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24 AVRIL 2013matins en musique canal santésélection pour tousnotes analytiques suiteEt ce disant, il lui avait chanté la superbe mélodiedu mouvement lent de la Sonate « Pathétique ».Quelques années plus tard, Elgar avoua à son amieDora Penny (qui fait l’objet de la 10 e variation, « Dorabella») que les premières mesures de « Nimrod »se fondaient sur ce thème : « N’entendez-vous pas?Ce n’est pas une citation, tout juste une allusion ».10.Intermezzo – Dorabella : surnom emprunté à l’opéraCosì fan tutte de Mozart pour Dora Penny, dont le riredélicat est évoqué par les vents; à noter que DoraPenny laissa un ouvrage sur les Variations Enigma(Edward Elgar : Memories of a Variation) dans lequelelle donne une précieuse description des différentesfigures de cette galerie musicale;11.GR S(inclair) : un organiste dont le bouledogue, aucours d’une promenade, tombe dans la rivière et sehisse sur la berge en aboyant;12.BG N(evinson) : solo pour violoncelle en hommage àl’ami qui créa le Concerto pour violoncelle d’Elgar;s’enchaîne sur :13.Romanza ***Nouvelle énigme! S’agit-il d’une damepartie pour la Nouvelle-Zélande qu’Elgar aurait aiméeet dont le souvenir plane toujours? Quoi qu’il en soit,le musicien cite ici un court fragment de l’ouverturede concert Mer calme et voyage heureux deMendelssohn;14.EDU (Edu, surnom donné à Elgar par son épouse)trace le portrait du compositeur qui a vaincu sondécouragement – et s’achève donc tout naturellementdans une atmosphère grandiose…Mais il y a plus que ces intrigantes figures musicales :le thème à la base de ces variations constitue en fait laseconde et véritable énigme. De l’aveu même d’Elgar, cethème comporte une sorte de rébus : « Je ne dévoileraipas l’énigme, son mystère devant demeurer caché et jedois vous avertir que le rapport entre le thème et sesvariations est extrêmement mince. De plus, tout au longde l’œuvre, il se trouve un thème qui englobe le toutmais qui n’est jamais joué… Le thème principal n’apparaîtdonc jamais, comme dans certaines pièces de théâtreoù le personnage principal n’est pas sur scène ».Cette énigme et ce thème caché ont fait couler beaucoupd’encre, et ce, du vivant même d’Elgar. On a suggéré unefoule de modèles possibles, sans rien d’absolumentconcluant. On nageait toujours en plein mystère jusqu’àce que, en 2007, un lexicographe néerlandais, HansWestgeest, trouve une explication plausible. Sa démarchese basait sur un commentaire d’Elgar remontant à 1929 :« L’alternance des deux croches et deux noires dansla première mesure et leur inversion dans la secondemesure doit être notée, les références à cet extrait étantpermanentes (soit au niveau de la mélodie, ou dansl’accompagnement) ». Sachant que la variation n o 9,« Nimrod » se fondait sur l’Andante cantabile de laSonate « Pathétique » de Beethoven, Westgeest cherchadans cette direction et fut amené à constater que cettemélodie se superposait en quelque sorte au thème d’Elgaret constituerait donc le « thème qui englobe le tout maisqui n’est jamais “joué” ». Mais est-ce vraiment là le pointfinal de l’énigme? Mystère…En mai 1912, Elgar dirigea les Variations à l’occasiond’un concert-bénéfice pour venir en aide aux famillesdes musiciens disparus dans le naufrage du Titanic.L’œuvre inspira la pièce Variations énigmatiquesd’Éric-Emmanuel Schmitt (1996).14 la marque le magaZine symphonique de québec