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Faire travailler les finances - Social Watch

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acheter des turbines à gaz, un engagement qui nes’est pas encore transformé en réalité.Pendant ce temps, <strong>les</strong> activités de la populationen général sont paralysées, surtout cel<strong>les</strong> des industrieset des micro-entreprises, provoquant la haussedu prix du ciment, l’interruption de la distributiond’eau potable, <strong>les</strong> pannes fréquentes des appareils(électroménagers, informatiques, etc.) dans <strong>les</strong> villages,l’impossibilité pour <strong>les</strong> entrepreneurs de tenirleurs engagements face aux institutions financièreset la réduction de la performance dans <strong>les</strong> administrationspubliques et privées.Pendant longtemps, l’État a subventionné leprix du pétrole, jusqu’à ce qu’il se soit déclaré « désarmé» par le poids de cette subvention sur le budget.Après la chute du prix du pétrole, l’État a renoncéà ses recettes, vendant au prix coûtant afin de découragerla vente informelle du kpayo, car ce carburantest nuisible pour <strong>les</strong> populations.Après <strong>les</strong> engagements de la CommunautéÉconomique des États de l’Afrique Occidentale (CE-DEAO), lors des sommets de décembre 2001 et dejanvier 2002, pour instaurer un système d’échanged’énergie électrique répondant à la demande croissantede la région, <strong>les</strong> états membres ont créé leProjet d’Interconnexion Électrique 330kV Ghana-Togo-Bénin.Ce projet exige un énorme investissementfinancier. Il a été conçu pour favoriser la commercialisationde l’électricité, améliorer son approvisionnement,aider à réduire <strong>les</strong> coûts de production etcombler le déficit dans <strong>les</strong> centra<strong>les</strong> hydroélectriquespendant <strong>les</strong> périodes de sécheresse.D’autre part, dans le cadre de la Stratégie deRéduction de la Pauvreté Croissante (SCRP), le Gouvernementa entamé des réformes dans le secteurde l’électricité qui devraient à long terme, accroîtrel’efficacité de sa gestion pour permettre une distributionsatisfaisante en qualité et en quantité. Il aaussi concédé des avantages fiscaux aux opérateursprivés pour <strong>les</strong> encourager à se doter d’unités deproduction de la Société Béninoise d’Énergie Électrique(SBEE).Crise climatiqueLa crise climatique se manifeste au Bénin par uneplus large variation des pluies, une réduction de lapluviosité par rapport à la moyenne annuelle (réductionprévue de 15 % jusqu’en 2025) dans le nordouest du pays, une plus fréquente récurrence dephénomènes extrêmes comme de fortes pluies etdes orages, une réduction de la saison des pluies,du retard et de l’irrégularité pour le début des pluies,une augmentation à long terme de la températuremoyenne (+1 à +2 jusqu’à la fin du XXI e siècle). Toutcela retombe sur l’agriculture, <strong>les</strong> ressources aquifères,<strong>les</strong> écosystèmes lacustres du Bas-Bénin, lelittoral, <strong>les</strong> parcs et <strong>les</strong> réserves naturel<strong>les</strong> du pays.Les trois quarts de la ville de Grand-Popo sont déjàcouverts par la mer. La capitale Cotonou, à l’estdu port, est en pleine érosion. Pour 2035-2050,des scénarios sont prévus où l’érosion atteindra40 cm.Des impacts sur la biodiversité sont égalementprévisib<strong>les</strong> : une diminution sensible des précipitationsau nord du huitième parallèle modifierasensiblement le rythme des échanges de nappes(réduction de 20 à 40 %) et la surexploitation desréserves d’eau du plateau de Calavi augmentera l’intrusionsaline.Les projections prévoient que pour 2025, 52 %des Béninois vivront dans <strong>les</strong> vil<strong>les</strong> (37 % actuellement).Il est nécessaire, dès maintenant, de revoir<strong>les</strong> moyens de transport urbain et la consommationd’énergie afin de diminuer leur effet polluant. D’autrepart, le changement climatique aura une retombéedirecte sur la production rurale. On prévoit que laproduction du riz se réduira de 25 % et celle du niébéde 15 %, alors que l’igname, aliment de base au Bénincentral, augmenterait de 4 % pour 2050. Avecce scénario, entre 50 et 60 % des populations duBénin méridional seraient soumises à l’insécuritéalimentaire alors que dans la zone centrale du pays lepourcentage se situerait entre 25,9 et 33 %.Pour ce qui est des stratégies, en vue d’uneadaptation au changement climatique de l’exploitationdurable des bassins versants du Nord Ouest,le Gouvernement avec le soutien de la CoopérationTechnique Allemande, a entamé le projet-pilote duProCGRN. Les axes d’intervention de ce projet sont<strong>les</strong> suivants :• Sensibilisation des groupes cib<strong>les</strong> aux changementsclimatiques, aux effets sur leurs conditionsde vie et sur <strong>les</strong> mesures d’adaptation.