’effluent (2500 ppm est équiva<strong>le</strong>nt à une fraction molairede 0,0025) conduit à une faib<strong>le</strong> modification de ce débit.P.Qv = Qn.R.TavecP : pression du gaz (Pa)Qv : débit volumique du gaz (m 3 /s)Qn : débit molaire du gaz (mol/s), constant quel<strong>le</strong>s que soient <strong>le</strong>s conditions (P,T)R : constante des gaz parfaits = 8,314 J/mol/KT : température du gaz (K)d’où(Préel<strong>le</strong> .Qréel) / (R.Tréel<strong>le</strong>) = (P.Qmesuré) / (R.T)soitQréel = (Qmesuré .Tréel<strong>le</strong>) / TavecPréel<strong>le</strong> : pression réel<strong>le</strong> de l’effluent, supposée éga<strong>le</strong> à la pression atmosphérique (1 atm)P : pression norma<strong>le</strong> (1 atm)Qréel : débit volumique réel de l’effluent (L/min)Qmesuré : débit volumique de l’effluent dans <strong>le</strong>s conditions norma<strong>le</strong>s (NL/min)Tréel<strong>le</strong> : température de l’effluent (K)T : température norma<strong>le</strong> (273,15 K)4-184


Figure 4.47 : influence de la température sur <strong>le</strong> débit réel de l’effluent à l’entrée du microréacteur,<strong>pour</strong> cinq débits mesurés (évolution théorique)La Figure 4.47 présente l’évolution des débits réels de l’effluent <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s cinq débits normalisésétudiés. Il apparaît que <strong>le</strong> débit réel augmente avec la température. Bien qu’il y ait un facteur 15entre <strong>le</strong>s coefficients directeurs des droites correspondant au débit <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong> et au plusé<strong>le</strong>vé, il faut noter que <strong>le</strong> rapport entre <strong>le</strong> débit réel à 500°C et celui à 50°C est identique <strong>pour</strong>tous <strong>le</strong>s débits étudiés. Comme <strong>le</strong> débit influe sur <strong>le</strong> temps de séjour de l’effluent, il faut alorsconsidérer que <strong>le</strong> temps de séjour varie avec la température lorsqu’on observe <strong>le</strong>s courbes dutaux de conversion des COV en fonction de la température.II.4. Influence du temps de séjourL’intérêt de cette étude est de mettre en évidence <strong>le</strong> fait que la température n’est pas <strong>le</strong> seulparamètre influent sur <strong>le</strong>s performances du microréacteur ; il faut effectivement considérer <strong>le</strong>temps de séjour des molécu<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong> microréacteur, qui équivaut au temps moyen nécessaireà une molécu<strong>le</strong> de l’effluent <strong>pour</strong> traverser <strong>le</strong> microréacteur. Le temps de séjour (τ) correspondau temps de passage ; il est ainsi défini par <strong>le</strong> rapport du volume de gaz dans <strong>le</strong>s microcanaux(soit 195 mm 3 <strong>pour</strong> 1296 microcanaux de géométrie 50 x 100 µm) par <strong>le</strong> débit réel de l’effluent<strong>gazeux</strong> qui traverse <strong>le</strong> microréacteur ; il dépend ainsi indirectement de la température.τ = Vmicrocanaux / QréelLe temps de séjour évolue donc dans <strong>le</strong> sens inverse du débit réel de l’effluent. La Figure 4.48indique <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des temps de séjour <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s cinq débits normalisés étudiés, en fonction dela température de l’effluent.De la même manière que sur la Figure 4.47, <strong>le</strong>s rapports entre <strong>le</strong> temps de séjour à 500°C etcelui à 50°C est identique sur la Figure 4.48, quel que soit <strong>le</strong> débit. Par ail<strong>le</strong>urs, lorsque latempérature augmente à un débit donné, la conversion augmente alors que <strong>le</strong> temps de séjourdiminue. Il faut ainsi que <strong>le</strong> débit d’utilisation du microréacteur soit bien adapté, de manière àce que <strong>le</strong> temps de séjour soit suffisant <strong>pour</strong> permettre d’obtenir une conversion du COVsatisfaisante.4-185


Figure 4.48 : influence de la température sur <strong>le</strong> temps de séjour dans <strong>le</strong>s microcanaux,<strong>pour</strong> cinq débits normalisés différents (évolution théorique)Enfin, toujours d’après la Figure 4.48, un même temps de séjour peut être obtenu <strong>pour</strong>différentes conditions opératoires (débit ; température). Afin de s’affranchir de l’influence dutemps de séjour, une série d’expériences a donc été effectuée en conservant un temps de séjourconstant dans <strong>le</strong>s microcanaux, en modifiant <strong>pour</strong> chaque température <strong>le</strong> débit d’air et <strong>le</strong> débitinitial d’alimentation du COV de manière à maintenir la concentration constante dansl’effluent. La Figure 4.49 et la Figure 4.50 indiquent <strong>le</strong>s courbes du taux de conversion et deproduction du CO2 obtenues, ainsi que cel<strong>le</strong>s se rapportant à un débit normalisé constant, <strong>pour</strong>comparaison.Figure 4.49 : évolution du taux de conversion <strong>pour</strong> un essai à temps de séjour constantet <strong>pour</strong> un essai à débit constant (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm)Le temps de séjour <strong>pour</strong> l’essai à débit constant varie entre 16,2 ms à 100°C et 7,8 ms à 500°C.Selon la Figure 4.48, <strong>le</strong> temps de séjour où se coupent <strong>le</strong>s courbes est inférieur à 11 ms <strong>pour</strong> undébit de 0,5 NL/min, alors que <strong>le</strong>s courbes de la Figure 4.49 et de la Figure 4.50 devraient secouper théoriquement à cette va<strong>le</strong>ur (265°C).4-186


Figure 4.50 : évolution de la production de CO2 <strong>pour</strong> un essai à temps de séjour constantet <strong>pour</strong> un essai à débit constant (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm)Par ail<strong>le</strong>urs, dans la zone comprise entre 200°C et environ 330°C, <strong>le</strong> temps de séjourcorrespondant à l’essai à débit constant est supérieur à 11 ms, et il est inférieur à cette va<strong>le</strong>urdans la zone au-delà de 330°C ; la va<strong>le</strong>ur du taux de conversion devrait ainsi être tout d’abordsupérieure puis inférieure à cel<strong>le</strong> obtenue à l’issue de l’essai à temps de séjour constant, alorsque la tendance inverse est observée. La même tendance est observée <strong>pour</strong> la production deCO2, en accord avec <strong>le</strong>s taux de conversion obtenus.L’étude concernant l’influence du temps de séjour serait ainsi à approfondir, car <strong>le</strong>s résultatsobtenus sont incohérents et n’ont pu être expliqués. Cependant, il apparaît que l’influence dutemps de séjour sur <strong>le</strong> débit est peu importante, la variation de température influe donc surtoutsur la cinétique de la réaction.II.5. Etude de la durée de vie du catalyseurLa durée de vie du catalyseur est étudiée afin de déterminer si <strong>le</strong> catalyseur se désactive aucours d’une utilisation prolongée.L’ensemb<strong>le</strong> des expériences présentées précédemment a été réalisé sur <strong>le</strong> même microréacteur,soit une durée d’utilisation qui peut être évaluée à environ 580 heures. Aucune désactivationdu catalyseur n’a été remarquée. Mais, pendant une manipulation, la température dumicroréacteur est progressivement augmentée d’environ 80°C à 520°C, puis <strong>le</strong> système dechauffage est éteint jusqu’à l’essai suivant, <strong>le</strong> microréacteur est alors refroidi à températureambiante. Ces conditions d’utilisation peuvent éventuel<strong>le</strong>ment permettre la désorption desmolécu<strong>le</strong>s restantes sur <strong>le</strong>s atomes de platine, ainsi que la réorganisation des couchesé<strong>le</strong>ctroniques du catalyseur. Une auto-régénération du catalyseur est ainsi supposée. [Stolte etal., 2011] observent éga<strong>le</strong>ment une réactivation du platine dans un microréacteur où latempérature surfacique subit des pulsations (énergie thermique pulsée par effet Jou<strong>le</strong> puisrefroidissement rapide par conduction), bien qu’ils n’expliquent pas encore précisément <strong>le</strong>phénomène. En considérant une échel<strong>le</strong> de temps différente (une pulsation correspondant à unessai sur <strong>le</strong> microréacteur), <strong>le</strong>ur système peut ainsi être apparenté à celui présenté ici.4-187


Une étude de la durée de vie du catalyseur a donc été menée sur cent heures, afin de connaître<strong>le</strong>s capacités du microréacteur dans des conditions opératoires constantes (débit, température,concentration du COV). Un nouveau microréacteur a été mis en place en vue de cette étude(partie II.2 du chapitre 3). Le COV utilisé est l’acétate d’éthy<strong>le</strong> avec une concentration de2500 ppm à l’entrée du microréacteur ; la température est de 450°C et <strong>le</strong> débit d’air est de0,3 NL/min (ce microréacteur comprenant six plaques microgravées au lieu de douze <strong>pour</strong> <strong>le</strong>microréacteur d’étude, <strong>le</strong> débit dans chaque microcanal est ainsi similaire à celui utilisé <strong>pour</strong><strong>le</strong>s essais de dégradation des COV). De tel<strong>le</strong>s conditions opératoires permettent d’obtenir,d’après <strong>le</strong>s résultats précédents dans <strong>le</strong> microréacteur d’étude, un taux de conversion de 90 %avec une production de 5300 ppm de CO2.L’analyse de l’effluent à la sortie du microréacteur au cours du temps a permis de mettre enévidence l’évolution de la conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (Figure 4.51) et de la production deCO2 (Figure 4.52). Des fluctuations apparaissent, que ce soit en ce qui concerne <strong>le</strong> taux deconversion du COV ou la production de CO2. En comparant <strong>le</strong>s courbes, il apparaît que <strong>le</strong>svariations se font aux mêmes moments ; el<strong>le</strong>s sont dues à une dérive de l’appareil lors desredémarrages du chromatographe. L’Annexe 14 présente par ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s données acquises parl’enregistreur pendant l’essai.Figure 4.51 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> pendant l’essai prolongé(2500 ppm - 0,3 NL/min - 100h)Le taux de conversion moyen obtenu est de 82,2 %, avec un écart-type de 4,9 %. La quantitémoyenne de CO2 produit est d’environ 3700 ppm. Ainsi, <strong>le</strong>s performances du microréacteurutilisé <strong>pour</strong> l’essai en continu sont inférieures à cel<strong>le</strong>s du microréacteur d’étude. Mais commel’étape d’activation du catalyseur avec un balayage à l’hélium n’a pas pu être effectuée, il estenvisageab<strong>le</strong> que <strong>le</strong> platine ne soit pas tota<strong>le</strong>ment activé. La courbe du taux de conversionsemb<strong>le</strong> effectivement légèrement augmenter au cours de l’essai, ce qui indiquerait que <strong>le</strong>sperformances du catalyseur s’améliorent. La méthode d’activation du catalyseur est ainsi àoptimiser.4-188


Figure 4.52 : évolution de la production de CO2 pendant l’essai prolongé(2500 ppm - 0,3 NL/min - 100h)L’étude de la durée de vie du catalyseur montre cependant que la conversion de l’acétated’éthy<strong>le</strong> reste du même ordre de grandeur lorsque l’utilisation du microréacteur est prolongée.Le platine n’est alors pas désactivé, ce qui permet d’envisager l’application du microréacteur àdes fins industriel<strong>le</strong>s, en limitant <strong>le</strong> problème de régénération ou de changement du catalyseur.II.6. ConclusionIl a ainsi été montré que <strong>le</strong>s différents paramètres étudiés peuvent influer sur <strong>le</strong>s performancesdu microréacteur <strong>catalytique</strong> dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>. Dans un premiertemps, <strong>le</strong>s essais où la concentration du COV a été variée entre 250 ppm et 8000 ppm montrentque <strong>le</strong>s T50 augmentent avec la concentration, bien que <strong>le</strong>s taux de conversion à 500°C soienttous compris entre 95 % et 97 %. De plus, <strong>le</strong> rapport du taux de conversion par la sé<strong>le</strong>ctivitéreste sensib<strong>le</strong>ment similaire à 500°C, cette température étant la température optima<strong>le</strong> <strong>pour</strong>limiter la production de sous-produits (partie I.2.a de ce chapitre). Ainsi, la concentration enacétate d’éthy<strong>le</strong> (dans la gamme étudiée) ne modifie pas <strong>le</strong>s performances du microréacteur àsa température optima<strong>le</strong> d’utilisation.Par ail<strong>le</strong>urs, l’accroissement de la température a <strong>pour</strong> conséquence l’augmentation du débitréel de l’effluent, et la diminution de son temps de séjour dans <strong>le</strong> microréacteur, tout enaméliorant <strong>le</strong> taux de conversion <strong>pour</strong> un débit mesuré constant. Son rô<strong>le</strong> est ainsi comp<strong>le</strong>xe, etil convient de la choisir en considérant un débit donné de l’effluent.Une baisse du débit de l’effluent permet enfin d’améliorer <strong>le</strong> taux de conversion ainsi que lasé<strong>le</strong>ctivité en CO2 : lorsque <strong>le</strong> débit diminue de 5,0 NL/min à 0,3 NL/min, la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2est améliorée de 24 % à 500°C, alors que la conversion passe de 51 % à 99 % dans ces mêmesconditions. Le taux de conversion du COV est ainsi largement affecté par <strong>le</strong> débitd’alimentation et donc par <strong>le</strong> temps de séjour de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur. Le débit peutalors être augmenté dans la mesure où <strong>le</strong> temps de séjour induit, dans <strong>le</strong>s conditions detempérature du microréacteur, est suffisant <strong>pour</strong> atteindre l’objectif visé de la conversion.Cependant, <strong>le</strong>s écou<strong>le</strong>ments, et en particulier <strong>le</strong>s pertes de charge, peuvent être largementmodifiés si <strong>le</strong> débit est augmenté. De plus, la perte de charge peut être limitante <strong>pour</strong> certains4-189


procédés <strong>catalytique</strong>s. Dans la suite de ce chapitre, une étude des pertes de charge est ainsimenée.III. Etude de la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteurUn capteur de pression différentiel<strong>le</strong> permet de mesurer la perte de pression induite par <strong>le</strong>microréacteur (parties II.1 et II.1.c du chapitre 3). Une étude a ainsi été menée afin dedéterminer l’influence de divers paramètres sur la perte de charge : la présence du catalyseur etcel<strong>le</strong> d’un COV dans l’effluent ont tout d’abord été étudiées. Les calculs théoriques permettantde déterminer la perte de charge ont ensuite été effectués, afin de <strong>le</strong>s comparer avec <strong>le</strong>srésultats expérimentaux. Enfin, l’influence du débit et de la température de l’effluent estdiscutée.III.1.Influence de la présence du catalyseurCette étude est menée afin de mettre en évidence l’influence du catalyseur sur la perte decharge dans <strong>le</strong> microréacteur. Une comparaison est ainsi effectuée entre <strong>le</strong>s pertes de chargeobservées dans <strong>le</strong> microréacteur thermique et cel<strong>le</strong>s dues au microréacteur <strong>catalytique</strong>. LaFigure 4.53 montre tout d’abord <strong>le</strong>s résultats obtenus lors des essais effectués avec <strong>le</strong>microréacteur sans platine.Figure 4.53 : influence de la présence d’un COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur thermique(différents COV étudiés - 2500 ppm - 0,5 NL/min)La Figure 4.53 indique que la perte de charge de l’effluent varie de moins de 5 % selon <strong>le</strong> COVprésent, à température éga<strong>le</strong>. La présence d’un COV semb<strong>le</strong> ainsi très peu modifier la perte decharge dans <strong>le</strong> microréacteur, lorsque l’oxydation est du type thermique.Les pertes de charge ont alors été comparées avec cel<strong>le</strong>s obtenues dans <strong>le</strong> microréacteur<strong>catalytique</strong>, <strong>pour</strong> chaque COV. L’ensemb<strong>le</strong> des courbes est présenté dans l’Annexe 15, laFigure 4.54 montrant l’exemp<strong>le</strong> de l’éthanol.4-190


Figure 4.54 : influence de la présence du catalyseur lors de l’oxydation de l’éthanol(2500 ppm - 0,5 NL/min)Il apparaît alors que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs obtenues lorsqu’il y a une réaction <strong>catalytique</strong> sont plusimportantes qu’à l’issue de l’oxydation thermique, bien que <strong>le</strong>s courbes aient des alluressimilaires. Effectivement, quel que soit <strong>le</strong> cas étudié, la perte de charge augmente avec latempérature <strong>pour</strong> se stabiliser ensuite vers 400°C, avant de redescendre légèrement.Alors que l’évolution de la perte de charge en fonction de la température est étudiée plus loin,la partie suivante traite tout d’abord de l’influence de la présence d’un COV sur la perte decharge mesurée dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong>.III.2. Influence de la présence d’un COVIII.2.a. Nature et concentration du COVLa présence de COV ne semb<strong>le</strong> pas intervenir dans la perte de charge mesurée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>microréacteur thermique. Cependant, un écart plus important est observé <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>ursobtenues dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong>. La Figure 4.55 regroupe <strong>le</strong>s résultats alors obtenus<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différents COV étudiés, ainsi que <strong>pour</strong> de l’air synthétique seul.Figure 4.55 : influence de la présence d’un COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong>(différents COV étudiés et air seul - 2500 ppm - 0,5 NL/min)4-191


D’après <strong>le</strong>s courbes obtenues, la présence d’un COV augmente jusqu’à 15 % (acétone - 420°C) laperte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur par rapport à de l’air seul. L’ordre des composés sur laFigure 4.55 ne correspond pas à l’ordre d’oxydation des composés dans <strong>le</strong> microréacteur(Tab<strong>le</strong>au 4.1), mais il peut éventuel<strong>le</strong>ment être mis en relation avec la viscosité ou la massevolumique de l’effluent contenant <strong>le</strong> COV. En effet, selon la loi de Darcy, énoncée dans lapartie III.3.c de ce chapitre, ces deux paramètres physico-chimiques interviennent dans la pertede charge.Figure 4.56 : influence de la concentration du COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong>(acétate d’éthy<strong>le</strong> - différentes concentrations - 0,5 NL/min)D’après la Figure 4.56, qui représente l’influence de la concentration du COV présent dansl’effluent dont on mesure la perte de charge, la concentration en COV n’intervient que très peudans la perte de charge de l’effluent. Cela confirme que la réactivité des composés n’est pas <strong>le</strong>paramètre qui conditionne la différence de pression observée entre l’entrée et la sortie dumicroréacteur <strong>catalytique</strong>, car la T50 varie en fonction de la concentration d’acétate d’éthy<strong>le</strong>(Figure 4.35).Les principaux paramètres physico-chimiques de l’effluent sont alors étudiés <strong>pour</strong> expliquer<strong>le</strong>s différences de pertes de charge observées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s effluents contenant un COV ; la partiesuivante traite, en premier lieu, de la viscosité du gaz.III.2.b. Viscosité de l’effluentLa viscosité de l’effluent influe sur la perte de charge, et el<strong>le</strong> augmente avec la température. Parail<strong>le</strong>urs, même si l’effluent est principa<strong>le</strong>ment constitué d’air (moins de 1 % de COV), il estpossib<strong>le</strong> que, dans certaines conditions, la présence du COV soit responsab<strong>le</strong> d’une variationde la viscosité.L’effluent est composé d’un mélange <strong>gazeux</strong> d’air et de COV ; l’air synthétique utilisé contient80 % d’azote et 20 % d’oxygène. Ainsi, <strong>pour</strong> déterminer la viscosité de l’effluent à l’entrée dumicroréacteur, il faut considérer un mélange d’azote, d’oxygène et de COV.4-192


Une corrélation <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la viscosité d’un mélange <strong>gazeux</strong> (μ mélange) est proposée par[Poling et al., 2007] :nn *1 + (μ i / μ j ) 1/2 (M j / M i ) 1/4 ] 2μ mélange = ∑ x i μ i (x i + ∑ Ф ij x j ) -1 où Ф ij =i = 1[8 (1 + (M i / M j ))] 1/2i = 1j ≠ 1avecμ i et μ j : viscosité dynamique des composants i et j du mélange (Pa.s)x i et x j : fraction molaire des composants i et j du mélange (-)Ф ij : loi de composition du mélange (-)n : nombre de composants du mélange (-)M i et M j : masse moléculaire des composants i et j du mélange (g/mol)Pour calcu<strong>le</strong>r la viscosité d’un mélange <strong>gazeux</strong>, il faut ainsi tout d’abord déterminer la viscositéde chaque composant du mélange. La corrélation ci-dessous est proposée par [Le Neindre,1988] afin de déterminer la viscosité d’un composé seul sous forme gazeuse :μ = A + (B.Tr) + (C.Tr 2 ) + (D.Tr 3 ) où Tr = T / Tcavecμ : viscosité dynamique du composé seul (Pa.s)A, B, C et D : coefficients propres à chaque composé (Pa.s)Tr : température réduite (K/K)T : température absolue (K)Tc : température critique (K)Les coefficients ainsi que <strong>le</strong>s températures critiques et <strong>le</strong>s domaines d’application de la formu<strong>le</strong>sont regroupés dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.23. Les données ont pu être col<strong>le</strong>ctées <strong>pour</strong> l’oxygène, l’azote,l’acétone, <strong>le</strong> toluène, l’éthanol et <strong>le</strong> n-hexane ; <strong>le</strong>s calculs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s autres COV étudiés jusqu’icin’ont pas pu être effectués, mais la comparaison de certains d’entre eux peut suffire à connaîtrel’influence de la viscosité de l’effluent sur sa perte de charge.Tab<strong>le</strong>au 4.23 : va<strong>le</strong>urs utilisées <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la viscosité dynamique, selon [Le Neindre, 1988]dioxygène diazote acétone toluène éthanol n-hexanecoefficient A -1,06608.10 -7 2,19783.10 -6 2,01779.10 -6 -8,97035.10 -7 6,15812.10 -8 -4,95680.10 -7coefficient B 1,28705.10 -5 7,13112.10 -6 8,10414.10 -6 1,69788.10 -5 1,65509.10 -5 1,26153.10 -5coefficient C -1,24438.10 -6 -3,57630.10 -7 2,82655.10 -6 -2,40770.10 -6 -1,66305.10 -6 -1,14436.10 -6coefficient D 6,05452.10 -8 8,74396.10 -9 0 0 0 0température critique (K) 154,58 126,24 508,10 591,70 516,20 508,85domaine de validité (K) 110 à 1300 80 à 1300 250 à 650 330 à 550 270 à 600 250 à 900La viscosité de l’air a tout d’abord été calculée (mélange dioxygène/diazote : 20/80), puis, ensupposant une concentration en COV de 2500 ppm dans l’air (soit 0,25 %), la viscosité deseffluents contenant <strong>le</strong>s différents COV a été déterminée selon la formu<strong>le</strong> proposée par [Polinget al., 2007] (Figure 4.57).4-193


Figure 4.57 : évolution de la viscosité dynamique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de la température,selon [Poling et al., 2007] (pression atmosphérique - 2500 ppm)D’après la Figure 4.57, la présence d’un COV en faib<strong>le</strong> quantité ne modifie passignificativement la viscosité de l’effluent, bien qu’el<strong>le</strong> augmente avec la température.Cependant, la polarité des COV n’a pas été considérée dans <strong>le</strong> calcul ; une seconde méthode aalors été utilisée <strong>pour</strong> prendre en compte ce paramètre. Selon [Brokaw, 1969] et [Brokaw, 1970],la loi de composition du mélange (Ф ij ) peut être exprimée en intégrant la polarité descomposants, selon <strong>le</strong>s formu<strong>le</strong>s ci-dessous. Les résultats obtenus par cette méthode sontprésentés sur la Figure 4.58.Ф ij = S ij A ij (μ i / μ j ) 1/2(M i / M j ) - (M i / M j ) 0,45où A ij = m ij (M j / M i ) 1/2 1 + avec m ij =2 [1 + (M i / M j )] + [1 + (M i / M j ) 0,45 ] m ij (1 + m ij ) -14 M i M j(M i + M j ) 21/21 + (T i / T * j ) 0,5 - (δ i δ j /4)ηet S ij = S ji = avec δ = 2η≈ 1,94.10 -32(1 + T * i + δ2 i /4) 0,5 (1 + T * j + δ2 j /4) 0,52.ε.σ 3 Vb .Tbavecμ i et μ j : viscosité dynamique des composants i et j du mélange (Pa.s)M i et M j : masse molaire des composants i et j du mélange (g/mol)T i et T j : température des composants i et j du mélange (K)T * i et T * j : température réduite des composants i et j (-) avec T * = T / [1,18.Tb.(1 + 1,3 σ 2 )]δ, δ i et δ j : paramètre de la polarité des composants i et j du mélange (-)η : moment dipolaire du composant (1 D = 3,33564.10 -30 C.m) [Nelson et al., 1967]ε : énergie caractéristique du potentiel intermoléculaire (erg = 10 -7 J)σ : diamètre de collision intermoléculaire (Å)Tb : température d’ébullition du composant considéré (K)Vb : volume molaire au point d’ébullition (cm 3 /mol), avec Vb = M / ρbρb : masse volumique au point d’ébullition (g/cm 3 )4-194


