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Les cires de canne à sucre - ResearchGate

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44-47<strong>canne</strong>s4.qxd 19/12/04 16:24 Page 46Science<strong>Les</strong> différents produits et sous-produitsobtenus pour une tonne <strong>de</strong> <strong>canne</strong> broyées.SucrerieBagasse320 kgBoues <strong>de</strong> défécation40 kgMélasse40 kgSucre roux90 kgCires (<strong>de</strong> boues)2,5 kgDistillerieJus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> ➥Rhum agricole à 50° Vinasses750 L 100 L 1000 LMélasse ➥Rhum industriel à 50° Vinasses40 kg 20 L 100 L(6) Paturau JM (1989)By Products of the CaneSugar Industry, Elsevier,Amsterdam, Oxford,New-York, Tokyo.* 1 DCO : Deman<strong>de</strong>Chimique en Oxygène© D.R.dont le cycle total dure <strong>de</strong>quatre à dix ans (5). La tige,qui peut atteindre 4 à 5 m<strong>de</strong> long pour 4 à 6 cm <strong>de</strong>diamètre est constituéed’une succession <strong>de</strong> nœudset d’entre-nœuds où eststocké le saccharose. Laculture <strong>de</strong> la <strong>canne</strong> occupeune place <strong>de</strong> tout premierplan dans l’agriculture <strong>de</strong>sDOM. La récolte s’étale <strong>de</strong>février à juin aux Antilles,et <strong>de</strong> juillet à décembre à la Réunion. Ramassage ettransport doivent s’effectuer dans les meilleurs délais,afin <strong>de</strong> préserver la qualité <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>. <strong>Les</strong> détériorationspossibles liées à la flore bactérienne sont en effetsusceptibles d’entraîner <strong>de</strong>s modifications chimiquesconduisant à une diminution <strong>de</strong> la teneur en <strong>sucre</strong>. Onrecense plus d’une soixantaine <strong>de</strong> maladies <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>dont certaines sont causées par <strong>de</strong>s bactéries (gummose),par <strong>de</strong>s moisissures (morve rouge) ou <strong>de</strong>s virus(mosaïque). Certains insectes, comme les borers ou lescigales, les némato<strong>de</strong>s et les vers blancs s’attaquent àla tige ou aux racines <strong>de</strong> la plante. Le rat est aussi l’un<strong>de</strong>s grands ennemis <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>.La <strong>canne</strong> est aujourd’hui la production agricole laplus importante à l’échelle mondiale avec 1 333 millions<strong>de</strong> tonnes cultivées sur 20 419 672 ha. Depuis1960, la surface cultivée a doublé et la production <strong>de</strong><strong>canne</strong> a triplé (figure 1 et 2). Aujourd’hui, les principauxpays producteurs <strong>de</strong> <strong>canne</strong> sont le Brésil, l’In<strong>de</strong>,la Chine et le Pakistan.<strong>Les</strong> sous-produits <strong>de</strong> la filière<strong>canne</strong>-<strong>sucre</strong>-rhumLe traitement <strong>de</strong> la <strong>canne</strong> à <strong>sucre</strong> génère <strong>de</strong> nombreuxsous-produits en <strong>sucre</strong>rie et en distillerie ; les plusimportants sont la bagasse, la mélasse, les boues <strong>de</strong>défécation et les vinasses (tableau).La bagasse est le résidu fibreux obtenu après broyage<strong>de</strong> la <strong>canne</strong> pour en extraire le jus. D’une tonne <strong>de</strong><strong>canne</strong>, il subsiste ainsi 320 kg <strong>de</strong> bagasse. Elle estconstituée <strong>de</strong> fibres, d’eau et <strong>de</strong> quantités relativementfaibles <strong>de</strong> particules solubles. Sa compositiondépend <strong>de</strong> la variété <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>, <strong>de</strong> sa maturité et<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> récolte. La bagasse est principalementutilisée comme source d’énergie. La bagassepossè<strong>de</strong> un pouvoir calorique