• Gestion intégrale des bassins versants pour uneréduction de l’érosion et pour une meilleureinfiltration de l’eau.• Amélioration de la disponibilité d’eau potable etde ressources hydriques pour l’agriculture.• Diffusion des résultats obtenus.Le Bénin a d’autre part élaboré son Programmed’Action Nationale pour l’Adaptation au changementclimatique (PANA). Lors de la mise en place des activitésprévues dans le programme, le pays a reçu uneaide de 3,1 milliards d’USD du Fonds pour l’EnvironnementMondial. Dans le cadre de la 15 ème réunion dugroupe d’experts des Pays <strong>les</strong> Moins Avancés (PMA)de mars 2009, <strong>les</strong> participants ont discuté du changementclimatique et ont cherché à garantir le succèsde l’application des mesures prioritaires, immédiateset urgentes établies dans <strong>les</strong> PANA sur le sujet.En décembre 2008, il s’est alors avéré que 39 PMAsur 48 avaient fini la préparation de leur PANA maisqu’à ce moment-là, seul le Boutan avait commencéà mettre en place sa première mesure d’adaptation.Cela montre la difficulté et la complexité qui existepour appliquer <strong>les</strong> mesures prioritaires d’adaptation.D’après le Ministre béninois de l’Environnement etde Protection de la Nature, Justin Adanmayi, l’undes points critiques pour l’application du PANA c’estl’accès aux ressources du fonds PMA, la mobilisationdes financements complémentaires nécessaireset surtout la contrepartie nationale pour garantir laréalisation in situ des activités d’adaptation.La société civile a fait des campagnes de sensibilisationdans différents villages sur la dégradationdes formations de mangroves qui réduisent considérablementla productivité des lacs et menacentleurs écosystèmes.RecommandationsCrise alimentaire• <strong>Faire</strong> face, à court terme, aux besoins alimentairesurgents pour prévenir la malnutrition.• Mettre en oeuvre la révolution verte au Béninafin de doubler <strong>les</strong> performances agrico<strong>les</strong>,renforcer la croissance économique et combattrela faim.• Appliquer des programmes d’alimentation scolaireau niveau national, au moyen de produitsalimentaires de production locale et essayer decouvrir <strong>les</strong> besoins en oligoéléments par desprogrammes nationaux de nutrition.• Investir davantage dans la recherche agricole,principalement pour <strong>les</strong> cultures et l’élevageintensif, <strong>les</strong> techniques de production agricoledurable, le contrôle de l’eau, et aussi <strong>les</strong> retombéesprévisib<strong>les</strong> du changement climatique.• Promouvoir la production, la transformationet la consommation d’aliments locaux à fortevaleur nutritionnelle.• Encourager <strong>les</strong> populations défavorisées à deveniréconomiquement actives à travers <strong>les</strong>AGR [sigle en français : Activités Génératricesde Revenus] et le développement de micro-financements.Crise climatique• Renforcer <strong>les</strong> compétences des protagonisteset des responsab<strong>les</strong> au niveau national, départementalet communal.• Intégrer la problématique du changement climatiqueaux stratégies et aux plans d’action àdifférents niveaux.• Intégrer le sujet du changement climatique auxprogrammes d’études de l’enseignement primaire,secondaire et supérieur.• Soutenir <strong>les</strong> ONG, véritab<strong>les</strong> instruments deliaison entre <strong>les</strong> structures gouvernementa<strong>les</strong>et <strong>les</strong> communautés de base.• Entamer des recherches profondes sur des sujetsde transfert de technologie et de mise envaleur des connaissances loca<strong>les</strong>, en vue del’adaptation aux effets nuisib<strong>les</strong> du changementclimatique. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>63Bénin

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