Figure 4.58 : évolution de la viscosité dynamique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de la température,selon [Brokaw, 1969] et [Brokaw, 1970] (pression atmosphérique - 2500 ppm)Même en considérant la polarité des COV, l’écart entre <strong>le</strong>s courbes de viscosité des effluentscontenant un COV et cel<strong>le</strong> de l’air seul est de 0,7 % au maximum, à 500°C (Figure 4.58). Deplus, l’ordre des viscosités ne correspond pas à celui observé sur la Figure 4.55. Ainsi, laprésence de COV ne semb<strong>le</strong> diminuer que de très peu la va<strong>le</strong>ur de la viscosité de l’effluent, el<strong>le</strong>peut donc être assimilée à la viscosité de l’air synthétique seul. De ce fait, la viscosité del’effluent ne semb<strong>le</strong> pas être <strong>le</strong> paramètre qui conditionne <strong>le</strong>s différences de pertes de chargeentre <strong>le</strong>s effluents, bien que son rô<strong>le</strong> intervienne lors des changements de température.III.2.c. Masse volumique de l’effluentLa masse volumique de l’effluent étant <strong>le</strong> second paramètre physico-chimique intervenant dansla perte de charge, el<strong>le</strong> est alors étudiée ici afin de déterminer si son rô<strong>le</strong> est plus important quecelui de la viscosité. En considérant que l’effluent est un gaz parfait constitué d’un mélanged’air synthétique et de COV, la masse molaire des mélanges <strong>gazeux</strong> est calculée selon larelation suivante :ρmélange = ∑ ρ i x iavec ρ i : masse volumique du composant i (kg/m 3 )x i : fraction volumique du composant i dans <strong>le</strong> mélange (-)n : nombre de composants du mélange (-)ni = 1Il est ainsi nécessaire de déterminer tout d’abord la masse volumique de chaque composant dumélange. La loi des gaz parfaits, énoncée ci-dessous, est ainsi utilisée afin de déterminer lamasse volumique de chaque composé sous forme gazeuse en fonction de la température, <strong>pour</strong>une pression constante.P.V = n.R.T soit n / V = P / (R.T) or (n.M) / V = m / V = ρgaz d’où ρgaz = (M.P) / (R.T)4-195


avecP : pression du gaz considéré (Pa)V : volume du gaz considéré (m 3 )n : nombre de mo<strong>le</strong>s du gaz considéré (mol)R : constante des gaz parfaits (8,314 J/mol/K)T : température du gaz considéré (K)M : masse molaire du composant (g/mol)ρgaz : masse volumique du gaz considéré (kg/m 3 )Ces relations ont ainsi été utilisées afin de déterminer la masse volumique de l’air synthétiquepuis cel<strong>le</strong> des différents effluents en fonction de la température, en considérant une pressionatmosphérique constante dans <strong>le</strong> microréacteur. L’hypothèse d’un gaz parfait est éga<strong>le</strong>mentposée, et <strong>le</strong>s COV considérés sont <strong>le</strong>s mêmes que ceux dont la viscosité a été étudiée. La Figure4.59 présente <strong>le</strong>s résultats obtenus.Figure 4.59 : évolution de la masse volumique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de la température(pression atmosphérique - 2500 ppm)De la même manière que <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s courbes concernant la viscosité des mélanges, <strong>le</strong>s courbessont quasiment confondues quel<strong>le</strong> que soit la composition de l’effluent. La faib<strong>le</strong> concentrationen COV semb<strong>le</strong> avoir très peu d’impact sur la masse volumique de l’effluent puisqu’un écartmaximal de 0,5 % est observé entre <strong>le</strong>s courbes, cel<strong>le</strong> de l’air seul étant la plus basse. L’ordredes composés de la Figure 4.59 ne correspond pas à celui de la Figure 4.55.Ainsi, que ce soit en considérant la viscosité ou la masse volumique de l’effluent, celui-ci peutêtre assimilé à de l’air synthétique seul, quel que soit <strong>le</strong> COV présent dans <strong>le</strong> mélange. L’étudede ces deux paramètres physico-chimiques n’a donc pas permis d’expliquer l’influence de laprésence d’un COV sur la perte de charge mesurée dans <strong>le</strong> microréacteur, l’étude serait ainsi àcompléter.4-196


III.3. Calcul théorique des pertes de chargeLe calcul des pertes de charge est effectué afin d’expliquer l’évolution de la perte de charge enfonction de la température, en particulier <strong>pour</strong> <strong>le</strong> microréacteur de géométrie 50 x 100 µm dont<strong>le</strong>s résultats présentent une courbe particulière. Effectivement, alors que des allures linéairesont été obtenues lors de travaux précédents <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dimensions 100 x 200 µm et 200 x 500 µm,une courbe à l’allure polynomia<strong>le</strong> est observée <strong>pour</strong> la plus petite géométrie (Figure 4.60). Cetteévolution en fonction de la température a été observée <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s essais effectués sur <strong>le</strong>microréacteur 50 x 100 µm (Figure 4.53 à Figure 4.56).Figure 4.60 : comparaison des pertes de charge expérimenta<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>s dimensions des microcanaux(0,5 NL/min)La perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur est mesurée à l’aide d’un capteur de pressiondifférentiel<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s deux prises de mesure étant situées sur des canalisations en amont et en avaldu microréacteur. Ainsi, la perte de charge mesurée par <strong>le</strong> capteur correspond au cumul dediverses pertes de charge :- <strong>le</strong>s pertes causées par <strong>le</strong>s canalisations entre <strong>le</strong> capteur et <strong>le</strong> microréacteur,- <strong>le</strong>s pertes dues au passage de l’effluent dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur,- <strong>le</strong>s pertes engendrées par <strong>le</strong>s microcanaux (différentes géométries).Les pertes de charge sont ainsi calculées dans chaque partie de l’installation <strong>pour</strong> êtrefina<strong>le</strong>ment comparées à cel<strong>le</strong>s déterminées expérimenta<strong>le</strong>ment.III.3.a. Pertes de charge dans <strong>le</strong>s canalisationsLes prises de mesure du capteur de pression différentiel<strong>le</strong> sont situées sur des canalisations àl’extérieur du microréacteur, il est ainsi nécessaire de <strong>le</strong>s considérer dans <strong>le</strong> calcul de la perte decharge. El<strong>le</strong>s sont indépendantes de la géométrie du microréacteur. La Figure 4.61 représente<strong>le</strong>s différentes canalisations et accidents à prendre alors en compte.Sur la Figure 4.61, <strong>le</strong>s <strong>le</strong>ttres se rapportent aux différentes pertes de charge singulières (duesaux accidents), el<strong>le</strong>s sont listées ci-après. La température de l’effluent dans <strong>le</strong>s canalisations quiprécèdent <strong>le</strong> microréacteur (de « a » à « f ») est considérée comme étant éga<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> de4-197


l’effluent à l’entrée du microréacteur, soit cel<strong>le</strong> de l’évaporateur (200°C). Dans <strong>le</strong>s canalisationsà la sortie du microréacteur (de « g » à « l »), la température de l’effluent est éga<strong>le</strong>mentsupposée constante, cette fois éga<strong>le</strong> à la va<strong>le</strong>ur de la température du microréacteur. Ainsi, <strong>le</strong>sdébits de l’effluent sont différents dans <strong>le</strong>s deux sections, sachant que la prise de mesure dudébit est effectuée à l’entrée du microréacteur.Figure 4.61 : schéma des canalisations et accidents entre <strong>le</strong> microréacteuret <strong>le</strong>s prises de pression du capteur différentielLes différents accidents sont répertoriés ci-dessous ; <strong>le</strong>s coefficients K sont éga<strong>le</strong>ment indiqués<strong>pour</strong> chaque cas :- a : sortie d’une jonction en « T » K = 1- b : rétrécissement de 4 mm à 1,75 mm K = f (Re)- c : coude à 90° avec grand rayon K = 0,75- d : élargissement de 1,75 mm à 4 mm K = 0,65- e : coude à 90° avec petit rayon K = 1,3- f : élargissement de 4 mm à 6 mm K = 2,0- g : rétrécissement de 6 mm à 4 mm K = f (Re)- h : coude serré à 90° avec petit rayon K = 1,3- i : rétrécissement de 4 mm à 1,75 mm K = f (Re)- j : coude à 90° avec grand rayon K = 0,75- k : coude à 90° avec grand rayon K = 0,75- l : vanne ¼ de tour K = 0,50Les va<strong>le</strong>urs des coefficients K indiqués ci-dessus sont déterminées selon [CRANE, 1988] <strong>pour</strong><strong>le</strong>s jonctions et <strong>le</strong>s coudes, ou en effectuant l’un des calculs suivants, <strong>le</strong>s sections (S) étantrelatives aux canalisations concernées :- <strong>pour</strong> un rétrécissement : K = 1,2 + 38 / Re [B<strong>le</strong>vins, 1992]- <strong>pour</strong> un élargissement : K = 2 (1 - S1 / S2) [Perry et Green, 1997]- <strong>pour</strong> la vanne ¼ de tour : K = 2,1478.10 9 x S 4 / 0,2 2 [CRANE, 1988]Les canalisations en amont et en aval du microréacteur ont des diamètres intérieurs variab<strong>le</strong>s,notés « grand diamètre » (4,00 mm) et « petit diamètre » (1,75 mm). Les canalisations sont4-198


toutes cylindriques et en acier inoxydab<strong>le</strong>. Le Tab<strong>le</strong>au 4.24 récapitu<strong>le</strong> <strong>le</strong>s données concernant<strong>le</strong>s différentes canalisations à considérer <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la perte de charge qu’el<strong>le</strong>s engendrent.Tab<strong>le</strong>au 4.24 : données concernant <strong>le</strong>s accidents à considérer <strong>pour</strong> chaque canalisationtempérature canalisation accidents longueur droite (m)en amont du microréacteur 200°Cen aval du microréacteurvariab<strong>le</strong>grand diamètre a, e et f 0,05petit diamètre b, c et d 0,11grand diamètre g et h 0,105petit diamètre i, j, k et l 0,11La perte de charge tota<strong>le</strong> engendrée par <strong>le</strong>s différentes canalisations et accidents en amont et enaval du microréacteur est éga<strong>le</strong> à la somme des pertes de charges par frottement de chaquesection de canalisation calculées selon la loi de Darcy. Ces pertes de charge sont représentées enfonction de la température, <strong>pour</strong> différents débits normalisés (Figure 4.62).Figure 4.62 : évolution des pertes de charge engendrées par <strong>le</strong>s canalisations(en amont et en aval du microréacteur)En augmentant la température de 50°C à 500°C, <strong>le</strong>s pertes de charge augmentent entre 89 %(2,0 NL /min) et 165 % (0,3 NL/min), selon <strong>le</strong> débit. De plus, alors que <strong>le</strong> débit est multiplié parun facteur 7, la perte de charge l’est par un facteur 1000 à 500°C (facteur 1442 à 50°C).III.3.b. Pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis du microréacteurLe châssis du microréacteur, dans <strong>le</strong>quel sont insérées <strong>le</strong>s plaques microstructurées, est unepièce d’acier inoxydab<strong>le</strong> dont la géométrie engendre des pertes de charge au passage del’effluent. La Figure 4.63 présente une vue en coupe du châssis du microréacteur, avec <strong>le</strong>sdifférentes sections de passage et <strong>le</strong>s accidents (dimensions indiquées en millimètres).Les <strong>le</strong>ttres se rapportent aux différentes sections et aux accidents à considérer afin d’évaluer laperte de charge dans <strong>le</strong> châssis de microréacteur (voir la liste sous la Figure 4.63). Sur ceschéma, l’effluent circu<strong>le</strong> de la gauche vers la droite. L’ensemb<strong>le</strong> des caractéristiques,présentées ci-après, est à considérer <strong>pour</strong> l’estimation de la perte de charge, sachant que la4-199


température de l’effluent <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s parties « a » à « e » est considérée comme étant éga<strong>le</strong> à 200°C,et variab<strong>le</strong> selon la température du microréacteur <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s parties « f » à « m ». Effectivement,l’effluent arrivant à l’entrée du microréacteur est à la température de l’évaporateur, soit 200°C ;la surface spécifique des microcanaux étant très é<strong>le</strong>vée, il est considéré que la température del’effluent atteint très rapidement une va<strong>le</strong>ur proche de la température du microréacteurlorsqu’il traverse <strong>le</strong>s microcanaux, puis qu’il est maintenu à la température en sortant dumicroréacteur, celui-ci étant en condition isotherme.Figure 4.63 : vue en coupe du châssis du microréacteur- a : canalisation cylindrique de longueur 20 mm et diamètre 6 mm- b : élargissement à 53°, de 6 mm à 25 mm- c : élargissement brusque de 25 mm à 29 mm- d : canalisation rectangulaire de longueur 5 mm, largeur 29 mm et hauteur 11,43 mm- e : entrée dans <strong>le</strong>s microcanaux- f : sortie des microcanaux- g : canalisation rectangulaire de longueur 3 mm, largeur 27 mm et hauteur 11,43 mm- h : rétrécissement brusque de 27 mm à trois canalisations de diamètre 6 mm- i : trois canalisations cylindriques de longueur 23 mm et diamètre 6 mm- j : élargissement brusque des canalisations de diamètre 6 mm à 29 mm- k : canalisation rectangulaire de longueur 4 mm, largeur 29 mm et hauteur 11,43 mm- l : rétrécissement brusque de 29 mm à 6 mm- m : canalisation cylindrique de longueur 20 mm et diamètre 6 mmLa détermination des coefficients K relatifs à ces différents accidents nécessite l’utilisation deméthodes adaptées à chaque cas. Pour <strong>le</strong>s élargissements classiques entre deux sections(accidents « c » et « j »), <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs des coefficients K sont calculées selon la méthode proposéepar [B<strong>le</strong>vins, 1992] et [Perry et Green, 1997], en utilisant la relation ci-dessous, basée sur <strong>le</strong>ssections des deux canalisations (avec S1 < S2). Le calcul de la perte de charge s’effectue enutilisant la vitesse relative à l’effluent dans la canalisation avant l’élargissement.K = 2.(1 - S1 / S2) 24-200


Concernant <strong>le</strong>s rétrécissements entre deux canalisations (accidents « h » et « l »), [B<strong>le</strong>vins, 1992]propose une formu<strong>le</strong> considérant <strong>le</strong> nombre de Reynolds relatif à l’effluent dans la canalisationla plus petite. Le calcul de la perte de charge s’effectue en utilisant la vitesse relative à l’effluentdans la canalisation après <strong>le</strong> rétrécissement.K = 1,2 + 38 / RePour un élargissement défini par un ang<strong>le</strong> (accident « b »), [Perry et Green, 1997] remarquentque, dans <strong>le</strong> cas où l’ang<strong>le</strong> n’est pas compris entre 35° et 45°, <strong>le</strong>s pertes de charge sontconsidérées comme étant éga<strong>le</strong>s à cel<strong>le</strong>s obtenues <strong>pour</strong> un élargissement brusque entre <strong>le</strong>s deuxcanalisations, bien qu’el<strong>le</strong>s puissent être légèrement plus importantes. Ainsi, la perte de chargedue à l’élargissement à 53° est évaluée en considérant un élargissement entre <strong>le</strong>s canalisationsde 6 mm et 25 mm.Une méthode de détermination des coefficients K relatifs à l’entrée « e » et à la sortie « f » del’effluent dans <strong>le</strong>s microcanaux est proposée par [B<strong>le</strong>vins, 1992]. Le rapport entre la largeur etla hauteur des microcanaux permet de déterminer <strong>le</strong> coefficient K à l’entrée des microcanaux.Le coefficient utilisé <strong>pour</strong> la sortie des microcanaux est considéré égal à un, comme dans <strong>le</strong> casd’un réseau tubulaire.Enfin, la perte de charge dans <strong>le</strong>s canalisations rectangulaires (« d », « g » et « k ») estdéterminée par la loi de Darcy en utilisant un coefficient de perte de charge qui prend encompte une constante C, caractérisant <strong>le</strong>s dimensions d’un canal rectangulaire [Vanapalli et al.,2007], avec Re : nombre de Reynolds (-) :λ = C / ReDans <strong>le</strong> cas des canalisations cylindriques (« a », « i » et « m »), <strong>le</strong> coefficient (λ) est calculé selonla relation de Poiseuil<strong>le</strong>, avec Re : nombre de Reynolds (-) :λ = 64 / ReL’ensemb<strong>le</strong> des données utilisées <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis dumicroréacteur sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.25. A partir des différentes va<strong>le</strong>urs calculées enconsidérant ces données, <strong>le</strong>s pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur ont été estimées.Il est à noter que <strong>le</strong>s pertes de charge provoquées par <strong>le</strong> rétrécissement à l’entrée et parl’élargissement à la sortie des microcanaux (accidents « e » et « f ») dépendent de la vitesse del’effluent dans <strong>le</strong>s microcanaux. Les pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur, horscel<strong>le</strong>s engendrées par <strong>le</strong>s microcanaux, dépendent donc éga<strong>le</strong>ment de la géométrie desmicrocanaux. La Figure 4.64 rend compte des pertes de charge calculées <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s troisgéométries, en fonction de la température, et <strong>pour</strong> un débit de l’effluent de 0,5 NL/min.L’Annexe 16 regroupe <strong>le</strong>s courbes des pertes de charge dues au passage de l’effluent dans <strong>le</strong>4-201


châssis du microréacteur, en fonction de la température et considérant différents débits, <strong>pour</strong>toutes <strong>le</strong>s géométries.Tab<strong>le</strong>au 4.25 : données utilisées <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis du microréacteurdh (m) L (m) α (m) h (m) K (-) C (-) T (°C)a 0,006 0,020 - - - - 200b - - - - 1,776 - 200c - - - - 0,463 - 200d 0,016 0,005 0,029 0,01143 - 66,89 200e - - - - 1,281 - 200f - - - - 1 - variab<strong>le</strong>g 0,016 0,003 0,027 0,01143 - 65,80 variab<strong>le</strong>h - - - - K = f (Re) - variab<strong>le</strong>i 0,006 0,023 - - - - variab<strong>le</strong>j - - - - 1,673 - variab<strong>le</strong>k 0,016 0,004 0,029 0,01143 - 66,89 variab<strong>le</strong>l - - - - K = f (Re) - variab<strong>le</strong>m 0,006 0,020 - - - - variab<strong>le</strong>Figure 4.64 : évolution des pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur(trois géométries - 0,5 NL/min)A titre indicatif, <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.26 donne <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs calculées de la perte de charge (en Pascal)dans <strong>le</strong>s différentes sections du châssis du microréacteur, <strong>pour</strong> une température de 200°C et undébit de 0,5 NL/min. La perte de charge tota<strong>le</strong> dans ce cas est de 0,055 mbar <strong>pour</strong> la géométrie50 x 100 µm, puis 0,018 bars <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s microcanaux de 100 x 200 µm, et enfin 0,012 mbar <strong>pour</strong> <strong>le</strong>cas 200 x 500 µm.Ainsi, <strong>le</strong>s pertes de charges <strong>le</strong>s plus importantes engendrées par <strong>le</strong> châssis du microréacteursont dues à l’entrée et à la sortie des microcanaux ainsi qu’aux frottements dans <strong>le</strong>scanalisations. Concernant <strong>le</strong> nombre de Reynolds, ses va<strong>le</strong>urs indiquent que <strong>le</strong> régime est detype laminaire.4-202


Tab<strong>le</strong>au 4.26 : nombre de Reynolds et pertes de charges théoriquesdans <strong>le</strong>s différentes sections du châssis du microréacteur (200°C - 0,5 NL/min)Re (-)P(10 -2 mbar)a + b c d e f g h + i + j k l + m50 x 100 µm5100 x 200 µm 93 22 22 4 23 31 22 93200 x 500 µm 450 x 100 µm2,54 1,98100 x 200 µm 0,42 1,60.10 -4 7,12.10 -4 0,45 0,35 4,71.10 -4 0,14 5,70.10 -4 0,41200 x 500 µm 0,12 0,09III.3.c. Perte de charge dans <strong>le</strong>s microcanauxLes microcanaux sont de section rectangulaire à dimensions variab<strong>le</strong>s. [Judy et al.,2002] proposent de calcu<strong>le</strong>r la perte de charge ( P) dans un microcanal en utilisant la loi deDarcy, énoncée ci-après ; cette loi décou<strong>le</strong> des équations de Navier-Stokes, considérant ainsique <strong>le</strong> milieu est continu. Il faut noter que la perte de charge calculée <strong>pour</strong> un seul microcanalcorrespond à cel<strong>le</strong> de l’ensemb<strong>le</strong> des microcanaux, car ils constituent un réseau parallè<strong>le</strong> decanalisations.P = (ρ.v 2 / 2) *(λ.L / dh) + ∑ K] avec v = Q / (n.S) et dh = (4.S) / Pavec ρ : masse volumique du fluide considéré (kg/m 3 )v : vitesse du fluide dans la canalisation (m/s)λ : coefficient de perte de charge linéaire (-)L : longueur de la canalisation (m)dh : diamètre hydraulique de la canalisation (m)K : constante représentant un accident dans la canalisation (-) [Perry and Green, 1997]Q : débit réel de l’effluent à l’entrée du microréacteur (m 3 /s)n : nombre de microcanaux dans <strong>le</strong> microréacteur (-)S : section de passage dans un microcanal (m 2 )P : périmètre de passage d’un microcanal (m)Pour un fluide circulant dans une canalisation cylindrique en régime laminaire, <strong>le</strong> coefficient deperte de charge linéaire est calculé selon la relation de Poiseuil<strong>le</strong> énoncée ci-dessous, avecRe : nombre de Reynolds (-).λ = 64 / ReSelon [Vanapalli et al., 2007], <strong>le</strong> calcul du coefficient <strong>pour</strong> un canal rectangulaire peut êtreeffectué de manière plus précise en utilisant <strong>le</strong>s relations suivantes :64λ = C / Re avec C = et Re = (ρ.v.dh) / μ2 11.h h+ 2 -3 24.α α4-203


avec C : coefficient de frottement <strong>pour</strong> un microcanal rectangulaire (-)α : largeur du microcanal (µm)h : hauteur du microcanal (µm)ρ : masse volumique du fluide considéré (kg/m 3 )v : vitesse du fluide dans la canalisation (m/s)dh : diamètre hydraulique de la canalisation (m)μ : viscosité dynamique du fluide considéré (Pa.s)Il faut noter que <strong>le</strong>s microcanaux ne comprenant pas d’accidents puisqu’étant droits et à sectionconstante, <strong>le</strong> terme (∑K) est nul dans l’équation de Darcy, <strong>le</strong>s pertes sont uniquement régulières(dues aux frottements). La relation <strong>pour</strong> un microcanal rectangulaire devient ainsi :P = *C / (2.Re)+ *ρ.L.v 2 / dh]Le Tab<strong>le</strong>au 4.27 récapitu<strong>le</strong>, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois géométries des microcanaux, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs utilisées <strong>pour</strong>effectuer ces calculs, <strong>le</strong>s données étant relatives à un seul microcanal.Tab<strong>le</strong>au 4.27 : données géométriques concernant <strong>le</strong>s microcanaux <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois types de canaux étudiéesα (µm) h (µm) L (mm) n (-) S (m 2 ) P (m) dh (m) V (m 3 ) C (-)50 x 100 µm 50 100 30 1296 5,00.10 -9 0,0003 6,67.10 -5 1,50.10 -10 63,340100 x 200 µm 100 200 30 768 2,00.10 -8 0,0006 1,33.10 -4 6,00.10 -10 63,340200 x 500 µm 200 500 30 300 1,00.10 -7 0,0014 2,86.10 -4 3,00.10 -9 66,667Les résultats des calculs des pertes de charge dans <strong>le</strong>s microcanaux sont indiqués dansl’Annexe 17, alors que <strong>le</strong>s graphiques en découlant constituent l’Annexe 18. Les calculs ont étéeffectués en fonction de la température de l’effluent, considérée comme étant homogène dans <strong>le</strong>microréacteur, et <strong>pour</strong> quatre débits d’air différents. Pour tous <strong>le</strong>s débits étudiés, <strong>le</strong> débit réelde l’effluent dans un microcanal (avec Qcanal = Qréel/n) est de l’ordre de 10 -8 m 3 /s, il augmenteavec la température. Concernant <strong>le</strong> nombre de Reynolds, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs calculées (toutesinférieures à 25) confirment que l’écou<strong>le</strong>ment est laminaire dans <strong>le</strong>s microcanaux. Le régime deStokes, obtenu <strong>pour</strong> un nombre de Reynolds inférieur à un, n’est cependant pas atteint <strong>pour</strong> <strong>le</strong>scas étudiés, bien que certaines va<strong>le</strong>urs en soient proches <strong>pour</strong> un débit de 0,3 NL/min.En ce qui concerne la perte de charge dans <strong>le</strong>s microcanaux, el<strong>le</strong> augmente avec <strong>le</strong> débit et/ou latempérature (Figure 4.65), et el<strong>le</strong> diminue lorsque la section des microcanaux est agrandie,variant entre 0,4 mbar (200 x 500 µm - 50°C - 0,2 NL/min) et 1124 mbar (50 x 100 µm - 500°C -2,0 NL/min). Selon la Figure 4.65, qui représente la perte de charge <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois géométries demicrocanaux en fonction de la température, augmenter cel<strong>le</strong>-ci de 50°C à 500°C multipliepar 4,5 la va<strong>le</strong>ur de la perte de charge, cela quel<strong>le</strong> que soit la géométrie. La perte de charge dans<strong>le</strong>s microcanaux de géométrie 50 x 100 µm est 9,5 fois supérieure à cel<strong>le</strong> dans la géométrie100 x 200 µm, el<strong>le</strong>-même 8,5 fois supérieure à la perte de charge calculée dans <strong>le</strong>s microcanauxmesurant 200 x 500 µm.4-204


