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Jean-Paul Le Roux (Mess Around) - l'Essentiel de la Chaussure

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d e l a C H A U S S U R E /110ENQUÊTELa chaussure dans<strong>la</strong> Haute-MarneMODEÉté 2010 :inspiration champêtre !LES REGARDS DE…<strong>Jean</strong>-<strong>Paul</strong> <strong>Le</strong> <strong>Roux</strong>(<strong>Mess</strong> <strong>Around</strong>)PAGES SPÉCIALESL'article chaussantd'intérieurwww.lessentiel.com - Mensuel, n° 110 - Décembre 2009 + Janvier 2010 / 5,50 euros / ISSN 1295-9502


aux <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommationcar le consommateur évolue, bien sûr, c’estd’ailleurs l’unique certitu<strong>de</strong> – quand le« matériau » utilisé, l’opinion du sondé,est si instable !Voici quelques morceaux choisis dans <strong>de</strong>senquêtes publiées récemment. <strong>Le</strong> cabinetAlixPartners a sondé 5 000 personnes danscinq pays européens. Il en ressort que prèsd’un Français sur <strong>de</strong>ux (47 %) dit ne pas anticiper<strong>de</strong> reprise économique avant 2012, maispour faire passer <strong>la</strong> pilule on nous dit que,contrairement aux Etats-Unis, « l’Europe neconnaîtra pas <strong>de</strong> phénomène <strong>de</strong> rupture <strong>de</strong>consommation », seulement « un redéploiementrapi<strong>de</strong> et opportuniste <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> consommation». <strong>Le</strong>s trois quarts <strong>de</strong>s personnes interrogéesen France déc<strong>la</strong>rent avoir modifié leurshabitu<strong>de</strong>s : hausse <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong>scourses effectuées dans les magasinsdiscount (41 %) avec pour corol<strong>la</strong>ire une diminution<strong>de</strong>s achats dans <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong>prestige (42 %) et <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong> produits <strong>de</strong>marque (47 %). Concernant <strong>la</strong> fréquentation<strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vente, ce sont les discounteursqui s’en tirent le mieux <strong>de</strong>vant les marchésfermiers, les sites marchands sur Internet etles magasins spécialisés. A l’opposé, il y a <strong>de</strong><strong>la</strong> casse dans les magasins haut <strong>de</strong> gamme,les magasins <strong>de</strong> centre-ville et les parcs commerciaux<strong>de</strong> périphérie. On pointe ici (s’agissant<strong>de</strong> <strong>la</strong> moindre attractivité <strong>de</strong>s magasins<strong>de</strong> centre-ville) une contradiction avec uneautre enquête (Tns Media Intelligence qui ainterrogé 10 000 individus) selon <strong>la</strong>quelle,au contraire, les « shoppers » préfèrent faireleurs courses en centre-ville ! D’ailleurs, <strong>la</strong>plupart <strong>de</strong>s observateurs s’accor<strong>de</strong>nt à penserque le commerce <strong>de</strong> proximité a le vent enpoupe par rapport au commerce <strong>de</strong> périphérie(78 % <strong>de</strong>s sondés, soit + 12 % par rapport àune enquête <strong>de</strong> 2002). Cette même enquête<strong>de</strong> Tns Media Intelligence met en exergue« les attentes en matière <strong>de</strong> nouveaux concepts »qui « vont à l’hypersegmentation » et le fait queplus <strong>de</strong> 40 % <strong>de</strong>s Français fréquententchaque année 24 enseignes différentes toussecteurs confondus. Cet état <strong>de</strong> fait caractériseplus une infidélité croissante qu’uneboulimie d’achats. Autre « enseignement » <strong>de</strong>l’enquête : les consommateurs veulent tout,le prix mais aussi le service, l’accueil,l’ambiance, un bon merchandising et unegran<strong>de</strong> amplitu<strong>de</strong> horaire… On souhaite auxcommerçants beaucoup <strong>de</strong> patience et ungrand savoir en matière <strong>de</strong> psychologie <strong>de</strong> <strong>la</strong>consommation…Selon une autre étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Tns Sofres celle-là,43 % <strong>de</strong>s Français n’ont pas envie <strong>de</strong> dépenserpour le p<strong>la</strong>isir (+ 11 % en un an) alors mêmequ’ils se disent plus optimistes ! On entre làdans le débat récurrent sur <strong>la</strong> « décroissance »ou sur une « autre croissance ». C’est <strong>la</strong>première fois, nous dit-on, que l’envie d’achetern’est plus liée au moral ou aux revenus.Dans cet ordre d’idées, les marques enprennent pour leur gra<strong>de</strong> (59 % <strong>de</strong>s sondés sedisent indifférents aux marques contre 39 %qui sont toujours accros).On pourrait noircir <strong>de</strong>s pages entières <strong>de</strong>ce numéro avec toutes les opinions <strong>de</strong> noscontemporains mises en forme par une foultitu<strong>de</strong>d’instituts qui surenchérissent jour aprèsjour.Mais il faut raison gar<strong>de</strong>r, c’est-à-diregar<strong>de</strong>r à l’esprit l’ambivalence naturelledu consommateur mû par ses passions,prompt à affirmer tout et son contraire,parfois dans un même é<strong>la</strong>n, parfois àquelques semaines d’intervalle. Si le consommateurévolue par <strong>la</strong> force <strong>de</strong>s choses, il nerenie pas aussi vite qu’on le dit ses « fondamentaux». Donnez-lui du pouvoir d’achat,un contexte économique porteur, <strong>de</strong>s raisons<strong>de</strong> croire en l’avenir, bref sécurisez-le et il y afort à parier qu’il retrouvera, sûrement à sagran<strong>de</strong> honte, nombre <strong>de</strong> ses vieux réflexes<strong>de</strong> consommateur avi<strong>de</strong> et dévoyé. Il évolue,certes, mais ce n’est pas nouveau ; <strong>la</strong> criseaccélère le mouvement, certes aussi ; maischange-t-il aussi profondément et aussi viteque toutes ces enquêtes cherchent à nous lefaire croire ? Si l’on s’arrête au cas <strong>de</strong> <strong>la</strong>chaussure, on a vu à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> l’été et en cettepremière partie <strong>de</strong> l’automne combien <strong>la</strong>vente reste liée pour l’essentiel auxconditions météo et aux incertitu<strong>de</strong>s économiques! Comme toujours. Tout ce que nousenseignent les son<strong>de</strong>urs est logique et intellectuellementgratifiant dans le contexted’aujourd’hui, mais que vaudront ces bellesenvolées si <strong>la</strong> conjoncture se retourne en2010 ou 2011 ?www.lessentiel.com / Déc. 2009 - Janv. 2010 5

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