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Profil environnemental de la Lorraine 2010 - DREAL Lorraine

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<strong>DREAL</strong> <strong>Lorraine</strong>Le profil<strong>environnemental</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>Direction Régionale <strong>de</strong> l’Environnement, <strong>de</strong> l’Aménagement et du Logement<strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr


PréfaceRégion <strong>de</strong> l’est, marquée par son passé industriel et militaire, située à un carrefoureuropéen, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> présente certains privilèges environnementaux dus à sescaractéristiques géographiques et à son histoire.En matière <strong>de</strong> biodiversité, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieux naturels riches et variés,notamment grâce à <strong>la</strong> présence importante <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges superficies <strong>de</strong>prairies et <strong>de</strong> forêts, une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> paysages (p<strong>la</strong>ines, vallées alluviales,pelouses calcaires, massif vosgien…), et <strong>de</strong> nombreuses espèces végétales et animales(oiseaux, batraciens et chauves-souris en particulier). Les zones agricoles <strong>de</strong> prairies et<strong>de</strong> vergers constituent <strong>de</strong>s milieux riches en espèces animales, et forment <strong>de</strong>s paysagestypiques autour <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges lorrains.La ressource en eau est abondante, provenant essentiellement <strong>de</strong>s apportspluviométriques, particulièrement sur le massif vosgien. Le réseau hydrographique est<strong>de</strong>nse (nombreux cours d’eau et nombreuses étendues d’eau), et <strong>la</strong> région est bien dotéeen formations géologiques aquifères (nappes d’eau souterraines).Le transport <strong>de</strong> marchandises par les voies navigables et par le rail est particulièrementdéveloppé.En ce qui concerne l’énergie, <strong>la</strong> région est globalement excé<strong>de</strong>ntaire, et fortementinterconnectée avec les réseaux voisins (gaz, électricité). La consommation totalerégionale est en baisse <strong>de</strong>puis quelques années. L’importante ressource en bois, épauléepar l’hydroélectrique et l’éolien notamment, doit permettre un fort développement <strong>de</strong> <strong>la</strong>part renouve<strong>la</strong>ble.Le profil <strong>environnemental</strong> dresse un état général <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’environnement enrégion qui va <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles au bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s pollutions, <strong>de</strong> <strong>la</strong>prévention <strong>de</strong>s risques à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité.Il présente les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> région en matière <strong>environnemental</strong>e, et souligne lespoints <strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce concernant <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s milieux et <strong>de</strong>s ressources, et les impacts <strong>de</strong>sactivités humaines. Il évalue également <strong>la</strong> distance qui nous sépare <strong>de</strong>s objectifsvolontaristes fixés à <strong>la</strong> suite du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement.Cet outil opérationnel et pédagogique constitue un référentiel en matièred’environnement et d’aménagement <strong>de</strong> l’espace commun aux acteurs publics et privés. Ilse veut une ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> décision dans le domaine <strong>de</strong> l’évaluation <strong>environnemental</strong>e<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns, programmes et projets et je souhaite qu’il <strong>de</strong>vienne un facteur <strong>de</strong> meilleurecoordination entre les services <strong>de</strong> l'État et les collectivités sur <strong>de</strong>s enjeux et <strong>de</strong>sorientations considérés comme prioritaires.Je salue ici l’étroite col<strong>la</strong>boration entre les services <strong>de</strong> l'État en <strong>Lorraine</strong> et lesétablissements publics compétents qui a conduit à l’é<strong>la</strong>boration d’un tel document. Ceprofil constitue une première étape qui sera complétée par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce en <strong>2010</strong>d’une instance <strong>de</strong> gouvernance partagée dont l’objectif sera d’alimenter <strong>la</strong> réflexion etles débat sur les enjeux et orientations prioritaires <strong>de</strong>s politiques locales et sur le suivi <strong>de</strong><strong>la</strong> déclinaison territoriale <strong>de</strong>s mesures du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement.Le Préfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong>


IntroductionLe profil <strong>environnemental</strong> est un référentiel commun aux acteurs publics ou privés enmatière d’environnement et d’aménagement <strong>de</strong> l’espace. Il est <strong>la</strong> photographie à uninstant donné <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’environnement d’un territoire. Il constitue un outilopérationnel et pédagogique qui rassemble à <strong>la</strong> fois les connaissances <strong>de</strong>s différentspartenaires <strong>de</strong> l’environnement, met en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> manière partagée les principauxenjeux environnementaux et propose enfin <strong>de</strong>s orientations à mettre en œuvre. Il sert <strong>de</strong>cadre <strong>de</strong> référence pour <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> l’évaluation <strong>environnemental</strong>e <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns,programmes et projets.Il apporte <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> connaissance et <strong>de</strong> stratégie <strong>environnemental</strong>e pour ai<strong>de</strong>r à <strong>la</strong>prise <strong>de</strong> décision. Il doit permettre d’améliorer <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’environnement ausein <strong>de</strong>s politiques publiques et une meilleure coordination entre les services <strong>de</strong> l'État sur<strong>de</strong>s enjeux et orientations considérés comme prioritaires.A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s lois 1 et 2 issues du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement, le profil <strong>environnemental</strong>régional constitue l’outil <strong>de</strong> référence pour le suivi et l’analyse <strong>de</strong>s impacts <strong>de</strong>s actionsmises en œuvre en région pour un développement durable et soutenable <strong>de</strong> notrecommunauté humaine.La rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente édition du «<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>» s’estachevée au 31 mars <strong>2010</strong>. Compte tenu <strong>de</strong>s sources statistiques à disposition, <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s données présentées sont antérieures au début <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s engagements duGrenelle <strong>de</strong> l’environnement. Dans beaucoup <strong>de</strong> domaines, il manque encore aujourd’hui<strong>de</strong>s données pour les années 2008 et 2009. De fait, ce document dresse un état <strong>de</strong>s lieuxstatistique à l'aube du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement, sans s'engager sur le terrain <strong>de</strong>l'évaluation.Cette première partie du profil <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> présente le diagnostic <strong>de</strong>l’état <strong>de</strong> l’environnement, <strong>de</strong>s pressions et <strong>de</strong>s réponses apportées. Au long <strong>de</strong>s dixthèmes couvrant les différentes problématiques <strong>environnemental</strong>es (biodiversité, risques,changement climatique, ressources en eau …), il réalise une synthèse <strong>de</strong>s donnéesdisponibles et <strong>de</strong>s principaux documents régionaux <strong>de</strong> cadrage.Des indicateurs <strong>de</strong> suivi pour chaque thème sont proposés, permettant <strong>de</strong> situer <strong>la</strong> régionet ses départements face aux moyennes nationales, et d’analyser les évolutions.Ces indicateurs constituent <strong>la</strong> première ébauche d'un tableau <strong>de</strong> bord annuel<strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>. Ce tableau <strong>de</strong> bord sera complété et mis à jour chaqueannée, afin <strong>de</strong> suivre les évolutions et les nouveaux enjeux.Le profil <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> et le tableau <strong>de</strong> bord annuel seront disponiblesen ligne sur le site internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr


Illustration 1: Vergers du Saintois


Milieux naturels et biodiversitéthème I: Milieux naturelset biodiversitéS Y N T H E S ELes milieux naturels <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sont riches et variés,notamment grâce à <strong>la</strong> présence importante <strong>de</strong> zoneshumi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> prairies et <strong>de</strong> forêts. Ils sont cependant enrégression, du fait <strong>de</strong> l'intensification <strong>de</strong> l'agriculture(notamment le retournement <strong>de</strong> prairies, <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>sjachères et <strong>de</strong>s haies), <strong>de</strong> l'urbanisation croissante quiartificialise et fragmente les zones naturelles.Les espaces naturels protégés réglementairement sont enaugmentation, mais ne représentent qu'une très faibleproportion du territoire, insuffisante pour <strong>la</strong> préservation<strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité. Des mesures contractuelles sont misesen p<strong>la</strong>ce, sur <strong>de</strong> plus <strong>la</strong>rges parts du territoire. Lavalidation <strong>de</strong>s documents d'objectifs (DOCOB) <strong>de</strong>s sitesNATURA 2000 se poursuit (55% <strong>de</strong>s sites en 2009). Lesdocuments <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et d'aménagement doiventdésormais prendre en compte <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s zonesnaturelles.I N D I C AT E U R SÉvolution <strong>de</strong>s superficies protégées<strong>de</strong>puis 1999%Arrêté <strong>de</strong>protection<strong>de</strong> biotopeRéservenaturelleRéservebiologiquedomanialeMeurthe-et-Moselle 2,4% 0,0% 40,4%Meuse 0,0% 0,0% 56,1%Moselle 15,6% 0,0% 6,9%Vosges 1,4% 10,1% 0,8%LORRAINE 3,6% 7,7% 8,5%FRANCE 25,5% 13,2% 46,9%Source: <strong>DREAL</strong>, 2008.Les superficies disposant d’une protection réglementaire fortecontre les <strong>de</strong>structions d’habitats et d’espèces naturelles (arrêté <strong>de</strong>biotope, réserve naturelle, réserve biologique domaniale) sont enprogression <strong>de</strong>puis 1999.L’augmentation est cependant moindre en <strong>Lorraine</strong> que dansl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.10080NATURA 2000proportion <strong>de</strong>s sites avec un DOCOB validé (%)4 3,54 3,49 3,4531,75 1,76 1,7321Bocages, haiesévolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du territoire (%)France<strong>Lorraine</strong>02006 2007 2008Source: TERUTI-LUCAS, SSPLes zones <strong>de</strong> bocages et <strong>de</strong> haies constituent <strong>de</strong>s milieux refuges pour lesespèces et protègent les sols <strong>de</strong> l’érosion. Ils sont <strong>de</strong>ux fois moins présentsen <strong>Lorraine</strong> que dans le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> France.Les superficies sont en diminution entre 2006 et 2008.1,51,3711,420,50,61 0,62France0,42<strong>Lorraine</strong>02006 2007 2008Source: TERUTI-LUCAS, SSPLes jachères agricoles, réintroduites notamment <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> nouvellepolitique agricole européenne en 1992, représentent <strong>de</strong>s refuges pour <strong>la</strong>biodiversité.Après les mesures adoptées (baisse du taux <strong>de</strong> jachère, possibilité <strong>de</strong>cultures industrielles sur jachère), les superficies sont en diminution forte.251521,53Jachèresévolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du territoire (%)Prairies permanentesévolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du territoire (%)Source: TERUTI-LUCAS, SSPLes surfaces en herbe constituent <strong>de</strong>s habitats naturels ou semi-naturels quiaccueillent une gran<strong>de</strong> diversité d’espèces. Les prairies sont encore trèsprésentes en <strong>Lorraine</strong>, sur environ 20% du territoire.Les superficies <strong>de</strong> prairies ont connu une forte diminution à <strong>la</strong> fin du siècle<strong>de</strong>rnier, en France et en <strong>Lorraine</strong>. Cette diminution continue, à un rythmecependant ralenti.1,092017,94 17,65 17,33France21,0620,4710<strong>Lorraine</strong>2006 2007 200860402002002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009Source: <strong>DREAL</strong>, 2008.Les zones natura 2000 doivent disposer d’un document d’objectif (DOCOB),validé par l’ensemble <strong>de</strong>s partenaires, décrivant les objectifs <strong>de</strong>conservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité et les moyens mis en p<strong>la</strong>ce.En 2009, 60% <strong>de</strong>s sites natura 2000 <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> disposent d’un DOCOBvalidé.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 7


Milieux naturels et biodiversité1. Diversité géographique lorraineLa majeure partie du territoire lorrain couvre lespremières couronnes sédimentaires du Bassin parisien.Cuestas abruptes, p<strong>la</strong>teaux aux sols filtrants, p<strong>la</strong>inesargileuses et humi<strong>de</strong>s se succè<strong>de</strong>nt. Ces reliefs s’appuientà l’est sur les croupes granitiques <strong>de</strong>s Hautes Vosges et surles entablements gréseux <strong>de</strong>s Basses Vosges.Illustration 3: Les gran<strong>de</strong>s zones phyto-écologiquesLes caractéristiques essentielles du milieu (sol, géologie, topographie,climat) et <strong>de</strong> son usage par l’homme sont révélées par les groupementsvégétaux naturels répartis en série <strong>de</strong> végétation. Quatorze zones sont ainsii<strong>de</strong>ntifiées qui mettent en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s discontinuités majeures surl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Chacune d’entre elles fait l’objet d’un découpagequi permet <strong>de</strong> distinguer <strong>la</strong> végétation <strong>de</strong>s vallées, celle <strong>de</strong>s zoneshumi<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s bassins, <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>teaux et autres formes du paysage.Cette diversité géologique et géographique ainsi qu’unesituation à <strong>la</strong> croisée <strong>de</strong>s influences climatiquescontinentale, septentrionale, montagnar<strong>de</strong> et at<strong>la</strong>ntiquedonnent à <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> ses milieux riches et variés. La forêt,en raison <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> sa superficie et <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong> ses peuplements, joue un rôleparticulier en matière <strong>de</strong> diversité biologique. Les zoneshumi<strong>de</strong>s et les étendues d’eau sont également cruciales,notamment pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> migration <strong>de</strong>s oiseaux.2. Diversité <strong>de</strong>s milieuxLa diversité <strong>de</strong>s milieux est notable, <strong>de</strong>puis les valléesalluviales avec ses prairies inondables jusqu’aux hautssommets vosgiens où se développent <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, tourbières etforêts, en passant par les pelouses calcaires et les forêts<strong>de</strong> ravin <strong>de</strong>s côtes <strong>de</strong> Meuse et <strong>de</strong> Moselle.La richesse <strong>de</strong>s milieux naturels est appréciée par <strong>de</strong>sprogrammes d'inventaires, en particulier l'inventaire <strong>de</strong>szones naturelles d'intérêt écologique, faunistique etfloristique (ZNIEFF). Réalisé pour <strong>la</strong> première fois dans lesannées quatre vingt, il est en cours <strong>de</strong> révision avec lesassociations et experts naturalistes. La directiveeuropéenne "Habitats" a également contribué à unemeilleure connaissance <strong>de</strong>s milieux. Cependant, <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité en <strong>Lorraine</strong> <strong>de</strong>meure<strong>la</strong>cunaire: <strong>de</strong> vastes zones sont méconnues, telles que lesVosges centrales et <strong>de</strong> l'Ouest, le Lunévillois, le Pays <strong>de</strong>Sarrebourg, les côtes <strong>de</strong> Meuse et les régions frontalières.Environ sept cents zones naturelles d’intérêt écologique,faunistique et floristique (ZNIEFF) ont été inventoriéesdans les années quatre-vingts couvrant près <strong>de</strong> 12 % duterritoire régional. Certaines ZNIEFF atteignent plusieursdizaines voire quelques centaines d’hectares: pelousescalcaires avec orchidées, prairies humi<strong>de</strong>s ou encore forêtsdans les Hautes Vosges. Le programme <strong>de</strong> révision <strong>de</strong>sZNIEFF <strong>de</strong>vrait permettre d’ici fin 2011, <strong>de</strong> couvrirIllustration 2: Carte <strong>de</strong>s inventaires ZNIEFF et zones Natura 20008 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Milieux naturels et biodiversitél’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> et <strong>de</strong> résorber les principales<strong>la</strong>cunesQuatorze zones d’intérêt pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s oiseaux(ZICO) sur 7% du territoire, regroupent <strong>de</strong>s étangs, <strong>de</strong>scours d’eau et <strong>de</strong>s massifs forestiers, tels l’étang duLindre, le <strong>la</strong>c <strong>de</strong> <strong>la</strong> Madine ou <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse.L’importance internationale <strong>de</strong> certaines zones humi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong> a été soulignée par <strong>la</strong> désignation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux zonesau titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> convention <strong>de</strong> RAMSAR. Les inventairesdépartementaux <strong>de</strong>s espaces naturels sensibles ont été<strong>la</strong>ncés en 1995 par les conseils généraux en liaison avecl’ensemble <strong>de</strong>s partenaires concernés lorrains: neuf centssites ont été ainsi décrits. Chaque site fait l’objet d’uneévaluation patrimoniale permettant <strong>de</strong> déboucher sur <strong>de</strong>spropositions <strong>de</strong> protection et <strong>de</strong> gestion conservatoire.Enfin, les zones humi<strong>de</strong>s les plus remarquables sontrépertoriées dans les schémas directeurs d’aménagementet <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux (SDAGE) qui déterminent <strong>de</strong>sorientations pour leur protection et leur gestion.La biodiversité <strong>de</strong>s milieux humi<strong>de</strong>s est également le reflet<strong>de</strong> fonctions rendues dans le cycle <strong>de</strong> l’eau, en termes <strong>de</strong>régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s crues et <strong>de</strong>s étiages mais aussid’autoépuration ou d’alimentation <strong>de</strong>s nappes. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>szones biologiquement remarquables, <strong>de</strong>s milieux plusmo<strong>de</strong>stes (zones humi<strong>de</strong>s ordinaires) méritent égalementattention et protection.3. Une région <strong>de</strong> productionforestièreLe potentiel forestier lorrain est exceptionnel du fait <strong>de</strong>sols très riches et <strong>de</strong> facteurs climatiques particulièrementfavorables. La forêt est une composante majeure dupaysage régional. Elle couvre plus <strong>de</strong> 900 000 ha (CLC2006). Avec un taux <strong>de</strong> boisement <strong>de</strong> 35% (au sens <strong>de</strong>l’IFN), <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième région forestière <strong>de</strong>France en terme <strong>de</strong> superficie et <strong>la</strong> première pour <strong>la</strong>production <strong>de</strong> bois d’œuvre. Ainsi, 70% <strong>de</strong>s peuplementsforestiers sont <strong>de</strong>s feuillus avec <strong>de</strong>s essences indigènescomme le chêne et le hêtre, traditionnellement cultivéeset 30% sont <strong>de</strong>s résineux à base <strong>de</strong> sapin et d’épicéa. Ledépartement <strong>de</strong>s Vosges, avec près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> sa superficierecouverts <strong>de</strong> bois et forêts, est au troisième rang nationa<strong>la</strong>près les Lan<strong>de</strong>s et le Var.Des forêts anciennes « semi-naturelles », correspondant à<strong>de</strong>s futaies composées exclusivement d’essences indigènesnon p<strong>la</strong>ntées, subsistent, telle <strong>la</strong> forêt du Ventron.La forêt représente une part importante <strong>de</strong>s espacesnaturels remarquables en <strong>Lorraine</strong>, avec près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> <strong>la</strong>surface en ZNIEFF et près <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface en zoneNatura 2000.Illustration 4: Milieux écologiques inventoriés120000100000800006000040000200000territoireartificielComposition <strong>de</strong>s ZNIEFF (hectares)terre arableterrearablecultureperm. etautreforêt <strong>de</strong> feuillus et mé<strong>la</strong>ngeprairieprairieforêt <strong>de</strong>feuillus etmé<strong>la</strong>ngeforêt <strong>de</strong> conifèresforêt <strong>de</strong>conifèresSource : <strong>DREAL</strong>, SoeS – CLC 200620002006espacenatureldiverseau etzonehumi<strong>de</strong>La forêt lorraine <strong>de</strong>meure re<strong>la</strong>tivement stable ensuperficie à moyen terme, mais a perdu tout <strong>de</strong> même<strong>de</strong>puis 2000 environ 770 hectares face à <strong>la</strong> progression <strong>de</strong>l’urbanisation et l’extension <strong>de</strong>s réseaux (cf. thème 5).Une sylviculture intensive a dégradé <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> certainssites : vallées vosgiennes couvertes par <strong>la</strong> monocultured’épicéas, boisements <strong>de</strong> pelouses calcaires...Les orientations régionales forestières, approuvées en1998, préconisent <strong>de</strong> concilier une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>productivité en bois <strong>de</strong> qualité avec d’autres usages quiintègrent le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité biologique. Déjà, 77%<strong>de</strong> <strong>la</strong> surface forestière font l’objet <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns simples <strong>de</strong>gestion ou <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns d’aménagement qui <strong>de</strong>vraient être <strong>de</strong>séléments constitutifs <strong>de</strong> l’éco-certification.Biodiversité: pression territoriale et protectionProportion duterritoire totalen %Part artificielle(urbain+gran<strong>de</strong>scultures)Part patrimoniale(Znieff et Zico sansdouble compte)Part protégée(quelle que soit<strong>la</strong> protection)Part enprotectionforteMeurthe-et-Moselle 42,7 8,2 16,4 0,1Meuse 41,0 22,1 22,1 0,3Moselle 40,0 20,7 20,6 0,1Vosges 17,1 14,3 22,4 0,3LORRAINE 35,2 16,7 20,5 0,2FRANCE 35,4 27,0 24,3 1,2Source : SoeS, MNHN, <strong>DREAL</strong> – 2009La pression territoriale qui s'exerce sur <strong>la</strong> biodiversité peut être définie notamment par le <strong>de</strong>gréd'artificialisation du territoire ou <strong>la</strong> fragmentation <strong>de</strong>s zones naturelles. Ici, <strong>la</strong> part artificielle estconstituée <strong>de</strong>s zones urbanisées et <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s cultures intensives. La <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> un<strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pression i<strong>de</strong>ntique à <strong>la</strong> moyenne nationale (35%). Ce<strong>la</strong> cache cependant <strong>de</strong> fortes disparités:le département <strong>de</strong>s Vosges est à 17%, tandis que les trois autres départements sont à 40%.La part patrimoniale est <strong>la</strong> part du territoire inventoriée en zone naturelle d'intérêt écologique,faunistique ou floristique.La protection <strong>de</strong>s espaces naturels est divisée en niveaux <strong>de</strong> protection, <strong>de</strong> l'intention à <strong>la</strong> protectionréglementaire forte, en passant par <strong>la</strong> protection par le contrat. La part en protection forte correspondici aux protections réglementaires (réserves, arrêtés <strong>de</strong> biotope).4. Une flore diversifiéequi s’appauvritLa richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore lorraine est àl’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s milieux. Surles éboulis calcaires instables <strong>de</strong>sfronts <strong>de</strong> côtes, l’Iberis <strong>de</strong> Viollet estune espèce endémique, le très rareLaser à feuilles trilobées y trouve sesuniques stations d’Europe occi<strong>de</strong>ntale.La Salicorne <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> fait partied’un cortège d’espèces spécifiques <strong>de</strong>sprés salés continentauxessentiellement localisés dans lesvallées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seille et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nied. LeCal<strong>la</strong> <strong>de</strong>s Marais, espèce <strong>de</strong>s maraisd’Europe du Nord, trouve ses stationsles plus méridionales dans les Vosges.Le Buis, espèce méridionale, trouveses stations naturelles les plusseptentrionales aux alentours <strong>de</strong> <strong>la</strong>frontière belge.Au total, 216 espèces végétales sontprotégées en <strong>Lorraine</strong>, dont 46<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 9


Milieux naturels et biodiversitéappartiennent à <strong>la</strong> liste <strong>de</strong> protection nationale. Lescritères <strong>de</strong> protection sont <strong>la</strong> rareté au p<strong>la</strong>n national ourégional, l’endémisme, l’inféodation à <strong>de</strong>s habitatsremarquables et menacés.Quelques espèces protégées sont en expansion. Mais leL e d é c l i n d u G r a n d T é t r a sLe Grand Tétras ou Grand coq <strong>de</strong> bruyère est un géantparmi les gallinacés d’Europe ; c’est le plus grandreprésentant <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong>s Tétraonidés gallinacés. LeGrand Tétras est un oiseau du froid, caractéristique <strong>de</strong> <strong>la</strong>forêt boréale <strong>de</strong> l’ancien mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong> <strong>la</strong> «taïga» dominéepar le pin sylvestre. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays d’Europeocci<strong>de</strong>ntale, le Grand tétras est, <strong>de</strong>puis plusieursdécennies, en très forte régression et sa chasse est, soittrès limitée, soit interdite.En France, <strong>la</strong> race major <strong>de</strong> l’espèce subsiste en trèsfaible nombre dans le nord <strong>de</strong>s Alpes, dans le massifjurassien et dans le massif vosgien.Dans le massif vosgien, le déclin <strong>de</strong> l’espèce paraîtpratiquement constant <strong>de</strong>puis les années 1930, où <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> coqs était estimée à 1100. La <strong>de</strong>rnièrepopu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine s’éteint vers 1955 (Forêt <strong>de</strong>constat global que posent les scientifiques en <strong>Lorraine</strong> estcelui d’un appauvrissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> flore au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<strong>de</strong>rniers siècles. Ainsi, 20 espèces protégées sontconsidérées comme espèces éteintes, 42 sont trèsmenacées, en raison <strong>de</strong> leur rareté et <strong>de</strong> leur vulnérabilitépropre ou <strong>de</strong>s menaces sur leur habitat.5. Des popu<strong>la</strong>tions originalesd’animaux et notamment d’oiseauxet <strong>de</strong> chauves-souris282 espèces <strong>de</strong> vertébrés sont représentées en <strong>Lorraine</strong>,169 d’entre elles sont protégées au niveau national dont114 espèces d’oiseaux. Concernant les mammifères, <strong>la</strong>loutre a disparu <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> dans les années soixante-dix.Le chamois, à partir <strong>de</strong> 1956, et le lynx, à partir <strong>de</strong> 1983,ont été réintroduits dans les Vosges. Le castor a étéréintroduit dans <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle <strong>de</strong>puis 1983. Laprésence <strong>de</strong> nombreux anciens forts militaires, <strong>de</strong> grottesou d’anciennes mines, ainsi que le fort taux <strong>de</strong> boisementconfèrent à notre région une riche biodiversité en Chauvesouris:22 espèces sur 33 présentes en France, dont le Petitet le Grand rhinolophes, particulièrement vulnérables.Illustration 6: Grand tétras dans les VosgesIllustration 5: Déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Grand TétrasHaguenau dans le Bas-Rhin), puis vers 1970, l’oiseaudisparaît <strong>de</strong>s Vosges du Nord ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>sforêts <strong>de</strong> basse altitu<strong>de</strong>. Des enquêtes <strong>de</strong> 1972 et 1975estiment que le nombre <strong>de</strong> mâles est compris entre 240et 270. En 1999, l’aire <strong>de</strong> répartition ne concernait plusque 12800 ha, et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> coqs estimée à 95seulement.Actuellement, il ne subsiste sans doute plus qu’unecentaine d'individus au total, regroupés principalementdans quatre zones refuges, bénéficiant du statut <strong>de</strong>réserve naturelle ou <strong>de</strong> réserve biologique domaniale ouforestière. La situation <strong>de</strong> l’espèce est jugée a<strong>la</strong>rmantedans le massif <strong>de</strong>s Vosges. La principale cause présuméedu déclin est <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s habitats,occasionnée par <strong>la</strong> rationalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sylviculture(intensification, rajeunissement <strong>de</strong>s peuplements,multiplication <strong>de</strong>s voies d’accès), et l’augmentation dudérangement hivernal (pratique du ski, <strong>de</strong> <strong>la</strong> raquette,du VTT voire <strong>de</strong>s engins motorisés). De nombreusesmesures ont été mises en p<strong>la</strong>ce pour tenter <strong>de</strong> préserver<strong>la</strong> survie <strong>de</strong> l’espèce: réserves naturelles, nouvellesdirective forestière, ZPS (61000 ha couvrant une gran<strong>de</strong>partie <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> répartition du Tétras en 1975).L’avenir <strong>de</strong> l’espèce est entre les mains <strong>de</strong>s forestiers etsurtout <strong>de</strong>s acteurs locaux, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong>concilier développement économique et survie d’uneespèce.Photo: N. Lefranc, 2008En ce qui concerne les oiseaux, <strong>la</strong> région est riche enrapaces diurnes et on note le retour <strong>de</strong> <strong>la</strong> cigogne noirenicheuse. Certaines espèces parmi les plus remarquablessont le gobe-mouche à collier, espèce orientale en limite<strong>de</strong> répartition dans <strong>la</strong> région, comme <strong>la</strong> gelinotte, le grandtétras ou <strong>la</strong> chouette <strong>de</strong> Tengmalm. Les milieux aquatiquessont riches et encore habités par <strong>de</strong>s espèces rares commele héron pourpré, le butor étoilé et le blongios nain. Lesoiseaux <strong>de</strong>s milieux ouverts sont victimes <strong>de</strong>l’intensification <strong>de</strong> l’activité agricole : les trois espèces <strong>de</strong>pies grièches, <strong>la</strong> chouette chevêche, le torcol et <strong>la</strong> huppesont menacés. Parmi les espèces <strong>de</strong> poissons, certainesparmi les moins sensibles ont réapparu dans les coursd’eau qui en étaient encore dépourvus il y a peu, en raisonnotamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution organique ; enrevanche, <strong>la</strong> disparition d’espèces plus sensibles témoigned’un recul <strong>de</strong>s milieux les plus préservés. La mise en p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong> passes à poissons migrateurs a concerné pour l’instantessentiellement les Vosges en lien avec <strong>la</strong> problématique<strong>de</strong> <strong>la</strong> truite. Des réflexions et <strong>de</strong>s programmes d’actionsont nécessaires sur <strong>de</strong> nombreux cours d’eau comme <strong>la</strong>Meuse, <strong>la</strong> Meurthe ou <strong>la</strong> Moselle, en lien avec les obstaclesau franchissement <strong>de</strong>s poissons qui subsistent, notammentpour les grands migrateurs au premier rang <strong>de</strong>squels figure10 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Milieux naturels et biodiversitéMoselle sauvage, les étangs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Woëvre, les grandsétangs mosel<strong>la</strong>ns, les marais alcalins, les tourbièresaci<strong>de</strong>s.En ce qui concerne les protections réglementaires, ilexiste en <strong>Lorraine</strong> sept réserves naturelles dont le massifdu Ventron (1648 ha) et les rochers et tourbières du pays<strong>de</strong> Bitche (355 ha), 33 arrêtés <strong>de</strong> biotope concernant parexemple <strong>de</strong>s milieux forestiers à grand tétras ou <strong>de</strong>sgrottes à chauve-souris, 23 réserves biologiquesdomaniales (dont 650 ha <strong>de</strong> réserve intégrale), une forêt<strong>de</strong> protection (forêt <strong>de</strong> Saint-Avold et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Houve), uneréserve mondiale <strong>de</strong> biosphère transfrontalière située surle massif <strong>de</strong>s Vosges du nord. Deux zones relevant <strong>de</strong> <strong>la</strong>convention <strong>de</strong> Ramsar, illustrant le rôle international <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> pour <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s sontprésentes en <strong>Lorraine</strong> (étangs <strong>de</strong> Lindre et <strong>de</strong> Lachaussée).Depuis juin 2006, <strong>la</strong> Région <strong>Lorraine</strong> a c<strong>la</strong>ssé 4 espaces enRéserves Naturelles Régionales : l’étang d’Amel dans <strong>la</strong>Meuse, <strong>la</strong> Vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle en Meurthe-et-Moselle etdans les Vosges, <strong>la</strong> Côte <strong>de</strong> Delme en Moselle, <strong>la</strong> tourbière<strong>de</strong>s Charmes dans les Vosges.i<strong>de</strong>ntifiés d’habitats et d’écosystèmes. Ces mesures nesuffisent pas pour répondre à l’enjeu <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong>biodiversité. Une véritable politique <strong>de</strong> gestion en réseau,incluant les corridors <strong>de</strong> biodiversité ordinaire, et <strong>la</strong>mobilisation <strong>de</strong> tous les acteurs, au sein d’actionsconcertées, sont indispensables. Les pratiquescontractuelles <strong>de</strong> tous niveaux sont appelées à sedévelopper.Illustration 9: NATURA 2000 dans <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> RégionLe Pélobate brun, objet d'un P<strong>la</strong>n national d'actionSource: CARMEN, cartographie en ligne, <strong>DREAL</strong>, 2009La carte <strong>de</strong>s zones Natura 2000 dans <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Région (Wallonie,Luxembourg, Rhénanie-Pa<strong>la</strong>tinat, Sarre, <strong>Lorraine</strong>) fait apparaître<strong>de</strong>s discontinuités frontalières qu'il conviendra <strong>de</strong> résorber. Ladélimitation <strong>de</strong>s périmètres a été plus restrictive en <strong>Lorraine</strong>.Photo: F. FEVELes p<strong>la</strong>ns nationaux <strong>de</strong> restauration <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sauvage,qui ont pour objectif <strong>la</strong> conservation <strong>de</strong>s espèces, ont étére<strong>la</strong>ncés à l'occasion du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement.Dénommés désormais p<strong>la</strong>ns nationaux d'action, ilsconcernent actuellement 44 espèces animales. La <strong>DREAL</strong><strong>Lorraine</strong> est coordonnatrice pour quatre d’entre eux: lesp<strong>la</strong>ns concernant le Pélobate brun, le Crapaud vert, leSonneur à ventre jaune et quatre espèces <strong>de</strong> Pies-grièches,et participe activement au p<strong>la</strong>n chiroptères (chauvessouris).Il s’agit d’organiser un suivi cohérent <strong>de</strong>spopu<strong>la</strong>tions, <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>de</strong>s actions favorables àleur restauration, d’informer les acteurs concernés et lepublic et <strong>de</strong> faciliter l’intégration <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>sespèces dans les activités humaines. La protectionréglementaire forte <strong>de</strong> zones d’intérêt particulier restefaible par les surfaces concernées (environ 0,2% duterritoire) et regroupées dans <strong>de</strong>s ensembles bien10. Le réseau européen N2000Le réseau Natura 2000 est issu <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux directiveseuropéennes sur les oiseaux et les habitats d’espèces. Sonobjectif est le maintien ou <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> <strong>la</strong>biodiversité dans un état <strong>de</strong> conservation favorable. Mis enp<strong>la</strong>ce avec force concertation <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s annéesquatre-vingt dix, il représente aujourd’hui 7% <strong>de</strong> <strong>la</strong>superficie régionale et comprend 72 sites lorrains d’intérêtcommunautaire (directive habitats) et 17 zones <strong>de</strong>protection spéciale (directive oiseaux). Sa mise en p<strong>la</strong>ceen cours permettra à terme une contractualisation fondéesur un équilibre entre l’usage économique et l’intérêtécologique et bénéficiera, entre autres, <strong>de</strong> financementseuropéens. Les documents d’objectifs (DOCOB) décriventles actions concertées mises en p<strong>la</strong>ce. Plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié<strong>de</strong>s sites (58%) disposent en 2009 d’un DOCOB validé.Engagements internationaux pour le patrimoine écologique2008en hectaresSurface NATURA2000 sans doublecompte% duterritoireSurface PNR% duterritoireSurface Réserve<strong>de</strong> BiosphèreSurfaceRAMSARMeurthe-et-Moselle 25 433 4,8 74 371 14,1 0 1 032Meuse 65 959 10,6 80 875 13,0 0 4 960Moselle 25 331 4,0 118 986 19,0 51 078 5 308Vosges 49 315 8,4 99 224 16,8 0 0LORRAINE 166 037 7,0 373 455 15,8 51 078 11 300FRANCE 6 820 093 12,4 6 889 420 12,5 1 020 388 726 008Source: <strong>DREAL</strong> - SOeSPNR : parc naturel régional ; Réserve <strong>de</strong> Biosphère : programme « Man and Biosphere » <strong>de</strong> l'UNESCORAMSAR : convention internationale sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s (ratifiée en 1986)<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 13


Milieux naturels et biodiversité11. Les politiques <strong>de</strong>contractualisation et <strong>de</strong>p<strong>la</strong>nificationAu-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> préservation réglementaire, qui reste àconforter, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> concertation au sein <strong>de</strong> Natura 2000, lesefforts se portent désormais sur le développement <strong>de</strong>sdémarches <strong>de</strong> contractualisation, sur l’animation et <strong>la</strong>p<strong>la</strong>nification locale. Les professions agricoles et sylvicolessont inévitablement impliquées au regard <strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong>protection du patrimoine naturel, puisque leurs activitésont <strong>de</strong>s impacts environnementaux forts, particulièrementen <strong>Lorraine</strong> pour l’importance <strong>de</strong> sa superficie boisée et ledéveloppement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s cultures. Des pratiques plusdurables sont peu à peu mises en p<strong>la</strong>ce via l’évolution <strong>de</strong><strong>la</strong> réglementation, les différents dispositifs <strong>de</strong>contractualisation (voir thème VIII: 3. ), et l’évolution <strong>de</strong>smentalités.Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse joue un rôle désormais reconnudans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sauvage et <strong>de</strong> ses habitats : enparticipant à <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> certaines espèces, enrestaurant ou en entretenant certains milieux, leschasseurs participent à une gestion équilibrée <strong>de</strong>sécosystèmes. Les orientations régionales <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong>faune sauvage et <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> seshabitats (ORGFH), validées en 2005, constituent le cadred’actions pour atteindre le nécessaire équilibre entreactivités agricoles, sylvicoles et cynégétiques etpréservation du patrimoine naturel. Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pêcheparticipe quant à lui à une gestion équilibrée <strong>de</strong>s cours etp<strong>la</strong>ns d’eau. En effet, les associations, outre <strong>la</strong> pratique<strong>de</strong> <strong>la</strong> pêche, ont une mission <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s milieuxaquatiques et développent <strong>de</strong>s actions en ce sens.Par ailleurs, les mo<strong>de</strong>s d’urbanisation et d’aménagementdoivent aussi contribuer à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité et<strong>de</strong> <strong>la</strong> fonctionnalité <strong>de</strong>s milieux naturels, d’une part enlimitant l’artificialisation <strong>de</strong>s sols, l’étalement urbain, <strong>la</strong><strong>de</strong>nsification <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> transports terrestres, etd’autre part en protégeant les milieux les plusremarquables, en préservant les corridors écologiques eten favorisant le maintien <strong>de</strong>s espaces agricoles. Lesdocuments <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et d’urbanisme (SCOT, PLU)sont <strong>de</strong>s outils au service <strong>de</strong>s collectivités pour unemeilleure intégration <strong>de</strong> l’enjeu <strong>de</strong> protection dupatrimoine naturel et <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité (voir thème V: 5. )12. Paysages et sitesemblématiquesLe paysage est le fruit <strong>de</strong> l’interaction entre un milieunaturel original (géologie, climat, hydrographie…) et unecommunauté humaine singulière, dont les coutumes, lestechnologies, l’économie et les besoins évoluent au cours<strong>de</strong>s siècles, forgeant ainsi au fil <strong>de</strong>s générations unenvironnement (et un paysage) particulier.Les sociétés rurales préindustrielles ont tiré diversementprofit <strong>de</strong>s richesses <strong>de</strong> leur milieu, <strong>de</strong> <strong>la</strong> topographie et <strong>de</strong>l’exposition <strong>de</strong>s terroirs, <strong>de</strong>s ressources du sous-sol…Différents systèmes <strong>de</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s milieux naturelsont émergé, et abouti à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> paysages ruraux,synthèse d’un équilibre entre régions naturelles et sociétéhumaine. Les évolutions paysagères récentes, qui se sontaffirmées dans les années 60, résultent <strong>de</strong> comportementsIllustration 10: Carte <strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> paysageSource : Étu<strong>de</strong> régionale sur les paysages – 1995, DIREN14 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Milieux naturels et biodiversitéplus individualisés. Elles résultent également d’une faibledépendance économique par rapport au lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nceet d’une plus gran<strong>de</strong> dépendance aux espaceséconomiques extérieurs, avec pour corol<strong>la</strong>ire une mobilitéjournalière forte. Les technologies et matériaux utilisés,é<strong>la</strong>borés dans le cadre d’un système <strong>de</strong> productionnational ou international, favorisent <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>paysages standardisés. De plus, le développement <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s infrastructures, les mo<strong>de</strong>s d’urbanisation exercent<strong>de</strong>s pressions croissantes sur les paysages.Illustration 11: Paysages remarquables, expertises etp<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> paysagesillon lorrain (voir thème V: 3. ) connaissent <strong>de</strong>saltérations du paysage, marquées par <strong>la</strong> périurbanisation,le développement <strong>de</strong>s zones d'activités, <strong>la</strong> multiplicité <strong>de</strong>sréseaux <strong>de</strong> transport.Dans le nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, le développement <strong>de</strong>l’exploitation minière a engendré <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>«conglomérats urbains» mê<strong>la</strong>nt usines, cités ouvrières,vil<strong>la</strong>ges et villes anciennes. Ces agglomérations se sontconstituées <strong>de</strong>puis plus d’un siècle autour <strong>de</strong>sexploitations, dont le concessionnaire assurait <strong>de</strong> multiplesservices, en particulier le transport quotidien entre lelogement et le lieu <strong>de</strong> travail, ou l’alimentation en eau ouen combustible pour le chauffage. La disparition <strong>de</strong>l’exploitant et du système <strong>de</strong> prise en charge quil’accompagnait a fortement déstructuré cesagglomérations. Le redéploiement industriel lorrain s’estU n e p o l i t i q u e r é g i o n a l e d e sp a y s a g e ssource : <strong>DREAL</strong>, 2008Depuis quelques années, une conscience accrue <strong>de</strong> <strong>la</strong>notion <strong>de</strong> qualité du cadre <strong>de</strong> vie s’est développée ; lepaysage <strong>de</strong>vient un bien commun (Loi Paysages 1993), sapréservation permet également le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong>biodiversité, et possè<strong>de</strong> désormais une valeur indéniablepour l’économie touristique. Le paysage est un élémenttransversal qui doit être pris en compte à toutes leséchelles territoriales (communes, groupements <strong>de</strong>communes, pays, SCoT, départements, régions).Le territoire lorrain présente <strong>de</strong> nombreux enjeux pour <strong>la</strong>préservation du paysage, liés au développementéconomique ou à l’urbanisation: les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> productionagricole, l’exploitation <strong>de</strong>s gravières et leurréaménagement, les zones industrielles (friches et autres),les zones commerciales, les lotissements et autresextensions urbaines, l'éolien et maintenant lephotovoltaïque, les entrées <strong>de</strong> ville et <strong>la</strong> publicité (sillonmosel<strong>la</strong>n, notamment), les pollutions lumineuses(agglomération nancéienne, sillon et Est Mosel<strong>la</strong>nnotamment).13. Les paysages urbains marquéspar l’industrieLes centres anciens <strong>de</strong>s villes lorraines présentent unpatrimoine architectural et historique souventremarquable: les monuments religieux, les bâtimentsmilitaires y sont particulièrement présents. La p<strong>la</strong>ceStanis<strong>la</strong>s et ses abords, <strong>la</strong> «ville neuve» <strong>de</strong> Longwy sontinscrits sur <strong>la</strong> liste du patrimoine mondial <strong>de</strong> l’UNESCO,tandis que Metz a déposé <strong>la</strong> candidature du «Quartierimpérial».Les zones périphériques, et plus particulièrement dans leDès 1997, l’État et <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong> ont mis en p<strong>la</strong>ceune politique inédite sur <strong>la</strong> qualité paysagère. Lapolitique régionale s’est assignée trois objectifsprincipaux: protéger et valoriser les sites les plusremarquables et porteurs <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité régionale,soutenir et développer les actions où le paysage estl’élément structurant d’une stratégie <strong>de</strong>développement local, mener <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>prévention, <strong>de</strong> requalification et <strong>de</strong> résorption <strong>de</strong>spoints noirs.Une étu<strong>de</strong> régionale <strong>de</strong>s paysages a permis <strong>la</strong><strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s unités paysagères, et <strong>la</strong>cartographie <strong>de</strong>s paysages remarquables. Deux outilsont été mis en œuvre : les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> paysage et lesOPAV (Opération programmée d’amélioration <strong>de</strong>svergers, sur près <strong>de</strong> 200 communes).Le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> paysage est l’expression d’un projetpartagé entre les acteurs du territoire, il oriente le<strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s paysages et donne du sens àl’aménagement qualitatif du territoire. Le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>paysage désigne l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne nécessairepour aboutir au projet : <strong>la</strong> connaissance et lediagnostic, les orientations et les actions, <strong>la</strong> stratégieet le programme d’actions, l’animation et <strong>la</strong> mise enœuvre. Des expertises paysagères ont été réalisées surplus <strong>de</strong> 700 communes, aboutissant à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> 17p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> paysage. En définissant <strong>de</strong>s objectifspaysagers, déclinés en interventions, ces p<strong>la</strong>ns offrentun cadre pour l’action, qu’elle soit réglementaire(traduction dans le p<strong>la</strong>n local d’urbanisme-PLU-, lerèglement <strong>de</strong> boisement, etc.), opérationnelle(maîtrise d’œuvre sur un site, etc.) ou pédagogique(animations, formations, publications, etc.). On peutciter <strong>la</strong> résorption <strong>de</strong> friches ou <strong>de</strong> micro-boisementsgênants, <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s habitants à <strong>la</strong> qualité dubâti ou <strong>de</strong>s clôtures, <strong>la</strong> réhabilitation <strong>de</strong> vergersfamiliaux… Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, c’estl’adhésion au projet <strong>de</strong> ceux qui gèrent et font évoluerle paysage par leurs actes quotidiens qui prime.Les at<strong>la</strong>s départementaux <strong>de</strong>s paysages donnent unevision plus fine <strong>de</strong>s unités paysagères. Leur réalisationsur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> France est programmée, afin <strong>de</strong>disposer d’un référentiel national <strong>de</strong>s paysagesdépartementaux. En <strong>Lorraine</strong>, l’at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s paysages <strong>de</strong>sVosges est réalisé, celui <strong>de</strong> Meurthe-et-Moselle est encours <strong>de</strong> réalisation. Les at<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Moselle et <strong>de</strong> Meuse<strong>de</strong>vraient être réalisés dans les années à venir.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 15


Milieux naturels et biodiversitéplutôt effectué dans <strong>de</strong> nouvelles gran<strong>de</strong>s zones(mégapoles), <strong>la</strong>issant un stock important <strong>de</strong> frichesindustrielles (voir thème IV: 5. ). La multiplicité <strong>de</strong>sproblèmes posés a conduit les pouvoirs publics à mettre enp<strong>la</strong>ce une Directive Territoriale d’Aménagement (DTA <strong>de</strong>sBassins Miniers Nord-Lorrains), signée en 2005. Cedocument <strong>de</strong> programmation constitue une vision globale<strong>de</strong> long terme <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique d’aménagement du territoirepermettant <strong>de</strong> croiser les enjeux d’urbanisation,d’environnement, <strong>de</strong> sécurité publique (problème <strong>de</strong>saffaissements miniers), <strong>de</strong> cohésion sociale, <strong>de</strong>développement économique et fixe les gran<strong>de</strong>sorientations <strong>de</strong> l'État dans ces domaines. Ainsi, un axeimportant concerne <strong>la</strong> reconquête d’une qualitépaysagère, impliquant <strong>la</strong> renaturation <strong>de</strong> certains secteurset l’établissement d’un réseau d’espaces naturels etpaysagers.En milieu péri-urbain, les paysages naturels répon<strong>de</strong>nt àune <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale croissante en terme <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> vie.Ces espaces sont indispensables: ils évitent <strong>la</strong> créationd’une urbanisation continue le long <strong>de</strong>s axes <strong>de</strong> transports,tout en ayant un rôle écologique important (corridorsL e p a t r i m o i n e g é o l o g i q u eL’expression «patrimoine géologique» inclut <strong>de</strong>s objetset/ou <strong>de</strong>s sites re<strong>la</strong>tifs à l’ensemble <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> <strong>la</strong>Terre : minéralogie, paléontologie, sédimentologie,stratigraphie … La protection <strong>de</strong> ces objets et <strong>de</strong> cessites géologiques qui présentent un intérêt particulierpasse par leur i<strong>de</strong>ntification puis leur <strong>de</strong>scriptif. Laprise <strong>de</strong> conscience officielle date <strong>de</strong> 1991, lors dupremier symposium international (une trentaine <strong>de</strong>nationalités) sur <strong>la</strong> protection du patrimoinegéologique à Digne où a été proc<strong>la</strong>mée <strong>la</strong> «déc<strong>la</strong>rationinternationale <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre», publiée par <strong>la</strong>Société géologique <strong>de</strong> France en 1994.Le ministère chargé <strong>de</strong> l’environnement a créé <strong>la</strong>Conférence Permanente du Patrimoine Géologique(CPPG) en 1998 qui rassemble notamment <strong>de</strong>sreprésentants du Muséum National d’Histoire Naturelle(MNHN), <strong>de</strong>s Réserves Naturelles <strong>de</strong> France, <strong>de</strong>smusées, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société Géologique <strong>de</strong> France, du Bureau<strong>de</strong> recherches géologiques et minières (BRGM).C’est <strong>de</strong>puis 2002 qu’est réglementairement acquise <strong>la</strong>reconnaissance du patrimoine géologique au mêmetitre que le patrimoine biologique au sein dupatrimoine naturel. L’inventaire du patrimoinegéologique a été <strong>la</strong>ncé officiellement en avril 2007 auMuséum National d’Histoire Naturelle, en faisant lechoix <strong>de</strong> démarrer en priorité l’inventaire dupatrimoine géologique <strong>de</strong> surface.L'État, maître d’ouvrage, est représenté en région par<strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> et s'appuie sur le Conseil scientifique Régionalpour le Patrimoine Naturel (CSRPN) qui assure le suiviscientifique et une première validation <strong>de</strong> l’inventaireréalisé au niveau régional, suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> validationnationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> CPPG.Les données seront intégrées au Système d’informationsur <strong>la</strong> nature et les paysages (SINP) initié par leMinistère <strong>de</strong> l’environnement, puis diffusées sur le siteinternet du portail <strong>de</strong> l’inventaire national dupatrimoine naturel (http://inpn.mnhn.fr).En <strong>Lorraine</strong>, une liste <strong>de</strong> 200 sites a été établie par <strong>la</strong>Commission Régionale du Patrimoine Géologique, letravail <strong>de</strong> saisie <strong>de</strong>s fiches <strong>de</strong>scriptives est en cours <strong>de</strong>réalisation.biologiques, expansion <strong>de</strong> crues).Ils nécessitent une attention particulière en terme <strong>de</strong>protection, pour résister à <strong>la</strong> pression <strong>de</strong> l’urbanisation.14. Des paysages rurauxL’évolution <strong>de</strong>s paysages ruraux est fortement tributaire<strong>de</strong> l’activité agricole et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> ses mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>production (voir thème VIII: ). Le développement <strong>de</strong>l’élevage bovin et <strong>la</strong>itier durant le XXème siècle s’estaccompagné d’une extension importante <strong>de</strong>s prairies, avecplus <strong>de</strong> 600 000 ha dans les années soixante-dix. Lepâturage a permis <strong>la</strong> création <strong>de</strong> biotopes originaux(pelouses calcaires notamment) et l’ouverture <strong>de</strong> certainspaysages. Le paysage typique <strong>de</strong> prairies enserrées <strong>de</strong>haies et délimitées par les cours d’eau et leur ripisylve,légèrement vallonné, est désormais ancré dans nosmémoires. Les évolutions <strong>de</strong> l’agriculture dans les trente<strong>de</strong>rnières années vers une plus gran<strong>de</strong> intensification <strong>de</strong> <strong>la</strong>production remettent en cause ce paysage typique.Fort développement <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s cultures au détriment <strong>de</strong>sprairies, suppression <strong>de</strong>s haies, dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ripisylve,abandon du pâturage et fermeture <strong>de</strong> certains paysages enmontagne sont les principales manifestations <strong>de</strong> <strong>la</strong>banalisation <strong>de</strong>s paysages. Les terres les plus productives<strong>de</strong>viennent d’immenses zones <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s cultures, lesterres moins productives ou difficiles d’accès <strong>de</strong>meurent<strong>de</strong>s prairies ou vont vers l’enfrichement voire leboisement. Les politiques mises en p<strong>la</strong>ce (protection etgestion <strong>de</strong>s espaces naturels, natura 2000, mesures agri<strong>environnemental</strong>es…) peuvent permettre <strong>de</strong> réduire oustopper cette banalisation.En milieu rural, les phénomènes d’extension <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>gespar <strong>de</strong>s lotissements peuvent conduire à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> <strong>la</strong>structure traditionnelle du bâti et <strong>de</strong> l’aspect <strong>de</strong> «vil<strong>la</strong>gerue», caractéristiques <strong>de</strong> nombreuses zones ruraleslorraines et contribuent ainsi également à <strong>la</strong> banalisation<strong>de</strong>s paysages.La création d’infrastructures routières ou ferroviairesreprésente toujours un bouleversement paysager.Néanmoins, le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité paysagère est unepréoccupation désormais présente dans <strong>la</strong> conception et <strong>la</strong>réalisation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong>puis les choix <strong>de</strong>tracés jusqu’à l’insertion paysagère <strong>de</strong>s voies et <strong>de</strong>séquipements connexes, à l’image <strong>de</strong>s efforts réalisés dansce sens dans le cadre <strong>de</strong> l’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> LigneGran<strong>de</strong> Vitesse Est.Les réseaux aériens sont également <strong>de</strong>s éléments quinuisent à <strong>la</strong> qualité paysagère. Les lignes électriques trèshaute tension forment un réseau important en région, dufait notamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion nucléaire<strong>de</strong> Cattenom.En plus <strong>de</strong>s pylônes électriques et <strong>de</strong>s antennes re<strong>la</strong>istéléphoniques, l’apparition en 2003 <strong>de</strong> quelques éoliennes,puis <strong>de</strong> champs d’éoliennes a rapi<strong>de</strong>ment représenté uneréelle menace en termes <strong>de</strong> qualité paysagère. Cet enjeuest particulièrement fort dans les zones présentant <strong>de</strong>spaysages naturels remarquables.Des at<strong>la</strong>s départementaux pour l'éolien ont été réalisés,afin <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s préconisations pour l’imp<strong>la</strong>ntation<strong>de</strong>s éoliennes et le respect <strong>de</strong>s paysages.16 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Milieux naturels et biodiversité15. Les protections réglementaires<strong>de</strong> paysagesLa loi du 2 mai 1930, désormais codifiée (articles L.341-1 à342-22 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement), prévoit que lesmonuments naturels ou les sites <strong>de</strong> caractère artistique,historique, scientifique, légendaire ou pittoresqueprésentant un intérêt général peuvent être protégés. Elleénonce <strong>de</strong>ux niveaux <strong>de</strong> protection: l'inscription est <strong>la</strong>reconnaissance <strong>de</strong> l'intérêt d'un site dont l'évolution<strong>de</strong>man<strong>de</strong> une vigi<strong>la</strong>nce toute particulière. C'est un premierniveau <strong>de</strong> protection pouvant conduire à un c<strong>la</strong>ssement ;le c<strong>la</strong>ssement est une protection très forte <strong>de</strong>stinée àconserver les sites d'une valeur patrimonialeexceptionnelle ou remarquable. En <strong>Lorraine</strong>, 130 sites sontconcernés (75 sites c<strong>la</strong>ssés et 55 sites inscrits),représentant 45 000 ha. Ils se distinguent par une gran<strong>de</strong>diversité : sites urbains (Bar-le-Duc, Nancy, les thermes à Metz),grands paysages (Lac <strong>de</strong>Longemer, Ballon d’Alsace, Mont-Saint-Quentin, montagne <strong>de</strong> Sion-Vaudémont), sites historiques(sommets du Hackenberg àVeckring, champ <strong>de</strong> bataille <strong>de</strong>Verdun), parcs (château <strong>de</strong>Manom, <strong>de</strong> Gerbéviller). Entermes <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> protectionréglementaire, <strong>la</strong> région compteégalement 13 zones <strong>de</strong> protection du patrimoinearchitectural urbain et paysager (ZPPAUP) et 4 secteurssauvegardés, 1620 monuments historiques c<strong>la</strong>ssés ouinscrits. Les documents d’urbanisme (SCot et PLU enparticulier) doivent tenir compte <strong>de</strong> ces protections, etpeuvent également participer à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>spaysages, via <strong>de</strong>s zonages interdisant l’urbanisation sur <strong>de</strong>ssecteurs naturels ou paysagers remarquables notamment,ou <strong>de</strong>s règlements et prescriptions visant à protégercertaines spécificités paysagères locales.Les parcs naturels régionaux, au nombre <strong>de</strong> trois en<strong>Lorraine</strong> (Parc <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, Parc <strong>de</strong>s Vosges du Nord, Parc<strong>de</strong>s Ballons <strong>de</strong>s Vosges) ont également une actionimportante dans <strong>la</strong> prise en compte du paysage:sensibilisation, étu<strong>de</strong>s paysagères, observatoiresphotographiques, voire charte paysagère sur leurterritoire.Sites c<strong>la</strong>ssés et inscrits en <strong>Lorraine</strong>Sites c<strong>la</strong>ssésSites inscrits2009nombre Superficie(ha)nombre Superficie(ha)Meurthe et Moselle 18 3 380 21 2 200Meuse 23 1 000 4 7 660Moselle 13 750 12 7 660Vosges 21 3 910 18 18 870<strong>Lorraine</strong> 75 9 040 55 36 390Source: <strong>DREAL</strong>R E P E R E S• Directives oiseaux (1979) et habitat (1992) conduisant notamment à <strong>la</strong> mise en œuvre du réseau <strong>de</strong> sitesNatura 2000.• P<strong>la</strong>n national d’action <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> et <strong>de</strong> reconquête <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s (1995).• Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire du 29 juin 1999 fixant lesobjectifs du schéma <strong>de</strong> services collectifs <strong>de</strong>s espaces naturels et ruraux.• Loi paysage (1993)• Loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s monuments et sites naturels (1930)• Convention européenne du paysage (2000, introduite en France en 2005)• Loi re<strong>la</strong>tive au développement <strong>de</strong>s territoires ruraux (février 2005), pour <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s espacesagricoles et naturels périurbains, <strong>de</strong> certains espaces sensibles et notamment <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s.• PAC issue <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Luxembourg, réforme du 26 juin 2003 introduisant le principe d’éco-conditionnalité<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s.• Directive cadre sur l’eau (objectifs <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s ainsi que les objectifs <strong>de</strong> protection<strong>de</strong>s ressources piscicoles).• Schémas directeurs d’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s bassins Rhin-Meuse, Seine-Normandie etRhône-Méditerranée.• Orientations régionales <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune sauvage et d’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> ses habitats (2005),i<strong>de</strong>ntifiant les enjeux à court terme sur les différents types <strong>de</strong> milieux, remarquables ou ordinaires.• Stratégie nationale pour <strong>la</strong> biodiversité (2005).B I B L I O G R A P H I E – S I T E S I N T E R N E T• MULLER Serge, 2006 - Les p<strong>la</strong>ntes protégées <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, Biotope, 376 pages.• CPEPESC <strong>Lorraine</strong>, 2009- Connaître et protéger les chauves-souris <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, Ciconia, 562 pages.• CARMEN, Cartographie en ligne <strong>de</strong>s inventaires et protections réglementaires, www.lorraine.ecologie.gouv.fr• Étu<strong>de</strong> préa<strong>la</strong>ble à <strong>la</strong> définition d'une politique <strong>de</strong>s paysages en <strong>Lorraine</strong>, 1995, DIREN – Conseil régional <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>• Le site <strong>de</strong>s parcs naturels régionaux: www.parcs-naturels-regionaux.fr• Le site <strong>de</strong> l'inventaire national du patrimoine naturel: http://inpn.mnhn.fr<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 17


Milieux naturels et biodiversitéIllustration 12: Pelouse calcaireIllustration 13: Parc du château <strong>de</strong> Champigneulles - site c<strong>la</strong>ssé18 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiquesthème II: Eau et milieuxaquatiquesS Y N T H E S EEn <strong>Lorraine</strong> <strong>la</strong> ressource en eau est abondante. Elleprovient essentiellement <strong>de</strong> l'apport pluviométrique.La <strong>Lorraine</strong> est particulièrement bien dotée en formationsgéologiques aquifères. Son réseau hydrographique qui esttrès <strong>de</strong>nse irrigue aussi d’autres pays européens:Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas.La recharge <strong>de</strong>s nappes est assurée par <strong>de</strong>s précipitationsélevées, notamment sur le massif vosgien, véritable«château d’eau» lorrain (plus <strong>de</strong> 1600 mm par an) et enMeuse, sur les côtes <strong>de</strong> Meuse dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Bar-le-Duc(1000 à 1200 mm par an).La disponibilité d’eau en nappes souterraines importantesà l’ouest du massif vosgien est à l’origine <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong><strong>de</strong>ux siècles <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation économique d’eauxminérales. Malgré cette situation favorable, <strong>la</strong> ressourceen eau lorraine est localement vulnérable tant du point <strong>de</strong>vue quantitatif que qualitatif.I N D I C AT E U R SÉtat <strong>de</strong>s masses d'eau souterrainesÉtat <strong>de</strong>s lieux 2005Masses d'eausouterraines (km2)% bon étatMeurthe-et-Moselle 8 920 62%Meuse 9 912 16%Moselle 10 285 78%Vosges 8 338 81%LORRAINE 37 456 59%FRANCE 774 171 43%Source: Agences <strong>de</strong> l 'eau - OIEAUÉtat <strong>de</strong>s masses d'eau superficiellesÉtat <strong>de</strong>s lieux 2005 Cours d'eau (km2) % bon étatMeurthe-et-Moselle 1 996 10%Meuse 2 092 22%Moselle 2 466 10%Vosges 2 093 28%LORRAINE 8 647 17%FRANCE 92 340 24%Source: Agences <strong>de</strong> l 'eau - OIEAUEn 2005, l’état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s masses d’eau <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, au sens <strong>de</strong> <strong>la</strong>Directive Cadre sur l’Eau, faisait apparaitre que 60% <strong>de</strong>s eauxsouterraines étaient en bon état, et seulement 17 % <strong>de</strong>s eauxsuperficielles. Les objectifs sont d’atteindre 100% <strong>de</strong> "bon état", saufcas particuliers <strong>de</strong> masses d’eau totalement artificialisées.706050Consommation domestique d'eau par anm3 par habitant10090807060Très bonIndices <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux superficiellessur trois paramètres physico-chimiquesMOOXnitratesphosphore4030<strong>2010</strong>FrancemétropolitaineLORRAINE01998 2001 2004Source: SoeSLa consommation d’eau par les habitants est orientée à <strong>la</strong> hausse, avec54m3 par habitant en <strong>Lorraine</strong> en 2004. En six ans, <strong>la</strong> consommationannuelle a augmenté <strong>de</strong> 10 m3 par habitant en moyenne.504030<strong>2010</strong>0Mauvais1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Source: <strong>DREAL</strong>Les indices <strong>de</strong> qualité sont calculés sur les paramètres "matières organiqueset oxydables", "nitrates" et "phosphore". Après une nette amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité dans les années quatre-vingt dix, les indices se stabilisent à unniveau moyen ces <strong>de</strong>rnières années.18001600140012001000Rejets annuels dans l'eau<strong>de</strong>s principaux émetteurs industrielsChlorures (milliers<strong>de</strong>tonnes)Etain (kg)Mercure (kg)Arsenic (kg)source : AERM - SEQ EAU V280060040020002002 2004 2005 2006 2007 2008Source: SOeS, IREPGlobalement, les rejets industriels ont fortement diminué <strong>de</strong>puis unetrentaine d’années. Les évolutions sont aujourd’hui plus chaotiques, etdépen<strong>de</strong>nt surtout du niveau d’activité.Conformité <strong>de</strong> l'assainissement dans lesagglomérations (+ 2000 équivalents-habitants)2007Équivalents habitantsdont globalementconformes %Meurthe-et-Moselle 628 973 84,7%Meuse 95 687 86,5%Moselle 1 036 138 97,8%Vosges 296 950 96,5%LORRAINE 2 057 748 93,1%Source: SoeS, <strong>DREAL</strong>, BDERU, 2007.La directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines impose <strong>de</strong>snormes <strong>de</strong> taux <strong>de</strong> collecte et d’élimination <strong>de</strong>s principaux polluants pourl’assainissement <strong>de</strong>s eaux usées.93 % <strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2000équivalents habitants disposent d’un système d’assainissement conformeaux normes <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive européenne.Part <strong>de</strong>s captages avec protection par DUP80,0%70,0%60,0%50,0%40,0%30,0%20,0%10,0%0,0%2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong>Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleV osgesFranc eSource: ARSEn 2009, 60% <strong>de</strong>s captages <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> disposent d’un arrêté <strong>de</strong> Déc<strong>la</strong>rationd’Utilité Publique (DUP) instituant les périmètres. La région se situe donclégèrement au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne nationale (58%). L’objectif fixé par leP<strong>la</strong>n national Santé environnement est <strong>de</strong> 100% à l’horizon <strong>2010</strong>.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 19


