Faire travailler les finances - Social Watch

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BulgarieInquiétude généraleLa Bulgarie, le pays le plus pauvre de l’Union Européenne a bénéficié des avantages économiques provenant deson intégration à l’UE. Cependant, malgré les déclarations du Gouvernement assurant que l’économie est solide, lesinvestissements et les exportations chutent et le PIB va bientôt diminuer. Il est probable que les mesures du Gouvernementpour atténuer les effets de la crise mondiale ne seront pas suffisantes. Les ONG demandent aux employeurs et auGouvernement de prendre des mesures d’urgence pour juguler l’inflation, convenir d’accords salariaux pour augmenterle revenu réel et d’évaluer l’impact de la crise sur les secteurs les plus vulnérables de la société.Bulgarian Gender Research Foundation yBulgarian-European Partnership AssociationIndice des Capacités de Base (ICB) Indice d’Equité de Genre (IEG)100100100ICB = 97 94IEG = 73Enfants atteignantEmpowermentla cinquième annéeMême si la Bulgarie n’a pas encore subi le plein impactd’écolede la crise économique mondiale, 44il y a déjà eu des protestations53sociales en réponse à la décision de la Com-mission Européenne pour couper le financement de préadhésionen raison de la corruption rampante. En janvier0002009, les citoyens ont manifesté devant le Parlement989999pour exiger des reformes économiques et ont appelé100 100 65100100 100100 72100le Gouvernement à agir ou à démissionner. Le 97mêmeAccouchements assurés par du Survivance jusqu’à96mois, des agriculteurs ont manifesté dans tout le pays personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉducationet ont bloqué le seul pont IEG vers of la Brasil Roumanie, = 68,2 exigeant duBCI of Bulgaria = 97,3IEG of Bulgaria = 73,4Gouvernement de fixer un prix minimum pour le lait et lation crédit / PIB a explosé passant de 36 % en 2004 à L’agitation financière globale et l’aversion pourde mettre fin aux importations des produits laitiers à bas 67 % en 2007. Vers 2008 les afflux de capitaux constituaientle risque des investisseurs vont probablement réduireprix. Les agents de police, qui n’ont pas de droit de grève30 % du PIB 1 .les afflux de capitaux vers l’Europe Centrale et Orien-légal, ont fait depuis décembre des manifestations « silencieusesL’augmentation de capitaux externes a produit une tale, dont la Bulgarie. Il est peu probable que les filiales» pour obtenir une augmentation de salaires forte hausse du PIB mais a accentué les déséquilibres locales des banques continuent à recevoir les grandset de meilleures conditions 100 de travail.internes et externes. Le 100 PIB a 98augmenté avec plus du transferts de capital provenant 100 de leurs maisons mè-88res qui avaient financé l’expansion du crédit. Sanscompter sur ce financement, 73 les entreprises réduirontleur production et leurs services ou fermeront leursportes définitivement, augmentant ainsi le chômage.La métallurgie et le bâtiment ont déjà subi une réduc-0tion. D’après les données officielles de l’Institut destatistiques, en janvier 2009 la production industriellea chuté de 19 % par rapport au mois précédent.100 68100En même temps, la réduction de la 94demandeexterne et la baisse des prix des matières premièresEn dépit du malaise social et d’une crise financière 6% annuel, un des taux les plus rapides d’Europe 2 . Laglobale qui a incité la révision des politiques économiquesactuelles dans le monde entier, la remise en ques-Cependant, la croissance de la demande domestique acroissance s’est maintenue à un solide 6,25 % en 2008.tion approfondie du modèle néolibéral et à demander un dépassé celle du PIB accentuant le déficit du compte25contrôle renforcé du Gouvernement, le modèle néolibéralest encore à la mode en Bulgarie. Le Premier ministre D’après l’Institut National de Statistiques cet écart s’estcourant de 5 % du PIB en 2003 à plus de 24 % en 2008.00Sergey Stanishev reconnaît que la Bulgarie connaît sa accentué en raison de la concentration de la croissance93 première crise