10.07.2015 Views

Télécharger le magazine - Orchestre symphonique de Québec

Télécharger le magazine - Orchestre symphonique de Québec

Télécharger le magazine - Orchestre symphonique de Québec

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

29 ET 30 MAI 2013<strong>symphonique</strong> à souhaitmatins en musique canal santénotes analytiques suitemaurice ravel (1875-1937)concertopourpianoensolmaJeurLe sp<strong>le</strong>ndi<strong>de</strong> Concerto en sol <strong>de</strong> Ravel constitue unétonnant carrefour d’influences. En effet, <strong>de</strong> l’aveu mêmedu compositeur, Mozart, Saint-Saëns et <strong>le</strong> jazz ont toustrois contribué à donner naissance à cette œuvre. Leclassicisme <strong>de</strong> la structure et l’instrumentation relativementsobre rappel<strong>le</strong>nt Mozart, l’écriture pianistiques’inspire <strong>de</strong> cel<strong>le</strong> <strong>de</strong> Saint-Saëns, tandis que <strong>le</strong> langage<strong>de</strong> l’œuvre reluque du côté du jazz par moments.L’œuvre a vu <strong>le</strong> jour au retour d’un voyage que Ravelavait effectué en 1928 aux États-Unis et au Canada, aucours duquel il avait fait notamment la connaissance <strong>de</strong>Gershwin. Cette rencontre <strong>de</strong>vait s’avérer déterminantesur <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux concertos pour piano, l’autre étantcelui pour la main gauche.Marqué Al<strong>le</strong>gramente, <strong>le</strong> mouvement initial possè<strong>de</strong> uncaractère enjoué, p<strong>le</strong>in d’insouciance. Des casca<strong>de</strong>s <strong>de</strong>notes au piano soutiennent d’abord un thème énoncé par<strong>le</strong> piccolo, avant un passage moins animé qui fait penser,au moins par son atmosphère, à la Rhapsody in Blue <strong>de</strong>Gershwin. Le mouvement fait parfois usage <strong>de</strong> polyto na -lité, ce qui ajoute un élément piquant à son caractèreinsouciant.Suit <strong>le</strong> langoureux et bou<strong>le</strong>versant Adagio assai, unmouvement douloureux et nostalgique, dont <strong>le</strong> traitementorchestral s’avère particulièrement recherché. Une <strong>le</strong>ntemélodie jouée par <strong>le</strong> soliste au début donne <strong>le</strong> ton aumouvement; lorsqu’el<strong>le</strong> est entendue <strong>de</strong> nouveau, au coranglais cette fois, l’effet atteint <strong>le</strong> comb<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’émotion.Quant au spirituel mouvement final, un vigoureux Presto,il s’ouvre avec quatre accords plaqués, auxquels <strong>le</strong> pianorépond en s’élançant dans une course fol<strong>le</strong>, encouragépar l’orchestre qui s’avère un partenaire étonnammentironique. Le mouvement s’achève avec la réitération <strong>de</strong>saccords initiaux.walter boudreau (né en 1947)concerto<strong>de</strong>l’asi<strong>le</strong>walter Boudreau écrit à propos <strong>de</strong> son œuvre :« Cette œuvre pour piano et grand orchestre m’a étécommandée par mon ami <strong>le</strong> pianiste Alain Lefèvre et laréalisation rendue possib<strong>le</strong> grâce au support financier <strong>de</strong>la Société Radio-Canada à Montréal. (Christiane LeBlanc)« Le Concerto <strong>de</strong> l’asi<strong>le</strong> est affectueusement dédié àAlain Lefèvre, en reconnaissance <strong>de</strong> notre gran<strong>de</strong> amitiéet <strong>de</strong> son indéfectib<strong>le</strong> et courageux soutien à la musiquequébécoise, ainsi qu’à Christiane LeBlanc et à la doucemémoire du poète et dramaturge Clau<strong>de</strong> Gauvreau.« Ce concerto, en hommage à l’auteur et poèteavant-gardiste québécois Clau<strong>de</strong> Gauvreau (1925-1971),apparemment suicidé suite à l’absorption involontaire <strong>de</strong>LSD... relate dans <strong>le</strong> 1 er mouvement, <strong>le</strong> porte-à-faux entreson univers poétique visionnaire (<strong>le</strong> piano) et la sociétéobscurantiste <strong>de</strong> l’époque, incarnée par l’orchestre.« Devant cette incompréhension et possib<strong>le</strong>ment, selon<strong>le</strong> poète, l’échec <strong>de</strong> toute véritab<strong>le</strong> communication,Gauvreau a développé une poésie « sonore », genre <strong>de</strong>langage onomatopéique qu’il décrivait comme exploréen.« Le titre <strong>de</strong>s mouvements 1 et 3 fait référence à <strong>de</strong>sœuvres <strong>de</strong> Gauvreau <strong>de</strong>stinées au théâtre, tandis quecelui du 2 e mouvement rappel<strong>le</strong> l’asi<strong>le</strong> pour aliénésmentaux qui s’est transformé <strong>de</strong>puis en l’hôpital psychiatriqueLouis-Hippolyte-Lafontaine dans l’est <strong>de</strong> Montréal.« <strong>le</strong> 1 er mouvement (<strong>le</strong>s oranges sont vertes) est undialogue <strong>de</strong> sourds où – sans relâche – <strong>le</strong>s mêmeséléments sont repris par <strong>le</strong>s 2 “adversaires” (<strong>le</strong> piano etl’orchestre) dans un chassé-croisé serré, sans pour autanten arriver à un terrain d’entente, malgré <strong>de</strong>s juxtapositionsdramatiques et <strong>de</strong>s tentatives <strong>de</strong> rapprochementdans <strong>le</strong>s tutti.« Incompris, méprisé et rejeté, Gauvreau va peu à peusombrer dans la folie (ca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> piano à la fin dumouvement) et fina<strong>le</strong>ment, suite à son internement eninstitution menta<strong>le</strong> et à la prescription <strong>de</strong> médicamentscalmants et <strong>de</strong> traitements atroces d’é<strong>le</strong>ctro-chocs, seretrouver dans un paradis artificiel où tout n’est que“ordre beauté luxe calme et volupté...”32 la marque <strong>le</strong> magaZine <strong>symphonique</strong> <strong>de</strong> québec

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!