Eau et milieux aquatiques1. Pluviométrie et pluies efficacesLes pluies sont réparties sur toute l’année avec <strong>de</strong>s pointesau printemps et en hiver, excepté pour le département <strong>de</strong><strong>la</strong> Meuse, où les pointes sont essentiellement hivernales.Les pluies efficaces, c’est-à-dire <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong>sprécipitations qui donne lieu à un apport d’eau dansl’hydrosystème continental, soit par ruissellement <strong>de</strong>surface, soit par infiltration dans le sous-sol, serépartissent selon un gradient lié au relief. Ainsi, pour <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> 1946-2000 (septembre à août), <strong>la</strong> partie haute <strong>de</strong>sVosges connaît en moyenne entre 1250 et 1750 mm <strong>de</strong>pluies efficaces par an, alors que le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> région nebénéficie que <strong>de</strong> 250 à 400 mm <strong>de</strong> <strong>la</strong>me d’eau.Illustration 15: Carte <strong>de</strong>s précipitations annuellesPrécipitations et pluies efficacesMoyenne2005-2007Cumu<strong>la</strong>nnuel(mm)Pluiesefficaces(mm)Rapport à <strong>la</strong>normale en2007 (%)Meurthe-et-Moselle 796 97 25%Meuse 889 158 47%Moselle 758 94 23%Vosges 1 134 280 51%LORRAINE 893 157 37%FRANCE 861 180 67%Source : <strong>DREAL</strong>, SOeS2. Des ressources en eauxsouterraines abondantesLa nappe <strong>de</strong> grès du Trias inférieur est <strong>la</strong> réserveprincipale <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>. Son volume est évalué à 530milliards <strong>de</strong> mètres cubes dont 30 milliards en partie libre.Dans sa partie captive, seuls 150 milliards <strong>de</strong> mètres cubessont exploitables pour l’eau potable, le reste étant tropminéralisé. Cette nappe, qui dans sa partie captive fournit<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> très bonne qualité, est fortement sollicitée.Notamment, l’exploitation <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> houille dans lenord <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> s’accompagnait d’exhaures qui ontprovoqué un abaissement très important <strong>de</strong> cettenappe, située au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation houillère.Actuellement, avec l’arrêt <strong>de</strong> ces exhaures, lesniveaux remontent lentement. Dans sa zone sud,bien que les prélèvements soient faibles (seulement6 millions <strong>de</strong> mètres cubes en 2004), <strong>la</strong> recharge <strong>de</strong>cette partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe est limitée, notamment dufait <strong>de</strong> l’existence d’une faille importante. Il endécoule une surexploitation localisée à cette zone,les prélèvements étant alors supérieurs à <strong>la</strong>recharge, et donc une baisse continue <strong>de</strong>s niveauxd’eau [voir graphique]. Un SAGE est en coursd’é<strong>la</strong>boration pour pallier cette situation.Une autre nappe importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est <strong>la</strong>nappe <strong>de</strong>s calcaires du Dogger, avec un volumeévalué à 4 milliards <strong>de</strong> mètres cubes. Cette nappe aégalement subi les conséquences d’exhauresminières au niveau du bassin ferrifère lorrain. Eneffet, le foudroyage <strong>de</strong>s galeries minières a parfoisinduit un effondrement du toit <strong>de</strong>s marnes et donc<strong>de</strong>s fuites <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe du Dogger dans les galeries <strong>de</strong>mines, provoquant alors une baisse du niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong>nappe. Aujourd’hui, suite à l’arrêt <strong>de</strong> ces exhaures,ces abaissements ont quasiment disparu [voirgraphique]. Comme tout aquifère calcaire, <strong>la</strong> nappeest particulièrement vulnérable aux pollutions <strong>de</strong>surface.Cotes NGFCotes NGF210200190180170160150140Source: Météo FranceLes nappes alluviales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse, avec<strong>de</strong>s volumes estimés respectivement à 500 millions et 100millions <strong>de</strong> mètres cubes, sont <strong>de</strong>s nappes très exploitées,du fait principalement <strong>de</strong> leur accessibilité aisée comptetenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> faible profon<strong>de</strong>ur du niveau d’eau. En outre,l’aquifère <strong>de</strong>s alluvions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse est en continuité avecl’aquifère <strong>de</strong>s calcaires <strong>de</strong> l’Oxfordien. Ainsi, <strong>la</strong> majorité<strong>de</strong>s ouvrages captent à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong>s calcaires <strong>de</strong>l’Oxfordien et celle <strong>de</strong>s alluvions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse. Cependant,l’intense occupation <strong>de</strong>s sols dévolue à l’urbanisation et àl’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong>s zones d’activités en fond <strong>de</strong> vallée etles extractions <strong>de</strong> matériaux (gravières) ren<strong>de</strong>nt souventleur exploitation et leur protection difficile. De plus,l’activité <strong>de</strong>s soudières et <strong>de</strong>s salinières influence lesteneurs en sel <strong>de</strong> l’eau dans <strong>la</strong> Moselle.Illustration 14: Niveau <strong>de</strong>s nappes <strong>de</strong>s grès et <strong>de</strong>s calcaires308307306305304303302301janv-74sept-76Niveaux piézométrique à GIGNEVILLE ( Grès du Trias inférieur captif)juin-79mars-82déc-84sept-87juin-90 mars-93DatesNiveaux piézométrique à VILLE-SUR-YRON ( Calcaires du Dogger)130avr-95 août-96 déc-97 mai-99 sept-00 févr-02 juin-03 oct-04 mars-06 juil-07 déc-08DatesSource: BRGM (ADES)nov-95août-98mai-01 févr-04 nov-0620 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiques3. Des pressions sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>seaux souterrainesL’amélioration ou le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s eauxsouterraines est un enjeu majeur. Des pressions dues auxactivités du secteur primaire induisent <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong>L’arrêt <strong>de</strong>s exhaures minièresDans le passé, une partie <strong>de</strong>s eaux d’exhaure <strong>de</strong>s mines(pompage <strong>de</strong>s eaux présentes dans les galeries minièresafin d’en permettre l’exploitation) était déversée dansles cours d’eau dont les débits étaient ainsiartificiellement soutenus. Ceci présentait, entre autresavantages, celui <strong>de</strong> diluer les rejets polluants. Sur les177 millions <strong>de</strong> mètres cubes qui étaient exhaurésannuellement entre 1987 et 1993, environ 10% étaitutilisés pour l’alimentation <strong>de</strong>s collectivités et <strong>de</strong>l’ordre <strong>de</strong> 4% par les industries. L’arrêt <strong>de</strong>s exhaures adonc nécessité une restructuration <strong>de</strong> l’alimentation eneau pour ces usages. Autre conséquence, l’ennoyage <strong>de</strong>smines a modifié le régime hydrologique du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong>modification <strong>de</strong>s débits, <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>pertes et <strong>de</strong>s zones drainantes, etc.Sur un p<strong>la</strong>n qualitatif, <strong>la</strong> principale conséquence <strong>de</strong>cette modification du milieu souterrain est liée àl’apparition d’une très forte minéralisation <strong>de</strong> l’eau(sulfates notamment) lors <strong>de</strong> l’ennoyage <strong>de</strong>s réservoirs,qui diminue lentement au fur et à mesure durenouvellement <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s réservoirs, en quelquesannées (cas <strong>de</strong>s petits réservoirs dont l’eau est bienrenouvelée) ou quelques dizaines d’années.Le Co<strong>de</strong> minier, modifié par <strong>la</strong> loi du 30 mars 1999,prescrit à l’exploitant minier <strong>de</strong>s mesurescompensatoires lors <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong> ses activités: <strong>la</strong>poursuite <strong>de</strong> pompage pour le soutien du débit <strong>de</strong>certaines rivières a été imposée dans les bassins sud etcentre pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> d’ennoyage jusqu’àl’obtention d’un nouvel équilibre. Dans le bassin sud,<strong>de</strong>s travaux pour abaisser <strong>la</strong> cote <strong>de</strong> débor<strong>de</strong>ment duréservoir ennoyé dont le niveau provoquait <strong>de</strong>sinondations par remontée <strong>de</strong>s nappes ont été mis enœuvre. Par ailleurs, <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns d’actions ont étéengagés pour remédier à <strong>la</strong> situation. L’un concernait <strong>la</strong>restructuration <strong>de</strong> l’approvisionnement en eau potable àl’intérieur du bassin ferrifère, par <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>nouvelles sources d’approvisionnement, par <strong>de</strong>straitements <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>s réservoirs miniers(nanofiltration) et <strong>de</strong>s interconnections (46 millionsd’euros <strong>de</strong> travaux qui ont bénéficié d’ai<strong>de</strong>s spécifiquesdu FEDER [fonds européen <strong>de</strong> développement régional]et du FNADT [fonds national pour l’aménagement et ledéveloppement du territoire], en sus <strong>de</strong>s financementshabituels). L’autre prévoyait <strong>la</strong> reconquête <strong>de</strong>s coursd’eau dégradés, l’accélération <strong>de</strong>s travauxd’assainissement <strong>de</strong>s agglomérations, le maintien <strong>de</strong>quatre soutiens <strong>de</strong> débit <strong>de</strong>stinés à garantir <strong>la</strong> salubrité<strong>de</strong>s cours d’eau dans l’attente <strong>de</strong>s travaux d’épurationet <strong>la</strong> réhabilitation <strong>de</strong>s cours d’eau. Le schémad’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux (SAGE) du bassinferrifère est en phase d’achèvement et celui du bassinhouiller est en cours d’é<strong>la</strong>boration, pour assurer le suivi<strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource et pour engager uneréflexion globale sur <strong>la</strong> gestion durable <strong>de</strong> l’eau enréférence au schéma directeur d’aménagement et <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s eaux (SDAGE) et à <strong>la</strong> directive-cadre surl’eau.qualité sur les nappes <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>. Ceux générés par lesactivités industrielles (polluants organiques, solvants,métaux) sont majoritairement ponctuels et limités, maisceux induits par <strong>la</strong> pollution diffuse d’origine agricole oudomestique sont plus répandus: pestici<strong>de</strong>s et nitratesnotamment. Selon le portail national d'Accès aux Donnéessur les Eaux Souterraines (ADES), en 2008, sur les 568analyses <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s réalisées sur 223 points <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong>s eaux souterraines en <strong>Lorraine</strong> (dans le cadre ducontrôle sanitaire par l'ARS et <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux souterraines par l’Agence <strong>de</strong> l’Eau Rhin-Meuse), <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> qualité pour les eaux <strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong>consommation humaine (0,1 µg/l) a été dépassée pour 48analyses (8,5% <strong>de</strong>s cas) sur 30 points <strong>de</strong> mesures. Destraces <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, en majorité <strong>de</strong> l’atrazine et sesdérivés, ont été détectées dans 512 analyses (90% <strong>de</strong>scas). Les nappes les plus impactées par cettecontamination sont celle <strong>de</strong>s calcaires du Dogger et <strong>de</strong>l’Oxfordien. Concernant les nitrates, sur les 325 points <strong>de</strong>mesure <strong>de</strong>s eaux souterraines analysés en 2008, 10 (3%)ont présenté une concentration moyenne annuelle ennitrates supérieure à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> qualité pour les eaux<strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> consommation humaine (50 mg/l). Endépassement ponctuel, sur les 768 analyses effectuées en2008, ce sont 37 analyses (4,8%) qui ont dépassé cettelimite <strong>de</strong> qualité et 92 analyses (12%) <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> 40 mg/l.C’est une surface <strong>de</strong> 6722 km2 (soit plus d’un quart duterritoire) qui a été c<strong>la</strong>ssée en zone vulnérable vis-à vis<strong>de</strong>s nitrates en 2007.Illustration 16: Les nitrates dans les nappesConcentration en nitrates (mg/l)504030<strong>2010</strong>0Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> teneur moyenne annuelle en nitratesNappe <strong>de</strong>s calcaires <strong>de</strong> l'OxfordienNappe <strong>de</strong>s calcaires du Dogger2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008source: Données AERM (points du RCS et RCO)4. Un réseau hydrographique <strong>de</strong>nseLa région, et plus particulièrement les Vosges, sontparcourues par <strong>de</strong> nombreux cours d’eau. La Moselle(550 km) et <strong>la</strong> Meuse (950 km), orientées nord-sud, sontnavigables. La Moselle est alimentée par <strong>de</strong> nombreuxaffluents, tels <strong>la</strong> Vologne, le Madon, <strong>la</strong> Meurthe, <strong>la</strong> Seilleet l’Orne qui viennent <strong>de</strong>s reliefs vosgiens ou du p<strong>la</strong>teaulorrain. La Meuse a un cours plus direct qui débouche dansle <strong>de</strong>lta du Rhin aux Pays-Bas. La gestion <strong>de</strong>s cours d’eaucomme <strong>la</strong> Meuse, <strong>la</strong> Moselle ou <strong>la</strong> Sarre a un impact sur lesflux <strong>de</strong> substances transportés, comme sur le régimehydrologique en aval, non seulement au niveau nationalmais aussi au niveau international. En Belgique, enAllemagne ou aux Pays-Bas, l’alimentation en eau potableprovient essentiellement <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle ou <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meuse (canal Albert).<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 21


Eau et milieux aquatiques5. Un niveau <strong>de</strong> pollution toujourspréoccupant <strong>de</strong>s cours d'eauL’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s rivières est difficile àanalyser. En effet, <strong>de</strong> nombreux facteurs interviennentdans le jugement global que l’on peut porter sur l’état <strong>de</strong>scours d’eau: qualité chimique <strong>de</strong> l’eau, diversité <strong>de</strong>sbiotopes liés au cours d’eau, état <strong>de</strong>s berges, qualitébiologique, ressources halieutiques…De plus, ces différents aspects dépen<strong>de</strong>nt en partie (dansune proportion plus ou moins importante) du débit <strong>de</strong>scours d’eau (hydraulicité), elle-même fortementdépendante <strong>de</strong> <strong>la</strong> pluviométrie, facteur climatiquealéatoire. La qualité physico-chimique <strong>de</strong>s eauxsuperficielles, mesurée par les paramètres matièresorganiques et oxydables, nitrates et phosphore sur lesstations <strong>de</strong> mesure pérennes <strong>de</strong>puis 1990, se maintient àun niveau général moyen.a) Matières organiques et oxydablesLe niveau <strong>de</strong> pollution générale <strong>de</strong>s cours d’eau par lesmatières organiques et oxydables (MOOX) restepréoccupant: l’amélioration régulière <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité dans <strong>la</strong>décennie 90 fait p<strong>la</strong>ce à <strong>de</strong>s évolutions plus chaotiques,orientées vers une stabilisation. Les conditionshydrologiques (faible pluviosité) sont un facteur explicatif.L’examen <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollutionmontre une localisation <strong>de</strong>s perturbations les plus fortesdans les zones industrielles et les anciens bassins miniers.Illustration 17: Qualité aux stations (MOOX)source: Agences <strong>de</strong> l'eau - Banque <strong>de</strong> l'eau 2008b) NitratesLes nombreux apports dus à l’activité humaine (rejetsdomestiques ou industriels, et surtout élevages etlessivages <strong>de</strong>s sols nus ou <strong>de</strong> cultures amendées à l’excès)ont déséquilibré le cycle naturel <strong>de</strong> l’azote au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong>forme nitrates. La pollution est importante sur les bassinsversants agricoles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse, <strong>la</strong> Chiers, <strong>la</strong> Nied et <strong>de</strong>sprincipaux affluents <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle (Madon, Seille, Orne).L’évolution récente est plutôt orientée à une stabilisation.Les bons indices obtenus au tournant du siècle, pendant<strong>de</strong>s années particulièrement humi<strong>de</strong>s (2000-2001) n’onttoujours pas été retrouvés. Les niveaux <strong>de</strong> contamination<strong>de</strong>s eaux superficielles par les nitrates <strong>de</strong>meurentcependant toujours inférieurs à <strong>la</strong> norme <strong>de</strong> potabilité <strong>de</strong>50 mg/l.Illustration 18: Qualité nitrates <strong>de</strong>s eaux superficielleset zones vulnérables aux nitratessource: Agences <strong>de</strong> l'eau -<strong>DREAL</strong>-2007c) Matières phosphoréesLa pollution liée au phosphore a nettement diminué mais<strong>de</strong>meure à <strong>de</strong>s niveaux importants. Les efforts menés<strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s années 1990 pour une réductionnotable du phosphore (notamment <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>steneurs dans les lessives, <strong>la</strong> mise en service <strong>de</strong> traitementssur les gran<strong>de</strong>s agglomérations, <strong>la</strong> mise aux normes <strong>de</strong>bâtiments d’élevage) ont permis <strong>de</strong>s progrèsconsidérables. L’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité, constatée<strong>de</strong>puis une vingtaine d’années, se poursuit à un rythmecependant ralenti.d) Chlorures et sulfatesLes paramètres chlorures et sulfates ont une importancespécifique en <strong>Lorraine</strong>. La teneur en chlorures d’un coursd’eau est liée au substrat géologique <strong>de</strong> son bassinversant. Lorsque celui-ci comporte <strong>de</strong>s couches saléesdrainées par les eaux, les concentrations sontnaturellement élevées. C’est le cas <strong>de</strong>s rivières telles <strong>la</strong>Seille ou le Sânon dont les dénominations témoignent <strong>de</strong>cette caractéristique particulière. Les chloruresproviennent aussi <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong>s industries chimiques dubassin houiller qui affectent <strong>la</strong> Rosselle, <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong>ssoudières <strong>de</strong> l’amont <strong>de</strong> Nancy qui affectent <strong>la</strong> Meurthepuis <strong>la</strong> Moselle. Or, les eaux fortement chargées enchlorures posent problème pour <strong>la</strong> fabrication d’eaupotable et certains usages industriels. Par ailleurs, <strong>la</strong>région connaît <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> teneurs en sulfates liéssoit à <strong>la</strong> géologie (Est vosgien par exemple) soit, <strong>de</strong>manière transitoire, à l’arrêt <strong>de</strong> l’exploitation minièredans les bassins ferrifères et houillers.e) Produits phytosanitaires (pestici<strong>de</strong>s)Utilisés essentiellement par l’agriculture mais égalementpar les particuliers et les collectivités, les produitsphytosanitaires peuvent contaminer le milieu par pollutionponctuelle (débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> cuve, mauvaise gestion <strong>de</strong>sfonds <strong>de</strong> cuve, etc.) ou diffuse (ruissellement consécutif à<strong>de</strong> mauvaises conditions d’épandage, etc.). La présence,en plus ou moins gran<strong>de</strong> importance, <strong>de</strong> certainessubstances actives peut menacer <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> <strong>la</strong> faune et<strong>de</strong> <strong>la</strong> flore <strong>de</strong>s cours d’eau et limiter l’autoépuration. Lapotabilité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> consommation humainepeut être affectée.22 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiquesIllustration 19: Pestici<strong>de</strong>s mesurés dans les cours d'eausource: Agences <strong>de</strong> l'eau - 200684 substances (sur les 280 substances recherchées en 2007)sont retrouvées plus ou moins fréquemment dans les eauxsuperficielles du bassin. L’atrazine, herbici<strong>de</strong> interdit à <strong>la</strong>vente <strong>de</strong>puis 2003, se retrouve encore dans 4% <strong>de</strong>sprélèvements, alors que le glyphosate (roundup) et sonprincipal métabolite (AMPA) sont i<strong>de</strong>ntifiés respectivementdans 20% et 50% <strong>de</strong>s prélèvements.95% <strong>de</strong>s stations <strong>de</strong> suivi sont concernées en 2007 par <strong>la</strong>présence (en concentration plus ou moins élevée) <strong>de</strong>pestici<strong>de</strong>s.Qualité <strong>de</strong>s eaux superficielles pourl'altération pestici<strong>de</strong>s2006Qualification <strong>de</strong>s points <strong>de</strong>relevésLORRAINEFrancemétropolitaineNombre <strong>de</strong> points <strong>de</strong>relevés quantifiés90 986Dont % en qualité :Très bonne 10,0% 20,4%Bonne 27,8% 38,4%Moyenne 37,8% 24,5%Médiocre 11,1% 6,0%Mauvaise 13,3% 10,6%Source: AERM - OIEauf) La chlorophylle totalLes bassins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chiers et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seille sontfortement sensibles au développement excessif <strong>de</strong>phytop<strong>la</strong>ncton lié aux apports trop riches en nutriments(phénomène d’eutrophisation). La Seille est affectée parce phénomène du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’étang <strong>de</strong> Lindresur son bassin amont, <strong>de</strong> son cours lent, <strong>de</strong>saménagements et <strong>de</strong>s rejets (domestiques et agricoles).Les teneurs restent très liées à <strong>la</strong> climatologie. Lasituation a en fait peu évolué <strong>de</strong>puis 1993.6. Qualité biologique <strong>de</strong>s coursd’eau: <strong>de</strong>s résultats contrastésa) L’indice <strong>de</strong> qualité basé sur les alguesunicellu<strong>la</strong>ires (diatomées)L’analyse <strong>de</strong>s peuplements <strong>de</strong> diatomées permet d’évaluer<strong>la</strong> qualité du milieu et tient compte notamment <strong>de</strong>spollutions passées qui ont pu perturber le biotope.Globalement, les résultats font apparaitre <strong>de</strong> fortesperturbations <strong>de</strong>s cours d’eau lorrains.La Moselle en amont <strong>de</strong> Saulx est <strong>de</strong> bonne à très bonnequalité, puis voit sa qualité baisser fortement entre Golbeyet Bainville-aux-Miroirs ; une plus légère baisse estobservable plus en aval entre Méreville et Liverdun. Aprèssa confluence avec <strong>la</strong> Meurthe, <strong>la</strong> Moselle a une qualitéglobalement moyenne jusqu’en aval <strong>de</strong> Thionville, puisune baisse significative est observable près <strong>de</strong> Sierck-les-Bains (mauvaise qualité).La Meurthe a une bonne à très bonne qualité dans sapartie apicale au Valtin. Sa qualité baisse fortement entreFraize et Voivre. Entre Thiaville et Damelevières, saqualité est moyenne. Ensuite <strong>la</strong> Meurthe se minéralisefortement et voit sa qualité osciller entre moyenne etmauvaise.La Sarre Rouge et <strong>la</strong> Sarre B<strong>la</strong>nche présentent <strong>de</strong> bonne àtrès bonne qualité. Ces <strong>de</strong>ux rivières se rejoignent pourformer <strong>la</strong> Sarre, qui voit sa qualité baisser à Sarraltroff(mauvaise qualité généralement). Plus en aval, entreL e s e a u x m i n é r a l e sn a t u r e l l e sLe département <strong>de</strong>s Vosges est riche <strong>de</strong> 4 gîteshydrominéraux situées à l’Ouest vosgien (région <strong>de</strong>Contrexéville-Vittel) et au Sud-est (région <strong>de</strong> Plombières-les-Bains et région <strong>de</strong> Bains-les-Bains). Ces eaux sont exploitéespour l’embouteil<strong>la</strong>ge et le thermalisme.Dans le bassin hydrominéral <strong>de</strong> Vittel, plusieurs niveauxaquifères ont été i<strong>de</strong>ntifiés et exploités: dans les terrains <strong>de</strong><strong>la</strong> base du Keuper inférieur et du Muschelkalk supérieur etmoyen (gîte A et gîte B) avec <strong>de</strong>s possibilités aquifères trèsvariables selon <strong>la</strong> localisation par rapport à <strong>la</strong> faille majeuredu bassin, et dans les formations gréseuses du Trias inférieur(gîte C).Les eaux minérales naturelles du bassin <strong>de</strong> Contrexéville sontissues d’un même réservoir géologique multicouches comprisentre le Keuper inférieur et le Muschelkalk moyen.La ressource dispose d’une protection naturelle grâce auxformations <strong>de</strong> recouvrement peu perméables.Les gîtes <strong>de</strong> Plombières-les-Bains et <strong>de</strong> Bains les Bains sontconstitués d'un système <strong>de</strong> failles et <strong>de</strong> fractures au sein dumassif granitique permettant une remontée <strong>de</strong>s eauxchau<strong>de</strong>s. L’artésianisme <strong>de</strong>s sources s’oppose au mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong>seaux thermales avec d’autres eaux venues <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface etconstitue une garantie <strong>de</strong> protection pour l’ensemble dugisement.Un périmètre <strong>de</strong> protection a été défini dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong>déc<strong>la</strong>ration d’intérêt public <strong>de</strong>s sources minérales naturellespour les gisements hydrominéraux <strong>de</strong> Contrexéville, Vittel etPlombières-les-Bains ; à l’intérieur <strong>de</strong> ce périmètre, lestravaux souterrains sont soumis à autorisation préa<strong>la</strong>ble autitre du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.Le département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle compte une seule ressourceexploitée par un établissement thermal. La source Saint Eloyest utilisée pour les besoins en eau thermominérale duCentre thermal d’Amnéville. Les eaux sont captées dansl’aquifère <strong>de</strong>s Grès du Trias inférieur, à 900 mètres <strong>de</strong>profon<strong>de</strong>ur, ce qui constitue une protection naturelle <strong>de</strong> <strong>la</strong>ressource.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 23


Eau et milieux aquatiquesGosselming et Grosblie<strong>de</strong>rstroff, <strong>la</strong> Sarre a une qualitéhomogène qui est moyenne.La Meuse est <strong>de</strong> qualité moyenne à l’amont, puis voit saqualité s’améliorer pour <strong>de</strong>venir bonne entre Domrémy etSassey/Meuse. Puis sa qualité se dégra<strong>de</strong> à nouveau entreInor et Nouzonville (qualité moyenne à bonne). En aval, lesecteur entre Laifour et Givet montre une légèreamélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité.Dans le bassin ferrifère et houiller, plusieurs points noirssont à noter: <strong>la</strong> Fensch, l’Alzette, l’Yron, <strong>la</strong> Chiers enamont, <strong>la</strong> Rosselle.Dans <strong>la</strong> partie Seine-Normandie <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong>, <strong>la</strong>Saulx est <strong>de</strong> bonne à très bonne qualité, par contrel’Ornain et l’Aire sont <strong>de</strong> bonne qualité en amont puisvoient leur qualité <strong>de</strong>venir moyenne plus en aval. La Saône(bassin du Rhône) est <strong>de</strong> bonne qualité.b) L’indice PoissonLes peuplements <strong>de</strong> poissons constituent également <strong>de</strong>bons indicateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité écologique <strong>de</strong>s cours d’eau.Près <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s stations sont jugés <strong>de</strong> bonne ou très bonnequalité et 30% sont <strong>de</strong> mauvaise ou très mauvaise qualité.L'état <strong>de</strong>s peuplements piscicolespoints d'observationen rivières en 2006LORRAINEFrancemétropolitaineNombre <strong>de</strong> points 40 472Dont avec une situation <strong>de</strong>s peuplements piscicoles (en %)excellente 5% 8%bonne 32% 44%médiocre 33% 29%mauvaise 25% 14%très mauvaise 5% 5%Source: ONEMALes meilleurs peuplements se situent essentiellement surle bassin Seine - Normandie et le massif vosgien. Ces <strong>de</strong>uxsecteurs, où coulent ruisseaux et cours d’eau <strong>de</strong> tailleintermédiaire, sont caractérisés par une bonne qualitégénérale <strong>de</strong> l’eau et une assez bonne à bonne qualité dumilieu physique. Ailleurs, certaines stations peuventégalement présenter <strong>de</strong> bons peuplements mais <strong>la</strong>répartition <strong>de</strong> ces stations est c<strong>la</strong>irsemée. On peut citer <strong>la</strong>Crusnes à Joppécourt, le Trey à Vandières et le ruisseau <strong>de</strong>Man<strong>de</strong>ren à Apach. Les peuplements <strong>de</strong> moyenne qualitédominent <strong>la</strong> région. On les rencontre principalement surles bassins moyen et aval <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe, <strong>la</strong> Moselleintermédiaire et aval et <strong>la</strong> Sarre amont. En exemple, onpeut citer le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe à Thiaville dont <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> l’eau médiocre (forte charge <strong>de</strong> matières en suspensionet <strong>de</strong> matières organiques d’origines anthropiques) est unfacteur limitant pour le développement d’un peuplementéquilibré et sain. L’état <strong>de</strong>s peuplements sur <strong>la</strong> Meuse estplutôt bon, en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tive bonne intégrité dumilieu physique. Les situations les plus dégradées sontobservées au niveau <strong>de</strong> stations étant sous l’influence <strong>de</strong>barrages ou <strong>de</strong> seuils (l’Albe à Insming, <strong>la</strong> Sarre àWillerwald, <strong>la</strong> Saône à Monthureux-sur-Saône, le Rupt <strong>de</strong>Mad à Arnaville) ou sur <strong>de</strong>s cours d’eau dont <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>l’eau est médiocre (l’Othain et, dans une moindre mesure,le Vair).7. Des activités fortementconsommatrices d’eauL’abondance en eau a favorisé le développementd’activités utilisant cette ressource (industries, centralesénergétiques…) et explique notamment que <strong>la</strong> région soitexportatrice d’énergie. Les prélèvements sontessentiellement le fait <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> l’énergie (71%) <strong>de</strong>l’industrie (15%) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> distribution publique (14%). Lescentrales énergétiques se fournissent essentiellement dansles eaux superficielles, et nécessitent <strong>de</strong>s volumesimportants (plus d’un milliard <strong>de</strong> m3 par an), ce qui peutposer <strong>de</strong>s difficultés lors <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> faible débit <strong>de</strong>scours d’eau (étiage par exemple). Ces volumes prélevéspour le refroidissement sont cependant restitués en gran<strong>de</strong>partie au milieu naturel. Les mutations industrielles et <strong>la</strong>mise en œuvre <strong>de</strong> technologies économes en eau ont faitrégresser les consommations industrielles. 77% <strong>de</strong>sprélèvements dédiés à <strong>la</strong> distribution pour l’alimentationen eau potable se font à partir <strong>de</strong>s eaux souterraines.Metz, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Madine et Nancy à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mosellesont <strong>de</strong>s exceptions notables.Illustration 20: Prélèvements d'eau1400000120000010000008000006000004000002000000source : Agences <strong>de</strong> l'eauPrélèvements d'eau selon les usagesPrélèvementsen 2007total enmilliers <strong>de</strong>m3part usagedomestiquepartusageagricolepartusageindustriepartusageénergieeaux1 257 817 3,6% 0,1% 12,2% 84,1%superficielleseauxsouterrainesPrélèvements annuels en milliers <strong>de</strong> m3<strong>Lorraine</strong> eaux superficiellesMoyenne régions eaux superficielles<strong>Lorraine</strong> eaux souterrainesMoyenne régions eaux souterraines2002 2003 2004 2005 2006232 164 67,9% 0,1% 31,0% 1,0%Total 1 489 981 13,6% 0,1% 15,1% 71,2%Source : OIEau8. L’alimentation en eau potable127 millions <strong>de</strong> m3 d’eau potable ont été facturés et livrésaux lorrains en 2004, soit 54 m3 par habitant. Plusieurscollectivités distribuent <strong>de</strong> manière chronique ouépisodique une eau non conforme aux normeseuropéennes. C’est <strong>la</strong> pollution bactériologique qui est <strong>la</strong>principale cause <strong>de</strong> non conformité <strong>de</strong> l’eau distribuée.Cette situation est particulièrement sensible dans <strong>la</strong> Meuseet dans les Vosges où, en 2008, respectivement 3621 et3405 habitants ont été <strong>de</strong>sservis par une eau <strong>de</strong> mauvaisequalité (entre 30% et 60% <strong>de</strong>s analyses non conformes), et163 et 50 habitants ont été <strong>de</strong>sservis par une eau <strong>de</strong> trèsmauvaise qualité (plus <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s analyses nonconformes). Pour les nitrates également, les limites <strong>de</strong> <strong>la</strong>potabilité sont parfois atteintes. Sept unités <strong>de</strong>distribution (UDI), concernant 1380 habitants, ontdistribué une eau dépassent <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>50 mg/l en moyenne sur 2008. Une autre cause <strong>de</strong> nonconformité en <strong>Lorraine</strong> est l’agressivité <strong>de</strong> l’eau. En effet,dans les terrains gréseux et granitiques, les eaux aci<strong>de</strong>s,24 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiquespeu minéralisées, prédominent et attaquent les matériaux<strong>de</strong> stockage et <strong>de</strong> distribution ; cette situation est source<strong>de</strong> danger pour <strong>la</strong> santé en particulier dans le cas <strong>de</strong>présence <strong>de</strong> canalisations en plomb. Ainsi, ce sont 280 UDIregroupant 451 039 habitants qui ont distribué une eauagressive en moyenne sur l’année 2008. La répartitiondépartementale est <strong>la</strong> suivante: 42 UDI (61 988 habitants)en Moselle, 19 UDI (5 953 habitants) en Meuse, 56 UDI(222 757 habitants) en Meurthe-et-Moselle, et 163 UDI(160 341 habitants) dans les Vosges.Les pestici<strong>de</strong>s font également l’objet d’analyses <strong>de</strong>présence dans l’eau distribuée. De nombreuses moléculessont détectées. Elles sont soit présentes à l’état <strong>de</strong> traces,soit à une valeur quantifiable qui peut être inférieure,égale ou supérieure à <strong>la</strong> concentration maximale autorisée(CMA) par <strong>la</strong> réglementation, en général 0,1 µg/l. En<strong>Lorraine</strong> en 2008, 69 UDI, représentant 99 037 personnesConformité globale <strong>de</strong> l'assainissement vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong>directive Eaux Résiduaires Urbaines2007ont distribué une eau non conforme, <strong>de</strong> façon épisodiqueou plus régulière, dont 2 Unités <strong>de</strong> Distribution,représentant 621 habitants, nécessitant <strong>de</strong>s restrictionsd’usage. Bien qu’interdite <strong>de</strong>puis le 1er octobre 2003,l’atrazine (ou ses dérivés) est encore <strong>la</strong> molécule trèsmajoritairement à l’origine <strong>de</strong>s non-conformités. Desproblèmes <strong>de</strong> rémanence (produits ou dérivés encoreprésents dans le milieu naturel <strong>de</strong>s années après leursinterdictions) sont constatés.Maître d'Ouvrage <strong>de</strong> captages d'eauxsuperficielles pour l'alimentation eneau potableDébitmoyen/jourm3/jDébitréglementairem3/jCOMMUNAUTE URBAINE DU GRAND NANCY 80 000 100 000LUNEVILLE 5 280 5 280BLAINVILLE DAMELEVIERES 1 488 1 488AGGLOMERATION DE LONGWY 2 000 5 000TOUL 4 222 4 222C.C. DE MOSELLE ET MADON 723 723COMMUNAUTE URBAINE DU GRAND NANCY 80 000 secoursMETZ Rupt <strong>de</strong> Mad 45 000 45 000SARRALBE Sarre 4 000 4 000MAIRIE DE CORNIMONT (Rouge Rupt) 300 secoursMAIRIE DE GERARDMER (<strong>la</strong>c) 2 400 secoursSYNDICAT VRAINE ET XAINTOIS (Vair) 20 20Source: ARS 2009Agglomérations <strong>de</strong> plus<strong>de</strong> 2000 EqhÉquivalentshabitantsdontglobalementconformes %Agglomérations <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>2000 EqhÉquivalentshabitantsLa multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s molécules susceptibles d’être présentesdans l’eau nécessite une gran<strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>sservices assurant le suivi sanitaire <strong>de</strong>s eaux distribuées(exploitants et ARS). En 2009, 350 molécules (et certains<strong>de</strong> leurs métabolites) sont recherchées par le biais ducontrôle sanitaire réalisé par les services <strong>de</strong> l'État enapplication <strong>de</strong>s dispositions prévues par le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> santépublique (une cinquantaine en 2008).9. Les rejets d’effluents <strong>de</strong>sagglomérations urbaines etl’assainissement collectifDans les gran<strong>de</strong>s agglomérations et les communes oùl'habitat est groupé, les eaux usées <strong>de</strong>s habitants doiventêtre acheminées par les réseaux d'assainissement dans unedontglobalementconformes %Meurthe-et-Moselle 628 973 84,7% 34 130 93,7%Meuse 95 687 86,5% 15 726 75,2%Moselle 1 036 138 97,8% 86 918 89,8%Vosges 296 950 96,5% 9 786 39,8%LORRAINE 2 057 748 93,1% 146 560 85,8%FRANCE 65 914 497 59,7% 5 733 970 81,7%Source: SoeS, <strong>DREAL</strong>, BDERU, 2007.station d'épuration pour y être épurées.Dans le cas d'habitat dispersé, fréquemmentrencontré dans les petites communes, <strong>la</strong>pollution peut être traitée par les systèmesindividuels d'assainissement. La totalité duterritoire lorrain est c<strong>la</strong>ssée en zonesensible pour l’eutrophisation (directiveeuropéenne «Eaux résiduaires urbaines» -ERU). Ce c<strong>la</strong>ssement induit pour lesagglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 10 000 EH(équivalents habitants) une obligation <strong>de</strong>traitement <strong>de</strong> l’azote et du phosphore. En2007, 93% <strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>2000 EH, et 86% <strong>de</strong>s agglomérations <strong>de</strong>moins <strong>de</strong> 2000 EH sont globalementconformes vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive.En 2008, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> comporte 444 stationsd’épuration, produisant 41 400 tonnes <strong>de</strong>boues. 31 stations comportent <strong>de</strong>s filières<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’azote et du phosphore.10. Les pressions sur les milieuxaquatiquesLe couvert végétal joue un rôle <strong>de</strong> ralentisseur <strong>de</strong> <strong>la</strong>vitesse <strong>de</strong> ruissellement et étale les crues. Les zoneshumi<strong>de</strong>s et les prairies bordant les rivières retiennentl’eau. Ces milieux sont pourtant en décroissance.La qualité <strong>de</strong>s rivières est aussi tributaire <strong>de</strong>s activitésexercées dans les lits majeurs: <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> carrières estfacteur <strong>de</strong> «vulnérabilité» <strong>de</strong>s nappes d’accompagnement<strong>de</strong> par leur mise en air libre. L’exploitation <strong>de</strong>s carrièresest une contrainte majeure dans les hautes valléesalluviales, en Moselle dans les secteurs <strong>de</strong> Thionville-Apach, <strong>de</strong> Pont-à-Mousson et <strong>de</strong> Charmes-Épinal, ainsiqu’en Meurthe dans le secteur <strong>de</strong> Lunéville-Saint-Dié.L’artificialisation <strong>de</strong>s cours d’eau concerne une partconsidérable du patrimoine aquatique lorrain, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong>canalisation <strong>de</strong>s cours d’eau et <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’ouvrageshydroélectriques. Elle touche particulièrement les coursd’eau du p<strong>la</strong>teau lorrain, <strong>la</strong> Moselle (à l’aval <strong>de</strong> Nancy etautour <strong>de</strong> Metz). Les petits cours d’eau sont égalementtouchés, parfois <strong>de</strong> manière difficilement réversible, parles travaux d’aménagement agricole <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnièresdécennies, ou par l’impact <strong>de</strong> l’industrie lour<strong>de</strong> (Orne,Chiers, Rosselle). Les zones humi<strong>de</strong>s sont fortementmenacées alors qu’elles jouent aussi un rôle clé dans lecycle <strong>de</strong> l’eau par leur fonction d’épuration naturelle etd’écoulement.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 25


Eau et milieux aquatiques11. La pollution industrielleLes rejets polluants <strong>de</strong> l’industrie ont fortement décru<strong>de</strong>puis le siècle <strong>de</strong>rnier, notamment pour les matièresoxydables et les rejets toxiques ; <strong>la</strong> baisse d’activité <strong>de</strong>certains secteurs comme <strong>la</strong> sidérurgie, le textile ou lesecteur minier a joué un rôle important. Pour les p<strong>la</strong>tesformesindustrielles dont l’activité s’est intensifiée, <strong>la</strong>réduction <strong>de</strong>s rejets d’eaux usées a été notable: unedivision par dix en douze ans <strong>de</strong>s rejets organiques <strong>de</strong> <strong>la</strong>chimie à Carling, par vingt-cinq <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> sidérurgie <strong>de</strong><strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fensch. L’ensemble <strong>de</strong>s rejets d’eaux usées<strong>de</strong>s papeteries lorraines, essentiellement imp<strong>la</strong>ntées dansles Vosges, sont aujourd’hui conformes aux normes les plussévères <strong>de</strong> l’arrêté papetier appliquées aux nouvellesinstal<strong>la</strong>tions.La <strong>Lorraine</strong> comporte cependant toujours un nombreimportant d’établissements avec <strong>de</strong>s rejets significatifsdans l’eau. Certains établissements industriels rejettentdans le milieu <strong>de</strong>s quantités autorisées <strong>de</strong> chlorures, <strong>de</strong>métaux et d’hydrocarbures (p<strong>la</strong>te-forme chimique <strong>de</strong>Carling, soudières, cokerie, papeteries).L a p r o t e c t i o n d e s c a p t a g e sd ’ e a uLa mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> périmètres <strong>de</strong> protection autour<strong>de</strong>s captages constitue l’un <strong>de</strong>s outils pour protégerles ressources en eau. En effet, les périmètres <strong>de</strong>protection visent à assurer <strong>la</strong> protection sanitaire <strong>de</strong>l’eau <strong>de</strong>stinée à <strong>la</strong> consommation humaine enprotégeant les points <strong>de</strong> captage principalementcontre les sources <strong>de</strong> pollutions ponctuelles etacci<strong>de</strong>ntelles pouvant survenir dans leur procheenvironnement. À ce titre, ils apparaissent commel’outil réglementaire <strong>de</strong> base face aux risques <strong>de</strong>contaminations. Ils sont définis après une étu<strong>de</strong>hydrogéologique et <strong>de</strong>s prescriptions, renduesopposables par une déc<strong>la</strong>ration d’utilité publique,interdisent ou réglementent les activités quipourraient nuire à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux captées.Fin 2008, 58% <strong>de</strong>s captages <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> disposent d’unarrêté <strong>de</strong> Déc<strong>la</strong>ration d’Utilité Publique (DUP)instituant les périmètres. La région se situe donclégèrement au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne nationale (56%).L’objectif fixé par le P<strong>la</strong>n national Santéenvironnement est <strong>de</strong> 100% à l’horizon <strong>2010</strong>.Part <strong>de</strong>s captages avec protection par DUP80,0%70,0%60,0%50,0%40,0%30,0%20,0%10,0%0,0%2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong>Source: ARSMeurthe-et-MoselleMeuseMoselleV osgesFranc ea) Les rejets salinsLes principaux rejets salins d’origine industrielle en<strong>Lorraine</strong> résultent <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s soudières <strong>de</strong> Novacarbet Solvay. Cette activité, liée à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> gisements<strong>de</strong> sel à proximité <strong>de</strong> Nancy, date <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin du XIXe siècleet représente 3 000 emplois directs et indirects. Ces rejetssont liés à <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> carbonates <strong>de</strong> sodium utilisésL a p o l l u t i o n p a r l e s P C BLes PCB (polychlorobiphényles) et les PCT(polychloroterphényles), désignés par l’abréviation«PCB», ont été fabriqués industriellement à partir <strong>de</strong>1930. Leur production est arrêtée <strong>de</strong>puis les années80. Les PCB sont plus souvent connus en France sous<strong>la</strong> dénomination <strong>de</strong> pyralène, arochlor ou askarel,mais également sous d’autres noms commerciaux.Leur stabilité chimique et leur ininf<strong>la</strong>mmabilité ontconduit à utiliser ces produits comme flui<strong>de</strong>sdiélectriques (huile) principalement dans lestransformateurs et les con<strong>de</strong>nsateurs, maiségalement dans certains radiateurs ou autreséquipements électriques. Ils ont été <strong>la</strong>rgementutilisés comme lubrifiants dans les turbines et lespompes, dans <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s huiles <strong>de</strong> coupe pourle traitement du métal, les soudures, les adhésifs,les peintures et les papiers autocopiants sanscarbone.Les PCB ont une longue persistance dans l’environnementet peuvent être transportés sur <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances. Eneffet, les PCB sont <strong>de</strong>s substances très peu biodégradablesqui, après rejet dans l’environnement, s’accumulent dans<strong>la</strong> chaîne alimentaire. Ces composés se retrouvent ainsidans tous les milieux: air, sol, eau, sédiments, mais aussiaprès transfert, dans les p<strong>la</strong>ntes, les animaux et chez leshommes.En l’état actuel <strong>de</strong>s connaissance, une expositionacci<strong>de</strong>ntelle <strong>de</strong> courte durée aux PCB n’a pas <strong>de</strong>conséquence grave. Une exposition aiguë à forte dose estassociée à <strong>de</strong>s irritations <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau ou à <strong>de</strong>s troubles plusgraves, qui sont pour certains, réversibles.Par contre, les effets chroniques entraînent <strong>de</strong>s dommagesdu foie, <strong>de</strong>s effets sur <strong>la</strong> reproduction et <strong>la</strong> croissance. LesPCB sont c<strong>la</strong>ssés en tant que substances probablementcancérigènes pour l’homme.En outre, <strong>la</strong> combustion <strong>de</strong>s PCB peut se traduire parle dégagement <strong>de</strong> composés à forte toxicité, les«furannes» (PCDF) et «dioxines» (PCDD), qui sontsurtout connues pour leurs effets cancérigènes.Au cours du printemps 2004, un programmeinternational <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s dioxines, <strong>de</strong>s furanes et<strong>de</strong>s PCB a été réalisé sur les matières en suspensionet dans les poissons et ce, à l’échelle du bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong>Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre.Il s’avère que <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong>s matières en suspensionest répandue <strong>de</strong> manière re<strong>la</strong>tivement uniforme surl’ensemble du bassin. Ceci est vrai pour tous lesgroupes <strong>de</strong> substances. La Rosselle présente dans <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s cas les valeurs les plus élevées. Encomparant les valeurs mesurées même dans ce coursd’eau avec les valeurs-limites en vigueur pour lesPCB indicateurs, on constate seulement un faibledépassement. Il n’existe pas d’autres valeurs-limitespour les matières en suspension.La répartition <strong>de</strong>s résultats d’analyse pour lespolluants dans les poissons est plus hétérogène. Parendroits, les valeurs sont très élevées et n’ont pas<strong>de</strong> correspondance avec les valeurs mesurées sur lesmatières en suspension.26 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiquesprincipalement dans l’industrie du verre et les procédés <strong>de</strong>dépollution mais, également, dans les industrieschimiques, pharmaceutiques ou cosmétiques.La quantité <strong>de</strong> chlorure rejetée en moyenne annuelle surdix ans est <strong>de</strong> 13,48 kg/s pour Novacarb et <strong>de</strong> 16,25 kg/spour Solvay. L’impact potentiel <strong>de</strong> ces rejets sur <strong>la</strong>Meurthe et <strong>la</strong> Moselle renvoie à une préoccupationinternationale ; <strong>la</strong> convention <strong>de</strong> Bonn fixe une limite <strong>de</strong>rejet pour les <strong>de</strong>ux soudières lorraines <strong>de</strong> 31 kg/s <strong>de</strong>chlorure, valeur calculée en moyenne inter-annuelledécennale, et une limite <strong>de</strong> concentration ajoutée aumilieu naturel, <strong>la</strong> Moselle, <strong>de</strong> 400 mg/l <strong>de</strong> chlorures audroit d’Hauconcourt, soit 80 km en aval du point <strong>de</strong> rejet.Neuf captages situés à proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle, dans sanappe alluviale, <strong>de</strong>stinés à l’alimentation en eau potablesur les vingt-sept situés en France le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe et<strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle à l’aval <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong>s soudières sont sujets à<strong>de</strong>s dépassements <strong>de</strong> <strong>la</strong> référence <strong>de</strong> qualité pour <strong>de</strong>s eaux<strong>de</strong>stinées à <strong>la</strong> consommation humaine (250 mg/l). En 2009,seuls 2 captages ont ponctuellement dépassé 250 mg/l: SIEVerny (Puits <strong>la</strong> Lobe à Arry) et Metz ( Puits sud à Moulinsles-Metz).La concentration maximale journalière atteintepar <strong>la</strong> Moselle en 2008 à Hauconcourt a été <strong>de</strong> 495 mg/l et<strong>la</strong> concentration moyenne annuelle en 2008 était <strong>de</strong>360 mg/l. La qualité <strong>de</strong>s rejets est encadrée par arrêtéspréfectoraux applicables à chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux industriels duL e p r o g r a m m e d e s u r v e i l l a n c el i é à l a D i r e c t i v e C a d r e s u rl ’ E a u ( D C E )La directive cadre sur l'eau (DCE) requiert dans sonarticle 8 que soient établis <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong>s eaux afin <strong>de</strong> dresser «untableau cohérent et complet» <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>chaque district hydrographique. Trois types <strong>de</strong>contrôles sur les eaux <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>ux pour les eauxsouterraines sont imposés par <strong>la</strong> directive (annexe V).1-Les réseaux <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce (RCS) sontconstitués par <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> sites représentatifs dufonctionnement global <strong>de</strong>s masses d’eau <strong>de</strong> surface etsouterraines. Ces contrôles ont un objectif <strong>de</strong>connaissance patrimoniale. Ils sont conçus <strong>de</strong> manièreà fournir une image d’ensemble cohérente <strong>de</strong> l’étatchimique et quantitatif <strong>de</strong>s eaux souterraines, et <strong>de</strong>l’état chimique et écologique <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface, enc<strong>la</strong>ssifiant selon <strong>de</strong>ux c<strong>la</strong>sses les eaux souterraines(bon état et état médiocre), et cinq c<strong>la</strong>sses les eaux <strong>de</strong>surface (très bon état, bon état, état moyen, étatmédiocre, état mauvais). Ils sont mis en œuvre sousmaîtrise d’ouvrage <strong>de</strong>s Agences <strong>de</strong> l’Eau et <strong>de</strong>s <strong>DREAL</strong><strong>de</strong> bassin.2-Les réseaux <strong>de</strong> contrôle opérationnel (RCO) sont<strong>de</strong>stinés aux suivis <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> l’étatchimique <strong>de</strong>s eaux souterraines, et <strong>de</strong> l’état chimiqueet écologique <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface, ainsi que <strong>de</strong>l’efficacité <strong>de</strong>s mesures prises pour améliorer ces états(actions). Ce suivi va concerner plus particulièrementles masses d’eau risquant <strong>de</strong> ne pas atteindre le bonétat. La mise en œuvre pourra aussi impliquer <strong>de</strong>spartenariats avec les acteurs concernés par lespressions et leurs impacts.3-Le réseau <strong>de</strong> contrôle d’enquête, spécifique auxeaux <strong>de</strong> surface, est mis en p<strong>la</strong>ce ponctuellement pourpermettre <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong> problèmes particuliers(pollutions acci<strong>de</strong>ntelles, dégradations d’origine malconnue).24 décembre 1999.De plus, le nouveau SDAGE acte un p<strong>la</strong>n d’actionspluriannuel à engager dès <strong>2010</strong> et visant à prendre encompte l’usage eau potable <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse d’eau Moselle et àgarantir l’atteinte du bon état <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe alluviale <strong>de</strong>cette masse d’eau d’ici 2027.b) Les rejets radioactifs dans <strong>la</strong> MoselleLa Moselle reçoit <strong>de</strong>s effluents liqui<strong>de</strong>s rejetés par <strong>la</strong>centrale <strong>de</strong> Cattenom. Les rejets radioactifs liqui<strong>de</strong>s entritium ont représenté 74 TBq (46% <strong>de</strong>s autorisationsréglementaires) en 1997 et 112 TBq (80% <strong>de</strong>s autorisations)en 2008.12. Les eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>La baigna<strong>de</strong> constitue une activité récréative trèspratiquée, surtout pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> estivale. Les risquessanitaires associés à <strong>la</strong> baigna<strong>de</strong> sont multiples. Ilsdépen<strong>de</strong>nt pour une part du comportement <strong>de</strong>s baigneurs(noya<strong>de</strong>, hydrocution, …) et pour une autre part <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux mises à disposition (risque infectieux,risque toxique lié aux toxines produites par certainesalgues). La <strong>Lorraine</strong> compte, en 2009, 40 sites <strong>de</strong>baigna<strong>de</strong>s faisant l’objet d’un contrôle sanitaire. Ces sitessont essentiellement imp<strong>la</strong>ntés à l’Est <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et enp<strong>la</strong>ns d’eau (seuls 2 sites sont établis en rivières). Cetteinégale répartition géographique est une cause <strong>de</strong>fréquentation <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>s sauvages, lesquelles ne sontpas sans dangers. Afin <strong>de</strong> limiter les risques sanitaires,<strong>de</strong>ux types d’actions sont menées annuellement en<strong>Lorraine</strong> ; elles concernent l’information <strong>de</strong>s usagers et lecontrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>aménagées. Chaque année, l'ARS <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> édite unebrochure qui indique <strong>la</strong> localisation <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>sdéc<strong>la</strong>rées, le c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong>s baigna<strong>de</strong>s aménagées et quirappelle aux baigneurs les principales mesures d’hygièneet <strong>de</strong> sécurité à suivre. L'ARS organise, en lien avec lescollectivités concernées, <strong>la</strong> campagne <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong> pendant <strong>la</strong> saison balnéaire,et mettent en ligne l’information en temps réel. A ce titre,elles réalisent <strong>de</strong>s prélèvements d’eau, à une fréquenceminimale mensuelle, et les qualifient («bon», «moyen» ou«mauvais») en fonction <strong>de</strong>s résultats d'analyse <strong>de</strong>sparamètres microbiologiques et chimiques et <strong>de</strong>s contrôlesvisuels. Les eaux <strong>de</strong> qualité A et B sont réputéesconformes, celles <strong>de</strong> qualité C et D non conformes.Illustration 21: Qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>Pourcentages <strong>de</strong> points par c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> qualité, entre 2000 et 2009A - eau <strong>de</strong> bonne qualitéB - eau <strong>de</strong> qualité moyenneC - eau pouvant être momentanément polluéeD - eau <strong>de</strong> mauvaise qualitéSource : Ministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé - ARS- SISE-Baigna<strong>de</strong>sLa conformité à <strong>la</strong> réglementation est régulièrement <strong>de</strong><strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 27


Eau et milieux aquatiquesl’ordre <strong>de</strong> 95%, comparable à celle observée au niveaunational. Les variations sont liées aux conditionsclimatiques (vent, orages, pluies fortes et ruissellements,températures élevées) ou à <strong>de</strong>s dysfonctionnementsponctuels <strong>de</strong>s systèmes d’assainissement.La Commission européenne a fixé comme objectifd'atteindre en 2015 le niveau <strong>de</strong> qualité au moins«suffisante» pour toutes les eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>.L'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>vrait être facilitéepar l'établissement <strong>de</strong> «profils» <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>, qui<strong>de</strong>vront, avant 2011, i<strong>de</strong>ntifier les sources <strong>de</strong> pollution etpermettre <strong>de</strong> cibler les actions à mettre en œuvre enpriorité pour respecter cette obligation européenne.13. Des outils <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et <strong>de</strong>gestiona) DCE et nouveau SDAGE <strong>2010</strong>-2015La Directive cadre européenne sur l'eau du 23 octobre2000, transposée en droit français par <strong>la</strong> loi du 21 avril2004, a renforcé le processus au travers <strong>de</strong> <strong>la</strong> fixationd'objectifs <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l'eau. En particulier, les SDAGEfixent désormais <strong>de</strong>s objectifs pour chaque masse d'eau(p<strong>la</strong>ns d'eau, cours d'eau, eaux souterraines). L'atteinte du"bon état" en 2015 est un <strong>de</strong>s objectifs généraux, saufexemptions (reports <strong>de</strong> dé<strong>la</strong>i, objectifs moins stricts) ouprocédures particulières (masses d'eau artificielles oufortement modifiées, projets répondant à <strong>de</strong>s motifsd'intérêt général) dûment motivées dans le SDAGE.Le contenu du SDAGE est organisé selon trois axes. Enpremier lieu, il définit les orientations permettant <strong>de</strong>satisfaire les grands principes d'une gestion équilibrée etdurable <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource en eau énumérés aux articlesL.211-1 et L.430-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement. Il fixeensuite les objectifs <strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> quantité à atteindrepour chaque masse d'eau du bassin. Pour réaliser cesobjectifs environnementaux, il détermine enfin lesaménagements et lesdispositions nécessairespour prévenir <strong>la</strong>détérioration et assurer<strong>la</strong> protection etl'amélioration <strong>de</strong> l'état<strong>de</strong>s eaux et <strong>de</strong>s milieuxaquatiques.Le SDAGE fixe lesobjectifs <strong>de</strong> reconquêtedu bon état pourl’ensemble <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong>surface et souterraineset fixe <strong>de</strong>s objectifsspécifiques, par exemplepour les substanceschimiques. Un objectif<strong>de</strong> reconquête pour 2015<strong>de</strong> tous les captagesdégradés est égalementvisé.b) Les SAGELe schémad’aménagement et <strong>de</strong>gestion <strong>de</strong>s eaux (SAGE)est un document <strong>de</strong>p<strong>la</strong>nification défini parles articles L.212- 3 à 12Illustration 22: Schémas <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux (SAGE)du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement. Il fixe <strong>de</strong>s objectifs générauxd'utilisation, <strong>de</strong> mise en valeur et <strong>de</strong> protection qualitativeet quantitative <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource en eau. Ces objectifsdoivent être compatibles avec le SDAGE pour assurer <strong>la</strong>cohérence <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> l’eau. Le SAGE est établi parune commission locale <strong>de</strong> l'eau (CLE) et est approuvé pararrêté préfectoral. Ses orientations ont une portéeréglementaire et <strong>de</strong>viennent le cadre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong><strong>la</strong> politique locale <strong>de</strong> l'eau. Ainsi, les schémas <strong>de</strong>cohérence territoriale (SCoT), les p<strong>la</strong>ns locauxd’urbanisme (PLU) et les cartes communales (CC) <strong>de</strong>vrontêtre compatibles avec les objectifs <strong>de</strong> protection définispar le SAGE. Par ailleurs, le règlement du SAGE estopposable aux tiers.En <strong>Lorraine</strong>, quatre SAGE sont en phase d’instruction oud’é<strong>la</strong>boration (Nappe <strong>de</strong>s grès du Trias inférieur, secteur<strong>de</strong> Vittel, bassin ferrifère, bassin houiller). Celui du Rupt<strong>de</strong> Mad Esch et Terrouin est en émergence. L'ensemblecouvre 371 communes et 3000 km2.c) Les schémas <strong>de</strong>s carrièresLes schémas départementaux <strong>de</strong>s carrières sont <strong>de</strong>sdocuments d’orientation et <strong>de</strong> recommandations fondéssur trois principes directeurs : une évaluation <strong>de</strong>s besoinssur le long terme, un inventaire <strong>de</strong>s ressources, une bonnedéfinition <strong>de</strong>s intérêts, notamment écologiques. Sansperdre <strong>de</strong> vue l’intérêt économique national, il s’agitdorénavant d’entrer dans une logique d’utilisationéconome <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource du sous-sol, d’autant plusmarquée qu’elle n’est pas renouve<strong>la</strong>ble. En <strong>Lorraine</strong>, lesschémas mettent l’accent sur <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s paysageset celle <strong>de</strong>s sites et <strong>de</strong>s milieux naturels sensibles, enparticulier dans les vallées alluviales. D’une part, <strong>de</strong>srecommandations sont faites pour y limiter l’emprise <strong>de</strong>scarrières <strong>de</strong> façon à réduire <strong>la</strong> succession <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns d’eauqui banalisent le paysage et sont susceptibles d’être unesource <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe. Ainsi, le secteur nord <strong>de</strong>Thionville a-t-il fait l’objet d’un cadre encore plusprescriptif que le schéma départemental <strong>de</strong> Moselle en28 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Eau et milieux aquatiquesprécisant les orientations à prendre pour l’imp<strong>la</strong>ntation<strong>de</strong>s futures exploitations. D’autre part, <strong>la</strong> politique active<strong>de</strong> substitution <strong>de</strong>s matériaux alluvionnaires est renforcée,bien qu’elle soit confrontée à certaines difficultés: lesmatériaux <strong>de</strong> substitution issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> sidérurgie (<strong>la</strong>itiers etcendres) ne sont pas renouvelés en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>cette activité. Aussi <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est-elle particulièrementconfrontée à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> nouveaux matériaux: granit<strong>de</strong>s Vosges <strong>de</strong> bonne qualité mais à l’accès peu facile, oucalcaire pour lequel les process <strong>de</strong> transformation engranu<strong>la</strong>ts <strong>de</strong> bonne qualité nécessite encore <strong>de</strong>srecherches. Globalement, les volumes extraits qui étaienten diminution lente <strong>de</strong>puis 1994 sont repartis à <strong>la</strong> hausse<strong>de</strong>puis quelques années. (voir thème IV: 4. a) )<strong>la</strong> Meuse, respectivement signés en 1988 et en 1992, onttous <strong>de</strong>ux été prorogés.La politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s rivières se fait aussi dans lecadre d’instances internationales. La Commissioninternationale pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et Sarre(CIPMS), <strong>la</strong> Commission internationale pour <strong>la</strong> protectiondu Rhin (CIPR), <strong>la</strong> commission internationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse(CIM), les conventions <strong>de</strong> Bonn et d’Helsinki ont défini <strong>de</strong>sobjectifs et <strong>de</strong>s programmes d’actions reprenant lesaspects-clés <strong>de</strong> <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s cours d’eau et quiconcernent notamment <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce concertée <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> coopération pour lesuivi écologique <strong>de</strong>s rivières ou <strong>la</strong> protection contre lesinondations.14. Gestion globale et internationaleEnfin, les procédures <strong>de</strong> gestion globale <strong>de</strong>s cours d’eausont en nombre restreint. Un contrat <strong>de</strong> rivière concernele Rupt <strong>de</strong> Mad (départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle et<strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse). Il est constitué <strong>de</strong> quatre volets:amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau, restauration <strong>de</strong> coursd’eau, valorisation du patrimoine et du paysage, animationet communication. Les contrats <strong>de</strong> rivière <strong>de</strong> Woigot et <strong>de</strong>R E P E R E S• Lois sur l’eau <strong>de</strong> 1992 et 2006 instaurant une gestion globale à l’échelle <strong>de</strong>s bassins versants et ses principauxoutils <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification et <strong>de</strong> gestion : les SDAGE et les SAGE• loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) <strong>de</strong> 2006 qui vise notamment à se doter <strong>de</strong>s outils pour atteindreles objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> DCE et à améliorer le service public <strong>de</strong> l’eau et <strong>de</strong> l’assainissement et instaure <strong>de</strong>sdispositions en matière <strong>de</strong> gestion économe <strong>de</strong>s ressources et <strong>de</strong> gestion à <strong>la</strong> source <strong>de</strong>s eaux pluviales ; elledonne davantage <strong>de</strong> pouvoir réglementaire aux SAGE• loi sur l’eau <strong>de</strong> 1992 qui organise <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource en eau en associant préservation <strong>de</strong>s milieuxaquatiques et satisfaction <strong>de</strong>s usages et instaure un outil <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification le SDAGE, et un outil <strong>de</strong> gestion leSAGE• Politique Agricole Commune (PAC) issue <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Luxembourg, réforme du 26 juin 2003 introduisant leprincipe d’éco-conditionnalité <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s• Directive cadre sur l’eau d’octobre 2000 (DCE) ayant pour objectif l’atteinte du bon état <strong>de</strong>s masses d’eausuperficielles et souterraines à l’horizon 2015 et établissant un cadre pour une politique communautaire <strong>de</strong>l’eau. La révision <strong>de</strong>s SDAGE à l’horizon <strong>de</strong> décembre 2009 en découle.• Directive eaux résiduaires urbaines (DERU) <strong>de</strong> mai 1991 prévoyant <strong>la</strong> mise en conformité <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>collecte et <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s eaux usées d’origine domestique ou agro-alimentaire en trois étapes échelonnéesentre le 31/12/1998, le 31/12/2000 et le 31/12/2005 et décret du 3 juin 1994 et décrets suivants concernant lesobjectifs <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> substances polluantes• Directive nitrates <strong>de</strong> décembre 1991 et décrets et circu<strong>la</strong>ire re<strong>la</strong>tifs aux modalités <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>sprogrammes d’action dans les zones vulnérables• Schémas directeurs d’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux (SDAGE) <strong>de</strong>s bassins Rhin-Meuse, Seine-Normandie etRhône-Méditerranée• P<strong>la</strong>n national santé-environnement (2004) et déclinaison régionale 2005-2008. Le p<strong>la</strong>n national santéenvironnement 2 (PNSE2) est en cours <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce et porte sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2009-2013 avec un objectifprincipal : réduire les inégalités <strong>environnemental</strong>es.B I B L I O G R A P H I E , S I T E S I N T E R N E T• Schéma d’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux – Bassin ferrifère lorrain – Séquence n°1 : l’état <strong>de</strong>s lieux. Versionfinale approuvée par <strong>la</strong> Commission Locale <strong>de</strong> l’Eau le 5 mars 2007. Par L. Vaute (Brgm) et C. Sou<strong>la</strong>s (Sinbio). 235pages ; 5 annexes.• Le site du portail <strong>de</strong>s données sur l'eau en France: www.eaufrance.fr/• Le site GESTEAU, sur les outils <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’eau (SDAGE, SAGE, contrats <strong>de</strong> rivière): www.gesteau.eaufrance.fr• CIPMS, Rapport du programme international <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s PCB et substances analogues Moselle Sarre(2005)• La qualité <strong>de</strong> l’eau dans votre commune, disponible en Mairie et sur le site internet :www.eaupotable.sante.gouv.fr• At<strong>la</strong>s hydrogéologique du bassin Rhin-Meuse. Octobre 2002. Par l’Agence <strong>de</strong> l’Eau Rhin-Meuse et ANTEA Alsace,<strong>Lorraine</strong> et Franche-Comté. 128 pages• Brochure «Baigna<strong>de</strong> en <strong>Lorraine</strong>», ARS , disponible chaque année sur le site www.lorraine.sante.gouv.fr• Résultats <strong>de</strong>s contrôles <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>s, en temps réel durant toute <strong>la</strong> saison sur le site internethttp://baigna<strong>de</strong>s.sante.gouv.fr<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 29


Eau et milieux aquatiquesIllustration 23: La Moselotte30 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