économique 54 en tant que pays capitaliste dans le1009662bâtiment, l’immobilier et les services financiers.100 100 100100 100et qu’elle n’est pas à l’abri des difficultés affrontées par Parallèlement le chômage a diminué, le marché duses partenaires économiques. Cependant, il continue à travail s’est resserré et la hausse des salaires s’est en-BCI of Alemania = 99,3insister que les problèmes du pays sont moins gravesIEG of Eritrea = 47,1que ceux des autres membres de l’Union Européenne.volée à 24 % en juin 2008. La surchauffe de l’économie pourraient conduire IEG à of la diminution Germany des = 78,2 exportations etainsi que la hausse des prix des produits alimentaires du tourisme. Les dernières prévisions du Fonds MonétaireLe boom et la criseInternational (FMI) signalent une contraction deet du pétrole, a accéléré l’inflation jusqu’à atteindre unrecord de 14,7 % en juin 2008 et une flambée des prix plus de 0,5 % du PIB du G-7, laquelle pourrait réduire laEn 1997 le contrôle monétaire a été instauré après une des aliments à plus de 25 %. La hausse du prix du gaz croissance et les exportations de l’Europe de l’Est.grave crise du système bancaire national ayant entraîné naturel, de l’électricité, du chauffage central, de l’eau, dul’hyperinflation, la fermeture des banques, une crise transport routier et de chemin de fer, etc. fera monter le Perspectives économiques100100100politique aigüe et l’appauvrissement massif. Depuis, coût de la vie autour d’un 17 % 92 de base annuel, alors que Il est probable que la croissance du PIB en 2009 se réduisechaque gouvernement, indépendamment de son orientationpolitique, a décidé de le conserver pour éviterune autre crise généralisée. La stratégie du contrôlel’inflation pour l’ensemble de l’année sera probablementsupérieure à 12 %. L’inflation estimée pour 2009 estd’environ 4 % 3 . Cependant, les experts du Centre pourà environ 2 % ou encore à 0 % (d’après une prévisionrécente) 4 . Avec une croissance plus lente, on prévoit uneréduction du déficit du compte courant à 15 % du PIB,monétaire a consisté à stabiliser l’environnement le développement économique signalent que le véritable même si la brusque chute du prix des matières premièresdevrait modérer l’inflation. 0 6,2 Cependant la croissance11macroéconomique empêchant 0 en même temps, toute danger à venir est la déflation 0 et non pas l’inflation.hausse de salaires – bien que la Bulgarie ait les salairesles plus bas de l’UE.1 FMI, Bulgarie. 98 Consultation sur l’article IV. Report 97 durisque de ralentir encore davantage. Heureusement les36,2finances publiques du pays sont en bonne santé, ayant 100100 100 personnel. Déclaration du personnel ; Note d’informationDepuis 2004, 81100100 100100 100100lorsque l’accord d’adhésion 85 à l’UEles excédents commerciaux les plus élevés d’Europe.publique sur le débat du comité directeur ; Déclaration du98,4a été conclu, la Bulgarie a connu une augmentation de directeur exécutif pour la Bulgarie, février 2009, p.25. Cependant, le changement dramatique dans la balancel’afflux de capitaux et l’expansion des crédits. L’attentedes paiements montre le grave choc que vit le pays.2 Banque Mondiale. Report économique ordinaire UE 10,d’une convergence immédiateIEG of Kenyaavec l’UE= 59a stimulée lesBCI of Líbano = 95,6IEG of Lebanon = 46,9février 2009.afflux de capitaux, accrus par l’existence du contrôlemonétaire et d’une politique fiscale rigoureuse. La re-3 Confédération des syndicats indépendants (2009). « Qualitéde vie ». Disponible sur : .4 FMI, Bulgarie – Visite des experts en avril 2009 ; Déclarationfinale de la mission du FMI. Voir : .100100Rapports nationaux 70 Social Watch10010088100