Figure 4.65 : évolution des pertes de charge théoriques engendrées par <strong>le</strong>s microcanaux(trois géométries - 0,5 NL/min)En considérant <strong>le</strong>s pertes de charge mesurées expérimenta<strong>le</strong>ment, il apparaît par ail<strong>le</strong>urs que lava<strong>le</strong>ur des pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong>s microcanaux de dimension 50 x 100 µm est2,1 fois supérieure à 50°C, et 5,7 fois plus importante à 500°C, que <strong>le</strong>s pertes de chargeexpérimenta<strong>le</strong>s (sans considérer <strong>le</strong>s autres pertes de charge théoriques dues aux canalisations etau châssis), quel que soit <strong>le</strong> débit.III.3.d. Pertes de charge tota<strong>le</strong>sLa somme des pertes de charge théoriques (engendrées par <strong>le</strong>s microcanaux, par <strong>le</strong>microréacteur et par <strong>le</strong>s canalisations présentes entre <strong>le</strong> microréacteur et <strong>le</strong>s prises de pressiondu capteur différentiel) peut alors être comparée aux pertes de charge mesurées par <strong>le</strong> capteurde pression différentiel<strong>le</strong>. Les pertes de charge engendrées à 500°C dans <strong>le</strong>s différentes sectionset <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différents débits sont alors récapitulées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.28.Tab<strong>le</strong>au 4.28 : pertes de charges théoriques (exprimées en mbar) dans <strong>le</strong>s différentes sectionsentre <strong>le</strong>s prises de pression du capteur différentiel, <strong>pour</strong> de l’air synthétique à 500°C0,3 NL/min 0,5 NL/min 1,0 NL/min 2,0 NL/min50 x 100 µm100 x 200 µm200 x 500 µmPmicrocanaux 149,18 288,24 566,6 1123,53Pmicroréacteur 0,02 0,07 0,26 0,99Pcanalisations 3,88 7,99 17,64 42,64Pmicrocanaux 15,73 30,4 59,76 118,5Pmicroréacteur 0,01 0,03 0,08 0,27Pcanalisations 3,88 7,99 17,64 42,64Pmicrocanaux 1,85 3,57 7,01 13,91Pmicroréacteur 0,01 0,02 0,05 0,15Pcanalisations 3,88 7,99 17,64 42,644-205


Il apparaît que <strong>le</strong>s pertes de charge <strong>le</strong>s plus importantes sont provoquées par <strong>le</strong> passage del’effluent dans <strong>le</strong>s microcanaux, sauf dans <strong>le</strong> cas de la géométrie 200 x 500 µm où <strong>le</strong>s pertes decharges dues au passage de l’effluent dans <strong>le</strong>s canalisations deviennent plus importantes.Les pertes de charges dans <strong>le</strong> microréacteur (châssis hors microcanaux) sont négligeab<strong>le</strong>s parrapport aux autres. Globa<strong>le</strong>ment, el<strong>le</strong>s augmentent avec <strong>le</strong> débit, et diminuent lorsque <strong>le</strong>sdimensions des microcanaux augmentent. Les courbes représentant <strong>le</strong>s pertes de charge tota<strong>le</strong>sen fonction de la température, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois géométries et <strong>le</strong>s différents débits, sont fourniesdans l’Annexe 19. La Figure 4.66 indique par ail<strong>le</strong>urs <strong>le</strong>s pertes de charges calculées etmesurées <strong>pour</strong> un débit de 0,5 NL/min, comparant <strong>le</strong>s trois géométries.Figure 4.66 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>sselon <strong>le</strong>s dimensions des microcanaux (trois géométries - 0,5 NL/min)Il apparaît dans un premier temps que <strong>le</strong>s allures des courbes théoriques ne permettent pasd’expliquer cel<strong>le</strong>s des courbes expérimenta<strong>le</strong>s ; en effet, alors qu’el<strong>le</strong>s suivent toutes l’équationd’une courbe polynomia<strong>le</strong> d’ordre deux, <strong>le</strong>s courbes théoriques (R 2 = 1) ont un coefficientpositif <strong>pour</strong> x 2 , alors que <strong>le</strong>s courbes expérimenta<strong>le</strong>s (R 2 > 0,99) indiquent un coefficient négatif<strong>pour</strong> <strong>le</strong> terme x 2 , sauf <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm où il est positif. Autrement dit, alors que<strong>le</strong>s courbes théoriques sont croissantes, <strong>le</strong>s courbes expérimenta<strong>le</strong>s tendent à diminuer (lorsquela température est supérieure à environ 400°C, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s géométries 50 x 100 µm et100 x 200 µm). De plus, une différence importante est observée <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs concernant lagéométrie 50 x 100 μm, l’écart atteignant 437 % de la va<strong>le</strong>ur mesurée à 500°C. Les courbesthéoriques et expérimenta<strong>le</strong>s de la géométrie 100 x 200 µm sont par contre plus proches, et <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs calculées et mesurées se confondent <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm. Ces tendancessont observées quel que soit <strong>le</strong> débit.La comparaison des pertes de charge théoriques avec <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s estapprofondie dans la partie suivante, qui traite de l’influence du débit et de la température del’effluent sur la perte de charge.4-206


III.4. Influence de la température et du débit de l’effluentIII.4.a. Comparaison des résultats expérimentaux et théoriquesPour chaque géométrie de microcanaux, l’influence de la température sur la perte de charge estprésentée sur un premier graphique, en considérant <strong>le</strong> débit mesuré de l’effluent. Puis, unsecond graphique indique l’influence du débit réel sur la perte de charge, <strong>pour</strong> différentestempératures.Le premier cas considéré est celui de la géométrie 200 x 500 µm ; la Figure 4.67 et la Figure 4.68permettent de comparer <strong>le</strong>s courbes théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s des pertes de charge. Lespertes de charge calculées semb<strong>le</strong>nt modéliser convenab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s pertes de chargeexpérimenta<strong>le</strong>s, même si un écart d’environ 10 % est observé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> débit de 2,0 NL/min.Figure 4.67 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de la température(200 x 500 µm)Figure 4.68 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction du débit réel(200 x 500 µm)4-207


En considérant la Figure 4.67, il apparaît qu’une augmentation de température engendre uneaugmentation de la perte de charge, cel<strong>le</strong>-ci étant plus importante lorsque <strong>le</strong> débit mesuré del’effluent est plus é<strong>le</strong>vé. Cependant, il faut considérer que la température influe sur <strong>le</strong> débit réelde l’effluent. La Figure 4.68 met en évidence <strong>le</strong> fait que la perte de charge augmente avec <strong>le</strong>débit réel de l’effluent, mais qu’el<strong>le</strong> dépend très peu de la température du microréacteur (àdébit constant) puisque <strong>le</strong>s écarts entre <strong>le</strong>s courbes <strong>pour</strong> 200°C, 300°C et 400°C sont faib<strong>le</strong>s.L’effet de la température sur la perte de charge de la Figure 4.67 est ainsi dû à l’influence de latempérature sur <strong>le</strong> débit réel de l’effluent, tout en considérant néanmoins que la températureinflue éga<strong>le</strong>ment sur la masse volumique et la viscosité de l’effluent.Un faib<strong>le</strong> écart entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s étant observé <strong>pour</strong> la géométrie200 x 500 µm, la Figure 4.69 et la Figure 4.70 indiquent qu’un écart plus marqué apparaît <strong>pour</strong>la géométrie 100 x 200 µm.Figure 4.69 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de la température(100 x 200 µm)Figure 4.70 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction du débit réel(100 x 200 µm)En effet, <strong>le</strong>s pertes de charge mesurées sont environ 80 % plus faib<strong>le</strong>s que cel<strong>le</strong>s calculées à500°C (Figure 4.69), bien qu’el<strong>le</strong>s soient relativement proches <strong>pour</strong> de faib<strong>le</strong>s températures - en4-208


considérant une linéarité des points expérimentaux. La Figure 4.70 montre par ail<strong>le</strong>urs que latempérature influe théoriquement sur la perte de charge lorsque <strong>le</strong> débit augmente, alors que<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s sont plutôt alignées.La Figure 4.71 et la Figure 4.72 montrent que l’écart observé entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques et <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> la géométrie 100 x 200 µm est encore plus important lorsque lagéométrie des microcanaux passe à 50 x 100 µm.Figure 4.71 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de la température(50 x 100 µm)Figure 4.72 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction du débit réel(50 x 100 µm)Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong>s canaux ont <strong>le</strong>s dimensions <strong>le</strong>s plus petites (50 x 100 µm), l’écart relatif entre<strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s est alors d’environ 500 % à 500°C (Figure 4.71). Deplus, alors que <strong>le</strong>s courbes théoriques sont croissantes, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s tendent à sestabiliser puis à diminuer au-delà de 300°C. La Figure 4.72 indique par ail<strong>le</strong>urs que l’influencedu débit réel et de la température est plus faib<strong>le</strong> en pratique qu’en théorie ; alors que <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs théoriques indiquent des droites croissantes dont la pente varie selon la température,<strong>le</strong>s points expérimentaux ont tendance à être regroupés quel<strong>le</strong> que soit la température, et la4-209


courbe tend à se stabiliser. Les résultats expérimentaux sont ainsi très éloignés des va<strong>le</strong>ursthéoriques <strong>pour</strong> cette géométrie.Alors que la comparaison des résultats mesurés et calculés offre des résultats satisfaisants <strong>pour</strong>la géométrie 200 x 500 µm, un écart entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques et pratiques est de plus en plusimportant lorsque la géométrie des microcanaux diminue, <strong>le</strong>s résultats étant très différents<strong>pour</strong> la géométrie 50 x 100 µm.Les calculs de perte de charge ont été effectués en supposant que la loi de Darcy étaitapplicab<strong>le</strong>, mais cela suggère que <strong>le</strong> milieu est continu, et que <strong>le</strong> libre parcours moyen desmolécu<strong>le</strong>s constituant l’effluent est inférieur à la dimension caractéristique de la canalisationdans <strong>le</strong>quel il circu<strong>le</strong>. Effectivement, si cette hypothèse n’est pas vérifiée, l’équilibrethermodynamique n’est pas respecté au sein de la canalisation, un effet dit « de raréfaction »est alors obtenu. Les lois qui permettent de déterminer <strong>le</strong> profil de vitesse, la viscosité, <strong>le</strong> débitmassique et la pression du fluide sont alors différentes. Ainsi, <strong>le</strong>s équations de Navier-Stokes,dont la loi de Darcy décou<strong>le</strong>, ne peuvent plus être appliquées [Barber et Emerson, 2001]. Lapartie suivante traite ainsi du régime de raréfaction et du nombre de Knudsen qui permet de <strong>le</strong>déterminer.III.4.b. Effet de raréfactionL’effet de raréfaction d’un gaz apparaît dans un microcanal lorsque <strong>le</strong> libre parcours moyend’une molécu<strong>le</strong> constituant l’effluent est du même ordre de grandeur que la dimensioncaractéristique du microcanal. Le nombre de Knudsen (Kn) permet alors de caractériser lararéfaction de l’écou<strong>le</strong>ment tout en déterminant <strong>le</strong>s limites de la validité de l’hypothèse d’unécou<strong>le</strong>ment continu. [Mills et al., 2007] indiquent que la longueur caractéristique d’unmicrocanal doit être supérieure à 50 µm <strong>pour</strong> maintenir un milieu continu.Kn = λ / Lavecλ : libre parcours moyen de la molécu<strong>le</strong> (m)L : longueur caractéristique du microcanal (m)La longueur caractéristique d’un microcanal rectangulaire est définie de différentes manières :selon [Barber et Emerson, 2002] il faut utiliser <strong>le</strong> diamètre hydraulique de la canalisation (dh)alors que selon [Jang et Were<strong>le</strong>y, 2004+ c’est plutôt la dimension la plus petite du microcanalqu’il faut considérer. L’utilisation du diamètre hydraulique paraissant plus représentativepuisqu’il tient compte des deux dimensions de la section des microcanaux, il a ainsi été utiliséici (<strong>le</strong>s données sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 4.27).Le libre parcours moyen d’une molécu<strong>le</strong> correspond à la distance moyenne parcourue par unemolécu<strong>le</strong> entre deux collisions avec d’autres molécu<strong>le</strong>s. En supposant que <strong>le</strong> gaz se comportecomme un gaz parfait et que <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s sont assimilées à des sphères rigides, <strong>le</strong> libreparcours moyen est défini selon l’équation indiquée page suivante [Barber et Emerson, 2001].4-210


λ = (kB.T) / [(√2).π.P.σc 2 ]aveckB : constante de Boltzmann (k = 1,38062.10 -23 J/K)T : température de l’effluent (K)P : pression de l’effluent (Pa)σc : diamètre de collision des molécu<strong>le</strong>s (m)Les quatre régimes d’écou<strong>le</strong>ment mis en évidence par <strong>le</strong> nombre de Knudsen sont énoncés cidessous,selon [Colin et Baldas, 2004] et [Michalis et al., 2010]. Il faut noter cependant que <strong>le</strong>slimites de ces régimes ne sont qu’indicatives et peuvent varier selon <strong>le</strong>s cas. *Barber etEmerson, 2003] proposent en effet une limite entre <strong>le</strong> régime continu et <strong>le</strong> régime glissant <strong>pour</strong>un nombre de Knudsen égal à 0,01.- <strong>pour</strong> Kn < 0,001 : <strong>le</strong> régime est continu ; dans ce cas, l’écou<strong>le</strong>ment peut être caractérisé selon <strong>le</strong>séquations de Navier-Stokes en considérant <strong>le</strong>s conditions classiques de continuité del’écou<strong>le</strong>ment.- <strong>pour</strong> 0,001 < Kn < 0,1 : <strong>le</strong> régime est glissant ; <strong>le</strong>s équations de Navier-Stokes restentapplicab<strong>le</strong>s, mais il faut cependant prendre en compte un glissement de vitesse ainsi qu’un sautde température à la paroi, résultants d’un déséquilibre thermodynamique qui apparaît près desfrontières solides.- <strong>pour</strong> 0,1 < Kn < 10 : <strong>le</strong> régime est transitoire, aussi appelé régime de Knudsen ; l’approchecontinue n’est alors plus valab<strong>le</strong>, bien que <strong>le</strong>s collisions intermoléculaires ne soient pastota<strong>le</strong>ment négligeab<strong>le</strong>s et doivent encore être prises en compte ; <strong>le</strong>s équations de Burnettpeuvent alors être utilisées [Barber et Emerson, 2003].- <strong>pour</strong> Kn > 10 : <strong>le</strong> régime est moléculaire libre ; <strong>le</strong>s collisions entre <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s deviennentnégligeab<strong>le</strong>s par rapport aux collisions entre <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s et la paroi, <strong>le</strong> régime est alors décritpar la théorie cinétique.Pour l’air dans <strong>le</strong>s conditions standards, qui peut alors être assimilé à un gaz dilué *Colin etBaldas, 2004], <strong>le</strong> diamètre de collision des particu<strong>le</strong>s est d’environ 3,66.10 -10 m [Barber etEmerson, 2001]. La pression dans <strong>le</strong>s microcanaux est considérée comme constante et étantéga<strong>le</strong> à la pression atmosphérique. La Figure 4.73 indique <strong>le</strong>s résultats obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s troisgéométries de microcanaux, en fonction de la température. Les va<strong>le</strong>urs indiquent que <strong>le</strong> régimeglissant (<strong>pour</strong> Kn > 0,001) est obtenu dans <strong>le</strong>s microcanaux de dimensions 50 x 100 µm quel<strong>le</strong>que soit la température, et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s dimensions 100 x 200 µm au-delà de 300°C. Par contre, <strong>le</strong>régime peut être considéré comme continu <strong>pour</strong> la géométrie de 200 x 500 µm.En mettant en rapport ces observations avec <strong>le</strong>s résultats concernant la perte de charge dans <strong>le</strong>microréacteur (Figure 4.66 et partie III.4.a de ce chapitre), une explication peut être avancée àpropos des écarts entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s. En effet, alors que <strong>le</strong>s résultatsde perte de charge <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm sont plutôt proches (<strong>le</strong> régime étantcontinu), <strong>le</strong>s écarts entre théorie et pratique <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux autres géométries tendent à4-211


s’éloigner lorsque la géométrie diminue, <strong>le</strong>s résultats expérimentaux et théoriques étant peucomparab<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s microcanaux de dimensions 50 x 100 µm (<strong>le</strong> régime étant alors glissant).Figure 4.73 : mise en évidence du régime de raréfaction (si Kn > 0,001)<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentes géométries des microcanaux (évolution théorique)Cela s’explique probab<strong>le</strong>ment par <strong>le</strong> fait que l’équation de Darcy est utilisée <strong>pour</strong> effectuer <strong>le</strong>scalculs de perte de charge, ainsi l’hypothèse de continuité est posée. Il en est de même <strong>pour</strong>l’utilisation du nombre de Reynolds. Or, comme l’écou<strong>le</strong>ment est de type glissant <strong>pour</strong> cesgéométries, il faudrait alors considérer <strong>le</strong>s conditions aux limites établies par Maxwell en1879 (vitesse) et Smoluchowski en 1898 (température). L’hypothèse d’une températureconstante au sein des microcanaux serait ainsi à reconsidérer, car dans la mesure où <strong>le</strong>sconditions aux parois ne sont pas négligeab<strong>le</strong>s, il faudrait éga<strong>le</strong>ment prendre en compte <strong>le</strong>gradient thermique présent <strong>le</strong> long des microcanaux.Par ail<strong>le</strong>urs, l’effet du régime d’écou<strong>le</strong>ment influe éga<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong>s paramètres physicochimiquesde l’effluent. Il a été assimilé à de l’air synthétique seul, mais <strong>le</strong>s équations utilisées<strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la viscosité et la masse volumique des mélanges <strong>gazeux</strong> concernent el<strong>le</strong>s aussi <strong>le</strong>sfluides continus, en supposant <strong>le</strong>s gaz parfaits. Ainsi, <strong>le</strong>s variations de perte de charge enfonction du COV présent dans l’effluent <strong>pour</strong>raient être expliquées par un régimed’écou<strong>le</strong>ment particulier, où l’importance de la présence de molécu<strong>le</strong>s de COV ne serait pasnégligeab<strong>le</strong>.Enfin, la pression est considérée comme constante et proche de la pression atmosphérique danstoute cette étude, mais aucune mesure dans <strong>le</strong> microréacteur ne permet de confirmer cettehypothèse ; ainsi, <strong>le</strong>s différents paramètres dépendant de la pression <strong>pour</strong>raient faire évoluer<strong>le</strong>s pertes de charges théoriques vers un résultat plus proche des va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s.Les observations de la Figure 4.73 <strong>pour</strong>raient éga<strong>le</strong>ment être mises en relation avec <strong>le</strong>sperformances du microréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV. Effectivement,[Xu et Ju, 2005+ ont développé un modè<strong>le</strong> analytique basé sur l’effet de glissement deconcentration des réactifs aux parois ; il permet de prédire l’effet d’un gaz raréfié sur <strong>le</strong> régimed’écou<strong>le</strong>ment lors d’une réaction <strong>catalytique</strong>. Une des causes de cet effet de glissement de4-212


concentration est la différence de température entre la paroi <strong>catalytique</strong> et la température del’effluent. Il apparaît alors que, <strong>pour</strong> des nombres de Knudsen é<strong>le</strong>vés (Kn = 0,1), l’effet de lararéfaction diminue la vitesse de la réaction d’oxydation sur la surface <strong>catalytique</strong>, car <strong>le</strong>phénomène de transport entre <strong>le</strong> gaz et la surface <strong>catalytique</strong> est alors limité. Les va<strong>le</strong>urs dunombre de Knudsen ne sont cependant pas si importantes dans <strong>le</strong> microréacteur de la présenteétude, l’effet n’est ainsi pas observab<strong>le</strong> expérimenta<strong>le</strong>ment. Néanmoins, il convient deconsidérer cet effet afin d’éviter la conception d’un microréacteur dont <strong>le</strong>s dimensions descanaux seraient 0,5 x 1 µm (<strong>pour</strong> de l’air seul), car l’influence de la raréfaction se répercuteraitainsi sur <strong>le</strong>s performances du microréacteur.Il serait intéressant de déterminer <strong>le</strong> nombre de Knudsen en considérant <strong>le</strong>s molécu<strong>le</strong>s de COVdans l’effluent, assimilé ici à de l’air synthétique. Les molécu<strong>le</strong>s de COV étant plusvolumineuses que cel<strong>le</strong>s de l’air, <strong>le</strong>ur diamètre de collision est par conséquent différent. Lenombre de Knudsen associé est ainsi modifié.III.5. ConclusionIl a tout d’abord été montré que l’effet de la présence d’un COV dans l’effluent est différentdans <strong>le</strong>s deux microréacteurs : alors que l’influence du COV est négligeab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>microréacteur thermique, la perte de charge varie selon <strong>le</strong> COV inclus dans l’effluent dans <strong>le</strong>cas du microréacteur <strong>catalytique</strong>. La concentration du COV n’a pas contre pas d’impact sur laperte de charge. Afin d’expliquer <strong>le</strong>s différences de pertes de charge <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV dégradéspar voie <strong>catalytique</strong>, la viscosité et la masse volumique de l’effluent ont alors été déterminées(<strong>le</strong>s forces d’interactions avec <strong>le</strong> platine n’étant pas connues). Il apparaît que ces deuxparamètres varient de moins de 0,7 % si un COV est présent dans l’air. L’influence de laprésence d’un COV sur la perte de charge n’est ainsi pas due à l’un de ces paramètres, etl’effluent peut alors être assimilé à de l’air synthétique.En considérant cette hypothèse, <strong>le</strong>s pertes de charge sont alors calculées théoriquement, afin de<strong>le</strong>s comparer avec <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs mesurées expérimenta<strong>le</strong>ment sur <strong>le</strong> pilote. Trois tail<strong>le</strong>s demicrocanaux sont étudiées, la perte de charge tota<strong>le</strong> étant la plus importante dans <strong>le</strong>smicrocanaux ayant <strong>le</strong>s dimensions <strong>le</strong>s plus petites.La comparaison entre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs calculées et cel<strong>le</strong>s obtenues lors de travaux antérieurs <strong>pour</strong> lagéométrie 200 x 500 µm atteste de la proximité des résultats théoriques et expérimentaux. Dansce cas, l’accroissement de la température engendre une augmentation de la perte de charge enconsidérant <strong>le</strong> débit mesuré, mais <strong>le</strong>s pertes de charge à débit réel ne semb<strong>le</strong>nt pas influencéespar la température. En ce qui concerne <strong>le</strong>s dimensions intermédiaires des microcanaux, à savoir100 x 200 μm, l’écart entre théorie et pratique est légèrement marqué ; dans <strong>le</strong> cas desmicrocanaux de dimension 50 x 100 µm, <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs sont encore bien plus éloignées.Effectivement, <strong>pour</strong> cette géométrie, <strong>le</strong>s pertes de charges calculées sont près de 440 foissupérieures à cel<strong>le</strong>s mesurées à 500°C, et <strong>le</strong>s allures des courbes diffèrent.La détermination théorique des pertes de charge ayant été faite à partir de la loi de Darcy,l’hypothèse d’un milieu continu, qui conditionne cette loi, a donc été considérée. L’estimationdu nombre de Knudsen en fonction de la température du fluide traversant <strong>le</strong>s microcanaux a4-213


alors permis d’envisager l’apparition d’un régime de raréfaction dans <strong>le</strong> cas de la géométrie laplus petite, cela quel<strong>le</strong> que soit la température. De plus, <strong>le</strong> même phénomène est mis enévidence au-delà de 300°C <strong>pour</strong> la géométrie moyenne. Cela explique ainsi l’écart entre <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s qui est observé dans ces cas, alors que <strong>le</strong>s résultatsexpérimentaux et théoriques coïncident <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm où <strong>le</strong> régimed’écou<strong>le</strong>ment est continu. De plus, l’étude de la viscosité et de la masse volumique de l’effluentest certainement faussée par cette différence de régime d’écou<strong>le</strong>ment. Considérer <strong>le</strong> régime deraréfaction <strong>pour</strong> la détermination des caractéristiques de l’effluent ainsi que prendre en comptela présence d’un COV dans l’effluent permettrait de compléter cette étude, en expliquantéventuel<strong>le</strong>ment l’influence des propriétés des COV sur la perte de charge ou encore lalimitation des la conversion de certains COV à des températures supérieures à 300°C.Conclusion du quatrième chapitreL’étude des résultats expérimentaux a mis en évidence <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>pour</strong>l’oxydation <strong>catalytique</strong> de neuf COV différents. Les conditions thermiques optima<strong>le</strong>s (<strong>pour</strong> undébit de 0,5 NL/min) sont généra<strong>le</strong>ment de l’ordre de 500°C (taux de conversion supérieur à95 % et sé<strong>le</strong>ctivité d’environ 70 %), sauf <strong>pour</strong> trois des composés étudiés (1,4-dioxane, n-hexaneet toluène) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>squels la température de 300°C est plus appropriée à <strong>le</strong>ur dégradation parvoie <strong>catalytique</strong>. De plus, <strong>le</strong>s performances du microréacteur dans <strong>le</strong>s conditions optima<strong>le</strong>sd’utilisation sont comparab<strong>le</strong>s lorsqu’un COV est seul ou mélangé à d’autres dans l’effluent<strong>gazeux</strong> à traiter, d’après <strong>le</strong>s trois mélanges étudiés. Par ail<strong>le</strong>urs, l’influence de quelquesparamètres sur <strong>le</strong>s performances du microréacteur a été étudiée. Il apparaît fina<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>débit de l’effluent est <strong>le</strong> paramètre <strong>le</strong> plus influent (étudié entre 0,3 NL/min et 5,0 NL/min), <strong>le</strong>sperformances du microréacteur étant meil<strong>le</strong>ures en termes de taux de conversion et desé<strong>le</strong>ctivité lorsqu’il est <strong>le</strong> plus faib<strong>le</strong>. Il conviendra donc d’utiliser <strong>le</strong> microréacteur avec unfaib<strong>le</strong> débit, tout en adaptant la température optima<strong>le</strong> en fonction du COV à dégrader. Enoutre, l’étude de la désactivation du catalyseur a montré que <strong>le</strong> platine n’est pas plus désactivéen étant utilisé sur une longue durée à conditions opératoires constantes que celui ayant servi<strong>pour</strong> l’étude de la dégradation <strong>catalytique</strong> des COV.Les pertes de charge occasionnées par <strong>le</strong> passage de l’effluent dans <strong>le</strong> microréacteur ontfina<strong>le</strong>ment été étudiées. La détermination de la viscosité et de la masse volumique de l’effluentn’a pas permis d’expliquer l’influence de la présence d’un COV dans l’effluent. Ladétermination théorique des pertes de charge puis la mise en évidence d’un possib<strong>le</strong> régime deraréfaction dans <strong>le</strong> microréacteur ont néanmoins permis d’envisager une explication à l’alluredes courbes expérimenta<strong>le</strong>s des pertes de charge en fonction de la température.4-214