L'air, le climatthème III: L'air, le climatS Y N T H E S ELa qualité <strong>de</strong> l'air en <strong>Lorraine</strong> est globalement bonne,grâce aux conditions climatiques favorables à <strong>la</strong> dispersion<strong>de</strong>s polluants. Localement, dans les zones industrielles ouà proximité <strong>de</strong> flux routiers importants, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'airpeut être mauvaise. Les émissions <strong>de</strong> polluants sont eneffet importantes, issues du secteur industriel, mais aussi<strong>de</strong>s transports et du rési<strong>de</strong>ntiel en hiver.La contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> région au réchauffement climatique,par l'émission <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre, est égalementimportante. Pour atteindre les objectifs <strong>de</strong> division parquatre <strong>de</strong>s émissions en 2050, tous les secteurs <strong>de</strong>l'économie <strong>de</strong>vront se mobiliser: industrie, production etdistribution <strong>de</strong> l'énergie, transports routiers, rési<strong>de</strong>ntiel,agriculture, traitement <strong>de</strong>s déchets.I N D I C AT E U R SÉvolution <strong>de</strong> quatre polluants dans l'air800700600500400300200100Evolution <strong>de</strong>s rejets polluants industriels en <strong>Lorraine</strong>principaux émetteurs <strong>de</strong> polluants atmosphériquesindice 100 en 200102001 2002 2004 2005 2006 2007 2008AmmoniacCadmiumMonoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>carboneComposés OrganiquesVo<strong>la</strong>tilsOxy<strong>de</strong> d'azotePlombPoussièresOxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> soufreDioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carboneProtoxy<strong>de</strong> d'azoteSource: SOeS, IREPGlobalement, les rejets industriels ont connu une baisse significative sur lestrente <strong>de</strong>rnières années en <strong>Lorraine</strong>. Les évolutions récentes montrent uneforte hausse <strong>de</strong>s rejets <strong>de</strong> monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO) et <strong>de</strong> composésorganiques vo<strong>la</strong>tils (COV).source: ATMOLORLes particules fines en suspension (PM10), l’ozone, le dioxy<strong>de</strong> d’azote et ledioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre sont les principaux polluants mesurés dans les stations <strong>de</strong>mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air du réseau ATMOLOR. Depuis 1999, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>l’air s’améliore notablement pour les paramètres dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre etdioxy<strong>de</strong> d’azote. Par contre, en ce qui concerne l’ozone et les particulesfines, <strong>la</strong> situation est moins favorable, avec une stabilisation <strong>de</strong>s niveaux unpeu au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’état en 1999.Pollution par l'ozoneSource: inventaires Emiss’air <strong>Lorraine</strong> v1Le Potentiel <strong>de</strong> Réchauffement Global (PRG) exprime <strong>la</strong> contribution <strong>de</strong>chaque habitant à l’augmentation <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> serre, en tonnes équivalentCO2. A l’exception <strong>de</strong> Vosges, l’ensemble <strong>de</strong>s autres départements présenteun potentiel <strong>de</strong> réchauffement global par habitant nettement supérieur à <strong>la</strong>moyenne nationale. Le niveau estimé <strong>de</strong> développement durable (1,8 teqCO2) montre bien <strong>la</strong> nécessité d’appliquer le « facteur 4 » avec un effortnettement plus important en <strong>Lorraine</strong> dont le PRG par habitant (18,9 teqCO2) est d’environ le double du PRG national (9,8 teq CO2). Ceci s’expliquepar <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion importante, et par le poids <strong>de</strong> l’industrie et<strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> transports qui traversent <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>.source: ATMOLORL’ozone est un polluant secondaire qui se forme par gran<strong>de</strong> chaleur et fortensoleillement. En 2003, l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, touchée par une trèsforte canicule, a enregistré 28 jours <strong>de</strong> dépassements du seuild’information et <strong>de</strong> recommandation (180 µg/m3 en moyenne horaire).L’année 2006 a également été marquée par <strong>de</strong>s dépassements avec le mois<strong>de</strong> juillet le plus chaud <strong>de</strong>puis 1950 en France. Le phénomène <strong>de</strong> pollutionpar l’ozone semble désormais significatif chaque pério<strong>de</strong> estivaleensoleillée.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 31


L'air, le climat1. L'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'airLes conditions climatiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> sont favorables à<strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s pollutions et au lessivage <strong>de</strong> l’atmosphèreoffrant un air <strong>de</strong> qualité généralement bon. La surveil<strong>la</strong>nce<strong>de</strong>s polluants réglementés au niveau européen montre queles niveaux <strong>de</strong> fond présentent une tendance à <strong>la</strong> baisse(SO2 et CO) ou à <strong>la</strong> stagnation ou légère augmentation(PM10, O3) entre 1999 et 2008. Certains secteurs <strong>de</strong>proximité industrielle présentent encore <strong>de</strong>s dépassements<strong>de</strong> valeurs limites calculées sur une année. Lesconcentrations <strong>de</strong> polluants restent aussi élevées enproximité <strong>de</strong> trafic. Concernant les pics <strong>de</strong> pollution, lesdépassements du seuil d’information sont régulièrementconstatés pour l’ozone, le seuil d’alerte a été atteint pourles particules fines.a) Particules fines PM10La valeur limite annuelle <strong>de</strong> 40 µg/m 3 applicable <strong>de</strong>puis2005, a été respectée sur l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong>mesures <strong>de</strong>s réseaux lorrains. Toutefois, cette valeur estdépassée en 2003, à Hayange, dans <strong>la</strong> vallée sidérurgique<strong>de</strong> <strong>la</strong> Fensch (moyenne annuelle <strong>de</strong> 45 µg/m 3 ). C’est parailleurs seulement en proximité industrielle (Neuves-Maisons, Gandrange et Hayange) que <strong>de</strong>s dépassements <strong>de</strong><strong>la</strong> valeur limite journalière <strong>de</strong> 50 µg/m 3 (à ne pas dépasserplus <strong>de</strong> 35 fois au cours d’une année) sont constatés auL e r é s e a u d e s u r v e i l l a n c eLa surveil<strong>la</strong>nce et l’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>l’air et <strong>de</strong> l’atmosphère sont assurées par <strong>de</strong>uxréseaux agréés (AIRLOR, ATMO LORRAINE NORD).Elles s’appuient sur un total <strong>de</strong> 51 stations <strong>de</strong>mesures en continu (urbaines, périurbaines,rurales, industrielles et trafic), <strong>de</strong>s moyensmobiles (camions <strong>la</strong>boratoires, préleveurs,…) et<strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> modélisation locale et régionalepermettant <strong>de</strong> compléter <strong>la</strong> connaissance àl’échelle <strong>de</strong> l’ensemble du territoire. Fortementdéveloppée par les scientifiques <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, <strong>la</strong>biosurveil<strong>la</strong>nce s’ajoute aussi aux techniquesd’évaluation mises en œuvre. Une associationrégionale (ALQA) complète ce dispositif pour <strong>la</strong>mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution radioactive naturelle etartificielle.La réalisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux inventaires <strong>de</strong>s émissionslorraines pour les années <strong>de</strong> référence 2002 et2006 permet un suivi détaillé <strong>de</strong>s évolutions àl’échelle communale mais aussi l’alimentation <strong>de</strong>modèles <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air etd’évaluation <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>s aménagements duterritoire. La surveil<strong>la</strong>nce réglementaire évoluevers une vision globale d’évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong> l’atmosphère prenant en comptetant <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce réglementaire quel’estimation <strong>de</strong> l’impact sur <strong>de</strong>s phénomènesglobaux tels que les changements climatiques. Lanécessaire évaluation <strong>de</strong> l’exposition individuelleé<strong>la</strong>rgit le spectre d’intervention à <strong>de</strong>s domainesnouveaux couvrant l’ensemble <strong>de</strong>s budgetsespace-temps tels que l’air intérieur.L’ensemble <strong>de</strong>s données collectées par les réseaux<strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce est disponible sur le sitewww.atmolor.org.cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années.Depuis <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l’arrêté interdépartementaln°2008-1682 du 10 juillet 2008, <strong>de</strong>s dépassements <strong>de</strong>sseuils d’information et <strong>de</strong> recommandation (80µg/m 3 /24h)et d’alerte (125 µg/m 3 /24h) ont été constatés surl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> premièrequinzaine du mois <strong>de</strong> janvier 2009. Ces dépassements fontsuite à <strong>de</strong>s conditions météorologiques anticycloniquesdéfavorables à <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong>s polluants dans l’air.Depuis 2009, les premières mesures <strong>de</strong> particules PM2,5dans les agglomérations et les zones urbaines <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>100 000 habitants ont débuté en <strong>Lorraine</strong>.b) Monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO)Aucun dépassement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur limite (10 mg/m 3maximum journalier <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne glissante sur 8 heures),n’a été constaté sur l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> mesuresentre 1999 et 2008. Les niveaux les plus importants sontmesurés en proximité industrielle. Le maximum journalier<strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne glissante sur 8 heures a été observé en 2002à Hayange avec 6,2mg/m 3 . En milieu urbain <strong>de</strong> fond, lesmaxima journaliers ont oscillé entre 0.9 mg/m 3 et4 mg/m 3 sur les dix <strong>de</strong>rnières années avec une tendancegénérale à <strong>la</strong> baisse.c) Dioxy<strong>de</strong> d’azote (NO 2 )Les niveaux les plus élevés ont été ou sont encoreconstatés sur <strong>de</strong>s secteurs sous influence d’axesroutiers/autoroutiers présentant un flux important <strong>de</strong>véhicules (A31, N3, N33, N66, N74…) et dans les grandscentres urbains (Metz et Nancy). C’est principalement dansces secteurs que <strong>de</strong>s dépassements ponctuels <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeurdu seuil d’information (200 µg/m 3 en moyenne horaire)peuvent être observés.d) L’ozone (O 3 )Ce polluant secondaire se forme par gran<strong>de</strong> chaleur et fortensoleillement. Les oxy<strong>de</strong>s d’azotes et les composésorganiques vo<strong>la</strong>tils sont ses principaux précurseurs En2003, l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, touchée par une trèsforte canicule, a enregistré 56 jours <strong>de</strong> dépassement <strong>de</strong> <strong>la</strong>valeur cible (120 μg/m 3 sur 8 heures à ne pas dépasser plus<strong>de</strong> 25 jours par an), soit plus d’un jour sur cinq pendant <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> estivale et 28 jours <strong>de</strong> dépassements du seuild’information et <strong>de</strong> recommandation (180 µg/m 3 enmoyenne horaire). L’année 2006 a également été marquéepar <strong>de</strong>s dépassements avec le mois <strong>de</strong> juillet le plus chaud<strong>de</strong>puis 1950 en France.Illustration 24: Dépassements <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> pollutionpour l'ozonesource: ATMOLOREn 2007 et 2008, avec <strong>de</strong>s étés médiocres, les épiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong>pollution ont diminué avec respectivement 5 et 3 jours <strong>de</strong>dépassements du seuil d’information et <strong>de</strong>32 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


L'air, le climatrecommandation. Le seuil d’alerte n’a, quant à lui, jamaisété dépassé au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années.Enfin, les seuils <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation sontfréquemment dépassés et ce plus particulièrement dansles Hautes Vosges.e) Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> Soufre (SO 2 )Les niveaux <strong>de</strong> fond (moyenne annuelle) en dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>soufre ont très nettement diminué <strong>de</strong>puis 25 ans (-80%environ) et respectent très <strong>la</strong>rgement l’objectif <strong>de</strong> qualitéannuel <strong>de</strong> 50 µg/m 3 . Cependant, sur certains secteurs, <strong>de</strong>sépiso<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pollution, en lien avec <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong>centrales thermiques (Blénod-lès-Pont-à-Mousson, Saint-Avold Nord, La Maxe) sont toujours observés. En 2008, àAtton (en proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> centrale thermique <strong>de</strong> Blénodlès-Pont-à-Mousson),les valeurs limites horaires(350µg/m3 à ne pas dépasser plus <strong>de</strong> 24 fois au coursd’une année) et journalières (125 µg/m 3 à ne pas dépasserplus <strong>de</strong> 3 fois au cours d’une année) ont été dépassées.point <strong>de</strong> référence l’année 1999.Le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre présente une nette diminution <strong>de</strong> sateneur dans l’air ambiant en 2008 par rapport à 1999 (près<strong>de</strong> -70%).Pour le dioxy<strong>de</strong> d’azote, <strong>la</strong> tendance générale sembleégalement être à <strong>la</strong> baisse (-25% <strong>de</strong> 1999 à 2008) avectoutefois une stagnation les <strong>de</strong>rnières années,l’augmentation du parc automobile masquant lesréductions d’émission du transport.Illustration 25: Évolution <strong>de</strong> quatre polluantsf) BenzèneLes dépassements <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur limite annuelle <strong>de</strong> 5 µg/m 3 ,applicable en <strong>2010</strong>, sont observés sur <strong>la</strong> commune <strong>de</strong>L’Hôpital, en proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme industrielle <strong>de</strong>Carling-L’Hôpital. Toutefois, les concentrations <strong>de</strong> benzèneà L’Hôpital ont diminué <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>puis 1998.En milieu urbain, les moyennes annuelles en benzènerespectent l’objectif <strong>de</strong> qualité annuelle <strong>de</strong> 2 µg/m 3 .g) Métaux lourdsDans le cadre d’évaluations préliminaires, <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong>métaux lourds (Arsenic, Cadmium, Nickel et Plomb) et <strong>de</strong>HAP (benzo-a-pyrène) sont effectuées sur <strong>de</strong>s secteursjugés prioritaires par rapport aux critères <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>popu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> sources d’émission. Les valeurs limites etvaleurs cibles sont respectées pour les métaux lourds. Seulun dépassement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur cible <strong>de</strong> 1ng/m3 pour lebenzo-a-pyrène a été observé en proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> zoneindustrielle <strong>de</strong> Carling-L’Hôpital2. Une qualité <strong>de</strong> l’airmajoritairement bonne dans lesagglomérations <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>L’indice ATMO, est calculé quotidiennement et prend encompte le dioxy<strong>de</strong> d’azote, le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre, lesparticules fines PM10 et l’ozone. Si l'on excepte l’année2003 (été canicu<strong>la</strong>ire), les indices ATMO, calculés <strong>de</strong> 2004à 2008, montrent que <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air est bonne à trèsbonne, en majorité, sur au mois 75% du temps.Parmi les polluants intégrant le calcul <strong>de</strong> l’indice ATMO,l’ozone est le polluant qui régit le plus souvent <strong>la</strong> valeur<strong>de</strong> l’indice, loin <strong>de</strong>vant les particules PM10 et le dioxy<strong>de</strong>d’azote.Les indices qualifiés <strong>de</strong> mauvais ettrès mauvais sont rares, <strong>de</strong> 0% à 3%au maximum, maximum observé en2003 en re<strong>la</strong>tion avec les picsd’ozone durant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>canicu<strong>la</strong>ire.Pour les quatre principaux polluantsmesurés dans les agglomérations <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>, le graphique suivant montrel’évolution <strong>de</strong>s moyennes annuellesmesurées dans les stations <strong>de</strong>typologie urbaine (et périurbainepour l’ozone) en prenant commesource: ATMOLORLes particules en suspension PM10 présentent, quant àelles, <strong>de</strong>s niveaux re<strong>la</strong>tivement constants jusqu’en 2005.En 2007, l’augmentation est à mettre en parallèle avecl’amélioration <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesures. C’est à partir <strong>de</strong>cette année que <strong>la</strong> fraction vo<strong>la</strong>tile <strong>de</strong>s particules ensuspension est intégrée à <strong>la</strong> mesure.Pour l’ozone, le niveau atteint en 2008 est supérieurd’environ 10% à celui <strong>de</strong> l’année 1999. Entre ces <strong>de</strong>uxannées, les teneurs en ozone dans l’air ont eu tendance àêtre plus élevées (2001, 2003 et 2006). Les précurseurs <strong>de</strong>l’ozone se stabilisent mais les changements climatiquespeuvent constituer un facteur aggravant <strong>de</strong> <strong>la</strong> productiond’ozone.3. Impact sanitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollutionatmosphériqueIl n’existe pas données épidémiologiques récentes etspécifiques à <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong> concernant les effetssanitaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong> l’air.Néanmoins, l’air constitue notre premier milieu vital. Il estreconnu comme un déterminant important <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong>santé <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions et <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> vie.Au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières années, <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s,menées au niveau international, ont montré que <strong>de</strong>sniveaux même re<strong>la</strong>tivement faibles <strong>de</strong> pollutionatmosphérique avaient un impact détectable sur <strong>la</strong> santé,les écosystèmes et le patrimoine.Certaines catégories <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion peuvent voir leurQualité <strong>de</strong> l'air dans les agglomérations: évolution <strong>de</strong>l'indice ATMO% <strong>de</strong> jours <strong>de</strong>bonne à trèsbonne qualité2003 2004 2005 2006 2007 2008Forbach 63% 79% nd nd 76% 74%Metz 70% 80% 81% 78% 80% 86%Nancy 67% 86% 84% 80% 71% 87%Thionville 77% 80% 82% 77% 76% 85%Source: ATMOLOR<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 33


L'air, le climatsanté s’altérer pour ces niveaux <strong>de</strong> pollution et sontqualifiées <strong>de</strong> «sensibles» en raison <strong>de</strong> facteursphysiologiques (jeunes enfants, personnes âgées) oupathologiques (asthmatiques, bronchitiques chroniques,sujets présentant <strong>de</strong>s troubles cardiaques ...).Une évaluation <strong>de</strong> l’impact sanitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollutionatmosphérique sur le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communauté Urbainedu Grand Nancy a été menée en 2000 par <strong>la</strong> CelluleInterrégionale d’épidémiologie <strong>de</strong> l’Est pour les années1997 à 1999 selon une méthodologie proposée par l’Institut<strong>de</strong> Veille Sanitaire. Par an, en moyenne, l'impact sanitairetotal <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution atmosphérique à Nancy se traduit par28 décès anticipés, 25 admissions hospitalières pour motifsrespiratoires et 57 admissions hospitalières pour motifscardiovascu<strong>la</strong>ires. L’étu<strong>de</strong> démontre par ailleurs l’impactmarginal, en termes <strong>de</strong> bénéfices sur <strong>la</strong> santé publique, <strong>de</strong><strong>la</strong> mise en œuvre d’une politique locale <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>srisques ne visant qu’à éviter les dépassements <strong>de</strong>s seuilsréglementaires et sur <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> mener <strong>de</strong>s actionsvisant à réduire les émissions à <strong>la</strong> source <strong>de</strong> façonquotidienne.Cette étu<strong>de</strong> n’abordait toutefois que les effets à courtterme. Elle est en cours <strong>de</strong> ré-actualisation en é<strong>la</strong>rgissantle champ <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> l’impact sanitaire àl’ensemble <strong>de</strong>s zones géographiques concernées par lesPPA (P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l'Atmosphère) <strong>de</strong> Nancy et <strong>de</strong>sTrois Vallées et en utilisant les recommandations <strong>de</strong> l’InVSpour les évaluations <strong>de</strong> l’impact sanitaire à long termeaujourd’hui disponibles.L’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution atmosphérique sur les ma<strong>la</strong>diesallergiques et respiratoires est aussi suivi dans le cadre duprogramme EDEN qui concerne une popu<strong>la</strong>tion constituéed’environ 2000 enfants nés à Nancy et Poitiers.4. Une <strong>de</strong>s régions les plusémettrices <strong>de</strong> polluants en FranceLa <strong>Lorraine</strong> figure parmi les régions françaises les plusémettrices pour un nombre important <strong>de</strong> polluants:monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO), chrome (Cr), dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>soufre (SO2), particules fines inférieures à 2,5µm (PM2.5), méthane (CH4), cadmium (Cd) et plomb (Pb),particules fines inférieures à 10µm (PM10),hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), oxy<strong>de</strong>sd’azote (N02) et composés organiques vo<strong>la</strong>tils nonméthaniques (COVNM).Cette situation tient à une importante concentrationindustrielle, à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong>s centrales thermiques maisaussi au trafic local en agglomération ou interagglomération et à <strong>la</strong> croissance continue du transitnational et international en particulier dans le sillonmosel<strong>la</strong>n.Les sources ponctuelles d’émissions d’origine industriellerestent concentrées plus particulièrement en Moselle etsur quelques secteurs spécifiques: production d’énergie,chimie et parachimie, sidérurgie et traitement <strong>de</strong>surfaces.Depuis vingt-cinq ans, du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression réglementaire,du déclin <strong>de</strong> l’activité industrielle et <strong>de</strong>s actions en faveur<strong>de</strong> <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>s pollutions, les rejets ont fortementdiminué. Cette diminution reste sensible entre 2002 et2006 bien que masquée par un accroissement <strong>de</strong>sémissions <strong>de</strong>s centrales thermiques <strong>de</strong> productiond’énergie.L e ra d o n d a n s l ' a i ri n t é r i e u rLe radon est un gaz radioactif d’origine naturelle émisnotamment par les sous-sols granitiques et volcaniques. Ilest produit par <strong>la</strong> désintégration <strong>de</strong> l’uranium qui est unconstituant <strong>de</strong> <strong>la</strong> croûte terrestre. Emanant du sol, il peuts’accumuler dans l’atmosphère plus confinée <strong>de</strong>s espacesclos, notamment les maisons, alors qu’il est en très faibleconcentration à l’extérieur.Pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion lorraine comme pour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionfrançaise, l’exposition au radon constitue, avec l’expositionmédicale, <strong>la</strong> première source d’exposition aux rayonnementsionisants. Le radon constitue le <strong>de</strong>uxième facteur <strong>de</strong> risque<strong>de</strong> cancer du poumon <strong>de</strong>rrière le tabac.En France, <strong>de</strong>ux niveaux d’action ont été fixés par <strong>la</strong>réglementation: 400 Bq/m3 et 1 000 Bq/m3 :Entre 400 et 1 000 Bq/m3, le propriétaire met en œuvre enpremier lieu <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> remédiation simples sur lebâtiment (étanchement <strong>de</strong>s voies d’entrées évi<strong>de</strong>ntes duradon, rétablissement d’un renouvellement d’air suffisantdans le bâtiment),Pour <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> radon supérieurs à 1 000 Bq/m3, lepropriétaire <strong>de</strong>vra réaliser, après les actions simples, undiagnostic du bâtiment et, si nécessaire, <strong>de</strong>s investigationscomplémentaires pour déterminer les travaux à engager.Les résultats <strong>de</strong> diverses campagnes <strong>de</strong> mesures notammenten habitations individuelles conduites dans les années 1980et 1990 par l’Institut <strong>de</strong> Protection et <strong>de</strong> Sécurité Nucléaireont i<strong>de</strong>ntifié 31 départements, dont le département <strong>de</strong>sVosges, comme zones potentiellement exposées au radon.Dans le bassin ferrifère du nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, <strong>de</strong>s zones àrisque potentiel lié au radon ont été définies en 1999 puis en2006 réparties sur les départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle (20 communes) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle (38 communes).Dans ces zones, les propriétaires <strong>de</strong>s lieux prioritairesouverts au public au sens <strong>de</strong> l’arrêté du 22 juillet 2004 ontl’obligation <strong>de</strong> faire procé<strong>de</strong>r au mesurage du radon par <strong>de</strong>sorganismes agréés. Les résultats <strong>de</strong>s mesures transmises àl'ARS confirment les c<strong>la</strong>ssements en zones prioritaires.Distribution <strong>de</strong>s dosimètres en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong>teneur en radon mesurée< 400 400 à 1000 > 1000AnnéeBq/m 3 Bq/m 3 Bq/m 32000 267 19 22001 322 19 142002 625 21 72003 187 3 02004 10 1 12005 17 8 12006 152 6 02007 114 10 52008 146 3 31840 9033Total(93,7%) (4,6%) (1,7%)Source: Ministère chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, ARS AppliradonLa mise en œuvre <strong>de</strong> mesures simples telles que changer seshabitu<strong>de</strong>s et aérer plus fréquemment les pièces, améliorer<strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tion permanente <strong>de</strong>s pièces, ventiler les vi<strong>de</strong>ssanitaires, étanchéifier les sols a permis d’abaisser lesconcentrations sous le niveau d’action <strong>de</strong> 400 Bq/m 3 dans <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s cas remediés.La liste <strong>de</strong>s zones prioritaires vis-à-vis du radon est en cours<strong>de</strong> mise à jour par l’Autorité <strong>de</strong> Sûreté Nucléaire pour uneredéfinition <strong>de</strong>s zones à l’échelle communale.34 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


L'air, le climatIl faut également noter qu’à <strong>la</strong> pollution émise localementse cumule <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong> fond importée <strong>de</strong>s régionsenvironnantes, les transferts pouvant s’effectuer à <strong>de</strong>séchelles continentales.Illustration 26: Rejets <strong>de</strong> polluants atmosphériquesPart <strong>de</strong>s rejets industriels lorrainsdans le total France (principaux émetteurs)Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carboneArsenicOxy<strong>de</strong>s <strong>de</strong> soufrePoussièresPlomb (et ses composés)Oxy<strong>de</strong> d'azoteAci<strong>de</strong> cyanhydriqueChlorure d'hydrogèneFluorure d'hydrogèneComposés Organiques (COVNM)Monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carboneCadmiumAmmoniacSource: SOeS, IREP-2008en %0 10 20 30 40 50 60 70a) Les émissions <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> SoufreLes émissions <strong>de</strong> dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre sont essentiellementdues à <strong>la</strong> combustion <strong>de</strong>s énergies fossiles contenant dusoufre : fioul, charbon, gazole. La <strong>Lorraine</strong> produit 10,8%<strong>de</strong>s émissions françaises en 2000. En 2006, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>l’industrie en région est <strong>de</strong> 91% <strong>de</strong>s émissions. Le secteur<strong>de</strong> <strong>la</strong> production et <strong>la</strong> distribution d’énergie est à lui seul àl’origine <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 67 % <strong>de</strong>s émissions. L’importance <strong>de</strong>scentrales thermiques au charbon, gros contributeursd’émission <strong>de</strong> SO2, explique en gran<strong>de</strong> partie le fait que <strong>la</strong>contribution <strong>de</strong> ce secteur au niveau régional soit environ<strong>de</strong>ux fois plus importante qu’au niveau national. Laprochaine substitution <strong>de</strong> l’énergie gaz aux énergiesfossiles <strong>de</strong>vrait permettre <strong>de</strong> limiter fortement cesconstats.b) Les émissions d'oxy<strong>de</strong>s d'azoteConcernant les émissions d’oxy<strong>de</strong>s d’azote dues auxphénomènes <strong>de</strong> combustion, les transports routiersreprésentent le principal secteur émetteur (35%). Cettepart <strong>de</strong>s transports en <strong>Lorraine</strong> est bien inférieure à <strong>la</strong>moyenne nationale (46,2%) en raison <strong>de</strong> l’importance dusecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> production d’énergie et <strong>de</strong> l’industriemanufacturière. Les flux annuels les plus élevés selocalisent autour <strong>de</strong>s grands pôles d’activités industriellesmais aussi dans les gran<strong>de</strong>s agglomérations (Nancy, Metz –Thionville, Épinal) et au niveau <strong>de</strong>s principaux axesroutiers. Les oxy<strong>de</strong>s d’azote sont impliqués dans <strong>la</strong>formation <strong>de</strong> polluants photochimiques, tels que l’ozonetroposphérique.c) Composés organiques vo<strong>la</strong>tils, benzèneet poussières finesParmi les autres substances précurseurs <strong>de</strong> l’ozoneproduites dans les basses couches <strong>de</strong> l’atmosphère figurentles composés organiques vo<strong>la</strong>tils non méthaniques. Lasylviculture est à l’origine <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong>COVNM. Viennent ensuite l’industrie (24%), le secteurrési<strong>de</strong>ntiel tertiaire (13%) et les transports routiers (9%).Ces éléments expliquent <strong>la</strong> répartition spatiale observablesur le cadastre <strong>de</strong>s émissions.En 2006, les émissions <strong>de</strong> benzène sont pour 45% dues auxactivités industrielles. Les transports routiers représententle second secteur émetteur avec 26%. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>ssituations <strong>de</strong> proximité industrielle l’exposition peut êtreaussi importante en proximité immédiate d’axes routiers àfort trafic, le benzène étant principalement émis par lesvéhicules à essence. La <strong>Lorraine</strong> est à l’origine <strong>de</strong> 7,3% <strong>de</strong>sémissions <strong>de</strong> particules fines inférieures à 2,5µm (PM 2,5).En 2006 le rési<strong>de</strong>ntiel/tertiaire est responsable <strong>de</strong> 38% <strong>de</strong>sémissions <strong>de</strong> <strong>la</strong> région suivi par l’industrie pour 29% et lestransports 20%.Illustration 28: Émissions <strong>de</strong> particules fines PM10source : ATMOLOR-2006Pour les PM 10, l’agriculture et l’industrie sont les <strong>de</strong>uxplus importants secteurs émetteurs avec respectivement24% et 28%, suivi par le rési<strong>de</strong>ntiel tertiaire (21%) et lestransports routiers (15%).Pour les métaux lourds l’industrie est à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong>majeure partie <strong>de</strong>s émissions d’arsenic (85%), nickel (76%),cadmium (92%), plomb (88%). Pour le Chrome, 53% <strong>de</strong>sémissions sont dues à l’industrie et 30% à <strong>la</strong> productiond’énergie.d) La pollution aci<strong>de</strong>L'indicateur aci<strong>de</strong> équivalent a diminué au fil du temps. Ilest passé <strong>de</strong>190kt en 1980 à 80kt en 2006 pour <strong>la</strong> Francemétropolitaine.Illustration 27: Évolution <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> polluants entre 2002 et 2006source: inventaires Emiss’air <strong>Lorraine</strong> v1<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 35


L'air, le climatLa contribution re<strong>la</strong>tives <strong>de</strong>s polluants aux émissions <strong>de</strong>l’aci<strong>de</strong> équivalent a aussi varié avec une forte baisse pourle SO2 et une augmentation <strong>de</strong> l'ammoniac NH3 quicontribue à hauteur <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50% à ces mêmes émissionsen 2006.En <strong>Lorraine</strong> l’Aeq (indicateur aci<strong>de</strong> équivalent calculé sur<strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> part en masse <strong>de</strong>s ions H+ soit 0,0313 pourSO2, 0,0217 pour NOx et 0,0588 pour NH3) a aussifortement diminué sur <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong> avec toutefois unecertaine stagnation ces <strong>de</strong>rnières années avec 5551 tonnesen 2006 pour 5541 tonnes en 2002 ; ce ralentissement <strong>de</strong><strong>la</strong> diminution est aussi observé au niveau national.5. Vers un air plus sainLa loi sur l'air <strong>de</strong> 1996 affirme le droit reconnu à chacun àrespirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Elle définit lesconditions <strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> l'information à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion etinstitue les P<strong>la</strong>ns Régionaux pour <strong>la</strong> Qualité <strong>de</strong> l'Air (PRQA),les P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> l'Atmosphère (PPA) et pose lesmesures d'urgence en cas d'épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte pollutionatmosphérique.Elle contient aussi <strong>de</strong>s dispositions applicables aux p<strong>la</strong>ns<strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cements urbains, à l'urbanisme, et <strong>de</strong>s mesurestechniques nationales <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollutionatmosphérique et d'utilisation rationnelle <strong>de</strong> l'énergie.a) P<strong>la</strong>n Régional <strong>de</strong> <strong>la</strong> Qualité <strong>de</strong> l'Air <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>Le p<strong>la</strong>n régional pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air (PRQA) <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>a été approuvé par le préfet <strong>de</strong> Région par arrêté en datedu 21 août 2001. A partir d’un inventaire <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong>polluants et d’une évaluation <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong>ses effets sur <strong>la</strong> santé et l’environnement, le PRQA fixe <strong>de</strong>sorientations permettant <strong>de</strong> prévenir ou réduire <strong>la</strong> pollutionatmosphérique ou d’en atténuer les effets afind’atteindre, a minima, les objectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’airprévus par <strong>la</strong> réglementation en vigueur.Les orientations fixées par le PRQA portent notamment surl’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air et <strong>de</strong>ses effets sur <strong>la</strong> santé humaine et les milieux, <strong>la</strong> maîtrise<strong>de</strong>s pollutions atmosphériques, <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>communication et d’information.b) P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> l’AtmosphèreLa loi n° 96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air etl’utilisation rationnelle <strong>de</strong> l’énergie prévoit l'é<strong>la</strong>boration<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’atmosphère (PPA), obligatoiressur toutes les agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 250 000 habitantset sur les zones où les valeurs limites, définiesréglementairement, sont dépassées ou risquent <strong>de</strong> l’être.Pour <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, <strong>de</strong>ux agglomérations sont doncconcernées : Nancy et Metz.Concernant l’agglomération nancéienne, le territoireretenu pour le PPA comporte 38 communes.Concernant l’agglomération <strong>de</strong> Metz, le territoire retenupour le PPA comporte 67 communes du sillon mosel<strong>la</strong>n, <strong>de</strong>svallées industrielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fensch et <strong>de</strong> L’Orne. Il a doncété nommé PPA <strong>de</strong>s Trois Vallées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fensch, <strong>de</strong> l’Orne et<strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle.D’un point <strong>de</strong> vue général, <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux PPA peut être qualifiée <strong>de</strong> globalement bonne. Ceconstat n’empêche pas certains pics ponctuels <strong>de</strong> pollutiondus à l’inversion thermique durant l’hiver (poussièresPM10) et aux phénomènes climatiques <strong>de</strong> l’été (Ozone),dont l’origine n’est pas uniquement lorraine.Comme dans <strong>de</strong> nombreuses agglomérations, les teneursen polluants sont <strong>la</strong>rgement influencées par le traficroutier créant <strong>de</strong>s fortes concentrations <strong>de</strong>s traceursautomobiles en situation <strong>de</strong> proximité <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong>circu<strong>la</strong>tion. Quelques zones telles que les vallées <strong>de</strong> l’Orneet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fensch sont plus particulièrement impactées parles rejets industriels. Les objectifs retenus pour les PPAconcernent les polluants critiques <strong>de</strong>vant faire l’objetd’une réflexion approfondie: le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> soufre (SO2),les oxy<strong>de</strong>s d’azote (NOx), les poussières (PM10) et l’ozone(O3). Une attention particulière a aussi été accordée auxprécurseurs <strong>de</strong> l’ozone tels que les composés organiquesvo<strong>la</strong>tils.Les P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> l’Atmosphère <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> ontété approuvés par arrêtés préfectoraux du 6 mars 2008,pour les Trois Vallées FENSCH - ORNE – MOSELLE et du 19février 2008, pour l’agglomération nancéienne.6. Lutte contre le changementclimatiqueLe changement climatique, lié à <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong>sénergies fossiles (pétrole, gaz, charbon), est unepréoccupation <strong>environnemental</strong>e majeure. Sesconséquences économiques, sociales et <strong>environnemental</strong>espourraient engendrer une profon<strong>de</strong> mutation <strong>de</strong> notresociété. Modifications <strong>de</strong>s températures et <strong>de</strong> <strong>la</strong>pluviométrie, évènements climatiques extrêmes,conséquences sur les productions agricoles, forestières etsur <strong>la</strong> biodiversité, changeront en profon<strong>de</strong>ur notre viequotidienne (santé, logement, alimentation, dép<strong>la</strong>cement,consommation) et l’ensemble <strong>de</strong>s secteurs économiques(industrie, tourisme, commerces, transport…).Illustration 29: Augmentation <strong>de</strong>s températuresmoyennes en <strong>Lorraine</strong>Source : Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s effets du changement climatique sur les politiquespubliques en <strong>Lorraine</strong> - Préfecture <strong>de</strong> Région, 2009L’effet <strong>de</strong> serre, phénomène naturel, permettant <strong>de</strong>maintenir <strong>la</strong> température moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète (+15°C)et favorisant ainsi le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, voit soneffet accentué du fait <strong>de</strong> l’accumu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s gaz à effet <strong>de</strong>serre (GES) dans l’atmosphère.Le Groupe Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat(GIEC) prévoit ainsi une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> températureprévue entre +1,5°C et +6°C. Les conséquences pour <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> se font déjà sentir: augmentation <strong>de</strong> 1,2°C à Metzet 1,3°C à Nancy sur le <strong>de</strong>rnier siècle, avancée <strong>de</strong> 12 joursen moyenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> récolte <strong>de</strong>s mirabelles, avancée<strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte du blé...a) Les gaz à effet <strong>de</strong> serreLes principaux gaz à effet <strong>de</strong> serre, pris en compte dans leprotocole <strong>de</strong> Kyoto, sont le dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone (CO2), leméthane (CH 4), le protoxy<strong>de</strong> d’azote (N 2O) et les gazindustriels fluorés (HFC, PFC, SF 6).36 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


L'air, le climatLe CO 2 provient principalement <strong>de</strong> <strong>la</strong> combustion <strong>de</strong>sénergies fossiles, le méthane <strong>de</strong> <strong>la</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong>matière organique, le protoxy<strong>de</strong> d’azote <strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilisationminérale. La <strong>Lorraine</strong> figure parmi les régions françaisesles plus émettrices <strong>de</strong>s principaux gaz à effet <strong>de</strong> serre,troisième rang pour le CH4, cinquième rang pour le CO 2notamment en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> forte influence du secteur <strong>de</strong>production d’énergie et du secteur industriel quireprésentent plus <strong>de</strong> 50% du Potentiel <strong>de</strong> RéchauffementGlobal (PRG). (source: CITEPA AIRLOR inventaire 2000-2005)Le rési<strong>de</strong>ntiel/tertiaire, les transports routiers etl’agriculture sont les autres principaux secteurs émetteurs.Illustration 30: Émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre parsecteur en 2005 (%)30Répartition <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> GES223source: ADEME - 2005L e P l a n C l i m a t t e r r i t o r i a l5Un P<strong>la</strong>n Climat Territorial (PCT) est un cadre volontaire pourtout territoire afin d’y regrouper et rendre visible l’ensemble<strong>de</strong> ses politiques visant à lutter contre les émissions <strong>de</strong> gaz àeffet <strong>de</strong> serre. Le PCT est une démarche <strong>de</strong> développementdurable axée sur l’effet <strong>de</strong> serre, un cadre d’actionpermettant <strong>de</strong> mobiliser l’ensemble <strong>de</strong>s partenaires et <strong>de</strong>sacteurs locaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité dans une politique àdivi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s multiples:• Garantir le développement économique local etl’emploi ;• Lutter contre <strong>la</strong> précarité énergétique ;• Réduire <strong>la</strong> vulnérabilité énergétique et climatique<strong>de</strong> son territoire ;• Renforcer l’attractivité <strong>de</strong> son territoire ;• Agir dès aujourd’hui en inventant le futur.Le P<strong>la</strong>n Climat Territorial doit permettre <strong>de</strong>:• repérer les sources d’émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre et se fixer <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> réduction,• mettre en évi<strong>de</strong>nce les moyens <strong>de</strong> réduire lesémissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre au travers <strong>de</strong>toutes les politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectivité locale,• proposer et vulgariser à l’échelle du territoire, unp<strong>la</strong>n d’action visant à réduire les émissions et àmieux s’adapter aux impacts du changementclimatique,En tant que principal acteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique locale, lescollectivités ont un rôle important à jouer dans <strong>la</strong> lutte contrele changement climatique. Il est estimé qu’elles interviennentdirectement sur plus <strong>de</strong> 12% <strong>de</strong>s émissions nationales <strong>de</strong> gaz àeffet <strong>de</strong> serre et qu’elles peuvent agir indirectement sur plus<strong>de</strong> 50%, notamment à travers leurs politiques d’aménagementdu territoire et d’urbanisme, d’habitat, <strong>de</strong> transport,d’approvisionnement énergétique du territoire, etc (étu<strong>de</strong>ADEME).Par leurs compétences d’animation, <strong>de</strong> concertation et <strong>de</strong>mobilisation, elles peuvent également agir en sensibilisant,entraînant et fédérant tous les acteurs (ménages, entreprises,administrations, etc.).62113IndustrieénergieTransportAgricultureRési<strong>de</strong>ntielTertiaireDéchetsBiomasseEn ce qui concerne les évolutions d'émissions en <strong>Lorraine</strong>,seules les émissions <strong>de</strong> CH 4 liées à <strong>la</strong> distribution et <strong>la</strong>production d’énergie diminuent nettement entre 2002 et2006.Illustration 31: Évolution <strong>de</strong>s émissions par secteursource: inventaires Emiss’air <strong>Lorraine</strong> v1Les Lorrains ont commencé à prendre conscience <strong>de</strong> <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> réduire leurs émissions. De nombreusesactions ont été entreprises afin <strong>de</strong> participer à <strong>la</strong> luttecontre le changement climatique et <strong>de</strong> contribuer auxefforts nationaux (division par 4 <strong>de</strong>s émissions en 2050 parrapport au niveau <strong>de</strong> 1990) et européens (-20% d’émissionsen 2020 par rapport au niveau <strong>de</strong> 1990): iso<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>sbâtiments, développement <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles,développement <strong>de</strong>s transport en commun, co-voiturage,diagnostics énergétiques d’entreprise, éco-consommation,…).Afin <strong>de</strong> renforcer cette dynamique, les territoires lorrainsse <strong>la</strong>ncent dans le développement <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ns ClimatTerritoriaux. Les collectivités, en tant que chefd’orchestre <strong>de</strong> leur territoire, mettent en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>spolitiques et <strong>de</strong>s stratégies énergétiques, <strong>de</strong> lutte contrele changement climatique et d’adaptation à cechangement. Basée sur un diagnostic, une phase <strong>de</strong>concertation et l’é<strong>la</strong>boration d’un p<strong>la</strong>n d’actions, cettedémarche nécessite l’engagement <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>sacteurs du territoire (particuliers, entreprises,institutionnels) aux objectifs définis en commun. Cettepolitique se traduit par <strong>de</strong> multiples actions concrètesportées par les acteurs du territoire dans leurs différentsIllustration 32: Le Potentiel <strong>de</strong> Réchauffement Global(PRG)Source: inventaires Emiss’air <strong>Lorraine</strong> v1A l’exception <strong>de</strong> Vosges, l’ensemble <strong>de</strong>s autres départementsprésente un potentiel <strong>de</strong> réchauffement global par habitantnettement supérieur à <strong>la</strong> moyenne nationale.Le niveau <strong>de</strong> développement durable montre bien <strong>la</strong> nécessitéd’appliquer le «facteur 4» avec un effort nettement plusimportant en <strong>Lorraine</strong> dont le PRG par habitant (18.9 teq CO 2)est d’environ le double du PRG national (9.8 teq CO 2). Cecis'explique par <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion importante, et par lepoids <strong>de</strong> l'industrie et <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong> transports qui traversent <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong>.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 37


L'air, le climatsecteurs d’activité Fin 2009, <strong>la</strong> région et une dizaine <strong>de</strong>territoires représentant 46% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion régionalesont engagées dans un P<strong>la</strong>n Climat Territorial.b) Les atouts lorrains pour <strong>la</strong> lutte contrele changement climatiqueLes émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre sont importantes en<strong>Lorraine</strong>. A l’heure actuelle, elles représentent environ 35millions <strong>de</strong> tonnes équivalent CO 2, dont 63% sont issues <strong>de</strong><strong>la</strong> combustion: ces <strong>de</strong>rnières se répartissent à hauteur d’àpeu près un tiers, entre transport, industrie et habitat. La<strong>Lorraine</strong> dispose <strong>de</strong> certains atouts dans <strong>la</strong> lutte contre lechangement climatique, qu'il convient <strong>de</strong> valoriser etd'amplifier.Dans le domaine <strong>de</strong>s transports, l’importance <strong>de</strong>s échangesinternationaux et lorrains, notamment pour <strong>la</strong> sidérurgie, aconduit au développement <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports <strong>de</strong>masse (autres que routiers) qui font <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> l’une<strong>de</strong>s régions les plus "multi-modales" <strong>de</strong> France. La<strong>Lorraine</strong>, qui se situe au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> magistrale Eco-fret et<strong>de</strong> l’axe fret Dunkerque-Lille-Charleville-Metz-Strasbourg,est <strong>la</strong> première région ferroviaire <strong>de</strong> France, avecnotamment <strong>la</strong> première gare <strong>de</strong> triage <strong>de</strong> France et lepremier <strong>de</strong>s 3 hubs du réseau fret national. Elle disposeégalement d'infrastructures d'ampleur: <strong>la</strong> Moselle canalisée(dont le trafic est supérieur à celui du canal Rhône-Saône),le TGV Est, l'autoroute ferroviaire Perpignan-Bettembourg. En conséquence, 22% <strong>de</strong>s marchandisestransportées (moyenne nationale 20%) et un tiers <strong>de</strong>séchanges internationaux utilisent le fer et <strong>la</strong> voie d'eau, etle premier port fluvial céréalier français se trouve en<strong>Lorraine</strong>. Cette bonne position doit être confortée, et <strong>la</strong>part du fret routier, qui augmente chaque année, doit êtrecontenue.Dans le domaine <strong>de</strong> l'énergie, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> dispose <strong>de</strong>nombreux avantages en faveur du développement <strong>de</strong>sénergies renouve<strong>la</strong>bles. 36% du territoire est couvert par<strong>de</strong>s forêts, avec un potentiel pour le développement <strong>de</strong>l’énergie issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> biomasse ; le climat et le relief sontfavorables à l’imp<strong>la</strong>ntation d’éoliennes ; <strong>la</strong> méthanisationdispose <strong>de</strong> surfaces agricoles importantes ; et si <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>n’est pas une région dominante en matière d’énergiehydraulique, celle-ci est toutefois bien présente sur leversant Ouest <strong>de</strong>s Vosges et <strong>la</strong> Moselle. La <strong>Lorraine</strong> a connuun développement important <strong>de</strong> certaines énergiesrenouve<strong>la</strong>bles, qui doit s'amplifier pour espérer atteindreau niveau régional l’objectif <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>sbesoins énergétiques fixé par le p<strong>la</strong>n national. Par ailleurs,<strong>la</strong> France s'est engagée à porter <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s énergiesrenouve<strong>la</strong>bles à 23% <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation finale en 2020.En ce qui concerne <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s émissionsindustrielles <strong>de</strong> CO 2, on peut citer le projet emblématiqueULCOS pour <strong>la</strong> captation et le stockage souterrain du CO 2 :les technologies <strong>de</strong> production <strong>de</strong> l’acier sont un voletimportant du programme, et le site ArcelorMittal <strong>de</strong>Florange est pressenti pour que l’un <strong>de</strong> ses hautsfourneauxsoit pilote pour <strong>la</strong> captation ; un projet <strong>de</strong>stockage en nappe aquifère en Meuse est en cours d'étu<strong>de</strong>.Enfin, <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> reconversion <strong>de</strong>s centres urbainsexistants converge avec les actions en matière <strong>de</strong>construction durable et économe en énergie. L’offre enmatière <strong>de</strong> construction durable et d’éco-constructionneuves doit être un facteur <strong>de</strong> progrès global prenantégalement en compte les enjeux <strong>de</strong> rénovation du parcancien. (voir thème VI: sur l'énergie, et thème V: sur lestransports)L'agriculture dispose également <strong>de</strong> possibilitésd'adaptation pour diminuer ses émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre, pour sa consommation énergétique, et surtout dans<strong>la</strong> maitrise <strong>de</strong>s apports azotés et l'adaptation du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>conduite du cheptel animalR E P E R E S• Loi sur l’air et l’utilisation rationnelle <strong>de</strong> l’énergie (1996) issue pour l’essentiel <strong>de</strong>s directives européennesinstituant les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation nationale en matière <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’air.• Directive européenne <strong>de</strong> 2001 fixant <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>fonds nationaux d’émissions pour certains polluants à l’échéance <strong>2010</strong>(SO2, NOx, COV, NH3).• P<strong>la</strong>n régional santé environnement (2006), déclinaison régionale du P<strong>la</strong>n national (radon)• Directive européenne <strong>de</strong> 2008 (21 mai) concernant <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air et un air pur pour l’Europe.• P<strong>la</strong>n régional <strong>de</strong> <strong>la</strong> Qualité <strong>de</strong> l’Air (PRQA)• P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> l’atmosphère (PPA)• Accord <strong>de</strong> Kyoto <strong>de</strong> 1997, fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s politiques récentes et programmes <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’énergie, et quiengage <strong>la</strong> France à stabiliser ses émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre en <strong>2010</strong> au niveau <strong>de</strong> 1990 (- 8% pour l’ensemble<strong>de</strong> l’union européenne).• P<strong>la</strong>n climat national (2004) constituant un ensemble d’actions structurantes qui renforcent et accélèrent <strong>la</strong>politique française <strong>de</strong> lutte contre le changement climatique ; elles visent à réduire les émissions françaises <strong>de</strong> gazà effet <strong>de</strong> serre d’un facteur 4 d’ici 2050.• P<strong>la</strong>n national d’allocation <strong>de</strong>s quotas d’émissions (2004), qui prévoit <strong>de</strong>s quotas d’émissions <strong>de</strong> CO 2 à respecterpour 700 sites industriels français, <strong>de</strong>s aéroports, hôpitaux et universités.B I B L I O G R A P H I E , S I T E S I N T E R N E T• PRQA et PPA, sur le site internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>: www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr• Site <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air: www.atmolor.org• Conseil Régional, ADEME, DRIRE - Bi<strong>la</strong>n énergie et gaz à effet <strong>de</strong> serre <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong>, 2008.• Préfecture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région <strong>Lorraine</strong> - MCM CONSEIL – Université Paul Ver<strong>la</strong>ine <strong>de</strong> Metz (LIEBE – CEPUM) C&S Conseilseffets<strong>de</strong>s changements climatiques sur les politiques publiques en <strong>Lorraine</strong> – diagnostic global – juin 200838 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


thème IV: Sols et sous-solSols et sous-solS Y N T H E S ELe sol est une ressource naturelle fragile. Les sols agricolessont soumis aux risques d'érosion, <strong>de</strong> compaction et <strong>de</strong>perte <strong>de</strong> matière organique dus aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> productionagricoles. Les coulées boueuses sont en partie <strong>la</strong>conséquence <strong>de</strong> l'érosion <strong>de</strong>s sols ; elles se sont fortementdéveloppées à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix.L’artificialisation et <strong>la</strong> contamination constituent <strong>de</strong>uxautres phénomènes <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource en sols.Les superficies artificialisées progressent régulièrementavec le développement <strong>de</strong> l'urbanisation et <strong>de</strong>s zonesd'activité notamment.La région est aussi marquée par d’importantes surfacesdé<strong>la</strong>issées par les mutations industrielles: friches et solspollués, où les sols naturels ont été remp<strong>la</strong>cés par <strong>de</strong>sTechnosols (contenant <strong>de</strong>s matériaux technologiques)pouvant receler <strong>de</strong>s pollutions.Le passé minier <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> pose un certain nombre <strong>de</strong>problèmes notamment en ce qui concerne les eauxsouterraines, les mouvements <strong>de</strong> terrain (effondrements,affaissements) et nécessite une attention et une gestionparticulières.L'extraction <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts du sol est orientée à <strong>la</strong> baisse,sauf en Moselle où elle continue <strong>de</strong> progresser.I N D I C AT E U R S10,5Proportion du territoire artificiel (%)10,77,76 7,96,57 6,633,83 3,862006 2007 2008Source: TERUTI-LUCASL’artificialisation <strong>de</strong>s sols progresse inexorablement. La proportion <strong>de</strong> solsartificialisés (bâti, réseaux....) est variable selon les départements et lesterritoires. Elle dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong> démographie, <strong>de</strong>s activités économiques et<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’urbanisation. La part <strong>de</strong>s zones artificialisées augmente danstous les départements lorrains.Production réelle <strong>de</strong>s carrières et part <strong>de</strong>salluvions2006 tonnage produit Part <strong>de</strong>s alluvionsMeurthe-et-Moselle 4 004 823 62,8%Meuse 7 741 942 10,7%Moselle 7 056 620 7,9%Vosges 5 388 859 41,0%LORRAINE 24 192 244 25,3%Source: <strong>DREAL</strong> – étu<strong>de</strong> BRGMLa part <strong>de</strong>s granu<strong>la</strong>ts alluvionnaires (donc issus <strong>de</strong> carrières dans le lit <strong>de</strong>scours d’eau), est <strong>de</strong> 25% en <strong>Lorraine</strong>. La proportion est notoirement plusforte dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle.10,969,1 9,22 9,378,176,914,06Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosgesFRANCECommunes touchées par <strong>de</strong>s coulées boueuses252015105FRANCELORRAINEMeurthe-et-Moselle% <strong>de</strong>s communes du territoireMeuseMoselleVosges01990 1992 1994 1996 1998 20001991 1993 1995 1997 1999Source: MEEDDM - SOeSDepuis 1985, 711 communes ont été touchées par une ou plusieurs couléesboueuses en <strong>Lorraine</strong>. Le département <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle est le plus concerné,avec 20% <strong>de</strong>s communes en 1995 et en 1997. La pério<strong>de</strong> pluvieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin<strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix a vu une forte progression <strong>de</strong>s couléesboueuses.Sites et sols pollués faisant l'objet d'une action publique1801601401<strong>2010</strong>0806040200Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosges2001 2002 2004 2006 2007 2008Source: MEEDDM - BASOLLe nombre <strong>de</strong> sites et sols pollués recensés et faisant l’objet d’actions <strong>de</strong>suivi ou <strong>de</strong> traitement progresse régulièrement, pour atteindre 360 sites(soit 8% du total national). Les départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meurthe-et-Moselle sont les plus concernés.100008000600040002000Production <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts finisMeurthe-et-MoselleMeuseMoselleV osgesmilliers <strong>de</strong> tonnes02003 2004 2005 2006 2007 2008Source: <strong>DREAL</strong>La production <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts est orientée à <strong>la</strong> baisse dans trois départementssur quatre. En Moselle, elle continue d’augmenter régulièrement.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 39


Sols et sous-sol1. Diversité géologiqueLa <strong>Lorraine</strong> est caractérisée par une très gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>roches mères géologiques, datant <strong>de</strong> l’ère primaire et <strong>de</strong>l’ère secondaire, à <strong>la</strong>quelle s’ajoute une gamme <strong>de</strong>conditions climatiques en fonction <strong>de</strong> l’altitu<strong>de</strong>. Il enrésulte une très gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> types <strong>de</strong> sols. Ainsi,sur les matériaux anciens, les roches granitiques etgréseuses <strong>de</strong>s Vosges, les sols aci<strong>de</strong>s dominent, tandis quesur les dépôts sédimentaires Jurassiques et Triasiques, lessols argilo-calcaires sur marnes alternent avec les solscalcaires sur roches dures. A ces matériaux s’ajoutent lesformations superficielles telles que les alluvions et leslimons.Les sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> ont fait l’objet d’étu<strong>de</strong>s approfondiesdès les années 60 et <strong>de</strong> nombreuses cartes <strong>de</strong> sols ont étépubliées qui offrent différents usages selon les échelles etles paramètres enregistrés (didactique, p<strong>la</strong>nification,opérationnel). Comme l’ensemble du territoire français, <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> bénéficie <strong>de</strong> l’inventaire national réalisé dans lecadre du programme IGCS (Inventaire, gestion etconservation <strong>de</strong>s sols). De même, les sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> fontpartie du RMQS (réseau <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s sols)<strong>de</strong>stiné à établir <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s sols et son évolution.2. Fragilité <strong>de</strong>s solsLes sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sont en majorité occupés parl’agriculture (54%) et les espaces naturels (forêts)représentent une forte proportion du territoire (40%environ). Les sols agricoles <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sont marqués parl’excès d’eau (hydromorphie) qui a suscité d’importantesopérations <strong>de</strong> drainage <strong>de</strong>puis les années 1970. Ledrainage qui permet <strong>la</strong> mise en culture <strong>de</strong> terres humi<strong>de</strong>s,modifie le régime hydrique général, l’organisation duparcel<strong>la</strong>ire, conduit à <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong>s écosystèmeshumi<strong>de</strong>s et, globalement, à accroître les émissions <strong>de</strong> GES.Au p<strong>la</strong>n <strong>environnemental</strong>, les sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> n’échappentpas aux menaces qui affectent <strong>la</strong> ressource en sols àl’échelle du globe et en perturbent les fonctions majeures:alimentaire, réservoir <strong>de</strong> biodiversité, filtre et échange.Les sols agricoles subissent trois types <strong>de</strong> dégradationsliées à l’intensification:• l’érosion, augmentée par l’accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong>taille du parcel<strong>la</strong>ire, les performances techniqueset l’absence <strong>de</strong> couvert végétal en hiver• <strong>la</strong> compaction, processus majeur <strong>de</strong> dégradation<strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilité physique <strong>de</strong>s sols, notamment due à<strong>la</strong> mécanisation (agriculture et forêt)• <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> matière organique, facteur clé <strong>de</strong> <strong>la</strong>fertilité <strong>de</strong>s sols et source <strong>de</strong> GES.L’artificialisation et <strong>la</strong> contamination constituent <strong>de</strong>uxautres phénomènes <strong>de</strong> dégradation<strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource en sols. Le territoireurbanisé et artificialisé est enconstante augmentation: ainsi, <strong>de</strong>1993 à 2004, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> a perdu20000 hectares <strong>de</strong> terres agricoles etnaturelles au bénéfice du bâti et <strong>de</strong>l’artificialisation. Ces pertes sontirréversibles.La région est aussi marquée pard’importantes surfaces dé<strong>la</strong>isséespar les mutations industrielles où lessols naturels ont été remp<strong>la</strong>cés par<strong>de</strong>s Technosols (contenant <strong>de</strong>smatériaux technologiques) pouvantreceler <strong>de</strong>s pollutions. Cette spécificité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> l’aamenée à développer un savoir-faire et une rechercheciblés vers <strong>la</strong> requalification <strong>de</strong>s sols industriels, qui <strong>la</strong>positionnent au premier p<strong>la</strong>n national pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>ssites et sols dégradés. Ainsi, le Groupement d'IntérêtScientifique sur les Friches Industrielles (GISFI),consortium <strong>de</strong> 12 <strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> recherche publique <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>, a été retenu dans le cadre du Contrat <strong>de</strong> P<strong>la</strong>nÉtat-Région au titre du volet "Après Mines".Dans un contexte d’accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionmondiale, le sol est comme une ressource limitée qu’ilconvient <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer au premier p<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s préoccupations<strong>environnemental</strong>es. Les sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> n’échappent pas àcette logique que toute politique <strong>de</strong>vrait prendre encompte prioritairement tant leur protection que leurrestauration.3. L'érosion <strong>de</strong>s solsDans les zones agricoles le ruissellement lié à <strong>de</strong> fortesprécipitations entraîne le départ <strong>de</strong> terre par érosion, <strong>de</strong>façon insidieuse en emportant les éléments fertiles, <strong>de</strong>façon spectacu<strong>la</strong>ire en creusant <strong>de</strong>s ravines. Lesphénomènes sont souvent irréversibles.L'érosion est donc souvent a l'origine <strong>de</strong> coulées boueuses.D'où l'intérêt <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>s données existantessur l'érosion <strong>de</strong>s sols a l'échelle du territoire français enparticulier dans les zones agricoles, en définissant unindicateur d'aléa (ou <strong>de</strong> risque érosif). On ne prend encompte ici que le risque lié à l'érosion <strong>de</strong>s terres agricoleset naturelles (érosion dite <strong>de</strong> surface), en <strong>la</strong>issant <strong>de</strong> côtél'érosion <strong>de</strong>s berges <strong>de</strong>s cours d'eau et l'érosion <strong>de</strong>s régions<strong>de</strong> haute montagne, qui relèvent <strong>de</strong> facteurs différents.L'érosion est envisagée du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s surfacesémettrices <strong>de</strong> particules soli<strong>de</strong>s et non du point <strong>de</strong> vue dutransport <strong>de</strong> ces particules dans les cours d'eau.L'aléa est estimé en tenant compte du type d'occupation<strong>de</strong>s sols (terres arables, cultures permanentes, prairies,forêts), <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité du sol à <strong>la</strong> battance (phénomènes<strong>de</strong> colmatage <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface par <strong>de</strong>s particules fines sousl'effet <strong>de</strong>s précipitations, induisant <strong>la</strong> formation d'unecroûte <strong>de</strong> battance favorisant du ruissellement), <strong>de</strong>l'érodibilité <strong>de</strong>s sols (texture du sol croisée avec lesparamètres physico chimiques et le type <strong>de</strong> culture), durelief et du climat.Sont ainsi définis 5 c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> risques d'érosion <strong>de</strong> 1 a 5(risque fort =5) plus une c<strong>la</strong>sse sans objet pour les sols nonconcernés (hors agricoles et naturels).Les coulées boueuses sont une manifestationspectacu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> l'érosion qui affecte aussi bien les zonesagricoles (ravinement, submersion <strong>de</strong> culture,) que lesinfrastructures et instal<strong>la</strong>tions économiques (chausséessubmergées).Mesure <strong>de</strong> l'intensité du risque d'érosionrisque d'érosion(% du territoire)trèsfaible faible moyen important très élevéMeurthe-et-Moselle 72,7% 15,9% 4,3% 1,1% 0,1%Meuse 68,5% 13,6% 10,1% 5,8% 0,4%Moselle 71,1% 15,2% 4,9% 1,0% 0,0%Vosges 74,7% 12,8% 7,6% 1,4% 0,2%LORRAINE 71,6% 14,3% 6,8% 2,4% 0,2%FRANCE 64,3% 13,7% 9,7% 4,7% 2,7%Source: SoeS – INRA, 200140 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Sols et sous-solLeurs conséquences sont <strong>la</strong> dégradation du potentie<strong>la</strong>gricole du sol et <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s cours d'eau(accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> turbidité, transfert <strong>de</strong>s métaux lourdset <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s).Elles font le plus souvent l'objet <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>sd'in<strong>de</strong>mnisations au titre <strong>de</strong>s catastrophes naturelles. Lapério<strong>de</strong> pluvieuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années quatre-vingt-dix avu une forte progression <strong>de</strong>s coulées boueuses, qui onttouché 12% <strong>de</strong>s communes lorraines en 1997 (20% <strong>de</strong>scommunes mosel<strong>la</strong>nes).Illustration 33: Coulées boueusesCommunes touchées par <strong>de</strong>s coulées boueuses252015105FRANCELORRAINEMeurthe-et-Meurthe-et-Moselle% <strong>de</strong>s communes du territoireMeuseMoselleVosges01990 1992 1994 1996 1998 20001991 1993 1995 1997 1999Source: MEEDDM - SOeSDepuis 1985, 711 communes ont été touchées par une ouplusieurs coulées boueuses en <strong>Lorraine</strong>. Le département <strong>de</strong><strong>la</strong> Moselle est le plus concerné, avec 20% <strong>de</strong>s communes en1995 et en 1997.4. Ressources minéralesLa richesse naturelle du sous-sol lorrain, résultat d’unehistoire géologique diversifiée <strong>de</strong>puis l’ère primairejusqu’à l’ère tertiaire, a <strong>de</strong> tout temps conduit l’homme àen rechercher <strong>la</strong> valorisation.Illustration 34: Principaux bassins d'exploitation minièreen <strong>Lorraine</strong>décennies, l’un <strong>de</strong>s traits sail<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité régionale.Aujourd’hui, seuls le sel et divers matériaux <strong>de</strong> carrièresfont toujours l’objet d’une exploitation. Mais <strong>la</strong> région faitégalement l’objet <strong>de</strong> recherches intensivesd’hydrocarbures liqui<strong>de</strong>s ou gazeux. Les exploitationsarrêtées continuent <strong>de</strong> marquer les territoires <strong>de</strong> leurempreinte et exigent, le plus souvent, <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>mesures appropriées <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’après-mine (voir ciaprès).Au total, 567 concessions minières ont été recensées en<strong>Lorraine</strong> à ce jour, réparties sur les quatre départements.L'essentiel <strong>de</strong>s concessions porte toutefois sur lesdépartements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle.Outre le fait que <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est l’une <strong>de</strong>s seules régions àdisposer <strong>de</strong> mines en activité (mines <strong>de</strong> sel), <strong>la</strong>compatibilité entre <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong> matériauxindispensables au développement et à l’aménagement duterritoire et <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> certains enjeux (qui sematérialisent par exemple par <strong>la</strong> compatibilité entreexploitation en granu<strong>la</strong>ts alluvionnaires et préservation dulit <strong>de</strong>s cours d’eaux, ou par l’exploitation <strong>de</strong> carrières enroches massives dans le respect <strong>de</strong>s paysages), constitueun enjeu particulier pour un territoire à mi chemin entrel’attraction du bassin parisien et <strong>la</strong> ressource alluvionnairedu Rhin.a) Mines et carrièresLes notions <strong>de</strong> mines et carrières sont <strong>de</strong>s notionsjuridiques définies par le Co<strong>de</strong> minier.Le Co<strong>de</strong> distingue les substances <strong>de</strong> mines dont il fixe <strong>la</strong>liste <strong>de</strong> façon exhaustive et les autres substances, qui sontdites substances <strong>de</strong> carrières. Cette distinction n’a rien àvoir avec le caractère souterrain ou à ciel ouvert <strong>de</strong>l’exploitation. Les substances <strong>de</strong> mines comprennent lesmatières premières énergétiques (houille, hydrocarburesliqui<strong>de</strong>s ou gazeux, etc.), les minerais métalliques, <strong>la</strong>potasse et quelques autres substances. Les substances <strong>de</strong>carrière comprennent toutes les autres substances etnotamment les matériaux <strong>de</strong> construction.L’industrie <strong>de</strong>s granu<strong>la</strong>ts répond à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> besoins:le bâtiment et le génie civil. La qualité <strong>de</strong>s granu<strong>la</strong>ts varieselon l’usage. Chaque habitant consomme en moyenne 7tonnes <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts par an. Ainsi, chargée d’assurerl’approvisionnement <strong>de</strong>s multiples chantiers régionaux duBTP, l’industrie <strong>de</strong>s granu<strong>la</strong>ts est essentielle à <strong>la</strong> vie duterritoire.Illustration 35: Quantités extraites <strong>de</strong>s carrières10000Production <strong>de</strong> granu<strong>la</strong>ts finismilliers <strong>de</strong> tonnes80006000Source: <strong>DREAL</strong>La région a connu très tôt une exploitation importantepour l’époque <strong>de</strong>s richesses minérales avec <strong>la</strong> production<strong>de</strong> sel à Marsal (âge du bronze), l’exploitation du fer dansle pays haut dés le moyen âge… Ce n’est toutefois qu’avecl’avènement <strong>de</strong> <strong>la</strong> société industrielle, dès <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>moitié du 19ème siècle, que les exploitations minières(sel, fer, charbon…) se sont développées <strong>de</strong> manièresignificative et al<strong>la</strong>ient alors <strong>de</strong>venir, pour <strong>de</strong> nombreuses40002000MoselleMeuseMoselleV osges02003 2004 2005 2006 2007 2008Source: <strong>DREAL</strong>Pourtant, un certain nombre d’évolutions sociales,techniques et réglementaires complexifient l’activité: <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion s’oppose régulièrement à l’exploitation <strong>de</strong><strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 41