Dans les cinq mois qui ont suivi le mois d’octobre,l’afflux net de capitaux s’est élevé à seulement 800 millionsd’EUR, en comparaison avec les 6100 milliards d’EUR descinq mois précédents et les 5600 milliards d’EUR de lamême période l’année précédente. Les exportations desdeux premiers mois de 2009 ont été de 27 % de moinsque celles des deux premiers mois de 2008, tandis quela chute des importations a été encore plus dramatique(32 %), laissant supposer que la demande nationale arapidement diminué. Comme résultat, le déficit du comptecourant a baissé d’un taux annuel de 25,8 % du PIB pendantles deux premiers mois de 2008 à 11,6 % pendantles deux premiers mois de 2009 5 . Effectivement, les principauxindicateurs de l’activité économique suggèrentque l’économie peut être en train de se contracter. Le FMIa récemment annoncé que l’économie de la Bulgarie va secontracter autour de 3,5 % en 2009 et de 1 % en 2010, soit2 % de moins que la projection d’avril 2009. 6En janvier 2009 la crise internationale du gaza pratiquement effacé toute impulsion positive quipouvait rester de 2008. Lorsque le conflit entre la Russieet l’Ukraine a coupé l’approvisionnement de gazen Europe, la Bulgarie se trouvait parmi les pays lesmoins préparés, sans approvisionnement alternatifde gaz. Le coût des pertes de production a été estiméà plus de 250 millions d’EUR (environ 333 millionsd’USD). Le Gouvernement a demandé officiellementune compensation à la Russie, mais même s’il en arrivaitune, les effets de l’arrêt de la production peuventposer des risques à long terme pour l’économie.Priorités du Gouvernement en politique fiscaleDans cet environnement difficile, il est crucial demaintenir la confiance tant pour le contrôle monétaireque pour le système financier. Ils sont mutuellementdépendants : il faut un système financier solide avecune capacité de récupération pour soutenir le contrôlemonétaire ; et la confiance en celui-ci renforce le systèmefinancier. Le FMI croit que le contrôle monétairepermettra au pays de surmonter la turbulence étantdonné que Bulgarie a des réserves fiscales et monétairessuffisantes. Le FMI n’a pas jugé bon de considérerdes mesures alternatives pour compenser la balance depaiements négative, tels que la dévaluation monétaireou l’adoption de l’Euro.RecommandationsMaintenir les excédentsLa politique fiscale doit viser à maintenir des excédentsimportants, non seulement parce qu’ils ont été le pilier ducontrôle monétaire mais aussi pour conserver l’équilibredu compte de la réserve fiscale – c’est un bon amortisseuren cas de problèmes. Pour 2008 le Gouvernementa visé un excédent égal à 3,5 % du PIB. Conserver lesexcédents à un moment où la croissance des revenusest lente exigera de ralentir la croissance des dépenses.Cependant, ni les revenus ni les dépenses projetés dansle budget actuel ne reflètent la baisse prévue du PIB.5 Gouvernement de Bulgarie. « Plan de stabilité et deprogrès économique pour 2009 ». (seulement en bulgare).Disponible sur : .6 FMI. World Economic Outlook, avril 2009.Transparence de l’exécution de la règle de10 % du budgetLe Gouvernement a prévu de stopper la croissance desdépenses en limitant celles-ci à 90 % du montant originellementbudgété pour 2009, au lieu de faire la révision du budget.Le 10 % restant sera dégagé selon le développement dubudget 7 . Cette solution peut être pragmatique mais elle n’estpas du tout transparente. En effet, des observateurs étrangers,certainement pas au courant de la règle du 10 %, perçoiventun budget élaboré sur des revenus peu réalistes.Il est important de s’assurer que les mécanismesd’exécution de la règle du 10 % soient clairementcompris. Des plans et des programmes devraient êtreproposés. Les ministères devraient établir au plus tôt lapriorité des dépenses et s’assurer qu’elles soient bientransmises à la population. La rigueur d’exécution dubudget est essentielle. La mise en œuvre de la règle du10 % ne ferait que ralentir la croissance des dépensesinitialement budgétées à 17 %, à 11 % en termes réels.Si la croissance du PIB diminue des 2 % projetés, l’excédentfiscal chutera alors probablement à 2 % du PIB 8 .Accélérer les reformesLes réformes fiscales et structurales devraient s’accélérer,malgré la période électorale. Les problèmes concernantle déboursement des fonds de l’UE soulignent la nécessitéd’approfondir les systèmes de contrôle. Le Gouvernementa introduit plusieurs