tions du FMI, <strong>les</strong> mêmes vieil<strong>les</strong> recettes de strictediscipline fiscale et de réductions des dépenses dugouvernement continuent à être appliquées. Dans untel contexte, <strong>les</strong> possibilités d’investissements dans <strong>les</strong>ecteur social sont toujours très faib<strong>les</strong> 13 . Une fois deplus, on constate une contradiction évidente entre <strong>les</strong>politiques anticycliques appliquées en Europe et <strong>les</strong>restrictions fisca<strong>les</strong> imposées aux pays en développement14 . Si <strong>les</strong> Européens pensent que <strong>les</strong> politiquesfinancières et monétaires expansives pourront <strong>les</strong>faire sortir de la crise, pourquoi encouragent-ils exactementle contraire dans <strong>les</strong> pays <strong>les</strong> plus pauvres ?La crise : une façon de promouvoir <strong>les</strong>intérêts européens ?Un autre impact de la crise sur la relation entre l’Europeet <strong>les</strong> pays en développement semble être la miseen place de mesures controversées comme l’aidebudgétaire et la signature des Accords de partenariatéconomique (APE).Aide budgétaireEn reconnaissance du besoin urgent des économies<strong>les</strong> plus pauvres en financement externe suite à lacrise, <strong>les</strong> propositions d’avances de la CE prévoientune augmentation de l’utilisation de l’aide budgétairequi comprend près de 500 millions d’EUR attribuéspar le 10e Fonds européen de développement pourvenir en aide aux pays du Groupe des États d’Afrique,des Caraïbes et du Pacifique (ACP) <strong>les</strong> plus durementtouchés par la crise. La CE a également annoncéqu’elle passerait en revue <strong>les</strong> opérations en coursd’aide budgétaire aux pays <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong> afind’évaluer <strong>les</strong> possibilités d’octrois d’avances. La CEargumente que l’aide budgétaire est un instrumentde réponse rapide qui permet un financement prévisibleà long terme pour <strong>les</strong> dépenses du gouvernement,notamment pour <strong>les</strong> secteurs sociaux commela santé et l’enseignement.L’aide budgétaire est cependant la source dediverses préoccupations. Premièrement, la plupartdes pays ne disposent pas de la capacité interne nide possibilités leur permettant d’effectuer le suivide l’allocation des ressources du budget, un sujetcrucial pour une reddition de comptes démocratique.Le recours à des sociétés internationa<strong>les</strong> de comptabilitépour faire le suivi de la mise en œuvre tendà améliorer l’image du gouvernement à l’étrangerquant à la mise en place du budget, mais ébranlel’« appropriation » interne et une reddition de comptesdémocratique devant le parlement national. Ensecond lieu, la CE a identifié une série de conditionsà remplir avant qu’il ne soit possible de considérertoute aide budgétaire, notamment la démocratie etle respect des droits humains. Pourtant, plusieursétudes concernant des accords d’aide budgétairen’ont détecté aucun type d’évaluation exhaustivepour s’assurer que ces conditions soient remplies 15 .Enfin, la CE inclut l’aide budgétaire dans ses calculsde respect des obligations léga<strong>les</strong> établies par le Parlementeuropéen qui stipulent que 20 % de l’aide doitêtre utilisée pour la santé et l’enseignement de base,alors que même le CAD de l’OCDE, chargé du systèmede classification de l’aide au développement,considère que l’aide budgétaire devrait être classéeindépendamment des allocations aux secteurs de lasanté et de l’enseignement.Les APELa mise en place des Accords de partenariat économique(APE), qui créent un régime de libre échangeentre l’UE et <strong>les</strong> pays ACP, est l’un des éléments <strong>les</strong>plus polémiques de l’Accord de Cotonou. L’intentiondes APE est de supplanter <strong>les</strong> accords de commercepréférentiel de la Convention de Lomé, qui sontconsidérés incompatib<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> de