Sols et sous-solnouveaux gisements, les pressions anthropiques semultiplient sur l’environnement, les sourcesd’approvisionnement en matériaux alluvionnaires en eauet en <strong>la</strong>itiers se raréfient, ce qui pousse à ne les utiliserque pour <strong>de</strong>s usages nobles (béton, ouvrage d’art, couche<strong>de</strong> roulement…).Les normes techniques, les exigences <strong>de</strong> qualité etréglementaires accroissent les contraintes <strong>de</strong> production.Prenant en compte <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ces contraintes, lesschémas départementaux <strong>de</strong>s carrières visent àl’utilisation rationnelle <strong>de</strong>s gisements minéraux et <strong>la</strong>préservation <strong>de</strong> l'environnement. L’ensemble <strong>de</strong>sdépartements <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> dispose <strong>de</strong> cet outil.Illustration 36: Superficie <strong>de</strong>s carrières par typeSurface cadastrée autorisée <strong>de</strong>s carrières16001400120010008006004002000en hectares54 55 57 88Source: <strong>DREAL</strong> - 2008autreroche massivealluvionnaireLa <strong>Lorraine</strong> compte près <strong>de</strong> 180 carrières en exploitation,réparties sur l’ensemble du territoire, représentant uneemprise <strong>de</strong> 5417 hectares pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région.b) L’après minesEn <strong>Lorraine</strong>, l'origine <strong>de</strong>s exploitations minières est trèsancienne, certaines pouvant remonter à l’époque romaine.Ce n'est qu'à partir <strong>de</strong> 1830-1850 que l'exploitationindustrielle a été engagée, avec l'avènement <strong>de</strong>stransports par voie ferrée et l'utilisation du charbon dansles hauts fourneaux. Jusque dans les années 1950, lesmines notamment <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> ont été un élémentdéterminant <strong>de</strong> l'économie industrielle française. Puis avecle <strong>de</strong>rnier quart du siècle <strong>de</strong>rnier et l'accélération <strong>de</strong>sfermetures <strong>de</strong> mines, les problèmes concrets <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>l'après-mine ont commencé à se poserLa prise <strong>de</strong> conscience nationale <strong>de</strong>s enjeux liés à l’aprèsmine et <strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong>s désordres qui pourraient enrésulter (inondations, effondrements, fontis,affaissements) date <strong>de</strong>s années 90 et a abouti à <strong>la</strong> réformedu Co<strong>de</strong> Minier introduite par <strong>la</strong> loi du 30 mars 1999.Précé<strong>de</strong>mment, l'acceptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> renonciation d'uneconcession va<strong>la</strong>it quitus à l'exploitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonneréalisation <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> fermeture, notamment <strong>la</strong> miseen sécurité du site. La réforme a introduit uneresponsabilité illimitée dans le temps <strong>de</strong> l'exploitant. Parailleurs, en cas <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l'exploitant, c'estdésormais l’État qui assume <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>sdommages, <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>srisques miniers. En particulier, le préfet a <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong>prescrire <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risquesminiers (PPRM).Les difficultés que rencontre <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>son passé minier sont variées et complexes: risques <strong>de</strong>mouvements <strong>de</strong> terrains, restriction d'urbanisation,remontée <strong>de</strong> nappe d'eau souterraine, problèmes <strong>de</strong>sécurité liés aux gaz <strong>de</strong> mines, etc.L’après mine recouvre différents aspects et notamment :connaissance <strong>de</strong>s aléas et <strong>de</strong>s risques, prévention etsurveil<strong>la</strong>nce, in<strong>de</strong>mnisation.En ce qui concerne <strong>la</strong> notion d’aléa et <strong>de</strong> risque, ilconvient <strong>de</strong> souligner que <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong> l’aprèsmine a reposé et repose encore sur le développement <strong>de</strong>scapacités d’expertise scientifique pour affirmer <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong> terrain etpour assurer leur gestion préventive. L’état s’est appuyé àcet effet sur les compétences du BRGM et <strong>de</strong> l’INERIS, puisen 2001 <strong>de</strong> GEODERIS, groupement d’intérêt publicregroupant les <strong>de</strong>ux établissements publics sur le domaine<strong>de</strong> l’expertise minière.Si l’on prend l’exemple du bassin ferrifère lorrain, ce sontprès <strong>de</strong> 40000 ha <strong>de</strong> zones potentielles d’aléa <strong>de</strong>mouvements <strong>de</strong> terrains intéressant 165 communes quiimposaient <strong>la</strong> réalisation d’étu<strong>de</strong>s poussées. Compte-tenu<strong>de</strong> l’ampleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> tâche, ces étu<strong>de</strong>s se sont d’embléeinscrites dans une logique <strong>de</strong> programmationpluriannuelle. L’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> tâche en ce qui concerneles mouvements <strong>de</strong> terrain est aujourd’hui réalisé après ungrand travail <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données.D’une manière générale, les cartes d’aléas miniers fontl’objet d’un porter à connaissance <strong>de</strong>s communes par lespréfets pour prise en compte dans les documentsd’urbanisme. Elles servent également <strong>de</strong> support à <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> constructibilité au moyen <strong>de</strong>s PPRM. Cesp<strong>la</strong>ns, mis en p<strong>la</strong>ce par l'État, délimitent les zonesexposées aux risques miniers, en tenant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong>nature et <strong>de</strong> l’intensité du risque encouru. Sur <strong>la</strong> région<strong>Lorraine</strong>, environ 70 communes sont concernées par unPPRM.Dans le domaine <strong>de</strong> l’après mine, les missions <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> maintien en sécurité ont été confiées en2006 par l'État au BRGM. Cet établissement gère lesinstal<strong>la</strong>tions hydrauliques <strong>de</strong> sécurité telles que définiespar le co<strong>de</strong> Minier mises en p<strong>la</strong>ce par les exploitants ettransférées à l'État (stations <strong>de</strong> relevage <strong>de</strong>s eaux,…),exerce les actions <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce précisées dans un arrêtéministériel (nivellement <strong>de</strong> terrains…).Enfin, le Co<strong>de</strong> minier prévoit que l'État <strong>de</strong>vient garant <strong>de</strong><strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s dommages provoqués par l’exploitationminière dans le cas ou l’ancien exploitant a disparu ou faitdéfaut. En <strong>Lorraine</strong>, par exemple, c’est le cas dans lebassin houiller avec <strong>la</strong> disparition <strong>de</strong> Charbonnages <strong>de</strong>France en Décembre 2007. Pour cette mission, les services<strong>de</strong> l'État aidés par le BRGM/DPSM réalisent l’analysetechnique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’intervention.Les problèmes <strong>de</strong> l’après mine font l’objet <strong>de</strong> nombreuxéchanges avec les collectivités et élus. Diverses instancesau cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années ont d’ailleurs été misesen p<strong>la</strong>ce afin <strong>de</strong> définir <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l'arrêt<strong>de</strong>s travaux miniers et <strong>de</strong> l'après-mine en concertationavec les collectivités locales concernées. Ces instancessont <strong>la</strong> conférence interdépartementale sur lesconséquences <strong>de</strong> l'arrêt <strong>de</strong>s travaux miniers (CIAM), dans lebassin ferrifère, le groupe d'information sur l'après mine(GIAM) dans le bassin houiller, dans le bassin salifère lecomité <strong>de</strong> concertation couvrant le bassin ferrifère <strong>de</strong>Nancy, et le comité <strong>de</strong> concertation couvrant le bassinsalifère lorrain (Meurthe-et-Moselle et Moselle).42 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Sols et sous-sol5. Les friches industrielles, sites etsols polluésLe territoire lorrain est marqué par les séquelles <strong>de</strong>sactivités industrielles passées - sites et sols pollués – dont<strong>la</strong> résorption complexe reste d’actualité.a) Une région profondément touchéeLa <strong>Lorraine</strong> figure parmi les quatre premières régionsfrançaises les plus concernées par <strong>la</strong> gestion, le traitementet <strong>la</strong> requalification <strong>de</strong>s friches industrielles et <strong>de</strong>s sitespollués. Ces zones dégradées sont inégalement réparties<strong>de</strong>puis les frontières belges et alleman<strong>de</strong>s jusqu’au sud <strong>de</strong>sVosges. Apparues en <strong>Lorraine</strong> dans les années soixanteavec <strong>la</strong> crise du textile et <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> fer, les frichesindustrielles se sont multipliées ensuite avec le recul <strong>de</strong>sactivités sidérurgiques et charbonnières. Près <strong>de</strong> 6 000 ha<strong>de</strong> sites industriels ont ainsi été abandonnés, souventpollués, situés en vallées alluviales ou dans <strong>de</strong>s secteursurbanisés, y compris au coeur même <strong>de</strong>s agglomérations.Le problème <strong>de</strong>s sites pollués ne faisait pas encore l’objetd’une réelle prise <strong>de</strong> conscience en France quand <strong>la</strong>politique régionale <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s espaces dégradés aété engagée en 1986.De multiples efforts ont été entrepris pour mener à bienune politique <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s friches industrielles, et <strong>la</strong>requalification <strong>de</strong> certains sites est maintenant visible en<strong>Lorraine</strong>. Toutefois, les problèmes engendrés par les sitespollués sont encore loin d’être entièrement résolus.b) Appliquer le principe pollueur-payeurLes friches industrielles contiennent souvent <strong>de</strong>s sitespollués. Un site pollué est un site qui, du fait d’anciensdépôts <strong>de</strong> déchets ou d’infiltration <strong>de</strong> substancespolluantes, présente une pollution susceptible <strong>de</strong>provoquer une nuisance ou un risque pérenne pour lespersonnes ou l’environnement.C’est en 1986, lorsque l’Établissement public <strong>de</strong> <strong>la</strong>métropole lorraine (EPML, <strong>de</strong>venu Établissement publicfoncier lorrain, EPFL) s’est rendu propriétaire <strong>de</strong>nombreux sites sidérurgiques et charbonniers, que lesproblèmes <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>s sols et sous-sols ont étédécouverts. Cet établissement s’est alors retourné, encoordination avec <strong>la</strong> DRIRE (<strong>DREAL</strong>), vers les anciensexploitants (Usinor-Sacilor, etc.) pour que ceux-ciprocè<strong>de</strong>nt au traitement <strong>de</strong>s sites, en application duprincipe du pollueur-payeur.Cette démarche a permis <strong>de</strong> traiter plusieurs sitesimportants, soit par une élimination ou évacuation <strong>de</strong>spollutions, prise en charge intégralement par les anciensexploitants (à Longwy, Micheville, Senelle), soit par unconfinement <strong>de</strong> ces pollutions, articulé avec les travaux <strong>de</strong>requalification (Amnéville, Rehon). Parfois, pour lespollutions légères, le végétal a peu à peu permis d’assainirle site (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> «phyto-remédiation»: <strong>de</strong>s espècesvégétales adaptées sont p<strong>la</strong>ntées, suivies puis récoltées).Mais souvent, dans les zones gravement polluées, il a falluopter pour une solution plus «lour<strong>de</strong>»: enlever les milliers<strong>de</strong> mètres cubes <strong>de</strong> terres polluées, les retraiter en usinepar combustion ou traitement chimique, construire <strong>de</strong>scuve<strong>la</strong>ges, isoler le site et pomper pendant plusieursannées les eaux polluées.Certains sites pollués p<strong>la</strong>cés au cœur du tissu urbain sontsouvent considérés comme un réservoir foncier potentielpour le redéploiement <strong>de</strong> nouvelles activités. D’où <strong>la</strong>nécessité d’une gran<strong>de</strong> vigi<strong>la</strong>nce car ce redéploiement neL e t ra i t e m e n t d e s s i t e s e ts o l s p o l l u é s p a r l ’ E P FL o r r a i n eDepuis <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1980, l’EPF <strong>Lorraine</strong> estl’opérateur public en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> reconversion <strong>de</strong>sfriches industrielles et militaires et a su mobiliser lesfinancements <strong>de</strong>s différents contrats <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n État-Région. Comme les traces <strong>de</strong> l’activité industriellepeuvent se retrouver durablement dans les bâtimentset dans le sol, <strong>de</strong>s crédits spécifiques ont été mis enp<strong>la</strong>ce dès 2000, date <strong>de</strong> l’adoption du 4ème CPER.L’EPF <strong>Lorraine</strong> peut ainsi intervenir sur <strong>de</strong>s sites et solspollués, sans se substituer aux obligations <strong>de</strong>sresponsables <strong>de</strong>s pollutions i<strong>de</strong>ntifiés, <strong>de</strong> manière àpermettre le meilleur recyc<strong>la</strong>ge foncier. L’EPF <strong>Lorraine</strong>peut conseiller les collectivités locales par une étu<strong>de</strong> -au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion re<strong>la</strong>tive aux déchets, à l’eauet aux instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées - en étroite col<strong>la</strong>borationavec <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>, l’ADEME et l'ARS. Il peut égalementmobiliser <strong>de</strong>s financements pour <strong>de</strong>s travaux.Sont éligibles au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>ssites et sols pollués, les sites ayant cessé toutesactivités antérieurement exercées dans le secteursecondaire. Les actions entreprises sont axées sur lessites pour lesquels le responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> pollution adisparu ou est reconnu insolvable ou pour lesquels lesprojets d’aménagement nécessitent une dépollutionplus approfondie en raison d’un changement d’usage.Les étu<strong>de</strong>s préliminaires sont prises en charge à 100%,les étu<strong>de</strong>s d’usage à 80% et les travaux à 50% (ou 75%dans le périmètre « après-mines »).Depuis 2007, dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre du 5ème CPER, l’EPF <strong>Lorraine</strong> a mobilisé 2,8 M€ <strong>de</strong> créditsdans le cadre <strong>de</strong> 29 dossiers « SSP ».2008Sites et sols pollués traités et inventoriésNombre <strong>de</strong> sites pollués faisant (ou ayant fait) l'objet d'une actionpublique (Basol)Totaldont sites traitéslibres <strong>de</strong> touterestrictiondont sitestraités avecrestrictiondont sites <strong>de</strong>vant fairel'objet d’un diagnostic ouen cours <strong>de</strong> travauxNombre <strong>de</strong> sitesinventoriéspotentiellementpollués (Basias)Meurthe-et-Moselle 105 17 56 32 5 424Meuse 29 7 11 11 NDMoselle 164 25 76 63 5 093Vosges 62 9 27 26 NDLORRAINE 360 58 170 132 10 517FRANCE 4 805 601 2147 2057 232 634Source: BRGM – MEEDDM – BASIAS, BASOL<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 43


Sols et sous-solsera peut-être pas possible étant données les séquelles<strong>environnemental</strong>es. Des servitu<strong>de</strong>s peuvent être instituéessur les terrains pollués ainsi que sur les sites <strong>de</strong> stockage<strong>de</strong> déchets ou d’anciennes carrières. Ces servitu<strong>de</strong>speuvent en outre comporter <strong>la</strong> limitation ou l’interdiction<strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> l’état du sol et du sous-sol etpermettre <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> prescriptions re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong>surveil<strong>la</strong>nce du site.c) Une démarche d’inventaire et <strong>de</strong> suiviEn 2008, <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données nationale recensant les siteset sols pollués ou potentiellement pollués appe<strong>la</strong>nt uneaction <strong>de</strong>s pouvoirs publics à titre préventif ou curatif(BASOL) recensait 360 sites en <strong>Lorraine</strong>, soit près <strong>de</strong> 8% <strong>de</strong>l’effectif national. A ce titre <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> figure parmi lesquatre premières régions françaises les plus concernéespar <strong>la</strong> gestion, le traitement et <strong>la</strong> requalification <strong>de</strong>sfriches industrielles et <strong>de</strong>s sites pollués.Les sites figurant dans cette base <strong>de</strong> données sont ceuxpour lesquelles <strong>de</strong>s actions restent exercées parl’administration au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation <strong>de</strong>sinstal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>l’environnement. Ces actions permettent d’améliorer <strong>la</strong>connaissance <strong>de</strong> l’impact <strong>environnemental</strong> et sanitaire <strong>de</strong>ssites pour lesquels une contamination a été mise enévi<strong>de</strong>nce, <strong>de</strong> mettre en œuvre les mesures <strong>de</strong> gestion quis’avèreraient nécessaires et enfin <strong>de</strong> s’assurer que toutesles mesures seront prises afin que <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> cespollutions soit maintenue.Illustration 37: Évolution <strong>de</strong>s sites pollués traitésSites et sols pollués faisant l'objet d'une action publique1801601401<strong>2010</strong>0806040200Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosges2001 2002 2004 2006 2007 2008Source: MEEDDM - BASOLSur <strong>la</strong> base <strong>de</strong> ces actions et <strong>de</strong>s différents diagnosticsréalisés sur les instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées en fonctionnement ouà l’arrêt, cette base <strong>de</strong> données est régulièrement mise àjour par l’inspection <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées.A ce recensement viennent s’ajouter les inventairesrégionaux <strong>de</strong>s sites ayant été occupés par d’anciens sitesindustriels et activités <strong>de</strong> service (BASIAS). S’agissant d’unrecensement historique <strong>de</strong>stiné à conserver <strong>la</strong> mémoire<strong>de</strong>s sites, notamment en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification urbaine,et établi sur <strong>la</strong> base d’archives, l’inscription d’un site danscette base <strong>de</strong> données ne préjuge toutefois pas qu’il soitle siège d’une pollution. Ces inventaires, réalisés par leBRGM, sont disponibles à ce jour pour les départements <strong>de</strong><strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle dans lesquels plus<strong>de</strong> 10500 sites ont été inventoriés. Ils sont en cours <strong>de</strong>réalisation pour les départements <strong>de</strong>s Vosges et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meuse.Si <strong>la</strong> prévention reste aujourd’hui le meilleur moyen <strong>de</strong>gérer <strong>la</strong> problématique <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>s sols, l’héritage dupassé industriel lorrain amène toutefois les acteursrégionaux à composer aujourd’hui avec les contraintes quien découlent.En outre, <strong>la</strong> pression foncière dont fait aujourd’hui objet<strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong> accroît singulièrement <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong>recycler les sites contaminés en vue d’une reconversionurbaine, ce en vue <strong>de</strong> parvenir à une gestion raisonnée <strong>de</strong>sespaces et <strong>de</strong> privilégier le recyc<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s espaces urbainsplutôt que l’extension sur les espaces rurauxpériphériques.d) Des situations <strong>de</strong> blocageCertains sites importants, acquis par l’EPFL et requalifiésau niveau paysager, n’ont pu être dépollués à ce jour parl’ancien exploitant, pour <strong>de</strong>s raisons techniques oufinancières. Leur réutilisation à <strong>de</strong>s fins nouvelles estcomplètement ou partiellement bloquée (cokeries <strong>de</strong>Micheville et Forbach-Marienau, cokerie d’Homécourt,Hagondange).Dans le cas <strong>de</strong> propriétaire inconnu, disparu ou insolvable,le fonds alimenté par <strong>la</strong> taxe sur les déchets industrielsspéciaux, géré par l’A<strong>de</strong>me, prend en charge le traitementdu site, à une échéance dépendant du <strong>de</strong>gré d’urgence etdu rang sur <strong>la</strong> liste d’attente. Enfin, aujourd’hui, <strong>la</strong>multiplication <strong>de</strong>s dossiers et les conséquences financièreslour<strong>de</strong>s pour les anciens exploitants conduisent ceux-ci (etsingulièrement Bail- Industrie, propriétaire du patrimoinedé<strong>la</strong>issé d’Usinor- Sacilor) à bloquer désormais toutecession <strong>de</strong> terrains présumés pollués à l’EPFL ou auxcollectivités, afin <strong>de</strong> limiter les pressions visant àaccélérer <strong>la</strong> dépollution voire à souhaiter racheter tout oupartie (polluée) <strong>de</strong> sites précé<strong>de</strong>mment aliénés. Cetteposition aboutit à un gel <strong>de</strong> plusieurs sites importants et àun coup d’arrêt du processus <strong>de</strong> requalification <strong>de</strong>sespaces dégradés. Ces sites sont diagnostiqués et fontl’objet d’une surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l’impact éventuel surl’environnement.R E P E R E S , B I B L I O G R A P H I E e t S I T E S I N T E R N E T• Jacquin F., Florentin L. 1988. At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s sols <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>. Presses Universitaires <strong>de</strong> Nancy, 113 p.• Projet <strong>de</strong> Directive Européenne « sols »: http://ec.europa.eu/environment/soil/in<strong>de</strong>x.htm• Loi « Carrières » <strong>de</strong> janvier 1993, imposant notamment <strong>la</strong> remise en état du site après exploitation• Inventaire <strong>de</strong>s sites et sols pollués: http://basol.environnement.gouv.fr/• Inventaires historiques régionaux <strong>de</strong>s sites industriels et activités <strong>de</strong> service: http://basias.brgm.fr• Schémas départementaux <strong>de</strong>s carrières• Portail géomatique du BRGM sur le sol et le sous-sol: http://infoterre.brgm.fr• Indicateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s sols, site du GIS Sol: http://www.gissol.fr• Loi n°2004-806 du 9 août 2004 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> santé publique : Articles L. 1322-1 à L. 1322-13 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> santé publique re<strong>la</strong>tifs aux eaux minérales naturelles44 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Territoire et transportsthème V: Territoire ettransports2,01,5Consommation <strong>de</strong> carburants en <strong>Lorraine</strong>millions <strong>de</strong> tonnesSupercarburant Gazole TotalS Y N T H E S ELa majeure partie du développement urbain etéconomique se situe <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin du siècle <strong>de</strong>rnier autour<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux axes: le «sillon lorrain», se développant le long <strong>de</strong><strong>la</strong> Moselle et traversant <strong>la</strong> région du sud au nord sur l’axeEpinal, Nancy, Metz, Thionville, et l'espace nord lorrainfrontalier orienté d’est en ouest.La fermeture <strong>de</strong>s mines et le déclin <strong>de</strong> l'industrie lour<strong>de</strong><strong>la</strong>issent <strong>de</strong>s espaces en friche et une armature urbainedésorientée. Le fort développement <strong>de</strong> l'emploi frontalieret <strong>de</strong>s échanges notamment avec le Luxembourg aboutit à<strong>la</strong> progression du nombre et <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance <strong>de</strong>sdép<strong>la</strong>cements quotidiens. L'urbanisation progresse dans leszones frontalières du nord, et dans le sillon lorrain,essentiellement dans les zones péri-urbaines.Dans les transports <strong>de</strong> marchandises, <strong>la</strong> part modale du raildiminue, au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> route, al<strong>la</strong>nt à l'encontre <strong>de</strong>sengagements <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre. La consommation d'espace et les mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>dép<strong>la</strong>cement domicile-travail sont <strong>de</strong>ux enjeux majeursauxquels peuvent répondre les collectivités notammentpar <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> Schémas <strong>de</strong> cohérence territoriale(SCoT) et par les démarches d'agenda 21.I N D I C AT E U R S604020Part <strong>de</strong>s actifs travail<strong>la</strong>nt hors <strong>de</strong>l'unité urbaine <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce%France (hors01990 1999 2006Source: INSEE - RPLes actifs qui travaillent hors <strong>de</strong> leur unité urbaine <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce sont plusnombreux en <strong>Lorraine</strong> que dans <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s régions françaises. Le poids<strong>de</strong>s travailleurs frontaliers est important. La part <strong>de</strong>s actifs qui travaillentloin <strong>de</strong> leur lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce augmente régulièrement.90807060504030<strong>2010</strong>0MeuseMeurthe-et-MoselleMoselleSource: INSEE, RP-2006Les dép<strong>la</strong>cements quotidiens pour se rendre à son travail sont un enjeumajeur pour un urbanisme durable. L’utilisation <strong>de</strong> l’automobile commeprincipal mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement progresse entre 1999 et 2006, mais ceci netient pas compte du co-voiturage. La progression est un peu plusimportante en Meuse et dans les Vosges.IdF)<strong>Lorraine</strong>Part <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements travail en voiture% en 1999 et en 2006 1999Vosges2006FranceSource: SOeSL’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation totale <strong>de</strong> carburant indique notre taux <strong>de</strong>dépendance face à une ressource limitée pour nos dép<strong>la</strong>cements. De 1990 à2008, <strong>la</strong> consommation progresse <strong>de</strong> 1,2 à 1,6 millions <strong>de</strong> tonnes, aveccependant un tassement en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>, qui s’explique essentiellementpar les brutales hausses <strong>de</strong> prix du pétrole.Source: SOeSLa quantité <strong>de</strong> marchandises transportées varie légèrement d’une année àl’autre, suivant une tendance à <strong>la</strong> hausse jusqu’en 2000, et plutôt stable<strong>de</strong>puis. La part <strong>de</strong>s tonnages transportés par voie ferrée diminuenettement, au profit <strong>de</strong> <strong>la</strong> route.1510520000015000010000050000Parts modales du fer et <strong>de</strong>s voies navigablesEvolution part modale du fer20% du tonnage total transportéLORRAINEFrance01,00,50,01990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008Tonnage total transporté par mo<strong>de</strong>flux internes, nationaux et internationaux cumulés1994 1996 1998 2000 2002 2004 20061993 1995 1997 1999 2001 2003 2005001996 20061996 2006Source: SOeSPour le transport <strong>de</strong> marchandises, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> se distingue par une forteutilisation du train (part modale trois fois supérieure à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>srégions). Les voies navigables sont également beaucoup utilisées, comptetenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> côtes maritimes. Cependant, les évolutions sontnégatives, avec un fort recul <strong>de</strong>s parts modales, particulièrement celle dutrain, sur les dix <strong>de</strong>rnières années.Territoires couverts par un SCoTnon renseignéSource: DIACT-2009Les Schémas <strong>de</strong> Cohérence Territoriale (SCOT) sont un outil <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nificationet <strong>de</strong> réflexion commune à l’échelle d’un bassin <strong>de</strong> vie. Ils doivent favoriserune gestion économe et équilibrée <strong>de</strong> l’espace, contribuer à <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong><strong>la</strong> consommation énergétique, et <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements, à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>sressources naturelles et à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques prévisibles. 10 SCOTsont délimités en <strong>Lorraine</strong>, couvrant 55% du territoire.15105airrouteeautrainEvolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> part modale<strong>de</strong>s voies navigables% du tonnage transportéLORRAINEFrance<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 45


Territoire et transports1. Popu<strong>la</strong>tion et économieLa <strong>Lorraine</strong> a une frontière avec trois pays : l’Allemagne,<strong>la</strong> Belgique et le Luxembourg. Cette situation constitueaujourd’hui un atout important pour <strong>la</strong> région. Attractivepour les imp<strong>la</strong>ntations étrangères, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> l’est aussipour bien <strong>de</strong>s ressortissants étrangers qui choisissent <strong>de</strong>venir rési<strong>de</strong>r du côté français. Par ailleurs, le Luxembourget l’Allemagne offrent <strong>de</strong>s emplois à <strong>de</strong> nombreuxLorrains.Illustration 38: Densité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tionEn 2009, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> compte 2,337 millions d’habitants. La<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 99 habitants au km2 est proche <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyennenationale (112). La Moselle, avec 166 habitants au km2 estcinq fois plus <strong>de</strong>nsément peuplée que <strong>la</strong> Meuse. Certaineszones rurales en voie <strong>de</strong> désertification n’atteignent pas20 hbts/km2. Depuis 1999, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion a augmenté enmoyenne <strong>de</strong> 0,16% par an contre 0,62% au niveau national.La croissance bénéficie surtout aux départements déjà lesplus peuplés <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle et <strong>la</strong> Moselle, etparticulièrement dans les zones péri-urbaines. Dans lesVosges, <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion augmente à peine, alors que dans <strong>la</strong>Meuse, un rebond démographique léger mais continu estobservé. Le sol<strong>de</strong> naturel est le principal facteurd’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion lorraine : il reste positifen 2005 (+6100), au niveau du sol<strong>de</strong> moyen <strong>de</strong>s cinq<strong>de</strong>rnières années. Quant au sol<strong>de</strong> migratoire, s’il <strong>de</strong>meureencore négatif, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> -2000 par an, il est en voie<strong>de</strong> réduction.Illustration 39: Taux annuel d'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionSource: INSEE, 2006Au cours <strong>de</strong>s quinze <strong>de</strong>rnières années, le paysageéconomique régional s’est profondément transformé. Lesmines <strong>de</strong> fer ont disparu du paysage lorrain, et <strong>la</strong>suppression totale <strong>de</strong>s houillères est intervenue en 2005.La métallurgie ne représente plus que 3,9% <strong>de</strong>s emploissa<strong>la</strong>riés en 2005, contre 6,6% en 1989. De même, lesemplois dans le textile-habillement ne représentent plusque 0,7% (2,8% en 1989). De nouvelles industries sontapparues comme l’industrie automobile et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>sturgie.Ce redéploiement a notamment été permis par lesnombreuses imp<strong>la</strong>ntations étrangères, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> sesituant parmi les toutes premières régions françaises quantau nombre d’emplois ainsi créés. Depuis 2001, l’emploiindustriel a cependant fortement reculé. Dans <strong>la</strong> région, letertiaire a profité du fort dynamisme <strong>de</strong>s secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong>santé et <strong>de</strong> l’action sociale et, <strong>de</strong> façon moindre, <strong>de</strong>l’essor <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> conseils et développement.Le travail frontalier, en direction du Luxembourgnotamment, est en forte expansion. De 18 600 en 1982, lenombre <strong>de</strong> travailleurs frontaliers est passé à 65 000 en1999. Il est estimé à près <strong>de</strong> 100 000 aujourd’hui. Plus <strong>de</strong>s<strong>de</strong>ux tiers (68%) <strong>de</strong>s frontaliers travaillent au Luxembourg.Occupation du territoire par grands types d'occupation du solSource: INSEE, 1999 - 2006L’importance du travail frontalier et le départ <strong>de</strong>nombreux jeunes actifs ont longtemps permis à <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong><strong>de</strong> se situer, au p<strong>la</strong>n du chômage, dans une situation unpeu plus favorable que l’ensemble <strong>de</strong>s régions françaises.Cependant, <strong>de</strong>puis 2001, le chômage, et notamment celui<strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> 25 ans, augmente plus rapi<strong>de</strong>ment en<strong>Lorraine</strong>. Fin 2009, il se situe à un niveau plus élevé d’unpoint que <strong>la</strong> moyenne métropolitaine.2. L’occupation du sol en <strong>Lorraine</strong>L’agriculture occupe <strong>la</strong> majeure partie du territoirefrançais (60%). Dans les départements lorrains, <strong>la</strong>proportion est i<strong>de</strong>ntique, à l’exception du département<strong>de</strong>s Vosges, qui ne comporte que 45% <strong>de</strong> territoiresagricoles, les milieux naturels et forestiers occupant <strong>la</strong>moitié du département. L’occupation <strong>de</strong>s sols reflète <strong>la</strong>géologie etTerritoires artificiels Territoires agricoles Territoires naturels2006TauxTauxTauxPart du d'évolution Part duPart dud'évolutiond'évolutionterritoire (%) 2000/2006 territoire (%)territoire (%)2000/2006 (%)2000/2006 (%)(%)Meurthe-et-Moselle 6,8% 3,7% 59,2% -0,4% 33,2% -0,1%Meuse 2,4% 1,0% 59,7% 0,0% 37,5% 0,0%Moselle 9,0% 2,1% 58,5% -0,3% 31,1% -0,1%Vosges 4,6% 3,7% 44,8% -0,3% 50,5% -0,1%LORRAINE 5,7% 2,7% 55,6% -0,2% 38,1% -0,1%FRANCE 5,1% 3,0% 59,8% -0,2% 34,0% 0,0%Source: SOeS, Corine Land Cover, 2006l’hydrographie. Les solspeu accessibles ou auxfaibles potentialités <strong>de</strong>valorisation par lescultures agricolesintensives ont été<strong>la</strong>issés à une occupation« naturelle », setraduisant par les forêtsdans les Vosges. Al’inverse, certaineszones du P<strong>la</strong>teaulorrain, du Barrois, duPays haut sont46 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Territoire et transportscomposées <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 80 voire 90% <strong>de</strong> territoires agricoles.Avec 5,7% du territoire en occupation artificielle du sol, <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> apparait comme une région plutôt artificialisée,plus que <strong>la</strong> moyenne métropolitaine (5,1%) qui comprendpourtant l’Ile <strong>de</strong> France (21% <strong>de</strong> zones artificialisées).Seules les régions Nord Pas <strong>de</strong> Ca<strong>la</strong>is et Alsace sontsignificativement plus artificialisées (à hauteur <strong>de</strong> 10% duterritoire).Illustration 40: Artificialisation entre 2000 et 2006Source: Corine Land Cover – 2006, SOeSLa Moselle fait partie <strong>de</strong>s départements à plus fort tauxd’artificialisation (près <strong>de</strong> 10%), se situant à <strong>la</strong> dixièmep<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s départements (hors Ile <strong>de</strong> France).L’artificialisation est fortement liée à <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>popu<strong>la</strong>tion (présente ou passée): le sillon mosel<strong>la</strong>n, à <strong>la</strong>fois lieu d’habitation, d’activités et <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong>circu<strong>la</strong>tion est triplement concerné.La part <strong>de</strong>s zones naturelles (milieux forestiersessentiellement) est toutefois assez importante en<strong>Lorraine</strong> (38% contre 34% France) grâce notamment à <strong>la</strong>présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt vosgienne.Le département <strong>de</strong>s Vosges se situe à <strong>la</strong> 19ème p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>sdépartements les «plus naturels», <strong>de</strong>rrière les zones <strong>de</strong>montagne (Alpes, Pyrénées, Massif central) et <strong>de</strong> forêt(Lan<strong>de</strong>s, Giron<strong>de</strong>).Entre 2000 et 2006, <strong>de</strong>ux évolutions marquantes doiventêtre soulignées: <strong>la</strong> progression régulière <strong>de</strong>l’artificialisation (+600 ha par an) au détriment <strong>de</strong>s zonesnaturelles et surtout agricoles, et <strong>la</strong> diminution, au sein <strong>de</strong>l’espace agricole, <strong>de</strong>s superficies <strong>de</strong> prairies permanentesau profit <strong>de</strong>s terres arables (au rythme annuel <strong>de</strong> 420 ha).3. Le développement urbain dans lesillon mosel<strong>la</strong>n et le nord lorrainLa majeure partie du développement urbain etéconomique se situe <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> fin du siècle <strong>de</strong>rnier autour<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux axes: le «sillon lorrain», dit aussi «sillonmosel<strong>la</strong>n», car se développant autour <strong>de</strong> cette rivière,traverse <strong>la</strong> région du sud au nord sur l’axe Epinal, Nancy,Metz et Thionville et l'espace nord lorrain frontalierorienté d’est en ouest.Ces <strong>de</strong>ux axes forment le «T» lorrain, caractéristique duterritoire. Le reste du territoire est à dominante plusrurale.a) Un passif social et <strong>environnemental</strong>Ce «T» est marqué par l’histoire industrielle et minière <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>. Il achève aujourd’hui une profon<strong>de</strong>reconversion économique suite au déclin <strong>de</strong>s activitéstraditionnelles (sidérurgie, mines, textile) au profitd’autres secteurs (automobile, pétrochimie, métallurgie,cristallerie): cette transition s’accompagne d’un besoinimportant <strong>de</strong> résorption d’un passif social et<strong>environnemental</strong>.Sur le p<strong>la</strong>n social, 70% <strong>de</strong>s ménages lorrains sont en effetéligibles au logement locatif social et leur nombrecontinue d’augmenter. La <strong>Lorraine</strong> compte 38 zonesurbaines sensibles dont 23 quartiers inscrits au programmenational <strong>de</strong> rénovation urbaine, ce qui démontre que lesenjeux liés à <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville, du logement etdésormais <strong>de</strong> <strong>la</strong> réhabilitation sont particulièrementimportants.Le passif <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> région s’illustrenotamment par les bassins miniers, dont le bassin ferrifèrenord lorrain marqué par les aléas <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong>terrains d’origine minière, 6000 ha <strong>de</strong> grands espacesdégradés par l’industrie lour<strong>de</strong>, ou encore 300 sites et solspotentiellement pollués en gran<strong>de</strong> partie mis en sécuritépour l’usage actuel mais qui néanmoins recèlent encore <strong>de</strong>multiples pollutions. Ces friches, héritières <strong>de</strong> l’histoire,sont souvent situées au cœur même <strong>de</strong>s villes qui se sontdéveloppées autour <strong>de</strong> l’activité industrielle et présententdonc aujourd’hui un intérêt notable pour <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong>réaménagement urbains. Trois agences d'urbanisme (Nancy,Metz, Longwy) et l'établissement public foncier <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>(EPFL) contribuent à leur réaménagement.b) Une pression urbaine croissante dans lenord lorrainLe renouvellement <strong>de</strong> centres urbains existants s’inscritdans un contexte <strong>de</strong> pression urbanistique croissante : le«T» lorrain bénéficie <strong>de</strong> l’essentiel du potentield’attractivité démographique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et <strong>de</strong> croissanceéconomique, accentuant ainsi le développement inégal <strong>de</strong><strong>la</strong> région et les disparités sociales.Popu<strong>la</strong>tion urbaine et rurale1990 2006Évolutionen %Total LORRAINE 2 305 726 2 335 694 1,3%Aires urbaines (définition1999)1 608 556 1 623 928 1,0%dont pôles urbains 1 290 239 1 276 210 -1,1%dont communespéri-urbaines318 317 347 718 9,2%Communes multipo<strong>la</strong>risées 298 095 319 175 7,1%Espace à dominante rurale 399 075 392 591 -1,6%Source: INSEE - RPLe phénomène <strong>de</strong> périurbanisation qui touche l’ensemble<strong>de</strong> <strong>la</strong> France concerne aussi <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>. Alors que <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion urbaine continue <strong>de</strong> décroitre lentement entre1999 et 2006, celle <strong>de</strong>s couronnes périurbaines progresse,notamment en Moselle et Meurthe et Moselle. Avec près <strong>de</strong>430 000 habitants, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> aire urbaine <strong>de</strong> Metz estpassée au premier rang <strong>de</strong>s aires urbaines <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> etau seizième rang <strong>de</strong>s 354 aires urbaines <strong>de</strong> France. L’aireurbaine <strong>de</strong> Nancy, avec 410 500 habitants est au dixseptième rang. Cette évolution s’effectue dans uncontexte <strong>de</strong> stagnation démographique, à l’exception <strong>de</strong>szones frontalières: <strong>de</strong>puis 1999, le centre <strong>de</strong> gravitédémographique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> s’est dép<strong>la</strong>cé vers le norddu sillon lorrain.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 47


Territoire et transportsL e p r o j e t d ’ é c o c i t é àA l z e t t e - B e l v a lL’«éco-agglomération transfrontalière» <strong>de</strong> Belval,actuellement en cours <strong>de</strong> construction sur le territoireluxembourgeois en limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière lorraine est<strong>de</strong>stinée à accueillir 20 à 25 000 usagers quotidiens, et5 à 7000 habitants. Aujourd’hui se <strong>de</strong>ssinent avec l'Étatet l'ensemble <strong>de</strong>s collectivités concernées les contoursd'un projet <strong>de</strong> développement territorial global sur lescommunes françaises riveraines.• 1 milliard d'euros d'investissements publicsluxembourgeois sur 15 ans• 20 000 emplois• 5 000 habitants• 1,3 million m² <strong>de</strong> bâtiments• <strong>de</strong>s équipements publics majeurs dont uneuniversité dédiée 3ème cycleAinsi, les zones d’emploi <strong>de</strong> Thionville, <strong>de</strong> Briey et <strong>de</strong>Longwy ont gagné 12000 habitants entre 1999 et 2006.L'essor économique du Grand Duché du Luxembourgconduit à re<strong>de</strong>ssiner les contours <strong>de</strong>s dynamiquesterritoriales en <strong>Lorraine</strong>. Les problématiques <strong>de</strong>dép<strong>la</strong>cements domicile-travail, <strong>de</strong> hausse importante ducoût du foncier, d'habitat, <strong>de</strong> consommation d'espace<strong>de</strong>viennent dans ce contexte <strong>de</strong>s interrogations <strong>de</strong> premierp<strong>la</strong>n. Il modifie également le contexte économique local ;en effet, s'il est facteur <strong>de</strong> développement d'une économie<strong>de</strong> type rési<strong>de</strong>ntiel, il constitue également une perteimportante <strong>de</strong> ressources fiscales pour les collectivitéslocales.c) De forts besoins <strong>de</strong> mobilitéLes actifs travaillent en majorité hors <strong>de</strong> leur commune <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce. Ainsi, en 2006, 69% <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 15 ansayant un emploi se dép<strong>la</strong>cent quotidiennement dans uneautre commune pour exercer leur activité (ils étaient 67%en 1999). L’usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture pour ces dép<strong>la</strong>cements estprédominant (80% <strong>de</strong>s cas). Les transports collectifs sontdiversement utilisés selon les départements, <strong>de</strong> 2% à 9%(dépendant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, du <strong>de</strong>gréd’urbanisation et <strong>de</strong>s politiques locales). L’essor duphénomène transfrontalier dans le nord lorrains’accompagne d’une sur-utilisation <strong>de</strong> l’automobile parrapport aux autres mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transport. Les transportscollectifs sont cependant utilisés par 7500 travailleursfrontaliers quotidiennement, essentiellement dans le sillonmosel<strong>la</strong>n (Metz, Thionville), avec l’indéniable succès duTER dont <strong>la</strong> fréquentation a augmenté <strong>de</strong> 50% entre 2004et 2008.La disponibilité d'une automobile pour les besoins <strong>de</strong>mobilité individuelle se développe: en 1999, 31% <strong>de</strong>sfoyers lorrains possédaient <strong>de</strong>ux voitures ou plus, ils sont35% en 2006.La candidature à l'appel à projet éco-cité <strong>la</strong>ncé par leMEEDDM puis <strong>la</strong> sélection du projet parmi les 13 sitesretenus en France témoignent <strong>de</strong> <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong>scollectivités <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce un projet 40%d'aménagement exemp<strong>la</strong>ire.35Les principaux objectifs concernent <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> 30consommation d'espace en revitalisant les friches 25industrielles parfois situées en cœur <strong>de</strong> ville, le 20soutien à l'éco-construction et à l'émergence <strong>de</strong> 15différents éco-quartiers, <strong>la</strong> mise en valeur du cadre 10naturel existant, <strong>la</strong> reconquête <strong>de</strong>s espaces dégradés5et <strong>la</strong> réintroduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature au sein <strong>de</strong>0l'agglomération. 1999 2006Illustration 41: Foyers possédant plusieurs voituresPart <strong>de</strong>s ménages avec <strong>de</strong>ux voitures ou plusSource: INSEE-RPMeurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosges<strong>Lorraine</strong>FranceFrance hors IDFLe phénomène transfrontalier se traduit également parune coopération renforcée entre partenaires français,luxembourgeois, belges, allemands sarrois et rhénans ausein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Région.Cette coopération transfrontalière se développenotamment dans les domaines <strong>de</strong> l'aménagement duterritoire, <strong>de</strong>s transports ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> l'eau.Elle s'exprime également au travers <strong>de</strong> projets communs :PED Longwy, Eurozone Sarrebrück-Forbach et surtout leprojet emblématique sur le site <strong>de</strong> Belval au Grand Duchédu Luxembourg.2006Les dép<strong>la</strong>cements quotidiens domicile-travailActifs et travailfrontalierNombred'actifs ayantun emploi% travailfrontalierPas <strong>de</strong>transport%Part <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> transports principauxA pied s%Deuxroues%Voiture%Transportsen commun%Meurthe-et-Moselle 299 183 6,4% 3,5% 8,9% 2,5% 75,9% 9,1%Meuse 78 222 3,4% 6,3% 10,8% 3,0% 78,0% 1,9%Moselle 429 262 14,0% 3,4% 7,1% 1,9% 81,0% 6,5%Vosges 152 778 0,2% 4,8% 9,7% 3,4% 79,7% 2,4%LORRAINE 959 446 8,6% 3,9% 8,4% 2,4% 79,0% 6,3%FRANCE 25 569 883 nd 4,5% 7,8% 4,0% 70,1% 13,7%FRANCE (hors IdF) 20 304 014 nd 4,7% 7,9% 4,0% 76,9% 6,6%Source: Recensement <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, INSEE 200648 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Territoire et transports4. Transports et dép<strong>la</strong>cementsLa position géostratégique <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, seule régionfrançaise limitrophe <strong>de</strong> trois pays, à <strong>la</strong> croisée <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxcorridors d'échanges <strong>de</strong> l'espace européen, l'un nord-sudl'autre est-ouest, caractérise les problématiques transportssur ce territoire. Au centre <strong>de</strong>s échanges, le sillonmosel<strong>la</strong>n (d'Épinal à Nancy et Metz jusqu'à <strong>la</strong> frontièreluxembourgeoise), est marqué par <strong>la</strong> présenced'infrastructures représentant l'ensemble <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>transport: l'A31, autoroute en voie <strong>de</strong> saturation, quicumule un ensemble <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> <strong>de</strong>sserte localejusqu'au grand transit international ; <strong>la</strong> Moselle canalisée àgrand gabarit, liaison fluviale vers les ports <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mer duNord et l'Europe <strong>de</strong> l'ouest «mouillée»; <strong>la</strong> voie ferrée, quiaccueille l'importante offre TER ainsi qu'un trafic <strong>de</strong> trainsfret dont ceux <strong>de</strong> l'autoroute ferroviaire ; l'aéroport Metz-Nancy-<strong>Lorraine</strong> et <strong>la</strong> gare <strong>Lorraine</strong>-TGV entre lesagglomérations <strong>de</strong> Nancy et Metz. Sur cette colonnevertébrale s'articule le corridor est/ouest, lien entre l'Île<strong>de</strong>-Franceet les pays <strong>de</strong> l'Europe <strong>de</strong> l'ouest et <strong>de</strong> l'est. Cecorridor comprend d'une part, <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s infrastructuresroutières: l'autoroute A4, passant par Metz, et <strong>la</strong> RN 4,passant par Nancy, et d'autre part, trois axes ferroviaires:<strong>la</strong> ligne c<strong>la</strong>ssique venant <strong>de</strong> Paris qui se dédouble en<strong>Lorraine</strong> vers Metz-Francfort et Nancy-Strasbourg-Stuttgartet <strong>la</strong> ligne à Gran<strong>de</strong> Vitesse Est-Européenne, dont lestravaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième phase sont en cours.a) Le phénomène frontalier a accru <strong>la</strong>mobilitéLa part <strong>de</strong>s actifs travail<strong>la</strong>nt en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> leur commune<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce (migrants alternants) est, en 2006, <strong>de</strong> 69%.Ce chiffre, en progression <strong>de</strong> 2 points <strong>de</strong>puis 1999, est plusélevé par rapport à <strong>la</strong> France <strong>de</strong> province <strong>de</strong> 10 points, engran<strong>de</strong> partie grâce à <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> personnestravail<strong>la</strong>nt à l'étranger (8,6% <strong>de</strong>s actifs en <strong>Lorraine</strong>, 1,4%en province). En revanche, <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>sdép<strong>la</strong>cements domicile-travail s'effectue encore en voitureparticulière. 79% <strong>de</strong>s actifs utilisent un véhicule pour leurdép<strong>la</strong>cement quotidien (90% <strong>de</strong> ceux travail<strong>la</strong>nt hors <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune et 54% <strong>de</strong> ceux travail<strong>la</strong>nt dans leur commune<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce). Ces chiffres sont comparables auxproportions constatées dans <strong>la</strong> France <strong>de</strong> province(respectivement 88% et 53%).Par contre, les transports en commun pâtissent <strong>de</strong> <strong>la</strong>prépondérance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture en <strong>Lorraine</strong> : 6,3% <strong>de</strong>s actifsempruntent un moyen <strong>de</strong> transport collectif, alors quecette proportion atteint 13,7% en France (6,6% en France<strong>de</strong> province).Les Lorrains eux-mêmes se dép<strong>la</strong>cent massivement au sein<strong>de</strong> leur région. Les principales zones d'’emploi, d'activité,<strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion, ainsi que les zones logistiques, sontconcentrées sur le «sillon lorrain»: 1,2 millions <strong>de</strong>personnes, soit plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> sa popu<strong>la</strong>tion, y viventet 450 000 emplois y sont localisés. Les <strong>de</strong>ux grands pôlesurbains que sont Metz et Nancy, situés à moins <strong>de</strong> 60 km <strong>de</strong>distance, et les synergies naturellement existantes et àdévelopper entre ces <strong>de</strong>ux pôles (réseau universitaire <strong>de</strong>formation, recherche,...) suscitent <strong>de</strong>s besoins sans cessecroissants en termes <strong>de</strong> mobilité. L'importance <strong>de</strong>séchanges domicile-travail entre <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, leLuxembourg, <strong>la</strong> Belgique et l'Allemagne, augmenteégalement <strong>de</strong> façon sensible ce phénomène. Malgré l'effet<strong>de</strong> <strong>la</strong> crise, ce sont bientôt 100 000 frontaliers quiprofiteront du besoin <strong>de</strong> main d'œuvre qualifiée <strong>de</strong>spartenaires extérieurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>. .Ces besoins enmobilité, qu'ils soient régionaux ou internationaux, doiventdésormais être satisfaits dans une logique <strong>de</strong>développement durable.b) Transport et logistiqueLes 2500 entreprises <strong>de</strong> transports <strong>de</strong> <strong>la</strong> région comptent35 000 sa<strong>la</strong>riés. Globalement le poids <strong>de</strong>s transports et <strong>la</strong>logistique est évalué à 60 000 emplois.Depuis une quinzaine d'années, d’importantesimp<strong>la</strong>ntations logistiques exogènes se sont concrétisées surle territoire régional, confirmant <strong>la</strong> vocation internationale<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>.D’un point <strong>de</strong> vue spatial, trois pôles logistiques etindustriels principaux se dégagent :Le pôle <strong>de</strong> Metz-Thionville, premier pôle économique etdémographique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, qui s’articule autour <strong>de</strong> <strong>la</strong>zone d’Ennery, plus gran<strong>de</strong> zone d’activités <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>(450 ha) et sa p<strong>la</strong>te-forme logistique Garolor. Autour <strong>de</strong>Metz, plusieurs zones accueillent <strong>de</strong> gros sitesopérationnels.Le pôle <strong>de</strong> Nancy-Toul est le second en importance <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong> avec une zone principale <strong>de</strong> 200 ha (Ludres-Fléville), et <strong>de</strong>s zones logistiques secondaires(Champigneulles, Atton, Gondreville, etc.).Le pôle <strong>de</strong> l’Est mosel<strong>la</strong>n, moins important que les <strong>de</strong>uxprécé<strong>de</strong>nts, accueille <strong>de</strong>s activités logistiques notammenten liaison avec l’usine Smart. Deux autres sites endéveloppement <strong>de</strong>vraient également accueillir <strong>de</strong>simp<strong>la</strong>ntations logistiques (Saint-Avold et Farebersviller).Illustration 42: Transports <strong>de</strong> marchandises en <strong>Lorraine</strong>20000015000010000050000Tonnage total transporté par mo<strong>de</strong>flux internes, nationaux et internationaux cumulés019931994199519961997199819992000200120022003200420052006non renseignéLe trafic <strong>de</strong> transit (sans chargement ou déchargement en <strong>Lorraine</strong>) n'estpas comptabilisé.Source: SOeSHistoriquement, le transport <strong>de</strong> masse par voie d'eau etpar rail est particulièrement bien développé en <strong>Lorraine</strong>,grâce aux infrastructures existantes. Ainsi, le portcéréalier <strong>de</strong> Metz, et le triage ferroviaire <strong>de</strong> Woippyconnaissent une activité qui les p<strong>la</strong>ce parmi les principauxsites <strong>de</strong> France. Mais les évolutions <strong>de</strong>s quinze <strong>de</strong>rnièresannées aboutissent à une explosion du trafic routier audétriment du ferroviaire, que ce soit pour les fluxinternes, nationaux ou internationaux.Malgré l'amélioration <strong>de</strong>s moteurs et le fortdéveloppement <strong>de</strong>s véhicules ayant <strong>de</strong> moindres rejets <strong>de</strong>gaz à effet <strong>de</strong> serre, le poids du secteur <strong>de</strong>s transportsdans <strong>la</strong> contribution au réchauffement climatique et àl'émission <strong>de</strong> polluants augmente régulièrement.Le développement du fret ferroviaire, et <strong>de</strong>s transports <strong>de</strong>voyageurs collectifs est désormais un objectifincontournable pour le respect <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong> luttecontre le changement climatique.airrouteeautrain<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 49


Territoire et transports2006c) Le transport routier prépondérantLes infrastructures routières <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sontparticulièrement bien développées. Ainsi, le réseau routiernational (autoroutes et routes nationales) représente20 819 km, soit 4,4% du réseau français. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> ceréseau est <strong>de</strong> 39,2 m/km², contre 38,27 m/km² pour lenational. En outre, le linéaire d'autoroutes non concédées(198 km) représente 7,4% du réseau autoroutier nationalnon concédé.L'essentiel du transport <strong>de</strong> marchandises s'effectue encorepar <strong>la</strong> route en <strong>Lorraine</strong>. Ainsi 82% <strong>de</strong>s marchandiseséchangées, en tonnages, transitent par voie routière à<strong>de</strong>stination et/ou en provenance <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>. Les tonnagestransportés ont d'ailleurs augmenté <strong>de</strong> 12,7% entre 2000 et2006. Il faut néanmoins noter qu'en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s fluxinternes à <strong>la</strong> région (52% <strong>de</strong>s flux tous mo<strong>de</strong>s liés à <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong>) <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> marchandises transportées parvoie routière est <strong>de</strong> 70,8% (17% par voie ferrée et 12% parvoie navigable). La <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> ainsi en 2006 lemeilleur ratio rail-route <strong>de</strong>s régions françaises, juste<strong>de</strong>vant le Nord-Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is, bien qu'en recul <strong>de</strong> 5 points<strong>de</strong>puis l'an 2000.La région <strong>Lorraine</strong> est donc encore une région où lesmo<strong>de</strong>s alternatifs à <strong>la</strong> route sont davantage utilisés quedans le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. La proportion <strong>de</strong> marchandisesutilisant <strong>la</strong> voie navigable atteint 28% en tonnage dans leséchanges avec l'international, grâce à <strong>la</strong> Moselle à grandgabarit. Quant au mo<strong>de</strong> ferroviaire, il accueille 9,6% et22,6% <strong>de</strong>s marchandises échangées respectivement auniveau international et national.L'autoroute A31 cumule les fonctions: <strong>de</strong>sserte locale(voire inter-quartiers), échanges régionaux etinternationaux, transit international. Celle-ci est donc trèschargée et son trafic augmente encore régulièrement.Ainsi, entre 1997 et 2007, son trafic a augmenté <strong>de</strong> 23% enmoyenne, ce qui correspond à un taux d'augmentationannuel moyen <strong>de</strong> 2%. Cette hausse se fait nettement sentirau nord <strong>de</strong> l'autoroute A4, où les variations <strong>de</strong> trafic <strong>de</strong>sstations concernées sont résumées dans le tableau ciaprès.Trafic routier aux stations (A31)StationTonnages selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transportflux internes trafic national trafic internationalÉvolution ÉvolutionÉvolution Évolution Évolution Évolutionktonnesktonnesktonnes1996-2006 France1996-2006 France 1996-2006 FranceFer 4 171 -30% -23% 11 531 -11% -15% 3 501 -29,4% -28,1%Évolution1997/2007Évolution moyenneannuelle 1997/2007Kanfen 50,90% 4,20%Beauregard 36,71% 3,18%Guénange 34,34% 3,00%Maizières 33,63% 2,94%Source : CETE <strong>de</strong> l'Est, APRR, SANEFL'attraction du Luxembourg et l'augmentation conséquentedu nombre <strong>de</strong> travailleurs frontaliers expliquent en gran<strong>de</strong>partie cette hausse.En revanche, les stations imp<strong>la</strong>ntées à proximité <strong>de</strong>sgrands centres urbains enregistrent <strong>de</strong>s hausses moinsconséquentes: moins <strong>de</strong> 0,5% d'augmentation moyenneVoies navigables 1 148 37% 31% 122 -54% 37% 10 945 -9,0% -4,1%Routes 75 831 12% 25% 39 313 41% 37% 22 615 43,7% 48,8%Total 81 149 9% 24% 50 966 24% 30% 39 065 -8,8% 6,8%Source: SoeS, SITRAMannuelle à proximité<strong>de</strong> Metz, environ 1,5%dans les stationssituées au nord <strong>de</strong>l'agglomérationnancéienne.Cependant, <strong>de</strong>puis2008, une certainestabilité du trafic a étéobservée, voire unelégère diminution surcertaines sectionstelles les abords <strong>de</strong> l'agglomération <strong>de</strong> Nancy jusqu'à Toulet Gye. Si, au nord <strong>de</strong> Metz, on constate une légèreprogression, <strong>la</strong> section à <strong>la</strong> frontière luxembourgeoisen'augmente plus pour <strong>la</strong> première fois. La politique d'unenouvelle offre <strong>de</strong> transport par car, les parkings re<strong>la</strong>is, <strong>la</strong>pratique du covoiturage sont <strong>de</strong>s facteurs explicatifs <strong>de</strong>cette évolution.Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s évolutions comportementales et <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong>spolitique d'offres, <strong>la</strong> stagnation du trafic sur l'ensemble <strong>de</strong><strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est probablement aussi l'une <strong>de</strong>s conséquences<strong>de</strong> <strong>la</strong> crise économique.d) Le transport ferroviaireLa <strong>de</strong>nsité du réseau ferroviaire est également importantecomparée aux chiffres français: 82,3 contre 57,42 m/km²,ce qui représente 6,2% du linéaire d'infrastructuresfrançaises. Par ailleurs, sur les 1938 km <strong>de</strong> voies ferrées en<strong>Lorraine</strong>, 59% sont électrifiées (49% au niveau national).Afin <strong>de</strong> renforcer <strong>la</strong> capacité du système ferroviairelorrain, sont actuellement en cours <strong>de</strong>ux opérationsd'aménagement sur le nœud <strong>de</strong> Metz ainsi que celui <strong>de</strong>Nancy-Jarville.Pour le transport <strong>de</strong> marchandises, bien que le mo<strong>de</strong>routier soit, <strong>de</strong> loin, privilégié, le fret ferroviaire conserveune bonne p<strong>la</strong>ce en <strong>Lorraine</strong>. En effet, 11,2% <strong>de</strong>smarchandises impliquant <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> sont convoyées par lefer (3,4% France ). Et cette proportion monte à 17,2%, sil'on considère les flux entrants et sortants <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>(toutes origines et <strong>de</strong>stinations en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s flux internesà <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>). En revanche, cette proportion ne fait quedécroître <strong>de</strong>puis l'an 2000, suivant <strong>la</strong> contraction du fretferroviaire constatée au niveau national. Ainsi, le tonnage<strong>de</strong> marchandises transportées par voie ferrée a diminué <strong>de</strong>21% entre 2000 et 2006.Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tes-formes logistiques trimodales, encours au titre du CPER 2007-2013, ont permis <strong>de</strong> localiserun équipement multisite autour <strong>de</strong>s ports <strong>de</strong> Nancy-Frouard, Metz et Thionville-Il<strong>la</strong>nge. Les premiers travaux,<strong>la</strong>ncés probablement en 2011, permettront <strong>de</strong> développerprogressivement un outil dont l'un <strong>de</strong>s objectifs vise àfavoriser le basculement modal en particulier <strong>de</strong>s fluxroutiers longues distance vers les mo<strong>de</strong>s alternatifs.e) TGV et TERLa première phase <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligne à Gran<strong>de</strong> Vitesse Est-Européenne a été inaugurée en juin 2007. En <strong>Lorraine</strong>, cesont douze gares qui accueillent désormais les TGV, dont<strong>de</strong>ux ont été construites pour l'occasion (Meuse-TGV et<strong>Lorraine</strong>-TGV). On note une augmentation conséquente dunombre <strong>de</strong> voyageurs transportés au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong>, <strong>de</strong>puis 2003, et plus encore à partir <strong>de</strong> 2007 et <strong>la</strong>mise en service <strong>de</strong> <strong>la</strong> LGV Est. Ainsi, ce nombre augmente<strong>de</strong> 8,2% entre 2006 et 2007, puis <strong>de</strong> 12,4% entre 2007 et2008. 5 320 451 voyageurs ont ainsi été transportés <strong>de</strong>puis<strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> et vers <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> par les trains gran<strong>de</strong>s lignes<strong>de</strong> <strong>la</strong> SNCF en 2008. De <strong>la</strong> même manière, le nombre <strong>de</strong>50 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Territoire et transportsvoyages-km augmente <strong>de</strong> manière sensible à partir <strong>de</strong>2007: +17,8% entre 2006 et 2007 et +20% entre 2007 et2008. Ces chiffres montrent donc que les transportsferroviaires sont <strong>de</strong> plus en plus utilisés, pour se dép<strong>la</strong>cer<strong>de</strong> plus en plus loin.Illustration 43: Trafic ferroviaire Gran<strong>de</strong>s lignes6 000 0005 000 0004 000 0003 000 0002 000 0001 000 000Source: SNCFSur <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion <strong>Lorraine</strong>-Paris le taux d'occupation moyen<strong>de</strong>s TGV est <strong>de</strong> 75% soit parmi les taux les plus élevés <strong>de</strong>France. Le TGV a conquis rapi<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s parts <strong>de</strong> marchéau détriment <strong>de</strong> l'aérien mais aussi <strong>de</strong> <strong>la</strong> voitureindividuelle.Les chiffres du Transport Express Régional montrentégalement <strong>de</strong> belles performances. En 2008, ce sont620 000 voyageurs*kilomètres qui ont été transportés parles services ferroviaires régionaux. Ce chiffre équivaut àune hausse <strong>de</strong> 14% <strong>de</strong>s voyageurs*kilomètres transportés en<strong>Lorraine</strong> par rapport à 2007. Pour les services routiers, unestagnation est constatée, en termes <strong>de</strong>voyageurs*kilomètres transportés, portant ce chiffre à23 000 en 2008. Il est aussi à noter que le nombre <strong>de</strong>voyages*kilomètres a presque doublé entre 2004 et 2008(+49,5%) tandis que l'offre a augmenté <strong>de</strong> 20,3% sur cettemême pério<strong>de</strong>. Le rythme moyen d'accroissement <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> est <strong>de</strong> 10,6% par an entre 2004 et 2008 (entermes <strong>de</strong> voyages*km).Voyageurs TER (trains express régionaux)TER <strong>Lorraine</strong>milliers <strong>de</strong> 2004 2006 2007 2008voyages*kmServices ferroviaires 397 805 481 526 541 452 619 852Services routiers 21 545 22 134 21 391 23 374Total 419 350 503 660 562 843 643 226Source : Conseil Régional <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>2202001801601401<strong>2010</strong>0Trains gran<strong>de</strong>s lignesNombre cumulé <strong>de</strong> voyages entrants et sortants <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>01996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation intra régionale <strong>de</strong>s TERNombre <strong>de</strong> voyages, base 100 en 1996<strong>Lorraine</strong> Alsace Champagne-Ar<strong>de</strong>nneMoyenne régions(hors IdF)801996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Source: SNCFAfin <strong>de</strong> renforcer l'attractivité <strong>de</strong>s transports collectifs etfaciliter <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> transport au quotidien, sont en coursles opérations suivantes au titre du CPER 2007-2013:l'aménagement <strong>de</strong> 16 pôles d'échanges multimodaux autour<strong>de</strong>s gares ferroviaires, l'intégration billetique et tarifaireainsi qu'une politique <strong>de</strong> centrale d'information voyageursDans le même temps, pour garantir l'avenir et ledéveloppement du ferroviaire, <strong>de</strong>s démarches prospectivesportent sur une nouvelle série d'étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> capacité dusystème ferroviaire en <strong>Lorraine</strong> ainsi que <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s sur lesdébouchés sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> par Épinal et <strong>la</strong> LGV Rhin-Rhône .f) Le transport fluvialLa <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> un réseau <strong>de</strong> voies navigables long <strong>de</strong>presque 700 km, soit 12,8% <strong>de</strong>s voies navigablesfréquentées en France. Ce chiffre représente une <strong>de</strong>nsité<strong>de</strong> 29,56 m/km² (10 m/km² en France). La Mosellecanalisée à grand gabarit représente une longueur <strong>de</strong> 154km entre Neuves-Maisons et l'écluse-frontière d'Apach.La part du fret transporté par voie fluviale en <strong>Lorraine</strong> est<strong>de</strong> 6,9% (12% si l'on exclut les flux internes), ce quicorrespond à 11 610 milliers <strong>de</strong> tonnes échangées.Contrairement au fret ferré, les tonnages transportés par<strong>la</strong> voie navigable sont en augmentation: +5,6% entre lesannées 2000 et 2006 (flux totaux, hors flux internes). Cesont essentiellement les débouchés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle sur lesports dynamiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer du Nord (Anvers, Rotterdam)qui expliquent <strong>la</strong> hausse constatée.Afin <strong>de</strong> pouvoir exploiter, à l'avenir, une ligne <strong>de</strong>conteneurs fluviaux garantissant 300 jours <strong>de</strong> navigationpar an avec trois couches <strong>de</strong> conteneurs, l'achèvement durehaussement <strong>de</strong>s ponts sur <strong>la</strong> Moselle sera poursuivijusqu'à Metz en <strong>2010</strong>. Parallèlement, pour assurer unemeilleur gestion <strong>de</strong>s bateaux mais aussi <strong>de</strong> l'eau (barrageset écluses), dans l'esprit du concept <strong>de</strong> «Moselleintelligente», sera construit à Frouard un centred'ingénierie et <strong>de</strong> gestion du trafic fluvial.En terme <strong>de</strong> perspective d'avenir pour le transport fluvial,l'intérêt d'une liaison à grand gabarit entre les bassins duRhin et Rhône, via Saône-Moselle, a fait l'objet, sur <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> 2004-2009 d'étu<strong>de</strong>s d'opportunité socioéconomique,technique et <strong>environnemental</strong>e. La loi du 3août 2009 <strong>de</strong> programmation re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> mise en œuvredu Grenelle <strong>de</strong> l'environnement a fixé un calendrier pourun débat public: «Les étu<strong>de</strong>s nécessaires à <strong>la</strong> réalisationd’une liaison fluviale à grand gabarit entre les bassins <strong>de</strong><strong>la</strong> Saône et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle seront poursuivies et un débatpublic sera organisé d’ici à 2012. Ce débat envisageraégalement l’intérêt d’une connexion fluviale entre <strong>la</strong>Saône et le Rhin qui fera l’objet d’étu<strong>de</strong>s complémentairespréa<strong>la</strong>bles.»2006en %Part modales fer/eau/routefluxinternestraficnationaltraficinternational *<strong>Lorraine</strong> France <strong>Lorraine</strong> France <strong>Lorraine</strong> FranceFer 5% 1% 23% 10% 9% 3%Voiesnavigables 1% 1% 0% 3% 28% 50%Routes 93% 98% 77% 87% 58% 44%* total inférieur à 100, car les catégories «aérien» et «autres» ne sont pasreprésentéesSource: SoeS, SITRAMg) Le transport aérienLa <strong>Lorraine</strong> est dotée d'un aéroport régional, Metz-Nancy-<strong>Lorraine</strong>, et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux aéroports d'affaires, Nancy-Essey etÉpinal-Mirecourt. En 2009, l'aéroport régional <strong>de</strong> Metz-Nancy-<strong>Lorraine</strong> enregistre une baisse <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong>s passagerstransportés par rapport à 2008, après une baisse constatée<strong>de</strong> 16% entre 2007 et 2008. 263 020 passagers sont passéspar l'aéroport <strong>de</strong> Metz-Nancy-<strong>Lorraine</strong> en 2009, dont près<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 51