changements concernantles apports de la sécurité sociale et les politiques sociales– par exemple, une diminution des taux de contributionà la sécurité sociale payés par les employeurs et uneaugmentation des allocations de maternité. Au momentde mettre en application les nouvelles réformes, il estessentiel de maintenir la neutralité fiscale pour garantirque les finances publiques 9 soient durables à long terme.Pour accélérer la convergence avec les standards del’UE, l’État doit compléter la réforme de l’éducation, fairedes progrès dans le domaine de la réforme de la santé etaméliorer l’efficacité des secteurs public et privé.Augmenter les salaires à mesure que laproductivité augmenteLe Gouvernement est conscient qu’il ne pourra pasmaintenir le taux élevé de croissance des salaires de2008. Bien que les salaires soient encore bas en comparaisonavec ceux de l’Europe Occidentale, les nouvellesaugmentations devront être accompagnées d’uneamélioration de la productivité. D’après le FMI le tauxactuel de croissance des salaires est trop élevé comparéà la productivité relativement faible. En outre, commel’expérience dans d’autres pays a pu le montrer, durantune récession, plus les salaires augmentent vite et plusla probabilité d’augmentation du chômage est forte 10 .7 Ministère des finances. Report to the Draft Law on StateBudget for 2009 [seulement en bulgare]. Disponible sur :.8 Gouvernement de Bulgarie (2009), op. Cit., p.1.9 Confédération des syndicats indépendants, op. cit.10 Les travailleurs et employés bulgares continuent à recevoir lerevenu le plus bas de l’Europe, alors que le niveau des prix encomparation reste élevé, avec un salaire moyen de 255 EUR (339USD). Cela signifie qu’avec 20 % du salaire moyen européen lapopulation doit se débrouiller avec des niveaux de prix supérieursd’environ 46 % de la moyenne européenne. Ceci est une desréclamations principales de la Confédération des syndicatsindépendants pour un salaire juste et raisonnable, mai 2008.Il est essentiel que les augmentations du coût travail/productionsoient modérées, étant donné que les ressourcesdevront être déplacées vers les secteurs orientésvers l’exportation. Alors que la croissance du secteur dumarché interne ralentit, la croissance du PIB ne peut semaintenir que si les exportations sont relancées, mais lesdeux secteurs doivent rester compétitifs. Il reste à savoirs’ils le sont réellement, c’est là toute la question. Mêmesi le gouvernement exprime sa confiance en la rentabilitédes entreprises, les ONG en sont moins certaines de parle manque de données disponibles.Le secteur financierLes politiques rigoureuses vont aider également lesecteur financier qui actuellement est bien capitaliséet rentable. Il est probable que dans un futur prochela rentabilité diminue étant donné que le financementétranger se fait rare, la forte concurrence pour lesdépôts internes a élevé le coût des fonds et on attendun ralentissement de l’augmentation des prêts. Dansle même temps la dépendance des banques pour lefinancement étranger concernant les nouveaux prêtsles rend vulnérables face aux perturbations des marchésinternationaux. Cependant les banques sont bienpréparées pour faire face à un ralentissement et possèdentune bonne réserve de capital et de liquidité.Il est probable que le chômage n’atteigne pas lesdeux chiffres. Ceux qui ont plus de probabilités d’êtrechômeurs sont les jeunes en raison de leur manqued’expérience professionnelle, les travailleurs peu qualifiés,les travailleurs âgés, les handicapés et les femmes.Il faut souligner que le nombre de chômeurs noninscrits est au moins égal à celui des inscrits et qu’ilpourrait bien encore être supérieur. Les travailleursimmigrés sont en train de revenir et ils ont cessé d’envoyerdes fonds à leurs familles. D’après les projectionsil est estimé qu’environ 20 % des travailleurs immigréspourrait rentrer à court terme – principalement deGrèce, d’Espagne et de plusieurs autres pays de l’UE oùle chômage est en hausse.La perspective de la société civileLes ONG et les