l’OMCsur <strong>les</strong> obstac<strong>les</strong> commerciaux. Au départ, il étaitprévu de mettre en place <strong>les</strong> APE début 2008, maisà la mi-2009 ils continuent de faire l’objet de débatsacharnés 16 .La CE a toujours présenté <strong>les</strong> APE comme étantdes accords pour le développement, mais leurs termescontredisent de tel<strong>les</strong> affirmations. En premierlieu, il est probable qu’ils entraînent une perte impor-tante des droits de douane pour un grand nombre depays ACP, pour <strong>les</strong>quels l’UE est souvent le principalpartenaire commercial. En second lieu, <strong>les</strong> pays ACPne disposent pas de l’infrastructure nécessaire pourpouvoir devenir compétitifs dans une économie demarché libre. Il est prévu, en tant qu’ajout aux mesuresfinancières originel<strong>les</strong> octroyées par la CE, d’offrirune aide d’adaptation à l’APE, une « aide contrecommerce », mais des analyses indiquent qu’unegrande partie de cette aide ne sera pas additionnelle.En troisième lieu, avec l’inclusion de domaines commerciauxpour <strong>les</strong>quels il n’y a aucun accord, comme<strong>les</strong> services et <strong>les</strong> acquisitions, une bonne partie del’économie des pays ACP laisse la porte ouverte auxentreprises européennes.Malgré ces préoccupations, la CE affirmequ’avec la crise actuelle, <strong>les</strong> APE contribueront àencourager la croissance économique et le développementdans <strong>les</strong> pays partenaires. João AguiarMachado, l’un des principaux négociateurs de la CEpour <strong>les</strong> APE, explique que <strong>les</strong> accords viendront enaide au développement en créant un environnementcommercial propice qui à son tour encouragera <strong>les</strong>investissements et permettra la création d’emplois.Dans le but d’apaiser la méfiance des gouvernementsdes ACP, la Commissaire au commerce CatherineAshton a reconnu la nécessité d’accorderplus de flexibilité aux négociations et a promis que lanégociation d’un APE complet reflètera et respectera<strong>les</strong> particularités régiona<strong>les</strong> des différentes partiesde l’accord. Cependant, lors de son discours devantl’Assemblée parlementaire conjointe de Prague enavril 2009, elle a exprimé son désir d’atteindre rapidementun accord acceptable pour toutes <strong>les</strong> partieset que tous <strong>les</strong> APE intérimaires soient signés avantla fin du mandat de l’actuelle Commission en octobre2009. Les négociations des APE ont stagné pendantlongtemps, mais il semblerait que l’urgence devant<strong>les</strong> effets de la crise financière et économique served’excuse pour accélérer le processus et augmenterla pression sur <strong>les</strong> gouvernements ACP pour qu’ilsabandonnent leur résistance. n13 Ibid.14 Même si <strong>les</strong> pays en transition comme la Lettonie et laRoumanie se trouvent eux aussi dans l’obligation de solliciterdes prêts au FMI, ils sont dans une meilleure position pourle faire étant donné que la CE a rassemblé un fonds de 50milliards d’EUR pour aider <strong>les</strong> pays européens hors zoneeuro à respecter leurs obligations envers la balance despaiements.15 Alliance 2015. “The EU‘s contribution to the MillenniumDevelopment Goals Poverty Eradication: From Rhetoric toResults?” Ed. EEPA, Bruxel<strong>les</strong>, septembre 2008.16 En juin 2009, seuls <strong>les</strong> pays du CARIFORM (15 paysdes Caraïbes) avaient signé un APE complet, et seuls leBotswana, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Lesotho et leSwaziland avaient signé un APE intérimaire.Rapports thématiques 46 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>