Conclusion généra<strong>le</strong> et perspectivesLes résultats expérimentaux obtenus à l’issue d’essais d’oxydation <strong>catalytique</strong> de COV dans <strong>le</strong>microréacteur montrent de bonnes performances <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’effluents contenant cetype de composés. Lors de la dégradation des alcools (éthanol, isopropanol, 1-propanol) et descomposés carbonylés (acétate d’éthy<strong>le</strong>, acétone, méthyléthylcétone), l’utilisation dumicroréacteur à une température de 500°C permet d’atteindre un taux de conversion supérieurà 95 % tout en limitant la formation de sous-produits, en assurant ainsi une sé<strong>le</strong>ctivité en CO2supérieure à 70 %. Pour <strong>le</strong>s trois autres COV étudiés (1,4-dioxane, n-hexane, et toluène), ilconvient d’utiliser <strong>le</strong> microréacteur à une température proche de 300°C, car au-delà, <strong>le</strong> taux deconversion a tendance à se stabiliser autour de 70 % alors que la formation de sous-produitsaugmente. Bien que la présence de plusieurs composés dans l’effluent influe légèrement sur <strong>le</strong>sperformances du microréacteur, de même que <strong>le</strong>s conditions opératoires (concentration, débit),des résultats comparab<strong>le</strong>s sont obtenus <strong>pour</strong> l’oxydation de mélange de composés. Par ail<strong>le</strong>urs,l’étude de la perte de charge a permis de mettre en évidence que l’effluent est en régime deraréfaction dans <strong>le</strong> microréacteur de dimensions 50 x 100 µm. Dans ces microcanaux, <strong>le</strong>s pertesde charge sont comprises entre 150 et 1120 mbars <strong>pour</strong> la gamme de débit étudiée (0,3 à2,0 NL/min).Afin d’approfondir ces travaux de recherche, des analyses de spectroscopie de massepermettraient de caractériser avec certitude la nature des sous-produits détectés. Ceux-ci<strong>pour</strong>raient alors être quantifiés par étalonnage du chromatographe, et <strong>le</strong>s bilans de matièreseraient possib<strong>le</strong>s. L’étude de l’influence du temps de séjour nécessiterait par ail<strong>le</strong>urs d’être<strong>pour</strong>suivie, car <strong>le</strong>s résultats expérimentaux obtenus sont incohérents. En outre, des simulationsde pertes de charge, en considérant de l’air synthétique en régime de raréfaction dans <strong>le</strong>smicrocanaux, permettraient de comparer <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs expérimenta<strong>le</strong>s obtenues <strong>pour</strong> lagéométrie 50 x 100 µm avec des va<strong>le</strong>urs théoriques. L’influence de la présence d’un COV sur<strong>le</strong>s pertes de charge mesurées dans <strong>le</strong> microréacteur n’ayant pas été expliquée par <strong>le</strong>s215


propriétés physico-chimiques des COV, il faudrait considérer <strong>le</strong> diamètre de collision desmolécu<strong>le</strong>s afin de pouvoir caractériser l’écou<strong>le</strong>ment de chaque effluent, et d’en comparer <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs théoriques avec <strong>le</strong>s résultats expérimentaux. Cette considération <strong>pour</strong>rait expliquerl’ordre des va<strong>le</strong>urs des pertes de charge des effluents contenant un COV, ainsi que lastabilisation de la va<strong>le</strong>ur du taux de conversion de certains COV lors de l’augmentation de latempérature d’oxydation. D’autre part, <strong>le</strong>s limites d’utilisation du microréacteur n’ayant pasété déterminées du point de vue de la concentration de l’effluent, des essais dans cette optique<strong>pour</strong>raient être enrichissants quant aux applications envisageab<strong>le</strong>s. Enfin, il serait éga<strong>le</strong>mentintéressant de tester <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’un effluent industrielréel.D’après <strong>le</strong>s résultats expérimentaux, <strong>le</strong> microréacteur <strong>pour</strong>rait être utilisé <strong>pour</strong> la dégradationde différents COV afin de limiter <strong>le</strong>ur émission dans l’environnement. Néanmoins, comme <strong>le</strong>schéma réactionnel varie en fonction de la température, il serait intéressant de quantifier <strong>le</strong>ssous-produits formés, afin de déterminer si <strong>le</strong> microréacteur peut être utilisé <strong>pour</strong> mener uneoxydation ménagée des COV. [Ge et al., 2005] indiquent éga<strong>le</strong>ment que la variation du tempsde séjour influe sur la formation des sous-produits, c’est <strong>pour</strong>quoi l’optimisation desconditions opératoires <strong>pour</strong>rait permettre l’oxydation partiel<strong>le</strong> des COV. Des applications ensynthèse sont ainsi envisageab<strong>le</strong>s, ou encore <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’effluents industriels tout ensynthétisant d’autres composés valorisab<strong>le</strong>s ; cela <strong>pour</strong>rait permettre de limiter <strong>le</strong> rejet de COVà l’atmosphère en diminuant éga<strong>le</strong>ment la production de CO2 lors de l’oxydation <strong>catalytique</strong>.Par ail<strong>le</strong>urs, l’amélioration du microréacteur est envisageab<strong>le</strong>, puisqu’il est fréquemmentmontré que l’addition d’un second catalyseur (molybdène, palladium ou nickel par exemp<strong>le</strong>)permet d’obtenir de meil<strong>le</strong>ures performances [Gangwal et al., 1988] [Sharma et al., 1995] [Guanet al., 2007] [Ma et al., 2008]. La plupart des procédés <strong>catalytique</strong>s utilisent un support<strong>catalytique</strong>, et de nombreuses études montrent des interactions entre <strong>le</strong> support et <strong>le</strong> catalyseur,améliorant ainsi son activité. Il faudrait ainsi tester d’autres modes de dépôt du platine afin devérifier si une couche supplémentaire entre <strong>le</strong> silicium et <strong>le</strong> catalyseur ne permettrait pasd’optimiser <strong>le</strong>s performances actuel<strong>le</strong>s. De plus, [Kusakabe et al., 2002] et [Luther et al., 2008]indiquent que des oscillations thermiques permettent d’obtenir un milieu réactionnel instab<strong>le</strong>en améliorant ainsi la sé<strong>le</strong>ctivité en CO2. Ces conditions particulières sont encore peu exploitéesbien que l’utilisation d’un microréacteur y soit tout à fait adaptée, du fait de la rapidité destransferts thermiques ainsi que de la facilité à la mise en œuvre. Les conditions instab<strong>le</strong>s sontpeu étudiées car <strong>le</strong>s procédés conventionnels nécessitent des conditions stationnaires, maisel<strong>le</strong>s <strong>pour</strong>raient permettre d’atteindre de meil<strong>le</strong>ures efficacités.Il faudrait par ail<strong>le</strong>urs étudier <strong>le</strong>s performances du microréacteur <strong>pour</strong> l’oxydation d’autresCOV, contenant par exemp<strong>le</strong> du chlore, du soufre ou de l’azote. Cela permettrait de multiplier<strong>le</strong>s applications possib<strong>le</strong>s du microréacteur. Cependant, la désactivation du platine est souventcausée par la présence de chlore [Spivey et Butt, 1992]. La désactivation du catalyseur n’a pasété observée durant cette étude. Cependant, il conviendrait de développer un <strong>traitement</strong> in-situqui permettrait de <strong>le</strong> réactiver en évitant ainsi <strong>le</strong> remplacement des plaques microgravées.216


De plus, la possibilité de changer <strong>le</strong>s plaques microgravées dans <strong>le</strong> châssis permettrait demodifier <strong>le</strong>s caractéristiques géométriques des microcanaux <strong>pour</strong> éventuel<strong>le</strong>ment optimiser <strong>le</strong>sperformances du microréacteur. Ainsi, la longueur des microcanaux <strong>pour</strong>rait être augmentéeafin de rallonger <strong>le</strong> temps de passage.Il faut éga<strong>le</strong>ment noter que, lors de travaux antérieurs, un prototype de microréacteur fabriquépar <strong>le</strong> LAAS a été mis au point en intégrant <strong>le</strong> système de chauffage. Une plaque chauffanterésistive est insérée entre <strong>le</strong>s plaques microgravées, ce qui permet un gain énergétiqueimportant [Tasselli et al., 2009]. Effectivement, <strong>le</strong> microréacteur de cette étude n’est pasoptimisé du point de vue du chauffage puisque des pertes thermiques ont lieu avec <strong>le</strong> milieuenvironnant, malgré <strong>le</strong> coffrage en brique réfractaire.Les petites dimensions du microréacteur permettent par ail<strong>le</strong>urs d’en faire un procédé adaptéau <strong>traitement</strong> de faib<strong>le</strong>s débits, il peut être ainsi adapté à diverses utilisations de <strong>traitement</strong> à lasource dans un même atelier. Par exemp<strong>le</strong>, il serait envisageab<strong>le</strong> de l’adapter sur une boîte àgants, qui serait utilisée dans <strong>le</strong>s industries travaillant <strong>le</strong> cuir <strong>pour</strong> effectuer <strong>le</strong>s différents<strong>traitement</strong>s utilisant <strong>pour</strong> la plupart des COV. Les capacités de <strong>traitement</strong> du microréacteurpeuvent lui permettre d’être utilisé dans des petites et moyennes industries, dont <strong>le</strong>s effluentssont actuel<strong>le</strong>ment peu traités car <strong>le</strong>s procédés actuels ne sont pas adaptés du fait de <strong>le</strong>urencombrement et de <strong>le</strong>urs conditions d’utilisation.Le principe du « numbering-up » <strong>pour</strong>rait éga<strong>le</strong>ment permettre de traiter des débits plusimportants, ce qui serait intéressant <strong>pour</strong> remplacer des procédés actuels de <strong>traitement</strong> dont <strong>le</strong>coût d’utilisation est plus important. Du fait de la faib<strong>le</strong> consommation énergétique dumicroréacteur ainsi que de sa facilité d’utilisation, cette approche serait intéressante du pointde vue industriel.Utilisant une technologie récente et adapté au <strong>traitement</strong> des effluents industriels <strong>pour</strong> limiterla pollution, <strong>le</strong> microréacteur <strong>catalytique</strong> est fina<strong>le</strong>ment un procédé innovant qui <strong>pour</strong>rait êtrelargement développé au niveau industriel. Ses performances permettent de l’utiliser <strong>pour</strong> ladégradation de divers effluents, que <strong>le</strong>s COV y soient seuls ou en mélanges plus comp<strong>le</strong>xes, sesapplications seraient ainsi nombreuses. Les performances <strong>catalytique</strong>s du microréacteurpermettraient éga<strong>le</strong>ment d’envisager son utilisation <strong>pour</strong> des applications de synthèse enchimie fine ou pharmaceutique, en passant de procédés batch actuels à des productionscontinues.217


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Liste des figuresFigure 1.1 : approche schématique de la définition d’un COV, d’après *Le Cloirec, 1998+ ............... 1-23Figure 1.2 : répartition des sources d’émission de COV en 2009, d’après *CITEPA, 2011+ ............. 1-25Figure 1.3 : représentations des COV étudiés .................................................................................... 1-26Figure 1.4 : représentation du cyc<strong>le</strong> de Chapman [Popescu et al., 1998] ........................................... 1-29Figure 1.5 : perturbation du cyc<strong>le</strong> de Chapman par l’action des COV *Popescu et al., 1998+ ........... 1-29Figure 1.6 : représentation schématique de l’effet de serre, d’après *Novopress, 2010+ ..................... 1-30Figure 1.7 : zone de faisabilité économique des différentes méthodes de <strong>traitement</strong> des COV enfonction du débit et de la concentration [Le Cloirec, 1998] ..................................................... 1-33Figure 1.8 : principe d’un procédé de condensation à contact direct, d’après *Jain et al., 1997+ ....... 1-35Figure 1.9 : schéma de principe d’un épurateur thermique ................................................................ 1-38Figure 1.10 : schéma de principe d’un épurateur thermique en mode régénératif, premier modede fonctionnement, d’après *Le Cloirec, 1998+ ........................................................................ 1-39Figure 1.11 : schéma de principe d’un épurateur thermique en mode régénératif, second modede fonctionnement, d’après *Le Cloirec, 1998+ ........................................................................ 1-39Figure 1.12 : schéma d’un système <strong>catalytique</strong> en mode régénératif, d’après *Le Cloirec, 1998+,avec vanne NO : norma<strong>le</strong>ment ouverte et vanne NF : norma<strong>le</strong>ment fermée,successivement......................................................................................................................... 1-41Figure 1.13 : schéma d’un système <strong>catalytique</strong> en mode cyclique, d’après *Le Cloirec, 1998+........... 1-42Figure 1.14 : schéma de principe d’un biofiltre, d’après *Jain et al., 1997+ ........................................ 1-43Figure 1.15 : évolution de l’énergie potentiel<strong>le</strong> du système réactionnel, d’après *Bach et al.,2008] ........................................................................................................................................ 1-45Figure 1.16 : étapes d’une réaction en catalyse hétérogène, d’après *Bach et al., 2008+ .................... 1-47Figure 1.17 : différentes possibilités de chimisorption d’un ligand sur un métal, d’après[Wulfsberg, 2002] .................................................................................................................... 1-49Figure 1.18 : exemp<strong>le</strong>s de sé<strong>le</strong>ctivité <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthylène, d’après[Thomas et Thomas, 1997] ...................................................................................................... 1-50233


Figure 1.19 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, selon *Klaey<strong>le</strong>,1993] ........................................................................................................................................ 1-58Figure 1.20 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong>, selon *Sawyeret Abraham, 1994] ................................................................................................................... 1-59Figure 1.21 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’acétone, selon *Klaey<strong>le</strong>, 1993+ ........ 1-59Figure 1.22 : schéma réactionnel de la combustion du 1,4-dioxane [Lin et al., 2009] ....................... 1-61Figure 1.23 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’éthanol ............................................ 1-61Figure 1.24 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol, selon *Sawyer etAbraham, 1994] ....................................................................................................................... 1-62Figure 1.25 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’éthanol, selon *Ismagilov et al.,2008] ........................................................................................................................................ 1-62Figure 1.26 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du n-hexane, selon [Klaey<strong>le</strong>, 1993] ....... 1-62Figure 1.27 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de l’isopropanol, selon *Klaey<strong>le</strong>,1993] ........................................................................................................................................ 1-63Figure 1.28 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’isopropanol, selon *Sawyer etAbraham, 1994] et [Ismagilov et al., 2008] ............................................................................ 1-63Figure 1.29 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique de la méthyléthylcétone, selon[Klaey<strong>le</strong>, 1993] ......................................................................................................................... 1-64Figure 1.30 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du 1-propanol ........................................ 1-65Figure 1.31 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du 1-propanol, selon [Sawyer etAbraham, 1994] ....................................................................................................................... 1-65Figure 1.32 : schéma réactionnel de l’oxydation thermique du toluène, selon *Klaey<strong>le</strong>, 1993+ .......... 1-66Figure 1.33 : schéma réactionnel de l’oxydation <strong>catalytique</strong> du toluène, selon *Ge et al., 2005+ ....... 1-66Figure 2.1 : assemblage d’une microstructure dans un châssis.......................................................... 2-71Figure 2.2 : atouts des microréacteurs dus à <strong>le</strong>urs dimensions réduites ............................................ 2-72Figure 2.3 : « sca<strong>le</strong>-up » et « numbering-up », de la recherche à la production ................................. 2-75Figure 2.4 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> du toluène, d’après *Ge et al., 2005+ ................................. 2-81Figure 2.5 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> de l’éthylène, d’après *Kursawe et Hönicke, 2001+ ........... 2-83Figure 2.6 : oxydations partiel<strong>le</strong> et tota<strong>le</strong> de l’isoprène, d’après *Walter et al., 2001] ....................... 2-84Figure 2.7 : déshydrogénation du cyclohexane, d’après *Tsubota et al., 2000] .................................. 2-86Figure 2.8 : hydrogénation du benzène, d’après *Kusakabe et al., 2001-a] ........................................ 2-87Figure 3.1 : différentes parties du microréacteur .............................................................................. 3-100Figure 3.2 : étapes principa<strong>le</strong>s de la fabrication d’une plaque microgravée...................................... 3-101Figure 3.3 : masque d’un substrat <strong>pour</strong> la géométrie 200 x 500 µm ............................................... 3-102Figure 3.4 : principe de la gravure ionique réactive profonde (DRIE), selon [Cau, 2004]............... 3-104Figure 3.5 : images MEB de microcanaux de dimension 50 x 100 µm (à gauche) et100 x 200 µm (à droite) ......................................................................................................... 3-105Figure 3.6 : rugosité des parois latéra<strong>le</strong> et longitudina<strong>le</strong> d’un microcanal (100 x 200 µm -MEB - échel<strong>le</strong> indiquée : 740 nm) .......................................................................................... 3-105234


Figure 3.7 : recouvrement des microcanaux par <strong>le</strong> dépôt de platine : vue du profil des gravures(50 x 100 µm - MEB) ............................................................................................................ 3-106Figure 3.8 : recouvrement des microcanaux par <strong>le</strong> dépôt de platine : vue du fond d’unmicrocanal (200 x 500 µm - MEB) ...................................................................................... 3-106Figure 3.9 : image MEB des microcanaux recouverts de platine (200 x 500 µm) ........................... 3-107Figure 3.10 : représentation d’une plaque microstructurée (200 x 500 µm) ................................... 3-107Figure 3.11 : étapes du montage d’un microréacteur dans son châssis ............................................ 3-108Figure 3.12 : vue partiel<strong>le</strong> de l’entrée du microréacteur ................................................................... 3-108Figure 3.13 : vue éclatée du microréacteur, des plaques microgravées au châssis extérieur ............ 3-109Figure 3.14 : représentation schématique du microréacteur et de son châssis : vue de face duchâssis extérieur (à gauche) et microréacteur entier monté, vue en coupe de côté (àdroite) .................................................................................................................................... 3-110Figure 3.15 : vue d’ensemb<strong>le</strong> de l’installation expérimenta<strong>le</strong> ........................................................... 3-111Figure 3.16 : schéma simplifié de l’installation expérimenta<strong>le</strong> ......................................................... 3-112Figure 3.17 : génération de l’effluent ............................................................................................... 3-112Figure 3.18 : évaporateur (à droite) et microréacteur (à gauche) dans <strong>le</strong>urs enceintes en briqueréfractaire ............................................................................................................................... 3-113Figure 3.19 : microréacteur, canalisations et vannes ....................................................................... 3-114Figure 3.20 : comparaison des conditions opératoires dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> del’acétone (2500 ppm) ............................................................................................................ 3-117Figure 3.21 : évolution de l’écart entre la température du microréacteur et la température del’effluent à la sortie du microréacteur, en fonction de la température du microréacteur(acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500ppm - 0,5 NL/min) ........................................................................... 3-122Figure 3.22 : schéma de principe de la chromatographie en phase gazeuse ...................................... 3-126Figure 3.23 : schéma des lignes d’analyse du chromatographe ........................................................ 3-127Figure 3.24 : chromatogramme FID de l’effluent à l’entrée du microréacteur (acétate d’éthy<strong>le</strong> -2500 ppm - 0,5 NL/min - 118°C) .......................................................................................... 3-129Figure 3.25 : chromatogramme FID de l’effluent à la sortie du microréacteur (acétate d’éthy<strong>le</strong> -2500 ppm - 0,3 NL/min - 361°C) .......................................................................................... 3-129Figure 3.26 : chromatogramme TCD de l’effluent à la sortie du microréacteur, et sonagrandissement (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,3 NL/min - 515°C) ................................. 3-130Figure 3.27 : méthode d’analyse de l’effluent ................................................................................... 3-130Figure 3.28 : droite d’étalonnage de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> ..................................................................... 3-133Figure 3.29 : droite d’étalonnage du 1-propanol .............................................................................. 3-134Figure 3.30 : évolution de l’aire du pic de CO2 en fonction du débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong>d’injection .............................................................................................................................. 3-135Figure 3.31 : droite d’étalonnage du CO2, <strong>pour</strong> trois débits différents ............................................ 3-135Figure 3.32 : étude de la répétabilité des taux de conversion de la méthyléthylcétone (2500 ppm- 0,5 NL/min) ........................................................................................................................ 3-136Figure 3.33 : étude de la reproductibilité des taux de conversion de l’acétone et de laméthyléthylcétone (2500 ppm, 0,5 NL/min) ; l’opérateur A est celui qui a effectuél’étude précédent cel<strong>le</strong> présentée ici, dont l’auteur est ainsi l’opérateur B ........................... 3-137235


Figure 4.1 : comparaison des taux de conversion des alcools et des composés carbonylés étudiés(2500 ppm - 0,5 NL/min) ...................................................................................................... 4-141Figure 4.2 : comparaison des taux de conversion des autres COV étudiés (2500 ppm - 0,5NL/min) ................................................................................................................................. 4-141Figure 4.3 : énergie de dissociation de la plus faib<strong>le</strong> liaison C-H des COV en fonction de <strong>le</strong>ur T50 . 4-144Figure 4.4 : enthalpie de formation du composé R des COV en fonction de <strong>le</strong>ur T50 ....................... 4-145Figure 4.5 : comparaison des conversions à l’issue des oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> detrois COV (2500 ppm - 0,5 NL/min) .................................................................................... 4-146Figure 4.6 : exemp<strong>le</strong> de l’évolution des courbes de rendement à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> (isopropanol - 2500 ppm - 0,5 NL/min) ............................................................. 4-148Figure 4.7 : exemp<strong>le</strong> de l’évolution des courbes de rendement à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm - 0,5 NL/min) ....................................................... 4-148Figure 4.8 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique del’acétate d’éthy<strong>le</strong> (2500 ppm - 0,5 NL/min - 85 % de conversion à 505°C) .......................... 4-150Figure 4.9 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (2500 ppm - 0,5 NL/min - 97 % de conversion à 516°C) ..................... 4-150Figure 4.10 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique del’acétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 80 % de conversion à 508°C) ....................................... 4-152Figure 4.11 : évolution de la concentration du CO2 issu de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’acétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 96 % de conversion à 530°C) .................................. 4-152Figure 4.12 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquedu 1,4-dioxane (2500 ppm - 0,5 NL/min - 37 % de conversion à 519°C) ............................. 4-153Figure 4.13 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>du 1,4-dioxane (2500 ppm - 0,5 NL/min - 77 % de conversion à 499°C) ............................. 4-153Figure 4.14 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique del’éthanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 94 % de conversion à 500°C) ....................................... 4-155Figure 4.15 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’éthanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 501°C) .................................. 4-155Figure 4.16 : évolution de la concentration en CO2 issu de l’oxydation thermique du n-hexane(2500 ppm - 0,5 NL/min - 57 % de conversion à 435°C) ...................................................... 4-156Figure 4.17 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>du n-hexane (2500 ppm - 0,5 NL/min - 85 % de conversion à 416°C) ................................ 4-156Figure 4.18 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermique del’isopropanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 516°C) ................................ 4-157Figure 4.19 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de l’isopropanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 99 % de conversion à 498°C) ........................... 4-158Figure 4.20 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquede la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 91 % de conversion à 521°C) ............... 4-159Figure 4.21 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>de la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min - 98 % de conversion à 522°C) ............... 4-159236


Figure 4.22 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquedu 1-propanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 97 % de conversion à 515°C) .............................. 4-160Figure 4.23 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>du 1-propanol (2500 ppm - 0,5 NL/min - 98 % de conversion à 521°C) .............................. 4-161Figure 4.24 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation thermiquedu toluène (2500 ppm - 0,5 NL/min - 8 % de conversion à 514°C) ..................................... 4-162Figure 4.25 : évolution de la quantité des produits issus de la réaction d’oxydation <strong>catalytique</strong>du toluène (2500 ppm - 0,5 NL/min - 65% de conversion à 498°C) .................................... 4-162Figure 4.26 : comparaison des productions de CO2 à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des COV(2500 ppm - 0,5 NL/min) ...................................................................................................... 4-163Figure 4.27 : comparaison des taux de conversion de l’éthanol et du 1-propanol, <strong>pour</strong> <strong>le</strong>scomposés seuls et en mélange binaire équimolaire (2500 ppm - 0,5 NL/min)....................... 4-167Figure 4.28 : comparaison des productions de CO2 <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange binaire équimolaire et <strong>pour</strong><strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min) ........................................................................ 4-167Figure 4.29 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétated’éthy<strong>le</strong> en mélanges équimolaires (A : 1250 ppm, B : 2500 ppm, C : 5000 ppm -0,5 NL/min) et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min) ..................................... 4-169Figure 4.30 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétated’éthy<strong>le</strong> en mélanges (1-propanol 2500 ppm - acétate d’éthy<strong>le</strong> A : 1250 ppm, B :2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min) et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm -0,5 NL/min) ........................................................................................................................... 4-170Figure 4.31 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétated’éthy<strong>le</strong> en mélanges (acétate d’éthy<strong>le</strong> 2500 ppm - 1-propanol A : 1250 ppm, B :2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min) et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composés seuls (2500 ppm -0,5 NL/min) ........................................................................................................................... 4-170Figure 4.32 : comparaison des taux de conversion obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et l’acétated’éthy<strong>le</strong> en mélanges (acétate d’éthy<strong>le</strong> A : 5000 ppm, B : 2500 ppm, C : 1250 ppm - 1-propanol A : 1250 ppm, B : 2500 ppm, C : 5000 ppm - 0,5 NL/min) et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>scomposés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min) ............................................................................. 4-170Figure 4.33 : évolution du taux de conversion des différents composants du mélange comp<strong>le</strong>xeen fonction de la température du microréacteur (0,5 NL/min) ............................................. 4-173Figure 4.34 : évolution de la quantité de CO2 produite par l’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélangecomp<strong>le</strong>xe (0,5 NL/min) .......................................................................................................... 4-174Figure 4.35 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> <strong>pour</strong> six concentrationsdifférentes en COV dans l’effluent à l’entrée du microréacteur (0,5 NL/min) ..................... 4-177Figure 4.36 : évolution de l’aire du pic de l’acétaldéhyde (tr=1,09 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min) . 4-177Figure 4.37 : évolution de l’aire du pic du méthanol (tr=1,30 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min) . 4-178Figure 4.38 : évolution de l’aire du pic de l’éthanol (tr=1,55 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min) . 4-178237