Territoire et transports<strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié (120 939) étaient sur <strong>de</strong>s vols réguliers. Ce<strong>la</strong>est principalement dû à <strong>la</strong> concurrence du TGV-Est, <strong>de</strong>puissa mise en service en juin 2007, qui a eu pour conséquencel'arrêt <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne vers Paris.Pour le transport <strong>de</strong> marchandises, le mo<strong>de</strong> aérien n'estquasiment plus exploité en <strong>Lorraine</strong> <strong>de</strong>puis le départ <strong>de</strong> <strong>la</strong>société DHL <strong>de</strong> l'aéroport régional en 2006 (18 400 tonnestraitées en 2001, 640 en 2006, une centaine en 2009).L e S c h é m a d e m o b i l i t ét r a n s f r o n t a l i è r e L o r r a i n e -L u x e m b o u r g ( S M O T )Dans un contexte <strong>de</strong> pression frontalière croissante(plus <strong>de</strong> 70 000 frontaliers) sur les infrastructures etservices <strong>de</strong> transport, <strong>la</strong> Région <strong>Lorraine</strong>, le Ministèrechargé <strong>de</strong>s transports du Grand-duché <strong>de</strong> Luxembourget l'État français ont é<strong>la</strong>boré en 2008 un schémastratégique <strong>de</strong> mobilité transfrontalière, le SMOT.Ce document-cadre propose <strong>de</strong>s orientationsstratégiques à moyen et long termes, ainsi qu'unprogramme d’actions opérationnelles immédiates.Le SMOT est une démarche pionnière <strong>de</strong> coopérationtransfrontalière forte et coordonnée en Europe. Sonobjectif ambitieux vise à augmenter progressivement<strong>la</strong> part modale <strong>de</strong>s transports alternatifs à <strong>la</strong> voitureindividuelle, aujourd'hui inférieure à 10 %, (transportsferroviaires + collectifs et covoiturage) à 15, 20 puis25% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s dép<strong>la</strong>cements <strong>Lorraine</strong>-Luxembourg à l’horizon 2030.La première étape <strong>de</strong> très court terme, dont lesétu<strong>de</strong>s conjointes État-Région sont en cours en <strong>2010</strong>,vise à trouver <strong>de</strong>s pistes d’amélioration à court terme(2012/2013) <strong>de</strong> l’offre ferroviaire à <strong>de</strong>stination duGrand-Duché <strong>de</strong> Luxembourg. L’enjeu est également<strong>de</strong> prendre en compte l’ensemble <strong>de</strong>s projets locauxd’infrastructure (création/réactivation <strong>de</strong> haltesferroviaires, tram-train, projet VITAL, lignes routièrestransfrontalières, etc.)5. Aménagement durable duterritoireLes territoires ruraux <strong>de</strong>meurent importants en superficie,mais n’accueillent plus <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.L’espace à dominante rurale ne rassemble plus que 15 % <strong>de</strong><strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion : situé dans <strong>la</strong> Meuse, en partie dans lesVosges, dans le sud et l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et l’est <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meurthe-et-Moselle, il est constitué d’intercommunalitéssouvent faibles ou mal structurées.Avec le vieillissement engagé <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, le groupesocial <strong>de</strong>s retraités s’affirme alors que celui <strong>de</strong>sagriculteurs, historiquement le plus ancré, recule,notamment dans <strong>la</strong> représentation politique.En termes d’action publique, <strong>la</strong> décentralisation a renforcéle pouvoir <strong>de</strong>s collectivités territoriales et fait émerger lesEPCI (établissements publics <strong>de</strong> coopérationintercommunale), transformant les échelles <strong>de</strong> gestion etconduisant l’action publique sur un nouvel échelongéographique. La mutualisation <strong>de</strong>s actions renduepossible par cette nouvelle organisation <strong>de</strong>vrait faciliter lemaintien <strong>de</strong>s équipements au plus près <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Les pays et les Parcs naturels régionaux ouvrent parexemple aux citoyens <strong>de</strong>s possibilités directesd’association à <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> politiques publiques ou àl’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> territoire.Les collectivités territoriales sont désormais un cadreincontournable pour l’aménagement du territoire et <strong>la</strong>prise en compte <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong> développement durable.L’Agenda 21 est un programme d’actions pour le 21èmesiècle orienté vers le développement durable. Il a étéadopté par les pays signataires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déc<strong>la</strong>ration <strong>de</strong> Rio <strong>de</strong>Janeiro en juin 1992. Ses principales fonctions sont <strong>la</strong> luttecontre <strong>la</strong> pauvreté et l’exclusion sociale, <strong>la</strong> production <strong>de</strong>biens et <strong>de</strong> services durables, <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>l’environnement. Il doit aboutir à une gestion coordonnéeet transversale du développement économique, <strong>de</strong> <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion sociale.En <strong>Lorraine</strong>, <strong>de</strong>s communes (Metz, Sanry-les-Vigy), <strong>de</strong>sintercommunalités (Grand Nancy, Pays d’Epinal, duLunévillois) ont <strong>la</strong>ncé <strong>de</strong>s démarches d’é<strong>la</strong>borationd’Agendas 21. Le nombre <strong>de</strong> communes concernées estplus faible en <strong>Lorraine</strong> (0,1 % <strong>de</strong>s communes) qu'enmoyenne en France (0,7 % <strong>de</strong>s communes).Les documents d’urbanisme, tels les P<strong>la</strong>ns locauxd’urbanisme et les Schémas <strong>de</strong> cohérence territoriale,jouent un rôle important dans <strong>la</strong> gestion foncière pourtrouver un équilibre entre une urbanisation qui se veutcontrôlée et <strong>de</strong>s espaces naturels à protéger. Lapréservation <strong>de</strong>s ressources naturelles (biodiversité, eau,matières premières) et du cadre <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s habitants(paysages, accès aux services, relocalisation <strong>de</strong>l’économie) en constituent les enjeux majeurs.Les SCoT ont vocation à définir les choix d’aménagementet <strong>de</strong> développement pour le territoire à l’horizon <strong>de</strong> dixquinzeans. Parce qu’ils précisent les orientationsgénérales du développement <strong>de</strong> l’urbanisation et <strong>de</strong> cefait orientent les besoins en mobilité, ces choix aurontégalement un impact sur les consommations et les besoinsen énergie, ainsi que sur les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre du territoire.Cinq chartes d’environnement ont été mises en p<strong>la</strong>ce parle conseil général du département <strong>de</strong>s Vosges, par <strong>la</strong>communauté <strong>de</strong> communes <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s Vosges(Neufchâteau) et par les villes d’Épinal et Golbey, <strong>de</strong>Lunéville et <strong>de</strong> Nancy.6. L’évaluation <strong>environnemental</strong>e<strong>de</strong>s projets, <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns etprogrammesL’évaluation <strong>environnemental</strong>e est une mesure, aussisystématique et objective que possible, <strong>de</strong>s résultats et<strong>de</strong>s qualités d’un projet, d’un programme ou d’unepolitique, en matière d’environnement. L’évaluation <strong>de</strong>simpacts sur l’environnement est une procédure qui permetd’examiner les conséquences, tant bénéfiques quenéfastes, qu’un projet ou programme <strong>de</strong> développementenvisagé aura sur l’environnement. L’évaluation permet <strong>de</strong>s’assurer que les conséquences sur l’environnement sontdûment prises en compte dans <strong>la</strong> conception du projet ouprogramme.Deux directives européennes ren<strong>de</strong>nt obligatoire l’avisd’une «autorité <strong>environnemental</strong>e» dans <strong>de</strong> nombreuxprocessus dans lesquels une autorité administrativeautorise ou approuve un dossier. En France, les avis sur lesp<strong>la</strong>ns et programmes ont été généralisés en 2006, et surles projets en juillet 2009.L’avis d’évaluation émis par «l’autorité <strong>environnemental</strong>e»porte sur <strong>la</strong> qualité du rapport <strong>environnemental</strong> ou <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong> d’impact et sur <strong>la</strong> manière dont l’environnementest pris en compte dans le projet. Il comporte notamment52 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Territoire et transportsune analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> prise en compte <strong>de</strong>l’environnement dans le projet, p<strong>la</strong>n ouprogramme, particulièrement <strong>la</strong> pertinence et <strong>la</strong>suffisance <strong>de</strong>s mesures d’évitement, <strong>de</strong> réduction,voire <strong>de</strong> compensation <strong>de</strong>s impacts. L’avis <strong>de</strong>l’autorité <strong>environnemental</strong>e est intégré dans ledossier soumis à <strong>la</strong> consultation publique. Il necomporte pas <strong>de</strong> conclusion sur l’opportunité duprojet proposé, ni sur les prescriptions à imposerau porteur <strong>de</strong> projet, ces éléments <strong>de</strong> l’avisrelevant <strong>de</strong> l’instruction administrative c<strong>la</strong>ssiquedu dossier.Pour l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> <strong>Lorraine</strong> estle principal service en charge <strong>de</strong> préparer les avis<strong>de</strong> l'autorité <strong>environnemental</strong>e qui peut être, selonles cas, le ministre chargé <strong>de</strong> l’environnement, <strong>la</strong>formation d’autorité <strong>environnemental</strong>e du ConseilGénéral <strong>de</strong> l’Environnement et du DéveloppementDurable (CGEDD), le préfet coordonnateur <strong>de</strong>bassin (SDAGE), le préfet <strong>de</strong> région (schémasrégionaux et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> travaux etd’aménagement) ou le préfet <strong>de</strong> département(schémas départementaux, SAGE, SCOT et certainsPLU, par exemple).En 2009, année <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> cette nouvelleprocédure, 20 avis ont été rendu sur différentsprojets d’aménagement. Ils sont consultables sur lesite internet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Préfecture <strong>de</strong> région <strong>Lorraine</strong>.L e s S C o T à l a r e c h e r c h e d ’ u né q u i l i b r e e n v i r o n n e m e n t a lLes Schémas <strong>de</strong> Cohérence Territoriaux (SCoT, institués par <strong>la</strong> LoiSolidarité et Renouvellement Urbains <strong>de</strong> 2000) sont <strong>de</strong>s documents <strong>de</strong>p<strong>la</strong>nification à l’échelle d’un bassin <strong>de</strong> vie. Ils visent à favoriser unegestion économe et équilibrée <strong>de</strong> l'espace, à contribuer à <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>sdép<strong>la</strong>cements, notamment automobiles, à <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s ressourcesnaturelles et à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques prévisibles.A <strong>la</strong> suite du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement, <strong>la</strong> dimension <strong>environnemental</strong>e<strong>de</strong>s SCoT va être confirmée: objectif <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz àeffet <strong>de</strong> serre, <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’énergie et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s sourcesrenouve<strong>la</strong>bles et objectif <strong>de</strong> préservation et <strong>de</strong> remise en bon état <strong>de</strong>scontinuités écologiques.Le SCoT <strong>de</strong>s Vosges CentralesLe SCOT <strong>de</strong>s Vosges Centrales est le premier SCoT approuvé en <strong>Lorraine</strong>,le 10 décembre 2007. Depuis, 8 autres documents sont en coursd’é<strong>la</strong>boration dans les principales agglomérations. Le territoire <strong>de</strong>s VosgesCentrales compte 103 communes pour une popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 115000habitants. Il comprend l’agglomération spinalienne, se prolonge <strong>de</strong> partet d’autre <strong>de</strong> <strong>la</strong> vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselleet intègre également le secteur plusrural <strong>de</strong> <strong>la</strong> Vôge au Sud-Ouest. Ils’agit d’un territoire en gran<strong>de</strong>partie péri-urbain ou rural, couvertpour plus d’un tiers <strong>de</strong> forêt, dontles paysages sont agréables etvariés. La vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselleconcentre une bonne partie <strong>de</strong>senjeux environnementaux. Desmesures <strong>de</strong> préservation<strong>environnemental</strong>e, adaptées auterritoire, ont été définies: cadrage<strong>de</strong>s capacités maximalesd’urbanisation, incitation àdévelopper <strong>de</strong> l’habitat groupé,règle d’éloignement <strong>de</strong> 200 mètresentre les habitations et les nouvellesexploitations agricoles, maintien <strong>de</strong>ssurfaces forestières et préservation<strong>de</strong>s lisières, préservation <strong>de</strong>s grands corridors écologiques terrestres etaquatiques, maintien <strong>de</strong> coupures vertes d’agglomérations et limitation<strong>de</strong> l’urbanisation <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges le long <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tion,protection <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> captage, incitation à <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’énergie etau développement <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles...Le SCoT, un document «vivant» et évolutifSans attendre le bi<strong>la</strong>n après 10 ans, une évaluation à mi-parcours seraréalisée. Plusieurs pistes d’étu<strong>de</strong>s complémentaires sont mentionnéesdans le SCoT pour améliorer sa mise en œuvre, notamment dans le cadre<strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en compatibilité <strong>de</strong>s PLU. Une première étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong>préservation du risque d’inondation par ruissellement <strong>de</strong>s eaux pluviales aété achevée en 2009. La réflexion se poursuit également avec lespartenaires sur les modalités d’application <strong>de</strong>s préconisations forestières.En 2009, le Comité Syndical du SCoT <strong>de</strong>s Vosges Centrales a pris <strong>la</strong>décision <strong>de</strong> s’engager dans un P<strong>la</strong>n Climat Territorial afin d’anticiper lesnouvelles mesures annoncées par le Grenelle <strong>de</strong> l’environnement. Le bi<strong>la</strong>ncarbone a mis en évi<strong>de</strong>nce le rôle du transport <strong>de</strong> personnes commepremière source émettrice <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre, <strong>de</strong>vant l’habitat, puis,dans une moindre mesure, l’agriculture et l’industrie. Une dynamique estactuellement engagée avec les partenaires du territoire pour définir unprogramme d’actions afin <strong>de</strong> réduire ces émissions, par un urbanismedurable favorisant <strong>de</strong>s formes urbaines et <strong>de</strong>s constructions moinsénergivores et un développement urbain compatible avec <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>transports alternatifs à <strong>la</strong> voiture individuelle. La consolidation <strong>de</strong>sfilières bois-énergie et bois-construction est aussi un enjeu <strong>de</strong> premierp<strong>la</strong>n du P<strong>la</strong>n Climat. Le Syndicat porteur du SCoT se positionne ainsicomme une p<strong>la</strong>teforme d’animation et d’échanges permanents entre lesacteurs <strong>de</strong> l’aménagement et <strong>de</strong> l’urbanisme et notamment les élus, pourfaciliter l’adaptation continue <strong>de</strong> son territoire aux enjeux <strong>de</strong>développement durable. Il contribue également à <strong>la</strong> construction d’unréseau InterSCoT pour favoriser <strong>la</strong> bonne cohérence d’ensemble <strong>de</strong>sstratégies territoriales en <strong>Lorraine</strong>. Pour en savoir plus: http://www.scotvosges-centrales.fr/<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 53


Territoire et transportsB I B L I O G R A P H I E , S I T E S I N T E R N E T• Les agendas 21 en France, site du Comité 21, http://www.agenda21france.org/• M. Verdier – EOLIS, « Aménagement durable et étalement urbain », <strong>DREAL</strong>, 2009, http://www.lorraine.<strong>de</strong>veloppementdurable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1545• Économie <strong>Lorraine</strong>, publication <strong>de</strong> l'INSEE <strong>Lorraine</strong>, http://www.insee.fr/fr/regions/lor/• La <strong>Lorraine</strong> vue par CORINE Land Cover: poussée récente <strong>de</strong> l’artificialisation <strong>de</strong>s sols, Économie <strong>Lorraine</strong> n°177 -Juillet 2009, http://www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1491• L'Observatoire régional <strong>de</strong>s transports et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Logistique <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, http://www.ort2l.fr• Transports durables, données et pistes d’action pour <strong>de</strong>s transports moins polluants et moins énergivores, ADEME,http://www2.a<strong>de</strong>me.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12618• Statistiques <strong>de</strong>s transports, SOeS, http://www.statistiques.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=29• L'évaluation <strong>environnemental</strong>e <strong>de</strong>s projets et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns et programmes, <strong>DREAL</strong>, http://www.lorraine.<strong>de</strong>veloppementdurable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=1406• Portail <strong>de</strong>s données, site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>, http://dreal-lorraine.application.i2/rubrique.php3?id_rubrique=1490Illustration 44: Metzphoto: EOLIS54 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Énergie, habitatthème VI: Énergie, habitatS Y N T H E S ELa <strong>Lorraine</strong> est une terre d'énergie: forte consommatriced'énergie notamment par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l'industrie (endiminution cependant), et aussi par l'importance <strong>de</strong>s flux<strong>de</strong> transports <strong>de</strong> voyageurs et <strong>de</strong> marchandises sur ses axesnord-sud et est-ouest ; forte productrice d'énergieégalement, avec <strong>la</strong> centrale nucléaire <strong>de</strong> Cattenom et lescentrales thermiques. En terme d'énergie renouve<strong>la</strong>ble, <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> est bien positionnée par le développement <strong>de</strong>l'éolien, mais <strong>de</strong>meure en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> <strong>la</strong> moyenne nationalepour <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'énergie renouve<strong>la</strong>ble dans le total <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation énergétique (plus forte par le poids <strong>de</strong>l'industrie). Dans le domaine <strong>de</strong> l'habitat, le bois énergiereprésente <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation d'énergierenouve<strong>la</strong>ble. Son utilisation a cependant fortement baissé<strong>de</strong>puis 1990, expliquant <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> part renouve<strong>la</strong>ble.Le bois énergie pourrait à nouveau se développer grâce aupatrimoine forestier lorrain. Le secteur rési<strong>de</strong>ntielreprésente une forte consommation énergétique, et unpotentiel important d'économies. Les superficies <strong>de</strong>panneaux so<strong>la</strong>ires thermiques, permettant un appoint nonnégligeable au chauffage <strong>de</strong> l'eau domestique, sedéveloppent rapi<strong>de</strong>ment.I N D I C AT E U R SSource: SoeS, 2009La consommation d’énergie par habitant est forte en <strong>Lorraine</strong>, du fait <strong>de</strong>sconditions climatiques et du caractère industriel <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Cependant,tandis que <strong>la</strong> consommation totale d’énergie augmente significativement enFrance <strong>de</strong>puis 1990, elle est quasiment stable en <strong>Lorraine</strong>. Unedécroissance est amorcée en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>.600500400300200100130120110100Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation totale d'énergie90MW<strong>Lorraine</strong>FrancePuissance éolienne installée<strong>Lorraine</strong>Moyennerégionsindice 100 en 1990801990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 200702000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009Source: SoeS, d'après RTE et ERDFLa <strong>Lorraine</strong> a connu <strong>de</strong>puis 2004 une progression régulière et importante <strong>de</strong><strong>la</strong> puissance éolienne installée. Figurant dans les premières régions <strong>de</strong>France, elle dispose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux fois plus <strong>de</strong> capacités <strong>de</strong> production qu’unerégion moyenne.Consommation énergétique du secteur rési<strong>de</strong>ntiel16015014013012011010090France<strong>Lorraine</strong>indice 100 en 1990801990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007Source: SOeSSupérieure en niveau pour <strong>de</strong>s raisons climatiques, <strong>la</strong> consommationénergétique du secteur rési<strong>de</strong>ntiel a également augmenté plus vite en<strong>Lorraine</strong> que dans <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s régions françaises. Les évolutions sontcependant à <strong>la</strong> baisse sur les <strong>de</strong>rnières années.Surface installée <strong>de</strong> panneaux so<strong>la</strong>ires thermiquesm25000040000300002000010000<strong>Lorraine</strong>Moyennerégions02002 2004 2005 2006 2007Source: SOeSLes panneaux so<strong>la</strong>ires thermiques permettent <strong>de</strong> diminuer sensiblement lerecours aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chauffage traditionnels pour obtenir <strong>de</strong> l’eau chau<strong>de</strong>.L’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface installée est forte, et permet à <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> <strong>de</strong>rattraper en partie son retard sur les autres régions françaises.Consommation <strong>de</strong> bois-énergie par les ménages1401<strong>2010</strong>080604020France<strong>Lorraine</strong>Indice 100 en 199001990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007Source: SOeSLe bois est <strong>la</strong> principale source d’énergie renouve<strong>la</strong>ble disponible en Franceà l’heure actuelle. L’utilisation du bois comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chauffage par lesménages est en diminution régulière. La <strong>Lorraine</strong> connait une diminutionplus forte que <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s régions.121086Part du renouve<strong>la</strong>ble dans <strong>la</strong>consommation énergétique finaleen % (hors biocarburants)4France2<strong>Lorraine</strong>01990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007Source: SOeSLa loi Grenelle 1 a fixé une cible <strong>de</strong> 23 % d’énergies renouve<strong>la</strong>bles dans <strong>la</strong>consommation finale d’énergie d’ici 2020, en conformité avec <strong>la</strong> directiveeuropéenne <strong>de</strong> 2009. Le chemin à parcourir est encore important, lesproportions atteintes en 2007 étaient <strong>de</strong> 9 % pour <strong>la</strong> France et 6 % pour <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong>. (hors biocarburants, qui rajoutent environ 1 %).<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 55


Énergie, habitatest différente suivant les pério<strong>de</strong>s et suivant le secteurd’activité. Le poids <strong>de</strong> l’industrie dans le bi<strong>la</strong>nénergétique lorrain a diminué entre 2002 et 2007, bienqu’il reste fortement consommateur d’énergie. Parailleurs, <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>s consommations dans l’industrie esten partie compensée par <strong>la</strong> hausse importante dans lesecteur rési<strong>de</strong>ntiel-tertiaire.3. La production d'énergieEn 2007, 9761 ktep d’énergie primaire ont été produitesen <strong>Lorraine</strong>, dont 9705 ktep d’énergie primaire électrique(nucléaire et thermique) et 56 ktep <strong>de</strong> grisou et gaznaturel. La production <strong>de</strong> charbon en <strong>Lorraine</strong> s’estterminée en 2004 et celle <strong>de</strong> gaz naturel et grisou estpassée <strong>de</strong> 105 ktep en 2004 à 56 ktep en 2007.Par comparaison, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> produit 8% <strong>de</strong> l’énergieprimaire produite en France, hors thermique renouve<strong>la</strong>ble(116 Mtep d’énergie primaire ont été produites en Franceen 2007, dont 109 Mtep d’énergie nucléaire).Production d'énergie en 2007ktep LORRAINE FRANCETotal production (horsthermique renouve<strong>la</strong>ble)9 761 116 766Énergie fossile 56 1 885Électricité primaire 9 705 114 881dont d'origine nucléaire 9 646 109 093dont d'origine hydraulique 29 5 441dont d'origine éolienne 30 347Électricité <strong>de</strong> centralesthermiques c<strong>la</strong>ssique901 5 031Électricité d'origine biomasse 116 3 473Source: SoeS, 2009En 2007, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> a donc produit 9% <strong>de</strong> l’électricitéd’origine thermique française et 1% <strong>de</strong> l’électricitéproduite via <strong>de</strong>s sources d’énergies renouve<strong>la</strong>bles.4. Les énergies renouve<strong>la</strong>blesa) Biomasse (dont bois): <strong>de</strong> fortespotentialités régionalesAprès <strong>la</strong> région Aquitaine, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> le plus fortpotentiel <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> l’énergie «bois», au regard<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource disponible.Ainsi, l’ADEME estime qu’une utilisation <strong>de</strong>s résidus dans <strong>la</strong>production <strong>de</strong> bois pourrait générer jusqu’à 840 ktep paran.Le bois énergie est déjà utilisé par les ménages, commechauffage d’appoint ou comme solution principale. Mais ilsemble que son utilisation a fortement diminué au début<strong>de</strong>s années 2000, avec une consommation finale diviséepar <strong>de</strong>ux en 10 ans. Le développement <strong>de</strong>s chauffagescollectifs à bois <strong>de</strong>vrait permettre une re<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> cetteénergie renouve<strong>la</strong>ble.Au-<strong>de</strong>là du bois, l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biomasse représente en<strong>Lorraine</strong> une ressource énergétique renouve<strong>la</strong>ble à fortpotentiel <strong>de</strong> développement. Sur les 32 projets <strong>de</strong>centrales <strong>de</strong> cogénération biomasse sélectionnés par leministre <strong>de</strong> l'Ecologie, 5 se réaliseront en <strong>Lorraine</strong> dès<strong>2010</strong>. L’importance du gisement <strong>de</strong> biomasse (bois, paille,déchets d’élevage, mais aussi déchets verts <strong>de</strong>scollectivités et biodéchets <strong>de</strong>s ménages) permet d’espérerun développement important en région, en particulier dansle contexte actuel <strong>de</strong> raréfaction et <strong>de</strong> hausse du coût <strong>de</strong>sénergies fossiles.De manière générale, il existe un besoin important <strong>de</strong>structuration, d’approche prospective et <strong>de</strong> mise encohérence <strong>de</strong>s filières en vue d’un développement fort <strong>de</strong>sénergies liées à <strong>la</strong> biomasse au cours <strong>de</strong>s prochainesannées. Par ailleurs, une certaine vigi<strong>la</strong>nce re<strong>la</strong>tive auxémissions atmosphériques générées par ces formesd’énergie est à avoir. En effet, les connaissances actuellesen <strong>la</strong> matière sont partielles et donc à améliorer afin <strong>de</strong>bien évaluer l’impact sur <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air d’undéveloppement probablement important <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong><strong>la</strong> biomasse au cours <strong>de</strong>s années à venir.b) Une explosion <strong>de</strong> l’éolien ; undéveloppement plus progressif <strong>de</strong>s autresformes d’énergies renouve<strong>la</strong>bles (so<strong>la</strong>ire,géothermie…)Concernant l’énergie éolienne, un véritable essor estconstaté <strong>de</strong>puis 2005: <strong>la</strong> puissance installée s’élève endécembre 2009 à 493 MW, dont plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié en Meuse.La progression est forte (+28% en un an).La <strong>Lorraine</strong> apparaît comme <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> région <strong>de</strong> Francedisposant <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus forte capacité <strong>de</strong> productiond'électricité d'origine éolienne, <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> Picardie. Ce<strong>la</strong>correspondait en 2008 à un peu plus <strong>de</strong> 200 éoliennes,essentiellement imp<strong>la</strong>ntées en Meuse (146) et en Moselle(50). Les premières éoliennes vosgiennes ont été installéesdébut 2009.Illustration 46: Développement <strong>de</strong> l'énergie éolienne600500400300200100MW02000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009Source: SoeS, d'après RTE et ERDFEn 2007, sur une production électrique française totale <strong>de</strong>548 TWh, l'éolien ne représente que 4 TWh (moins <strong>de</strong> 1%),et l'ensemble <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles 71 TWh (13%).En <strong>Lorraine</strong>, <strong>la</strong> production électrique totale en 2007 est <strong>de</strong>48TWh, dont 0,4TWh d'éolien (moins <strong>de</strong> 1%), et l'ensemble<strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles 0,8 TWh (1,7 %). Les donnéesplus récentes <strong>de</strong>vraient afficher une part du renouve<strong>la</strong>ble,et notamment <strong>de</strong> l'éolien, en croissance importante.L'estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>s éoliennes lorraines en2009 est <strong>de</strong> 670 GWh. La Meuse, avec 450 GWh apparaîtcomme le seul département <strong>de</strong> France dont <strong>la</strong> productiond'électricité d'origine éolienne dépasse <strong>la</strong> consommationdomestique.Énergie éolienne et so<strong>la</strong>ire photovoltaïqueAu 31/122009Puissance éolienne installée<strong>Lorraine</strong>MoyennerégionséolienPuissanceraccordée(MW)ÉvolutionannuelleSo<strong>la</strong>ire photovoltaïquePuissanceÉvolutionraccordéeannuelle(MW)LORRAINE 493 28% 3,9 373%FRANCE 4538 22% 200,7 223%Source: SoeS d'après RTE et ERDF<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 57


Énergie, habitatL e d é v e l o p p e m e n t d e sé n e r g i e s r e n o u v e l a b l e sLa volonté <strong>de</strong> développer les sources d'énergiesrenouve<strong>la</strong>bles, est une composante pleine et entière<strong>de</strong> <strong>la</strong> politique énergétique française, confirmée dansle cadre <strong>de</strong>s lois Grenelle.Les énergies renouve<strong>la</strong>bles contribuent toutparticulièrement au développement énergétiquedurable : elles émettent moins <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serreet ont un contenu emploi plus fort que les autresénergies (par exemple un chauffage collectif au boiscrée trois fois plus d'emplois en France qu'uneinstal<strong>la</strong>tion équivalente utilisant <strong>de</strong> l'énergie fossileimportée.)Parmi les mesures pratiques visant à satisfaire lesdifférents objectifs <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s énergiesrenouve<strong>la</strong>bles sur le territoire, on peut citernotamment :• <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l'obligation d'achat <strong>de</strong>l'électricité produite avec <strong>de</strong>s tarifsspécifiques pour chacune <strong>de</strong>s filières (éolien,photovoltaïque, hydroélectrique etc.), et le<strong>la</strong>ncement d'appels d'offres, pour l'éolien surterre et en mer, <strong>la</strong> biomasse, le biogaz ouencore les biocarburants ;• <strong>la</strong> mise en œuvre d'une régu<strong>la</strong>tion pourassurer un développement maîtrisé <strong>de</strong>l'énergie éolienne en créant <strong>de</strong>s Zones <strong>de</strong>Développement <strong>de</strong> l'Éolien (ZDE) qui sontdéfinies sur proposition <strong>de</strong>s collectivitésterritoriales concernées en tenant compte<strong>de</strong>s caractéristiques locales (régime du vent,réseaux électriques, protection <strong>de</strong>s sites etpaysages) ;• Des ai<strong>de</strong>s financières peuvent existerégalement :crédit d’impôt, livret <strong>de</strong>développement durable, ai<strong>de</strong>s européennes,ai<strong>de</strong>s dans le cadre du Contrat <strong>de</strong> Projet État-Région, ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’ADEME, du ConseilRégional, <strong>de</strong>s collectivités…D’autres sources d’énergies renouve<strong>la</strong>bles sontémergentes. S’il n’existe pas <strong>de</strong> réel potentiel en régionpour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> géothermie profon<strong>de</strong> (dansles roches chau<strong>de</strong>s fracturées à gran<strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur) ouhaute énergie (dans les zones volcaniques outectoniquement actives), <strong>la</strong> géothermie basse températureavec pompe à chaleur connaît un fort développement<strong>de</strong>puis quelques années, notamment chez les particuliers.Les instal<strong>la</strong>tions re<strong>la</strong>tives au so<strong>la</strong>ire photovoltaïque sonttrès peu nombreuses mais en développement très rapi<strong>de</strong> ;le recours au so<strong>la</strong>ire thermique est également enprogression.5. Les économies d’énergieLes menaces géopolitiques sur <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>sapprovisionnements énergétiques, les prix du pétrole et dugaz et <strong>la</strong> lutte contre le changement climatiqueconcourent à rendre les économies d’énergie absolumentindispensables. La Loi <strong>de</strong> Programme fixant lesOrientations <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique Énergétique du 13 juillet 2005est allée en ce sens en retenant <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>énergétique comme premier axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> politiqueénergétique.Parmi les mesures pratiques, on peut citer notammentl’instauration d’un crédit d’impôt pouvant atteindrejusqu’à 50% du coût d’acquisition d’équipements <strong>de</strong>maîtrise <strong>de</strong> l’énergie, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d'un dispositif <strong>de</strong>Certificats d'Économie d'Énergie (CEE).Le principe <strong>de</strong>s Certificats d'Économie d'Énergie repose surune obligation <strong>de</strong> réalisation d'économies d'énergieimposée par les pouvoirs publics sur une pério<strong>de</strong> donnéeaux fournisseurs d'énergie (électricité, gaz, chaleur, froi<strong>de</strong>t fioul domestique…).Chaque fournisseur d'énergie a l'obligation <strong>de</strong> réaliser ou<strong>de</strong> faire réaliser par ses clients <strong>de</strong>s actions d'économiesd'énergie, qui lui permettront d'obtenir <strong>de</strong>s Certificatsd'Économies d'Énergie. Il peut également acheter cesCertificats auprès d'autres personnes ayant réalisé <strong>de</strong>telles actions. A l'issue <strong>de</strong> <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>, chaque obligé doitL a r é g l e m e n t a t i o n f u t u r e o uRT 2 0 1 2Alors que <strong>la</strong> réglementation thermique, mise en p<strong>la</strong>ceen 1975 et progressivement renforcée, a déjà permis<strong>de</strong> diviser par <strong>de</strong>ux <strong>la</strong> consommation énergétique <strong>de</strong>sconstructions neuves, le Grenelle Environnementprévoit <strong>de</strong> diviser encore d’un facteur 2 à 4 (selon letype d’énergie) les consommations énergétiques <strong>de</strong>sbâtiments neufs d’ici 2012: <strong>la</strong> consommation moyenned’énergie primaire <strong>de</strong>s constructions neuves <strong>de</strong>vraitainsi passer <strong>de</strong> 150 kWhEP/m2/an aujourd’hui à50 kWhEP/m2/an en 2012.Il s'agit notamment <strong>de</strong> généraliser les «bâtiments basseconsommation» en 2012 (<strong>2010</strong> pour les bâtimentspublics et tertiaires) et les «bâtiments à énergiepositive» à l’horizon 2020.Les constructions neuves à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin 2012<strong>de</strong>vront présenter une consommation d’énergieprimaire inférieure à un seuil <strong>de</strong> 50 kilowattheures parmètre carré et par an en moyenne (Bâtiment BasseConsommation = BBC).Cette disposition s'appliquera -par anticipation- àcompter <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>2010</strong>, aux bâtiments publics et auxbâtiments affectés au secteur tertiaire, avec unegénéralisation <strong>de</strong>s bâtiments à énergie positive pour2020.Avec le Grenelle Environnement, il s’agit donc <strong>de</strong>réaliser, en seulement 4 ans, un «saut énergétique»aussi important que celui réalisé ces 30 <strong>de</strong>rnièresannées. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> certifications «BBC-Effinergie» déposées auprès <strong>de</strong>s organismescertificateurs conventionnés par le ministère <strong>de</strong>l'Écologie (Qualitel, Cerqual, Cequami, Promotéléc etCertivéa) connaissent une très forte croissance: 853 en2007, 2 582 en 2008, et déjà 15 529 en 2009 sur les 8premiers mois <strong>de</strong> l’année, ce qui conduit à envisagerplus <strong>de</strong> 20000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s en 2009.Pour <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, 418 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>bels BBC-Effinergie sont en cours d’instruction ou attribuées au31 août 2009 (contre 302 en Champagne-Ar<strong>de</strong>nne, 166en Franche-Comté et 779 en Alsace)produire <strong>de</strong>s Certificats d'Économies d'Énergiecorrespondant à l'objectif qui lui a été assigné. A défaut, ilsera tenu <strong>de</strong> verser une pénalité. L’unité <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong>sCertificats est le kilowattheure cumulé et actualisé (KWhcumac). L’effet d’une action, ne va pas être compté par lenombre <strong>de</strong> kWh économisé chaque année, mais par le total<strong>de</strong>s économies réalisées sur <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’opération58 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Énergie, habitat(cumul), corrigé d’un coefficient d’actualisation.Un objectif réaliste <strong>de</strong> 54 TWh cumac pour l’ensemble <strong>de</strong>sobligés pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> al<strong>la</strong>nt du 1er juillet 2006 au 30 juin2009 sur l’ensemble du territoire français a été fixé.Les objectifs pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> seront déterminés àl’issue du vote <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loi Grenelle 2.6. Habitat et logementsa) Le parc <strong>de</strong> logementsEntre 1999 et 2006 <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> a gagné environ 1%d’habitants, alors que le parc <strong>de</strong> logements croissait <strong>de</strong>7,6%. Toutefois cette croissance est encore inférieure <strong>de</strong>0,8 point à <strong>la</strong> tendance nationale. La région compte ainsienviron 1 090 000 logements dont 9 sur 10 sont <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nces principales. Au niveau national cette proportionn’est que <strong>de</strong> 84%. L’augmentation du nombre <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nces principales est inférieure <strong>de</strong> pratiquement 2points à celle <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Les autrescatégories <strong>de</strong> logements présentent par contre <strong>de</strong>sévolutions opposées: le parc <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nces secondaires etlogements occasionnels diminue en <strong>Lorraine</strong> alors qu’i<strong>la</strong>ugmente dans l’ensemble du pays, à l’inverse <strong>la</strong> vacanceprogresse fortement dans <strong>la</strong> région alors qu’elle stagnepour l’ensemble national.Les maisons individuelles constituent <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nces principales en <strong>Lorraine</strong> (59%) comme en France(56%).Le parc <strong>de</strong> logements lorrain est ancien: les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nces principales ont été construites il y a plus <strong>de</strong> 32ans. Cette proportion est inférieure <strong>de</strong> 5 points enmoyenne en France (62%).Évolutionen %Évolution du parc <strong>de</strong> logementsRési<strong>de</strong>ncesprincipalesRési<strong>de</strong>ncessecondairesLogementsvacantsNb log.2006LORRAINE1990-19991999-2006FRANCE1990-19991999-2006978 656 8,0% 7,6% 10,5% 9,5%37 364 -3,2% -4,6% 3,5% 5,5%73 674 -6,8% 14,5% 4,0% -0,9%Total 1 089 795 6,5% 7,6% 9,3% 8,4%* les évolutions en % ne sont pas directement comparables (pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>longueurs différentes)Source : INSEE, recensements <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion6 ménages sur 10 sont propriétaires <strong>de</strong> leur logement ; parrapport à 1999, cette proportion a augmenté <strong>de</strong> 3 points.Les logements en <strong>Lorraine</strong> sont plus grands qu’en moyenneen France: les 5 pièces et plus représentent 43% du parcrégional contre 33% au niveau national. La proportion estplus élevée pour les rési<strong>de</strong>nces principales, toutefoisl’écart est le même avec respectivement 45 et 36% <strong>de</strong> 5pièces et plus.Le nombre moyen <strong>de</strong> personnes par logement continue <strong>de</strong>baisser, passant <strong>de</strong> 2,48 en 1999 à 2,32 en 2006.Parallèlement le taux <strong>de</strong> logements en occupation élevéediminue <strong>de</strong> 8% à 5%.Année <strong>de</strong> construction du logement% <strong>de</strong>l'ensemble<strong>de</strong>s logementsavant19491949197419751981198219891990199819992003LORRAINE 35,0% 33,1% 12,1% 8,2% 7,1% 4,6%FRANCE 33,3% 29,3% 13,0% 9,9% 9,4% 5,1%Source: INSEE, RP-2006b) Le secteur rési<strong>de</strong>ntiel, un grandconsommateur d’énergieC’est en <strong>Lorraine</strong> que se fait le passage du climatocéanique au climat semi continental caractérisé par <strong>de</strong>stempératures très froi<strong>de</strong>s en hiver et très chau<strong>de</strong>s en été.Les implications <strong>de</strong> cette situation se retrouventnotamment au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction.Illustration 47: Types d'énergies consommées15001000500ktepSource: SOeSL'histoire industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> a marqué son paysageurbain, avec l'existence caractéristique <strong>de</strong>s anciennes citésminières, qu'elles soient liées aux mines <strong>de</strong> fer ou auxmines <strong>de</strong> charbon. Ce parc <strong>de</strong> logements anciens nécessiteune attention particulière. Son état <strong>de</strong> dégradationjustifierait bien souvent une rénovation que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionoccupante ne peut pas toujours réaliser. Par ailleurs, dansun contexte d'objectif <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommationénergétique, ces logements anciens sont, pour beaucoup,<strong>de</strong>s «passoires énergétiques» et constituent <strong>la</strong> cibleprincipale <strong>de</strong> l'action à mener. La complexité <strong>de</strong> <strong>la</strong>rénovation <strong>de</strong> cet habitat social construit avec <strong>de</strong>smatériaux et <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s anciennes et habité par unepopu<strong>la</strong>tion à moyens limités en fait une cible stratégique.En matière d'éco-construction, l'enjeu porte donc à <strong>la</strong> foissur <strong>la</strong> construction neuve (inciter à l'utilisation <strong>de</strong>matériaux écologiques, réduire les consommationsd'énergie, utilisation d'énergies renouve<strong>la</strong>bles) et surl'habitat existant.Part <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chauffage en 2006mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chauffage<strong>de</strong>s RP en %Consommation énergétique du secteurrési<strong>de</strong>ntiel et tertiaire en <strong>Lorraine</strong>01990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007urbain gaz fioulélectricitégazpropane autresMeurthe-et-Moselle 3,7% 53,6% 14,3% 19,3% 1,4% 7,6%Meuse 1,6% 29,6% 30,5% 15,2% 3,0% 20,1%Moselle 4,2% 51,7% 22,5% 13,2% 1,1% 7,3%Vosges 2,5% 31,5% 27,0% 16,3% 2,4% 20,3%LORRAINE 3,6% 47,2% 21,3% 15,8% 1,6% 10,6%FRANCE 5,1% 36,2% 17,9% 29,0% 2,6% 9,2%Source: INSEE, RP-2006produitspétroliersgazélectricitéboischauffage urbainLes <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces principales lorraines<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 59


Énergie, habitatdisposent d’un chauffage central individuel, du faitnotamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> prépondérance <strong>de</strong>s maisons individuellesdans le parc. Celles-ci utilisent ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chauffage dans73% <strong>de</strong>s cas, alors que dans les appartements cetteproportion est <strong>de</strong> 48%. Par rapport à <strong>la</strong> situation nationale,<strong>la</strong> part <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces principales utilisant un chauffagecentral individuel est supérieure <strong>de</strong> 18 points en <strong>Lorraine</strong>,alors que le «tout électrique» est moitié moins développédans <strong>la</strong> région. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chauffage concerne unerési<strong>de</strong>nce principale sur quatre en France métropolitaine,contre une sur huit en <strong>Lorraine</strong>.Le statut d’occupation du logement induit aussi <strong>de</strong>sdifférences. Ainsi, les propriétaires optent moins souventpour le «tout électrique» (11%) que les locataires (18%),alors qu’ils préfèrent le chauffage central individuel à 71%(51% parmi les locataires). De même l’écart est importanten ce qui concerne le chauffage central collectif: 5% <strong>de</strong>spropriétaires et 27% <strong>de</strong>s locataires.Évolution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chauffagemo<strong>de</strong> <strong>de</strong> chauffage<strong>de</strong>s RP évolution1999-2006 en %urbain gaz fioulélectricitégazpropane autresMeurthe-et-Moselle 56,5% 14,9% -2,3% 10,4% -8,9% -8,9%Meuse1603,9% 21,1% 5,3% 9,3% 25,4% -17,3%Moselle 43,1% 27,2% -0,9% 11,7% -0,8% -43,2%Vosges 82,7% 24,1% -1,2% 15,4% -9,5% -12,2%LORRAINE 57,0% 21,8% -0,6% 11,6% -2,4% -27,8%FRANCE 64,7% 13,1% 13,1% -5,2% 20,5% 2,1%Source: INSEE, RP-1999-2006Le combustible utilisé <strong>de</strong> manière prépondérante en<strong>Lorraine</strong> est le gaz <strong>de</strong> ville, ceci dans presque <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nces principales. Au niveau national, il arriveégalement en première position mais ne concerne que 36%<strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces principales. L’électricité arrive en<strong>de</strong>uxième p<strong>la</strong>ce pour l’ensemble du territoire (29% <strong>de</strong>srési<strong>de</strong>nces principales), alors qu’en <strong>Lorraine</strong> c’est le fioulqui occupe cette position pour un logement sur cinq.En ce qui concerne <strong>la</strong> consommation d’énergie, lesstatistiques disponibles au niveau régional ne permettentpas <strong>de</strong> distinguer secteur rési<strong>de</strong>ntiel et secteur tertiaire.L’ensemble, soit 3076 ktep, représente 43% <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation finale totale d’énergie en <strong>Lorraine</strong> en 2006,soit une baisse <strong>de</strong> 5,3% par rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte.La part <strong>de</strong>s produits pétroliers tend à diminuer <strong>de</strong> manièresensible (-20% <strong>de</strong> 2005 à 2007), alors que <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong>consommation du gaz naturel est moins prononcée (-6%).En 2005, chacune <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux sources d’énergiereprésentait environ un tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommationrési<strong>de</strong>ntiel tertiaire, mais progressivement le gaz naturel<strong>de</strong>vient prépondérant par rapport aux produits pétroliers,dont <strong>la</strong> consommation tend vers celle <strong>de</strong> l’électricité quiest <strong>la</strong> 3ème source d’énergie avec 24% <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation.c) Les bâtiments publics <strong>de</strong> l'ÉtatUne cellule immobilière a été constituée en <strong>Lorraine</strong> pourimpulser <strong>la</strong> démarche «bâtiments <strong>de</strong> l'État exemp<strong>la</strong>ire»auprès <strong>de</strong> tous les ministères <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Les créditsdélégués dans le cadre du p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> re<strong>la</strong>nce vont permettred'engager <strong>de</strong>s audits énergétiques. Certainesadministrations ont d'ores et déjà engagé auparavant <strong>de</strong>sdémarches proches. Ainsi, un marché global <strong>de</strong> diagnostic<strong>de</strong> performance énergétique a été <strong>la</strong>ncé en 2008 surl'ensemble <strong>de</strong>s bâtiments État occupés par les services <strong>de</strong>l'ex-ministère <strong>de</strong> l'équipement, en région. Cette étu<strong>de</strong> aporté sur 40 bâtiments représentant une surface horsœuvre nette <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 80000 m2. Elle a généré <strong>de</strong>sdiagnostics approfondis et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s pré-opérationnellespour les bâtiments les moins performants.Fin <strong>2010</strong>, tous les bâtiments <strong>de</strong> l'État et <strong>de</strong> sesétablissements publics auront été soumis à un audit.L'objectif est, à partir du diagnostic ainsi établi, d'engagerleur rénovation d'ici à 2012. Cette rénovation aura pourobjectif <strong>de</strong> réduire d'au moins 40% les consommationsd'énergie et d'au moins 50% les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong>serre <strong>de</strong> ces bâtiments dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 8 ans.d) Le parc public <strong>de</strong> logements locatifssociauxUn <strong>de</strong>s objectifs du Grenelle <strong>de</strong> l'environnement est <strong>de</strong>réhabiliter, d'ici 2020, 800 000 logements énergivoresconsommant plus <strong>de</strong> 230 kWhep/m²/an pour ramener leurconsommation à 150 kWhep/m²/an soit passer d'une c<strong>la</strong>sseE, F ou G à C au minimum.En <strong>Lorraine</strong>, le parc public se compose <strong>de</strong> 149 175logements et le recensement <strong>de</strong> 2006 démontre que 65%<strong>de</strong>s logements locatifs sociaux ont été construits avant1975 (57% France entière). Le parc lorrain s'avère ancien.Aussi, <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>, en partenariat avec l'ARELOR, a mené uneétu<strong>de</strong> pour évaluer les besoins en réhabilitation enintégrant <strong>la</strong> performance énergétique et l'accessibilité. Sesconclusions révèlent que près <strong>de</strong> 70 000 logements doiventdonc faire l'objet <strong>de</strong> travaux lourds <strong>de</strong> réhabilitationénergétique et 28 400 logements <strong>de</strong> travaux <strong>de</strong> mise enaccessibilité.L'étu<strong>de</strong> dresse également une proposition <strong>de</strong> p<strong>la</strong>n d'actionsL ' a p p e l à p r o j e t s P R E B AT( P r o g r a m m e d e R e c h e r c h e e td ’ E x p é r i m e n t a t i o n s s u r l ' É n e r g i e d a n s l eB â t i m e n t )Créé en 2005, le Programme <strong>de</strong> Recherche etd’Expérimentations sur l'Énergie dans le Bâtiment(PREBAT) a permis <strong>de</strong> concrétiser, grâce à <strong>de</strong>s appels àprojets conjoints entre l'État, l’ADEME et les Régions,550 bâtiments BBC (2200 logements et 105 bâtimentstertiaires, représentant une surface <strong>de</strong> 360 000 m 2 ).Ces appels à projets, qui ont représenté jusqu’ici unsoutien <strong>de</strong> 21,4 millions d’euros, vont se poursuivre,avec pour objectif d’é<strong>la</strong>rgir le PREBAT à un millier <strong>de</strong>bâtiments pour toute <strong>la</strong> France d’ici fin <strong>2010</strong>. Cesappels à projets ont permis <strong>de</strong> disposer pour <strong>la</strong>première fois d'un panel assez <strong>la</strong>rge d'opérations, avecleurs caractéristiques techniques et économiques etportant sur <strong>de</strong>s bâtiments courants et représentatifs <strong>de</strong>parcs importants. L’un <strong>de</strong>s objectifs majeurs était eneffet <strong>la</strong> reproductibilité <strong>de</strong>s opérations soutenues.Les projets <strong>la</strong>uréats utilisent l’ensemble <strong>de</strong>stechnologies permettant <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> consommationd’énergie: iso<strong>la</strong>tion thermique renforcée, avec unepercée <strong>de</strong> l’iso<strong>la</strong>tion extérieure pour <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>sprojets, chaudière à con<strong>de</strong>nsation pour le logementcollectif, pompes à chaleur dans le tertiaire et poêleou chaudière au bois pour les maisons individuelles,triple vitrage dans près <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong>s projets, venti<strong>la</strong>tiondouble flux dans près <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s projets (jusqu’à 90%dans le tertiaire), utilisation <strong>de</strong>s énergiesrenouve<strong>la</strong>bles dans 90% <strong>de</strong>s cas, avec notamment l’eauchau<strong>de</strong> sanitaire so<strong>la</strong>ire qui <strong>de</strong>vient un incontournabledans le rési<strong>de</strong>ntiel (90% <strong>de</strong>s projets).En 2009 en <strong>Lorraine</strong>, 8 projets ont été retenus.60 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Énergie, habitatrégional d'amélioration du parc qui s'articule autour <strong>de</strong>différents thèmes parmi lesquels une plus gran<strong>de</strong>association <strong>de</strong>s locataires à l'amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong>performance énergétique et une meilleure connaissance<strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s financières <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s bailleurs.Il est, en effet, indispensable d'informer les locataires <strong>de</strong>l'importance <strong>de</strong> leur comportement sur les économiesd'énergie et sur le montant <strong>de</strong> leur charge car les travaux<strong>de</strong> réhabilitation ne suffisent pas à assurer une réductionpérenne <strong>de</strong>s consommations d'énergie et <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong>gaz à effet <strong>de</strong> serre. Une campagne <strong>de</strong> formation / action<strong>de</strong>stinée à sensibiliser les chargés <strong>de</strong> clientèle et lesgardiens d'immeubles, plus proches <strong>de</strong>s locataires,débutera en septembre <strong>2010</strong>.Les différents outils financiers dynamisent le processus <strong>de</strong>réhabilitation <strong>de</strong>s logements sociaux. A titre d'exemple,les 39 M€ «d'éco prêt logement social»dédiés à <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>ont permis, en 2009, <strong>de</strong> réhabiliter 3 400 logements. 5 387logements <strong>de</strong>vraient également bénéficier <strong>de</strong> ce prêt <strong>de</strong> <strong>la</strong>CDC et faire l'objet d'une réhabilitation en <strong>2010</strong>.A signaler également que le règlement d'intervention duFonds européen <strong>de</strong> développement régional (FEDER)permet désormais <strong>de</strong> financer l'amélioration <strong>de</strong>sperformances énergétiques sur les bâtiments existants. En<strong>Lorraine</strong>, 17 bailleurs ont répondu à l'appel à projets <strong>la</strong>ncéen 2009. Les projets retenus courant <strong>2010</strong> bénéficierontd'une subvention du FEDER <strong>de</strong> 25 à 35% <strong>de</strong>s dépenseséligibles en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation d'énergieobtenue après travaux.Dans ce contexte, le constat d'un Parc PrivéPotentiellement Indigne (PPPI) évalué à 46 500 logementset touchant près <strong>de</strong> 100 000 personnes n'est pas surprenantet justifie pleinement <strong>la</strong> forte mobilisation i<strong>de</strong>ntifiée <strong>de</strong>sacteurs du logement sur cette priorité <strong>de</strong>puis quelquesannées.Ainsi, les nouvelles orientations <strong>de</strong> l'Agence nationale pourl'amélioration <strong>de</strong> l'habitat(ANAH) <strong>de</strong>vraient dynamiser etsoutenir les actions initiées jusqu'à présent en ce sens:l'habitat indigne ou très dégradé, <strong>la</strong> rénovation thermiqueet l'adaptation à <strong>la</strong> perte d'autonomie <strong>de</strong>s propriétairesoccupants mo<strong>de</strong>stes, notamment en milieu rural.De plus, l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'ANAH aux ménages les plus mo<strong>de</strong>stes,dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité énergétique va êtrerenforcée par <strong>la</strong> création du FART, Fonds national d'ai<strong>de</strong> à<strong>la</strong> rénovation thermique <strong>de</strong>s logements privés (voletlogement du Grand Emprunt, <strong>de</strong> 500 000 M€ sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong><strong>2010</strong>-2017 dont l'ANAH est gestionnaire). L'objectif <strong>de</strong> cenouveau dispositif, dont les modalités juridiques etfinancières <strong>de</strong> mobilisation sont en cours d'é<strong>la</strong>boration, est<strong>de</strong> traiter 300 000 logements <strong>de</strong> propriétaires occupantsd'ici 2017.e) Le parc privé <strong>de</strong> logementsEn lorraine, le parc privé représente 85% du parc total <strong>de</strong>logements. Un quart <strong>de</strong>s ménages lorrains sont locatairesdans le parc privé alors que près <strong>de</strong> 60% sont propriétaires<strong>de</strong> leur rési<strong>de</strong>nce principale. Ces <strong>de</strong>rniers sont plusreprésentés dans les <strong>de</strong>ux départements ruraux <strong>de</strong> <strong>la</strong>région puisque 65,4% <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse sontpropriétaires occupants ainsi que 62,7% dans les Vosges.A noter que beaucoup <strong>de</strong> propriétaires occupants ont <strong>de</strong>sressources très mo<strong>de</strong>stes, notamment en Meuse et dans lesVosges où les personnes âgées <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65 ansreprésentent plus <strong>de</strong> 21% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.R E P E R E S , S I T E S I N T E R N E T• Accord <strong>de</strong> Kyoto <strong>de</strong> 1997, fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s politiques récentes et programmes <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> l’énergie, et qui engage <strong>la</strong> France à stabiliserses émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre en <strong>2010</strong> au niveau <strong>de</strong> 1990 (- 8% pour l’ensemble <strong>de</strong> l’union européenne).• P<strong>la</strong>n national <strong>de</strong> lutte contre le changement climatique (2000) visant à assurer en 2008-2012, le respect <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong> Kyoto.• Programme national d'amélioration <strong>de</strong> l'efficacité énergétique (2000) pour le développement <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles et <strong>de</strong>sinvestissements en faveur <strong>de</strong> l’énergie.• P<strong>la</strong>n climat national (2004) constituant un ensemble d’actions structurantes qui renforcent et accélèrent <strong>la</strong> politique française <strong>de</strong> luttecontre le changement climatique ; elles visent à économiser 54 millions <strong>de</strong> tonnes d’équivalent CO 2 par an à l’horizon <strong>2010</strong> et à réduireles émissions françaises <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre d’un facteur 4 d’ici 2050.• Loi <strong>de</strong> programme fixant les orientations <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique énergétique (2005 – dite loi POPE) qui définit : -<strong>de</strong>s objectifs quantifiés en termes<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s consommations d’énergie, <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> l’intensité énergétique, <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre[diviser par 4 les émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre à l’horizon 2050 – « facteur 4 »], -<strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> diversification et <strong>de</strong> valorisation plusimportante <strong>de</strong>s ressources énergétiques locales et renouve<strong>la</strong>bles ou <strong>de</strong>s biocarburants dans le bi<strong>la</strong>n énergétique [par exemple, 21%d’électricité d’origine renouve<strong>la</strong>ble en France en <strong>2010</strong>] -<strong>de</strong>s objectifs d’accès équitable à l’énergie…• Observatoire <strong>de</strong> l'énergie, SOeS, http://www.statistiques.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=452• L'énergie en <strong>Lorraine</strong>, <strong>DREAL</strong>, http://www.lorraine.drire.gouv.fr/webdrire/affichage/viewpage2.asp?PAGE=626• Économies d’énergie, données et pistes d’action pour les économies d’énergies et le développement <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles, ADEME,http://www2.a<strong>de</strong>me.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=12616• Énergie et environnement en <strong>Lorraine</strong>, AREL (Conseil Régional), http://www.arel.asso.fr/sites/arel/accueil/outilsinteractifs/publications?uri=kiwi:///sites/arel/accueil/themes/sinformer/energie/publications/c083d5587f00000100f03283beba605c• Statistiques habitat et logement, <strong>DREAL</strong>, http://www.lorraine.equipement.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=392• Portail <strong>de</strong>s données, site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>, http://dreal-lorraine.application.i2/rubrique.php3?id_rubrique=1490<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 61


Énergie, habitatIllustration 48: Éolienne en Meuse62 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Activités, emploisthème VII: Activités,emploisS Y N T H E S ELes activités <strong>de</strong>s hommes consomment <strong>de</strong>s ressources, etutilisent <strong>de</strong> l'énergie, essentiellement sous <strong>de</strong>s formes nonrenouve<strong>la</strong>bles et en bouleversant l'environnement.L'intensité énergétique du PIB (produit intérieur brut,somme <strong>de</strong>s «richesses produites» par <strong>la</strong> nation) permet <strong>de</strong>mesurer notre capacité à être plus économe en énergie,pour un même niveau <strong>de</strong> production.L'emploi lié aux secteurs <strong>de</strong> l'environnement se développeparticulièrement en <strong>Lorraine</strong>, dans les domaines <strong>de</strong> l'eauet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion/récupération <strong>de</strong>s déchets.I N D I C AT E U R S3500030000250002000015000100005000PIB par habitant en valeureurosFrance métropolitaineLORRAINE01991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 20071990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006Source: SOeS, INSEELe Produit Intérieur Brut par habitant est inférieur en <strong>Lorraine</strong> à <strong>la</strong>moyenne <strong>de</strong>s régions métropolitaines. L’évolution est cependantcomparable, en hausse régulière à moyen terme. Le PIB est un indicateur<strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> richesses. Il est aujourd’hui <strong>la</strong>rgement remis en causedans sa capacité à être l’objectif essentiel <strong>de</strong> notre société. Il ne dit riensur le niveau <strong>de</strong> bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, ni sur <strong>la</strong> durabilité et <strong>la</strong>soutenabilité <strong>de</strong> ce modèle <strong>de</strong> production <strong>de</strong> richesse.Emplois <strong>de</strong> quelques secteurs <strong>de</strong> l'environnement(assainissement, déchets, iso<strong>la</strong>tion, gestion d'espaces protégés)700060005000400030002000100001994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 20081993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007Source: SOeS, UNEDICLes préoccupations <strong>environnemental</strong>es, ici dans les domaines <strong>de</strong>l’assainissement, <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets, <strong>de</strong> l’iso<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s bâtiments et<strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s espaces protégés, sont créatrices d’emplois. Lesévolutions sont à <strong>la</strong> hausse régulière, avec un niveau un peu supérieur en<strong>Lorraine</strong> à <strong>la</strong> moyenne <strong>de</strong>s régions <strong>de</strong> province.Emplois par secteurs2006 LORRAINE<strong>Lorraine</strong>Évolution1999-2006Moyenne <strong>de</strong>srégions (horsFRANCEÉvolution1999-2006Emplois totaux 867535 6,3% 25261171 10,8%Dont emplois par secteursagriculture 21872 -5,8% 881887 -6,9%industrie 160758 -12,3% 3881380 -6,5%construction 56666 15,7% 1622220 22,6%tertiaire 628239 12,0% 18875684 15,2%Source: INSEEL’emploi progresse moins vite en <strong>Lorraine</strong> que dans l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong>France, tiré à <strong>la</strong> baisse par <strong>la</strong> chute <strong>de</strong>s emplois industriels. Les emploisdans le secteur <strong>de</strong> l’agriculture continuent <strong>de</strong> disparaitre d’une façon quisemble inexorable, en <strong>Lorraine</strong> comme dans l’ensemble du pays. Aucunsignal indiquant un ralentissement du mouvement d’intensification <strong>de</strong>l’agriculture n’est perçu.IDF)2,5Intensité énergétique du PIBconsommation finale en teppour 10000 euros <strong>de</strong> PIB (euros constants)21,510,5France<strong>Lorraine</strong>01990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007Source: SOeS, INSEECet indicateur permet d’étudier l’évolution <strong>de</strong>s consommationsénergétiques nécessaires à <strong>la</strong> production annuelle <strong>de</strong> richesse, mesurée parle PIB. De par ses caractéristiques industrielles, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> affiche uneintensité énergétique du PIB supérieur à <strong>la</strong> moyenne française en niveau.L’évolution est en légère baisse pour <strong>la</strong> moyenne nationale, et en baisse unpeu plus prononcée pour <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, qui se rapproche ainsi du niveaumoyen national. Ces évolutions découlent essentiellement <strong>de</strong> <strong>la</strong>tertiarisation <strong>de</strong> l’économie. Cet indicateur ne prend pas en compte <strong>la</strong>quantité d’énergie "grise" consommée, c’est à dire l’énergie utilisée pourfabriquer et transporter les produits importés et achetés sur le territoire.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 63