Exposé sur <strong>les</strong> droits des peup<strong>les</strong> autochtones.Assemblée populaire sur la crise *Le 20 juin 2009, à l’église de la Sainte Trinité à New York, sous l’initiative del’Assemblée populaire sur la crise, des activistes de plus de trente organisationsappartenant à la société civile, aux syndicats et aux groupes de baseau niveau local, national et international se sont réunis dans le but d’analyser<strong>les</strong> conséquences socia<strong>les</strong> et environnementa<strong>les</strong> de la crise financière etéconomique sur la population, hommes et femmes, travailleurs ou chômeurs,dans le monde entier. Lors de la rencontre, des activistes en faveurd’un nouveau système économique basé sur <strong>les</strong> droits de l’homme et surl’environnement durable.L’Assemblée populaire sur la crise s’est tenue dans le contexte dela Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financièremondiale et son incidence sur le développement, lors du premier forumvéritablement multilatéral ayant été convoqué pour traiter des impactssociaux découlant de la crise financière actuelle. Le principal orateur del’Assemblée populaire, le père Miguel D’Escoto Brockmann, président de la63ème session de l’Assemblée générale de l’ONU, a remercié la société civilede son soutien aux solutions à la crise nées au sein de l’ONU, et il a invoquépour tous <strong>les</strong> participants « un nouvel esprit de sagesse et de solidaritéhumaine » pour aider <strong>les</strong> gens qui sont atteints par <strong>les</strong> effets de la crise demanière disproportionnée. La rencontre a fini par un appel du Coordinateurde <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>, M. Roberto Bissio, en faveur d’une réforme à l’architecturede la crise financière actuelle qui pourrait aider à éloigner <strong>les</strong> gens de la pauvreté,au lieu de renforcer <strong>les</strong> inégalités économiques et socia<strong>les</strong> existantesau niveau national et international.Ci-dessous, vous pourrez lire <strong>les</strong> interventions clé des participants àcette rencontre ainsi que quelques témoignages relevant de l’impact de lacrise sur <strong>les</strong> citoyens ordinaires ayant été identifié par le réseau de <strong>Social</strong><strong>Watch</strong> dans <strong>les</strong> pays du Sud. nMiguel D´Escoto Brockmann dans l’Assemblée populaire sur la crise.des droits sociaux et économiques, de l’égalité entre <strong>les</strong> sexes, du travailet de l’environnement ont présenté des témoignages montrant la manièredont la crise a frappé <strong>les</strong> communautés loca<strong>les</strong>, depuis le Soudan jusqu’auSalvador et le sud du Bronx.Ce forum a aussi été l’occasion pour que <strong>les</strong> leaders de la société civilepartagent leurs idées et leurs expériences sur la manière de construire unmouvement mondial, aux racines loca<strong>les</strong>, pouvant influencer la création* Organisations membres de l’Assemblée populaire sur la crise : <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>,Eurostep, LDC <strong>Watch</strong>, Institute for Policy Studies, Global Policy Forum, Center ofConcern, Red-DESC, Institute for Agriculture and Trade Policy, Global-Local LinksProject, Jubilee USA Network, Jubilee South, GCAP Feminist Task Force, Alliance forResponsible Trade, Women’s Environment and Development Organization, ConsejoInternacional de Educación de Personas Adultas, Servicio de Enlace de Naciones Unidascon Organizaciones No Gubernamenta<strong>les</strong>, Global Action on Aging, Latindadd, USHuman Rights Network, CONGO <strong>Social</strong> Development Committee, Sub-Committee onthe Eradication of Poverty, Hemispheric <strong>Social</strong> Alliance, Women’s Working Group onFinancing for Development, Medical Mission Sisters International, World Federation ofUnited Nations Associations, International Youth and Student Movement for the UnitedNations, Enlazando Alternativas, Transnational Institute, Our World Is Not For SaleNetwork.Vidéos de l’Assemblée populaire sur la crise disponib<strong>les</strong> sur le canal de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> àYouTube: .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>47 Assemblée populaire sur la crise
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