supérieur à celui <strong>de</strong>nombreux lignites exploités dans le mon<strong>de</strong> (1850kcal PCI par kg). Ainsi dix tonnes <strong>de</strong> bagasse équivalentà presque <strong>de</strong>ux tonnes <strong>de</strong> fuel lourd avecl’avantage d’être moins polluants et d’être renouvelablessur le cycle annuel. La bagasse était déjà utiliséepar l’industrie sucrière traditionnelle dans les chaufferiespour produire <strong>de</strong> la vapeur et même parfois <strong>de</strong>l’électricité. Dans les DOM, elle est utilisée enassociation avec le charbon, pour la productiond’électricité dans <strong>de</strong>s centrales thermiques.J.M. Paturau (6) mentionne également l’usage <strong>de</strong> la bagassecomme précurseur <strong>de</strong> charbons actifs, <strong>de</strong> méthane, <strong>de</strong>produits fibreux (papier, pâte à papier, cartons), <strong>de</strong> furfural,d’éthanol. Elle peut être également utilisée comme amen<strong>de</strong>mentpour le sol et pour l’alimentation du bétail.La mélasse est le résidu après la <strong>de</strong>rnière cristallisationdu <strong>sucre</strong>. C’est un liqui<strong>de</strong> très visqueux <strong>de</strong> couleursombre (<strong>de</strong>nsité moyenne <strong>de</strong> 1,4), constitué d’eau,<strong>de</strong> saccharose (environ 35 %), <strong>de</strong> composés azotés(protéines et aci<strong>de</strong>s aminés) et <strong>de</strong> cendres (6). La mélassesert essentiellement à la fabrication du rhum industriel(230 litres d’alcool pur/tonne <strong>de</strong> mélasse).Elle est également utilisée pour la fabrication <strong>de</strong> matièrespremières pour la chimie (acétone, glycérol…).Viennent ensuite <strong>de</strong>s débouchés dont l’importance estbeaucoup plus réduite et qui sont : l’alimentation dubétail et l’amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s sols, la production <strong>de</strong>levures, d’aci<strong>de</strong>s aminés ou <strong>de</strong> protéines.<strong>Les</strong> boues <strong>de</strong> défécation sont formées par le dépôt obtenuaprès décantation et clarification du jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong>lors <strong>de</strong> la fabrication du <strong>sucre</strong>. Elles sont composéesd’eau, <strong>de</strong> fibres, <strong>de</strong> minéraux utilisés pour la défécation(chaux, manganèse, phosphate), <strong>de</strong> petites quantités<strong>de</strong> <strong>sucre</strong>, <strong>de</strong> substances contenues dans la <strong>canne</strong>(aci<strong>de</strong>s organiques, protéines, dérivés phénoliques)et <strong>de</strong> composés <strong>de</strong> types lipidiques qu’on désignecomme étant <strong>de</strong>s <strong>cires</strong>. <strong>Les</strong> boues <strong>de</strong> défécation sontutilisées en premier lieu pour l’amen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s solsen raison <strong>de</strong> leur teneur en phosphate et comme alimentpour le bétail.<strong>Les</strong> vinasses, sous-produit<strong>de</strong> l’industrie rhumièreComposante essentielle <strong>de</strong> la filière <strong>canne</strong>-<strong>sucre</strong>-rhum,la production <strong>de</strong> rhum se partage entre le rhum agricole,obtenu par distillation du jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong> fermentéet le rhum industriel ou rhum <strong>de</strong> <strong>sucre</strong>rie, préparéà partir <strong>de</strong> mélasse. La production mondiale <strong>de</strong> rhumest évaluée à environ 20 millions d’hectolitres d’alcoolpur (HAP) (chiffre 2001) <strong>de</strong> litres. <strong>Les</strong> principauxpays producteurs sont le Brésil (1,3 milliards<strong>de</strong> litres), les Philippines, le Mexique, Porto-Rico,l’In<strong>de</strong> et le Vénézuela. Avec une consommation <strong>de</strong>536 millions <strong>de</strong> litres, le rhum est le troisième spiritueuxconsommé au mon<strong>de</strong> et occupe 11,4 % du marché.Le rhum industriel représente aujourd’hui environ90 % <strong>de</strong> la production mondiale <strong>de</strong> rhum. Le rhumagricole, essentiellement produit aux Antilles françaises,est reconnu pour la spécificité <strong>de</strong> son arôme,sa saveur et ses procédés <strong>de</strong> fabrication. <strong>Les</strong> principauxproducteurs <strong>de</strong> rhum dans l’Union européennesont les départements d’Outre-Mer ainsi quel’Espagne. La consommation <strong>de</strong> rhum en Europe estévaluée à 110 millions <strong>de</strong> litres soit 1/5 e <strong>de</strong> la consommationmondiale.<strong>Les</strong> vinasses constituent les principaux effluents <strong>de</strong>sdistilleries (figure 4 p.48) et les déchets les plusproblématiques <strong>de</strong> la filière <strong>canne</strong>-<strong>sucre</strong>-rhum. Cesrésidus <strong>de</strong> la distillation sont composés d’eau, <strong>de</strong>matières organiques issues <strong>de</strong> la <strong>canne</strong> à <strong>sucre</strong> et dumétabolisme bactérien, <strong>de</strong> matières minérales (cuivreissu <strong>de</strong>s plateaux <strong>de</strong>s colonnes <strong>de</strong> distillation), d’ionsajoutés lors <strong>de</strong> la fermentation alcoolique, d’antiseptiques…<strong>Les</strong> vinasses présentent <strong>de</strong> fortes chargespolluantes : respectivement 950 à 1900 kg DCO/m 3d’alcool pur produit pour le rhum industriel et 250 kgDCO/ m 3 d’alcool pur pour le rhum agricole * 1 (7).Ces effluents sont extrêmement abondants, 20 L/litred’alcool pur en moyenne, et représentent environ,46 BIOFUTUR 251 • JANVIER 2005


44-47<strong>canne</strong>s4.qxd 19/12/04 16:24 Page 47Figure 2 <strong>Les</strong> différentes productionsagricoles mondiales.en millions <strong>de</strong> tonnes en 2003 (Source FAO)Produite principalement à Bahia au Nord-Est du Brésil,elle est un substitut <strong>de</strong> la cire carnauba dans lesmanufactures <strong>de</strong> papier carbone et <strong>de</strong> cirages où sacouleur marron n’est pas un inconvénient.<strong>Les</strong> <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> à <strong>sucre</strong>© D.R.1333Canneà <strong>sucre</strong>638Maïs589Riz556Blé311Pomme<strong>de</strong> terre233Betterave189Manioc141OrgeCires <strong>de</strong> <strong>canne</strong> est le terme général normalement utilisépour désigner les lipi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>. On lesretrouve sur la cuticule <strong>de</strong> la <strong>canne</strong>, sous forme <strong>de</strong>poudre blanchâtre avec une plus gran<strong>de</strong> abondanceau niveau <strong>de</strong>s entre-nœuds.69Banane59SorghoAvequin, apothicaire <strong>de</strong> la NouvelleOrléans, fut le premier à isoler les<strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> en 1841 et leurdonna le nom <strong>de</strong> Cérosine.compte tenu <strong>de</strong> la production mondiale <strong>de</strong> rhum,40 milliards <strong>de</strong> litres par an. Déversées sans précautiondans le milieu naturel, les vinasses génèrent lapollution <strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong>s o<strong>de</strong>urs nauséabon<strong>de</strong>s. Afin<strong>de</strong> pallier ces inconvénients, diverses alternatives <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong>s vinasses ont été développées. De parleur composition minérale et organique, elles peuventêtre utilisées comme amen<strong>de</strong>ment, à conditiontoutefois <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s contrôles fréquents etrigoureux <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s sols. L’utilisation commecomplément alimentaire, la production <strong>de</strong> biomassemicrobienne, les traitements physiques (thermoconcentrationet incinération) sont autant <strong>de</strong> traitementspossibles <strong>de</strong>s vinasses. À cela s’ajoute également laméthanisation, qui consiste à transformer la matièreorganique en méthane et en CO 2 au cours d’une succession<strong>de</strong> réactions par un écosystème bactériencomplexe. <strong>Les</strong> gaz produits peuvent être utiliséscomme combustibles.