Activités, emplois1. Industrie et environnementLa profon<strong>de</strong> reconversion industrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> sur lestrente <strong>de</strong>rnières années avec l’arrêt <strong>de</strong> nombreusesinstal<strong>la</strong>tions sidérurgiques concomitant à l’arrêt <strong>de</strong>sactivités minières, a su allier diversification etrecomposition du tissu économique, avec recentrage <strong>de</strong>l'appareil productif vers <strong>de</strong>s produits à plus forte valeurajoutée. L'industrie conserve un rôle important dansl'économie lorraine, mais son poids est en diminutionconstante. Avec 18,5% <strong>de</strong>s emplois dans l’industrie en 2006(contre 22,5% en 1999), <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> perd sa p<strong>la</strong>ce dans lepeloton <strong>de</strong> tête <strong>de</strong>s régions industrielles (7ème rang en1999) pour une position médiane (11ème rang en 2006). Àl’inverse, dans les secteurs <strong>de</strong>s services, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> gagneune p<strong>la</strong>ce et se situe désormais en 8ème position, avec59,5% <strong>de</strong>s emplois en 2006 contre 56% en 1999.Le recul <strong>de</strong> l’industrie touche l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région,mais il est particulièrement marqué dans les zonesd’emploi du Bassin-Houiller, <strong>de</strong> Remiremont-Gérardmer et<strong>de</strong> Commercy, puis dans celles <strong>de</strong> Longwy et <strong>de</strong> Lunéville.De même, <strong>la</strong> croissance du poids <strong>de</strong>s services vaut pourtout le territoire lorrain, les zones d’emploi <strong>de</strong> Metz etNancy restant bien sûr très pourvoyeuses d’emplois dansces secteurs.L'industrie lorraine, qui emploie encore 160000 personnes,comprend un grand nombre <strong>de</strong> secteurs d’activité à fortsenjeux environnementaux tant par <strong>de</strong>s industriesmanufacturières que <strong>de</strong>s industries du secteurénergétique.Emplois par secteurs2006 LORRAINEÉvolution1999-2006FRANCEÉvolution1999-2006Emplois totaux 867535 6,3% 25261171 10,8%Dont emplois par secteursagriculture 21872 -5,8% 881887 -6,9%industrie 160758 -12,3% 3881380 -6,5%construction 56666 15,7% 1622220 22,6%tertiaire 628239 12,0% 18875684 15,2%Source: INSEEa) Caractéristiques industriellesLes activités spécifiques lorraines sont issues <strong>de</strong> sonhistoire industrielle (sidérurgie, centrales thermiques,textile, traitement <strong>de</strong> surface, chimie,…) ou résultent <strong>de</strong>sa situation géographique et naturelle (cristalleries,traitement <strong>de</strong> déchets, bois, papeteries…). La sidérurgie,<strong>la</strong> filière automobile, le travail <strong>de</strong>s métaux et les produitsmétalliques, les industries agroalimentaires constituenttoujours les principaux employeurs lorrains en 2008: PSAemploie 6019 personnes en <strong>Lorraine</strong>, Arcelor-Mittal 2658,Nestlé Waters 1525 et Saint-Gobain Pam 2300, <strong>la</strong>p<strong>la</strong>teforme pétrochimique <strong>de</strong> Carling 2000 environ. Ils sontaussi les principaux investisseurs en <strong>Lorraine</strong>: <strong>la</strong> filièreautomobile d'abord, avant <strong>la</strong> sidérurgie et <strong>la</strong> chimieorganique. De plus, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est <strong>la</strong> première régionpapetière <strong>de</strong> France, le siège <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s quatre cokeriesencore en activité ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières soudières enactivité sur le territoire national.b) Risques industrielsUn éventail <strong>de</strong> risques industriels non négligeable, aussibien liés à ses industries traditionnelles (chimie,sidérurgie, etc.…) qu’à <strong>de</strong>s activités telles les siloscéréaliers (nombre <strong>de</strong> sites limités mais à fort potentiel <strong>de</strong>stockage comme le nouveau port <strong>de</strong> Metz, <strong>de</strong> Frouard,etc..), les entrepôts, etc.…Une autre singu<strong>la</strong>rité liée au risque industriel découle <strong>de</strong>l’existence <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme chimique <strong>de</strong> Carling quiprésente <strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> regrouper sur environ 300 ha,5 industriels SEVESO seuil haut exploitant une trentained’ateliers individuellement SEVESO seuil haut dont 25exploités par les seules sociétés TPF et ARKEMA résultant<strong>de</strong> <strong>la</strong> scission d’ATOFINA.c) Concentration géographiqueCertains secteurs géographiques lorrains (vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong>Moselle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meurthe, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre, vallées vosgiennes)concentrent les activités, les pollutions et les nuisances,et s'opposent aux zones particulièrement démunies sur lep<strong>la</strong>n industriel (p<strong>la</strong>ine <strong>de</strong>s Vosges, Meuse).La vallée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle constitue un axe économiquemajeur sur lequel sont localisées les gran<strong>de</strong>s imp<strong>la</strong>ntationsurbaines et les principales activités industrielles. Du fait<strong>de</strong> cette situation géographique, plusieurs axes <strong>de</strong>communication traversent <strong>la</strong> région lorraine et génèrent<strong>de</strong>s pollutions atmosphériques non négligeables liées auxtransports. A signaler aussi que <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est une <strong>de</strong>stoutes premières régions <strong>de</strong> France en matière <strong>de</strong>canalisations avec 4657 km tous produits dont 2722 km engaz, 969 km en hydrocarbures et 966 km <strong>de</strong> produitschimiques. De plus, <strong>la</strong> forte <strong>de</strong>nsité industrielle lorraineentraîne une production importante <strong>de</strong> déchets(papeteries, sidérurgie, chimie). Cette situation a toutnaturellement incité à l’imp<strong>la</strong>ntation sur le territoirerégional <strong>de</strong> nombreuses instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> transit, <strong>de</strong>traitement ou d’élimination <strong>de</strong> déchets tels que <strong>de</strong>sincinérateurs <strong>de</strong> déchets industriels et les centres <strong>de</strong>stockage <strong>de</strong> déchets ultimes.d) L'eau et l'industrieLa <strong>Lorraine</strong>, et plus particulièrement les Vosges, sontparcourues par <strong>de</strong> nombreux cours d’eau situés en tête <strong>de</strong>bassins versant importants : Moselle, Meuse, Seine etRhône. Ces cours d’eau et leurs affluents situés très enamont n’ont que <strong>de</strong> faibles débits, ce qui limite fortementleur capacité d’acceptation <strong>de</strong>s effluents pollués. Or, cetterégion abrite <strong>de</strong> nombreuses industries (papeteries,b<strong>la</strong>nchisseurs, ...) amenées à rejeter <strong>de</strong>s eaux usées.Cette situation peut être critique, car l’industriel, mêmes’il respecte les textes nationaux et s’il fait usage <strong>de</strong>smeilleures technologies disponibles, peut présenter unrejet qui ne soit pas acceptable pour le milieu récepteur.Le développement d’instal<strong>la</strong>tions existantes oul’imp<strong>la</strong>ntation <strong>de</strong> nouvelles entreprises nécessite donc <strong>de</strong>sprécautions et <strong>de</strong>s prescriptions renforcées afin que ledéveloppement économique ne se fasse pas au détriment<strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau. A ces contraintes s’ajoutent danscertains milieux une dégradation qualitative etquantitative <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource comme dans le bassinferrifère et <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong>s grès vosgiens. Par ailleurs,l'industrie traditionnelle ancienne peine parfois à semettre à niveau sur un p<strong>la</strong>n <strong>environnemental</strong>, dans uncontexte concurrentiel qui lui est <strong>de</strong>venu défavorable etdans un contexte réglementaire <strong>de</strong> plus en plus renforcé.e) Les minesIl faut souligner l’importance qu’ont eue les activitésminières en <strong>Lorraine</strong> -bassins houiller, ferrifère, etsalifère- sur les p<strong>la</strong>ns humains, sociaux, économiques etenvironnementaux. Parmi ces exploitations dans le64 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Activités, emploisdomaine du fer, du charbon et du sel, seules ces <strong>de</strong>rnièressont toujours en activité. Par contre, l’exploitation passée<strong>de</strong>s gisements souterrains <strong>de</strong> mines peut provoquer uneinstabilité <strong>de</strong>s terrains, <strong>de</strong>s affaissements, ou <strong>de</strong>seffondrements, ce qui fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong>France <strong>la</strong> plus affectée par le risque minier. Sur ces bassinsse posent en effet <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> caractérisation<strong>de</strong>s risques miniers, ainsi que <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce et <strong>de</strong> mise ensécurité <strong>de</strong>s sites en tant que <strong>de</strong> besoin. Voir thème IV: 4.b) sur l'après-mines.f) Des sites dégradésLa <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> un passif <strong>de</strong> sites pollués lié à undéveloppement industriel basé sur l’industrie lour<strong>de</strong> qui,en raison <strong>de</strong>s exigences <strong>environnemental</strong>es limitées <strong>de</strong>l’époque, se traduit par <strong>de</strong> grands espaces dégradés (près<strong>de</strong> 6 000 ha), en gran<strong>de</strong> partie mis en sécurité vis-à-vis <strong>de</strong>l’usage actuel mais qui cachent <strong>de</strong> multiples pollutions quicouvrent souvent plusieurs dizaines d’hectares avec <strong>de</strong>sdégradations difficilement traitables (HydrocarburesAromatiques Polycycliques dus aux cokeries, métaux lourdssur les tanneries et cristalleries). Voir thème IV: 5. sur lesfriches industrielles.g) Responsabilité transfrontalièreEnfin, <strong>la</strong> situation géographique transfrontalière avec <strong>la</strong>Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne implique auniveau <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong>s problématiques spécifiques.La <strong>Lorraine</strong> doit prendre en compte les préoccupations<strong>environnemental</strong>es <strong>de</strong> ses voisins vers lesquels s’écoulentles principales rivières et vers lesquels se dirigent les ventsdominants. Elle se doit notamment <strong>de</strong> respecter lesengagements internationaux pris dans le cadre <strong>de</strong>sdifférentes instances pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’eau. Lespréoccupations concernent également les risquesindustriels et chimiques avec <strong>de</strong>s exigences d’information<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>s pays riverains concernés à l’imagedu Comité Local d’Information et <strong>de</strong> Concertation (CLIC)et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission Locale d’Information et <strong>de</strong>Concertation sur l’Environnement (CLICE) <strong>de</strong> Carling.La <strong>Lorraine</strong> est soumise à <strong>de</strong> fortes pressions visant àl’importation <strong>de</strong> déchets étrangers. Elle représente un fortpourcentage <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s flux transfrontaliers <strong>de</strong>France. La majeure partie <strong>de</strong> ces déchets sont <strong>de</strong>s déchetsinertes, en particulier en provenance du Luxembourg.L’application stricte du règlement européen <strong>de</strong> 1993 apermis aujourd’hui d’assainir <strong>la</strong> situation et d’éviter <strong>de</strong>ssinistres tels que ceux qui furent médiatisés dans <strong>la</strong> régionpar le passé.h) Exigences réglementaires plus strictesLa réglementation <strong>environnemental</strong>e applicable auxdifférents secteurs d’activité est très <strong>la</strong>rgement dictée parles instances européennes. Celles-ci, par <strong>la</strong> prise encompte du principe <strong>de</strong> développement durable, unesensibilité toujours croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> limiter les impacts sanitaires et les risques,renforcent ses exigences en matière <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>spollutions et <strong>de</strong>s risques acci<strong>de</strong>ntels sur Directive SEVESOet sur Directive IPPC. De plus, l’amélioration <strong>de</strong>sconnaissances <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s milieux et <strong>la</strong> prise encompte <strong>de</strong> nouveaux polluants non suivis à ce jourparticipent au renforcement <strong>de</strong>s exigences vis-à-vis <strong>de</strong>sémetteurs.2. Les investissements industrielspour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>l’environnementLes investissements <strong>de</strong>s établissements industriels pourprotéger l’environnement s’établissent en moyenne à 1,7milliard d’euros par an dans l’ensemble <strong>de</strong> l’industriefrançaise, soit 6,2% <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s investissements.En <strong>Lorraine</strong>, ce sont 73 millions d’euros par an qui sontconsacrés à ces dépenses, soit 6% du total <strong>de</strong>sinvestissements.Ils comprennent <strong>de</strong>s dépenses d’étu<strong>de</strong>s, notamment pourles étu<strong>de</strong>s réglementaires dans l’industrie manufacturière(8,5 millions en <strong>Lorraine</strong>).Les investissements spécifiques, entièrement dédiés à <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> l’environnement, se montent à 54 millionspar an. Ils sont principalement réalisés par les secteurs <strong>de</strong>l’énergie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> chimie. L’action en aval du processus <strong>de</strong>production (traitement et recyc<strong>la</strong>ge) l’emporte sur <strong>la</strong>prévention. Les investissements concernant le domaine <strong>de</strong>l’air restent les plus importants, particulièrement en<strong>Lorraine</strong>: ils représentent 53% <strong>de</strong>s investissementsspécifiques (37% au niveau national).Les investissements «<strong>de</strong> procédé» retracent quant à euxl’adoption <strong>de</strong> technologies propres.Investissements annuels <strong>de</strong>s établissementsindustriels pour l'environnement (en moyenne annuellesur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2005-2007)en millions d'euros LORRAINE FRANCEInvestissements <strong>de</strong>s établissements industriels 1220,46 26933,5Dont total <strong>de</strong>s investissements pour l'environnement 72,77 1679,56dont investissements dans les changements <strong>de</strong> procédés 9,89 248,77dont investissements immatériels 8,55 289,94dont investissements spécifiques 54,33 1140,84% pour lutter contre <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong> l'air et le climat 53% 37%% pour lutter contre <strong>la</strong> pollution <strong>de</strong> l'eau 14% 20%% pour limiter <strong>la</strong> production <strong>de</strong> déchets (hors radioactifs) 12% 11%% pour limiter les nuisances sonores 2% 2%% pour protéger les sols et les eaux souterraines 8% 12%% pour protéger les sites et les paysages 5% 12%% autre 6% 6%Source: Ministère chargé <strong>de</strong> l'Agriculture (SSP), Ministère chargé <strong>de</strong> l'Industrie (SESSI). Enquête ANTIPOL<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 65


Activités, emplois3. Croissance <strong>de</strong>s emplois dans ledomaine <strong>de</strong> l’environnementQuantifier le nombre d'emplois liés à l'environnement n'estpas aisé. Si l’on se cantonne aux secteurs marchands <strong>de</strong>sdéchets (collecte, traitements) et <strong>de</strong> l’eau(assainissement, eau potable) c<strong>la</strong>irement i<strong>de</strong>ntifiés dans <strong>la</strong>nomenc<strong>la</strong>ture <strong>de</strong>s activités, les emplois sa<strong>la</strong>riés sontévalués à 133 000 en France métropolitaine en 2007, dont5 290 en <strong>Lorraine</strong>. Le développement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux secteursest conséquent, puisque le nombre <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés a augmenté<strong>de</strong> 39 % durant les dix <strong>de</strong>rnières années.Emplois <strong>de</strong> quelques secteurs <strong>de</strong> l'environnement(assainissement, déchets, iso<strong>la</strong>tion, gestion d'espaces protégés)7000600050004000300020001000<strong>Lorraine</strong>Moyenne <strong>de</strong>srégions (horsIDF)01994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 20081993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007contre un peu moins <strong>de</strong> 1% pour l’ensemble <strong>de</strong>s branches.En particulier, <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong>s emplois du domaine <strong>de</strong>sénergies renouve<strong>la</strong>bles est forte, elle s’élève à 28,7% en2008 par rapport à 2007 et à 17,7% en moyenne annuelle<strong>de</strong> 2004 à 2008. En 2008, l’emploi en France dans ledomaine <strong>de</strong>s énergies renouve<strong>la</strong>bles représente 50 500emplois, dont 26 200 concernent <strong>la</strong> vente d’énergie et <strong>la</strong>maintenance <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> production, 14 900 <strong>la</strong>pose et l’instal<strong>la</strong>tion d’équipements et 9 400 <strong>la</strong> fabricationd’équipements.Les emplois environnementaux représentent en moyenne1,7% <strong>de</strong>s emplois privés, et 11% <strong>de</strong> l’emploi dans lescollectivités territoriales. En <strong>Lorraine</strong>, on estime ainsi que13 000 emplois du secteur marchand dépen<strong>de</strong>nt d’une écoactivité,et 6 000 emplois dans les collectivitésterritoriales.Illustration 49: Inventaire d'une mareSource: SOeS, UNEDICAu-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s seules entreprises ayant une activitéspécifiquement <strong>environnemental</strong>e dont on connait l'emploitotal, les emplois diffus liés aux métiers <strong>de</strong>l'environnement dans les autres entreprises (traitement<strong>de</strong>s déchets dans une entreprise agroalimentaire parexemple) sont plus difficiles à dénombrer. Le conceptd’éco-activité est en cours <strong>de</strong> définition (SOeS, Eurostat).Les éco-activités comprennent <strong>la</strong> production <strong>de</strong> biens ou<strong>de</strong> services concourant à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnementet à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles. Ces biens ouservices sont appelés éco-produits. Elles sont constituéespour l’essentiel d’entreprises marchan<strong>de</strong>s mais aussi <strong>de</strong>sadministrations publiques. Elles incluent les activités <strong>de</strong>protection <strong>de</strong> l’environnement internes aux entreprises,activités dites auxiliaires et qui ne font pas l’objet d’unevente, mais d’une dépense. On définit ainsi une écoactivitécomme toute activité qui concourt à <strong>la</strong> productiond’éco-produits. Au total, l’emploi <strong>environnemental</strong> dansles éco-activités représenterait environ 400 000 emplois enFrance. Parmi ces emplois, 282 000 sont attribuables auxéco-activités marchan<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s entreprises. Les emplois sonten hausse rapi<strong>de</strong>, 4,2% en moyenne annuelle <strong>de</strong>puis 2004photo: F. REICHERT2007évolutions en %Emplois sa<strong>la</strong>riés dans quelques secteurs <strong>de</strong> l'environnementrécupération <strong>de</strong>matièresmétalliquesnombre évolution98-07récupération <strong>de</strong>matières nonmétalliquesnombre évolutioncaptage,traitement etdistribution d'eaunombre évolutionSecteur <strong>de</strong>l'assainissementenlèvement ettraitement <strong>de</strong>sordures ménagèresnombre évolutionélimination ettraitement <strong>de</strong>sautres déchetsTotal dans lessecteurs considérésnombre évolutionnombreévolution98-0798-0798-0798-0798-07Meurthe-et-Moselle 146 -18,9 148 48,0 275 75,2 125 9,6 684 45,5 84 16,7 1462 33,8Meuse 66 65,0 153 1,3 40 25,0 20 ? 87 81,2 27 50 393 36Moselle 450 22,3 227 -50,4 533 65,0 363 1151,7 911 109,4 251 -6,7 2735 45,3Vosges 85 1,2 195 112,0 147 13,1 43 87 211 3,4 19 ? 700 31,3LORRAINE 747 11,2 723 -9,7 995 55,0 551 231,9 1893 63,6 381 6,1 5290 39,3FRANCE 15081 32,2 16239 32,1 33980 22,7 10862 76,4 45434 48,3 11743 49 133339 38,8Source: UNEDIC (Union Nationale pour l'Emploi dans l'industrie et le Commerce)nombre évolution98-0766 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Activités, emplois4. Le développement du tourisme«vert»Le tourisme reste un domaine d’activité assez limité en<strong>Lorraine</strong> (seizième rang <strong>de</strong>s régions françaises). Mais,après les crises <strong>de</strong> l’industrie, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> mise en partiesur le tourisme pour re-dynamiser une région en déclin.L’emploi touristique concerne ainsi d’ores et déjà 24 000sa<strong>la</strong>riés et 6 800 non sa<strong>la</strong>riés. Longtemps considéré commesecondaire, ce secteur prend une p<strong>la</strong>ce économique <strong>de</strong>plus en plus importante. Alors que le tourisme traditionnelprend appui sur l’attrait <strong>de</strong>s Vosges et <strong>de</strong>s stationsthermales, celui du patrimoine construit et du patrimoinemilitaire progresse. Les parcs à thème et <strong>de</strong> loisirsconnaissent également <strong>de</strong>s hausses significatives <strong>de</strong>fréquentation.Les possibilités <strong>de</strong> développer un tourisme «vert» sontréelles. L’eau, <strong>la</strong> montagne et les paysages en sont à <strong>la</strong>base. Il dépend donc étroitement du maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité<strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> ses ressources: étangs, <strong>la</strong>cs,rivières et canaux, forêts, montagne vosgienne et sesbordures. Il reste concentré sur quelques sites majeurs: lesVosges, les villes thermales et certains <strong>la</strong>cs. Le tourismefrontalier <strong>de</strong> court séjour concerne surtout le secteur est<strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et ses <strong>la</strong>cs (Gondrexange, le Stock,Mittersheim). L’ensemble <strong>de</strong>s forêts domaniales estaccessible au public. La forêt <strong>de</strong> Haye, en Meurthe-et-Moselle à proximité <strong>de</strong> Nancy, est plus particulièrementaménagée et accueille près d’un million <strong>de</strong> visiteurs paran. La <strong>Lorraine</strong> est concernée par le projet national <strong>de</strong>svéloroutes et voies vertes et le développementd’itinéraires <strong>de</strong> randonnées pé<strong>de</strong>stres.Enfin, on commence à voir dans les trois parcs naturelsrégionaux <strong>de</strong>s hébergements <strong>la</strong>bellisés WWF (gîtes Panda)qui intègrent <strong>la</strong> dimension <strong>environnemental</strong>e.Capacités d'hébergement (hôtel et camping)2009Chambresd'hôtelVariation<strong>de</strong>puis2000 en%P<strong>la</strong>ces <strong>de</strong>campingVariation<strong>de</strong>puis2000 en %Capacitéd'accueilpour 100km2Meurthe-et-Moselle 3654 12,2 1140 -11,8 185Meuse 931 15,4 2538 -7,1 112Moselle 5011 11 6825 0,1 401Vosges 3887 -12 6464 4,5 356LORRAINE 13483 3,8 16967 -0,4 265FRANCE 596584 2,2 918664 -0,1 559Source: INSEEa) Les sites touristiquesLa cathédrale <strong>de</strong> Metz, <strong>la</strong> cita<strong>de</strong>lle <strong>de</strong> Verdun, l’ossuaireet le fort <strong>de</strong> Douaumont, <strong>la</strong> colline <strong>de</strong> Sion mais aussi <strong>la</strong>confiserie <strong>de</strong>s Hautes-Vosges à P<strong>la</strong>infaing sont parmi lessites les plus fréquentés. Les hausses <strong>de</strong> fréquentation <strong>de</strong>ssites liées à <strong>la</strong> détente et aux loisirs (parcs aventure, parcsanimaliers) montrent un intérêt grandissant du public pourles activités <strong>de</strong> nature mais aussi festives, ludiques ousportives.Les jardins, notamment le jardin botanique du Montet oule jardin du site <strong>de</strong> Bliesbruck, connaissent également <strong>de</strong>saffluences importantes.En <strong>2010</strong>, l’évènement touristique en <strong>Lorraine</strong> estl’ouverture du Center parc dans le canton <strong>de</strong> Lorquin.Cette imp<strong>la</strong>ntation traduit également l’aspiration dupublic à un tourisme <strong>de</strong> nature et <strong>de</strong> détente.b) Les VosgesTémoin d’un tourisme vert en développement, <strong>la</strong>croissance du parc <strong>de</strong> l’hébergement rural (gîtes ruraux,chambres d’hôtes, centres <strong>de</strong> vacances, rési<strong>de</strong>ncessecondaires) est particulièrement sensible dans les Vosges.À côté d’un tourisme traditionnellement estival (forêts,<strong>la</strong>cs, randonnées autour <strong>de</strong> Gérardmer), les Vosgesconnaissent <strong>de</strong>puis une trentaine d’années un tourismehivernal. Le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> pratique du ski (540000journées skieurs commercialisées en 2008) influence <strong>la</strong>diversité biologique par les aménagements qu’il provoqueet le recours aux canons à neige. La fréquentation est àl’origine <strong>de</strong> fortes pressions ponctuelles au niveaunotamment <strong>de</strong> <strong>la</strong> route <strong>de</strong>s crêtes.c) Le tourisme thermalLe tourisme thermal dépend du maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>sressources en eau. Bains-les-Bains, Contrexéville,Plombières-les-Bains, Vittel et Amnévilles sont les cinqvilles thermales lorraines. Elles ont accueilli plus <strong>de</strong> 26000curistes en 2008. Parallèlement à leur activité <strong>de</strong> curethermale traditionnelle, elles développent <strong>de</strong>s séjours <strong>de</strong>remise en forme pour attirer une clientèle plus jeune. Lastation thermale d’Amnéville située dans l’ancien fief <strong>de</strong><strong>la</strong> sidérurgie, entre Metz et Thionville, offre <strong>de</strong>s eauxcaptées en profon<strong>de</strong>ur. Elle illustre le développement d’unthermalisme <strong>de</strong> proximité et d’activités <strong>de</strong> détenteassociées.d) Les canaux, <strong>la</strong>cs et étangsLa région bénéficie d’un réseau <strong>de</strong> navigation fluvialedéveloppé avec sept cents kilomètres <strong>de</strong> voies navigables.En 2008, on comptait 3340 contrats <strong>de</strong> location <strong>de</strong> coches<strong>de</strong> p<strong>la</strong>isance. Les étangs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Woëvre et du pays <strong>de</strong>sÉtangs (Est mosel<strong>la</strong>n) sont parfois aménagés en bases <strong>de</strong>loisirs (pêche, nautisme).e) La gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion«présentielle»La popu<strong>la</strong>tion «présentielle» regroupe l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion présente à un moment donné sur le territoire,résultante du double mouvement entre les départs envoyage <strong>de</strong>s habitants et les arrivées <strong>de</strong> touristes, françaisou étrangers (sous réserve que ceux-ci séjournent au moinsune nuitée sur p<strong>la</strong>ce). Une présence qui induit <strong>de</strong>sconsommations et donc une activité économique, maissous-entend également que certains équipements soientcalibrés en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion maximale pouvantêtre présente sur le territoire.Les bassins <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> Gérardmer et Corcieux (88) sont lesplus emblématiques <strong>de</strong> ce phénomène : leur popu<strong>la</strong>tion estcapable <strong>de</strong> doubler à certaines pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’année. Troisautres bassins <strong>de</strong> vie connaissent également unesurpopu<strong>la</strong>tion estivale : Le Thillot et Bains-les-Bains (88) etVigneulles-lès-Hattonchâtel (55), respectivement, 33%,51%, 65%.Cet afflux <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion se traduit également par unefréquentation plus importante <strong>de</strong>s espaces naturels,chemins <strong>de</strong> randonnées, chemins forestiers, qui peut êtredommageable à l’instal<strong>la</strong>tion ou <strong>la</strong> survie <strong>de</strong> certainesespèces animales (tétras par exemple).<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 67


Activités, emploisR E P E R E S e t S I T E S I N T E R N E T• Le bi<strong>la</strong>n démographique, économique et social annuel <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, publication <strong>de</strong> l’INSEE, site <strong>de</strong> l’INSEE <strong>Lorraine</strong>,http://www.insee.fr/fr/regions/lor• La situation économique et sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>, publication du Conseil économique et social <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>,http://ces.lorraine.eu• Chiffres clés sur le portail <strong>de</strong>s statistiques locales, http://www.statistiques-locales.insee.fr• Portail <strong>de</strong>s données, site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>: http://dreal-lorraine.application.i2/spip_redirect.php3?id_rubrique=1490• L'Observatoire Régional <strong>de</strong> l'emploi, <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation et <strong>de</strong>s qualifications <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>, http://www.orefq.fr/Illustration 50: Tourisme fluvial à Golbey68 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Agriculture, pêche, forêtthème VIII: Agriculture,pêche, forêtS Y N T H E S EL'agriculture occupe une gran<strong>de</strong> part du territoire lorrain,et joue un rôle essentiel dans <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s paysages, <strong>la</strong>biodiversité et <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> ressource sol.Les superficies en prairie permanente sont importantes, etconstituent souvent <strong>de</strong>s biotopes riches et variés. Ellesdiminuent cependant régulièrement, avec <strong>la</strong> modification<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production agricole.L'agriculture intensive entraine <strong>la</strong> diminution du nombred'exploitation et l'agrandissement <strong>de</strong>s taillesd'exploitation, ainsi que <strong>de</strong>s apports azotés et un usage <strong>de</strong>pestici<strong>de</strong>s importants.Des mesures contractuelles sont prises <strong>de</strong>puis unequinzaine d'années: MAE, CTE, contrats Natura 2000, MAEterritorialisées, afin d'ai<strong>de</strong>r les exploitants à maintenir <strong>de</strong>ssurfaces en herbe, ou à prendre toute mesure pourfavoriser <strong>la</strong> biodiversité et diminuer les pollutions diffuses.L'agriculture biologique peine à se développer en <strong>Lorraine</strong>.I N D I C AT E U R S9000800070006000500040003000200010000Nombre d'exploitations agricolesMeurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosges1987 1990 1993 1996 1998 2001 2004 2007 2009Source: Statistique agricoleLe nombre d’exploitations agricoles diminue rapi<strong>de</strong>ment, avec un légerfléchissement dans <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> récente. Cette évolution accompagne lemouvement d’intensification <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’exploitation (mécanisation,spécialisation, baisse <strong>de</strong>s prix agricoles) et n’est pas favorable à <strong>la</strong> diversité<strong>de</strong>s espèces cultivées, <strong>de</strong>s milieux et <strong>de</strong>s paysages.Superficie toujours en herbe <strong>de</strong>s exploitationshectares180000160000140000120000100000800006000040000200000Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosges1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 20081989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007Source: Statistique agricole annuelleLes surfaces en prairies permanentes constituent <strong>de</strong>s réservoirs <strong>de</strong>biodiversité et <strong>de</strong>s espaces <strong>de</strong> stockage du carbone. Elles caractérisent lebiotope lorrain. La diminution <strong>de</strong>s surfaces est importante dans les annéesquatre-vingt-dix, et se poursuit aujourd’hui à un rythme cependant ralenti.200150100Pression azotée agricole annuelle500199019911992en kg/ha <strong>de</strong> surface fertilisable1993France<strong>Lorraine</strong>19941995199619971998199920002001200220032004200520062007Source: SSP, estimationsLa pression azotée représente le bi<strong>la</strong>n en azote <strong>de</strong>s surfaces fertilisables, etprend en compte les apports organiques (élevage) et minéraux (engrais <strong>de</strong>synthèse), et les exports (cultures et prairies). La pression azotée connaitune légère contraction en moyenne en France <strong>de</strong>puis 2000. L’évolution en<strong>Lorraine</strong> est plutôt orientée à <strong>la</strong> hausse.Superficies totales en agriculture biologiqueen hectares1200010000800060004000200002000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Source: SOeS, FNABLes mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production biologique en agriculture diffèrent <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong>production standards notamment par l’application <strong>de</strong> normes limitant lesapports d’engrais et <strong>de</strong> produits phytosanitaires <strong>de</strong> synthèse. Entre 2000 et2003, les superficies en culture biologique ont augmenté, particulièrementdans les Vosges et en Moselle. Depuis 2004, elles sont stables dans lesquatre départements.2,521,510,5Meurthe-et-MoselleMeuseMoselleVosgesPart <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU en production biologique(y compris conversion)France<strong>Lorraine</strong>02000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008Source: FNAB, Agreste - SSPLe poids <strong>de</strong> l’agriculture biologique dans l’ensemble <strong>de</strong> l’agriculturefrançaise est estimé par <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface agricole utilisée (SAU)possédant un <strong>la</strong>bel "biologique" ou en cours <strong>de</strong> conversion (3 ans) pour sonobtention. La part <strong>de</strong>s superficies en bio représente un peu plus <strong>de</strong> 2 % dutotal <strong>de</strong>s surfaces agricoles utiles en France. La <strong>Lorraine</strong> est un peu enretrait avec 1,7 % <strong>de</strong> superficies en bio.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 69


Agriculture, pêche, forêt1. L’agriculture lorraineSur les 2 millions d'hectares <strong>de</strong> <strong>la</strong> superficie régionale, <strong>la</strong>Surface Agricole Utile (SAU) représente 1 157 000 hectares,soit <strong>la</strong> moitié du territoire consacré à l'agriculture <strong>de</strong>production.En 2008, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> comptait 13 014 exploitationsagricoles, dont 59% <strong>de</strong> professionnelles. La doubletendance à <strong>la</strong> baisse du nombre d’exploitations et à <strong>la</strong>concentration se poursuit. Depuis 2000, le secteur a perdu3 600 exploitations, soit 22% en 8 ans (14 000 exploitations<strong>de</strong>puis 1988 , soit une baisse <strong>de</strong> 52% en 20 ans).La baisse <strong>de</strong> l’emploi agricole (mesurée en équivalentstemps complets) est cependant moins rapi<strong>de</strong> que celui <strong>de</strong>sexploitations avec une baisse <strong>de</strong> 11% seulement <strong>de</strong>puis2000, ce qui représente un fort ralentissement par rapportà <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 1988-2000 (-37% sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>). En 2008,l’ensemble <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong>s exploitations agricoles fournitl’équivalent <strong>de</strong> 19 400 personnes travail<strong>la</strong>nt à plein temps.(21 900 en 2000 et 34 600 en 1988).Répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s exploitationsagricoles (% <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU)Part <strong>de</strong> chaqueculture en %LORRAINEFRANCEÉvolutionlorraine1990-2008en %Évolutionfrance1990-2008en %Céréales 37,3% 35,2% 17,3% 7,0%Oléagineux 12,0% 7,6% 22,9% 8,6%Légumes secs etprotéagineux0,1% 0,6% -68,9% -75,9%Pommes <strong>de</strong> terreet légumes frais0,1% 1,4% -23,8% -12,2%Fourrages annuels 9,9% 17,0% -0,4% -1,8%Jachères 1,2% 2,7% 314,3% 217,8%Cultures fruitières 0,2% 0,7% -42,9% -20,6%Vignes 0,0% 3,1% -31,3% -10,3%Superficietoujours en herbe 39,1% 29,6% -14,0% -13,9%<strong>de</strong>s exploitationsSource: Statistique agricole annuelleTrois grands types d’orientations dominent l’agriculturerégionale. Avec 42% <strong>de</strong>s exploitations professionnelles, lesstructures spécialisées dans l’élevage bovin constituent legroupe le plus important. Les exploitations mixtes, quiassocient l’élevage aux gran<strong>de</strong>s cultures, représentent30%. Enfin, l’orientation gran<strong>de</strong>s cultures regroupe 23% <strong>de</strong>sstructures. Ces trois types d’exploitations regroupent àeux seuls 95% <strong>de</strong>s superficies. Le cheptel bovin approche lemillion <strong>de</strong> têtes et représente 5% <strong>de</strong> l’effectif national.Cependant, le nombre d’élevages diminue. La taillemoyenne était <strong>de</strong> 59 têtes en 1988, elle atteint désormais<strong>la</strong> centaine. La composition du cheptel évolue: <strong>la</strong> part <strong>de</strong>svaches <strong>la</strong>itières diminue au profit <strong>de</strong>s vaches nourrices. Endouze ans, le nombre d’élevages <strong>la</strong>itiers est pratiquementdivisé par <strong>de</strong>ux.Les céréales occupent 61% <strong>de</strong>s terres <strong>la</strong>bourables en<strong>Lorraine</strong>. Le colza est l’oléagineux le plus cultivé: iloccupe 134 000 hectares en 2008 et sa productionreprésente 9,4% <strong>de</strong> <strong>la</strong> production nationale. En douze ans,sa superficie a augmenté <strong>de</strong> 62%. Cette culture estfavorisée par <strong>la</strong> possibilité offerte <strong>de</strong> produire du colzaindustriel sur <strong>de</strong>s terres soumises au gel <strong>de</strong>s terres. Lesunités spécialisées dans le maraîchage, l’horticulture, <strong>la</strong>viticulture ou l’arboriculture fruitière représentent 5% <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s exploitations. Seulement 5% <strong>de</strong>sexploitations produisent sous signe officiel <strong>de</strong> qualité, et1,8% pratiquent l’agriculture biologique ou sont en cours<strong>de</strong> conversion. La vente directe <strong>de</strong> produits agricoles ainsique les activités agro-touristiques comme l’hébergementou <strong>la</strong> restauration sont re<strong>la</strong>tivement faibles en <strong>Lorraine</strong>.2. Les pratiques agricoles et lespollutions diffusesa) Pollutions par transfert diffusOn qualifie généralement <strong>de</strong> «pollutions diffuses» <strong>la</strong>contamination <strong>de</strong>s milieux par <strong>de</strong>s sources multiples etinduisant, généralement <strong>de</strong>s concentrations assez faibles,par opposition à <strong>de</strong>s «pollutions ponctuelles» ouacci<strong>de</strong>ntelles. Les mécanismes <strong>de</strong> transfert diffus sont liésaux mouvements <strong>de</strong> l’eau dans les milieux suite auxprécipitations, qui entraînent avec eux les polluantsjusqu’au ressources aquatiques: ruissellement (<strong>de</strong> surfaceou <strong>de</strong> sub-surface), dérive <strong>de</strong>s brouil<strong>la</strong>rds <strong>de</strong> pulvérisation,lixiviation, circu<strong>la</strong>tion dans les réseaux <strong>de</strong> drainageagricole, …Traitements agricolesPhoto: F. FEVELes principales pollutions diffuses liées aux pratiquesagricoles concernent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> produitsphytosanitaires dans les eaux. La contamination <strong>de</strong>s eauxpar les pestici<strong>de</strong>s s’explique majoritairement par <strong>de</strong>ssources diffuses. Avec plus <strong>de</strong> 90% du tonnage <strong>de</strong>ssubstances actives organiques utilisées, l’agriculture est lepremier utilisateur régional <strong>de</strong> ces produits, suivi <strong>de</strong>sparticuliers, puis <strong>de</strong>s collectivités.En 2005 le secteur agricole a utilisé 1626 tonnes <strong>de</strong>substances actives phytosanitaires pour protéger lescultures contre les attaques <strong>de</strong>s bio-agresseurs (insectes,ma<strong>la</strong>dies, mauvaises herbes…). La moitié <strong>de</strong> ce tonnageest constitué d’herbici<strong>de</strong>s. L’essentiel <strong>de</strong>s substancesretrouvées dans les eaux est également constituéd’herbici<strong>de</strong>s, à près <strong>de</strong> 90% (données AERM 2007).L’application <strong>de</strong> ces produits se faisant sur <strong>de</strong>s solsgénéralement nus ou faiblement couverts, ce<strong>la</strong> les rendplus sensibles aux phénomènes <strong>de</strong> transferts diffus.Certains facteurs ten<strong>de</strong>nt également à accentuer cestransferts en <strong>Lorraine</strong> comme l’importance <strong>de</strong>s surfacesdrainées.Pression azotée due à l'agricultureAzote organique Azote <strong>de</strong> synthèse2007 Épandageen kg/haEvolution2000-2007Épandageen kg/haEvolution2000-2007LORRAINE 51,2 -1,0% 122 8,0%FRANCE 51,9 -4,8% 85,5 -14,0%Source: SSP, estimations70 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Agriculture, pêche, forêtLe transfert diffus <strong>de</strong> nitrates constitue une autre source<strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>s milieux aquatiques. Cette forme <strong>de</strong>pollution est majoritairement liée aux pratiques agricoleset notamment aux modalités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s engraisazotés, <strong>de</strong>s effluents d’élevage, <strong>de</strong>s résidus <strong>de</strong> culture et<strong>de</strong>s reliquats azotés post-récolte.b) Adaptation <strong>de</strong>s pratiques pour luttercontre les pollutions diffusesAfin <strong>de</strong> limiter les transferts <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s vers les eauxpar voie diffuse, <strong>la</strong> réglementation s’est renforcée sur lesconditions d’utilisation <strong>de</strong> ces produits ainsi que sur <strong>la</strong>mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dispositifs agronomiques limitant cestransferts: l’instauration d’un couvert <strong>environnemental</strong>obligatoire dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> conditionnalité <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>sPAC (Politique Agricole Commune), l’instauration <strong>de</strong> ZonesNon Traitées (ZNT) en bordure <strong>de</strong>s points d’eau, <strong>de</strong>slimitations d’utilisation sur sols drainés pour certainsproduits, …L e P l a n E c o p h y t o 2 0 1 8Ce p<strong>la</strong>n, visant à réduire l'utilisation <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, sedécline régionalement. Il prévoit notamment untravail important sur l’adaptation <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>cultures, visant à les rendre moins dépendants durecours aux pestici<strong>de</strong>s.Il s’articule autour <strong>de</strong> grands axes:• Évaluer les progrès en matière <strong>de</strong> diminution<strong>de</strong> l'usage <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s• Recenser et généraliser les systèmesagricoles et les moyens connus permettant<strong>de</strong> réduire l'utilisation <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s enmobilisant l'ensemble <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong> <strong>la</strong>recherche, du développement et du transfert• Innover dans <strong>la</strong> conception et <strong>la</strong> mise aupoint <strong>de</strong>s itinéraires techniques et <strong>de</strong>ssystèmes <strong>de</strong> cultures économes en pestici<strong>de</strong>s• Former à <strong>la</strong> réduction et à <strong>la</strong> sécurisation <strong>de</strong>l'utilisation <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s• Renforcer les réseaux <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce sur lesbio-agresseurs et sur les effets nonintentionnels <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s• Réduire et sécuriser l'usage <strong>de</strong>s produitsphytopharmaceutiques en zone non agricole• Organiser le suivi national du p<strong>la</strong>n et sadéclinaison territoriale, et communiquer sur<strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s produitsphyto-pharmaceutiquesDes actions volontaires se sont également mises en p<strong>la</strong>ce,notamment avec le programme Agri-Mieux présent en<strong>Lorraine</strong>, afin <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> cultureslimitant le recours aux intrants phytosanitaires.Enfin, <strong>la</strong> lutte contre les pollutions diffuses par lespestici<strong>de</strong>s fait l’objet d’un p<strong>la</strong>n ambitieux baptiséEcophyto 2018, visant à traduire l’engagement du Grenelle<strong>de</strong> l’Environnement <strong>de</strong> parvenir à une réduction <strong>de</strong>l’utilisation <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> 50%, si possible, en 10 ans.En ce qui concerne <strong>la</strong> lutte contre les pollutions diffusespar les nitrates, <strong>de</strong>s programmes d’action sont mis enœuvre dans les zones vulnérables au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive«nitrates». Ils définissent <strong>de</strong>s mesures nécessaires à unebonne maîtrise <strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilisation azotée et à une gestionadaptée <strong>de</strong>s terres agricoles en vue <strong>de</strong> limiter, d’une partles apports, et d’autre part les fuites <strong>de</strong> composés azotésà un niveau compatible avec les objectifs <strong>de</strong> restaurationet <strong>de</strong> préservation, pour le paramètres nitrates, <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong>s eaux superficielles et souterraines (voir thèmeII: 5. b) . En 2005, Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s eauxsouterraines au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive «nitrate» montrentque 74% <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> suivi ont une teneur moyenne ennitrates inférieure à 40mg/l (contre 78% en 1993). Pour leseaux superficielles, en 2004, l’ensemble <strong>de</strong>s stationssuivies contiennent <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s, principalement <strong>de</strong>sherbici<strong>de</strong>s. La situation vis-à-vis <strong>de</strong>s nitrates est meilleure.La teneur en nitrates est inférieure à 25% pour l’ensemble<strong>de</strong>s points suivis lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s eaux au titre <strong>de</strong><strong>la</strong> Directive «nitrates» en 2005. Les quatrièmesprogrammes d’actions nitrates dans les zones vulnérablessont entrés en application dans les départements lorrainsentre août 2009 et janvier <strong>2010</strong>.Deux mesures nouvelles ont été introduites. Elles donnentune orientation c<strong>la</strong>ire à ce programme d’action qui doitcontribuer à l’atteinte du bon état <strong>de</strong>s masses d’eau, pourle paramètre nitrates, au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive cadre surl’eau. Il s’agit <strong>de</strong> l’accroissement du taux <strong>de</strong> couverture<strong>de</strong>s sols en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> lessivage <strong>de</strong> façon à atteindreprogressivement une couverture <strong>de</strong> 100% <strong>de</strong>s sols cultivésen 2012 et <strong>de</strong> l’imp<strong>la</strong>ntation d’une ban<strong>de</strong> enherbée ouboisée permanente le long <strong>de</strong> tous les cours d’eau. Ces<strong>de</strong>ux mesures visent à réduire les transferts <strong>de</strong> nitratesdans les milieux aquatiques.c) Le drainageLes sols agricoles <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sont marqués par l’excèsd’eau (hydromorphie) qui a suscité d’importantesopérations <strong>de</strong> drainage <strong>de</strong>puis les années 1970. Ledrainage qui permet <strong>la</strong> mise en culture <strong>de</strong> terres humi<strong>de</strong>s,modifie le régime hydrique général, l’organisation duparcel<strong>la</strong>ire, conduit à <strong>la</strong> raréfaction <strong>de</strong>s écosystèmeshumi<strong>de</strong>s et peut accélérer le lessivage <strong>de</strong>s sols enentrainant les polluants.En 2000, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> compte 163 000 ha <strong>de</strong> surfacesdrainées soit 14% <strong>de</strong> sa Surface Agricole Utile. Cetaménagement permet <strong>la</strong> valorisation par <strong>de</strong>s culturescéréalières <strong>de</strong> terres argileuses, essentiellement situéessur le p<strong>la</strong>teau lorrain et dans <strong>la</strong> Woëvre. La surfacesupplémentaire drainée annuellement est <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong>3 500 ha.Superficies agricoles drainéesSuperficie Part <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU Évolution 1988-2000en ha en % 2000 en %Meurthe-et-Moselle 61726 22,7% 22,7%Meuse 35223 10,7% 35,7%Moselle 53094 16,9% 46,0%Vosges 12434 5,7% 62,4%LORRAINE 162477 14,3% 35,1%FRANCE 2799211 10,0% 34,3%Source: Statistique agricole, recensement.3. Les actions <strong>environnemental</strong>esLa <strong>Lorraine</strong> compte en 2008, 442600 ha <strong>de</strong> SurfaceToujours en Herbe représentant 40% <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU régionale.Ces prairies permanentes ajoutées aux 42 650 ha <strong>de</strong>prairies temporaires et aux 69 100 ha <strong>de</strong> maïs fourrageservent <strong>de</strong> base à l’alimentation d’un cheptel bovin <strong>la</strong>itieret al<strong>la</strong>itant important.Elles sont également un réservoir <strong>de</strong> biodiversité pour une<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 71


Agriculture, pêche, forêtflore et une faune particulièrement riches. Situées envallées inondables ou sur <strong>de</strong>s coteaux calcaires secs, ellesconstituent l’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU du réseau lorrain <strong>de</strong>s sitesNatura 2000.Depuis 2007, 64700ha <strong>de</strong>s surfaces en prairies sont souscontrat MAE-PHAE (mesures agri-<strong>environnemental</strong>es),garantissant leur maintien en herbe et une gestionextensive. 3500ha font également l’objet <strong>de</strong> mesures <strong>de</strong>gestion plus contraignantes (suppression <strong>de</strong> <strong>la</strong> fertilisationazotée et retard <strong>de</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> fauche) essentiellementdans les sites Natura 2000 par le biais <strong>de</strong>s mesures agro<strong>environnemental</strong>esterritorialisées.Malgré ces dispositifs <strong>de</strong> soutien, <strong>la</strong> surface en herbe esten recul, menacée d’une part par le retournement et <strong>la</strong>mise en culture dans les secteurs où celle-ci est possible etd’autre part par l’abandon dans les secteurs <strong>de</strong> dépriseagricole comme <strong>la</strong> montagne (dans les Vosges et enMoselle).Les nouvelles règles <strong>de</strong> <strong>la</strong> conditionnalité issues du bi<strong>la</strong>n<strong>de</strong> santé <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique agricole commune (PAC)interdisant le retournement <strong>de</strong>s prairies permanentes<strong>de</strong>vraient porter un coup d’arrêt à ce phénomène.Les Contrats territoriaux d'exploitation (CTE) puis lesContrats d'agriculture durable (CAD) souscrits par lesexploitants jusqu’en 2006 arrivent à échéance. Lesnouvelles mesures agro-<strong>environnemental</strong>es (MAE) du P<strong>la</strong>n<strong>de</strong> Développement Rural Hexagonal (2007-2013) ont prisleur suite.En particulier, les MAE Territorialisées sont proposées à <strong>la</strong>contractualisation aux exploitants sur <strong>de</strong>s territoires àenjeux spécifiques: Natura 2000, Directive Cadre sur l’Eau,Erosion, biodiversité hors Natura 2000,….Notamment, ces mesures permettent <strong>de</strong> répondre auxenjeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Directive Cadre sur l’Eau sur les captagesdégradés figurant dans les trois Schémas Directeursd’Aménagement et <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s Eaux pour lesquels <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> est concernée. Ces mesures prévoient <strong>la</strong>diminution <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s produits phytosanitaireset/ou <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> dose d’azote sur les cultures avecune contrepartie financière compensant les pertes ou lessurcoûts occasionnés.4. Agriculture biologiqueEn 2008, 240 exploitations agricoles lorraines sont enagriculture biologique. Elles exploitent 19 300 ha, soit1,7% <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU régionale contre 2,1% au niveau national.Les principales productions sont les mêmes que dans lessystèmes c<strong>la</strong>ssiques: <strong>la</strong>it, vian<strong>de</strong> bovine et dans unemoindre mesure, céréales. Après 5 années d’érosion, lessurfaces en agriculture biologique semblent se stabiliser.On note un redémarrage <strong>de</strong>s conversions en 2009.2008Agriculture biologiqueSuperficies (hectares)BioEnconversionPart dans <strong>la</strong> SAUtotale (%)EnBioconversionMeurthe-et-Moselle 2945 86 1,1% 0,0%Meuse 2589 205 0,8% 0,1%Moselle 4461 547 1,4% 0,2%Vosges 7884 572 3,6% 0,3%LORRAINE 17878 1412 1,6% 0,1%FRANCE 501240 79717 1,8% 0,3%Source: SoeS, Agence Bio5. La sylvicultureLa forêt est un élément majeur du paysage économique etnaturel lorrain. Elle s’étend sur près <strong>de</strong> 850000 hectaressoit 36% <strong>de</strong>s surfaces (le département <strong>de</strong>s Vosges ayant untaux <strong>de</strong> boisement <strong>de</strong> 68,8%) contre 29% dans l’ensemble<strong>de</strong> <strong>la</strong> France.Particu<strong>la</strong>rité régionale: <strong>la</strong> forêt publique (68% <strong>de</strong> <strong>la</strong>superficie forestière), gérée par l’Office national <strong>de</strong>sforêts (ONF), est nettement majoritaire (42% appartenantaux collectivités locales et 26% à l’État), 32% appartient à<strong>de</strong>s propriétaires privés ; en terme <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong> forêtdomaniale, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est <strong>la</strong> première région française.60% <strong>de</strong>s forêts <strong>Lorraine</strong>s sont certifiées.La forêt <strong>Lorraine</strong> est dotée d’une gran<strong>de</strong> richessed’essences ; les superficies forestières comportent 76% <strong>de</strong>peuplements feuillus avec le chêne et le hêtre en essencesdominantes et 24% <strong>de</strong> peuplement résineux avec le sapinet l’épicéa en essence dominante .En 2007, cette forêt produit 8,40% (2ème rang national) <strong>de</strong><strong>la</strong> récolte française <strong>de</strong> bois (1ère région <strong>de</strong> récolte pourles feuillus: bois d’œuvre feuillus et bois <strong>de</strong> trituration) ;50% <strong>de</strong> <strong>la</strong> récolte <strong>de</strong> bois est certifiée.De même, pour <strong>la</strong> production totale <strong>de</strong> sciages, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>produit 8,90% <strong>de</strong>s sciages français (4ème rang national),dont 20% <strong>de</strong>s sciages <strong>de</strong> sapin et d’épicéa et 31% du bois<strong>de</strong> hêtre (1ère rang national). 29% <strong>de</strong>s sciages sontcertifiés.A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> <strong>la</strong> tempête <strong>de</strong> 1999, près <strong>de</strong> 100 000 hectares<strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt lorraine ont subi <strong>de</strong>s dégâts supérieurs à 50%.Fin 2009, 75 000 ha ont été nettoyés et 60 000reconstitués.Le développement <strong>de</strong>s usages énergétiques du bois est enperspective: <strong>de</strong> nombreux et importants projets ont étéprésentés dans le cadre <strong>de</strong> l’appel d’offre CRE III, dont lesrésultats <strong>de</strong>vraient être connus au <strong>de</strong>uxième trimestre<strong>2010</strong>.Dans le cadre du CREII, un projet a été retenu en <strong>Lorraine</strong>,porté par <strong>la</strong> société Novacarb, concernant <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ced’une chaudière <strong>de</strong> cogénération qui utilisera, entre autresressources, notamment 70 000 tonnes/an <strong>de</strong> p<strong>la</strong>quettesforestièresPar ailleurs, sous l’égi<strong>de</strong> du Conseil Régional et <strong>de</strong>l’ADEME, le développement <strong>de</strong>s chaudières au bois àl’échelle communale ou intercommunale est encouragé.a) La filière bois/construction en <strong>Lorraine</strong>L’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière bois emploie environ 27000personnes en <strong>Lorraine</strong> (bois-papier-imprimerie-édition).La <strong>Lorraine</strong>, région fortement boisée, bénéficie d’unnombre important d’entreprises spécialisées dans <strong>la</strong>construction. La construction bois ne représente encoreque 4 à 5% du marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction en France, maisse développe fortement sous l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherched’économies d’énergie dans <strong>la</strong> maison et avec lespréoccupations <strong>de</strong> développement durable et l’intégrationd’éco-matériaux. Ce secteur est en plein essor en<strong>Lorraine</strong>, il est le principal débouché <strong>de</strong>s produits à base<strong>de</strong> bois. Par ailleurs, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est <strong>de</strong>venue <strong>la</strong> premièrerégion française pour l’emploi <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction bois, soitprès <strong>de</strong> 12,7% en maison individuelle grâce à un réseaud’entreprises ancrées territorialement. Près <strong>de</strong> 27% (7400sa<strong>la</strong>riés) <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> <strong>la</strong> filière bois travaillent dans <strong>la</strong>construction. La quasi-totalité <strong>de</strong>s emplois <strong>de</strong> <strong>la</strong> filièrebois en <strong>Lorraine</strong> est rurale ; 28% <strong>de</strong> l’activité se concentredans les Vosges et 25% dans <strong>la</strong> Meuse. De plus, l’activité <strong>de</strong>construction bois se situe principalement dans <strong>la</strong> zone su<strong>de</strong>stdu département <strong>de</strong>s Vosges, dans un périmètre72 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Agriculture, pêche, forêttriangu<strong>la</strong>ire Remiremont/Saint-Dié/Gérardmer. Les Centres<strong>de</strong> recherche, les déci<strong>de</strong>urs publics et les interprofessionsse situent plus particulièrement au cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> àNancy, Metz et Epinal: INRA, ENGREF, ENSAIA, DRAAF,CRITT Bois, Pôle Fibres Grand Est, GIPEBLOR, etc.Des initiatives collectives émergent dans l’objectif <strong>de</strong> lieret industrialiser <strong>la</strong> filière: groupements d’entreprises, PôleInnovation <strong>de</strong> l’Artisanat, Ecopôle <strong>Lorraine</strong> et autres pôlesbois.b) Accueil du public en forêtIl joue un rôle principalement dans le tourismetransfrontalier, et dans le tourisme <strong>de</strong> loisir et <strong>de</strong>proximité, notamment lié à <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong>s zonesurbanisées, et concerne principalement trois types <strong>de</strong>pratiques touristiques: le tourisme sportif (ski alpin etnordique dans les Vosges, randonnée), le tourisme lié aupatrimoine, notamment militaire (sites <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> 14-18), et le tourisme <strong>de</strong> nature et <strong>de</strong> proximité (<strong>la</strong>c <strong>de</strong>Madine, <strong>la</strong>c <strong>de</strong> Pierre-Percée, massifs forestiers àproximité <strong>de</strong>s villes, notamment <strong>la</strong> forêt <strong>de</strong> Haye).Le nombre <strong>de</strong> visiteurs est croissant, et conduit àdévelopper <strong>de</strong>s aménagements adaptés. En 2006, l’ONFrecensait 105 km <strong>de</strong> sentiers pédagogiques, 950 km <strong>de</strong>pistes <strong>de</strong> VTT, 850 km <strong>de</strong> pistes cavalières, 4500 km <strong>de</strong>sentiers <strong>de</strong> randonnées. On note aussi une multiplication<strong>de</strong>s parcs d'activité (accro-branches), ainsi que <strong>de</strong>sréalisations originales comme «le Vent <strong>de</strong>s forêts» dans <strong>la</strong>Meuse, réseau d’itinéraires <strong>de</strong> «<strong>la</strong>nd art», dont unenouvelle section est produite chaque année par unrassemblement d’artistes accueillis par les collectivitéslocales et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.c) La chasse en forêtL’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse en forêtvise <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion durable <strong>de</strong>s forêts, par <strong>la</strong>réalisation <strong>de</strong> l’équilibre sylvo-cynégétique, c’est à dire unétat d’équilibre, évalué espèce animale par espèce, etpour chaque unité territoriale forestière, en fonction,notamment, <strong>de</strong> ses essences.Le droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse varie d’un département à l’autre,régi par le droit local en Moselle (qui dispose notammentqu’un propriétaire <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 25 ha seulement peutdisposer <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong> chasse, ce seuil étant <strong>de</strong> 40 ha enMeurthe et Moselle et <strong>de</strong> 60 ha dans <strong>la</strong> Meuse (loiVer<strong>de</strong>ille). Dans le département <strong>de</strong>s Vosges, dans lequelle<strong>la</strong> chasse est régie par l’ancien droit révolutionnaire(comme les autres départements français qui n’ont pas étép<strong>la</strong>cés sous <strong>la</strong> loi Ver<strong>de</strong>ille <strong>de</strong> 1964), tout propriétaire peutdisposer <strong>de</strong> son droit <strong>de</strong> chasse.La gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse est assurée par les communes enMoselle, par <strong>de</strong>s Associations Communales <strong>de</strong> ChasseAgréées (ACCA), obligatoirement en Meurthe et Moselle etdans <strong>la</strong> Meuse, ces ACCA étant seulement optionnelles dansles Vosges.Chasseurs et pêcheurs (adhérents)2008 Chasseurs PêcheursMeurthe-et-Moselle 6347 17685Meuse 6742 13819Moselle 8076 20925Vosges 6602 14467LORRAINE 27767 66896FRANCE 1244167 1374994Source: ONEMA, ONCFS6. La pêche, <strong>la</strong> piscicultureLa <strong>Lorraine</strong> est <strong>la</strong> 3ème région française <strong>de</strong> piscicultured’étang après les régions Centre et Rhône-Alpes, sur <strong>de</strong>uxsecteurs principaux, le Saulnois et <strong>la</strong> Woëvre. La surfaceestimée <strong>de</strong>s étangs est <strong>de</strong> 15 000 hectares. On recense 10pisciculteurs d’étang professionnels, et plus <strong>de</strong> 350pisciculteurs extensifs. La surface pêchée au total est <strong>de</strong>7000 ha, produisant 1100 tonnes annuelles.A <strong>la</strong> pisciculture extensive d’étang s’ajoute <strong>la</strong> piscicultureintensive <strong>de</strong> bassin, essentiellement <strong>la</strong> salmoniculture. 27salmoniculteurs produisent 2000 tonnes <strong>de</strong> truites etautres salmonidés. On dénombre également 4astaciculteurs (écrevisses) et 1 élevage <strong>de</strong> perches.90% <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> poissons d'étang estcommercialisée pour le repeuplement. 65% <strong>de</strong> <strong>la</strong>production <strong>de</strong>s salmonicultures est consommée, le resteservant au repeuplement. Le nombre d’emplois directsconcernés est <strong>de</strong> 130, <strong>la</strong> filière réalise 14 millions d'euros<strong>de</strong> chiffre d'affaires.Des mesures aqua-<strong>environnemental</strong>es sont en cours <strong>de</strong>mise en p<strong>la</strong>ce, financés par l'État et le Fond européen pour<strong>la</strong> pêche (FEP). Elles concernent l’aquaculture biologique(conversion et maintien), qui en <strong>Lorraine</strong>, intéresseraitM e s u r e s a q u a - e n v i r o n n e m e n t a l e sp i s c i c u l t u r e d ' é t a n g sIl s’agit d’encourager <strong>de</strong>s formes d’aquaculturecontribuant à <strong>la</strong> protection et <strong>la</strong> valorisation <strong>de</strong>l’environnement, <strong>de</strong>s ressources naturelles et <strong>de</strong> <strong>la</strong>diversité génétique, ainsi qu'à <strong>la</strong> gestion du paysageet <strong>de</strong>s caractéristiques traditionnelles <strong>de</strong>s zonesaquacoles. La pisciculture en étangs est une activité<strong>de</strong> production extensive traditionnelle. Cette activitéest aujourd’hui fragilisée du fait notamment <strong>de</strong>sfortes prédations par <strong>de</strong>s espèces piscivores. Cettemesure aqua-<strong>environnemental</strong>e vise à maintenir cetteactivité extensive et à préserver <strong>la</strong> biodiversité <strong>de</strong> cessites. Elle concerne tous les étangs piscicoles <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>, qu’ils soient ou non situés dans une zoneNatura 2000. Elle a pour objectif <strong>de</strong> conserver et <strong>de</strong>restaurer <strong>la</strong> végétation et les habitats naturels <strong>de</strong>sétangs, sur <strong>la</strong> base d’ un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion qui donne unétat <strong>de</strong>s lieux initial. D'autres mesures optionnellespeuvent être financées (entretien <strong>de</strong>s abords,analyses d'eau et <strong>de</strong> sédiments, assec, élimination <strong>de</strong>sespèces végétales envahissantes, intervention sur lesespèces animales indésirables comme les cormorans).Le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>vra comprendre <strong>de</strong>ux parties:− un diagnostic piscicole et <strong>environnemental</strong>, quiconstitue une <strong>de</strong>scription et une analyse sommaire <strong>de</strong>l’état <strong>de</strong>s lieux en particulier pour les sites Natura2000 (peuplement piscicole, types <strong>de</strong> végétation,habitats d’intérêt faunistique et floristique siprésents, etc.).− <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> gestion et <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription<strong>de</strong>s travaux à engager pour améliorer <strong>la</strong> qualité<strong>environnemental</strong>e <strong>de</strong> l’étang, en fonction <strong>de</strong> sesusages et particu<strong>la</strong>rités.L’engagement proposé est <strong>de</strong> 5 ans, avec leversement <strong>de</strong> 7600€ maximum <strong>de</strong> subventions par an.2009 est <strong>la</strong> première année <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> cettemesure, dix dossiers ont été déposés en <strong>Lorraine</strong>. Lescahiers <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion sont en coursd’é<strong>la</strong>boration.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 73