Figure 4.39 : évolution de l’aire du pic de l’acide acétique (tr=2,72 min), sous- produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min) . 4-178Figure 4.40 : évolution de la quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> del’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six concentrations différentes - 0,5 NL/min) ........................................... 4-179Figure 4.41 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> <strong>pour</strong> cinq débits différents del’effluent, à l’entrée du microréacteur (2500 ppm) ................................................................ 4-180Figure 4.42 : évolution de l’aire du pic de l’acétaldéhyde (tr=1,09 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm) .................. 4-181Figure 4.43 : évolution de l’aire du pic du méthanol (tr=1,30 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm) .................. 4-181Figure 4.44 : évolution de l’aire du pic de l’éthanol (tr=1,55 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm) .................. 4-182Figure 4.45 : évolution de l’aire du pic de l’acide acétique (tr=2,72 min), sous-produit issu del’oxydation <strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (six débits différentes - 2500 ppm) .................. 4-182Figure 4.46 : évolution de la quantité de CO2 produite à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> del’acétate d’éthy<strong>le</strong> (cinq débit différents - 2500 ppm) .............................................................. 4-183Figure 4.47 : influence de la température sur <strong>le</strong> débit réel de l’effluent à l’entrée dumicroréacteur, <strong>pour</strong> cinq débits mesurés .............................................................................. 4-185Figure 4.48 : influence de la température sur <strong>le</strong> temps de séjour dans <strong>le</strong>s microcanaux, <strong>pour</strong>cinq débits normalisés différents ............................................................................................ 4-186Figure 4.49 : évolution du taux de conversion <strong>pour</strong> un essai à temps de séjour constant et <strong>pour</strong>un essai à débit constant (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm) ........................................................ 4-186Figure 4.50 : évolution de la production de CO2 <strong>pour</strong> un essai à temps de séjour constant et<strong>pour</strong> un essai à débit constant (acétate d’éthy<strong>le</strong> - 2500 ppm) ................................................ 4-187Figure 4.51 : évolution du taux de conversion de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> pendant l’essai prolongé(2500 ppm - 0,3 NL/min - 100h) ........................................................................................... 4-188Figure 4.52 : évolution de la production de CO2 pendant l’essai prolongé (2500 ppm -0,3 NL/min - 100h) ................................................................................................................ 4-189Figure 4.53 : influence de la présence d’un COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteurthermique (différents COV étudiés - 2500 ppm - 0,5 NL/min) ............................................ 4-190Figure 4.54 : influence de la présence du catalyseur lors de l’oxydation de l’éthanol (2500 ppm- 0,5 NL/min) ......................................................................................................................... 4-191Figure 4.55 : influence de la présence d’un COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur<strong>catalytique</strong> (différents COV étudiés et air seul - 2500 ppm - 0,5 NL/min) .......................... 4-191Figure 4.56 : influence de la concentration du COV sur la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur<strong>catalytique</strong> (acétate d’éthy<strong>le</strong> - différentes concentrations - 0,5 NL/min) .............................. 4-192Figure 4.57 : évolution de la viscosité dynamique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de latempérature, selon [Poling et al., 2007] (pression atmosphérique - 2500 ppm) ................... 4-194Figure 4.58 : évolution de la viscosité dynamique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de latempérature, selon [Brokaw, 1969] et [Brokaw, 1970] (pression atmosphérique -2500 ppm) .............................................................................................................................. 4-195238


Figure 4.59 : évolution de la masse volumique des mélanges <strong>gazeux</strong>, en fonction de latempérature (pression atmosphérique - 2500 ppm) .............................................................. 4-196Figure 4.60 : comparaison des pertes de charge expérimenta<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>s dimensions desmicrocanaux (0,5 NL/min) .................................................................................................... 4-197Figure 4.61 : schéma des canalisations et accidents entre <strong>le</strong> microréacteur et <strong>le</strong>s prises depression du capteur différentiel ............................................................................................. 4-198Figure 4.62 : évolution des pertes de charge engendrées par <strong>le</strong>s canalisations (en amont et enaval du microréacteur) ........................................................................................................... 4-199Figure 4.63 : vue en coupe du châssis du microréacteur .................................................................. 4-200Figure 4.64 : évolution des pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur (troisgéométries - 0,5 NL/min) ...................................................................................................... 4-202Figure 4.65 : évolution des pertes de charge théoriques engendrées par <strong>le</strong>s microcanaux (troisgéométries - 0,5 NL/min) ...................................................................................................... 4-205Figure 4.66 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s selon <strong>le</strong>sdimensions des microcanaux (trois géométries - 0,5 NL/min) .............................................. 4-206Figure 4.67 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de latempérature (200 x 500 µm) ................................................................................................ 4-207Figure 4.68 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction dudébit réel (200 x 500 µm) ..................................................................................................... 4-207Figure 4.69 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de latempérature (100 x 200 µm) ................................................................................................ 4-208Figure 4.70 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction dudébit réel (100 x 200 µm) ..................................................................................................... 4-208Figure 4.71 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction de latempérature (50 x 100 µm) .................................................................................................. 4-209Figure 4.72 : comparaison des pertes de charge théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s en fonction dudébit réel (50 x 100 µm) ....................................................................................................... 4-209Figure 4.73 : mise en évidence du régime de raréfaction (si Kn > 0,001) <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentesgéométries des microcanaux .................................................................................................. 4-212Figure A.1 : pictogrammes de risque .................................................................................................. 249Figure A.2 : chromatogramme de l’effluent à la sortie du microréacteur (1,4-dioxane -2500 ppm - 0,5 NL/min - 407°C) ............................................................................................. 272Figure A.3 : spectre de masse du 1,4-dioxane (tr = 3,0 minute) ......................................................... 272Figure A.4 : spectre de masse du pic ayant un temps de rétention de 1,37 minute ............................ 273Figure A.5 : spectre de masse du pic ayant un temps de rétention de 2,72 minutes .......................... 273239


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Liste des tab<strong>le</strong>auxTab<strong>le</strong>au 1.1 : composés exclus du classement en COV ..................................................................... 1-23Tab<strong>le</strong>au 1.2 : rejets de COV selon <strong>le</strong>s secteurs <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s années 1988 et 2009, d’après *CITEPA,2011] ........................................................................................................................................... 1-25Tab<strong>le</strong>au 1.3 : solvants usuels dans <strong>le</strong>s différents secteurs d’activité ................................................. 1-27Tab<strong>le</strong>au 1.4 : va<strong>le</strong>urs limites d’exposition <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV étudiés ..................................................... 1-31Tab<strong>le</strong>au 1.5 : exemp<strong>le</strong>s de pré- et post-<strong>traitement</strong>s éventuels des effluents chargés en COV,d’après *Le Cloirec, 2008+ ........................................................................................................... 1-34Tab<strong>le</strong>au 1.6 : hétéro-hydrocarbures et <strong>le</strong>urs produits d’oxydation complète, d’après *Le Cloirec,1998] ........................................................................................................................................... 1-38Tab<strong>le</strong>au 1.7 : conditions généra<strong>le</strong>s d’utilisation et performances des procédés d’oxydationthermique .................................................................................................................................... 1-40Tab<strong>le</strong>au 1.8 : conditions généra<strong>le</strong>s d’utilisation des procédés d’oxydation <strong>catalytique</strong> .................... 1-41Tab<strong>le</strong>au 1.9 : conditions généra<strong>le</strong>s d’utilisation d’un bioprocédé ..................................................... 1-43Tab<strong>le</strong>au 1.10 : nombre de réactifs chimisorbés à l’état <strong>gazeux</strong> sur <strong>le</strong>s métaux de transition,d’après *Wulfsberg, 2002+ ........................................................................................................... 1-50Tab<strong>le</strong>au 1.11 : performances du platine <strong>pour</strong> l’oxydation des COV dans des réacteurs à lit fixe ..... 1-55Tab<strong>le</strong>au 1.12 : récapitulatif des intermédiaires réactionnels mis en jeu lors des réactionsd’oxydations thermique et <strong>catalytique</strong> des COV considérés ....................................................... 1-68Tab<strong>le</strong>au 2.1 : comparaison de quelques caractéristiques <strong>pour</strong> un microréacteur et un réacteurconventionnel, d’après *Jähnisch et al., 2004+ et *Keil, 2004+ .................................................... 2-73Tab<strong>le</strong>au 2.2 : choix du matériau <strong>pour</strong> la construction d’un microréacteur, d’après *Kusakabe etal., 2001-a] .................................................................................................................................. 2-76Tab<strong>le</strong>au 2.3 : techniques de gravure des microcanaux en fonction du matériau de la plaque........... 2-77Tab<strong>le</strong>au 2.4 : techniques de recouvrement des parois par un catalyseur en fonction dumatériau de la plaque microgravée, selon [Brand et al., 2006] ................................................... 2-79241


Tab<strong>le</strong>au 2.5 : techniques d’assemblage des plaques microstructurées en fonction du matériaude la plaque, selon [Brand et al., 2006]....................................................................................... 2-80Tab<strong>le</strong>au 2.6 : caractéristiques des trois microréacteurs étudiés......................................................... 2-83Tab<strong>le</strong>au 2.7 : caractéristiques des réacteurs étudiés .......................................................................... 2-85Tab<strong>le</strong>au 2.8 : résultats expérimentaux de l’oxydation partiel<strong>le</strong> de l’isoprène ................................... 2-85Tab<strong>le</strong>au 2.9 : comparaison des performances des réacteurs <strong>pour</strong> la réaction de synthèse duformaldéhyde ............................................................................................................................... 2-88Tab<strong>le</strong>au 2.10 : caractéristiques des microréacteurs étudiés ............................................................... 2-89Tab<strong>le</strong>au 2.11 : performances des microréacteurs étudiés................................................................... 2-90Tab<strong>le</strong>au 2.12 : températures de conversion du n-hexane seul et en mélange avec de l’acétone(Pt/ZY0,3)................................................................................................................................... 2-93Tab<strong>le</strong>au 3.1 : caractéristiques d’une plaque microgravée en fonction des dimensions desmicrocanaux .............................................................................................................................. 3-100Tab<strong>le</strong>au 3.2 : écart de mesure entre <strong>le</strong> haut et <strong>le</strong> bas des microcanaux............................................ 3-105Tab<strong>le</strong>au 3.3 : conditions opératoires relatives au dispositif expérimental ....................................... 3-115Tab<strong>le</strong>au 3.4 : concentration étudiée <strong>pour</strong> chaque COV (2500 ppm) ............................................... 3-118Tab<strong>le</strong>au 3.5 : gamme étudiée du débit de l’effluent ......................................................................... 3-118Tab<strong>le</strong>au 3.6 : gamme étudiée de la concentration en acétate d’éthy<strong>le</strong> (0,5 NL/min) ....................... 3-119Tab<strong>le</strong>au 3.7 : diamètre des seringues utilisées ................................................................................. 3-119Tab<strong>le</strong>au 3.8 : étalonnage du pousse-seringue .................................................................................. 3-120Tab<strong>le</strong>au 3.9 : incertitude du débitmètre é<strong>le</strong>ctronique ...................................................................... 3-120Tab<strong>le</strong>au 3.10 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s paramètres contrôlés ...................................... 3-123Tab<strong>le</strong>au 3.11 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s données enregistrées ...................................... 3-125Tab<strong>le</strong>au 3.12 : récapitulatif des incertitudes sur <strong>le</strong>s grandeurs étudiées......................................... 3-125Tab<strong>le</strong>au 3.13 : temps de rétention des composés purs ..................................................................... 3-132Tab<strong>le</strong>au 3.14 : étalonnage de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> par la méthode du ballon ....................................... 3-133Tab<strong>le</strong>au 3.15 : équations des droites d’étalonnages de chaque COV ............................................... 3-134Tab<strong>le</strong>au 3.16 : variation de l’aire du CO2 en fonction du débit de remplissage de la bouc<strong>le</strong>d’injection .................................................................................................................................. 3-135Tab<strong>le</strong>au 4.1 : températures nécessaires <strong>pour</strong> obtenir 50 % et 90 % de conversion du COV .......... 4-142Tab<strong>le</strong>au 4.2 : performances de procédés issus de la littérature <strong>pour</strong> l’oxydation <strong>catalytique</strong> desCOV étudiés .............................................................................................................................. 4-142Tab<strong>le</strong>au 4.3 : propriétés chimiques des COV testés, classés par ordre croissant de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur deT50 .............................................................................................................................................. 4-143Tab<strong>le</strong>au 4.4 : propriétés des plus faib<strong>le</strong>s liaisons C-H des COV testés, classés par ordrecroissant de <strong>le</strong>ur va<strong>le</strong>ur de T50 ................................................................................................... 4-144Tab<strong>le</strong>au 4.5 : températures requises <strong>pour</strong> l’obtention de 50 % et 90 % de conversion des COVtestés, à l’issue de l’oxydation thermique (sans Pt) et <strong>catalytique</strong> (avec Pt) ............................ 4-146Tab<strong>le</strong>au 4.6 : temps de rétention de composés injectés directement dans <strong>le</strong> chromatographe ......... 4-151242


Tab<strong>le</strong>au 4.7 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formés avec <strong>le</strong>s donnéeschromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels ................................................................. 4-152Tab<strong>le</strong>au 4.8 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formés avec <strong>le</strong>s donnéeschromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels ................................................................. 4-155Tab<strong>le</strong>au 4.9 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formés avec <strong>le</strong>s donnéeschromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels ................................................................. 4-158Tab<strong>le</strong>au 4.10 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formés avec <strong>le</strong>s donnéeschromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels ................................................................. 4-160Tab<strong>le</strong>au 4.11 : comparaison des temps de rétention des sous-produits formés avec <strong>le</strong>s donnéeschromatographiques et <strong>le</strong>s mécanismes réactionnels ................................................................. 4-161Tab<strong>le</strong>au 4.12 : comparaison du CO2 théoriquement produit avec la quantité analysée, <strong>pour</strong> untaux de conversion maximal obtenu expérimenta<strong>le</strong>ment (2500 ppm - 0,5 NL/min) ................ 4-164Tab<strong>le</strong>au 4.13 : récapitulatif des composés associés aux temps de rétention des pics observés àl’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des différents COV (<strong>le</strong>s températures sont indicatives) ....... 4-165Tab<strong>le</strong>au 4.14 : aire moyenne de pic des COV étudiés (2500 ppm à l’entrée du microréacteur) ...... 4-166Tab<strong>le</strong>au 4.15 : comparaison des productions de CO2 à l’issue de l’oxydation <strong>catalytique</strong> dumélange équimolaire éthanol/1-propanol et des composés seuls (2500 ppm - 0,5 NL/min) ...... 4-168Tab<strong>le</strong>au 4.16 : récapitulatif de la répartition des mélanges sur <strong>le</strong>s graphiques ............................... 4-169Tab<strong>le</strong>au 4.17 : taux de conversion du 1-propanol et de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> obtenus à l’issue del’oxydation <strong>catalytique</strong> du mélange de COV (différents rapports de concentrations -0,5 NL/min - 510/520°C) .......................................................................................................... 4-171Tab<strong>le</strong>au 4.18 : va<strong>le</strong>urs théoriques et expérimenta<strong>le</strong>s des quantités de CO2 issues de l’oxydationdu mélange acétate d’éthy<strong>le</strong> / 1-propanol (différentes rapports de concentrations -0,5 NL/min - 510/520°C) .......................................................................................................... 4-171Tab<strong>le</strong>au 4.19 : sé<strong>le</strong>ctivité en CO2 (%) et somme des aires des pics des sous-produits (uA),obtenues à l’issue de l’oxydation du mélange 1-propanol / acétate d’éthy<strong>le</strong> (différentesrapports de concentrations - 0,5 NL/min - 510/520°C) ............................................................ 4-172Tab<strong>le</strong>au 4.20 : concentrations en COV du mélange à l’entrée et à la sortie du microréacteur, ettaux de conversions maximaux obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong> mélange comp<strong>le</strong>xe et <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s composésseuls ........................................................................................................................................... 4-173Tab<strong>le</strong>au 4.21 : résultats expérimentaux et théoriques obtenus à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (différents débits - 2500 ppm - 505/520°C) ........................... 4-179Tab<strong>le</strong>au 4.22 : résultats expérimentaux et théoriques obtenus à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (différents débits - 2500 ppm - 500/515°C) ........................... 4-183Tab<strong>le</strong>au 4.23 : va<strong>le</strong>urs utilisées <strong>pour</strong> calcu<strong>le</strong>r la viscosité dynamique, selon [Le Neindre, 1988] .. 4-193Tab<strong>le</strong>au 4.24 : données concernant <strong>le</strong>s accidents à considérer <strong>pour</strong> chaque canalisation ............... 4-199Tab<strong>le</strong>au 4.25 : données utilisées <strong>pour</strong> déterminer <strong>le</strong>s pertes de charge dans <strong>le</strong> châssis dumicroréacteur ............................................................................................................................ 4-202Tab<strong>le</strong>au 4.26 : nombre de Reynolds et pertes de charges théoriques dans <strong>le</strong>s différentes sectionsdu châssis du microréacteur (200°C - 0,5 NL/min) .................................................................. 4-203Tab<strong>le</strong>au 4.27 : données géométriques concernant <strong>le</strong>s microcanaux <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s trois types decanaux étudiées ......................................................................................................................... 4-204243


Tab<strong>le</strong>au 4.28 : pertes de charges théoriques (exprimées en mbar) dans <strong>le</strong>s différentes sectionsentre <strong>le</strong>s prises de pression du capteur différentiel, <strong>pour</strong> de l’air synthétique à 500°C............. 4-205Tab<strong>le</strong>au A.1 : propriétés physiques des COV étudiés ........................................................................ 246Tab<strong>le</strong>au A.2 : pictogrammes et références associés aux COV étudiés ................................................ 249Tab<strong>le</strong>au A.3 : risques associés aux COV étudiés ............................................................................... 250Tab<strong>le</strong>au A.4 : sécurité associée aux COV étudiés .............................................................................. 251Tab<strong>le</strong>au A.5 : énergies de dissociation des différentes liaisons des COV étudiés ............................... 257Tab<strong>le</strong>au A.6 : programmation des vannes du chromatographe <strong>pour</strong> la méthode d’analyse de lasortie du microréacteur ................................................................................................................. 262Tab<strong>le</strong>au A.7 : programmation des vannes du chromatographe <strong>pour</strong> la méthode d’analyse del’entrée du microréacteur ............................................................................................................. 263Tab<strong>le</strong>au A.8 : nombre d’essais effectués <strong>pour</strong> chaque COV étudié .................................................... 265Tab<strong>le</strong>au A.9 : composés détectés par <strong>le</strong> chromatographe lors de l’oxydation des COV étudiés ......... 275Tab<strong>le</strong>au A.10 : va<strong>le</strong>urs théoriques relatives aux écou<strong>le</strong>ments dans <strong>le</strong>s différentes géométries demicrocanaux ................................................................................................................................. 288244


AnnexesAnnexe 1 : Propriétés physico-chimiques, risques et sécurité concernant <strong>le</strong>s COV étudiés .................. 246Annexe 2 : Rég<strong>le</strong>mentation internationa<strong>le</strong> et nationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s COV .................................................... 252Annexe 3 : Choix d’une technique de <strong>traitement</strong> des COV – exemp<strong>le</strong> d’approche ................................ 256Annexe 4 : Energies de dissociation des différentes liaisons des COV étudiés ...................................... 257Annexe 5 : Schéma de procédé de l’installation expérimenta<strong>le</strong> .............................................................. 258Annexe 6 : Préparation d’un mélange binaire ....................................................................................... 259Annexe 7 : Mode opératoire <strong>pour</strong> <strong>le</strong> fonctionnement de l’installation expérimenta<strong>le</strong> ........................... 260Annexe 8 : Paramètres de fonctionnement du chromatographe............................................................. 262Annexe 9 : Comparaison des taux de conversion obtenus avec et sans catalyseur, et répétabilitédes taux de conversion de tous <strong>le</strong>s COV testés ................................................................................. 265Annexe 10 : Courbes des différents rendements <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s COV, à l’issue des oxydationsthermique et <strong>catalytique</strong> ................................................................................................................... 269Annexe 11 : Résultats des analyses de spectroscopie de masse .............................................................. 272Annexe 12 : Tab<strong>le</strong>au récapitulatif des sous-produits analysés à l’issue de l’oxydation des COV ........ 274Annexe 13 : Influence d’un mélange comp<strong>le</strong>xe sur l’oxydation d’un composé ..................................... 276Annexe 14 : Données enregistrées pendant l’essai de longue durée ...................................................... 280Annexe 15 : Influence du catalyseur sur <strong>le</strong>s pertes de charges .............................................................. 282Annexe 16 : Pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong> châssis du microréacteur ........................................... 286Annexe 17 : Va<strong>le</strong>urs théoriques relatives aux écou<strong>le</strong>ments <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentes géométries demicrocanaux ..................................................................................................................................... 287Annexe 18 : Pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong>s microcanaux ............................................................ 289Annexe 19 : Pertes de charge théoriques tota<strong>le</strong>s .................................................................................... 290245


Annexe 1 : Propriétés physico-chimiques, risques et sécurité concernant <strong>le</strong>s COV étudiésLes composés utilisés sont des liquides incolores à l’odeur marquée, ils sont tous stab<strong>le</strong>s bienque volatils dans <strong>le</strong>s conditions ambiantes. D’après <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au 1.3, <strong>le</strong>s industries produisant despeintures, vernis, encres et col<strong>le</strong>s utilisent tous <strong>le</strong>s COV sé<strong>le</strong>ctionnés, de même que <strong>le</strong>s tannerieset mégisseries ; <strong>le</strong>s ateliers de mécanique, plasturgie et é<strong>le</strong>ctronique en consomment éga<strong>le</strong>mentla plupart. Il est diffici<strong>le</strong> d’obtenir des estimations chiffrées concernant <strong>le</strong>s rejets de cesindustries. Cependant, l’industrie de la chimie fine et pharmaceutique rejette, en France,environ 9 kt de COV par an <strong>pour</strong> 60 kt de solvants consommés [ADEME 2004-b] ; à titred’exemp<strong>le</strong>, un fabricant de chaussures émet moins de 25 g de COV par paire [ADEME 1999-a].Les COV sé<strong>le</strong>ctionnés sont utilisés dans de nombreuses industries, en tant que solvant denettoyage ou qu’agent de formulation dans <strong>le</strong>s industries précitées, mais aussi en tant quesolvant d’extraction de produits naturels tels que des hui<strong>le</strong>s anima<strong>le</strong>s et végéta<strong>le</strong>s, gommes,cires ou autres parfums. Ils sont éga<strong>le</strong>ment utilisés en tant qu’intermédiaires de synthèseorganique ou même de matière première, <strong>pour</strong> <strong>le</strong> cas des alcools. Différentes famil<strong>le</strong>s decomposés chimiques sont volontairement représentées : acétate, alcane, alcool, aromatique,cétone et éther. Leurs propriétés physico-chimiques sont présentées ci-dessous.Propriétés physico-chimiques des composés étudiés :Les principa<strong>le</strong>s propriétés physiques des composés étudiés sont regroupées dans <strong>le</strong>Tab<strong>le</strong>au A.1. Les références utilisées <strong>pour</strong> chaque COV sont indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.2.masse molaire(g/mol)Tab<strong>le</strong>au A.1 : propriétés physiques des COV étudiéspointd’ébullitiondensité(D4 20 )pression de vapeur(kPa à 20°C)indiced’évaporationlimitesd’explosivitéacétate d'éthy<strong>le</strong> 88,12 77°C 0,902 15,5 (à 30°C) 2,9 2 % et 11,5 %acétone 58,08 56,1°C 0,783 (D20 20 ) 24,7 1,9 2,15 % et 13 %1,4-dioxane 88,12 101°C 1,034 4 5,8 2 % et 22 %éthanol 46,07 78°C 0,789 5,9 8,3 3,3 % et 19 %n-hexane 86,17 68,7°C 0,6603 16 1,4 1,1 % et 7,5 %isopropanol 60,10 82,4°C 0,785 4,4 21 2 % et 12 %méthyléthylcétone 72,10 79,6°C 0,805 13,3 (à 25°C) 2,7 1,8 % et 11,5 %1-propanol 60,10 97,1°C 0,803 1,94 7,8 2,1 % et 13,5 %toluène 92,14 110,6°C 0,867 3 - 1,2 % et 7,1 %L’indice d’évaporation est indiqué par rapport à l’oxyde de diéthy<strong>le</strong>, appelé pluscommunément éther, dont l’indice d’évaporation est égal à un. L’isopropanol présente l’indiced’évaporation <strong>le</strong> plus é<strong>le</strong>vé.Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong>s températures d’ébullition sont comprises entre 56°C <strong>pour</strong> l’acétone et 111°C<strong>pour</strong> <strong>le</strong> toluène ; ainsi, tous <strong>le</strong>s COV devraient être bien vaporisés dans l’évaporateur dont latempérature est fixée à 200°C.Enfin, <strong>le</strong>s limites inférieure et supérieure d’explosivité sont indiquées en <strong>pour</strong>centagevolumique, dans l’air à 25°C. Dans la mesure où la concentration de l’effluent seragénéra<strong>le</strong>ment de 2500 ppm en COV, soit 0,25 %, <strong>le</strong>s limites inférieures ne seront pas atteinteslors des manipulations.246


