Faire travailler les finances - Social Watch

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100Costa RicaUne crise, deux37visions du pays1009510052000La société du Costa Rica a été témoin d’une confrontation entre deux façons antagoniques de percevoir99et de projeter 83 le pays. Alors que des secteurs plaident pour un modèle 100 de 72 marché, d’autres réclament 10097celui de l’État Providence pour faire face à des questions comme celles, entre autres, des droits sociaux,économiques et culturelles des gens. La crise, et ses échappatoires possibles, ont créé une nouvelleIEG of Uganda = 67,2 BCI of EstadosIEG of Usa = 73,8arène où se heurtent ces deux visions. Unidos de Alors América que = 98.1 le Gouvernement propose un ensemble de mesuresqui paraît timide et tardif, la société civile recherche l’inclusion sociale et la productivité.87100 95100 100 81100100 100100BPrograma de Participación CiudadanaCEP-Alforja 1Mario Céspedes y Carmen Chacón 10056Au Costa Rica l’impact de la crise mondiale a commencéà se faire sentir à partir du deuxième semestre2008. Certaines données significatives de cetIndice des Capacités de Base (ICB)100ICB = 9388Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleIEG = 67Indice d’Equité de Genre (IEG)Empowerment0impact sont comprises dans la baisse (d’une année00à l’autre) de l’Indice Mensuel d’Activité Économique(IMAE) publié avec -1,0 % en octobre 2008,9910094 99100 1006454100100 100100 100100-2,5 % en novembre, -3,7 % en décembre et 96-4,5 % Accouchements assurés par du Survivance jusqu’à98en janvier 2009. « Une analyse par secteurs, sur la personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉducationbase de ce même IEG de IMAE, Belgica indiquerait = 72,2que les secteursICB de Costa Rica = 93,5IEG de Costa Rica = 66,8de l’agriculture, de l’industrie manufacturière, ducommerce et hôtelier sont déjà en récession puisquele pourcentage de l’IMAE au mois de décembre 2008était inférieur à celui de décembre 2007 2 ».En juillet 2008 la Caisse de l’Assurance Socialedu Costa Rica (CCSS) a enregistré 1.376.667 travailleurs(euses) assurés; six mois plus tard elle en aenregistré 1.385.350, ce qui représente une augmentationde seulement de 0,1 % de moyenne mensuelle.Au total il y a eu 8.683 nouveaux travailleurs. Celasignifie que la réduction de la croissance de productiona déjà eu un impact sur la génération de sourcesd’emploi pendant le second semestre 2008 3 .L’emploi étant l’une des principales inquiétudesde la population, voyons deux exemples concrets enrapport avec les personnes migrantes et les femmes.Le rapport de la CCSS précise qu’il existait presque90.000 travailleurs assurés dans la construction, maisen janvier 2009 il y avait à peine 74.000 employés 4 ,c’est-à-dire une perte de 16.000 emplois en 6 mois.Une étude du Ministère du Travail et de la SécuritéSociale, de son département migrations, conclutqu’il y a deux ans, 65 % des 150.000 travailleurs dela construction étaient nicaraguayens 5 . Il convientde souligner que les chiffres enregistrés à la CCSSse trouvent très en-dessous des chiffres réels, parce1 Cet article est le résultat du Cycle de Conversations : CriseGlobale et impact au Costa Rica, organisé par le CentreÉtudes et Publications Alforja et le Réseau de Contrôlecitoyen en mars.2 Helio Fallas. Crisis Económica Mundial y la economía políticaen CR (Crise économique mondiale et l’économie politiqueau Costa Rica), 23 janvier 2009.3 Journal La Nación, 5 mars 2009.4 Ibidem.5 Journal El Centroamericano, 9 mars 2009.que la majorité de la population migrante embauchéedans la construction ne cotise pas à la CSSS, la mettantdans une situation d’extrême vulnérabilité.Crise et genreQuant à l’impact sur les femmes, le chômage augmenteet l’écart salarial entre les sexes s’accentue. Un rapportde l’OIT publié le 8 mai 2009 assure que presque cinqcent mille personnes – des femmes pour la plupart–perdront leurs emplois en Amérique Centrale en 2009,et par conséquent le taux de chômage féminin augmenterade 3,5 points en pourcentage, et atteindra 14 %.Le salaire horaire moyen des femmes par rapport àcelui des hommes est tombé de 99,1 % en 1999 à 83,9 %en 2007. L’écart salarial est plus grand dans les activitésagricoles et la pêche – où elles consacrent 13 heures deplus au travail non rémunéré –, suivies par les activitésprofessionnelles et les travailleuses non qualifiées, avecune différence de 10 heures. C’est-à-dire que, bien quele temps effectif des femmes dans le travail rémunérésoit identique à celui des hommes et malgré leur