<strong>Les</strong> <strong>cires</strong> végétalesLa cuticule <strong>de</strong>s plantes terrestres (tiges, feuilles, fruits,fleurs et pétales) est recouverte d’une substancehydrophobe appelée cire, qui sert <strong>de</strong> barrière au passage<strong>de</strong> l’eau à l’intérieur et à l’extérieur <strong>de</strong> la cellule,prévenant ainsi tant les excès d’eau que la déshydratation.Elle constitue également une protection contreles attaques d’insectes et <strong>de</strong>s parasites fongiques. Ces<strong>cires</strong> sont constituées d’un mélange complexe <strong>de</strong> composésorganiques à très longue chaîne carbonée quileur confère leur caractère hydrophobe: esters d’aci<strong>de</strong>et d’alcool gras, alcanes, cétones, alcools gras.<strong>Les</strong> <strong>cires</strong> végétales les plus connues sont la cirecarnauba, la cire can<strong>de</strong>lilla, et la cire ouricouri. Lacire carnauba importée du Brésil, est la plus utilisée.Elle est obtenue <strong>de</strong>s feuilles du palmier carnaubaet rentre dans la fabrication <strong>de</strong> cirages, <strong>de</strong> rouges àlèvres, <strong>de</strong> crèmes cosmétiques, <strong>de</strong> papier carbone,d’encres, <strong>de</strong> bougies, <strong>de</strong> vernis… La cire can<strong>de</strong>lillaest produite par <strong>de</strong> petits arbustes <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>sEuphorbiacées qui croissent à l’état sauvage auMexique et au Texas. Elle est utilisée comme isolantélectrique, pour le traitement du cuir et comme constituant<strong>de</strong>s chewing-gums. La cire ouricouri est extraite<strong>de</strong>s feuilles du palmier ouricouri Syagrus coronota.<strong>Les</strong> usages <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong>Elles sont essentiellement utilisées en cosmétologie et enthérapeutique. Le mélange d’alcools gras primaires aliphatiquesà très longue chaîne isolés <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong>a donné lieu à <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s pharmacologiques.Commercialisé sous le nom <strong>de</strong> policosanol, il permet <strong>de</strong>réduire le taux <strong>de</strong> cholestérol en empêchant sa biosynthèse(8). Son efficacité dans le traitement <strong>de</strong> l’ulcère outpour l’amélioration <strong>de</strong> l’activité sexuelle masculine a égalementété démontrée (9). <strong>Les</strong> stérols isolés <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong><strong>canne</strong> sont également <strong>de</strong>s matières premières dans l’industriepharmaceutique. Ce sont <strong>de</strong>s précurseurs <strong>de</strong> stéroï<strong>de</strong>set d’hormones par dégradation chimique ou transformationmicrobienne (10). Par ailleurs, l’huile extraite<strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés anti-oxydantes.Reinosa Espinosa et Ramos Lazcanco (11) ont montré untaux d’anti-oxydants plus élevé que dans la plupart <strong>de</strong>sautres huiles végétales. En outre, la littérature mentionne<strong>de</strong>s propriétés anti-inflammatoires et analgésiques <strong>de</strong>saci<strong>de</strong>s gras contenus dans les <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> (12).Extraction <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong>De par leur haute valeur ajoutée, <strong>de</strong> nombreusesmétho<strong>de</strong>s d’extraction <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> ont étédéveloppées, tant à partir <strong>de</strong> la cuticule, qu’à partir<strong>de</strong>s boues <strong>de</strong> défécation. <strong>Les</strong> <strong>cires</strong> <strong>de</strong> boues diffèrent<strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> cuticule par leur teneur moindre en aldéhy<strong>de</strong>set en alcools libres et une plus gran<strong>de</strong> proportiond’esters. <strong>Les</strong> propriétés <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> <strong>de</strong> boues sontsimilaires à celles <strong>de</strong> la cire carnauba, mais sont plusfoncées et contiennent plus d’impuretés (13).D’après la littérature (14), les quantités <strong>de</strong> <strong>cires</strong> contenuesdans la <strong>canne</strong> varient entre 1 et 22 %. Beaucoup <strong>de</strong> facteurscontribuent à ces variations ; les plus importantssont la variété <strong>de</strong> la <strong>canne</strong> qui peut être plus ou moinsriche en <strong>cires</strong>, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> récolte et <strong>de</strong> broyage <strong>de</strong>la <strong>canne</strong>, les techniques <strong>de</strong> clarification du jus et les quantités<strong>de</strong> boues produites. Si la <strong>canne</strong> a été au préalablebrûlée pour éliminer les feuilles sèches, les ren<strong>de</strong>mentsen <strong>cires</strong> peuvent également diminuer. Une extractioneffectuée à froid par le cyclohexane sur <strong>de</strong>s boues <strong>de</strong>défécation locales a permis d’extraire <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> avec unren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 1,7 %. L’extraction a été effectuée dansun appareillage type soxhlet, qui fonctionne sur le principeBIOFUTUR 251 • JANVIER 2005 47(7) Fahrasmane L,Ganou-Parfait B (1997)De la Canne au Rhum,Inra, Paris(8) Menan<strong>de</strong>z R et al.(1994) Biol. Res. 27, 199-203(9) Laguna Granja A et al.(1999) US Patent no5856316(10) Guita BK et al. (1985)Research and Industry 30,95-101(11) Reinosa Espinosa O,Ramos Lazcanco R(1995) Rev. CENIC. Cienc.Quim 25-26(1-2-3), 35-38(12) Ledon N et al. (2003)Planta Med. 69(4),367-369(13) Retemar JA,Giacomo G. D (1995)Essenze, Deriv, Agrum.65(3), 352-7(14) Balch RT (1947)Wax and FattyBy-Products fromSugarcane, TechnologyReport Series no 3,Ed Sugar Research Fundation, Inc., New-York.


44-47<strong>canne</strong>s4.qxd 19/12/04 16:30 Page 48ScienceFigure 4<strong>Les</strong> différentesétapes<strong>de</strong> la distillerie.d’extraction soli<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>. D’après la littérature, les <strong>cires</strong><strong>de</strong> boues <strong>de</strong> défécation sont composées :• d’alcanes <strong>de</strong> C 25 à C 35 , les alcanes en C 29 et C 31 étantprédominants,• d’alcools gras <strong>de</strong> C 24 à C 36 , l’octacosanol (C 28 ) étantmajoritaire,• d’aci<strong>de</strong>s gras <strong>de</strong> C 12 à C 36 , les aci<strong>de</strong>s palmitique (C 16:0 ),oléique (C 18:1 ), linoléique (C 18:2 ) étant les plus abondants,• d’aldéhy<strong>de</strong>s en C 24 , C 28 et C 36 ,• d’esters aliphatiques <strong>de</strong> C 34 à C 52 et d’esters <strong>de</strong> stérol,• <strong>de</strong> phytostérols (essentiellement campestérol,β-sitostérol et stigmastérol, comme dans la plupart <strong>de</strong>svégétaux),• <strong>de</strong> triterpènes (arundoine, cylindrine, sawamilletine).