syndicats ne sont pas d’accord sur le faitque la réduction des dépenses sociales soit acceptable entemps de crise. En effet, les dépenses ont été faibles depuisla création du contrôle monétaire. Une autre réductionpourrait ruiner la paix sociale. Même si les expertsdes ONG soutiennent l’augmentation de la proportiondes investissements affectés à l’infrastructure du transport,ils critiquent fortement l’échec du Gouvernementconcernant l’usage des fonds structuraux de l’UE affectésà la Bulgarie pendant ses deux premières années en tantque membre à part entière. Fin 2008, seulement 0,6 %des 2,2 milliards d’EUR avait été dépensé. Le manquede capacité financière, une bureaucratie excessive et desprocédures peu transparentes ont empêché les fondsd’arriver jusqu’à leurs destinataires.Les ONG insistent sur le fait que, aussi bien lesemployeurs que le Gouvernement doivent prendredes mesures d’urgence pour contrôler l’inflation,négocier des compensations pour la diminution desrevenus réels, garantir les salaires, évaluer l’impactde la crise dans les groupes le plus vulnérables de lasociété et protéger les droits économiques et sociauxde base. nSocial Watch71Bulgarie

Dans <strong>les</strong> cinq mois qui ont suivi le mois d’octobre,l’afflux net de capitaux s’est élevé à seulement 800 millionsd’EUR, en comparaison avec <strong>les</strong> 6100 milliards d’EUR descinq mois précédents et <strong>les</strong> 5600 milliards d’EUR de lamême période l’année précédente. Les exportations desdeux premiers mois de 2009 ont été de 27 % de moinsque cel<strong>les</strong> des deux premiers mois de 2008, tandis quela chute des importations a été encore plus dramatique(32 %), laissant supposer que la demande nationale arapidement diminué. Comme résultat, le déficit du comptecourant a baissé d’un taux annuel de 25,8 % du PIB pendant<strong>les</strong> deux premiers mois de 2008 à 11,6 % pendant<strong>les</strong> deux premiers mois de 2009 5 . Effectivement, <strong>les</strong> principauxindicateurs de l’activité économique suggèrentque l’économie peut être en train de se contracter. Le FMIa récemment annoncé que l’économie de la Bulgarie va secontracter autour de 3,5 % en 2009 et de 1 % en 2010, soit2 % de moins que la projection d’avril 2009. 6En janvier 2009 la crise internationale du gaza pratiquement effacé toute impulsion positive quipouvait rester de 2008. Lorsque le conflit entre la Russieet l’Ukraine a coupé l’approvisionnement de gazen Europe, la Bulgarie se trouvait parmi <strong>les</strong> pays <strong>les</strong>moins préparés, sans approvisionnement alternatifde gaz. Le coût des pertes de production a été estiméà plus de 250 millions d’EUR (environ 333 millionsd’USD). Le Gouvernement a demandé officiellementune compensation à la Russie, mais même s’il en arrivaitune, <strong>les</strong> effets de l’arrêt de la production peuventposer des risques à long terme pour l’économie.Priorités du Gouvernement en politique fiscaleDans cet environnement difficile, il est crucial demaintenir la confiance tant pour le contrôle monétaireque pour le système financier. Ils sont mutuellementdépendants : il faut un système financier solide avecune capacité de récupération pour soutenir le contrôlemonétaire ; et la confiance en celui-ci renforce le systèmefinancier. Le FMI croit que le contrôle monétairepermettra au pays de surmonter la turbulence étantdonné que Bulgarie a des réserves fisca<strong>les</strong> et monétairessuffisantes. Le FMI n’a pas jugé bon de considérerdes mesures alternatives pour compenser la balance depaiements négative, tels que la dévaluation monétaireou l’adoption de l’Euro.RecommandationsMaintenir <strong>les</strong> excédentsLa politique fiscale doit viser à maintenir des excédentsimportants, non seulement parce qu’ils ont été le pilier ducontrôle monétaire mais aussi pour conserver l’équilibredu compte de la réserve fiscale – c’est un bon amortisseuren cas de problèmes. Pour 2008 le Gouvernementa visé un excédent égal à 3,5 % du PIB. Conserver <strong>les</strong>excédents à un moment où la croissance des revenusest lente exigera de ralentir la croissance des dépenses.Cependant, ni <strong>les</strong> revenus ni <strong>les</strong> dépenses projetés dansle budget actuel ne reflètent la baisse prévue du PIB.5 Gouvernement de Bulgarie. « Plan de stabilité et deprogrès économique pour 2009 ». (seulement en bulgare).Disponible sur : .6 FMI. World Economic Outlook, avril 2009.Transparence de l’exécution de la règle de10 % du budgetLe Gouvernement a prévu de stopper la croissance desdépenses en limitant cel<strong>les</strong>-ci à 90 % du montant originellementbudgété pour 2009, au lieu de faire la révision du budget.Le 10 % restant sera dégagé selon le développement dubudget 7 . Cette solution peut être pragmatique mais elle n’estpas du tout transparente. En effet, des observateurs étrangers,certainement pas au courant de la règle du 10 %, perçoiventun budget élaboré sur des revenus peu réalistes.Il est important de s’assurer que <strong>les</strong> mécanismesd’exécution de la règle du 10 % soient clairementcompris. Des plans et des programmes devraient êtreproposés. Les ministères devraient établir au plus tôt lapriorité des dépenses et s’assurer qu’el<strong>les</strong> soient bientransmises à la population. La rigueur d’exécution dubudget est essentielle. La mise en œuvre de la règle du10 % ne ferait que ralentir la croissance des dépensesinitialement budgétées à 17 %, à 11 % en termes réels.Si la croissance du PIB diminue des 2 % projetés, l’excédentfiscal chutera alors probablement à 2 % du PIB 8 .Accélérer <strong>les</strong> reformesLes réformes fisca<strong>les</strong> et structura<strong>les</strong> devraient s’accélérer,malgré la période électorale. Les problèmes concernantle déboursement des fonds de l’UE soulignent la nécessitéd’approfondir <strong>les</strong> systèmes de contrôle. Le Gouvernementa introduit plusieurs changements concernant<strong>les</strong> apports de la sécurité sociale et <strong>les</strong> politiques socia<strong>les</strong>– par exemple, une diminution des taux de contributionà la sécurité sociale payés par <strong>les</strong> employeurs et uneaugmentation des allocations de maternité. Au momentde mettre en application <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong> réformes, il estessentiel de maintenir la neutralité fiscale pour garantirque <strong>les</strong> <strong>finances</strong> publiques 9 soient durab<strong>les</strong> à long terme.Pour accélérer la convergence avec <strong>les</strong> standards del’UE, l’État doit compléter la réforme de l’éducation, fairedes progrès dans le domaine de la réforme de la santé etaméliorer l’efficacité des secteurs public et privé.Augmenter <strong>les</strong> salaires à mesure que laproductivité augmenteLe Gouvernement est conscient qu’il ne pourra pasmaintenir le taux élevé de croissance des salaires de2008. Bien que <strong>les</strong> salaires soient encore bas en comparaisonavec ceux de l’Europe Occidentale, <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong>augmentations devront être accompagnées d’uneamélioration de la productivité. D’après le FMI le tauxactuel de croissance des salaires est trop élevé comparéà la productivité relativement faible. En outre, commel’expérience dans d’autres pays a pu le montrer, durantune récession, plus <strong>les</strong> salaires augmentent vite et plusla probabilité d’augmentation du chômage est forte 10 .7 Ministère des <strong>finances</strong>. Report to the Draft Law on StateBudget for 2009 [seulement en bulgare]. Disponible sur :.8 Gouvernement de Bulgarie (2009), op. Cit., p.1.9 Confédération des syndicats indépendants, op. cit.10 Les travailleurs et employés bulgares continuent à recevoir lerevenu le plus bas de l’Europe, alors que le niveau des prix encomparation reste élevé, avec un salaire moyen de 255 EUR (339USD). Cela signifie qu’avec 20 % du salaire moyen européen lapopulation doit se débrouiller avec des niveaux de prix supérieursd’environ 46 % de