participationcroissante sur le marché du travail, la dimensionnon rémunérée du travail socialement nécessaire à laprocréation et aux soins apportés à la force de travail, auxpersonnes âgées et aux malades, continue à chuter demanière disproportionnée chez les femmes, qui consacrentainsi une journée supplémentaire de travail plus uneheure pour répondre à cette demande sociale 6 .La réponse du GouvernementEn janvier 2009, le Président Oscar Arias a lancé leplan dénominé « Plan Escudo » (Plan Bouclier) enréponse – tardive et insuffisante – à la crise. Le projet,qui a pour but de soutenir les familles, les travailleurs,les entreprises et le secteur financier, consiste à met-6 Ibidem.100tre en oeuvre de nouvelles mesures – comme la Loide Protection de l’Emploi en Temps de Crise – faisantsuite à d’autres déjà en vigueur – parmi elles,l’augmentation de 15 % pour les pensions du régimenon contributif de la CCSS, le programme d’alimentationpour les enfants les plus vulnérables pendantle week-end, le Programme « Allons de l’Avant 7 », lasubvention de logement et l’annulation de dettes ensouffrance pour 2.100 familles à faibles revenus.Certaines de ces propositions renforcent lesstratégies centrées sur la pauvreté, qui consolidentl’assistancialisme et qui risquent de se transformer enclientélisme pendant la période électorale. Les omissionsdu Plan concernant les besoins des femmessont particulièrement graves. En effet, on ne mentionneaucune mesure éliminant la discrimination sexuellesur le marché du travail et l’exploitation des femmesdans le cadre de la procréation et des soins sociaux,ou améliorant la qualité de leurs emplois 8 .Le projet de Loi de Protection à l’Emploi en Périodesde Crise, qui incite les entreprises à réduire lesheures de travail sans réduire les salaires ou licencierle personnel, mérite une mention spéciale.D’autres mesures annoncées sont liées à la promotionde micro, petites et moyennes entreprises, à lacapitalisation des banques nationales et aux investissementsen infrastructure publique, particulièrementdans l’éducation et dans le réseau routier national,pour lesquelles des prêts sont en négociation auprèsde la Banque Interaméricaine de Développement etd’autres organismes financiers internationaux.7 Programme du Gouvernement de Transferts ÉconomiquesConditionnés pour inciter les familles à maintenir leursenfants dans le cycle éducatif.8 Msc. María Flores-Estrada. Coordinatrice Technique del’Agenda Économique des Femmes. “El Plan Escudo: por quées insuficiente para las mujeres”, 2009.48Rapports nationaux 80 Social Watch

Selon le Dr. Luis Paulino Vargas 9 , la dette extérieurecontractée pour faire face à la crise conformément auPlan atteindra 1.400 millions USD seulement pour lesdépenses de travaux publics. « Cela implique une augmentationd’un coup d’environ 25 % du montant de ladette extérieure (…). Cela exige au minimum une planificationméticuleuse des demandes pour l’utilisation detelles ressources 10 ». Un autre problème est le contrasteentre l’urgence de ces ressources,la complexité et la lenteurdu processus de négociation de prêts, l’approbationparlementaire et la concession de travaux publics.Les secteurs sociaux, politiques et d’entreprises– peut-être en désaccord avec la manière dont le Gouvernementa présenté l’initiative – disent que, jusqu’àprésent, les résultats du Plan Escudo sont en-dessousde leurs attentes. Le président Arias n’a pas joué lerôle d’instigateur d’un processus de dialogue nationalpermettant d’établir un large consensus social. Enoutre, l’initiative a été lancée précisément en annéepré-électorale, rendant l’exécution des mesures pluscomplexe, dénaturant le débat parlementaire et augmentantla méfiance des citoyens sur les « bonnesintentions » du président et de son gouvernement.La proposition des organisations socialesTrois mois après la présentation « du Plan Escudo »,diverses organisations sociales ont présenté à l’opinionpublique nationale une proposition appelée« Dix mesures pour faire face à la Crise avec InclusionSociale et Productive 11 ».Cette proposition s’inscrit dans un contexte danslequel les organisations sociales ont réussi à renforcerleurs capacités de résistance face au modèle néolibéralcomme, par exemple, dans la résistance contre leTraité de libre Commerce avec les États Unis, une plusgrande capacité d’incidence dans le débat national surl’orientation du pays, et une plus grande capacité deproposition. Ses points sont les suivants :• Récupération de la fonction socio-productive du systèmefinancier. Redressement du système financiervers le secteur productif national à partir de la flexibilisationdes indicateurs financiers et l’établissementde conditions d’exercice social et productif.