Les COV étudiés ont ainsi été sé<strong>le</strong>ctionnés à partir d’une étude bibliographique portant sur <strong>le</strong>ssolvants <strong>le</strong>s plus couramment utilisés en industrie. Au vu de <strong>le</strong>ur réactivité et des risques liés à<strong>le</strong>ur utilisation (expliqués ci-après), la concentration dans l’effluent est soigneusementmaintenue inférieure à la va<strong>le</strong>ur limite d’explosivité. Le mélange entre la méthyléthylcétone etl’isopropanol est éga<strong>le</strong>ment évité. Enfin, <strong>le</strong>s mises en garde sont prises en compte, et <strong>le</strong>smanipulations sont effectuées de manière à limiter tout accident.La réactivité des composés étudiés est décrite ci-dessous, en précisant éga<strong>le</strong>ment la nature de<strong>le</strong>ur pouvoir solvatant. Les produits de décomposition sont éga<strong>le</strong>ment cités dans la plupart descas.- l’acétate d'éthy<strong>le</strong> : c’est un solvant de la nitrocellulose, il est éga<strong>le</strong>ment utilisé <strong>pour</strong> préparer denombreux produits tels que <strong>le</strong>s vernis, col<strong>le</strong>s, laques et diluants. C’est un produit stab<strong>le</strong> dans<strong>le</strong>s conditions norma<strong>le</strong>s, bien que s'hydrolysant à l’humidité <strong>pour</strong> former de l'acide acétique etde l'éthanol. Cette réaction est favorisée par une température é<strong>le</strong>vée ou la présence d’un acideou d’une base. Il peut réagir vivement avec des agents oxydants puissants, tels que <strong>le</strong>s nitrates,<strong>le</strong>s acides forts ou encore <strong>le</strong>s bases fortes. Ses produits de combustion sont <strong>le</strong> monoxyde et <strong>le</strong>dioxyde de carbone, et ses produits de décomposition sont l’acide acétique et l’éthylène. *INRS2003-a] [CSST 2011-a]- l’acétone : c’est l’un des solvants <strong>le</strong>s plus utilisés, puisqu’il dissout <strong>le</strong>s gommes et <strong>le</strong>s résines,<strong>le</strong>s dérivés de cellulose, <strong>le</strong>s graisses, <strong>le</strong>s hui<strong>le</strong>s et enfin <strong>le</strong> caoutchouc. Il s’enflamme faci<strong>le</strong>ment àla cha<strong>le</strong>ur, ainsi qu’au contact d’agents oxydants forts tels que l’acide chromique, <strong>le</strong> trioxyde dechrome, <strong>le</strong> chlorure de chromy<strong>le</strong>, l’acide nitrique chaud, <strong>le</strong>s peroxydes ou encore <strong>le</strong>permanganate de potassium en milieu alcalin. L’acétone réagit vio<strong>le</strong>mment, parfois même defaçon explosive, avec l’eau de Javel, <strong>le</strong> charbon actif ou <strong>le</strong>s hydrocarbures chlorés. L’acétonen’attaque pas <strong>le</strong>s métaux mais dégrade certaines matières plastiques. Les oxydes de carbone(CO et CO2) sont issus de la combustion de l’acétone ; la pyrolyse de ce solvant conduit à laformation de cétène, composé très réactif et instab<strong>le</strong>. [INRS 2008-a] [CSST 2011-b]- <strong>le</strong> 1.4-dioxane : c’est un composé utilisé en tant que solvant de produits organiques ou depolymères. Il réagit avec <strong>le</strong> dioxygène <strong>pour</strong> former des aldéhydes et des peroxydes explosifs, laréaction étant accélérée à la lumière ou en présence de cha<strong>le</strong>ur. La combustion du 1,4-dioxaneentraine la formation des oxydes de carbone. [INRS 2004] [CSST 2011-c]- l’éthanol : il peut réagir de façon vio<strong>le</strong>nte avec des oxydants forts, tels que <strong>le</strong> trioxyde dechrome, l’acide nitrique, <strong>le</strong>s permanganates ou encore <strong>le</strong>s peroxydes. Il peut s’enflammerspontanément au contact de noir de platine (mélange de platine et de graphite), et <strong>le</strong> trioxydede phosphore prend feu à son contact, à température ambiante. Les produits de décompositionthermique de l’éthanol sont <strong>le</strong>s oxydes de carbone, l’acide acétique, l’acétaldéhyde et l’eau.[INRS 1997] [CSST 2011-d]247


- <strong>le</strong> n-hexane : c’est un solvant utilisé <strong>pour</strong> l’extraction des hui<strong>le</strong>s d’oléagineux tels que <strong>le</strong>s grainsde soja, de coton ou de carthame, mais aussi en tant que solvant de dégraissage ou denettoyage ; il entre par ail<strong>le</strong>urs dans la composition de nombreux produits (peintures, laques,caoutchouc synthétique, revêtements, produits pharmaceutiques). Il peut s’enflammer ouexploser au contact d’agents oxydants forts, dont <strong>le</strong>s permanganates, <strong>le</strong>s peroxydes, <strong>le</strong>s nitrates,<strong>le</strong>s chlorates et <strong>le</strong>s perchlorates. Il peut dégrader certains caoutchoucs naturels ou synthétiques,ainsi que d’autres plastiques ou revêtements. Les produits de décomposition thermique du n-hexane à très haute température sont <strong>le</strong>s deux oxydes de carbone. [INRS 2008-b] [CSST 2011-e]- l’isopropanol : c’est un bon solvant <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s cires, <strong>le</strong>s hui<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s résines et de nombreux autresproduits. Il est utilisé comme matière première, par exemp<strong>le</strong> <strong>pour</strong> la production d’acétone et deses dérivés, et comme milieu réactionnel dans l’industrie pharmaceutique. Il est présent dansplus de 200 formulations à usage médical. C’est un produit chimiquement stab<strong>le</strong>, bien qu’i<strong>le</strong>ntraine la formation de peroxydes instab<strong>le</strong>s et explosifs s’il est entreposé longtemps enprésence d’air ou de lumière ; en présence de trace de méthyléthylcétone, la formation desperoxydes est accélérée. Les oxydants puissants, tels que <strong>le</strong> trioxyde de chrome, <strong>le</strong>sperchlorates, <strong>le</strong>s peroxydes ou <strong>le</strong> trinitrométhane, peuvent réagir vivement avec <strong>le</strong> produit, ens’enflammant ou explosant ; la réaction est fortement exothermique et explosive avec <strong>le</strong>peroxyde d'hydrogène, <strong>le</strong> trioxyde de chrome ou l'acide nitrique fumant. Il est éga<strong>le</strong>mentincompatib<strong>le</strong> avec l’acétaldéhyde, l’oxyde d’éthylène, <strong>le</strong>s acides et <strong>le</strong>s isocyanates. Sonoxydation conduit d'abord à l'acétone puis à un mélange d'acides, l’acide acétique enparticulier, et de dioxyde de carbone. Une décomposition thermique peut mener à undégagement d’oxydes de carbone, d’aldéhydes et d’acides carboxyliques de faib<strong>le</strong> poidsmoléculaire. A haute température, il réagit vivement avec l’oxygène de l’air. Enfin, <strong>le</strong> mélangede vapeurs d’isopropanol, d’hydrogène et de particu<strong>le</strong>s de palladium peut s’enflammer s’il estexposé à l’air. *INRS 2003-b] [CSST 2011-f]- la méthyléthylcétone : c’est un solvant utilisé <strong>pour</strong> dissoudre <strong>le</strong>s gommes et <strong>le</strong>s résines,plusieurs polymères synthétiques, des caoutchoucs, et certaines graisses et hui<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> estéga<strong>le</strong>ment utilisée dans de nombreux procédés : extraction de saveurs, décaféination du café etdu thé, ou déparaffinage des hui<strong>le</strong>s minéra<strong>le</strong>s, par exemp<strong>le</strong>. C’est éga<strong>le</strong>ment un intermédiairede synthèse. Stab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s conditions ambiantes, des peroxydes explosifs peuvent se formerlors d’un entreposage prolongé en présence d’hydrogène. El<strong>le</strong> peut s’enflammer ou réagir defaçon explosive avec <strong>le</strong>s oxydants forts (acide chromique, acide nitrique, peroxydes) et certainsproduits ou mélanges, et ses vapeurs peuvent former un mélange explosif avec l’air. El<strong>le</strong> peutréagir vio<strong>le</strong>mment avec des hydrocarbures chlorés en présence de base forte. El<strong>le</strong> estincompatib<strong>le</strong> éga<strong>le</strong>ment avec <strong>le</strong>s aldéhydes, <strong>le</strong>s amines aliphatiques, l’ammoniac, <strong>le</strong>s basesfortes, <strong>le</strong>s isocyanates, <strong>le</strong>s pyridines, <strong>le</strong> tert-butoxyde de potassium et <strong>le</strong> cuivre. Après uneexposition prolongée à la lumière ultravio<strong>le</strong>tte, el<strong>le</strong> se décompose en éthane, méthane,éthylène, diacéty<strong>le</strong> et monoxyde de carbone. Son oxydation peut conduire à la formation deperoxydes ; sa décomposition thermique conduit au monoxyde et au dioxyde de carbone.[INRS 2003-c] [CSST 2011-g]248


- <strong>le</strong> 1-propanol : c’est un solvant <strong>pour</strong> produits organiques, hui<strong>le</strong>s végéta<strong>le</strong>s, résines, esterscellulosiques, peintures, vernis, encres, agents de nettoyage, produits pharmaceutiques etcosmétiques. Il est éga<strong>le</strong>ment utilisé en tant qu’intermédiaire de synthèse organique,notamment <strong>pour</strong> la préparation de dérivés propyliques. Il est incompatib<strong>le</strong> avec <strong>le</strong>s agentsoxydants forts (risque d’incendie ou d’explosion) et avec <strong>le</strong>s acides forts. *INRS 2010+ *CSST2011-h]- <strong>le</strong> toluène : c’est un solvant de nombreuses formulations, peintures, encres, cires, polystyrène,etc. mais éga<strong>le</strong>ment utilisé en tant que solvant d’extraction dans l’industrie cosmétique etpharmaceutique. Il est éga<strong>le</strong>ment un intermédiaire de synthèse <strong>pour</strong> de nombreux produits,tels que <strong>le</strong> benzène, <strong>le</strong>s xylènes, ou encore <strong>le</strong> phénol. Il réagit vivement avec <strong>le</strong>s oxydants fortscomme <strong>le</strong>s nitrates, <strong>le</strong>s chlorates et <strong>le</strong>s chromates, avec risque d’incendie ou d’explosion ; ilréagit éga<strong>le</strong>ment avec de nombreux composés organiques, tels que l’acide nitrique concentré, <strong>le</strong>dichlorure de soufre, ou encore <strong>le</strong> trifluorure de brome. Il ne corrode pas <strong>le</strong>s métaux usuels,mais dégrade certaines matières plastiques comme <strong>le</strong> PVC ou <strong>le</strong> caoutchouc. Ses produits decombustion partiel<strong>le</strong> sont, entre autres, <strong>le</strong> monoxyde de carbone, <strong>le</strong> dioxyde de carbone, et desaldéhydes tels que l’acétaldéhyde. Une dégradation thermique peut éga<strong>le</strong>ment conduire à laformation d’acides carboxyliques comme l’acide acétique, ou d’autres composés organiques.Une combustion tota<strong>le</strong> conduit à du dioxyde de carbone. [INRS 2008-c] [CSST 2011-i]Il apparait que <strong>le</strong>s COV étudiés sont plutôt réactifs, en particulier avec des oxydants forts. Lesdangers liés à <strong>le</strong>ur utilisation ainsi que <strong>le</strong>s précautions à prendre lors de la manipulation de telsproduits sont ainsi étudiés ci-dessous. Une approche rapide selon <strong>le</strong>s pictogrammes des risquesliés aux COV étudiés est tout d’abord présentée dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.2, <strong>le</strong>s pictogrammes et <strong>le</strong>ursignification étant indiqués sur la Figure A.1.Figure A.1 : pictogrammes de risqueTab<strong>le</strong>au A.2 : pictogrammes et références associés aux COV étudiésF Xi Xn N référenceacétate d'éthy<strong>le</strong> x x [INRS 2003-a]acétone x x [INRS 2008-a]1,4-dioxane x x [INRS 2004]éthanol x [INRS 1997]n-hexane x x x [INRS 2008-b]isopropanol x x [INRS 2003-b]méthyléthylcétone x x [INRS 2003-c]1-propanol x x [INRS 2010]toluène x x [INRS 2008-c]249


Ainsi, tous <strong>le</strong>s COV étudiés sont faci<strong>le</strong>ment inflammab<strong>le</strong>s, et sont en outre soit irritants soitnocifs. Le n-hexane est, de plus, dangereux <strong>pour</strong> l’environnement. La partie suivante détail<strong>le</strong><strong>le</strong>s risques associés à l’utilisation des différents COV étudiés, puis la sécurité requise à <strong>le</strong>urutilisation est indiquée.Risques :Le Tab<strong>le</strong>au A.3 indique la nature des dangers particuliers attribués à chaque COV étudié (<strong>le</strong>ssources sont identiques à cel<strong>le</strong>s indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.2). Les phrases de risqueconcernées sont listées ci-dessous :- R11 : Faci<strong>le</strong>ment inflammab<strong>le</strong>- R19 : Peut former des peroxydes explosifs- R36 : Irritant <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s yeux- R38 : Irritant <strong>pour</strong> la peau- R40 : Possibilité d'effets irréversib<strong>le</strong>s- R41 : Risques de lésions oculaires graves- R62 : Risque possib<strong>le</strong> d'altération de la fertilité- R63 : Risque possib<strong>le</strong> pendant la grossesse d'effets néfastes <strong>pour</strong> l'enfant- R65 : Nocif : peut provoquer une atteinte des poumons en cas d'ingestion- R66 : Une exposition répétée <strong>pour</strong>rait assécher la peau ou la crevasser- R67 : Les vapeurs peuvent entraîner une somno<strong>le</strong>nce et des étourdissements- R36/37 : Irritant <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s yeux et <strong>le</strong>s voies respiratoires- R48/20 : Nocif : risque d'effets graves <strong>pour</strong> la santé en cas d'expositionprolongée par inhalation- R51/53 : Toxique <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s organismes aquatiques, peut entraîner des effetsnéfastes à long terme <strong>pour</strong> l'environnement aquatiqueTab<strong>le</strong>au A.3 : risques associés aux COV étudiésR11 R19 R36 R38 R40 R41 R62 R63 R65 R66 R67 R36/37 R48/20 R51/53acétate d'éthy<strong>le</strong> x x x xacétone x x x x1,4-dioxane x x x x xéthanol xn-hexane x x x x x xisopropanol x x xméthyléthylcétone x x x x1-propanol x x xtoluène x x x x x xIl apparaît à nouveau que tous <strong>le</strong>s COV étudiés sont faci<strong>le</strong>ment inflammab<strong>le</strong>s. De plus, <strong>le</strong>svapeurs de la plupart d’entres-eux entraînent une somno<strong>le</strong>nce ou des étourdissements. Enfin,ces produits sont généra<strong>le</strong>ment irritants <strong>pour</strong> la peau ou <strong>le</strong>s muqueuses, d’autres sont mêmenéfastes à la reproduction. Le 1,4-dioxane, l’éthanol, l’isopropanol et <strong>le</strong> toluène sont enfinsuspectés d’être cancérogènes <strong>pour</strong> l’homme. Certaines précautions sont donc à prendre lors dela manipulation de tels produits.250


Sécurité :Différents conseils de prudence sont donc à suivre concernant la bonne utilisation des COV. Ilssont notés ci-dessous, et <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.4 répertorie <strong>le</strong>s phrases de sécurité relatives à chaquecomposé.- S7 : Conserver <strong>le</strong> récipient bien fermé- S9 : Conserver <strong>le</strong> récipient dans un endroit bien ventilé- S16 : Conserver à l'écart de toute flamme ou source d'étincel<strong>le</strong>s - Ne pas fumer- S24 : Eviter <strong>le</strong> contact avec la peau- S26 : En cas de contact avec <strong>le</strong>s yeux, laver immédiatement et abondammentavec de l'eau et consulter un spécialiste- S29 : Ne pas jeter <strong>le</strong>s résidus à l'égout- S33 : Eviter l'accumulation des de charges é<strong>le</strong>ctrostatiques- S39 : Porter un appareil de protection des yeux, du visage- S46 : En cas d'ingestion consulter immédiatement un médecin et lui montrerl'étiquette ou l'emballage- S61 : Eviter <strong>le</strong> rejet dans l'environnement. Consulter <strong>le</strong>s instructions spécia<strong>le</strong>sou la fiche de données de sécurité- S62 : En cas d'ingestion ne pas faire vomir : consulter immédiatement unmédecin et lui montrer l'étiquette ou l'emballage- S24/25 : Éviter <strong>le</strong> contact avec la peau et <strong>le</strong>s yeux- S36/37 : Porter un vêtement de protection et des gants appropriésTab<strong>le</strong>au A.4 : sécurité associée aux COV étudiésS7 S9 S16 S24 S26 S29 S33 S39 S46 S61 S62 S24/25 S36/37acétate d'éthy<strong>le</strong> x x xacétone x x x1,4-dioxane x x x xéthanol x xn-hexane x x x x x x xisopropanol x x x xméthyléthylcétone x x1-propanol x x x x xtoluène x xLes produits étant inflammab<strong>le</strong>s, il faut ainsi <strong>le</strong>s manipu<strong>le</strong>r à l’écart de toute flamme. Il faut parail<strong>le</strong>urs éviter tout contact avec la peau et <strong>le</strong>s yeux, en portant une blouse et des lunettes deprotection. Par ail<strong>le</strong>urs, afin d’éviter toute inhalation, <strong>le</strong> remplissage de la seringue s’effectuesous une hotte. La conservation des bouteil<strong>le</strong>s se fait soit sous la hotte, soit dans une soute àsolvants. Enfin, <strong>le</strong>s déchets sont récupérés dans une bouteil<strong>le</strong> prévue à cet effet, afin d’êtretraités <strong>pour</strong> être éliminés.251


Annexe 2 : Rég<strong>le</strong>mentation internationa<strong>le</strong> et nationa<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s COVCette liste non exhaustive des lois, décrets, normes et autres arrêtés relatifs aux pollutionsatmosphériques concerne principa<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s émissions de sources fixes ; el<strong>le</strong> concernenotamment la mise en place de moyens <strong>pour</strong> lutter contre <strong>le</strong>s effets néfastes des COV.Une première partie est consacrée aux directives et protoco<strong>le</strong>s qui concernent l’engagement del’Europe et du Monde dans la lutte contre <strong>le</strong>s pollutions atmosphériques, alors que la sectionsuivante traite de la législation mise en place plus spécifiquement en France.Les sources bibliographiques utilisées sont <strong>le</strong>s suivantes : [ADEME, 1999-a] [ADEME, 1999-b][ADEME, 2002] [ADEME, 2004-a] [ADEME, 2004-b] [ADEME, 2004-c] [ADEME, 2004-d][ADEME, 2004-e] [ADEME, 2004-f] [ADEME, 2004-g] [ADEME, 2005-a] [ADEME, 2005-b][Elichegaray, 2006] [Le Cloirec, 2004] [Soltys, 1998]Au niveau européen et international :Divers protoco<strong>le</strong>s ont été signés par <strong>le</strong>s 21 pays membres suite à la convention de Genève de1979, qui reste à l’origine des actions internationa<strong>le</strong>s effectuées contre la pollutionatmosphérique. Ils ont tous <strong>pour</strong> but de diminuer <strong>le</strong>s émissions et <strong>le</strong>s flux transfrontaliers decertains polluants particulièrement néfastes : oxydes de soufre et d’azote, ammoniac, COV etmétaux lourds. Seu<strong>le</strong> la rég<strong>le</strong>mentation relative aux COV est traitée ici.- Convention de Genève (Suisse) du 13 novembre 1979 : première entente internationa<strong>le</strong> àreconnaître à la fois <strong>le</strong>s problèmes environnementaux et de santé causés par <strong>le</strong> mouvementtransfrontalier à longue distance des polluants atmosphériques et <strong>le</strong> besoin de solutions àl'échel<strong>le</strong> des continents.- Protoco<strong>le</strong> COV signé à Genève (Suisse) <strong>le</strong> 18 novembre 1991 : relatif à la convention de 1979, il viseà combattre <strong>le</strong>s émissions de COV et <strong>le</strong>urs flux transfrontaliers ; il concerne ainsi la lutte contrel’acidification, l’eutrophisation et <strong>le</strong>s concentrations excessives en ozone troposphérique. Alorsque 21 états signent ce protoco<strong>le</strong>, la France accepte de réduire ses émissions de COV de 30 %entre 1988 et 1999 (sources biotiques exclues).- Directive 1999/13/CE du 11 mars 1999 : <strong>le</strong> conseil de l’Union Européenne décide de lutter contrela pollution transfrontalière à longue distance, contre la formation excessive d'ozonetroposphérique notamment dans <strong>le</strong>s grandes agglomérations en période estiva<strong>le</strong>, et contre <strong>le</strong>seffets indésirab<strong>le</strong>s des COV sur la santé. Pour cela, réduction des émissions de COV dues àl'utilisation de solvants organiques dans certaines activités et installations industriel<strong>le</strong>s(environ 20 secteurs d'activité) : en France, projet d’une réduction de 57 % des émissions deCOV provenant des sources fixes, entre 1997 et 2010, grâce à la mise en place de SME en tantqu’alternative aux VLE.- Protoco<strong>le</strong> signé à Göteborg (Suède) <strong>le</strong> 30 novembre 1999 : relatif à la convention de Genève en 1979sur la pollution atmosphérique transfrontalière à longue distance, il concerne <strong>le</strong>s différents252


effets de la pollution. Ce protoco<strong>le</strong> vise à réduire <strong>le</strong>s surfaces acidifiées et entrophisées enEurope à l'horizon de l'an 2010 ainsi qu’à réduire <strong>le</strong> nombre de jours de dépassement des seuilsde protection de la santé <strong>pour</strong> l'ozone. Pour cela, une politique de réduction des rejets d’ici 2010est adoptée (par rapport à l’année de référence 1990) : - 63 % <strong>pour</strong> <strong>le</strong> dioxyde de soufre, - 41 %<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s oxydes d’azote, - 40 % <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV, et - 17 % en ce qui concerne l’ammoniac.- Directive 2001/81/CE du 23 octobre 2001 : <strong>le</strong> par<strong>le</strong>ment et <strong>le</strong> conseil de l’Union Européennefixent des plafonds d’émissions nationaux (« national emission ceilings », NEC) <strong>pour</strong> certainspolluants atmosphériques (SO2, NH3, NOx et COV), dans <strong>le</strong> but de limiter <strong>le</strong>s émissions depolluants acidifiants, eutrophisants et précurseurs de l’ozone troposphérique. Pour la France,<strong>le</strong>s objectifs concernant <strong>le</strong>s COV sont de 1050 kt en 2010, alors que 2451 kt sont émises en 1990.- Directive 2004/42/CE du 21 avril 2004 : relative à la réduction des émissions de COV dues àl’utilisation de solvants organiques dans certains vernis et peintures, et dans <strong>le</strong>s produits deretouche de véhicu<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> modifie la directive 1999/13/CE.Au niveau national :La législation française sur la qualité de l’air correspond généra<strong>le</strong>ment à la transposition ou enrenforcement des directives européennes concernant l’environnement. El<strong>le</strong> relèveprincipa<strong>le</strong>ment des va<strong>le</strong>urs limites et plafonds d’émissions à ne pas dépasser, ainsi que de laqualité des combustib<strong>le</strong>s et des rejets à surveil<strong>le</strong>r.L’élaboration et la mise en œuvre de la rég<strong>le</strong>mentation nationa<strong>le</strong> concernent <strong>le</strong> ministère del’Ecologie alors que l’application des textes est contrôlée par des préfets, qui sont appuyés par<strong>le</strong>s services de l’Etat, la Direction Régiona<strong>le</strong> de l'Environnement, de l’Aménagement et duLogement (DREAL) en particulier.La rég<strong>le</strong>mentation comporte non seu<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s normes d’émissions (qui sont d’ail<strong>le</strong>urs de plusen plus sévères) mais aussi des prescriptions techniques qui permettent aux industriels deconnaitre <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>ures technologies disponib<strong>le</strong>s (MTD) ainsi que des mesures incitatives etfisca<strong>le</strong>s.Enfin, une taxe généra<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s activités polluantes (TGAP) existe ; el<strong>le</strong> concerne seu<strong>le</strong>mentcertains polluants (<strong>le</strong>s oxydes d’azote et de soufre, <strong>le</strong>s hydrocarbures non méthaniques et <strong>le</strong>ssolvants, ainsi que l’acide chlorhydrique) et applique <strong>le</strong> principe du « pollueur – payeur » <strong>pour</strong>certaines exploitations qui répondent à des critères de tail<strong>le</strong> industriel<strong>le</strong>.- Loi n°76-663 du 19 juil<strong>le</strong>t 1976 : relative aux installations classées <strong>pour</strong> la protection del'environnement (ICPE), el<strong>le</strong> stipu<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s installations ou activités pouvant entraîner unimpact ou des nuisances sur l'environnement doivent, préalab<strong>le</strong>ment à <strong>le</strong>ur mise en service,faire l'objet d'une autorisation qui fixe <strong>le</strong>s dispositions <strong>pour</strong> assurer la protection del'environnement.253