Agriculture, pêche, forêtuniquement <strong>la</strong> production <strong>de</strong> salmonidés (aucun dossiern’a été déposé à ce jour), et les mesures aqua<strong>environnemental</strong>es«pisciculture d’étang»(voir encadré).Le Conseil Régional finance <strong>de</strong>s mesures simi<strong>la</strong>ires, maisen se focalisant sur les roselières.R E P E R E S e t S I T E S I N T E R N E T• Loi re<strong>la</strong>tive au développement <strong>de</strong>s territoires ruraux (février 2005), pour <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong>s espaces agricoles etnaturels périurbains, <strong>de</strong> certains espaces sensibles et notamment <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s.• PAC issue <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Luxembourg, réforme du 26 juin 2003 introduisant le principe d’éco-conditionnalité <strong>de</strong>sai<strong>de</strong>s.• Directive nitrates <strong>de</strong> décembre 1991 et décrets et circu<strong>la</strong>ire re<strong>la</strong>tifs aux modalités <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s programmesd’action dans les zones vulnérables• Directive cadre sur l’eau (objectifs <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s ainsi que les objectifs <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>sressources piscicoles).• Agriculture, sylviculture, pisciculture en <strong>Lorraine</strong>, http://www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr/• Les Orientations Régionales <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune Sauvage et <strong>de</strong> l’Amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> Qualité <strong>de</strong> ses Habitats(ORGFH) http://www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=2787• Cartographie du potentiel <strong>de</strong> contamination <strong>de</strong>s eaux par les pestici<strong>de</strong>s, étu<strong>de</strong> du GRAPPEhttp://www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=2869• le Schéma Régional <strong>de</strong> Gestion Sylvicole (SRGS), http://www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=70• Les produits phytosanitaires utilisés par l’agriculture en 2004/2005, disponible sur le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> DRAAF:www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr• Statistiques <strong>de</strong> l'agriculture en <strong>Lorraine</strong>: http://agreste.agriculture.gouv.frIllustration 51: Le p<strong>la</strong>teau lorrain74 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Les déchetsthème IX: Les déchetsS Y N T H E S ELes déchets municipaux collectés représentent 558 kg parhabitant et par an. Cette quantité est en légèreaugmentation (l'objectif est <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> 7% en cinqans).Le tri et le compostage progressent régulièrement, mais lestockage en décharge <strong>de</strong>meure <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination principale<strong>de</strong>s déchets ménagers et assimilés.Les déchets industriels non dangereux sont pour moitiééliminés par incinération ou stockage, et pour moitiévalorisés par recyc<strong>la</strong>ge ou incinération avec récupération<strong>de</strong> chaleur. Les déchets dangereux (200000 tonnes) sontégalement pour moitié valorisés et pour moitié éliminés.Les flux transfrontaliers <strong>de</strong> déchets dangereux sontimportants. La <strong>Lorraine</strong> s'est spécialisée dans <strong>la</strong>valorisation <strong>de</strong> certains types <strong>de</strong> déchets, et l'objectifeuropéen d'encouragement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisation peutprovoquer une augmentation <strong>de</strong>s flux.I N D I C AT E U R STraitement <strong>de</strong>s déchets ménagers et assimilés25002000150010005000Total traitéIncinérationIncinérationavecrécupérationmilliers <strong>de</strong> tonnesCompostageDéchargeTri1996 1998 2000 2002 2004 2006Source: ADEME - ITOMALa loi <strong>de</strong> 1992 a énoncé l’objectif d’un recours au stockage <strong>de</strong>s déchetsréservé aux déchets ultimes. Le taux d’enfouissement <strong>de</strong>s déchetsménagers a diminué, mais <strong>de</strong>meure important. Le tri, le compostage etl’incinération avec récupération d’énergie progressent régulièrement.800000700000600000500000400000300000200000100000Flux transfrontaliers<strong>de</strong> déchets dangereux0tonnesImportationspour éliminationImportationspour valorisationExportationspour éliminationExportationspour valorisation1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006Source: SOeS, DouanesDe par ses caractéristiques frontalières et industrielles, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est une<strong>de</strong>s régions françaises les plus concernées par les flux <strong>de</strong> déchetsdangereux. Les principaux flux <strong>de</strong> déchets sont constitués <strong>de</strong>s importationspour valorisation, essentiellement énergétique, dans les cimenteries, foursà chaud et papeteries <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>.Collecte totale <strong>de</strong> déchets municipauxtonnes12000001000000800000600000Total400000dont collectemé-200000<strong>la</strong>ngée02005 2007Source: SOeS, ADEMELa quantité totale collectée <strong>de</strong> déchets municipaux continue d’augmenterrégulièrement. La fraction collectée en mé<strong>la</strong>nge est en baisse, mais<strong>de</strong>meure une part importante du total.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 75


Les déchets1. Les déchets municipauxLa gestion <strong>de</strong>s déchets (collectes et traitement) faitl’objet d’une démarche <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification à l’échelle <strong>de</strong>chaque département. Cette démarche est issue <strong>de</strong>l'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 13 juillet 1992 et elle vise àorganiser dans chaque département français selon un ouplusieurs scénarios une gestion rationnelle <strong>de</strong>s déchetsménagers et assimilés (et ce sur <strong>la</strong> base entre autres d'undiagnostic <strong>de</strong> l'existant, d'objectifs à atteindre et <strong>de</strong>contraintes et potentialités définies). Le document finalest appelé P<strong>la</strong>n Départemental d'Élimination <strong>de</strong>s DéchetsMénagers et Assimilés (ou PDEDMA).A ce jour, tous les Conseils généraux <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> ont repris<strong>la</strong> compétence liée à l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> ces p<strong>la</strong>nsinitialement sous <strong>la</strong> responsabilité du préfet <strong>de</strong>département. Chaque département dispose d’un p<strong>la</strong>n dontcertains ont déjà fait l’objet d’une révision.Illustration 52: État d’avancement <strong>de</strong>s PDEDMASource: ADEMELes collectivités <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> se sont fortement regroupéesafin d’assurer l’exercice <strong>de</strong>s compétences liées à <strong>la</strong>gestion <strong>de</strong>s déchets ménagers. Ainsi, on compte au 1erjanvier 2009 près <strong>de</strong> 150 structures intercommunalesregroupées autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétence collecte et/outraitement.Même s’il reste encore près <strong>de</strong> 100 communes (pour140 000 habitants) ayant conservé une compétence liée à<strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s déchets, elles sont moins d’une dizaine àconserver <strong>la</strong> compétence «traitement» (pour moins <strong>de</strong>50000 habitants).a) Progression <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité collectéeEn prenant en compte les principaux services <strong>de</strong> collectemis en p<strong>la</strong>ce dans le cadre du service public en <strong>Lorraine</strong> (àsavoir OMR, recyc<strong>la</strong>bles secs, encombrants, déchetsbiodégradables et déchets collectés en déchèteries), lescollectivités (structures intercommunales et communesindividuelles) ont pris en charge 1302545 tonnes en 2007,soit 558kg/hab/an dont 315 pour les seules OMR (orduresménagères résiduelles collectées en mé<strong>la</strong>nge). Ces valeurssont à comparer aux 1256550 tonnes et 544kg/hab/anobservés en 2005. Les quantités <strong>de</strong> déchets collectées ontdonc progressé <strong>de</strong> 3,6% entre 2005 et 2007.Les déchets recyc<strong>la</strong>bles secs (embal<strong>la</strong>ges, y compris leverre, les Journaux-Revues-Magazines JRM et les cartons)représentent, tous services confondus, 96 kg/hab/ancontre 61kg/hab/an pour les encombrants et 41 kg/hab/anpour les déchets biodégrables.Les collectivités prennent en charge <strong>de</strong>s déchets trèshétérogènes al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s déchets inertes aux DéchetsMénagers Spéciaux (DMS) en passant <strong>de</strong> plus en plus par lesDéchets d’Activités <strong>de</strong> Soins à Risques Infectieux (DASRI).Ces <strong>de</strong>rniers sont, dans l’attente d’une mise en p<strong>la</strong>ced’une responsabilité é<strong>la</strong>rgie du producteur (donc d’uneprise en charge au niveau national par un Eco-organisme),<strong>de</strong> plus en plus regroupés au moyen <strong>de</strong> conteneursspécifiques sur les déchèteries. Ainsi, sur l’exercice 2008,ce sont près <strong>de</strong> 6600 tonnes <strong>de</strong> DASRI (provenant parfoisd’autres départements) qui ont été incinérées avecvalorisation énergétique sur les <strong>de</strong>ux Unités d’Incinération<strong>de</strong>s Ordures Ménagères (UIOM) habilitées en <strong>Lorraine</strong> àrecevoir ces flux (Ludres–54 et Tronville-55).b) Développement du tri et ducompostageTous services et déchets confondus (hors déchets inertes),le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> traitement reste principalementl'enfouissement avec 46,8% <strong>de</strong>s quantités contre 23% pourle traitement thermique (avec valorisation énergétique),18,7% pour le tri (données sortie centre <strong>de</strong> tri) et 8% pourle traitement biologique qui se traduit en <strong>Lorraine</strong> en 2007exclusivement par du compostageLe taux <strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong>s déchets (à <strong>de</strong>stination duQuantités collectées <strong>de</strong> déchets dans le cadre du service publictonnesMeurthe-et-MoselleMeuse Moselle VosgesLORRAINE2007LORRAINEOMR au sens <strong>la</strong>rge 221 038 58 942 340 619 113 913 734 512 736 9142005kg / hab. total 306 305 328 297 315 319Recyc<strong>la</strong>bles secs 68 840 16 480 96 325 43 222 224 867 192 969kg / hab. total 95 85 93 113 96 84Encombrants ménagers 44 752 10 456 64 688 22 613 142 508 146 236kg / hab. total 62 54 62 59 61 64Inertes 28 295 4 292 57 419 11 849 101 855 98 933kg / hab. total 39 22 55 31 44 43Biodéchets et déchets verts 31 102 4 362 42 479 18 207 96 150 78 416kg / hab. total 43 23 41 48 41 34DMS 816 145 1 393 299 2 653 3 082kg / hab. total 1,1 0,7 1,3 0,8 1,1 1,3Total 394 843 94 676 602 923 210 103 1 302 545 1 256 550kg / hab. total 547 491 581 549 558 544Source: ADEME76 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Les déchetsrecyc<strong>la</strong>ge matière ou organique) s’élève à 27% sachant queles objectifs du Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement (au 1er Juin2009) sont <strong>de</strong> 35% en 2012 et <strong>de</strong> 45% en 2015. A ce<strong>la</strong>s’ajoute un objectif <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>sdéchets à hauteur <strong>de</strong> 7% sur les 5 prochaines années alorsque <strong>la</strong> hausse en <strong>Lorraine</strong> reste significative entre 2005 et2007 surtout pour les recyc<strong>la</strong>bles et les flux collectés endéchèteries. Néanmoins, cette pério<strong>de</strong> (2 ans) reste courtepour dégager une tendance à long terme et beaucoupd’exploitants d’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> traitement parlent d’un netfléchissement <strong>de</strong>s ordures ménagères collectées en 2008.c) Diminuer les collectes mé<strong>la</strong>ngéesLa campagne nationale <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong>s orduresménagères <strong>la</strong>ncée par l’ADEME à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Ministèrechargé <strong>de</strong> l’écologie dans le cadre du P<strong>la</strong>n national <strong>de</strong>Prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>s déchets, s'est déroulée surl'exercice 2008. Cette campagne fait suite à <strong>la</strong> premièrecampagne <strong>de</strong> 1993: 100 communes (5 <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>) ont ététirées au sort selon le type d’habitat afin d’avoir unebonne représentativité <strong>de</strong>s caractérisations effectuées auniveau national.Illustration 53: Composition <strong>de</strong>s collectes mé<strong>la</strong>ngéesSource: ADEMEDeux étu<strong>de</strong>s simi<strong>la</strong>ires on été réalisées récemment sur lesterritoires mosel<strong>la</strong>n et vosgien et ont abouti à <strong>de</strong>s résultatssimi<strong>la</strong>ires: une poubelle <strong>de</strong> déchets résiduels qui contientencore 1/3 <strong>de</strong> déchets recyc<strong>la</strong>bles secs et 1/3 <strong>de</strong> déchetsbiodégradables. Après un travail en profon<strong>de</strong>ur en terme<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>s déchets, il resteraencore <strong>de</strong>s marges importantes d'amélioration <strong>de</strong>sperformances <strong>de</strong>s collectes sélectives en p<strong>la</strong>ce d'une part,et d'autre part, <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> fractionbiodégrable au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s seuls déchets verts déjà collectésen déchèterie.d) Compostage domestiqueEn terme d’opération emblématique <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong>production <strong>de</strong>s déchets, on trouve le compostagedomestique, pour lequel les collectivités <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> sesont fortement impliquées.Avec un peu plus <strong>de</strong> 88% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sensibilisée parune campagne <strong>de</strong> promotion du compostage domestique(soit 631 272 habitants), <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle est ledépartement où ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s biodéchets a étéproportionnellement le plus diffusé auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion. 23 214 composteurs ont été distribués (enmoyenne 1 par foyer), ce qui fait une implication <strong>de</strong> 8,8%<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sensibilisée, soit 7,8% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tiontotale du département.La Meuse, département plus rural, affiche le meilleur taux<strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s ménages sensibilisés avec 18,4% <strong>de</strong> <strong>la</strong>popu<strong>la</strong>tion (14,9% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion totale dudépartement).Une <strong>de</strong>s explications possibles aux variations constatéesentre les départements reste le niveau d'urbanisation,sachant au final que ce sont principalement les foyers enhabitat pavillonnaire qui sont visés par ce typed'opération.Actions d'équipement <strong>de</strong>s ménages encomposteurs individuels1993 à 2007FoyerstouchésPart <strong>de</strong>s foyerstouchés aveccomposteurPart <strong>de</strong>sfoyers aveccomposteurMeurthe-et-Moselle 263030 23214 8,83% 7,81%Meuse 64657 11898 18,40% 14,85%Moselle 246605 24277 9,84% 5,69%Vosges nd 9060 nd 5,71%Source: ADEMEEn terme <strong>de</strong> prévention, le niveau d’équipement <strong>de</strong>sménages en composteur domestique reste un indicateurqui ne reflète pas entièrement <strong>la</strong> participation réelle <strong>de</strong>sménages qui utilisent parfois <strong>de</strong>s moyens qui leur sont2007tonnesEnfouissementCompostageTri / Valorisation matièreTraitement thermique(valorisation énergétique)Filières spécifiquesNon-définiTotalFilières d'élimination / valorisation <strong>de</strong>s déchets collectésComposteursdistribuésMeurthe-et-MoselleMeuse Moselle Vosges LORRAINE145 508 49 710 306 091 55 822 562 13139,7% 55,0% 56,1% 28,2% 46,8%31 102 4 362 42 479 18 207 96 1508,5% 4,8% 7,8% 9,2% 8,0%68 840 16 480 96 325 43 222 224 86718,8% 18,2% 17,7% 21,8% 18,7%97 727 9 301 94 127 74 735 275 89026,7% 10,3% 17,3% 37,7% 23,0%816 145 1 393 299 2 6530,2% 0,2% 0,3% 0,2% 0,2%22 554 10 387 5 089 5 969 38 9996,2% 11,5% 0,9% 3,0% 3,2%366 548 90 384 545 504 198 254 1 200 690100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,00%Source: ADEME<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 77


Les déchetspropres (compostage en tas, composteur construit ouacheté directement en gran<strong>de</strong> surface).Il ne s’agit par ailleurs que d’une <strong>de</strong>s nombreuses actionspouvant faire l’objet d’une promotion par <strong>la</strong> collectivitéauprès <strong>de</strong>s ménages dans le cadre d’un programme plus<strong>la</strong>rge dédié à <strong>la</strong> prévention. En 2009, <strong>de</strong>ux collectivités sesont <strong>la</strong>ncées dans <strong>la</strong> mise en œuvre d’un programmecomplet <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production: il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong>Communauté Urbaine du Grand Nancy et du Syndicat MixteDépartemental <strong>de</strong>s Vosges en charge du traitement <strong>de</strong>sdéchets mais d’autres collectivités se préparent dès 2009,l’objectif étant que 80% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion soit <strong>de</strong>sservie parce type <strong>de</strong> programme dans les 5 prochaines années.2. Les boues <strong>de</strong> stationsd’épurationDepuis <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> 2002 qui stipule que seuls les déchetsultimes peuvent être mis en décharge, les boues <strong>de</strong>sstations d’épuration urbaines et industrielles doiventtrouver un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> valorisation ou d’élimination. Lerecyc<strong>la</strong>ge par épandage agricole concerne 33000 tonnes <strong>de</strong>matières sèches en 2008, pour moitié issues <strong>de</strong> bouesurbaines et moitié <strong>de</strong> boues industrielles.En ce qui concerne les industries, <strong>la</strong> filière papetièrefournit <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s boues recyclées (33000 tonnes en1999, 10000 tonnes en 2008). La forte baisse du tonnagepeut s’expliquer par les actions menées par les industrielssur <strong>la</strong> limitation <strong>de</strong>s pertes matières et une certaine baisse<strong>de</strong> <strong>la</strong> production.La quantité <strong>de</strong> boues urbaines produites est constanteentre 1999 et 2008. La part du recyc<strong>la</strong>ge agricoleaugmente faiblement. La mise en décharge concerneencore un millier <strong>de</strong> tonnes (<strong>de</strong> matières sèches),correspondant notamment aux boues jugées nonconformes pour l’épandage.Globalement, on constate un développement <strong>de</strong>l’incinération, solution souvent jugée plus rapi<strong>de</strong> et moinscontraignante que le recyc<strong>la</strong>ge. Le compostage sedéveloppe également fortement, ce qui empêche un suivifin du <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s boues. En effet, <strong>la</strong> boue compostéeacquiert le statut <strong>de</strong> «produit» et conduit à une perte <strong>de</strong>traçabilité, et à l’absence <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns d’épandage et <strong>de</strong> suivi<strong>de</strong>s sols.Or, si les boues lorraines industrielles présentent <strong>de</strong> faiblesteneurs en ETM, PCB, HAP, le contexte analytique <strong>de</strong>sboues urbaines lorraines est différent. Cuivre, zinc, PCB etHAP sont <strong>de</strong>s paramètres d’analyses à surveiller.Filières d'élimination <strong>de</strong>s bouesindustriellesTonnes <strong>de</strong>matières sèches1999Parts en%2008Parts en%Agriculture 39684 72,4% 15214 51,3%Incinération 0 0,0% 2382 8,0%Autre (briqueterie,compost, exports…)Décharge 7898 14,4% 0 0,0%7213 13,2% 11779 39,7%TOTAL 54795 100,0% 29637 100,0%Source: Mission Régionale <strong>de</strong> Recyc<strong>la</strong>ge Agricole <strong>de</strong>s déchetsFilières d'élimination <strong>de</strong>s boues urbainesTonnes <strong>de</strong>matièressèches1999 Parts en % 2008Parts en%Agriculture 15131 43,6% 17401 50,1%Compostage 2620 7,5% 13766 39,6%Décharge 16449 47,4% 1094 3,2%Incinération 0 0,0% 1033 3,0%Autres 532 1,5% 1443 4,2%TOTAL 34732 100,0% 34737 100,0%Source: Mission Régionale <strong>de</strong> Recyc<strong>la</strong>ge Agricole <strong>de</strong>s déchets3. Les déchets d’activités <strong>de</strong> soinsà risques infectieux (DASRI)Les déchets d’activités <strong>de</strong> soins à risques infectieux etassimilés (DASRI) peuvent présenter un risque infectieux,<strong>de</strong> blessure (piquants, coupants, tranchants) ou générer unimpact psycho émotionnel. En raison <strong>de</strong> ces risques, lesDASRI sont c<strong>la</strong>ssés parmi les déchets dangereux qu’il estinterdit <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nger avec les ordures ménagères.R e g a r d s u r l e t ra i t e m e n td e s d é c h e t s e n S a r r eCes opérations sont assurées par un syndicatintercommunal <strong>de</strong> traitement (E.V.S.: EntsorgungsverbandSaar).A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1990, <strong>la</strong> situation du traitement <strong>de</strong>sdéchets était a<strong>la</strong>rmante. Aussi fut-il nécessaire <strong>de</strong> mettreen p<strong>la</strong>ce une infrastructure <strong>de</strong> traitement. Trois sites <strong>de</strong> trisélectif et 2 usines d’incinération ont été construits.Au début <strong>de</strong>s années 1990, le volume <strong>de</strong> déchets dépassaitles 650 000 tonnes soit près du double <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationactuelle. A cette époque, il était difficile <strong>de</strong> prévoir quelleserait l’efficacité <strong>de</strong>s nouvelles instal<strong>la</strong>tions et du nouveausystème <strong>de</strong> collecte (système dual, sac jaune, consignepour les cannettes, consigne pour les bouteilles en verre),ni que ces nouvelles mesures auraient pour conséquence <strong>de</strong>diminuer le volume <strong>de</strong>s déchets. C’est seulement en 2007que <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s volumes a fini par correspondre auxcapacités <strong>de</strong>s 2 sites d’incinération. A noter qu’il nes’agissait pas seulement <strong>de</strong> traiter les déchets ménagers,mais aussi les déchets industriels.Aujourd’hui <strong>la</strong> question est posée <strong>de</strong> savoir si le 2ème site<strong>de</strong> Neunkirchen, qui appartient désormais au groupeE.O.N., est encore nécessaire, alors que son coûtd’exploitation est presque le double <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Velsenpropriété <strong>de</strong> E.V.S. Aussi E.V.S., après <strong>de</strong> longuesnégociations, a réussi à modifier le contrat d’exploitationavec E.O.N Energy from Waste (E.E.W.) non seulement dansle but d’en arriver au terme du contrat en 2016, maisavant tout dans le sens d’un arrangement satisfaisantjusqu’à cette date. Il est en effet indispensable <strong>de</strong> réduireprogressivement le volume <strong>de</strong>s déchets d’ici 2016 pourpouvoir se passer du site <strong>de</strong> Neunkirchen.La 2ème étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle stratégie d’E.V.S. consiste enl’établissement d’un système <strong>de</strong> ramassage et <strong>de</strong> taxationbasé sur le volume qui doit entrer en vigueur au 1er janvier2011. Ce système, innovant après 30 ans <strong>de</strong> pratique nonréglementée, permet d’espérer que l’attrait <strong>de</strong> <strong>la</strong>diminution <strong>de</strong>s taxes entraînera une diminution <strong>de</strong>svolumes dont l’intérêt tant à <strong>la</strong> fois économique etécologique est évi<strong>de</strong>nt. L’impact serait <strong>de</strong> 30 millionsd’euros en diminution annuelle <strong>de</strong> taxe soit 40 % du coûtglobal du retraitement.78 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Les déchetsLes producteurs <strong>de</strong> DASRI disposent <strong>de</strong> plusieurs solutionspour une élimination conforme <strong>de</strong>s déchets qu’ilsgénèrent: <strong>la</strong> collecte par une société spécialisée ; l’apportvolontaire <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong> soins sur un site <strong>de</strong>regroupement déc<strong>la</strong>ré en préfecture (borne automatisée,déchèterie, établissement <strong>de</strong> soins, cabinet médical,<strong>la</strong>boratoire d’analyse, etc.) ; <strong>la</strong> banalisation <strong>de</strong>s déchets<strong>de</strong> soins au moyen d’un prétraitement par désinfection(non mise en œuvre en <strong>Lorraine</strong>). Ils doivent ensuite suivreune filière d’élimination spécifique aux frais duproducteur.La <strong>Lorraine</strong> compte <strong>de</strong>ux sites autorisés à incinérer <strong>de</strong>sDASRI: les usines d’incinération <strong>de</strong>s ordures ménagères(UIOM) <strong>de</strong> Ludres (54) et <strong>de</strong> Tronville-en-Barrois (55). Lamajeure partie <strong>de</strong>s déchets lorrains est incinérée dans <strong>la</strong>région, seule une faible part est incinérée dans une usine<strong>de</strong> Strasbourg.Les capacités d’incinération installées sont <strong>la</strong>rgementsuffisantes: en 2008, l’UIOM <strong>de</strong> Ludres a traité 4044 Tonnes<strong>de</strong> DASRI pour 5500 Tonnes autorisées et l’UIOM <strong>de</strong>Tronville-en-Barrois en a traité 2494 Tonnes pour 2800autorisés. L’élimination <strong>de</strong>s déchets produits par lesétablissements <strong>de</strong> soins et les <strong>la</strong>boratoires d’analyse estsatisfaisante. Ils génèrent à eux seuls plus <strong>de</strong> 90% <strong>de</strong>stonnages collectés.Provenance et tonnage <strong>de</strong>s DASRIincinérés en <strong>Lorraine</strong>2008<strong>Lorraine</strong>Champagne- Autres(tonnes/an)Ar<strong>de</strong>nnes régionsTotalTronville-en-Barrois1 376 1 092 27 2 495Ludres 3 979 - 65 4 044Total 5 355 1 092 92 6 539Source: ARSEn secteur libéral, l'ARS <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> mène annuellementune campagne <strong>de</strong> contrôles re<strong>la</strong>tifs à l’élimination <strong>de</strong>sDASRI. Cette démarche a pour principaux objectifsd’accompagner <strong>la</strong> mise en œuvre d’une réglementationspécifique et d'ai<strong>de</strong>r les professionnels <strong>de</strong> santé àaméliorer leurs pratiques quotidiennes dans ce domaine.Au total, un peu plus <strong>de</strong> 2100 professionnels ont étécontrôlés sur pièces et près <strong>de</strong> 250 sur p<strong>la</strong>ce entre 2004 et2008. Il ressort <strong>de</strong> ce programme que près <strong>de</strong> 75% <strong>de</strong>sprofessionnels libéraux <strong>de</strong> santé lorrains interrogés et/oucontrôlés disposent d’une filière d'éliminationréglementaire pour leurs DASRI mais que <strong>la</strong> traçabilité,pourtant obligatoire, fait parfois défaut, en particulier lorsdu regroupement <strong>de</strong> DASRI <strong>de</strong> différents producteurs surun même site.Les DASRI produits par <strong>de</strong>s ménages (ex: diabétiques) sontsoumis à <strong>la</strong> même réglementation que les DASRI <strong>de</strong>sprofessionnels. Quelques collectivités lorraines ont mis enp<strong>la</strong>ce une filière d’élimination <strong>de</strong>s DASRI <strong>de</strong>s ménages. Autotal, 58% <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion lorraine est couverte par unefilière d’élimination <strong>de</strong>s DASRI. Ce pourcentage variefortement d’un département à un autre.Pour en savoir plus: http://www.lorraine.sante.gouv.frFilière d’élimination <strong>de</strong>s DASRI2009Popu<strong>la</strong>tioncouvertePart en %Meurthe-et-Moselle 316172 44%Meuse 21977 11%Moselle 642141 62%Vosges 379500 100%LORRAINE 1359790 58%Source: ARS4. Les déchets industrielsDu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s Instal<strong>la</strong>tions C<strong>la</strong>ssées pour <strong>la</strong>Protection <strong>de</strong> l’Environnement, les exploitants doiventdéc<strong>la</strong>rer leurs productions <strong>de</strong> déchets dangereux sur leregistre <strong>de</strong>s émissions polluantes (GEREP) à partir d’uneproduction <strong>de</strong> 10 tonnes par an. Ce seuil re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong>production <strong>de</strong> déchets dangereux est abaissé à 2 tonnespar an si ils sont visés par <strong>la</strong> directive IPPC. De plus cesmêmes établissements (IPPC) doivent déc<strong>la</strong>rer leurproduction <strong>de</strong> déchets non dangereux dès lors que celle-cidépasse 2000 tonnes par an. Il est à noter que les donnéesdéc<strong>la</strong>rées par les exploitants d’ICPE ne sont pasreprésentatives <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s déchets produits par lesdifférentes activités.a) Les déchets non dangereuxLes déc<strong>la</strong>rations 2008 <strong>de</strong>s producteurs lorrains <strong>de</strong> déchetsnon dangereux s’élèvent à 3,3 millions <strong>de</strong> tonnes pourenviron 200 déc<strong>la</strong>rants pour une déc<strong>la</strong>ration nationale <strong>de</strong>23,8 millions <strong>de</strong> tonnes. La région <strong>Lorraine</strong> représentedonc 13,8% <strong>de</strong>s déchets non dangereux produits en Franceet déc<strong>la</strong>rés sous GEREP.Si l’on compare <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s DND déc<strong>la</strong>rés dans GEREP en2008 au niveau national (soit 23,8 millions <strong>de</strong> tonnes) avec<strong>la</strong> production française <strong>de</strong>s déchets non dangereux <strong>de</strong>sentreprises (estimation ADEME 2004-84 millions <strong>de</strong> tonnes),on constate que <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s DND déc<strong>la</strong>rés représenteenviron un tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> production totale.Avec 43% (respectivement 18%) <strong>de</strong>s déchets déc<strong>la</strong>résproduits, les secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie et <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabricationd’autres produits minéraux non métalliques sont lesprincipaux producteurs en <strong>Lorraine</strong>. 2,4 millions <strong>de</strong> tonnes<strong>de</strong> Déchets Non Dangereux ont été traitées en <strong>Lorraine</strong>.Plus <strong>de</strong> 70% <strong>de</strong>s déchets traités dans un département sontissus <strong>de</strong> ce département, 25% proviennent d’autresdépartements et 3% sont issus <strong>de</strong> l’étranger. Les filièresélimination/valorisation sont grossièrement équilibrées(52% pour l’élimination principalement <strong>la</strong> mise endécharge contre 48% pour <strong>la</strong> valorisation principalement <strong>la</strong>valorisation énergétique). La filière élimination(respectivement valorisation) au niveau national est <strong>de</strong>65,4% (respectivement 34,6%).b) Les déchets dangereuxUn déchet est considéré comme dangereux s'il présentel'une ou l'autre <strong>de</strong>s caractéristiques suivantes: explosif,hautement inf<strong>la</strong>mmable, irritant, nocif, toxique, corrosif,mutagène ou cancérigène. La c<strong>la</strong>ssification <strong>de</strong>s déchetsdécoule <strong>de</strong> <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission européenne du 3mai 2000, transposée en droit français par le décret du 18avril 2002. Sur cette base, si on s’intéresse auxproductions 2008 <strong>de</strong> déchets dangereux déc<strong>la</strong>rées par lesproducteurs lorrains, on arrive aux constats suivants: 223producteurs ont déc<strong>la</strong>ré avoir produit 200000 tonnes <strong>de</strong>déchets dangereux en <strong>Lorraine</strong> pour une déc<strong>la</strong>ration<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 79


Les déchetsnationale <strong>de</strong> 4,8 millions <strong>de</strong> tonnes. La région <strong>Lorraine</strong>représente donc 4,3% <strong>de</strong>s déchets dangereux produits enFrance et déc<strong>la</strong>rés sous GEREP.Déchets dangereux industriels produitsTonnes en 2007LORRAINE FRANCEDéchets <strong>de</strong> composés chimiques (solvants usés,déchets aci<strong>de</strong>s, alcalins ou salins, catalyseurs chimiquesusés, huiles usagées) 55139 1104034Déchets <strong>de</strong> préparations chimiques 21860 534175Autres déchets chimiques (dépôts et résiduschimiques, boues d'effluents industriels) 75364 1976418Déchets provenant <strong>de</strong>s soins médicaux ouvétérinaires et déchets biologiques 8 6927Déchets métalliques 328 1459Déchets non métalliques (déchets du verre, dubois, déchets contenant du PCB) 3079 32447Équipements hors d'usage (équipements horsd'usage, véhicule au rebut, déchets <strong>de</strong> piles etaccumu<strong>la</strong>teurs) 746 78668Déchets courants mé<strong>la</strong>ngés 865 64258Déchets minéraux et déchets d'opérationsthermiques 79626 1594505Terres et boues <strong>de</strong> dragage 4357 96677Déchets solidifiés, stabilisés ou vitrifiés 8396 132308Total 249768 5621876Source: SoeS, déc<strong>la</strong>rationsSi l’on compare <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s DD déc<strong>la</strong>rés dans GEREP en2008 au niveau national (soit 4,8 millions <strong>de</strong> tonnes) avec<strong>la</strong> production française <strong>de</strong>s déchets dangereux <strong>de</strong>sentreprises (estimation ADEME 2004-6 millions <strong>de</strong> tonnes)on constate que <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s DD déc<strong>la</strong>rés représente 80% <strong>de</strong><strong>la</strong> production totale.Avec 41% (respectivement 13%) <strong>de</strong>s déchets déc<strong>la</strong>résproduits, les secteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> métallurgie et <strong>de</strong> l’industriechimique sont les principaux producteurs en <strong>Lorraine</strong>.Toujours sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong>s exploitants ICPE2008, les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s déchets dangereux produits en<strong>Lorraine</strong> sont traités en <strong>Lorraine</strong>. Les centres <strong>de</strong>traitement lorrains ont traité 233000 tonnes <strong>de</strong> DD en 2008pour un total traité en France <strong>de</strong> 5,7 millions <strong>de</strong> tonnes. Lapart que représente <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> en terme <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>DD est donc <strong>de</strong> 4,1%.Les filières d’élimination/valorisation en <strong>Lorraine</strong> sontgrossièrement équilibrées (52% pour l’éliminationprincipalement <strong>la</strong> mise en décharge contre 48% pour <strong>la</strong>valorisation principalement <strong>de</strong> <strong>la</strong> valorisationénergétique).La filière élimination (respectivement valorisation) auniveau national est <strong>de</strong> 56% (respectivement 44%).Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchetsindustriels dangereux2007 en % <strong>Lorraine</strong> Franceincinération en cimenterie 23,1% 10,3%incinération 7,4% 23,1%stockage 22,3% 19,9%récupération 0,1% 8,0%incinération avecrécupération d'énergie35,4% 15,7%recyc<strong>la</strong>ge 11,6% 23,0%Source: SoeS, GEREPc) Flux transfrontaliers <strong>de</strong> déchetsdangereuxPar sa situation géographique, <strong>la</strong> région lorraine est <strong>la</strong>seule région française à partager ses frontières avec 3 payslimitrophes: <strong>la</strong> Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne.L’imp<strong>la</strong>ntation d’industries à forte utilisation <strong>de</strong>combustibles <strong>de</strong> substitution (papeteries, cimenteries,fours à chaux…) et <strong>la</strong> proximité d’instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>L e p r o j e t d e s t o c ka g es o u t e r r a i n p r o f o n d d ed é c h e t s e n M e u s e ( B u r e )En 1999, l’ANDRA (Agence nationale pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>sdéchets radioactifs) reçoit l’autorisation <strong>de</strong> construire etd’exploiter un <strong>la</strong>boratoire souterrain sur <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Bure(55), à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute-Marne, tous <strong>de</strong>ux candidats à cette imp<strong>la</strong>ntation. L’ANDRA ymène <strong>de</strong> nombreuses expérimentations qui lui permettent <strong>de</strong>mieux connaître les propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche et <strong>de</strong> comprendrecomment elle réagirait à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions et austockage <strong>de</strong>s colis <strong>de</strong> déchets radioactifs.En 2005, l’ANDRA conclut à <strong>la</strong> faisabilité d’un stockageprofond dans cette région et délimite une zone <strong>de</strong> 250 km²autour du Laboratoire souterrain -<strong>la</strong> zone <strong>de</strong> transposition- ausein <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle les caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> roche sontsemb<strong>la</strong>bles à celles observées dans le Laboratoire.En 2006, après un débat public, <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> gestiondurable <strong>de</strong>s matières et <strong>de</strong>s déchets radioactifs retient lestockage profond comme solution <strong>de</strong> référence pour <strong>la</strong> gestionà long terme <strong>de</strong>s déchets haute et moyenne activité.Fin 2009, l’ANDRA a remis au Gouvernement un rapport danslequel elle propose <strong>de</strong> poursuivre les étu<strong>de</strong>s sur <strong>la</strong> localisationdu stockage au sein d’une zone plus restreinte <strong>de</strong> 30 km², <strong>la</strong>zone d’intérêt pour <strong>la</strong> reconnaissance approfondie ou ZIRA,située dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> transposition. Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sapprofondies sur cette zone restreinte, l’ANDRA sera enmesure <strong>de</strong> proposer un site d’imp<strong>la</strong>ntation pour le centre <strong>de</strong>stockage avant le débat public qui se tiendra en 2013.L'instruction du dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’autorisation <strong>de</strong> créationdu stockage aura lieu en 2015. Puis, une loi sera votée enparticulier pour définir les conditions <strong>de</strong> <strong>la</strong> réversibilité dustockage. Sous réserve <strong>de</strong> son autorisation, le centre pourraêtre mis en exploitation en 2025.L'observatoire pérenne <strong>de</strong> l'environnementDans le cadre du projet <strong>de</strong> stockage profond, l’ANDRA a mis enp<strong>la</strong>ce un observatoire pérenne <strong>de</strong> l’environnement qui doitpermettre d’établir l’état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> l’environnement autourdu stockage et préfigure le suivi qui sera réalisé tout au long<strong>de</strong> son exploitation, pendant au moins 100 ans, et après safermeture. Son originalité repose en particulier sur unprogramme d’observation multidisciplinaire <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>smilieux (eau, air, sol, faune, flore et Homme) et sur sa durée(<strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> un siècle), suffisamment longue pour permettrel’interprétation et <strong>la</strong> compréhension <strong>de</strong>s observations, etgarantir une surveil<strong>la</strong>nce globale. En ce sens, il constitue unoutil unique d’acquisition <strong>de</strong> données <strong>environnemental</strong>es. Au<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s objectifs industriels - réalisation d’un état <strong>de</strong>s lieux<strong>de</strong> l’environnement pour l’étu<strong>de</strong> d’impact, préparation d’unp<strong>la</strong>n <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l’environnement et i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>l’origine d’éventuelles pollutions - l’ANDRA souhaite associer<strong>la</strong> communauté scientifique à l’Observatoire pour mettre enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche répondant à <strong>de</strong>squestionnements plus <strong>la</strong>rges : évolution à long terme <strong>de</strong>l’environnement soumis aux changements climatiques globaux,modifications <strong>de</strong>s pratiques agricoles et forestières,imp<strong>la</strong>ntations industrielles locales et modifications dupaysage, développements urbains susceptibles d’accompagner<strong>la</strong> mise en œuvre d’un projet industriel d’une telle ampleur...sont autant <strong>de</strong> sujets d’étu<strong>de</strong> pour l’observatoire.valorisation situées à l’étranger font <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> une<strong>de</strong>s 3 principales régions <strong>de</strong> France en terme <strong>de</strong> tonnagestransférés entre pays.80 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Les déchetsIllustration 54: Mouvements <strong>de</strong> déchets dangereuxTonnages importésimport 54import 5520082007import 882006import 570 50000 100000 150000 200000 250000 300000 350000 400000 450000TonnesTonnages exportésexport 54export 5520082007export 572006export 885. Les déchets radioactifsLa centrale <strong>de</strong> Cattenom est composée <strong>de</strong> quatreréacteurs d'une puissance unitaire <strong>de</strong> 1300MW. Unetranche nucléaire <strong>de</strong> 1000 MW produit annuellement cinqcents tonnes <strong>de</strong> déchets faiblement radioactifs, <strong>de</strong>ux centstonnes <strong>de</strong> déchets moyennement radioactifs et vingt-cinqtonnes <strong>de</strong> déchets hautement radioactifs. L'ensemble <strong>de</strong>ces déchets est aujourd'hui entreposé en surface sur le site<strong>de</strong> <strong>la</strong> centrale et dans le centre <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l'Aube.Selon le recensement <strong>de</strong> l'ANDRA, <strong>de</strong> 2004 à 2008, <strong>la</strong><strong>Lorraine</strong> est passée <strong>de</strong> 21 à 29 sites détenteurs <strong>de</strong> déchetsradioactifs, dont 15 établissements <strong>de</strong> recherche (horsCEA) et 9 activités médicales.0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000TonnesSource: SOeS, DouanesLes flux sont principalement <strong>de</strong>s importations, environ700000 tonnes par an, tandis que les exportations nereprésentent plus que 85000 tonnes en 2008.Les exportations sont principalement le fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselleet <strong>de</strong>s Vosges, tandis que <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle est leprincipal importateur, avec <strong>la</strong> Moselle.On peut noter également une stabilisation <strong>de</strong>s quantitésimportées alors que les exportations sont en <strong>la</strong>rgediminution au cours <strong>de</strong> l’année 2008 par rapport à l’année2007.Les engagements du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement dans <strong>la</strong>valorisation <strong>de</strong>s déchets produits et l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong>définition <strong>de</strong>s co-produits et <strong>de</strong>s combustibles <strong>de</strong>substitution dans le cadre <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiveeuropéenne re<strong>la</strong>tive aux déchets (2008) pourront être àl’origine d’une augmentation <strong>de</strong>s transferts entre pays.L'objectif est <strong>de</strong> favoriser le recyc<strong>la</strong>ge, tout en respectantles contraintes <strong>environnemental</strong>es liées à <strong>la</strong> valorisation<strong>de</strong>s déchets.R E P E R E S e t S I T E S I N T E R N E T• Directive européenne d’avril 2006 pour <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> déchets, par <strong>la</strong> prévention, le recyc<strong>la</strong>ge ou <strong>la</strong>transformation• Directive européenne d’avril 1999 et circu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> juin 2001 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets organiques et visant àlimiter <strong>la</strong> mise en décharge <strong>de</strong>s déchets biodégradables• Loi <strong>de</strong> juillet 1992 définissant les fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique nationale <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets• P<strong>la</strong>n national d’action pour <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong> déchets (2004) fixant l’objectif <strong>de</strong> stabiliser <strong>la</strong> production<strong>de</strong> déchets en 2008• P<strong>la</strong>n national <strong>de</strong> soutien au compostage domestique (2006)• P<strong>la</strong>ns départementaux <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s déchets du BTP• PDEDMA, P<strong>la</strong>n Départemental d'Élimination <strong>de</strong>s Déchets Ménagers et Assimilés <strong>de</strong>s quatre départements lorrains• PREDIS, P<strong>la</strong>n régional <strong>de</strong>s déchets industriels spéciaux, http://www.lorraine.drire.gouv.fr/affichage/viewpage.asp?PAGE=349&THEME=154• Les déchets d’activités <strong>de</strong> soins en <strong>Lorraine</strong>, http://www.lorraine.sante.gouv.fr/envir/dasri.html• Les "enquêtes déchets", Résultats régionaux <strong>de</strong>s enquêtes sur <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s déchets ménagers et assimilés, ADEME,http://www.a<strong>de</strong>me.fr/lorraine/<strong>de</strong>chet/dma.html• Base <strong>de</strong> données SINOE, Système d’observation <strong>de</strong>s déchets, ADEME, http://www.sinoe.org/in<strong>de</strong>x.php?IDREG=41• ANDRA, site <strong>de</strong> Meuse Haute-Marne, http://www.andra.fr/andra-meuse/• Portail <strong>de</strong>s données site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>: http://dreal-lorraine.application.i2/spip_redirect.php3?id_rubrique=1490<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 81


Les déchetsIllustration 55: Warndt82 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Risques et nuisancesthème X: Risques etnuisancesS Y N T H E S ELa coexistence <strong>de</strong>s activités humaines et <strong>de</strong>s aléasclimatiques et géologiques conduit au développement <strong>de</strong>risques (atteintes au patrimoine vivant ou matériel). La<strong>Lorraine</strong> est confrontée principalement à <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>risques. D’une part, les risques naturels qui sont dans plus<strong>de</strong> 95 % <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>s inondations, plus localementl’instabilité <strong>de</strong>s terrains et dans une moindre mesure lerisque sismique. D’autre part, le risque d’affaissementdans les bassins miniers, qui menace <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>spersonnes et <strong>de</strong>s biens ainsi que le développement futur<strong>de</strong>s territoires concernés. Le caractère industriel <strong>de</strong> <strong>la</strong>région et <strong>la</strong> présence du couloir <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cementsinternationaux (sillon mosel<strong>la</strong>n) induisent également <strong>de</strong>srisques importants, en termes d’acci<strong>de</strong>ntologie et <strong>de</strong>pollutions chroniques.I N D I C AT E U R S100806040200100Nombre <strong>de</strong> communes touchées par au moins 3inondations en 20 ans(avec et sans PPRI)Meurthe-et-MoselleMeuse2007 2008 2009Moselleavec PPRIsans PPRI807060504030<strong>2010</strong>01002007 2008 2009Vosgesavec PPRIsans PPRI1401<strong>2010</strong>080604020Nombre <strong>de</strong> communes avec un P<strong>la</strong>n <strong>de</strong>Prévention du Risque Inondation approuvéMEURTHE-ET-MOSELLEMEUSEMOSELLEVOSGES02007 2008 2009Source: MEEDDML’objet <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques est <strong>de</strong> délimiter les zonesexposées, d’y réglementer ou d’y interdire les constructions, ou d’yprescrire certains travaux d’aménagement. Les documents réglementantl’occupation du sol doivent prendre en compte les risques naturels. Ainsi lePPR doit être annexé au p<strong>la</strong>n local d’urbanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. En 2008,263 communes lorraines étaient dotées d’un PPRI approuvé ; elles étaient86 en 2001. En 2009, leur nombre a progressé dans le département <strong>de</strong>sVosges.Nombre <strong>de</strong> communes avec PPR mouvement<strong>de</strong> terrain approuvéSource: MEEDDML’objet <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques est <strong>de</strong> délimiter les zonesexposées, d’y réglementer ou d’y interdire les constructions, ou d’yprescrire certains travaux d’aménagement. Les documents réglementantl’occupation du sol doivent prendre en compte les risques naturels. Ainsi lePPR doit être annexé au p<strong>la</strong>n local d’urbanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune. En 2008,55 communes lorraines étaient dotées d’un PPR mouvement <strong>de</strong> terrainapprouvé. Leur nombre augment sensiblement en 2009, dans ledépartement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle.8060402002007 2008 2009avec PPRIsans PPRISource: MEEDDM2007 2008 2009Le risque d’inondation est le principal risque naturel en <strong>Lorraine</strong>.Dans chaque département, environ 80 communes sont touchéesrégulièrement (au moins 3 fois en 20 ans) par <strong>de</strong>s inondations. Un nombreencore important <strong>de</strong> communes ne disposent pas <strong>de</strong> P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>srisques d’inondation.806040200avec PPRIsans PPRI2000015000100005000Bruit <strong>de</strong>s mouvements d'aéronefsTrafic commercial aériennombre <strong>de</strong> mouvements504540M EURTHE-ET-35M OSELLE30M EUSE25M OSELLE20VOSGES1510502007 2008 2009MEURTHE-ET-MOSELLEMOSELLEVOSGES01994 1996 1998 2000 2002 2004 20061993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007Source: MEEDDMLes nuisances provoquées par le bruit <strong>de</strong>s aéronefs à proximité <strong>de</strong>s terrainsd’aviation sont en diminution. En effet, on enregistre une baisse du traficcommercial aérien en <strong>Lorraine</strong>, particulièrement en Moselle.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 83


Risques et nuisances1. Risques naturelsPrès d’une commune lorraine sur <strong>de</strong>ux est soumise à aumoins un risque. La <strong>Lorraine</strong> est une <strong>de</strong>s régions les plussinistrées <strong>de</strong> France, puisqu’on y comptabilise près <strong>de</strong> 8 %du nombre total d’arrêtés <strong>de</strong> catastrophes naturelles prisentre 1982 et 2008. Les inondations marquent tant par leurampleur que par les dégâts occasionnés. Les affaissementsminiers ont <strong>de</strong>s effets sur l’habitat et <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>spersonnes. Les modifications apportées sur lescomportements hydrologiques <strong>de</strong>s eaux superficielles etsouterraines par l’intensification agricole, <strong>la</strong> croissanceurbaine et <strong>la</strong> reconversion industrielle expliquent en partieces évènements. Leur résolution qui dépasse le seuldomaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention et qui implique une politiqueréellement volontariste, originale à <strong>la</strong> région, associant <strong>de</strong>nombreux partenaires et engageant <strong>de</strong>s créditsimportants, comporte une dimension sociale etinternationale.Arrêtés <strong>de</strong> catastrophe naturelleTotal <strong>de</strong> 1982 à Inondation Mouvement Tassement Séisme2008<strong>de</strong> terrain différentielMeurthe-et-Moselle 1 504 6 172 40Meuse 767 2 7 4Moselle 1 903 13 207 6Vosges 1 313 0 13 48LORRAINE 5 487 21 399 98FRANCE 64 560 2 000 16 930 629Source: MEEDDM2. Un fort risque d’inondationL’inondation est le risque naturel le plus important en<strong>Lorraine</strong>. La Moselle et <strong>la</strong> Meuse sont les départements quiont été les plus touchés. 901 communes sont soumises aurisque d’inondation. Au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières décennies, <strong>la</strong> vulnérabilité<strong>de</strong>s communes s’est accrue,principalement du fait dudéveloppement <strong>de</strong> l’urbanisation enzone inondable et <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>spratiques agricoles. De nombreuseszones humi<strong>de</strong>s qui permettaientd’écrêter les crues, <strong>de</strong> stocker lestrop-pleins d’eau et <strong>de</strong> réguler ledébit <strong>de</strong>s fleuves ont été asséchées.Parallèlement, les surfaces drainéesont augmenté <strong>de</strong> 35% entre 1988 et2000, en particulier dans les Vosgeset en Moselle (respectivement+62,3% et +46%). Le risqued’inondation dans les partiesmédianes et inférieures <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>inesalluviales se caractérise par unemontée lente <strong>de</strong>s eaux etd’importantes surfaces immergées.En tête <strong>de</strong> bassin, les montées sontplus rapi<strong>de</strong>s mais les territoiresconcernés sont moins étendus.exposées, d'y réglementer ou d'y interdire lesconstructions, ou d'y prescrire certains travauxd'aménagement. Les documents réglementant l'occupationdu sol doivent prendre en compte les risques naturels.Ainsi le PPR doit être annexé au p<strong>la</strong>n local d'urbanisme <strong>de</strong><strong>la</strong> commune.En 2008, 263 communes lorraines étaient dotées d’un PPRIapprouvé ; elles étaient 86 en 2001.Cependant, parmi les communes ayant donné lieu àinondations répétées, toutes ne bénéficient pas encored'un tel p<strong>la</strong>n. Sur 113 communes, l’établissement d’un PPRa été prescrit et <strong>de</strong>vra être réalisé dans les années à venir.Risque inondation et P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention2008Nombre <strong>de</strong>communes àrisque d'inondationavec PPRIprescritavec PPRIapprouvéMeurthe-et-Moselle 180 41 20Meuse 239 21 117Moselle 259 0 93Vosges 223 51 33LORRAINE 901 113 263FRANCE 16 905 4 806 4 905Source: MEEDDML’établissement d’at<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s zones inondables pour les coursd’eau prioritaires et dans les secteurs exposés déjàurbanisés est en cours <strong>de</strong> finalisation. Ces at<strong>la</strong>s sont<strong>de</strong>stinés à établir l’étendue et l’importance <strong>de</strong>sinondations en vue d’engager l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s PPRI. Ilspermettent par ailleurs <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs etresponsables socio-économiques. La concertation avec lesélus est <strong>de</strong> plus en plus étroite lors <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>sPPRI. Il sera ainsi plus facile <strong>de</strong> prévenir et d’éviter lesdégâts causés par les crues, tout en préservant lesécosystèmes et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s paysages.Les at<strong>la</strong>s <strong>de</strong> zones inondables, désormais réalisés pour lescours d’eau principaux, permettent <strong>de</strong> localiser les zonesIllustration 56: État d'avancement <strong>de</strong>s at<strong>la</strong>s <strong>de</strong> zones inondables (<strong>2010</strong>)a) Contrôler l’urbanisationen zone inondableDans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention,l'État peut mettre en p<strong>la</strong>ce un p<strong>la</strong>n<strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques (PPR) dontl'objet est <strong>de</strong> délimiter les zonesSource: <strong>DREAL</strong>84 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Risques et nuisancessusceptibles d’être inondées. Près d’un millier <strong>de</strong>communes lorraines, d’une surface <strong>de</strong> 9720 km2 sontconcernées, <strong>la</strong> partie inondable représentant environ 985km2. Ces zones inondables sont constituéesessentiellement <strong>de</strong> zones agricoles (75%) et <strong>de</strong> zonesartificialisées (15%).Les enjeux humains et économiques sont importants. Unepremière estimation réalisée en 2007 par l’Ifen (désormaisSOeS), évalue le nombre <strong>de</strong> logements situés en zoneinondable à 106000 en <strong>Lorraine</strong>, ce qui correspond à230000 personnes environ. Ce chiffre inquiétant doitcependant être re<strong>la</strong>tivisé: il ne tient pas compte <strong>de</strong>smesures individuelles qui ont pu être prises pour sécuriserle terrain et les rez-<strong>de</strong>-chaussée, et les zones étudiéessont soumises à <strong>de</strong>s submersions d’intensité et <strong>de</strong>fréquence variables, certaines n’étant inondées qu’en cas<strong>de</strong> crues très rares et d’intensités exceptionnelles.Dans une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2009, le SOeS (ex-Ifen) observe que <strong>la</strong>L e s p r i n c i p a l e s i n o n d a t i o n sd e p u i s 1 9 4 7 d a n s l e b a s s i nR h i n - M e u s eLe bassin Rhin-Meuse a connu <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s inondationsen 1947 et en 1982-1983. On se souvient en particulier<strong>de</strong>s «crues du siècle» <strong>de</strong> 1947: <strong>la</strong> Moselle avait atteint8,90 m au pont <strong>de</strong>s Morts à Metz et les rues <strong>de</strong>Sarreguemines avaient été transformées en canaux. Endécembre 1993, <strong>la</strong> plus forte crue <strong>de</strong>s cent <strong>de</strong>rnièresannées sur <strong>la</strong> Meuse provoque le décès <strong>de</strong> 21 personneset d’importants dommages (évalués en terme financierà 110 millions d’euros pour les Ar<strong>de</strong>nnes et à 4,5millions d’euros pour <strong>la</strong> Meuse). Treize mois plus tard,en janvier 1995, <strong>de</strong>s inondations, les plus importantesjamais observées dans le bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse,surviennent provoquant <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> trois personnes. 315communes sont reconnues sinistrées. La navigation estinterrompue pendant trois mois. Dans le seuldépartement <strong>de</strong>s Ar<strong>de</strong>nnes, le coût financier <strong>de</strong>sdégâts est estimé à 225 millions d’euros. Dans ledépartement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse où <strong>la</strong> crue est moins sévère,l’estimation est <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 3 millions d’euros. En mars1999, <strong>de</strong> fortes crues sur <strong>la</strong> Meuse amont sont àl’origine d’importantes inondations à Neufchâteau. Endécembre 2001 et janvier 2002, une forte crue a lieusur <strong>la</strong> Moselle, comparable à celle <strong>de</strong> 1982. En février2002, <strong>la</strong> Meuse est à nouveau concernée.Inondations d'octobre 2006 près <strong>de</strong> ToulPhoto: <strong>DREAL</strong>En septembre et octobre 2006, <strong>de</strong>ux épiso<strong>de</strong>s pluvieuxviolents ont provoqué <strong>de</strong> brusques montées <strong>de</strong>s eauxsur <strong>la</strong> Mortagne, le Madon, qui ont également touché <strong>la</strong>Moselle et <strong>la</strong> Meuse.construction <strong>de</strong> logements neufs se poursuit dans les zonesinondables, y compris dans les communes disposant d’unPPRI. La pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> construction, l’attrait<strong>de</strong>s terrains en bord <strong>de</strong> cours d’eau et <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsification <strong>de</strong>certaines zones urbaines inondables expliquent ceparadoxe.Enjeux humains en zone inondable2007Part duterritoire enzoneinondable (%)Nbre <strong>de</strong> logtsestimé enzonesinondablesPopu<strong>la</strong>tionestimée enzonesinondablesMeurthe-et-Moselle 4,4% 29463 61914Meuse 5,2% 8217 17772Moselle 5,1% 59991 132014Vosges 1,8% 8673 17180LORRAINE 4,2% 106344 228880FRANCE 3,6% 2319662 4431369Source: SoeS, INSEE, <strong>DREAL</strong>b) Le dispositif d’annonce <strong>de</strong>s cruesLa surveil<strong>la</strong>nce et <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s crues relèvent <strong>de</strong>scompétences <strong>de</strong>s maires <strong>de</strong>s communes menacées par lesinondations. Toutefois, sur un certain nombre <strong>de</strong> coursd’eau présentant <strong>de</strong>s risques importants, <strong>la</strong> missiond’annonce <strong>de</strong>s crues relève <strong>de</strong> l’État.P r o j e t i n t e r n a t i o n a l d el u t t e c o n t r e l e s i n o n d a t i o n sLe projet «FLOW MS» a pour but d’améliorer <strong>la</strong> gestion<strong>de</strong>s crues et <strong>de</strong>s étiages et <strong>la</strong> prise en compte duchangement climatique dans les bassins versantsinternationaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre sur <strong>la</strong>pério<strong>de</strong> 2009-2013. Il s’inscrit dans le programmeINTERREG IV A «Gran<strong>de</strong> Région». Le projet est pilotépar les Commissions Internationales pour <strong>la</strong> Protection<strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre (CIPMS) et comporte 4partenaires: services du Luxembourg, <strong>de</strong>s Län<strong>de</strong>r <strong>de</strong>Rhénanie-Pa<strong>la</strong>tinat et <strong>de</strong> Sarre, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong><strong>Lorraine</strong> pour <strong>la</strong> France. Les principales actions,p<strong>la</strong>nifiées à l’échelle <strong>de</strong> l’ensemble du bassin versant<strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle-Sarre, sont: <strong>la</strong> sensibilisation du publicau risque inondation, <strong>la</strong> mise en réseau <strong>de</strong>scollectivités et <strong>de</strong>s partenaires <strong>de</strong>s CIPMS,l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s crues et l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sconséquences hydrologiques du changementclimatique.Le projet a été accepté par l’Union Européenne finseptembre 2008, et a officiellement débuté le 1erjanvier 2009. Le coût global du projet est <strong>de</strong>3 350 500 €, répartis sur 5 ans. La <strong>DREAL</strong> participera àhauteur <strong>de</strong> 825 500 € au coût total, 50% <strong>de</strong> cettesomme étant ensuite reversée à l’État français sousforme <strong>de</strong> subventions Interreg. En particulier, l’actionprincipale <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> <strong>Lorraine</strong> consistera à effectuer<strong>de</strong>s relevés topographiques pour obtenir une base <strong>de</strong>données et un modèle numérique <strong>de</strong> terrain précis surle bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle-Sarre: les données produites,intégrées par <strong>la</strong> suite dans un modèle hydraulique,permettront d’améliorer <strong>la</strong> prévision <strong>de</strong>s crues sur lebassin, mais pourront également être utilisées pourréaliser les cartes <strong>de</strong>s zones inondables et les cartes<strong>de</strong>s risques d’inondation exigées par <strong>la</strong> directive«inondation».<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 85


Risques et nuisancesSur chaque grand bassinhydrographique est é<strong>la</strong>boré unschéma directeur <strong>de</strong> prévision<strong>de</strong>s crues (SDPC) et, sur leterritoire <strong>de</strong> chaque service <strong>de</strong>prévision <strong>de</strong>s crues (SPC), unrèglement <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce, <strong>de</strong>prévision et <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>l’information sur les crues(RIC).L’annonce <strong>de</strong>s crues estassurée par bassin versant ; leréseau couvre 52 % du linéairetotal <strong>de</strong>s fleuves et <strong>de</strong>srivières, principalement pourles bassins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse (36stations) et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle (24stations). Les informationsconcernent à <strong>la</strong> fois leshauteurs d’eau constatées entemps réel et <strong>la</strong> pluviométrie.Fin 1996, l’automatisation <strong>de</strong>sstations a été <strong>la</strong>ncée. Les têtes<strong>de</strong> bassin sont peu couvertespar ces types <strong>de</strong> stations ; enraison <strong>de</strong> <strong>la</strong> topographie, lesbesoins se situent plus auniveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong>pluviométrie. L’acquisitiond’une bonne connaissance <strong>de</strong>l’aléa dans cette zone revêtdonc une importanceparticulière, <strong>de</strong> même que <strong>la</strong>restauration ou <strong>la</strong> création <strong>de</strong>zones d’expansion <strong>de</strong> crues.Illustration 57: Risque inondation et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention (2009)Source: MEEDDM, SOeS 2009c) Un partenariatinter-régional et internationalL’Établissement public pour l’aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse et<strong>de</strong> ses affluents (EPAMA) a été mis en p<strong>la</strong>ce en 1996. C’estun syndicat mixte <strong>de</strong> collectivités qui regroupe <strong>de</strong>sreprésentants <strong>de</strong>s régions, <strong>de</strong>s départements et <strong>de</strong>nombreuses communes riveraines <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse enChampagne-Ar<strong>de</strong>nne et en <strong>Lorraine</strong>. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>modélisation <strong>de</strong>s écoulements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse sur l’intégralité<strong>de</strong> son cours entre Neufchâteau et Givet a permisd’é<strong>la</strong>borer un scénario cohérent d’aménagementprévoyant huit zones <strong>de</strong> ralentissement dynamique et <strong>de</strong>stockage, dont celle du Mouzon en cours <strong>de</strong> réalisation.La coopération avec les pays du bassin du Rhin, <strong>de</strong> <strong>la</strong>Meuse et ceux mitoyens avec <strong>la</strong> mer du Nord, se poursuit.La Commission internationale pour <strong>la</strong> protection du Rhin(CIPR), <strong>la</strong> Commission internationale pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong><strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre (CIPMS) et <strong>la</strong> Commissioninternationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse (CIM) ont toutes un p<strong>la</strong>nd’action <strong>de</strong> lutte contre les inondations, <strong>de</strong> façon àappréhen<strong>de</strong>r le risque à l’échelle <strong>de</strong>s bassins versants.3. Mouvements <strong>de</strong> terrain etséismesa) Les inventaires mouvements <strong>de</strong> terrainet cavités souterraines322 communes lorraines sont soumises au risque <strong>de</strong>mouvement <strong>de</strong> terrain. Les diverses étu<strong>de</strong>s d’aléaconduites sur l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région ont permis <strong>de</strong> doterune soixantaine <strong>de</strong> communes d’un document va<strong>la</strong>nt PPR«mouvement <strong>de</strong> terrain». Afin d’apporter un outil d’ai<strong>de</strong> à<strong>la</strong> décision aux élus et aux services décentralisés <strong>de</strong> l'Étatsur le cib<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s zones favorables à l’apparition <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> terrain sur l’ensemble du territoiremétropolitain, le BRGM en partenariat avec le MEEDDMréalise <strong>de</strong>s inventaires départementaux sur les cavitéssouterraines et les mouvements <strong>de</strong> terrain. Les inventaires<strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> terrain sont finalisés pour troisdépartements <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>Lorraine</strong> ; <strong>la</strong> Moselle seraterminée pour 2011. Les inventaires <strong>de</strong>s cavitéssouterraines sont partiels pour les Vosges et <strong>la</strong> Meuse. LaMoselle, ainsi que <strong>la</strong> Meurthe-et-Moselle sont en cours <strong>de</strong>réalisation. Les résultats sont disponibles surwww.bdmvt.net et www.bdcavite.net.Risque mouvement <strong>de</strong> terrain etP<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention2008Nombre <strong>de</strong>communesà risqueavec PPRprescritavec PPRapprouvéMeurthe-et-Moselle 95 11 15Meuse 25 0 0Moselle 201 11 39Vosges 1 0 1LORRAINE 322 22 55FRANCE 8648 2403 1275Source: MEEDDM - 2008b) L’aléa sismique et le p<strong>la</strong>n séismeLa nouvelle carte d’aléa sismique réalisée par le BRGM en2008 par une métho<strong>de</strong> probabiliste montre que <strong>la</strong> région<strong>Lorraine</strong> est globalement impactée par un aléa très faible.86 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Risques et nuisancesLes 316 communes en aléa faible et les 249 communes enaléa modéré sont localisées à l’Est <strong>de</strong> <strong>la</strong> région et plusparticulièrement dans le département <strong>de</strong>s Vosges.Historiquement d’après le site internet www.sisfrance.net,<strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> a ressenti trois séismes d’intensité supérieureou égale à 6,5 (échelle macrosismique MSK). Deux ont étéressentis dans le département <strong>de</strong>s Vosges (23 février2003 ; 12 mai 1682 : intensité 8) et le troisième en Moselle(4 avril 1640). 71 arrêtés sur 98 concernentessentiellement le séisme <strong>de</strong> 2003 et les 27 arrêtésrestants concernent <strong>la</strong> secousse <strong>de</strong> Maastricht (1992) quin’a pourtant été ressentie qu’à une intensité <strong>de</strong> 3,5d’après le site internet www.sisfrance.net.c) L’aléa retrait-gonflement <strong>de</strong>s solsargileuxL’aléa retrait-gonflement <strong>de</strong>s sols argileux, principalementlié à <strong>la</strong> sécheresse et à <strong>la</strong> nature du sol, impactelour<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> société française puisqu’il occupe le secondposte en coût global (4,3 milliards d’euros entre 1989 et2003) après les inondations. Les sinistres se manifestentprincipalement par <strong>de</strong>s fissurations dans le bâti. En<strong>Lorraine</strong>, ce<strong>la</strong> concerne 399 déc<strong>la</strong>rations <strong>de</strong> catastrophenaturelle entre 1982 et 2008. Des cartes d’aléa <strong>de</strong> cerisque <strong>de</strong> tassements différentiels ont été réalisées par leC o o r d i n a t i o n f r a n c o -a l l e m a n d e l o r s d e l af e r m e t u r e d e s m i n e s d ec h a r b o nLors <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> <strong>la</strong> fermeture <strong>de</strong>s mines <strong>de</strong> houille <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong>, dont l’exploitation par Charbonnages <strong>de</strong> France (CdF)s’est étendue en territoire sarrois (amodiations), les autoritésadministratives françaises (DRIRE – <strong>DREAL</strong> en <strong>2010</strong>) et alleman<strong>de</strong>scompétentes ont entretenu d’étroites re<strong>la</strong>tions visant à définirles meilleures options techniques à adopter. Ces options ont étéétudiées par CdF, dans le cadre <strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>rations d’arrêt <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong>s trois <strong>de</strong>rnières concessions <strong>de</strong> ce bassin minier. Ellesont en particulier porté sur les mesures <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong>surveil<strong>la</strong>nce concernant les ouvrages débouchant au jour (puits,galeries), l’impact <strong>de</strong> l’ennoyage <strong>de</strong>s mines du côté français, <strong>la</strong>maîtrise du risque <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong> gaz <strong>de</strong> mine (grisou) ensurface, les inci<strong>de</strong>nces sur le bâti (affaissements, forages <strong>de</strong>rabattement). Ces différents aspects font l’objet d’unecoopération entre partenaires français et allemands. A titred’exemple, on peut citer :• Les ouvrages débouchant au jour.Les <strong>de</strong>rniers puits en service ont été comblés intégralement aubéton après en avoir étudié les inci<strong>de</strong>nces sur <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong>s grès.Le puits Nord et ses galeries attenantes ont été ainsi comblés àSt Niko<strong>la</strong>us, avec une particu<strong>la</strong>rité à <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s allemandspuisque les 10 <strong>de</strong>rniers mètres ont été remb<strong>la</strong>yés au sable à <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> du Oberbergamt. Le comblement du tunnel reliant lecarreau à <strong>la</strong> France a fait l'objet <strong>de</strong> dispositions particulièrescôté allemand (rempli au sable jusqu'à <strong>la</strong> frontière et au bétonen France).• L'impact <strong>de</strong> l'ennoyage <strong>de</strong>s minesDSK (Deutsche Stein Kohle : exploitant <strong>de</strong> houille allemand) etCdF ont réalisé un important travail commun <strong>de</strong> modélisation duréservoir minier (BOX MODEL) afin <strong>de</strong> prévenir les risques et lesconséquences <strong>de</strong> <strong>la</strong> montée <strong>de</strong>s eaux côté français. Il s'est entreautres avéré nécessaire <strong>de</strong> réaliser un important barrage entreles travaux <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays au niveau d'une galerie à 850m <strong>de</strong>profon<strong>de</strong>ur.• Les émissions <strong>de</strong> gaz en surfaceAfin <strong>de</strong> maîtriser <strong>la</strong> diffusion du grisou s'accumu<strong>la</strong>nt dans lespoints hauts <strong>de</strong>s exploitations lors <strong>de</strong> l'ennoyage, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ontété menées par INERIS et <strong>de</strong>s sondages <strong>de</strong> décompression <strong>de</strong>s gaz<strong>de</strong> mine souterrains ont été préconisés, dont <strong>de</strong>ux sur leBRGM, et sont disponibles au niveau communal pourl’ensemble du territoire lorrain. La carte <strong>de</strong>s formationsargileuses est transcrite <strong>de</strong> <strong>la</strong> vectorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong>couverture géologique au 1/50000ème entreprise surl’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région par le BRGM. Les cartes d’aléasont disponibles sur www.argiles.fr au format systèmed''information géographique (SIG). La transformation enoutil réglementaire, prescrit par l’État, et qui permetd’imposer <strong>de</strong>s mesures constructives spécifiques, est encours <strong>de</strong> validation.d) Les risques d’affaissement minierLe risque d’affaissement minier est le <strong>de</strong>uxième risquesignificatif en <strong>Lorraine</strong> après celui <strong>de</strong>s inondations.Étroitement associé à l’exploitation minière, il concerneun peu moins <strong>de</strong> 100 communes sur une <strong>la</strong>rge partie nord<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> dans l’ensemble <strong>de</strong>s trois bassins ferrifère,houiller, salifère. Il se situe essentiellement à l’aplombd’anciennes mines souterraines, dès lors que leurexploitation s’effectue sans reconstitution <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong>minerai enlevé, mais également en bordure <strong>de</strong>s«cuvettes». Les affaissements miniers profonds et lesaffaissements progressifs du bassin ferrifère génèrent <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> terrain essentiellement verticaux qui ont<strong>de</strong>s effets moindres sur les constructions <strong>de</strong> surface queterritoire sarrois, à Nassweiler. Une convention a été signée avecDSK pour <strong>la</strong> réalisation, <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et enfin ledémantèlement <strong>de</strong> ces ouvrages.• L'impact sur le bâtiAfin <strong>de</strong> qualifier et <strong>de</strong> quantifier d'éventuels mouvements <strong>de</strong>terrain résiduels, suite à l'ennoyage <strong>de</strong>s mines, <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong>nivellement sont suivis trimestriellement sur les communes <strong>de</strong>Nassweiler et St Niko<strong>la</strong>us en Allemagne. D'autre part, <strong>de</strong>spiézomètres ont été imp<strong>la</strong>ntés sur <strong>de</strong>s communes françaisesconcernées par une remontée <strong>de</strong> nappe à moins <strong>de</strong> 3m <strong>de</strong> <strong>la</strong>surface (Etu<strong>de</strong>s et modélisations par mailles <strong>de</strong> 50m par ANTEA).Dans le cas <strong>de</strong> Rosbruck, leur surveil<strong>la</strong>nce permettra <strong>de</strong> mettreen p<strong>la</strong>ce, vers 2035, un réseau <strong>de</strong> 4 forages <strong>de</strong> rabattement dont<strong>de</strong>ux seront imp<strong>la</strong>ntés en Allemagne à -Nassweiler, pour protégerle bâti d'une remontée d'eau au niveau <strong>de</strong>s caves.• La mise en sécurité d'anciens sites polluésConcernant <strong>la</strong> mise en sécurité d’un ancien site <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong>seaux <strong>de</strong> procédés <strong>de</strong> <strong>la</strong> cokerie <strong>de</strong> Marienau, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sconjointes françaises et alleman<strong>de</strong>s (EnvirEauSol etErdbau<strong>la</strong>boratorium Saar) ont été menées. Ces étu<strong>de</strong>s sontintervenues en col<strong>la</strong>boration avec les autorités alleman<strong>de</strong>s et, ducôté français, sous le contrôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> DRIRE (<strong>DREAL</strong> en <strong>2010</strong>) autitre <strong>de</strong> <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées. Les travauxd’aménagement ont été validés par l’administration sarroise <strong>de</strong>l’environnement, à savoir le Landsamt für Umwelt undArbeitsschutz• Les dégâts miniersDans le cadre <strong>de</strong>s missions d’après-mine que l'État françaisconfie au BRGM, l’unité territoriale après-mine (UTAM) Est dudépartement prévention et sécurité minière (DPSM) <strong>de</strong>l’établissement public intervient pour l’instruction technique <strong>de</strong>s<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’in<strong>de</strong>mnisation. En situation d’urgence, lespropriétaires constatant ce type <strong>de</strong> dégâts peuvent saisir l’UTAMEst au moyen d’un numéro vert initialement mis en p<strong>la</strong>ce parCdF à <strong>la</strong> fois pour <strong>la</strong> France et l’Allemagne. Du côté français, lepréfet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle est compétent pour toute saisine re<strong>la</strong>tive à<strong>de</strong>s dégâts miniers ; <strong>la</strong> DRIRE (<strong>DREAL</strong> en <strong>2010</strong>)assure alorsl’instruction administrative <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s présentées, avecl’appui technique <strong>de</strong> l’UTAM Est. Du côté allemand et au titre <strong>de</strong><strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l’Etat français pour toutes les exploitations<strong>de</strong> CdF mis en liquidation, le liquidateur <strong>de</strong> CdF reste compétentpour instruire les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Le ministère sarrois <strong>de</strong> l’économieet <strong>de</strong> <strong>la</strong> science a par ailleurs créé un service <strong>de</strong> médiation.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 87