• Garantir la sécurité et la souveraineté alimentaireet le travail agricole. Relance de l’agriculture etgarantie de fourniture d’aliments de base grâceà la stabilité des prix, la promotion productiveet la commercialisation de la petite productionagricole et de bétail, productrice d’aliments.• PROTRAVAIL/Système de transferts conditionnéspour promouvoir le Travail Décent. Face aux propositionsproposant la diminution des coûts de production,de fait ou de droit (flexibilisation du travail et réductionde la journée de travail ainsi que des salaires),nous proposons un système de « récompenses et punitions» pour promouvoir la protection et la création9 Vargas, Luis. “El Plan Escudo”. Extrait de l’Article présentédans le cycle Crise globale et impact au CR organisé par leCEP-Alforja et le Réseau de Social Watch en mars 2009.10 Ibidem.11 “Diez medidas para enfrentar la crisis económica coninclusión social y productiva” (Dix mesures pour faire faceà la crise économique avec inclusion sociale et productive).Plusieurs auteurs, 2009.d’emploi et du travail décent, le respect des standardsfondamentaux, réduisant ainsi les licenciements pourraisons économiques, décourageant la concurrencedéloyale du travail informel, et stimulant l’investissementsocial, du travail et environnemental.• Co-responsabilité sociale et travail décent par uneinfrastructure sociale de soins sociaux. Face à uneproposition de gouvernement exclusivement compensatoireen matière d’investissement social, nousproposons de générer des emplois et de surmonterles obstacles pour l’accès des femmes au marchéde travail, par l’extension et la création d’une infrastructurede soins sociaux augmentant les revenusdes foyers et évitant l’abandon scolaire.• Vers un nouveau rôle de la Banque Centrale : redéfinitionde la politique de change et de la balance depaiements. On doit avancer en direction d’une politiquemonétaire transparente et soumise à un contrôle,considèrant de manière équilibrée les objectifs de stabilitédes prix et la réalisation du plein emploi, et permettantde revenir au système de mini-dévaluations.• Plan solidaire pour le sauvetage des personnestrès endettées. Il est urgent d’avoir un plan desauvetage financier pour les personnes physiquestrès endettées, garantissant la restructurationde leurs dettes, la récupération de leur propreestime, leur formation en matière de consommationresponsable et de gestion budgétaire familiale.On devrait en outre fixer des limites pourles cartes de crédit, au moins en termes de tauxde base passive plus un pourcentage prédéfinide 10 %. Ces critères devraient être appliquéspour une période d’au moins deux ans, pour êtreensuite assouplis dans une certaine mesure.• « Fait maison ». Promotion de la consommation responsableet nationale, et la promotion de marchéslocaux équitables. Puisque tous les biens et servicesnationaux impliquent des centaines de milliersd’emplois, il est nécessaire de diriger notre consommationvers la production de biens et de services nationaux.De même il est essentiel de développer lesmarchés locaux, les systèmes d’économie sociale,le commerce équitable et les stratégies sociales decommercialisation, entendues et déclarées commeétant des activités d’intérêt public, permettant lacoordination de l’offre de la production nationale, enparticulier pour les petits producteurs par le biais decourtes chaînes de commercialisation.• Stabilité dans l’emploi public. Dans cette conjoncture,il s’avère fondamental de veiller à la disponibilitéde l’emploi public et privé. Dans le casdes emplois publics, centraux et décentralisés,le Gouvernement doit offrir la sécurité par un processusmassif de nominations pour l’accès à lapropriété, tant par le biais de concours respectifs,comme de nominations sans concours dans lestermes établis par la loi. Nous devons égalementgeler pour une période prudente les processus delicenciement pour raisons économiques ou biende processus de restructuration institutionnelle.