<strong>Les</strong> <strong>cires</strong> <strong>de</strong> vinasses<strong>de</strong> jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong>Un procédé a été développé par une distillerie <strong>de</strong> la Gua<strong>de</strong>loupedans le but <strong>de</strong> réduire la charge polluante <strong>de</strong>svinasses. Il consiste à filtrer les vinasses sur terre d’infusoire,afin d’adsorber la matière organique qu’ellescontiennent. Dans ce contexte, il apparaissait intéressantd’étudier la composition chimique <strong>de</strong>s adsorbats,dans le but d’évaluer le potentiel <strong>de</strong>s vinasses commenouvelle source <strong>de</strong> <strong>cires</strong>.L’adsorbat est extrait au moyen d’un solvant apolaire, lecyclohexane, afin <strong>de</strong> récupérer les <strong>cires</strong> brutes. Le ren<strong>de</strong>ment<strong>de</strong> l’extraction est d’environ 7 %. Afin d’en séparerplus aisément les constituants, les <strong>cires</strong> brutes sont© D.R.1% Esters2% StérolsFigure 3 Composition<strong>de</strong>s <strong>cires</strong> brutes <strong>de</strong> vinasses<strong>de</strong> jus <strong>de</strong> <strong>canne</strong>.en pourcentages (Source FAO)41% non i<strong>de</strong>ntifié4% Aci<strong>de</strong>s gras libres7% Alcanesfractionnées par triturations successives dans <strong>de</strong>s solvants<strong>de</strong> polarité décroissante (méthanol, acétone, isooctane).La séparation <strong>de</strong>s constituants <strong>de</strong> la cire brute met en jeudiverses métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chromatographie en phase liqui<strong>de</strong>(chromatographie sur colonne <strong>de</strong> silice, chromatographiesur couche mince). Plusieurs familles <strong>de</strong> composéssont mises en évi<strong>de</strong>nce grâce à la résonance magnétiquenucléaire (RMN), la chromatographie en phase gazeuse(CPG) et chromatographie en phase gazeuse couplée àla spectroscopie <strong>de</strong> masse (CPG/SM). Il s’agit par ordred’importance (figure 3) :• d’aci<strong>de</strong>s et d’alcools gras obtenus après saponificationet qui représentent chacun environ 22 % <strong>de</strong>s<strong>cires</strong> brutes. Ces alcools gras sont équivalents auxpolicosanols,• <strong>de</strong> n-alcanes (7 % <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> brutes),• d’aci<strong>de</strong>s gras libres (4 % <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> brutes),• <strong>de</strong> phytostérols (campestérol, sigmastérol et β-sitostérol)représentant 2 % <strong>de</strong>s <strong>cires</strong>brutes),• d’esters méthyliques et éthyliquesd’aci<strong>de</strong> gras (1 % <strong>de</strong>s <strong>cires</strong> brutes),• <strong>de</strong> triterpénoï<strong>de</strong>s (à l’état <strong>de</strong> traces).Conclusionet perspectivesAci<strong>de</strong>s gras*Alcools gras * 22%23%*Après saponificationFigure 4 <strong>Les</strong> différentesétapes en distillerie.48 BIOFUTUR 251 • JANVIER 2005© FAFSEAL’extraction <strong>de</strong> <strong>cires</strong> <strong>de</strong> <strong>canne</strong> àpartir <strong>de</strong>s vinasses <strong>de</strong> distillerie adonc pu être réalisée avec <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>mentsintéressants. Il y a donclà une voie possible <strong>de</strong> valorisationpour ces effluents extrêmementabondants et polluants. Laloi du 15 juillet 1975 modifiéepar les lois du 13 juillet 1992 etdu 2 février 1995 stipule que lesdéchets doivent être valorisés parréemploi ou par toute autre actionvisant à obtenir à partir <strong>de</strong>sdéchets <strong>de</strong>s matériaux réutilisables.Elle stipule également qu’àpartir <strong>de</strong> 2005, les décharges neseront autorisées à accueillir que<strong>de</strong>s déchets ultimes (qui ne peuventplus être recyclés). Il seradonc impératif <strong>de</strong> traiter les déchets<strong>de</strong> distillerie. Leur exploitationpour la production <strong>de</strong> <strong>cires</strong><strong>de</strong> <strong>canne</strong> pourrait constituer unélément <strong>de</strong> réponse et mériteraitd’être optimisée. ●

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