L‘année a été marquée par la finalisation de deux programmes, la continuité de cinq autres, le démarrage d’unenouvelle étude et un projet en attente de financement. Les données du laboratoire ont conduit à la publication de troisarticles scientifiques, la soumission d’un quatrième et la rédaction de deux autres manuscrits. Cette année, lelaboratoire a répondu à deux appels à financement, les requêtes ont été acceptées pour des montants s’élevant à75 000 € (8 949 900 F.CFP) pour le Fonds Pacifique <strong>2009</strong> et 244 920 € (29 226 793 F.CFP) pour l’ANR MIEN <strong>2009</strong>.En raison de l’absence du chef de service pour congé maternité, Mme Roche a assuré l’intérim de la direction dulaboratoire du 14 août au 4 décembre.En <strong>2009</strong>, le LVM a accueilli une doctorante, une stagiaire CVD et un stagiaire de niveau licence 3.Les activités du laboratoire de recherche en virologie médicale (LVM) sont essentiellement dédiées au virus de ladengue et plus largement aux arbovirus à risque épidémiologique pour la Polynésie française (PF).Avec plus de 50 millions de cas d’infection, 500.000 hospitalisations et 25.000 décès rapportés chaque année, ladengue constitue un problème de santé publique majeur dans pratiquement toutes les régions tropicales etintertropicales du globe. L’agent étiologique de la dengue est un virus à ARN de la famille des Flaviviridae, transmis pardes moustiques du genre Aedes, principalement Ae aegypti, mais également des vecteurs endémiques tels qu’Ae.polynesiensis dans les îles du triangle polynésien. Il existe quatre sérotypes de dengue (DEN1, DEN2, DEN3 et DEN4), ausein desquels on distingue différents génotypes viraux. L’infection induit une immunité durable contre le sérotypeinfectant mais ne protège pas contre les 3 autres. Le spectre symptomatique de l’infection par le virus de la dengue estlarge, allant de la fièvre de dengue classique à la forme hémorragique pouvant se compliquer par un syndrome de chocsouvent fatal.Depuis la première épidémie dont le sérotype a été clairement identifié en 1944 (DEN1) jusqu’en fin <strong>2009</strong>, la PF a connu12 épidémies de dengue. Les formes cliniques sévères y sont apparues pour la première fois en 1971, depuis des casd’hospitalisation et parfois de décès sont régulièrement rapportés, en particulier chez les enfants. Plusieurs facteurs,propres à la situation géographique de la PF, contribuent à l’émergence régulière d’épidémies de dengue: lesmouvements de population entre la PF et la métropole (renouvellement de la population abaissant son tauxd’immunisation), les échanges internationaux avec des régions du monde, telles que l’Asie du Sud-Est, où circulent lesdifférents sérotypes de dengue (introduction possible d’un sérotype différent de l’épidémie la plus récente et contrelequel une grande partie de la population n’est pas immunisée). En outre, l’actualité épidémiologique mondiale de larécente décennie a été fortement marquée par l’émergence des arboviroses, notamment le virus de la fièvre du Niloccidental (West-Nile) en Amérique du Nord et le virus Chikungunya dans l’Océan Indien puis le Sud de l’Europe. Or, la PFhéberge plusieurs espèces vectorielles compétentes pour d’autres arboviroses que la dengue.1 . EPIDEMIOLOGIE, EPIDEMIOLOGIE MOLECULAIRE ET GENETIQUE DU VIRUS DE LA DENGUE Dynamique des quasi-espèces de dengue : (i) in vivo dans le sang capillaire ; (ii) in vitro sur lignéescellulaires de mammifères et de moustiques – Programme achevé•• ObjectifsChez l’homme comme chez le moustique, l’infection est le fait d’une population de virus présentant desséquences génomiques différentes mais très proches, appelée quasi-espèce. La diversité de cette populationest portée et évolue selon des contraintes propres à l’espèce hôte (homme, moustique) et à l’individu hôte(immunité mémoire, facteurs génétiques,…). Le premier objectif de l’étude était de comparer, chez un mêmepatient, la diversité génétique virale dans le sang circulant et le sang capillaire, ce dernier étant celui prélevépar le moustique. Par ailleurs, dans la mesure où les modèles in vitro restent nécessaires pour étudier44
••••••••comment s’exercent les pressions de sélection au cours du cycle de transmission, le second objectif était desuivre la dynamique de la population virale au cours de passages continus ou alternés sur lignées cellulairesde mammifère et de moustique.FinancementILM ; Unité des virus émergents, UMR 190 IRD-Université Aix-Marseille IICollaborations Dr Stéphane LASTERE – ILM LABM F. DEVAUD – Hôpital de Uturoa (Raiatea) LABM Xavier de LAMBALLERIE - Unité des virus émergents, UMR 190 IRD-Université Aix-Marseille IIRésultatsLa présente étude a fait l’objet d’un travail de Master II, dont la soutenance a été effectuée à Marseille enseptembre 2008. La rédaction d’une publication valorisant les résultats de l’étude a débuté fin 2008 et s’estpoursuivie en <strong>2009</strong>. Le manuscrit est actuellement en cours de relecture avant soumission (M. AUBRY, X. DELAMBALLERIE, VM CAO-LORMEAU. Dynamic of dengue virus genetic diversity during passages on mammal andmosquito cells. Titre provisoire). Les résultats ont également fait l’objet de la présentation d’un poster àl’occasion du 11 ème Inter-congrès des sciences du Pacifique (Cf. Communications). Enfin, l’étude de ladynamique de la population virale chez le patient au cours de l’infection est poursuivie dans le cadre duprogramme DEN-PACSUD.PerspectivesPublication des résultats en 2010. Identification de marqueurs moléculaires corrélés à la virulence ou à l’atténuation de souches virales dedengue 3 isolées en Polynésie française – Programme achevé•• ObjectifsLa PF a connu trois épidémies de DV3, en 1964, 1969 et 1989. Les deux premières, dues au génotype IV(américain), ont entraîné exclusivement des formes cliniques bénignes. Par contre, l’épidémie de 1989, due augénotype I (sud-est asiatique/Pacifique sud), a été qualifiée de sévère entraînant de nombreux cas graves.L’objectif de cette étude est de rechercher l’existence de déterminants génétiques spécifiques du génotype IVde DV3; notre hypothèse étant que l’absence de virulence des souches de DV3 de génotype IV est en partieportée par des déterminants génétiques spécifiques. L‘identification de tels déterminants pourrait conduire àcelle de variants de virulence et contribuer à la prédiction du risque de sévérité des épidémies.••••••••FinancementILM (2 M F.CFP)CollaborationsI. SCHUFFENECKER et H. ZELLER - CNR des arbovirus LyonRésultatsN’ayant pu obtenir auprès du CNR des arbovirus de Paris, l’envoi d’autres souches de DV3 de génotype IV dePF et d’autres régions du monde, la décision a été prise de rédiger un manuscrit sur la base des résultatsobtenus. Le manuscrit est actuellement en cours de relecture avant soumission (M. AUBRY, C. ROCHE, VM CAO-LORMEAU. Identification of molecular markers potentially correlated with more or less virulence of denguetype 3 viruses isolated in French Polynesia. Titre provisoire).PerspectivesPublication en 201045