• Politique de reprise du pouvoir d’achat et d’augmentationprogressive des salaires. Dans le secteur public ilest fondamental de faire face à la dépression des•salaires du personnel non professionnel. En outre,aussi bien pour le secteur public que pour le secteurprivé, il est nécessaire de maintenir le pouvoir d’achat– de la population des travailleurs en général et decelle ayant les salaires les plus bas en particulier.Propriété communautaire dans les Communautéscôtières et d’autres formes d’accès à la propriété.Dans les communautés côtières, la viabilité desfamilles dépend de sa capacité à éviter leur expulsionpermettant la construction de méga-projets,actuellement paralysés en raison de la crise. Avecdes méga-projets en cours ou paralysés, l’impactsocial est énorme. C’est pourquoi on doit promouvoirun système de propriété communautairepermettant aux familles qui vivent dans lazone côtière de rester sur place, et également promouvoirdes méthodes durables de production, ycompris le tourisme durable et l’amélioration dela capacité de consommation responsable.Dans l’attente du dialogue nationalLa société du Costa Rica est divisée en deux visions dupays opposées – par exemple, la résistance et les mobilisationscontre le groupe ICE 12 (2000), contre le processusélectoral 2006 et avec la lutte contre l’ALE par leréférendum de 2007. D’une part il y a des secteurs quisoutiennent le modèle du libre-échange, d’autre part, ily a ceux qui soutiennent le modèle de l’État Providencemais qui souhaitent aussi voir des progrès dans l’augmentationdes droits sociaux, économiques et culturelset un degré plus élevé de la démocratie.Quant aux réponses timides du Gouvernement, lesorganisations sociales signalent que « … si ces défis nesont pas relevés sur la base du dialogue social et avec unvéritable changement de société, la persistance des solutionstraditionnelles (assistancialisme et diminutiondes dépenses publiques, et diminution des droits) setraduiront certainement par une plus grande inégalité etpauvreté, et par le risque, que nous avons déjà souligné,de transformer la pauvreté conjoncturelle en raison deperte de revenus, en pauvreté structurelle, ainsi que parune augmentation de la violence contre les femmes, lesenfants et les personnes âgées 13 ».Il reste encore à voir si les propositions des organisationssociales sont capables de surmonter les interprétationséconomicistes de la crise, en se concentrant sur lavie des gens, comment ils se situent et sont comptabilisésdans la production, le travail, les loisirs ou l’administrationdu ménage, entre autres domaines. Si une telle approchen’était pas incluse, la soit-disant vision alternativecoïnciderait avec les modèles économiques dominantsqui excluent une diversité d’activités traditionnellementconsidérées comme typiques de la « sphère privée ».Dans celle-ci, les femmes sont constamment renduesinvisibles dans leur rôle de développement et de procréationen multipliant leur exclusion, leur subordination etl’utilisation de leur travail productif et de procréation pourle fonctionnement du système lui-même. n12 Tentative de lois visant à la privatisation destélécommunications au CR, monopolisées avec uneprojection sociale par l’Institut d’Électricité du Costa Rica.13 “Diez medidas para enfrentar la crisis económica coninclusión social y productiva” (Dix mesures pour faire faceà la crise économique avec inclusion sociale et productive).Plusieurs auteurs, 2009.Social Watch81Costa Rica

Selon le Dr. Luis Paulino Vargas 9 , la dette extérieurecontractée pour faire face à la crise conformément auPlan atteindra 1.400 millions USD seulement pour <strong>les</strong>dépenses de travaux publics. « Cela implique une augmentationd’un coup d’environ 25 % du montant de ladette extérieure (…). Cela exige au minimum une planificationméticuleuse des demandes pour l’utilisation detel<strong>les</strong> ressources 10 ». Un autre problème est le contrasteentre l’urgence de ces ressources,la complexité et la lenteurdu processus de négociation de prêts, l’approbationparlementaire et la concession de travaux publics.Les secteurs sociaux, politiques et d’entreprises– peut-être en désaccord avec la manière dont le Gouvernementa présenté l’initiative – disent que, jusqu’àprésent, <strong>les</strong> résultats du Plan Escudo sont en-dessousde leurs attentes. Le président Arias n’a pas joué lerôle d’instigateur d’un processus de dialogue nationalpermettant d’établir un large consensus social. Enoutre, l’initiative a été lancée précisément en annéepré-électorale, rendant l’exécution des mesures pluscomplexe, dénaturant le débat parlementaire et augmentantla méfiance des citoyens sur <strong>les</strong> « bonnesintentions » du président et de son gouvernement.La proposition des organisations socia<strong>les</strong>Trois mois après la présentation « du Plan Escudo »,diverses organisations socia<strong>les</strong> ont présenté à l’opinionpublique nationale une proposition