la moyenne européenne. Ceci est une desréclamations principa<strong>les</strong> de la Confédération des syndicatsindépendants pour un salaire juste et raisonnable, mai 2008.Il est essentiel que <strong>les</strong> augmentations du coût travail/productionsoient modérées, étant donné que <strong>les</strong> ressourcesdevront être déplacées vers <strong>les</strong> secteurs orientésvers l’exportation. Alors que la croissance du secteur dumarché interne ralentit, la croissance du PIB ne peut semaintenir que si <strong>les</strong> exportations sont relancées, mais <strong>les</strong>deux secteurs doivent rester compétitifs. Il reste à savoirs’ils le sont réellement, c’est là toute la question. Mêmesi le gouvernement exprime sa confiance en la rentabilitédes entreprises, <strong>les</strong> ONG en sont moins certaines de parle manque de données disponib<strong>les</strong>.Le secteur financierLes politiques rigoureuses vont aider également <strong>les</strong>ecteur financier qui actuellement est bien capitaliséet rentable. Il est probable que dans un futur prochela rentabilité diminue étant donné que le financementétranger se fait rare, la forte concurrence pour <strong>les</strong>dépôts internes a élevé le coût des fonds et on attendun ralentissement de l’augmentation des prêts. Dansle même temps la dépendance des banques pour lefinancement étranger concernant <strong>les</strong> nouveaux prêts<strong>les</strong> rend vulnérab<strong>les</strong> face aux perturbations des marchésinternationaux. Cependant <strong>les</strong> banques sont bienpréparées pour faire face à un ralentissement et possèdentune bonne réserve de capital et de liquidité.Il est probable que le chômage n’atteigne pas <strong>les</strong>deux chiffres. Ceux qui ont plus de probabilités d’êtrechômeurs sont <strong>les</strong> jeunes en raison de leur manqued’expérience professionnelle, <strong>les</strong> travailleurs peu qualifiés,<strong>les</strong> travailleurs âgés, <strong>les</strong> handicapés et <strong>les</strong> femmes.Il faut souligner que le nombre de chômeurs noninscrits est au moins égal à celui des inscrits et qu’ilpourrait bien encore être supérieur. Les travailleursimmigrés sont en train de revenir et ils ont cessé d’envoyerdes fonds à leurs famil<strong>les</strong>. D’après <strong>les</strong> projectionsil est estimé qu’environ 20 % des travailleurs immigréspourrait rentrer à court terme – principalement deGrèce, d’Espagne et de plusieurs autres pays de l’UE oùle chômage est en hausse.La perspective de la société civileLes ONG et <strong>les</strong> syndicats ne sont pas d’accord sur le faitque la réduction des dépenses socia<strong>les</strong> soit acceptable entemps de crise. En effet, <strong>les</strong> dépenses ont été faib<strong>les</strong> depuisla création du contrôle monétaire. Une autre réductionpourrait ruiner la paix sociale. Même si <strong>les</strong> expertsdes ONG soutiennent l’augmentation de la proportiondes investissements affectés à l’infrastructure du transport,ils critiquent fortement l’échec du Gouvernementconcernant l’usage des fonds structuraux de l’UE affectésà la Bulgarie pendant ses deux premières années en tantque membre à part entière. Fin 2008, seulement 0,6 %des 2,2 milliards d’EUR avait été dépensé. Le manquede capacité financière, une bureaucratie excessive et desprocédures peu transparentes ont empêché <strong>les</strong> fondsd’arriver jusqu’à leurs destinataires.Les ONG insistent sur le fait que, aussi bien <strong>les</strong>employeurs que le Gouvernement doivent prendredes mesures d’urgence pour contrôler l’inflation,négocier des compensations pour la diminution desrevenus réels, garantir <strong>les</strong> salaires, évaluer l’impactde la crise dans <strong>les</strong> groupes le plus vulnérab<strong>les</strong> de lasociété et protéger <strong>les</strong> droits économiques et sociauxde base. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>71Bulgarie

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