- Décret n°77-1133 du 21 septembre 1977 : mise en application de la loi n°76-663 relative auxICPE. A l’heure actuel<strong>le</strong>, environ 500 000 installations françaises sont soumises à une simp<strong>le</strong>déclaration alors que 65 000 requièrent une autorisation préfectora<strong>le</strong> <strong>pour</strong> pouvoir être enactivité.- Norme AFNOR NF X 43-301 du 12 décembre 1991 : concerne la qualité de l'air et <strong>le</strong>s émissions desources fixes ; el<strong>le</strong> met en place un indice relatif aux COV en phase gazeuse exprimé en carboneorganique total (COT) ainsi qu’une méthode de mesure des COV par ionisation de flamme.- Arrêté du 20 avril 1994 : relatif à la déclaration, la classification, l’emballage et l’étiquetage dessubstances, notamment des solvants. Cet arrêté sera ensuite modifié <strong>le</strong>s 20 mai 1998, 8 octobre1999 et 9 novembre 2004.- Loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 : Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnel<strong>le</strong> de l’Energie(LAURE) ; el<strong>le</strong> met en évidence <strong>le</strong> droit de respirer un air qui ne nuise pas à notre santé ainsique <strong>le</strong> droit à l’information sur la qualité de l’air et de ses effets. L’introduction de substancesnouvel<strong>le</strong>s dans l’air ou du rejet de composés déjà émis par la nature définissent la pollution del’air. Enfin, des planifications sont mises en place afin de prévenir de la pollutionatmosphérique et de ses effets. Cette loi impose :- des plans régionaux de qualité de l’air- des plans de protection de l’atmosphère <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de plus de 250 000 habitants(<strong>pour</strong> être et rester dans <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs limites)- des plans de déplacement urbain <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s vil<strong>le</strong>s de plus de 100 000 habitants :diminution du trafic automobi<strong>le</strong> et développement des transports en commun- la surveillance de la qualité de l’air sur tout <strong>le</strong> territoire- Arrêté du 2 février 1998 : relatif aux prélèvements et consommations d'eau et émissions detoute nature des ICPE soumises à autorisation ; mise en place des va<strong>le</strong>urs limites : va<strong>le</strong>ur limited’émissions diffusées (VLEd), va<strong>le</strong>ur limite d’émission canalisées (VLEc) et va<strong>le</strong>ur limitegloba<strong>le</strong>. Rédaction d’une liste des composés organiques objets d’une rég<strong>le</strong>mentation en termesde concentration et flux massique d’émission à l’atmosphère, et <strong>le</strong>s COV à risques doivent être,dans la mesure du possib<strong>le</strong>, substitués par des substances présentant des risques moindres.Toutes ces contraintes sont applicab<strong>le</strong>s aux installations nouvel<strong>le</strong>s dès <strong>le</strong>ur entrée en service, etaux installations existantes au 30 octobre 2005, sauf exceptions ou dérogations.- Norme NF EN 13526 du 5 juil<strong>le</strong>t 1999 : concerne <strong>le</strong>s émissions de sources fixes, avecdétermination de la concentration massique en COT à de fortes concentrations dans <strong>le</strong>seffluents <strong>gazeux</strong> ; méthode du détecteur en continu par ionisation de flamme. L’indice relatifaux COV est maintenant exprimé en équiva<strong>le</strong>nt COT <strong>gazeux</strong> ; <strong>pour</strong> une va<strong>le</strong>ur en COTcomprise entre 0 et 20 mg/m 3 alors obligation de mettre en place une technique d’incinérationd'ordures ménagères ou de déchets dangereux.254


- Arrêté du 29 mai 2000 : modification de l’arrêté du 2 février 1998 et transcription en droitfrançais de la directive du 11 mars 1999. Le schéma de maitrise des émissions (SME) estconsidéré comme étant une alternative au respect des VLE.- Décret du 1 er février 2001 : <strong>le</strong>s COV à risques doivent être, dans la mesure du possib<strong>le</strong>,substitués par des substances présentant des risques moindres.- Arrêté n°2940 du 2 mai 2002 : modification de l’arrêté du 2 février 1998 concernant <strong>le</strong>s SME et<strong>le</strong>ur mise en application en tant qu’alternative au respect des VLE.- Norme NF EN 13649 du 5 août 2002 : concerne <strong>le</strong>s émissions des sources fixes; détermination dela concentration massique en composés organiques <strong>gazeux</strong> individuels par la méthode quiutilise du charbon actif, et description des solvants.- Arrêté du 8 juil<strong>le</strong>t 2003 : approbation du programme national de réduction des émissions depolluants atmosphériques (SOx, NOx, COV et NH3).- Circulaire du 23 décembre 2003 : <strong>le</strong> Ministère de l’écologie et du développement durab<strong>le</strong>(MEDD) fixe des objectifs de réduction et de mise en place des SME, comprenant des modalitésd’application et de calcul de l’émission cib<strong>le</strong> à respecter (va<strong>le</strong>ur limite globa<strong>le</strong> = émission cib<strong>le</strong>).- Plan National Santé Environnement de 2004 : mise en place de dispositions visant à diminuerl’exposition des populations à la pollution de l’air ambiant.255


Annexe 3 : Choix d’une technique de <strong>traitement</strong> des COV – exemp<strong>le</strong> d’approcheLe schéma présenté ici indique <strong>le</strong>s différentes possibilités de <strong>traitement</strong> d’un effluent contenantdes COV, en fonction des différents critères de sé<strong>le</strong>ction : la concentration en COV, <strong>le</strong> nombrede polluants, et <strong>le</strong> débit de l’effluent. *Soltys, 1998]256


Annexe 4 : Energies de dissociation des différentes liaisons des COV étudiésLe Tab<strong>le</strong>au A.5 indique, <strong>pour</strong> chaque liaison de tous <strong>le</strong>s COV étudiés (indiquées en grisitalique), <strong>le</strong>ur enthalpie de réaction, notée fH°, ainsi que <strong>le</strong>ur énergie de dissociationH 0 (R-X). Les lignes grisées correspondent aux énergies de dissociation des liaisons C-H <strong>le</strong>splus faib<strong>le</strong>s <strong>pour</strong> chaque composé. Lorsqu’aucune va<strong>le</strong>ur n’est indiquée, c’est qu’el<strong>le</strong> n’a pasété déterminée expérimenta<strong>le</strong>ment. [Luo, 2007] [CRC, 2010/2011]Tab<strong>le</strong>au A.5 : énergies de dissociation des différentes liaisons des COV étudiésCOVliaison R-Xenthalpie de formation énergie de dissociationf H°(R)H 0 (R-X)nom M (g/mol)type (kcal/mol) (kJ/mol) (kcal/mol) (kJ/mol)acétone(g/mol) CH3(C=O)CH3 C-H -8,1 ± 0,7 -33,9 ± 3 96,0 ± 2,2 401,7 ± 9,258,08CH3(C=O)CH3 C-C - - - 351,9 ± 2,1acétate d'éthy<strong>le</strong> 88,12CH3(C=O)OCH2CH3 C-O - - 91,7 ± 3 383,7 ± 12,6CH3(C=O)OCH2CH3 C-O - - 100,5 ± 3 420,5 ± 12,6CH3(C=O)OCH2CH3 C-H - - - 401,7CH3(C=O)OCH2CH3 C-HCH3(C=O)OCH2CH3 C-HCH3(C=O)OCH2CH3 C-CCH3(C=O)OCH2CH3 C-C1,4-dioxane 88,12C4H8O2 C-H -31,5 ± 3 -131,8 ± 12,6 96 401,7C4H8O2C-CC4H8O2C-Oéthanol 46,07CH3CH2OH C-H -13,3 ± 0,8 -55,6 ± 3,5 95,9 ± 1 401,2 ± 4,2CH3CH2OH C-H -7,5 ± 1,7 -31 ± 7 100,8 ± 2 421,7 ± 8CH3CH2OH O-H -3,3 ± 1,0 -13,6 ± 4,0 105,4 ±1,4 441,0 ±5,9CH3CH2OH C-C - - - 364,8 ± 4,2CH3CH2OH C-O - - 93,5 ± 0,7 391,2 ± 2,9n-hexane 86,17CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-H 8 33,5 99,0 414,2CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-H 7 29,3 98,0 410,0CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-H - - 99,1 414,5CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-C - - 88,1 ± 1,5 368,4 ± 6,3CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-C - - 86,9 ± 0,8 363,6 ± 3,3CH3CH2CH2CH2CH2CH3 C-C - - 87,5 ± 0,8 366,1 ± 3,3méthyléthylcétone 72,10CH3(C=O)CH2CH3 C-H - - 96,5 403,8CH3(C=O)CH2CH3 C-H -16,8 ± 1,7 -70,3 ± 7,1 92,3 ± 1,7 386,2 ± 7,1CH3(C=O)CH2CH3 C-HCH3(C=O)CH2CH3 C-C - - 84,6 ± 0,8 354,1 ± 3,5CH3(C=O)CH2CH3 C-C - - 83,0 ± 0,7 347,3 ± 2,9CH3(C=O)CH2CH3 C-C - - 86,5 ± 3 361,9 ± 12,61-propanol 60,10CH3CH2CH2OH C-H -19,4 ± 1 -81 ± 8 95,5 399,5CH3CH2CH2OH C-H -18,8 ± 2 -78,7 ± 8,4 94,3 ± 2 394,6 ± 8,4CH3CH2CH2OH C-H -16,0 ± 2 -66,9 ± 8,4 97,1 ± 2 406,3 ± 8,4CH3CH2CH2OH C-CCH3CH2CH2OH C-C - - 85,3 ± 1,2 356,9 ± 5,0CH3CH2CH2OH C-O - - 93,7 ± 0,7 392,0 ± 2,9CH3CH2CH2OH O-H -7,2 ± 2 -30,1 ± 8,4 103,5 ± 0,5 443 ± 2isopropanol 60,10CH3CH(OH)CH3 C-H -23,0 -96,4 94,8 396,5CH3CH(OH)CH3 C-H -23,0 ± 1 -96,2 ± 4,2 94,3 ± 2 394,6 ± 8,4CH3CH(OH)CH3 C-C - - 87,9 ± 1,2 367,8 ± 5,0CH3CH(OH)CH3 C-O - - 95,1 ± 1 397,9 ± 4,2CH3CH(OH)CH3 O-H -11,6 ± 0,8 -48,5 ± 3,3 105,7 ± 0,7 442,3 ± 2,8toluène 92,14 C6H5-CH3 C-H 49,7 ± 0,4 208,0 ± 1,789,7 ± 1,2 375,5 ± 5,090,9 (gaz) ± 1,2 380,5 (gaz) ± 5,1C6H5-CH3 C-C - - 102,0 (solide) ± 1,0 426,8 (solide) ± 4,2257


258Annexe 5 : Schéma de procédé de l’installation expérimenta<strong>le</strong>


Annexe 6 : Préparation d’un mélange binaireAfin d’étudier l’oxydation d’un mélange binaire, une solution est préparée de manière àinjecter la quantité requise de chacun des deux constituants avec seu<strong>le</strong> seringue. Les donnéesinitia<strong>le</strong>s sont <strong>le</strong>s concentrations désirées des deux composants, ainsi que <strong>le</strong> débit d’air ; <strong>le</strong> débitdu mélange de COV, correspondant à celui du pousse-seringue, est déterminé par <strong>le</strong> calculprésenté ici, de même que <strong>le</strong>s quantités de COV à mélanger <strong>pour</strong> en remplir la seringue.Soient deux COV en mélange dans l’air :C1 = Qv1 gaz / (Qv1 gaz + Qv2 gaz + Qvair) et C2 = Qv2 gaz / (Qv1 gaz + Qv2 gaz + Qvair)d’où Qv1 gaz = [C1 / (1 - C1)] (Qv2 gaz + Qvair) et Qv2 gaz = [C2 / (1 - C2)] (Qv1 gaz + Qvair)avecC1 et C2 : concentration volumique des composants 1 et 2 (ppm)Qv1 gaz et Qv2 gaz : débit volumique des composant 1 et 2 en phase gazeuse (L/min)Qvair : débit volumique de l’air synthétique (NL/min)En remplaçant Qv2 gaz dans l’expression de Qv1 gaz , et inversement, on obtient fina<strong>le</strong>ment :Qv1 gaz = (C1 .Qvair) / [(1 - C1) (1 - C2) - C1 .C2] et Qv2 gaz = (C2 .Qvair) / [(1 - C1) (1 - C2) - C1 .C2]or Qn1 = Qv1 gaz / Vm et Qn2 = Qv2 gaz / Vm avec Qn gaz = Qn liqet d’autre part Qm1 liq = Qn1 .M1 et Qm2 liq = Qn2 .M2d’où Qv1 liq = Qm1 liq / ρ1 et Qv2 liq = Qm2 liq / ρ2avecQm1 liq et Qm2 liq : débit massique des composant 1 et 2 en phase liquide (g/min)Qn1 et Qn2 : débit molaire des composants 1 et 2 (mol/min)Qv1 liq et Qv2 liq : débit volumique des composés 1 et 2 en phase liquide (L/min)Vm : volume molaire (22,4 L/mol à 0°C et 1,013 bar)M1 et M2 : masse molaire des composants 1 et 2 (g/mol)ρ1 et ρ2 : masse volumique des composés 1 et 2 (g/L)Le débit volumique total des deux composés (Qvtotal liq ) correspond alors à celui du pousseseringue.C’est <strong>pour</strong>quoi il est exprimé en mL/h :Qvtotal liq = (Qv1 liq + Qv2 liq ) (60 / 10 -3 )Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> rapport des débits volumiques correspond au rapport des volumes descomposés :Qv1 liq / Qv2 liq = V1 liq / V2 liqPour préparer l’échantillon, <strong>le</strong> volume du premier composé (V1 liq ) est alors imposé, et <strong>le</strong> volumedu second (V2 liq ) en est ainsi déduit. Il faut veil<strong>le</strong>r à préparer un volume de mélange suffisantde manière à pouvoir en injecter durant tout un essai.259


Annexe 7 : Mode opératoire <strong>pour</strong> <strong>le</strong> fonctionnement de l’installation expérimenta<strong>le</strong>La mise en route du pilote s’effectue selon <strong>le</strong> mode opératoire décrit ci-dessous. En semaine, <strong>le</strong>chromatographe est mis en veil<strong>le</strong> entre deux essais, afin de limiter <strong>le</strong>s variations thermiques,alors que <strong>le</strong> reste l’installation est éteint. L’arrêt comp<strong>le</strong>t de l’installation est effectué avantchaque week-end, <strong>pour</strong> limiter la consommation de gaz.Mise en route :La première étape consiste à ouvrir <strong>le</strong>s bouteil<strong>le</strong>s d’air synthétique et d’hélium, en vérifiant lapression y régnant ; la vanne de l’air comprimé est éga<strong>le</strong>ment ouverte. Les différentes pressionssont indiquées sur <strong>le</strong> schéma de procédé de l’Annexe 5. L’ordinateur et <strong>le</strong> logiciel permettantl’acquisition des données chromatographiques sont ensuite mis en route, puis <strong>le</strong>chromatographe l’est à son tour. Le débitmètre permettant la régulation de l’air synthétique estalors allumé, ainsi que <strong>le</strong>s systèmes de chauffage de l’évaporateur et du microréacteur. Desafficheurs permettent d’indiquer <strong>le</strong>s consignes désirées <strong>pour</strong> <strong>le</strong> débit et <strong>le</strong>s températures. Uneméthode expérimenta<strong>le</strong> est alors chargée sur <strong>le</strong> logiciel StarWorkStation (version 5), <strong>pour</strong> que <strong>le</strong>chromatographe se mette en conditions d’analyse ; <strong>le</strong>s méthodes utilisées sont décrites dansl’Annexe 8. Le débit d’air synthétique passant dans la bouc<strong>le</strong> d’injection du microréacteur estalors vérifié à l’aide d’un débitmètre portatif (Digital Flow Check - Alltech - modè<strong>le</strong> 4700). Sibesoin, <strong>le</strong>s vannes permettant la fuite de l’effluent vers la hotte aspirante sont réglées demanière à obtenir <strong>le</strong> bon débit dans <strong>le</strong> chromatographe (30 Ncm 3 /min, à 25°C et 1 atm). Une fois<strong>le</strong>s températures de l’évaporateur et du microréacteur stabilisées, la bouteil<strong>le</strong> d’hydrogène estouverte, ainsi que la vanne de sécurité située sur la canalisation, et <strong>le</strong> détecteur à ionisation deflamme, présent dans <strong>le</strong> chromatographe, est alors allumé. Par ail<strong>le</strong>urs, la seringue est rempliede COV avant d’être placée sur <strong>le</strong> pousse-seringue et connectée à l’installation. Le pousseseringueest allumé, et une injection de 0,2 mL de COV est effectuée afin de remplir <strong>le</strong> capillairejusqu’à l’évaporateur. Le débit du COV est ensuite réglé sur <strong>le</strong> pousse-seringue <strong>pour</strong> obtenir laconcentration voulue en COV dans l’effluent, concentration qui est ainsi directement relativeau débit d’air synthétique. Après une dizaine de minutes, <strong>le</strong> pilote est considéré commeéquilibré, et l’acquisition de chromatogrammes alors réalisab<strong>le</strong>.Mise en veil<strong>le</strong> :A la fin d’une journée d’essai, l’installation est mise en veil<strong>le</strong>. Le pousse-seringue est toutd’abord arrêté, de même que <strong>le</strong>s systèmes de chauffage de l’évaporateur et du microréacteur.La bouteil<strong>le</strong> d’hydrogène est alors fermée, ainsi que la vanne de sécurité y étant associée. Lavanne d’air comprimé est éga<strong>le</strong>ment fermée. Le passage d’air synthétique est maintenupendant environ une heure, <strong>le</strong> temps que la température du microréacteur diminue, etentrainant éventuel<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s derniers produits désorbés ; <strong>le</strong> débitmètre est ensuite éteint et labouteil<strong>le</strong> de gaz fermée. Une méthode de mise en veil<strong>le</strong> est alors chargée sur <strong>le</strong> logiciel associéau chromatographe. La bouteil<strong>le</strong> d’hélium reste ouverte, car un léger balayage est maintenudans la colonne capillaire. Enfin, selon l’essai prévu <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain, <strong>le</strong> COV est soit maintenu260


dans la seringue s’il en reste suffisamment, soit retiré de manière à ce qu’aucune trace du COVutilisé ne reste présente dans l’installation.Mise à l’arrêt :La mise à l’arrêt commence de la même manière que la mise en veil<strong>le</strong> : arrêt du pousseseringueet des systèmes de chauffage, puis fermeture de la bouteil<strong>le</strong> d’hydrogène et de savanne de sécurité. Les composants du chromatographe sont ensuite éteints : <strong>le</strong>s deuxdétecteurs, <strong>le</strong> four de l’injecteur et celui où sont situées <strong>le</strong>s colonnes. L’arrêt général duchromatographe s’effectue lorsque la température du détecteur à ionisation de flamme estinférieure à 100°C. Le débitmètre é<strong>le</strong>ctronique servant à régu<strong>le</strong>r l’air synthétique est alorséteint. Les bouteil<strong>le</strong>s d’air synthétique et d’hélium sont ensuite fermées, de même que la vannede l’air comprimé.261


Annexe 8 : Paramètres de fonctionnement du chromatographeTrois méthodes chromatographiques sont utilisées lors de cette étude : l’effluent est toutd’abord analysé à l’entrée du microréacteur, puis à sa sortie. L’appareil est ensuite mis en veil<strong>le</strong>jusqu’à l’essai suivant. Les paramètres analytiques utilisés <strong>pour</strong> l’analyse de la sortie dumicroréacteur présentant <strong>le</strong> plus d’intérêt, ils sont présentés en premier.Analyse de la sortie du microréacteur :- échantillonnage : <strong>le</strong> four où sont situées <strong>le</strong>s vannes d’injection est chauffé à 150°C. La vanne n°1(Figure 3.23) permet d’envoyer l’échantillon dans la colonne capillaire, sur la ligne FID. Lesautres vannes sont relatives à la ligne TCD : la vanne n°2 (Figure 3.23) permet d’injecterl’échantillon dans la première colonne garnie, alors que la vanne n°3 (Figure 3.23) permet defaire passer la sortie des deux colonnes garnies dans <strong>le</strong> tamis moléculaire (tamis en série) oud’iso<strong>le</strong>r <strong>le</strong> tamis (by-pass). La vanne n°4 (Figure 3.23) est relative au système de backflush,ouverte <strong>pour</strong> que de l’hélium soit injecté à contre-courant dans la première colonne garnie. LeTab<strong>le</strong>au A.6 indique <strong>le</strong> programme d’ouverture et de fermeture des vannes lors d’une analyse.Tab<strong>le</strong>au A.6 : programmation des vannes du chromatographe<strong>pour</strong> la méthode d’analyse de la sortie du microréacteurtemps (min) vanne n°1 vanne n°2 vanne n°3 vanne n°4initial balayage balayage en série fermée0,00 injection injection en série fermée1,50 injection injection by-pass ouverte2,50 injection injection en série ouverte8,00 balayage balayage en série fermée- injecteur : <strong>le</strong> four contenant l’injecteur (type 1177) de la ligne FID est chauffé à 200°C. Cetinjecteur permet éga<strong>le</strong>ment d’injecter un liquide dans la colonne capillaire à travers un septum.Un « split ratio » égal à 50 est appliqué, cela correspond à une dilution de l’échantillon : alorsqu’une partie de l’échantillon est injecté dans la colonne, <strong>le</strong> reste est évacué.- pression et débit : la pression est régulée dans la ligne contenant l’injecteur et <strong>le</strong> capillaire, <strong>pour</strong>y maintenir un débit constant de 3,6 mL/min. Dans la seconde ligne, la régulation se fait sur lapression, maintenue à 20 PSI (soit 1,37 bar) lorsqu’il n’y a pas de backflush ; un débit total de60 mL/min est indiqué, correspondant au débit dans la colonne additionné d’une réservetampon nécessaire au régulateur. Une troisième régulation est effectuée sur la pression régnantentre <strong>le</strong>s deux colonnes remplies, dont la consigne est de 15 PSI (soit 1,03 bar), dans <strong>le</strong> but demaintenir une pression constante dans la seconde colonne en cas de backflush.262


- four contenant <strong>le</strong>s colonnes : la température du four est tout d’abord maintenue à 40°C pendant6 minutes, puis est augmentée jusqu’à 120°C en appliquant une rampe de 40°C par minute,<strong>pour</strong> faciliter l’évacuation des éventuel<strong>le</strong>s dernières molécu<strong>le</strong>s présentes dans <strong>le</strong>s colonnes.- détecteurs : <strong>le</strong> four contenant <strong>le</strong> FID est maintenu à 280°C <strong>pour</strong> éviter la condensation. Le débitd’hydrogène est de 35 mL/min et celui d’air est de 350 mL/min, <strong>pour</strong> avoir un rapport de 10entre <strong>le</strong>s deux débits et ainsi obtenir une flamme bien oxydante ; un débit d’hélium parallè<strong>le</strong> audétecteur (make-up) permet d’entrainer <strong>le</strong> flux vers <strong>le</strong>s é<strong>le</strong>ctrodes sans dispersion, il est fixé à30 mL/min. La sensibilité du détecteur (range) est réglée à 12, et un autozéro est effectué àchaque changement de vanne <strong>pour</strong> maintenir <strong>le</strong> signal à 0 mV et ainsi diminuer au maximum<strong>le</strong> bruit de fond.Le four contenant <strong>le</strong> TCD est maintenu à 200°C <strong>pour</strong> éviter la condensation, alors que <strong>le</strong>sfilaments sont à 50°C au-dessus de la température du four, avec une température limite de300°C. Le gaz de référence est de l’hélium, éga<strong>le</strong>ment utilisé <strong>pour</strong> <strong>le</strong> « make-up » dont <strong>le</strong> débitest fixé à 5 mL/min ; <strong>le</strong> rapport du débit de référence sur <strong>le</strong> « make-up » est de 30 mL/min. Unautozéro est éga<strong>le</strong>ment effectué à chaque changement de vanne, et la sensibilité du détecteur(range) est à 0,05 <strong>pour</strong> avoir une bonne efficacité.Analyse de l’entrée du microréacteur :Les conditions de la méthode relative à l’analyse d’entrée sont quasiment identiques à cel<strong>le</strong>s dela méthode d’analyse de la sortie. La ligne TCD n’est cependant pas utilisée, l’é<strong>le</strong>ctronique dudétecteur est ainsi éteinte. La température du four contenant <strong>le</strong>s colonnes est maintenue à 40°Cpendant toute la durée de l’analyse. La programmation des différentes vannes est indiquéedans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.7, douze injections successives étant effectuées dans la colonne capillaire.Tab<strong>le</strong>au A.7 : programmation des vannes du chromatographe<strong>pour</strong> la méthode d’analyse de l’entrée du microréacteurtemps (min) vanne n°1 vanne n°2 vanne n°3 vanne n°4initial balayage balayage by-pass fermée0,00 injection balayage by-pass fermée0,10 balayage balayage by-pass fermée0,50 injection balayage by-pass fermée0,60 balayage balayage by-pass fermée1,00 injection balayage by-pass fermée1,10 balayage balayage by-pass fermée1,50 injection balayage by-pass fermée1,60 balayage balayage by-pass fermée2,00 injection balayage by-pass fermée< < < <