appelée« Dix mesures pour faire face à la Crise avec Inclusion<strong>Social</strong>e et Productive 11 ».Cette proposition s’inscrit dans un contexte danslequel <strong>les</strong> organisations socia<strong>les</strong> ont réussi à renforcerleurs capacités de résistance face au modèle néolibéralcomme, par exemple, dans la résistance contre leTraité de libre Commerce avec <strong>les</strong> États Unis, une plusgrande capacité d’incidence dans le débat national surl’orientation du pays, et une plus grande capacité deproposition. Ses points sont <strong>les</strong> suivants :• Récupération de la fonction socio-productive du systèmefinancier. Redressement du système financiervers le secteur productif national à partir de la flexibilisationdes indicateurs financiers et l’établissementde conditions d’exercice social et productif.• Garantir la sécurité et la souveraineté alimentaireet le travail agricole. Relance de l’agriculture etgarantie de fourniture d’aliments de base grâceà la stabilité des prix, la promotion productiveet la commercialisation de la petite productionagricole et de bétail, productrice d’aliments.• PROTRAVAIL/Système de transferts conditionnéspour promouvoir le Travail Décent. Face aux propositionsproposant la diminution des coûts de production,de fait ou de droit (flexibilisation du travail et réductionde la journée de travail ainsi que des salaires),nous proposons un système de « récompenses et punitions» pour promouvoir la protection et la création9 Vargas, Luis. “El Plan Escudo”. Extrait de l’Article présentédans le cycle Crise globale et impact au CR organisé par leCEP-Alforja et le Réseau de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> en mars 2009.10 Ibidem.11 “Diez medidas para enfrentar la crisis económica coninclusión social y productiva” (Dix mesures pour faire faceà la crise économique avec inclusion sociale et productive).Plusieurs auteurs, 2009.d’emploi et du travail décent, le respect des standardsfondamentaux, réduisant ainsi <strong>les</strong> licenciements pourraisons économiques, décourageant la concurrencedéloyale du travail informel, et stimulant l’investissementsocial, du travail et environnemental.• Co-responsabilité sociale et travail décent par uneinfrastructure sociale de soins sociaux. Face à uneproposition de gouvernement exclusivement compensatoireen matière d’investissement social, nousproposons de générer des emplois et de surmonter<strong>les</strong> obstac<strong>les</strong> pour l’accès des femmes au marchéde travail, par l’extension et la création d’une infrastructurede soins sociaux augmentant <strong>les</strong> revenusdes foyers et évitant l’abandon scolaire.• Vers un nouveau rôle de la Banque Centrale : redéfinitionde la politique de change et de la balance depaiements. On doit avancer en direction d’une politiquemonétaire transparente et soumise à un contrôle,considèrant de manière équilibrée <strong>les</strong> objectifs de stabilitédes prix et la réalisation du plein emploi, et permettantde revenir au système de mini-dévaluations.• Plan solidaire pour le sauvetage des personnestrès endettées. Il est urgent d’avoir un plan desauvetage financier pour <strong>les</strong> personnes physiquestrès endettées, garantissant la restructurationde leurs dettes, la récupération de leur propreestime, leur formation en matière de consommationresponsable et de gestion budgétaire familiale.On devrait en outre fixer des limites pour<strong>les</strong> cartes de crédit, au moins en termes de tauxde base passive plus un pourcentage prédéfinide 10 %. Ces critères devraient être appliquéspour une période d’au moins deux ans, pour êtreensuite assouplis dans une certaine mesure.• « Fait maison ». Promotion de la consommation responsableet nationale, et la promotion de marchéslocaux équitab<strong>les</strong>. Puisque tous <strong>les</strong> biens et servicesnationaux impliquent des centaines de milliersd’emplois, il est nécessaire de diriger notre consommationvers la production de biens et de services nationaux.De même il est essentiel de développer <strong>les</strong>marchés locaux, <strong>les</strong> systèmes d’économie sociale,le commerce équitable et <strong>les</strong> stratégies socia<strong>les</strong> decommercialisation, entendues et déclarées commeétant des activités d’intérêt public, permettant lacoordination de l’offre de la production nationale, enparticulier pour <strong>les</strong> petits producteurs par le biais decourtes chaînes de commercialisation.