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Faire travailler les finances - Social Watch

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cidé d’arrêter la production pour réaliser des travauxde « maintenance », seuls 680 travailleurs sur un totalde 4.400 avaient un contrat signé alors que le resteeffectuait des travaux journaliers ou temporaires. Àson tour, la société Orascom Construction a licencié400 employés temporaires en mars 2009 et la sociétéde construction CEAC a licencié 150 travailleurs enjanvier 3 . Le secteur bancaire a également décidé deréduire son personnel dans <strong>les</strong> prochains mois.Investissement et épargneD’après le ministre du Développement Économique,la réduction du taux de croissance plus l’augmentationdes montants d’investissement public – notammentdans des programmes de développement surle plan humain, des infrastructures, de l’éducation etde la santé, entre autres – produira un déficit entrel’investissement et l’épargne interne pouvant atteindre85 milliards de livres égyptiennes [EGP] (soitun peu plus de13 milliards d’USD). Concernant <strong>les</strong>fonds provenant de l’étranger, on s’attend à atteindre<strong>les</strong> 40 milliards d’EGP (soit 7,2 milliards d’USD)pendant la période 2009/2010, quelque180 millionsd’USD de moins que l’année précédente. Il en serade même pour l’incidence de l’investissement privésur l’investissement total – on espère atteindre 57 %contre 67 % pour la période précédente 4 .La perte des postes de travail parmi <strong>les</strong> égyptiensqui habitent a l’étranger produira, suivant <strong>les</strong>estimations de certains économistes, le retour de250.000 émigrants environ sur un total estimé à 6millions, ce qui aura bien évidemment un impact surle marché du travail. D’une part, le gouvernementn’est pas en mesure d’absorber la main d’œuvreretournant en Égypte ; d’autre part, <strong>les</strong> entreprisesprivées exigent de plus en plus de formation et d’ex-périence lors de l’embauche de nouveaux employés.Cette situation ne peut aboutir qu’à une augmentationdramatique du chômage.Les réponses du GouvernementComme réponse à la crise, le Gouvernement créé unesérie de mesures et un plan d’action visant à renforcer<strong>les</strong> secteurs à partir desquels il sera possible derevitaliser l’économie égyptienne. Ces mesures sont,entre autres 5 :• L’augmentation des dépenses en investissementpublic y compris la création de projets urgentsde travail intensif afin de relancer la consommationet de revitaliser le cycle économique.• La réduction des tarifs sur <strong>les</strong> biens intermédiaireset <strong>les</strong> biens de capital aidant<strong>les</strong> entreprises à entrer en concurrence àl’étranger et à encourager l’investissement.L’exemption des impôts sur <strong>les</strong> exportationsdes biens de capital pendant un an, dans le butd’encourager l’investissement.• La mise en œuvre d’investissements d’environ15 milliards d’EGP (2,7 milliards d’USD) dansdes projets à participation publique et privée.• La conception de plans destinés à attirer desinvestissements étrangers, notamment de larégion arabe, ne devant pas être inférieurs à 10milliards par an.• Faciliter <strong>les</strong> opportunités d’investissement dansdes projets faisab<strong>les</strong> tels que pétrole, irrigation,aviation civile, zones franches, tourisme,développement urbain, logement, agriculture,commerce et technologies de l’information.• L’amélioration des démarches bureaucratiquespar le biais de bureaux de promotion des investissementsau niveau des gouvernementslocaux.• La résolution de problèmes et la facilitation desinvestissements, notamment dans des secteursde travail intensif tels que l’agriculture, l’industrieet <strong>les</strong> services.• L’obtention de la stabilité des prix pour l’énergieet l’industrie.• L’assistance portée aux secteurs de productionet d’exportation.• La fourniture de terrains nécessaires aux projetsd’infrastructure et d’activités productives.• La coordination entre le Gouvernement et laBanque Centrale facilitant l’obtention de créditspour <strong>les</strong> petites et moyennes entreprises ainsique le développement de l’exploitation des excédentsde liquidité afin de financer des projetsproductifs.De plus, plusieurs réformes bancaires, en attentedepuis longtemps, ont été annoncées.Pour l’instant, il faudrait évaluer quel seral’impact de ces mesures en termes de reprise de lacroissance.Pour l’instant, il devient de plus en plus urgentde prendre des mesures pour atténuer l’impact dela crise économique sur la population, notammentpour ceux qui ont perdu leur emploi et ne peuventplus payer une alimentation de base. Si ces mesuresn’étaient par prises, il est probable que le malaisesocial augmentera de manière dramatique et il nes’agira que d’une question de temps pour que <strong>les</strong>gens descendent manifester dans <strong>les</strong> rues. n3 CTUWS. “Impacts of the Global Financial Crisis on EgyptianWorkers”. 2009. Disponible sur : .4 CTUWS. op. cit.5 Alasrag, Hussein. Impact of the global financial crisis on theEgyptian economy.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>83Égypte

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