Mise en veil<strong>le</strong> :Enfin, la méthode de veil<strong>le</strong> est utilisée lorsque <strong>le</strong> chromatographe n’est pas utilisé en semaine,entre deux jours de manipulation. Il est tota<strong>le</strong>ment éteint <strong>pour</strong> <strong>le</strong> week-end, afin de limiter laconsommation d’hélium. La programmation des vannes correspond à la première ligne de cel<strong>le</strong>utilisée <strong>pour</strong> la méthode d’analyse de l’entrée du microréacteur. Le « split ratio » de l’injecteurest diminué de 50 à 10. La température du four où sont situées <strong>le</strong>s colonnes est diminuée de5°C, passant alors à 35°C. La température du FID est programmée à 50°C et l’é<strong>le</strong>ctronique estéteinte ; <strong>le</strong> débit du « make-up » est de 25 mL/min, celui de l’hydrogène est coupé de même quecelui de l’air synthétique. Concernant <strong>le</strong> TCD, <strong>le</strong>s températures sont maintenues, bien quel’é<strong>le</strong>ctronique soit éteinte ; <strong>le</strong> débit dans la ligne TCD est maintenu constant à 1,0 mL/min. Cetteméthode permet ainsi de maintenir une certaine température dans <strong>le</strong>s différents fours, tout enéteignant <strong>le</strong>s détecteurs. Un débit d’hélium est maintenu dans <strong>le</strong>s colonnes <strong>pour</strong> éviter de <strong>le</strong>sabimer.264


Annexe 9 : Comparaison des taux de conversion obtenus avec et sans catalyseur,et répétabilité des taux de conversion de tous <strong>le</strong>s COV testésLes graphiques présentés ici exposent <strong>le</strong>s différences de taux de conversion obtenues <strong>pour</strong>l’oxydation des COV testés, avec et sans catalyseur, ce second cas correspondant à del’oxydation thermique au sein du microréacteur.Le Tab<strong>le</strong>au A.8 indique, <strong>pour</strong> chaque COV testé, <strong>le</strong> nombre d’essais effectués dans desconditions similaires (2500 ppm - 0,5 NL/min). Les nuages de points nommés « avec Pt » sur <strong>le</strong>sgraphiques représentent l’ensemb<strong>le</strong> des résultats des différents essais. Il apparait alors que larépétabilité des résultats est acceptab<strong>le</strong> <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s COV.Tab<strong>le</strong>au A.8 : nombre d’essais effectués <strong>pour</strong> chaque COV étudiéCOVnombre d’essaisacétate d’éthy<strong>le</strong> 2acétone 31,4-dioxane 3éthanol 5hexane 2isopropanol 2méthyléthylcétone 51-propanol 3toluène 2Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> :265


Cas de l’acétone :Cas du 1,4-dioxane :Cas de l’éthanol :266


Cas du n-hexane :Cas de l’isopropanol :Cas de la méthyléthylcétone :267


Cas du 1-propanol :Cas du toluène :268


Annexe 10 : Courbes des différents rendements <strong>pour</strong> tous <strong>le</strong>s COV,à l’issue des oxydations thermique et <strong>catalytique</strong>Alors que la courbe X = f(T) représente <strong>le</strong> taux de conversion du COV (%), la courbe Y = f(T) estrelative au rendement opératoire global (%), et la courbe Z = f(T) concerne enfin <strong>le</strong> rendementrelatif global (sé<strong>le</strong>ctivité en CO2). La détermination de ces différents types de rendements estexpliquée dans la partie I.1.c du chapitre 4.Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas de l’acétone :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas du 1,4-dioxane :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermique269


Cas de l’éthanol :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas du n-hexane :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas de l’isopropanol :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermique270


Cas de la méthyléthylcétone :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas du 1-propanol :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermiqueCas du toluène :Oxydation <strong>catalytique</strong>Oxydation thermique271


Annexe 11 : Résultats des analyses de spectroscopie de masseLes résultats présentés dans cette annexe concernent des analyses de spectroscopie de masse(effectuées au Laboratoire de Génie Chimique), l’appareil étant couplé à un chromatographe enphase gazeuse (GC-MS). Les temps de rétention ne correspondent pas à ceux utilisés dans <strong>le</strong>reste de l’étude, car la colonne chromatographique n’est pas la même que sur <strong>le</strong> pilote. Lesconditions opératoires du microréacteur sont <strong>le</strong>s suivantes : 2500 ppm - 507°C - 0,5 NL/min.Le chromatogramme obtenu après l’analyse du 1,4-dioxane à la sortie du microréacteur estprésenté sur la Figure A.2. Le premier pic (temps de rétention tr = 1,2 minute) correspond àl’oxygène et <strong>le</strong> dernier (tr = 3,0 minute) au 1,4-dioxane. Le spectre de masse du 1,4-dioxane estmontré sur la Figure A.3. Deux autres pics sont visib<strong>le</strong>s sur <strong>le</strong> spectre de la Figure A.2 : l’un àtr = 1,37 minute et l’autre à tr = 2,72 minutes. Leurs spectres de masse respectifs sont présentéssur la Figure A.4 et la Figure A.5. Les pics du 1,4-dioxane et de l’oxygène ne sont pas montrésdans <strong>le</strong>ur intégralité sur la Figure A.2, car <strong>le</strong>s pics des produits étudiés (tr = 1,37 et2,72 minutes) ne seraient pas visib<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s composés étudiés étant présents en très faib<strong>le</strong>sproportions.Figure A.2 : chromatogramme de l’effluent à la sortie du microréacteur(1,4-dioxane - 2500 ppm - 0,5 NL/min - 407°C)Figure A.3 : spectre de masse du 1,4-dioxane (tr = 3,0 minute)272


Figure A.4 : spectre de masse du pic ayant un temps de rétention de 1,37 minuteFigure A.5 : spectre de masse du pic ayant un temps de rétention de 2,72 minutesGrâce à une bibliothèque de spectres, une liste de composés a été proposée <strong>pour</strong> lacaractérisation de chacun de ces deux produits. Après avoir trié <strong>le</strong>s propositions, celui sortant àtr = 1,27 minute serait probab<strong>le</strong>ment de l’acétaldéhyde, alors que <strong>le</strong> second serait soit du2,3-dihydro-1,4-dioxane ou du 1,3-dioxol-2-one (plus probab<strong>le</strong> selon <strong>le</strong>s analyses). Les formu<strong>le</strong>sdes composés sont indiquées ci-dessous.Les composés n’ont pas pu être directement reliés aux temps de rétention obtenus sur <strong>le</strong> pilote.Cependant, au vu de la faib<strong>le</strong> va<strong>le</strong>ur correspondant à l’acétaldéhyde (tr = 1,27 minute) et encomparant <strong>le</strong>s résultats du Tab<strong>le</strong>au 1.12 et l’Annexe 12, l’acétaldéhyde correspondrait aucomposé ayant un temps de rétention de 1,09 minute sur <strong>le</strong> chromatographe du pilote.273


Annexe 12 : Tab<strong>le</strong>au récapitulatif des sous-produits analysés lors de l’oxydation des COVLe Tab<strong>le</strong>au A.9 indique par « x » <strong>le</strong>s composés principaux (considérés sur <strong>le</strong>s graphiques de lapartie I.2 du chapitre 4), et par « (x) » d’autres composés qui ont été détectés en de plus faib<strong>le</strong>sproportions. La liste prend en compte <strong>le</strong>s composés présentés sur <strong>le</strong>s graphiques, c’est<strong>pour</strong>quoi la somme des produits indiqués ne correspond pas toujours au nombre total deproduits analysés (en considérant <strong>le</strong>s aires de pic supérieures à 10 uA).Il apparait globa<strong>le</strong>ment que <strong>le</strong>s sous-produits sont identiques <strong>pour</strong> un même COV, oxydé demanière thermique ou <strong>catalytique</strong>. La plupart des sous-produits ont des temps de rétentioninférieurs à 3 minutes.274


Tab<strong>le</strong>au A.9 : composés détectés par <strong>le</strong> chromatographe lors de l’oxydation des COV étudiésCOV étudiéstr (min)typed’oxydationacétoneacétated'éthy<strong>le</strong>1,4-dioxaneéthanolhexaneméthyléthyl-cétone1-propanol isopropanoltoluène1,071,091,16<strong>catalytique</strong> (x) (x) x (x) (x) (x) (x) (x)thermique (x) (x) (x) (x) (x)<strong>catalytique</strong> x x x (x) (x) (x)thermique x x x x (x) (x) (x) (x)<strong>catalytique</strong> (x) (x) (x) x xthermique (x) (x) (x) x xproduits analysés à la sortie du microréacteur1,301,481,551,741,791,882,722,85<strong>catalytique</strong> x x x (x) x (x) xthermique x x x x (x) x (x) x<strong>catalytique</strong>thermique x<strong>catalytique</strong> x (x) (x) (x)thermique x (x) (x) (x)<strong>catalytique</strong> (x) x x (x)thermique x (x) (x) (x) x x (x)<strong>catalytique</strong> (x) (x) (x) (x) x xthermique (x) x x<strong>catalytique</strong> x (x)thermique x x<strong>catalytique</strong> x x x x (x)thermique x x x (x)<strong>catalytique</strong> (x) xthermique x (x) x4,714,799,249,5710,0211,78nombre totalde produitsdétectés<strong>catalytique</strong> (x) (x) xthermique x (x)<strong>catalytique</strong>thermique<strong>catalytique</strong>thermique<strong>catalytique</strong>thermique<strong>catalytique</strong>thermique<strong>catalytique</strong> x xthermique<strong>catalytique</strong> 1 9 10 13 29 13 13 12 5thermique 7 11 12 6 55 11 16 7 7xxxx(x)(x)275


Annexe 13 : Influence d’un mélange comp<strong>le</strong>xe sur l’oxydation d’un composéPour chaque COV étudié, <strong>le</strong>s courbes obtenues <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s COV seuls (dits « purs ») sontreprésentées (2500 ppm) ainsi que <strong>le</strong>s taux de conversion obtenues à l’issue de l’oxydation<strong>catalytique</strong> du mélange comp<strong>le</strong>xe. L’acétone n’est pas représentée puisqu’étant formée parl’oxydation de COV contenus dans <strong>le</strong> mélange, la courbe n’est pas représentative du COVinitia<strong>le</strong>ment présent à l’entrée du microréacteur. Il faut par ail<strong>le</strong>urs noter que la concentrationdu COV dans <strong>le</strong> mélange est différente de cel<strong>le</strong> étudiée lorsque <strong>le</strong> COV est oxydé seul.Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (concentration initia<strong>le</strong> 568 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de l’acétone (concentration initia<strong>le</strong> 821 ppm - 0,5 NL/min) :276


Cas du 1,4-dioxane (concentration initia<strong>le</strong> 1264 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de l’éthanol (concentration initia<strong>le</strong> 1923 ppm - 0,5 NL/min) :Cas du n-hexane (concentration initia<strong>le</strong> 182 ppm - 0,5 NL/min) :277


Cas de l’isopropanol (concentration initia<strong>le</strong> 929 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de la méthyléthylcétone (concentration initia<strong>le</strong> 495 ppm - 0,5 NL/min) :Cas du 1-propanol (concentration initia<strong>le</strong> 728 ppm - 0,5 NL/min) :278


Cas des deux autres composés ayant des temps de rétention de 5,81 et 6,84 minutes : cescomposés n’étant pas identifiés, ils n’ont pas pu être comparés à <strong>le</strong>urs taux de conversionobtenus dans <strong>le</strong> cas de l’oxydation <strong>catalytique</strong> des composés seuls (aires initia<strong>le</strong>s : 27387 et21939 uA - 0,5 NL/min), avec tr = temps de rétention (min). Il apparait que <strong>le</strong>urs conversionsrespectives sont toutes deux d’environ 75 % à 500°C.279


Annexe 14 : Données enregistrées pendant l’essai de longue duréePendant l’essai de longue durée (100h), un enregistreur a permis de re<strong>le</strong>ver régulièrement <strong>le</strong>sva<strong>le</strong>urs des différents paramètres du pilote. Les graphiques présentés ici affichent un pointtoutes <strong>le</strong>s dix minutes, et <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s correspondent aux temps où <strong>le</strong>s analyses ont été faites denuit. De l’acétate d’éthy<strong>le</strong> est utilisé <strong>pour</strong> cet essai, avec une concentration initia<strong>le</strong> de 2500 ppm.Les consignes des paramètres opératoires sont <strong>le</strong>s suivantes :- débit d’air : 0,25 NL/min- température de l’évaporateur : 200°C- température du microréacteur : 450°C.Données concernant <strong>le</strong>s températures du microréacteur et de l’effluent à sa sortie : <strong>le</strong>stempératures fluctuent en fonction du temps, entre 443°C et 445°C <strong>pour</strong> <strong>le</strong> microréacteur etentre 447°C et 449°C <strong>pour</strong> l’effluent (système de régulation). La différence de température entre<strong>le</strong> microréacteur et l’effluent est certainement due à l’exothermicité de la réaction d’oxydation.Les variations sont identiques <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s deux courbes, cel<strong>le</strong>s de la température du microréacteurse répercutant sur cel<strong>le</strong>s de l’effluent. Les deux températures tendent à augmenter pendantl’essai.Données concernant la température de l’évaporateur : il apparait que la température del’évaporateur oscil<strong>le</strong> entre 197°C et 205°C, ces variations sont dues au système de régulation.280


Données concernant <strong>le</strong> débit d’air et la perte de charge dans <strong>le</strong> microréacteur : alors que <strong>le</strong> débitd’air a d’abord une va<strong>le</strong>ur constante de 0,25 NL/min pendant <strong>le</strong>s deux premiers jours de l’essai,el<strong>le</strong> passe ensuite plutôt à 0,26 NL /min (<strong>le</strong> débitmètre ne permet pas d’avoir une précision plusimportante). Cette variation se répercute sur la perte de charge au sein du microréacteur, quicommence avec une va<strong>le</strong>ur de 19,2 mbar <strong>pour</strong> passer à 19,8 mbar.281


Annexe 15 : Influence du catalyseur sur <strong>le</strong>s pertes de chargesLes graphiques présentés ici montrent <strong>le</strong>s écarts obtenus <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s pertes de charge dans <strong>le</strong>microréacteur en fonction de la température, <strong>pour</strong> <strong>le</strong> microréacteur d’étude et celui necontenant pas de catalyseur.Les courbes obtenues <strong>pour</strong> <strong>le</strong> 1-propanol et la méthyléthylcétone dans <strong>le</strong> microréacteur sansplatine sont représentées, bien qu’el<strong>le</strong>s soient supposées être faussées par la présence de résinequi obstruerait certains canaux, étant <strong>le</strong>s premiers COV testés sur <strong>le</strong> microréacteur thermique.Cas de l’acétate d’éthy<strong>le</strong> (sans catalyseur : 2500 ppm, avec catalyseur : 5000 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de l’acétone (2500 ppm - 0,5 NL/min) :282


Cas du 1,4-dioxane (2500 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de l’éthanol (2500 ppm - 0,5 NL/min) :Cas du n-hexane (2500 ppm - 0,5 NL/min) :283


Cas de l’isopropanol (2500 ppm - 0,5 NL/min) :Cas de la méthyléthylcétone (2500 ppm - 0,5 NL/min) :Cas du 1-propanol (2500 ppm - 0,5 NL/min) :284


Cas du toluène (2500 ppm - 0,5 NL/min) :285


Annexe 16 : Pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong> châssis du microréacteurCas de la géométrie 50 x 100 µm :Cas de la géométrie 100 x 200 µm :Cas de la géométrie 200 x 500 µm :286


Annexe 17 : Va<strong>le</strong>urs théoriques relatives aux écou<strong>le</strong>ments<strong>pour</strong> <strong>le</strong>s différentes géométries de microcanauxLes va<strong>le</strong>urs indiquées dans <strong>le</strong> Tab<strong>le</strong>au A.10 correspondent aux grandeurs listées ci-dessous,el<strong>le</strong>s sont obtenues selon la méthode présentée dans la partie III.3.c du chapitre 4. El<strong>le</strong>scorrespondent aux va<strong>le</strong>urs théoriques relatives aux écou<strong>le</strong>ments dans <strong>le</strong>s différentesgéométries de microcanaux.- Q air : débit d’air normalisé dans <strong>le</strong> microréacteur- T : température de l’effluent- Q canal : débit d’air réel dans un microcanal- v : vitesse de l’air dans un microcanal- Re : nombre de Reynolds- P : perte de charge dans <strong>le</strong> microcanal287


Tab<strong>le</strong>au A.10 : va<strong>le</strong>urs théoriques relatives aux écou<strong>le</strong>ments dans <strong>le</strong>s différentes géométries de microcanaux50 x 100 µm 100 x 200 µm 200 x 500 µmQ air T Q canal v Re ∆P Q canal v Re ∆P Q canal v Re ∆P(NL/min) (°C) (m 3 /s) (m/s) (-) (mbar) (m 3 /s) (m/s) (-) (mbar) (m 3 /s) (m/s) (-) (mbar)0,350 4,08E-09 0,817 3,119 33,127 6,89E-09 0,345 2,632 3,494 1,76E-08 0,176 2,887 0,410100 4,72E-09 0,943 2,792 42,739 7,96E-09 0,398 2,355 4,508 2,04E-08 0,204 2,584 0,529150 5,35E-09 1,070 2,538 53,317 9,03E-09 0,451 2,141 5,623 2,31E-08 0,231 2,349 0,660200 5,98E-09 1,196 2,335 64,793 1,01E-08 0,505 1,970 6,834 2,58E-08 0,258 2,161 0,802250 6,61E-09 1,323 2,170 77,100 1,12E-08 0,558 1,831 8,132 2,86E-08 0,286 2,008 0,954300 7,25E-09 1,449 2,032 90,177 1,22E-08 0,611 1,715 9,511 3,13E-08 0,313 1,881 1,116350 7,88E-09 1,575 1,916 103,971 1,33E-08 0,665 1,617 10,966 3,40E-08 0,340 1,774 1,287400 8,51E-09 1,702 1,817 118,431 1,44E-08 0,718 1,533 12,491 3,68E-08 0,368 1,682 1,466450 9,14E-09 1,828 1,732 133,513 1,54E-08 0,771 1,461 14,081 3,95E-08 0,395 1,603 1,653500 9,77E-09 1,955 1,657 149,178 1,65E-08 0,825 1,398 15,734 4,22E-08 0,422 1,534 1,8460,51,050 8,66E-09 1,732 6,613 70,240 1,46E-08 0,731 5,580 7,408 3,74E-08 0,374 6,122 0,869100 1,00E-08 2,000 5,919 90,618 1,69E-08 0,844 4,994 9,557 4,32E-08 0,432 5,479 1,122150 1,13E-08 2,268 5,380 113,049 1,91E-08 0,957 4,540 11,923 4,90E-08 0,490 4,981 1,399200 1,27E-08 2,536 4,951 137,380 2,14E-08 1,070 4,177 14,489 5,48E-08 0,548 4,583 1,700250 1,40E-08 2,804 4,600 163,474 2,37E-08 1,183 3,881 17,241 6,06E-08 0,606 4,258 2,023300 1,54E-08 3,072 4,309 191,203 2,59E-08 1,296 3,636 20,166 6,64E-08 0,664 3,989 2,367350 1,67E-08 3,340 4,063 220,450 2,82E-08 1,409 3,428 23,251 7,22E-08 0,722 3,761 2,729400 1,80E-08 3,608 3,853 251,110 3,04E-08 1,522 3,251 26,484 7,79E-08 0,779 3,567 3,108450 1,94E-08 3,877 3,672 283,087 3,27E-08 1,635 3,098 29,857 8,37E-08 0,837 3,399 3,504500 2,07E-08 4,145 3,514 316,301 3,50E-08 1,748 2,965 33,360 8,95E-08 0,895 3,253 3,91550 1,55E-08 3,103 11,846 125,822 2,62E-08 1,309 9,995 13,270 6,70E-08 0,670 10,966 1,557100 1,79E-08 3,583 10,603 162,327 3,02E-08 1,512 8,946 17,120 7,74E-08 0,774 9,815 2,009150 2,03E-08 4,063 9,638 202,506 3,43E-08 1,714 8,132 21,358 8,78E-08 0,878 8,922 2,507200 2,27E-08 4,543 8,868 246,092 3,83E-08 1,917 7,483 25,955 9,81E-08 0,981 8,209 3,046250 2,51E-08 5,024 8,240 292,835 4,24E-08 2,119 6,953 30,885 1,09E-07 1,085 7,628 3,625300 2,75E-08 5,504 7,718 342,506 4,64E-08 2,322 6,512 36,124 1,19E-07 1,189 7,145 4,239350 2,99E-08 5,984 7,278 394,897 5,05E-08 2,524 6,141 41,649 1,29E-07 1,293 6,738 4,888400 3,23E-08 6,464 6,903 449,818 5,45E-08 2,727 5,824 47,442 1,40E-07 1,396 6,390 5,568450 3,47E-08 6,944 6,578 507,101 5,86E-08 2,930 5,550 53,483 1,50E-07 1,500 6,089 6,277500 3,71E-08 7,424 6,294 566,597 6,26E-08 3,132 5,310 59,758 1,60E-07 1,604 5,826 7,0132,050 3,08E-08 6,153 23,490 249,497 5,19E-08 2,596 19,820 26,314 1,33E-07 1,329 21,745 3,088100 3,55E-08 7,105 21,025 321,884 6,00E-08 2,998 17,740 33,949 1,53E-07 1,535 19,463 3,984150 4,03E-08 8,057 19,112 401,558 6,80E-08 3,399 16,125 42,352 1,74E-07 1,740 17,692 4,970200 4,50E-08 9,009 17,585 487,985 7,60E-08 3,801 14,837 51,467 1,95E-07 1,946 16,279 6,040250 4,98E-08 9,961 16,340 580,673 8,40E-08 4,202 13,787 61,243 2,15E-07 2,152 15,126 7,187300 5,46E-08 10,914 15,305 679,169 9,21E-08 4,604 12,914 71,631 2,36E-07 2,357 14,168 8,406350 5,93E-08 11,866 14,433 783,056 1,00E-07 5,006 12,178 82,588 2,56E-07 2,563 13,361 9,692400 6,41E-08 12,818 13,687 891,961 1,08E-07 5,407 11,549 94,074 2,77E-07 2,769 12,670 11,040450 6,88E-08 13,770 13,043 1005,550 1,16E-07 5,809 11,005 106,054 2,97E-07 2,974 12,074 12,446500 7,36E-08 14,722 12,480 1123,526 1,24E-07 6,211 10,530 118,497 3,18E-07 3,180 11,553 13,907288


Annexe 18 : Pertes de charge théoriques dans <strong>le</strong>s microcanauxCas de la géométrie 50 x 100 µm :Cas de la géométrie 100 x 200 µm :Cas de la géométrie 200 x 500 µm :289


Annexe 19 : Pertes de charge théoriques tota<strong>le</strong>sCas de la géométrie 50 x 100 µm :Cas de la géométrie 100 x 200 µm :Cas de la géométrie 200 x 500 µm :290


CommunicationsCe travail a donné lieu aux communications listées ci-dessous ; <strong>le</strong>s auteurs de l’ensemb<strong>le</strong> descommunications sont C.Philippe*, R.Gui<strong>le</strong>t*, P.Cognet*, J.Tasselli** et A.Marty**. Lescommunications datées de 2009 ont par ail<strong>le</strong>urs présenté quelques résultats de F.Rachedi*.avec * Laboratoire de Génie Chimique (LGC-CNRS, UMR 5503)** Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS-CNRS, UPR 8001)Congrès EPIC 2011 - The 3 rd European Process Intensification Conference (Manchester, UK) : Amicrostructured reactor for air treatment : catalytic oxidation of various compounds by platinum.(présentation d’un poster avec communication ora<strong>le</strong> - juin 2011).Congrès Microfluidics 2010 - The 2 nd European Conference on Microfluidics (Toulouse, FR) :Efficiency of a catalytic microreactor for Volati<strong>le</strong> Organic Compounds oxidation. (communicationora<strong>le</strong> avec acte - décembre 2010).Journée Catalyse du Laboratoire de Chimie de Coordination et du Laboratoire HétérochimieFondamenta<strong>le</strong> et Appliquée (Toulouse, FR) : Microréacteur <strong>catalytique</strong> - Oxydation de ComposésOrganiques Volatils sur Platine. (présentation d’un poster - septembre 2010).Journées des Doctorants de l’ADEME (Paris, FR) : Microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong>d’effluents <strong>gazeux</strong> pollués aux Composés Organiques Volatils. (communication ora<strong>le</strong> - février 2010).291


Congrès SFGP 2009 - XII ème congrès de la Société Française de Génie des Procédés (Marseil<strong>le</strong>,FR) : Microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’effluents <strong>gazeux</strong> pollués aux Composés OrganiquesVolatils - Efficiency of a catalytic microreactor for Volati<strong>le</strong> Organic Compounds oxidation.(présentation d’un poster avec acte - octobre 2009).Journées Thèses du Département Procédés Industriels et Agrico<strong>le</strong>s de l’ADEME (Angers, FR) :Microréacteur <strong>catalytique</strong> <strong>pour</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> d’effluents <strong>gazeux</strong> pollués aux Composés OrganiquesVolatils. (présentation d’un poster - juin 2009).292

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