• Stabilité dans l’emploi public. Dans cette conjoncture,il s’avère fondamental de veiller à la disponibilitéde l’emploi public et privé. Dans le casdes emplois publics, centraux et décentralisés,le Gouvernement doit offrir la sécurité par un processusmassif de nominations pour l’accès à lapropriété, tant par le biais de concours respectifs,comme de nominations sans concours dans <strong>les</strong>termes établis par la loi. Nous devons égalementgeler pour une période prudente <strong>les</strong> processus delicenciement pour raisons économiques ou biende processus de restructuration institutionnelle.• Politique de reprise du pouvoir d’achat et d’augmentationprogressive des salaires. Dans le secteur public i<strong>les</strong>t fondamental de faire face à la dépression des•salaires du personnel non professionnel. En outre,aussi bien pour le secteur public que pour le secteurprivé, il est nécessaire de maintenir le pouvoir d’achat– de la population des travailleurs en général et decelle ayant <strong>les</strong> salaires <strong>les</strong> plus bas en particulier.Propriété communautaire dans <strong>les</strong> Communautéscôtières et d’autres formes d’accès à la propriété.Dans <strong>les</strong> communautés côtières, la viabilité desfamil<strong>les</strong> dépend de sa capacité à éviter leur expulsionpermettant la construction de méga-projets,actuellement paralysés en raison de la crise. Avecdes méga-projets en cours ou paralysés, l’impactsocial est énorme. C’est pourquoi on doit promouvoirun système de propriété communautairepermettant aux famil<strong>les</strong> qui vivent dans lazone côtière de rester sur place, et également promouvoirdes méthodes durab<strong>les</strong> de production, ycompris le tourisme durable et l’amélioration dela capacité de consommation responsable.Dans l’attente du dialogue nationalLa société du Costa Rica est divisée en deux visions dupays opposées – par exemple, la résistance et <strong>les</strong> mobilisationscontre le groupe ICE 12 (2000), contre le processusélectoral 2006 et avec la lutte contre l’ALE par leréférendum de 2007. D’une part il y a des secteurs quisoutiennent le modèle du libre-échange, d’autre part, ily a ceux qui soutiennent le modèle de l’État Providencemais qui souhaitent aussi voir des progrès dans l’augmentationdes droits sociaux, économiques et culturelset un degré plus élevé de la démocratie.Quant aux réponses timides du Gouvernement, <strong>les</strong>organisations socia<strong>les</strong> signalent que « … si ces défis nesont pas relevés sur la base du dialogue social et avec unvéritable changement de société, la persistance des solutionstraditionnel<strong>les</strong> (assistancialisme et diminutiondes dépenses publiques, et diminution des droits) setraduiront certainement par une plus grande inégalité etpauvreté, et par le risque, que nous avons déjà souligné,de transformer la pauvreté conjoncturelle en raison deperte de revenus, en pauvreté structurelle, ainsi que parune augmentation de la violence contre <strong>les</strong> femmes, <strong>les</strong>enfants et <strong>les</strong> personnes âgées 13 ».Il reste encore à voir si <strong>les</strong> propositions des organisationssocia<strong>les</strong> sont capab<strong>les</strong> de surmonter <strong>les</strong> interprétationséconomicistes de la crise, en se concentrant sur lavie des gens, comment ils se situent et sont comptabilisésdans la production, le travail, <strong>les</strong> loisirs ou l’administrationdu ménage, entre autres domaines. Si une telle approchen’était pas incluse, la soit-disant vision alternativecoïnciderait avec <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> économiques dominantsqui excluent une diversité d’activités traditionnellementconsidérées comme typiques de la « sphère privée ».Dans celle-ci, <strong>les</strong> femmes sont constamment renduesinvisib<strong>les</strong> dans leur rôle de développement et de procréationen multipliant leur exclusion, leur subordination etl’utilisation de leur travail productif et de procréation pourle fonctionnement du système lui-même. n12 Tentative de lois visant à la privatisation destélécommunications au CR, monopolisées avec uneprojection sociale par l’Institut d’Électricité du Costa Rica.13 “Diez medidas para enfrentar la crisis económica coninclusión social y productiva” (Dix mesures pour faire faceà la crise économique avec inclusion sociale et productive).Plusieurs auteurs, 2009.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>81Costa Rica

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