Risques et nuisancesdans les cas <strong>de</strong> glissements <strong>de</strong> terrain. Ce risque engendrecependant un climat d’incertitu<strong>de</strong> et d’inquiétu<strong>de</strong> pour lespopu<strong>la</strong>tions et constitue un handicap grave pour ledéveloppement économique.e) Une politique <strong>de</strong> très long terme miseen p<strong>la</strong>ceSuite aux dommages subis, une série <strong>de</strong> mesures a étéproposée : reconnaissance du sinistre minier par l’État,meilleure organisation <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>mnisation, mise en p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s zones à risques,prévention <strong>de</strong>s risques résiduels, etc. Une politiqueglobale <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> ces risques est conduite au traversd’une directive territoriale d’aménagement (DTA), à partird’une démarche d’analyse systématique et <strong>de</strong>hiérarchisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s zones à risquespotentiels. Le risque d’affaissements miniers entraîne ungel <strong>de</strong>s autorisations <strong>de</strong> construire sur <strong>de</strong>s superficiesimportantes dans l’attente d’une meilleure évaluation durisque et <strong>de</strong> <strong>la</strong> définition <strong>de</strong> prescriptions adaptées. Unprogramme <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>srisques miniers (PPRM) est en cours <strong>de</strong> finalisation, avec 70p<strong>la</strong>ns approuvés ou mis en application immédiate. LesPPRM, intégrés dans les documents d’urbanisme,permettent une reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction dans lescommunes concernées.L’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong>s PPRM nécessite l’extension <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>hiérarchisation <strong>de</strong>s zones d’affaissements potentiels auxsecteurs non urbanisés, <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong> <strong>la</strong> modélisation <strong>de</strong>szones d’affaissement potentiel, l’i<strong>de</strong>ntification du bâti àrisque, <strong>la</strong> détermination <strong>de</strong>s dispositions constructives àadopter pour diminuer <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s biens tant pour<strong>la</strong> construction neuve que pour <strong>la</strong> modification oul’extension <strong>de</strong> l’existant.f) Mieux connaître et surveiller les zones àrisquesLa Drire <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> (<strong>DREAL</strong> en <strong>2010</strong>) a mis en p<strong>la</strong>ce unpôle d’appui, GEODERIS, chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>szones <strong>de</strong> risques, <strong>de</strong> l’établissement d’une banque <strong>de</strong>données <strong>de</strong>s édifices miniers, <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation d’unsystème d’information géographique minier (SIG mines) et<strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques miniers. Des cartes d’aléasconcernant l’ensemble <strong>de</strong>s bassins ferrifères lorrain <strong>de</strong>Briey-Longwy-Thionville et <strong>de</strong> Nancy ont été réalisées etsont diffusées <strong>la</strong>rgement pour l’information du public,notamment dans le cas <strong>de</strong> ventes <strong>de</strong> biens. L’aléaconcerne le risque d’effondrement, mais aussi les risquesliés à l’émission <strong>de</strong> gaz issus <strong>de</strong>s mines.g) Le bassin houillerLes risques a priori i<strong>de</strong>ntifiables dans le bassin houillersont <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong> terrains et d'expositiondu bâti à <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> nappe ou <strong>de</strong> gaz <strong>de</strong> mine(grisou).Pour ce qui concerne les risques <strong>de</strong> mouvements <strong>de</strong>terrain, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> possibles tassements résiduels sansinci<strong>de</strong>nce en surface, ceux-ci sont généralement absentsdans ce bassin d'exploitation au-<strong>de</strong>là d'une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 à3 ans suivant l'exploitation, achevée en avril 2004 sous leterritoire <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> Boucheporn et Porcelette.Seul le secteur dit « du sillon profond », représentant uneban<strong>de</strong> d'une centaine <strong>de</strong> mètres sur environ <strong>de</strong>uxkilomètres <strong>de</strong> longueur à Freyming-Merlebach, pourraitéventuellement, à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> l'ennoyage <strong>de</strong>s mines engagéen 2006, connaître <strong>de</strong>s mouvements différentiels <strong>de</strong>terrain pendant <strong>la</strong> durée nécessaire à l'atteinte d'un nouveléquilibre hydrodynamique <strong>de</strong> <strong>la</strong> nappe <strong>de</strong>s grès vosgiens(soit au plus une quarantaine d'années). Ce secteur a étérendu inconstructible au p<strong>la</strong>n local d'urbanisme (PLU) <strong>de</strong> <strong>la</strong>commune.Vis-à-vis <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> remontée <strong>de</strong> nappe et <strong>de</strong> gaz <strong>de</strong>mine, <strong>de</strong>s mesures appropriées <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s risquessont mises en œuvre par l'exploitant minier dans le cadre<strong>de</strong>s obligations qui lui ont été faites lors <strong>de</strong> l'arrêt <strong>de</strong>stravaux (police <strong>de</strong>s mines).4. Les risques technologiquesLa <strong>Lorraine</strong> compte 1537 instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées pour <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> l’environnement (ICPE) soumises àautorisation administrative parce qu’elles présentent <strong>de</strong>snuisances et/ou <strong>de</strong>s dangers importants. Parmi celles-ci,50 sont c<strong>la</strong>ssées «Seveso II» parce qu’elles mettent enœuvre <strong>de</strong>s produits dangereux ou présentent <strong>de</strong>s risquesnotables d’incendie, d’explosion ou <strong>de</strong> dissémination <strong>de</strong>substances toxiques. Hormis les instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées, sontégalement répertoriées les instal<strong>la</strong>tions nucléaires (4réacteurs en activité), les instal<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> stockagesouterrain <strong>de</strong> gaz et les barrages intéressant <strong>la</strong> sécuritépublique (10 en <strong>Lorraine</strong>).La taille, <strong>la</strong> nature et parfois le lieu d’imp<strong>la</strong>ntation(proximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion) <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> fabrication ou<strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> produits dangereux font que lesfonctionnements anormaux pourraient engendrer <strong>de</strong>sconséquences a priori potentiellement importantes. Lasituation <strong>de</strong> ces instal<strong>la</strong>tions à risques peut prendre unedimension nouvelle lorsqu’elles se trouvent concernées par<strong>de</strong>s projets d’urbanisme ou <strong>de</strong> transport comme le TGV Estou encore les voies rapi<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contournement.Nombre d'établissements à risque notableDensitéDensité Sites <strong>de</strong>SEVESOSEVESO2007pourpour stockageseuil basseuil haut1000km21000km2 <strong>de</strong> gazMeurthe-et-Moselle 4 0,8 5 0,8 1Meuse 4 0,6 3 0,5 0Moselle 15 2,4 14 2,2 0Vosges 4 0,7 1 0,2 0LORRAINE 27 1,1 23 0,9 1FRANCE 546 1 719 1,3 22Source: MEEDDM, IREP (Registre français <strong>de</strong>s émissions polluantes)17 p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques technologiques (PPRT)ont été prescrits en <strong>Lorraine</strong>. Les PPRT sont <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns quiorganisent <strong>la</strong> cohabitation <strong>de</strong>s sites industriels à risques et<strong>de</strong>s zones riveraines. Ils ont vocation, par <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong> mesures préventives sur les zones habitées et sur lessites industriels, à protéger les vies humaines en casd’acci<strong>de</strong>nt. Les acteurs concernés, industriels et sa<strong>la</strong>riés,public et riverains, élus et services <strong>de</strong> l'État é<strong>la</strong>borent cesmesures dans le cadre d’une concertation. Pourdévelopper une culture du risque et favoriser les bonscomportements <strong>de</strong>s riverains en cas d’acci<strong>de</strong>nt, <strong>de</strong>scomités locaux d’information et <strong>de</strong> concertation (CLIC) ontété mis en p<strong>la</strong>ce dans chaque bassin industriel comprenantune ou plusieurs instal<strong>la</strong>tions «SEVESO».Ces comités permettent <strong>la</strong> concertation et <strong>la</strong> participation<strong>de</strong>s différentes parties prenantes - notamment lesriverains- à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques d’acci<strong>de</strong>nts tout aulong <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> ces instal<strong>la</strong>tions.88 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Risques et nuisancesIllustration 58: Les établissements SEVESOSource: MEEDDM - 2009En moyenne en <strong>Lorraine</strong>, pour les ICPE, sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong>2000-2008, 105 acci<strong>de</strong>nts «technologiques» par an, soit untous les trois ou quatre jours, ont été répertoriés: <strong>la</strong>moitié <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts sont liés à <strong>de</strong>s rejets dangereux <strong>de</strong>produits (54). Les principales conséquences sont <strong>la</strong>pollution <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> surface (18 cas en moyenne sur2000-2008), <strong>la</strong> pollution atmosphérique (6 cas), <strong>la</strong>contamination <strong>de</strong>s sols (5 cas), et <strong>de</strong>s blessés (13 cas).93 établissements ont établi un P<strong>la</strong>n d’opération interne(POI), qui définit les mesures d’organisation, les métho<strong>de</strong>sd’intervention et les moyens nécessaires que l’exploitantdoit mettre en œuvre pour protéger le personnel, lespopu<strong>la</strong>tions et l’environnement.Région <strong>de</strong> transit, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est fortement concernée parL e s i n t o x i c a t i o n s a um o n o x y d e d e c a r b o n eEn <strong>Lorraine</strong>, au cours <strong>de</strong> l’année 2008, 116personnes ont été intoxiquées par le monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong>carbone (CO). Chaque année, en France, 300personnes en meurent.“Maux <strong>de</strong> tête, vertiges, perte <strong>de</strong> connaissance,coma, voire décès… Le monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone estinvisible, inodore. Il ne prévient pas et tue sansque l’on s’en ren<strong>de</strong> compte.Le CO se forme lors d’une combustion incomplèted’une substance carbonée (gaz, bois, fioul,charbon, pétrole...). Cette combustion incomplètea lieu lorsque l’oxygène <strong>de</strong> l’air est en quantitéinsuffisante pour que <strong>la</strong> combustion se fassenormalement. Cette situation s’observe lorsque :• <strong>la</strong> quantité d’oxygène est insuffisante(pièce calfeutrée, aérationinsuffisante...),• l’appareil présente un dysfonctionnement(appareil mal réglé ou vétuste...),• l’évacuation d’air est insuffisante(conduit d’évacuation non raccordé àl’extérieur, mauvais tirage <strong>de</strong> <strong>la</strong>cheminée...)le transport <strong>de</strong> matières dangereuses aussi bien parcanalisation que par voie routière et fluviale. Il n’existepas d’estimation précise <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> transport sur leterritoire régional. En revanche, au niveau national, lestrois-quarts <strong>de</strong>s tonnages transportés le sont par voieroutière et représentent 5% <strong>de</strong> l’ensemble du trafic routier<strong>de</strong> marchandises. Le nombre d’acci<strong>de</strong>nts liés au transport<strong>de</strong> matières dangereuses varie entre dix et quinze par anen <strong>Lorraine</strong>.5. Santé et environnement, lesrisques chroniquesLa loi <strong>de</strong> santé publique du 9 août 2004 prévoit <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce tous les 5 ans d’un p<strong>la</strong>n national santéenvironnement (PNSE), à décliner dans chaque région enp<strong>la</strong>n régional santé environnement (PRSE).Clé <strong>de</strong> voute <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique nationale en santéenvironnement, le PNSE vise à connaître, anticiper,prévenir et réduire les risques sanitaires liés àl’environnement.Le premier PNSE portait essentiellement sur <strong>la</strong> réduction<strong>de</strong>s expositions <strong>environnemental</strong>es avec 3 objectifsmajeurs: garantir un air et une eau <strong>de</strong> bonne qualité,prévenir les pathologies d’origine <strong>environnemental</strong>e etnotamment les cancers, mieux informer le public etprotéger les popu<strong>la</strong>tions sensibles (enfants et femmesenceintes).En <strong>Lorraine</strong>, il a été décliné suivant 7 axes dans le P<strong>la</strong>nRégional Santé-Environnement 2005-2008: prévenir lesdécès liés aux infections/intoxications aiguës(légionelloses - intoxications au CO - risques sanitaires liésaux températures extrêmes), améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>smilieux (air - eaux – sols), protéger <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong>pollution à l’intérieur <strong>de</strong>s locaux (radon-habitat insalubre),mieux maîtriser les risques liés aux substances chimiques,renforcer <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s femmesenceintes (en milieu professionnel - saturnisme infantile -asthme et allergies - adolescents et musique amplifiée),améliorer les dispositifs <strong>de</strong> veille, <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce etd’alerte (santé <strong>de</strong>s travailleurs - systèmes d’alerte),consoli<strong>de</strong>r <strong>la</strong> formation et développer l’information et <strong>la</strong>communication en santé environnement.En lien avec les conclusions du Grenelle <strong>de</strong>l’Environnement, les gran<strong>de</strong>s orientations du <strong>de</strong>uxièmePNSE portent sur: <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s expositionsresponsables <strong>de</strong> pathologies à fort impact sur <strong>la</strong> santé(cancers, ma<strong>la</strong>dies cardio-vascu<strong>la</strong>ires, pathologiesrespiratoires notamment), <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s personnesvulnérables, <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong>s inégalités d’expositiongéographiques, le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention et <strong>de</strong> <strong>la</strong>veille vis-à-vis <strong>de</strong>s risques émergents, ainsi quel’amélioration <strong>de</strong>s connaissances <strong>de</strong>s impacts sur <strong>la</strong> santé<strong>de</strong> certains facteurs environnementauxLa réduction <strong>de</strong>s inégalités <strong>environnemental</strong>es, qu’ellessoient géographiques ou selon le type <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion,représente donc l’axe fort du second P<strong>la</strong>n national,puisqu’elle concerne 2 <strong>de</strong>s 4 orientations.Destiné à être mis en œuvre en <strong>Lorraine</strong> dans un procheavenir, le second P<strong>la</strong>n régional s’attachera à définir <strong>de</strong>grands objectifs en santé <strong>environnemental</strong>e en tenantcompte <strong>de</strong>s points noirs et spécificités régionales.Pour mener à bien cette démarche, un groupe <strong>de</strong> travailsanté-environnement (GRSE) co-présidé par le préfet <strong>de</strong>région et le prési<strong>de</strong>nt du conseil régional a officiellementété installé le 9 novembre 2009Enfin, <strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées pour <strong>la</strong>protection <strong>de</strong> l’environnement vise à réglementer les<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 89


Risques et nuisancesétablissements industriels susceptibles, au regard <strong>de</strong>sactivités qu’ils exercent, d’engendrer <strong>de</strong>s nuisances et <strong>de</strong>spollutions chroniques dans l’eau ou dans l’air. Des mesures<strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s émissions sont imposéesnotamment sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s meilleures techniquesdisponibles au niveau européen.6. La problématique du bruit en<strong>Lorraine</strong>Le bruit est un sujet <strong>environnemental</strong> qui touchedifférents domaines, aussi divers que les infrastructures <strong>de</strong>transport, les agglomérations, les ICPE, les activités <strong>de</strong>loisir… avec une diversité <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre lebruit dans l’environnement.a) Les infrastructures <strong>de</strong> transport et lesgran<strong>de</strong>s agglomérationsLes obligations réglementaires sont <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types: ellesdécoulent d’une part <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation françaisenationale avec le c<strong>la</strong>ssement sonore <strong>de</strong>s voies et d’autrepart <strong>de</strong> <strong>la</strong> transposition en droit français <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiveeuropéenne <strong>de</strong> 2002.Le c<strong>la</strong>ssement sonore <strong>de</strong>s voies est réglementé par l’arrêtédu 30 mai 1996 et <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>ire du 25 mai 2004. Cinqcatégories <strong>de</strong> voies sont définies en fonction du niveau <strong>de</strong>sémissions sonores. Le rôle <strong>de</strong>s observatoires du bruit <strong>de</strong>stransports terrestres est précisé, avec le recensement <strong>de</strong>spoints noirs et les opérations <strong>de</strong> résorption associées, ainsique <strong>la</strong> réglementation acoustique va<strong>la</strong>ble pour lesbâtiments neufs dans les secteurs affectés par le bruit. Lessecteurs <strong>de</strong> nuisances définis sont reportés dans lesdocuments d’urbanisme (PLU).La directive européenne sur <strong>la</strong> gestion et l’évaluation dubruit dans l’environnement définit une approche communepour éviter, prévenir et réduire les effets du bruit dansl’environnement.Des cartes <strong>de</strong> bruit doivent être réalisées pour les gran<strong>de</strong>sinfrastructures <strong>de</strong> transport et pour les gran<strong>de</strong>sagglomérations (cf tableau). Plusieurs types <strong>de</strong> cartes etd’indicateurs sont utilisés pour décrire les niveaux sonoresd’exposition et les zones où les niveaux réglementairessont dépassés. En <strong>Lorraine</strong>, les agglomérations concernéessont Metz et Nancy pour <strong>la</strong> 1ère échéance, et Thionvillepour <strong>la</strong> 2n<strong>de</strong> échéance. Les cartes <strong>de</strong> bruit réalisées sontpubliées sur les sites <strong>de</strong>s préfectures.Des p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention du bruit dans l’environnement(PPBE) sont ensuite à mettre en p<strong>la</strong>ce, pour déterminer lesactions à engager afin d’améliorer les situations critiqueset préserver <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s endroits remarquables.Les échéances européennes n’ont pas été respectées par <strong>la</strong>France qui se voit infliger <strong>de</strong>s pénalités par les instancescommunautaires.Cartes et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention du bruitÉchéances <strong>de</strong>publicationCartes 2007P<strong>la</strong>ns 2008Cartes 2012P<strong>la</strong>ns 2013Agglomération Infrastructures Infrastructuresaéroportsroutières ferroviaires> 6 millions <strong>de</strong>> 50 000> 250 000> 60 000 trainsvéhicules parmouvementshabitantspar ananpar an> 100 000habitants> 3 millions <strong>de</strong>véhicules paran> 30 000 trainspar anb) La résorption <strong>de</strong>s points noirs du bruitRéalisées dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation nationale oudans celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive européenne, les opérations <strong>de</strong>résorption <strong>de</strong>s points noirs ont débuté il y a quelques-années et sont citées dans les actions du Grenelle <strong>de</strong>l’Environnement. Depuis 2009, l’ADEME dispose d’uneenveloppe financière pour les opérations <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>envergure <strong>de</strong> traitement du bruit à <strong>la</strong> source ou dutraitement <strong>de</strong> faça<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bâtiments exposés à <strong>de</strong>s niveauxsonores trop élevés. Le premier dossier lorrain qui a reçu<strong>de</strong>s financements <strong>de</strong> l’ADEME concerne <strong>de</strong>s bâtimentssitués sur les communes <strong>de</strong> Saint-B<strong>la</strong>ise et <strong>de</strong> Saint-Naborddans les Vosges, aux abords <strong>de</strong>s routes nationales RN 57 etRN 59.c) Les établissements accueil<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>jeunes enfants (p<strong>la</strong>n Bachelot)Le p<strong>la</strong>n national <strong>de</strong> lutte contre les nuisances sonores <strong>de</strong>2003, dit p<strong>la</strong>n Bachelot, édicte un certain nombre <strong>de</strong>dispositifs <strong>de</strong> lutte contre le bruit dont fait partie <strong>la</strong>réhabilitation acoustique interne <strong>de</strong>s établissementsrecevant <strong>de</strong>s jeunes enfants ; cette réhabilitation estsubventionnée par <strong>la</strong> DIREN (<strong>DREAL</strong> dès <strong>2010</strong>). La circu<strong>la</strong>iredu 28 décembre 2004 précise les exigences acoustiquesque doivent respecter les cantines sco<strong>la</strong>ires, les crèches,les salles <strong>de</strong> repos <strong>de</strong>s écoles maternelles, les locaux <strong>de</strong>sport utilisés par <strong>de</strong>s sco<strong>la</strong>ires et les conditionsd’attribution d’une ai<strong>de</strong> financière <strong>de</strong> l'État. C’est dans lecadre <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>n que les locaux suivants ont étéréhabilités ces <strong>de</strong>rnières années: <strong>la</strong> cantine <strong>de</strong> Vaubécourtdans <strong>la</strong> Meuse (2009), les cantines <strong>de</strong>s écoles Saint-Pierreet La Garenne à Thionville (2006).d) Les aérodromesL’achat <strong>de</strong> matériels, comme les treuils <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncement oules silencieux permettant <strong>de</strong> limiter les nuisances sonoresgénérées par l’aviation légère, peuvent bénéficier d’uneprise en charge financière par <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> luttecontre les nuisances sonores <strong>environnemental</strong>es.L’aéroclub <strong>de</strong> Basse Moselle a bénéficié d’une ai<strong>de</strong> dans cecadre.e) Les ICPELe bruit <strong>de</strong>s activités industrielles est suivi par les servicesen charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s ICPE.Des valeurs réglementaires <strong>de</strong> niveaux sonores etd’émergence <strong>de</strong> bruit sont à respecter.f) Les lieux musicauxLes matériels et les pratiques sonores et musicales ayantévolué, il est apparu nécessaire <strong>de</strong> réglementer les lieux<strong>de</strong> diffusion <strong>de</strong> musique amplifiée, avec un doubleobjectif: <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé auditive du public, par<strong>la</strong> limitation du niveau sonore à l'intérieur <strong>de</strong>l'établissement, et <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l'environnement, parl'exigence d'un isolement acoustique minimum entre cesétablissements et les locaux d'habitation voisins.Ainsi, les lieux musicaux, en tant qu'activités bruyantes,sont régis par un décret spécifique pris en application <strong>de</strong><strong>la</strong> loi bruit <strong>de</strong> décembre 1992: le décret du 15 décembre1998 re<strong>la</strong>tif aux prescriptions applicables auxétablissements et locaux recevant du public et diffusant àtitre habituel <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique amplifiée.g) Les activités <strong>de</strong> loisir et le voisinageCertaines activités <strong>de</strong> loisir et/ou sportives, commel’utilisation d’engins motorisés, sont à surveiller car ellespeuvent générer <strong>de</strong>s nuisances sonores. Par ailleurs, <strong>la</strong>lutte contre le bruit <strong>de</strong> voisinage relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> compétencedu maire.90 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Risques et nuisancesh) Objectifs futurs: observatoires du bruitLa mise en p<strong>la</strong>ce d’observatoires du bruit dans lesagglomérations fait partie <strong>de</strong>s objectifs futurs énoncésnotamment dans le Grenelle <strong>de</strong> l’Environnement. Ceux-ciont déjà été créés dans certaines gran<strong>de</strong>s villes françaises(Paris, Lyon). Il s’agit d’un réseau <strong>de</strong> mesures du bruit àl’échelle <strong>de</strong> l’agglomération.R E P E R E S• «Directive cadre inondation» du 23 octobre 2007, re<strong>la</strong>tive à l’évaluation et à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques d’inondation, <strong>de</strong>mandant aux Étatsmembres d'i<strong>de</strong>ntifier et <strong>de</strong> cartographier les bassins hydrographiques et les zones côtières à risque et d'établir <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion• Loi «Bachelot» du 30 juillet 2003 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques technologiques et naturels et à <strong>la</strong> réparation <strong>de</strong>s dommages.• Loi «Barnier» du 2 février 1995 instituant un document unique, le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s risques (PPR). La réglementation donnenotamment obligation aux maires d’informer régulièrement <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur les risques et les dispositions prises par <strong>la</strong> commune pour yfaire face.• SDAGE Seine-Normandie, Rhin-Meuse et Rhône Méditerranée et Corse ; volet «gestion <strong>de</strong>s risques» <strong>de</strong>s schémas directeursd’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux• Loi n°87-565 du 22 juillet 1987 re<strong>la</strong>tive à l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité civile, à <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt contre l’incendie et à <strong>la</strong>prévention <strong>de</strong>s risques majeurs• Loi du 13 juin 2006 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> transparence et à <strong>la</strong> sécurité en matière nucléaire• Directive «SEVESO II» du 9 décembre 1996 renforçant <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>s dangers liés aux acci<strong>de</strong>nts majeurs impliquant <strong>de</strong>s substancesdangereuses par rapport à <strong>la</strong> directive SEVESO initiale <strong>de</strong> juin 1982• Loi n°76-663 du 19 juillet 1976 re<strong>la</strong>tive aux instal<strong>la</strong>tions c<strong>la</strong>ssées pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong> l’environnement (ICPE).• Arrêté ministériel du 12 juin 2008 re<strong>la</strong>tif au p<strong>la</strong>n et contenu <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> dangers <strong>de</strong>s barrages et <strong>de</strong>s digues• Décret n°2007-1735 du 11 décembre 2007 re<strong>la</strong>tif à <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques et au comité technique permanent <strong>de</strong>s barrageset <strong>de</strong>s ouvrages hydrauliques et modifiant le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'environnement• Directive européenne du 25 juin 2002 re<strong>la</strong>tive à l’évaluation et à <strong>la</strong> gestion du bruit dans l’environnement et étendant <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>l’exposition au bruit au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport.• Loi bruit <strong>de</strong> 1992 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong>s nuisances aux abords <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transports• P<strong>la</strong>n national santé environnement (2004) visant 3 objectifs prioritaires à travers 45 actions à mettre en œuvre entre 2004 et 2008 :protéger <strong>la</strong> santé publique en améliorant <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s milieux parmi lesquels l’ambiance sonore, prévenir les pathologies d’origine<strong>environnemental</strong>e et notamment les cancers, mieux informer le public (dont les adolescents <strong>de</strong>s risques dus à <strong>la</strong> musique amplifiée) etprotéger les popu<strong>la</strong>tions sensibles (enfants et femmes enceintes), notamment du bruit. Le p<strong>la</strong>n national santé environnement 2 (PNSE2)est <strong>la</strong>ncé. Il porte sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2009-2013 avec un objectif principal : réduire les inégalités <strong>environnemental</strong>es• P<strong>la</strong>n régional santé environnement (2004), déclinaison du p<strong>la</strong>n national• P<strong>la</strong>n national d’action contre le bruit du 6 octobre 2003 définissant <strong>de</strong>s objectifs à réaliser à moyen terme dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> politiquepublique <strong>de</strong> lutte contre le bruitB I B L I O G R A P H I E , S I T E S I N T E R N E T• Site <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong>s crues : www.vigicrues.ecologie.gouv.fr• La mémoire <strong>de</strong>s inondations (photos et repères <strong>de</strong> crues) : site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> http://carmen.<strong>de</strong>veloppementdurable.gouv.fr/21/carte_globale_lorraine.map&group=Risques%20naturels• Base <strong>de</strong> données communales sur les risques naturels et technologiques, cartographie <strong>de</strong>s risques, portail <strong>de</strong>s risques majeurs :www.prim.net• Cartes d’aléa retrait-gonflement <strong>de</strong>s argiles : www.argiles.fr• Base <strong>de</strong> données <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> terrain : www.bdmvt.net• Base <strong>de</strong> données dédiée à l’acci<strong>de</strong>ntologie technologique : www.aria.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr• Les cartes d’aléa miniers : site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong> http://dreal-lorraine.application.i2/spip_redirect.php3?id_rubrique=1589• Recensement <strong>de</strong>s séismes : www.sisfrance.net• Les inci<strong>de</strong>nts nucléaires : www.asn.fr• Le portail santé-environnement-travail : www.sante-environnement-travail.fr• L’Agence <strong>de</strong> sécurité sanitaire <strong>de</strong>s aliments : http://www.anses.fr/• Le P<strong>la</strong>n régional <strong>de</strong> santé publique, les étu<strong>de</strong>s régionales : www.lorraine.sante.gouv.fr• Les publications <strong>de</strong> l’INVS : www.invs.sante.fr/publications/• Schéma d’aménagement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux – Bassin ferrifère lorrain – Séquence n°1 : l’état <strong>de</strong>s lieux. Version finale approuvée par<strong>la</strong> Commission Locale <strong>de</strong> l’Eau le 5 mars 2007. Par L. Vaute (Brgm) et C. Sou<strong>la</strong>s (Sinbio). 235 pages ; 5 annexes.• Portail <strong>de</strong>s données, site <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>DREAL</strong>, http://dreal-lorraine.application.i2/spip_redirect.php3?id_rubrique=1490<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 91


Risques et nuisancesIllustration 59: Débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse92 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


GlossaireGlossaireOrganismes citésADEME: Agence De l'Environnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maîtrise <strong>de</strong>l'Energie (www.a<strong>de</strong>me.fr/lorraine)AERM: Agence <strong>de</strong> l'Eau Rhin-Meuse (www.eau-rhinmeuse.fr)AESN: Agence <strong>de</strong> l’Eau Seine-Normandie (www.eau-seinenormandie.fr)AE RMC: Agence <strong>de</strong> l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse(www.eaurmc.fr)AFSSET: Agence française <strong>de</strong> sécurité sanitaire <strong>de</strong>l’environnement et du travail (www.afsset.fr)ANAH: Agence nationale pour l'amélioration <strong>de</strong> l'habitatwww.anah.frANDRA: Agence Nationale pour <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s DéchetsRadioactifs (www.andra.fr)ARELOR: Association régionale <strong>de</strong>s organismes HLM <strong>de</strong><strong>Lorraine</strong> (www.arelor-habitat.org)ARS: Agence Régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé(www.lorraine.sante.gouv.fr)ASN: Autorité <strong>de</strong> Sûreté Nucléaire (www.asn.fr)BRGM: Bureau <strong>de</strong> Recherche Géologique et Minière(www.brgm.fr)CAUE: Conseils d’Architecture, d’Urbanisme etd’EnvironnementCELRL: Conservatoire <strong>de</strong> l’espace littoral et <strong>de</strong>s rivages<strong>la</strong>custresCETE: Centre d'Étu<strong>de</strong>s Techniques <strong>de</strong> l'ÉquipementCGEDD: Conseil Général <strong>de</strong> l’Environnement et duDéveloppement DurableCIM: Commission Internationale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse (www.cipmicbm.be)CIPMS: Commission Internationale pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong> <strong>la</strong>Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre (www.iksms-cipms.org)CIPR: Commission internationale pour <strong>la</strong> protection du Rhin(www.iksr.org)CITEPA: Centre Interprofessionnel Technique d’Etu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong>Pollution Atmosphérique (www.citepa.org/)CPEPESC: Commission <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Eaux, duPatrimoine, <strong>de</strong> l’Environnement, du Sous-sol et <strong>de</strong>sChiroptères (www.cpepesc-lorraine.fr)CRCI: Chambre Régionale <strong>de</strong> Commerce et d’IndustrieCSL: Conservatoire <strong>de</strong>s Sites Lorrains (www.crenlorraine.com)CSRPN: Conseil scientifique Régional pour le PatrimoineNaturelDDT: Direction Départementale <strong>de</strong>s TerritoiresDRAAF: Direction Régionale <strong>de</strong> l’Alimentation, <strong>de</strong>l’Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt(www.draaf.lorraine.agriculture.gouv.fr)<strong>DREAL</strong>: Direction Régionale <strong>de</strong> l’Environnement, <strong>de</strong>l’Aménagement et du Logement(www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr)EPAMA: Établissement Public d’Aménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuseet <strong>de</strong> ses Affluents (www.epama.fr)EPFL: Établissement Public Foncier <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> (www.epflorraine.fr)IFEN: Institut Français <strong>de</strong> l'Environnement, désormais SOeSINERIS: Institut National <strong>de</strong> l'EnviRonnement industriel et<strong>de</strong>s rISques (www.ineris.fr)INSEE: Institut National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Statistique et <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>sÉconomiques (www.insee.fr/fr/regions/lor)MAAP: Ministère <strong>de</strong> l'Alimentation, <strong>de</strong> l'Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Pêche (www.agriculture.fr)MEEDDM: Ministère <strong>de</strong> l'Écologie, <strong>de</strong> l'Énergie, duDéveloppement Durable et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mer(www.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr)MNHN: Muséum National d'Histoire Naturelle www.mnhn.frONCFS: Office National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chasse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> FauneSauvage www.oncfs.gouv.frONEMA: Office National <strong>de</strong> l’Eau et <strong>de</strong>s Milieux Aquatiqueswww.onema.frONF: Office National <strong>de</strong>s Forêts www.onf.frORP: Observatoire <strong>de</strong>s Résidus <strong>de</strong> Pestici<strong>de</strong>s(www.observatoire-pestici<strong>de</strong>s.gouv.fr)SOeS: Service <strong>de</strong> l'Observation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Statistique duMEEDDM (www.statistiques.<strong>de</strong>veloppementdurable.fr)SSP: Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> Statistique et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Prospective du MAAP(http:agreste.agriculture.gouv.fr)Abréviations utiliséesACCA: Associations Communales <strong>de</strong> Chasse AgrééesADES: Accès aux données sur les eaux souterrainesAEP: Alimentation en Eau PotableAOC: Appel<strong>la</strong>tion d’Origine ContrôléeAPB: Arrêté <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> BiotopeAZI: At<strong>la</strong>s <strong>de</strong>s Zones InondablesBASIAS: base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s Anciens SitesIndustriels et Activités <strong>de</strong> ServiceBASOL: base <strong>de</strong> données sur les sites sols polluésBBC: Bâtiment basse consommationBTP: Bâtiment et Travaux PublicsCAD: Contrat d’Agriculture DurableCEE: Certificat d'économie d'énergieCH 4: MéthaneCLC: Corine Land CoverCLIC: Comité Local d’Information et <strong>de</strong> ConcertationCLICE: Commission locale d'information et <strong>de</strong> concertation surl'environnementCO: Monoxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carboneCO 2: Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> CarboneCOVNM: Composés Organiques Vo<strong>la</strong>tils Non MéthaniquesCTE: Contrat Territorial d’ExploitationdB(A): décibelDASRI: Déchets <strong>de</strong>s Activités <strong>de</strong> Soins à Risques InfectieuxDCE: Directive Cadre sur l’Eau (2000)DD: déchets dangereuxDDRM: Dossier Départemental <strong>de</strong>s Risques MajeursDIB: Déchets Industriels BanalsDICRIM: Document d’Information Communaux sur les RisquesMajeursDERU: directive Eaux Résiduaires Urbaines (1991)DIS: Déchets Industriels SpéciauxDND: déchets non dangereuxDOCOB: DOCument d’OBjectif (Natura 2000)DTA: Directive Territoriale d’AménagementEH: Equivalent-HabitantENR: Energie Renouve<strong>la</strong>bleENS: Espace Naturel SensibleEPCI: Établissement Public <strong>de</strong> Coopération Intercommunal<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 93


GlossaireFART: Fond national d'ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> rénovation thermiqueFEDER: Fond européen <strong>de</strong> développement régionalFEP: Fond Européen pour <strong>la</strong> PêcheFNADT: Fond national pour l’aménagement et le développementdu territoireGEREP: registre <strong>de</strong>s émissions polluantesGES: Gaz à Effet <strong>de</strong> SerreGRSE: Groupe régional santé-environnementGwh: Giga watt heureHAP: Hydrocarbures Aromatiques PolycycliquesHFC: HydroFluoroCarburesHQE: Haute Qualité EnvironnementaleIBD: Indice Biologique DiatomiqueIBGN: Indice Biologique Global NormaliséICPE: Instal<strong>la</strong>tion C<strong>la</strong>ssée pour <strong>la</strong> Protection <strong>de</strong> l’EnvironnementIFN: Inventaire forestier nationalIGCS: Inventaire, gestion et conservation <strong>de</strong>s solsINB: Instal<strong>la</strong>tion Nucléaire <strong>de</strong> BaseISDND: Instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Stockage <strong>de</strong> Déchets Non DangereuxKT: kilo tonnesKTEP: kilo tonnes d'équivalent pétroleLEMA: Loi sur l’Eau et les Milieux AquatiquesLGV: Ligne Gran<strong>de</strong> VitesseMAE: Mesure agri-<strong>environnemental</strong>eMES: Matières En SuspensionMOOX: Matières organiques et oxydablesMW: MégawattNH 3: AmmoniacNOx: Oxy<strong>de</strong>s d’AzoteNO 2: Dioxy<strong>de</strong> d’AzoteO 3: OzoneOMR: Ordures ménagères résiduelles collectées en mé<strong>la</strong>ngeOPAV: Opération programmée d'amélioration <strong>de</strong>s vergersORGFH: Orientations Régionales <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune sauvageet <strong>de</strong>s HabitatsOTEX: Orientations Technico-Economique <strong>de</strong>s ExploitationsPAC: Politique Agricole CommunePADD: Programme d’Aménagement et <strong>de</strong> Développement Durable(SCOT et PLU)PAPI: P<strong>la</strong>n d’Actions et <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s InondationsPCB: polychlorobiphénylesPCS: P<strong>la</strong>n Communal <strong>de</strong> Sauvegar<strong>de</strong>PCT: P<strong>la</strong>n climat territorialPCT: polychloroterphénylesPDEDMA: P<strong>la</strong>n Départemental d’Elimination <strong>de</strong>s Déchets Ménagerset AssimilésPDU: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Dép<strong>la</strong>cements UrbainsPEB: P<strong>la</strong>n d’Exposition au BruitPED: Programme européen <strong>de</strong> développementPEFC: Programme for the Endorsement of Forest Certification(www.pefc-france.org)PER: P<strong>la</strong>n d’Exposition aux RisquesPFC: PerfluorocarburesPGS: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Gêne SonorePHAE: Prime Herbagère Agri-EnvironnementalePIG: P<strong>la</strong>n d’Intérêt GénéralPLU: P<strong>la</strong>n Local d’UrbanismePMBE: P<strong>la</strong>n National <strong>de</strong> Mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s Bâtiments d’ElevagePMPOA: Programme <strong>de</strong> Maîtrise <strong>de</strong>s Pollutions d’Origine AgricolePNPPD: P<strong>la</strong>n national <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>s déchetsPNR: Parc Naturel RégionalPNSE: P<strong>la</strong>n National Santé EnvironnementPOI: P<strong>la</strong>n d’Opération InternePPI: P<strong>la</strong>n Particulier d’InterventionPPA: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong> l’AtmosphèrePPBE: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Prévention du Bruit dans l’EnvironnementPPPI: Parc privé potentiellement indignePPR: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s RisquesPPRI: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s Risques d'InondationPPRM: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s Risques MiniersPPRT: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s Risques TechnologiquesPREDAMA: P<strong>la</strong>n Régional d’Elimination <strong>de</strong>s Déchets Autres queMénagers et AssimilésPREDAS: P<strong>la</strong>n Régional d’Elimination <strong>de</strong>s Déchets <strong>de</strong>s Activités <strong>de</strong>SoinsPRG: Potentiel <strong>de</strong> Réchauffement GlobalPRQA: P<strong>la</strong>n Régional pour <strong>la</strong> Qualité <strong>de</strong> l’AirPRSE: P<strong>la</strong>n Régional Santé EnvironnementPSS: P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Surface SubmersibleRBDF: Réserve Biologique Domaniale ForestièreRC: Réserve <strong>de</strong> ChasseRCS: Réseau <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong> Surveil<strong>la</strong>nceRCO: Réseau <strong>de</strong> Contrôle OpérationnelRIC: Règlement <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce, <strong>de</strong> prévision et <strong>de</strong> transmission <strong>de</strong>l’Information sur les CruesRMQS: Réseau <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s solsRN: Réserve NaturelleRNB: Réseau National <strong>de</strong> BassinSAGE: Schéma d’Aménagement et <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s EauxSATESE: Service d’Assistance Technique et d’Étu<strong>de</strong>s aux Stationsd'ÉpurationSAU: Surface Agricole UtileSCoT: Schéma <strong>de</strong> Cohérence TerritorialeSDAGE: Schéma Directeur d’Aménagement et <strong>de</strong> Gestion <strong>de</strong>s EauxSDPC: Schéma directeur <strong>de</strong> prévision <strong>de</strong>s cruesSF 6: Hexafluorure <strong>de</strong> soufreSIC: Site d’Intérêt Communautaire (au titre <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiveHabitats – futur ZSC)SINP: Système d'Information sur <strong>la</strong> Nature et les PaysagesSO 2: Dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> SoufreSPANC: Service Public d’Assainissement Non CollectifSPC: Service <strong>de</strong> Prévention <strong>de</strong>s CruesSSCENR: Schéma <strong>de</strong> Services Collectifs <strong>de</strong>s Espaces Naturels etRurauxSTEP: Station d’EpurationTEP: Tonne Equivalent PétroleTMD: Transport <strong>de</strong> Matières DangereusesTPE / PME: Très Petites Entreprises / Petites et MoyennesEntreprisesTwh: tera watt heureUIOM: Usine d’Incinération <strong>de</strong>s Ordures MénagèresZDE: Zone <strong>de</strong> Développement <strong>de</strong> l’EolienZICO: Zone Importante pour <strong>la</strong> Conservation <strong>de</strong>s OiseauxZNIEFF: Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique etFloristiqueZNT: Zones non traitéesZPPAUP: Zone <strong>de</strong> Protection du Patrimoine Architectural Urbain etdu PaysageZRE: Zone <strong>de</strong> Répartition <strong>de</strong>s EauxZSC: Zone Spéciale <strong>de</strong> Conservation (directive Habitats)94 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


Résumé: atouts et faiblesses <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>Résumé: atouts etfaiblesses <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>De <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles au bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>spollutions, <strong>de</strong> <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques à <strong>la</strong> préservation<strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, le profil <strong>environnemental</strong> dresse un étatgénéral <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’environnement en région<strong>Lorraine</strong>.Région <strong>de</strong> l’est, marquée par son passé industriel etmilitaire, située à un carrefour européen, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong>présente certains privilèges environnementaux dus à sescaractéristiques géographiques et à son histoire.En matière <strong>de</strong> biodiversité, <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s milieuxnaturels riches et variés, notamment grâce à <strong>la</strong> présenceimportante <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges superficies <strong>de</strong>prairies et <strong>de</strong> forêts, une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> paysages(p<strong>la</strong>ines, vallées alluviales, pelouses calcaires, massifvosgien…), et <strong>de</strong> nombreuses espèces végétales etanimales (oiseaux, batraciens et chauves-souris enparticulier). Les zones agricoles <strong>de</strong> prairies et <strong>de</strong> vergersconstituent <strong>de</strong>s milieux riches en espèces animales, etforment <strong>de</strong>s paysages typiques autour <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges lorrains.La ressource en eau est abondante, provenantessentiellement <strong>de</strong>s apports pluviométriques,particulièrement sur le massif vosgien. Le réseauhydrographique est <strong>de</strong>nse (nombreux cours d’eau etnombreuses étendues d’eau), et <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> est bien dotéeen formations géologiques aquifères (nappes d’eausouterraines).Le transport <strong>de</strong> marchandises par les voies navigables etpar le rail est particulièrement développé en <strong>Lorraine</strong>.En ce qui concerne l’énergie, <strong>la</strong> région est globalementexcé<strong>de</strong>ntaire, et fortement interconnectée avec lesréseaux voisins (gaz, électricité). La consommation totalerégionale est en baisse <strong>de</strong>puis quelques années.L’importante ressource en bois, épaulée parl’hydroélectrique et l’éolien, doit permettre un fortdéveloppement <strong>de</strong> <strong>la</strong> part renouve<strong>la</strong>ble.Face à ces atouts environnementaux, <strong>de</strong>s points <strong>de</strong>faiblesse peuvent être relevés au niveau régional.• Sur le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité, 42 espèces floristiquesprotégées sont considérées comme très menacées.Des espèces animales ont disparu <strong>de</strong> <strong>la</strong> région, ousont en effectifs très restreints. 4 espèces fontl’objet <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns nationaux d’action. La <strong>de</strong>struction et<strong>la</strong> fragmentation <strong>de</strong>s habitats naturels dues auchangement d’usages <strong>de</strong>s sols se poursuivent etrestent un <strong>de</strong>s premiers facteurs d’érosion <strong>de</strong> <strong>la</strong>biodiversité.• La consommation <strong>de</strong> l’espace (artificialisation <strong>de</strong>sterres) augmente 2,5 fois plus vite que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion.Ce phénomène est particulièrement marqué dans lesillon mosel<strong>la</strong>n, et à <strong>la</strong> frontière nord <strong>de</strong> <strong>la</strong> région.• C’est l’espace agricole qui pâtit en majorité <strong>de</strong> <strong>la</strong>progression <strong>de</strong> l’artificialisation, notamment dans leszones péri-urbaines. La modification <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong>production agricole entraine par ailleurs <strong>la</strong> baisserégulière <strong>de</strong>s superficies en prairie, en zoneshumi<strong>de</strong>s, et une pression azotée orientée à <strong>la</strong> hausse.L’agriculture biologique ne représente que 1,7% <strong>de</strong> <strong>la</strong>superficie agricole utilisée, p<strong>la</strong>çant <strong>la</strong> région en14ème position sur les 22 régions métropolitaines.• En termes <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong>s eaux, les nitrates et lespestici<strong>de</strong>s déc<strong>la</strong>ssent souvent <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s eauxsuperficielles et souterraines <strong>de</strong> <strong>la</strong> région. Lafermeture <strong>de</strong>s mines et l’arrêt <strong>de</strong>s exhaures minièresa modifié le régime hydrologique <strong>de</strong> plusieurs coursd’eau et nappes souterraines, et entraine uneminéralisation <strong>de</strong>s eaux, nécessitant un suiviparticulier et <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> reconquête <strong>de</strong> <strong>la</strong>qualité. Les rejets industriels ont fortement diminué<strong>de</strong>puis le siècle <strong>de</strong>rnier, mais <strong>de</strong>meurent nonnégligeables pour les chlorures et certainessubstances toxiques. Des traces <strong>de</strong> PCB ont étérelevées sur les matières en suspension dans tout lebassin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Moselle et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarre, avec <strong>de</strong>s valeursparfois élevées sur quelques poissons, localement.• La <strong>Lorraine</strong> figure parmi les quatre régions les plusconcernées par <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s friches industrielles et<strong>de</strong>s sites et sols pollués ou potentiellement pollués.• La quantité <strong>de</strong> déchets municipaux collectés continueà augmenter, et <strong>la</strong> principale <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> cesdéchets est le stockage en décharge. Le compostageest encore peu développé, et le tri ne progresse quelentement.• En ce qui concerne l’énergie, <strong>la</strong> part du renouve<strong>la</strong>bledans <strong>la</strong> consommation finale est inférieure au niveaunational. La part du so<strong>la</strong>ire thermique ouphotovoltaïque, celle du bois-énergie doivent êtreaugmentées. Les consommations énergétiques dans lesecteur rési<strong>de</strong>ntiel sont particulièrementimportantes.• Les dép<strong>la</strong>cements quotidiens <strong>de</strong>s lorrains (navettesdomiciles-travail) sont plus nombreux et plus longs enmoyenne que dans les autres régions. La part <strong>de</strong>sactifs travail<strong>la</strong>nt hors <strong>de</strong> leur unité urbaine <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce est importante, notamment du fait dudéveloppement du travail frontalier (plus <strong>de</strong> 100 000travailleurs). La part du transport routier <strong>de</strong>marchandise augmente régulièrement, aux dépends<strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s fluviaux et ferrés.• Si globalement <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’air est plutôt qualifiée<strong>de</strong> bonne en <strong>Lorraine</strong>, localement, à proximité <strong>de</strong>szones industrielles ou <strong>de</strong>s flux routiers, les teneurs enpolluants peuvent atteindre <strong>de</strong>s niveaux importants.Pour l’ozone et les particules fines notamment, <strong>la</strong>qualité se dégra<strong>de</strong> sur les dix <strong>de</strong>rnières années.• La température moyenne a augmenté <strong>de</strong> 1,2° c en unsiècle à Metz. La contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> région auréchauffement climatique est importante. Le pouvoir<strong>de</strong> réchauffement global par habitant, dépendant <strong>de</strong>sémissions <strong>de</strong>s différents gaz à effet <strong>de</strong> serre, est ledouble en <strong>Lorraine</strong> par rapport à <strong>la</strong> France. Cecis’explique par le poids encore important <strong>de</strong>sémissions industrielles, et par le développement <strong>de</strong>sémissions dues au transport routier et au chauffagedomestique.• La <strong>Lorraine</strong> est confrontée principalement à <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> risques : les risques naturels (risqueinondation dans 95% <strong>de</strong>s cas, localement l’instabilité<strong>de</strong>s terrains ou le risque sismique) et le risqued’affaissement minier dans les zones qui ont étéexploitées. Ces risques sont assez bien connus, maisleurs modalités et leurs fréquences pourraient êtremodifiées sensiblement avec le changementclimatique. Le caractère industriel et nucléaire <strong>de</strong> <strong>la</strong>région et <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> couloir <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cementsinternationaux (sillon mosel<strong>la</strong>n) induisent également<strong>de</strong>s risques importants en termes d’acci<strong>de</strong>ntologie et<strong>de</strong> pollutions chroniques.<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 95


Illustration 60: Agriculture extensive96 <strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> - <strong>2010</strong>


In<strong>de</strong>xIn<strong>de</strong>xIllustrationsVergers du Saintois................................................6Carte <strong>de</strong>s inventaires ZNIEFF et zones Natura 2000.........8Les gran<strong>de</strong>s zones phyto-écologiques..........................8Milieux écologiques inventoriés.................................9Déclin <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Grand Tétras.....................10Grand tétras dans les Vosges...................................10Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface toujours en herbe...................11Superficies protégées et part en ZNIEFF.....................12NATURA 2000 dans <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Région.........................13Carte <strong>de</strong>s grands types <strong>de</strong> paysage...........................14Paysages remarquables, expertises et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> paysage. .15Pelouse calcaire..................................................18Parc du château <strong>de</strong> Champigneulles - site c<strong>la</strong>ssé...........18Niveau <strong>de</strong>s nappes <strong>de</strong>s grès et <strong>de</strong>s calcaires................20Carte <strong>de</strong>s précipitations annuelles............................20Les nitrates dans les nappes...................................21Qualité aux stations (MOOX)...................................22Qualité nitrates <strong>de</strong>s eaux superficielles et zonesvulnérables aux nitrates........................................22Pestici<strong>de</strong>s mesurés dans les cours d'eau......................23Prélèvements d'eau..............................................24Qualité <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> baigna<strong>de</strong>.................................27Schémas <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s eaux (SAGE).........................28La Moselotte......................................................30Dépassements <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> pollution pour l'ozone.........32Évolution <strong>de</strong> quatre polluants.................................33Rejets <strong>de</strong> polluants atmosphériques..........................35Évolution <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> polluants entre 2002 et 2006. 35Émissions <strong>de</strong> particules fines PM10...........................35Augmentation <strong>de</strong>s températures moyennes en <strong>Lorraine</strong>. .36Émissions <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre par secteur en 2005 (%)37Évolution <strong>de</strong>s émissions par secteur..........................37Le Potentiel <strong>de</strong> Réchauffement Global (PRG)...............37Coulées boueuses................................................41Principaux bassins d'exploitation minière en <strong>Lorraine</strong>.....41Quantités extraites <strong>de</strong>s carrières.............................41Superficie <strong>de</strong>s carrières par type..............................42Évolution <strong>de</strong>s sites pollués traités............................44Densité <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion...........................................46Taux annuel d'évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion....................46Artificialisation entre 2000 et 2006...........................47Foyers possédant plusieurs voitures..........................48Transports <strong>de</strong> marchandises en <strong>Lorraine</strong>.....................49Trafic ferroviaire Gran<strong>de</strong>s lignes..............................51Metz................................................................54Consommations d'énergie en <strong>Lorraine</strong>........................56Développement <strong>de</strong> l'énergie éolienne........................57Types d'énergies consommées .................................59Éolienne en Meuse...............................................62Inventaire d'une mare...........................................66Tourisme fluvial à Golbey.......................................68Le p<strong>la</strong>teau lorrain................................................74État d’avancement <strong>de</strong>s PDEDMA...............................76Composition <strong>de</strong>s collectes mé<strong>la</strong>ngées........................77Mouvements <strong>de</strong> déchets dangereux...........................81Warndt.............................................................82État d'avancement <strong>de</strong>s at<strong>la</strong>s <strong>de</strong> zones inondables (<strong>2010</strong>). 84Risque inondation et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention (2009)...........86Les établissements SEVESO.....................................89Débor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> Meuse......................................92Agriculture extensive...........................................96TableauxÉvolution <strong>de</strong>s superficies protégées <strong>de</strong>puis 1999......................7Biodiversité: pression territoriale et protection.......................9Inventaires du patrimoine écologique.................................11Protections du patrimoine écologique.................................12Engagements internationaux pour le patrimoine écologique......13Sites c<strong>la</strong>ssés et inscrits en <strong>Lorraine</strong>....................................17État <strong>de</strong>s masses d'eau souterraines.....................................19État <strong>de</strong>s masses d'eau superficielles...................................19Conformité <strong>de</strong> l'assainissement dans les agglomérations <strong>de</strong> plus <strong>de</strong>2000 équivalents-habitants..............................................19Précipitations et pluies efficaces.......................................20Qualité <strong>de</strong>s eaux superficielles pour l'altération pestici<strong>de</strong>s .......23L'état <strong>de</strong>s peuplements piscicoles......................................24Prélèvements d'eau selon les usages...................................24Conformité globale <strong>de</strong> l'assainissement vis à vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> directiveEaux Résiduaires Urbaines...............................................25Qualité <strong>de</strong> l'air dans les agglomérations: évolution <strong>de</strong> l'indiceATMO.........................................................................33Production réelle <strong>de</strong>s carrières et part <strong>de</strong>s alluvions...............39Mesure <strong>de</strong> l'intensité du risque d'érosion..............................40Sites et sols pollués traités et inventoriés............................43Occupation du territoire par grands types d'occupation du sol....46Popu<strong>la</strong>tion urbaine et rurale.............................................47Les dép<strong>la</strong>cements quotidiens domicile-travail.......................48Tonnages selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transport..................................50Trafic routier aux stations (A31)........................................50Voyageurs TER (trains express régionaux).............................51Part modales fer/eau/route.............................................51Consommation finale d'énergie (par secteur et type <strong>de</strong> produit). 56Production d'énergie en 2007............................................57Énergie éolienne et so<strong>la</strong>ire photovoltaïque...........................57Évolution du parc <strong>de</strong> logements........................................59Année <strong>de</strong> construction du logement...................................59Part <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chauffage en 2006.................................59Évolution <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chauffage.....................................60Emplois par secteurs......................................................64Investissements annuels <strong>de</strong>s établissements industriels pourl'environnement (en moyenne annuelle sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2005-2007)................................................................................65Emplois sa<strong>la</strong>riés dans quelques secteurs <strong>de</strong> l'environnement......66Capacités d'hébergement (hôtel et camping)........................67Répartition <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface <strong>de</strong>s exploitations agricoles (% <strong>de</strong> <strong>la</strong> SAU)................................................................................70Pression azotée due à l'agriculture.....................................70Superficies agricoles drainées...........................................71Agriculture biologique....................................................72Chasseurs et pêcheurs (adhérents).....................................73Quantités collectées <strong>de</strong> déchets dans le cadre du service public.76Filières d'élimination / valorisation <strong>de</strong>s déchets collectés.........77Actions d'équipement <strong>de</strong>s ménages en composteurs individuels. .77Filières d'élimination <strong>de</strong>s boues industrielles.........................78Filières d'élimination <strong>de</strong>s boues urbaines.............................78Provenance et tonnage <strong>de</strong>s DASRI incinérés en <strong>Lorraine</strong>...........79Filière d’élimination <strong>de</strong>s DASRI.........................................79Déchets dangereux industriels produits...............................80Mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s déchets industriels dangereux...........80Arrêtés <strong>de</strong> catastrophe naturelle.......................................84Risque inondation et P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention.............................84Enjeux humains en zone inondable.....................................85Risque mouvement <strong>de</strong> terrain et P<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention..............86Nombre d'établissements à risque notable............................88Cartes et p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> prévention du bruit................................90<strong>Profil</strong> <strong>environnemental</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Lorraine</strong> – <strong>2010</strong> 97


Direction Régionale <strong>de</strong> l'Environnement, <strong>de</strong> l'Aménagement et du Logement <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>11, p<strong>la</strong>ce Saint-MartinBP 9503857071 METZ Ce<strong>de</strong>x 303 87 56 42 00www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.frOrganismes membres du comité <strong>de</strong> rédaction:• Agence <strong>de</strong> l'Environnement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Maîtrise <strong>de</strong> l'Énergie (ADEME <strong>Lorraine</strong>)• Agence <strong>de</strong> l'eau Rhin-Meuse (AERM)• Agence Régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Santé (ARS)• Bureau <strong>de</strong> Recherche Géologiques et Minières (BRGM)• Direction Régionale <strong>de</strong> l'Alimentation, <strong>de</strong> l'Agriculture et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Forêt (DRAAF)• Direction Régionale <strong>de</strong> l'Environnement, <strong>de</strong> l'Aménagement et du Logement (<strong>DREAL</strong>)• Établissement Public Foncier <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> (EPFL)• Office National <strong>de</strong>s Forêts (ONF)• Office National <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chasse et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Faune Sauvage (ONCFS)• Office National <strong>de</strong> l'Eau et <strong>de</strong>s Milieux Aquatiques (ONEMA)• Service <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> Préfecture <strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong> (SESGAR)Chef <strong>de</strong> projet: Bruno Desjardins (<strong>DREAL</strong>)Comité <strong>de</strong> rédaction: Gérard Ca<strong>la</strong>is, Monique Haman, Hélène Thomas (Préfecture), GuyLavergne, Maxime Courty, Philippe Schoumacker (<strong>DREAL</strong>), Christophe Reif, Marc Bardinal(ADEME), Christian Mannschott (ARS), Vincent Wahl (DRAAF), Charles Cartannaz (BRGM),François Kah (EPFL), Patricia Mauvieux (AERM), Marie-Laure Schwoerer (ONCFS), NadouCadic (ONEMA).Remerciements aux différents contributeurs <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> l'État et <strong>de</strong>s Établissementspublics, pour <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong> données, <strong>la</strong> rédaction et <strong>la</strong> relecture <strong>de</strong>s articles.Remerciements à Jean-Louis Morel (INPL-INRA), Norbert Lefranc (LPO) et Elisabeth Leclerc(Andra).Crédits photographiques: <strong>DREAL</strong> <strong>Lorraine</strong>, sauf mention particulière.Couverture: Thierry Burtard (<strong>DREAL</strong>)Imprimé en octobre <strong>2010</strong>1500 exemp<strong>la</strong>iresImprimerie MARCHAL,5, rue <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nche-aux-Joncs,57155 MarlyDépôt légal : octobre <strong>2010</strong>ISBN : 978-2-11-128033-5


<strong>DREAL</strong><strong>Lorraine</strong>Direction Régionale <strong>de</strong> l’Environnement,<strong>de</strong> l’Aménagement et du Logement<strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>BP 9503857071 Metz Ce<strong>de</strong>x 1tel : 03 87 56 42 00Direction Régionale <strong>de</strong> l’Environnement, <strong>de</strong> l’Aménagement et du Logement<strong>de</strong> <strong>Lorraine</strong>www.lorraine.<strong>de</strong>veloppement-durable.gouv.fr

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