un « processus de sélection ouvert, transparent etbasé sur <strong>les</strong> mérites ». Cet accord est cependant loinde comporter un engagement pour changer <strong>les</strong> institutionsou d’instaurer une meilleure représentationet participation à la prise de décisions des pays endéveloppement.Beaucoup des propositions et de commentairespublics concernant la réforme de la gouvernance duFMI sont énoncés par des gouvernements provenantde régions du monde avec très peu de représentationréelle. Les dirigeants européens argumentent pourun statu quo. Dans un entretien avec l’agence Reuters,le ministre belge des Finances Didier Reyndersa déclaré que « pour le moment, la représentationautour de la table des débats est attrayante. Les payseuropéens financent largement le Fonds, et nousdevons donc prendre en considération l’importancede la participation de chaque pays au Fonds ». Autrementdit, il faut maintenir le principe selon lequel <strong>les</strong>droits de vote doivent refléter <strong>les</strong> contributions financières.Les changements de gouvernance doiventseulement refléter <strong>les</strong> modifications de la richessemondiale : si <strong>les</strong> économies émergentes contribuentfinancièrement, el<strong>les</strong> pourront participer. Les pauvrescontinueront d’être exclus.La position européenne concernant la gouvernancedu FMI et le rôle des Nations Unies indiqueclairement leur désir de ne pas toucher à l’architecturedu système financier mondial. Bien entendu, <strong>les</strong>gouvernements profitent de la possibilité d’apporterdes modifications qui renforcent la place respectivede leurs propres économies au sein du système financier,notamment en ce qui concerne <strong>les</strong> paradisfiscaux ou le secret bancaire, ceci leur permettanten même temps d’éviter des modifications à plusgrande portée.Impacts sociaux de la crise en EuropeDepuis sa création en 1957, la Communauté économiqueeuropéenne (CEE) a apporté une plus grandeprospérité et a amélioré <strong>les</strong> conditions de vie de laplupart de ses habitants. Fondée avec notammentpour objectif principal l’intégration des économiesde ses États membres, elle a progressivement évoluévers un marché commun européen, qui comportela libre circulation de biens, de services et de personnes2 .Parallèlement à la croissance économique dumarché, la CEE a cherché à estomper <strong>les</strong> inégalitéséconomiques interrégiona<strong>les</strong> au moyen de subventionset autres aides, afin de promouvoir la justicesociale et la solidarité. En règle générale, <strong>les</strong> payseuropéens ont une vision commune sur la façond’améliorer le bien-être de leurs concitoyens ; cette2 La CEE a été créée en 1957 dans le but d’intégrer auniveau économique (notamment dans un marché unique)l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et<strong>les</strong> Pays-Bas. Elle s’est par la suite élargie avec six nouveauxpays, et à partir de 1967, ses institutions ont égalementcommencé à gouverner la Communauté européenne duCharbon et de l’Acier (CECA) et la Communauté européennede l’Energie atomique (CEEA ou Euratom) sous le nomde Communautés européennes. Lors de la création del’Union européenne (UE) en 1993, la CEE est devenue laCommunauté européenne, l’un des trois piliers de l’UE ; <strong>les</strong>institutions de la CEE sont passées sous l’égide de l’UE.vision, connue sous le nom de « Modèle social européen», comporte la promotion du plein emploi, d’untravail décent, de l’égalité devant <strong>les</strong> opportunités,d’une protection sociale et d’une inclusion socialeuniversel<strong>les</strong>.Ces dernières années, la croissance de la dérégulationfinancière et <strong>les</strong> privatisations ont misen danger le Modèle social européen. Dans ce nouveauparadigme, le bien-être des citoyens dépendde plus en plus du marché, d’où une rétrocessionprogressive de l’État dans diverses sphères socia<strong>les</strong>et économiques. Et bien que l’économie de marchéait contribué à l’amélioration des conditions de viede la plupart des citoyens européens, celle-ci a égalementamené des problèmes. La dérégulation et laprivatisation des systèmes de retraites illustrent bience problème. Dans le but de trouver une solution à lacharge excessive et toujours croissante du systèmepublic de retraites, de nombreux États ont eu recoursà la privatisation et à la libéralisation. Les citoyens ontété encouragés à se fier de plus en plus aux fonds deretraites privés qui eux aussi dépendent des vicissitudesdu marché. Avant la crise, <strong>les</strong> fonds de retraitesse portaient très bien étant donné que la valeur deleurs actifs étaient en constante augmentation. Defaçon collective, <strong>les</strong> fonds de retraites sont devenusdes acteurs importants du marché de valeurs. Lacrise économique et financière actuelle en a pourtantlargement réduit la valeur, mettant ainsi en danger <strong>les</strong>futures retraites de nombreux européens.La récession économique due à la crise menaceencore plus l’approche européenne de bienêtresocial. L’UE prévoit une récession de l’ordre de4 % pour 2009 dans la zone euro, et selon certainesestimations, 8,5 millions de personnes perdront leuremploi entre 2009 et 2010. Cela se traduit en un tauxde chômage de 11,5 % en 2010, le plus élevé depuisla seconde guerre mondiale. La crise affecte égalementlargement <strong>les</strong> budgets. Dans la zone euro,le déficit public devrait atteindre 5,3 % en 2009 et6,5 % en 2010 3 .De quelle façon l’Europe répond-elle à la crise ?Depuis le début, la Commission européenne et <strong>les</strong>États membres ont pris un train de mesures afin decontrecarrer <strong>les</strong> effets du déclin économique, principalementdes plans de récupération et un ensemblede mesures de sauvetage, destinées pour la plupartau secteur financier. En avril 2009, l’UE a indiqué quele coût des mesures approuvées par la Commissionpour venir en aide aux institutions financières s’élèveà une estimation de 3.000 milliards d’EUR. Ce chiffreenglobe le montant total des garanties (jusqu’à 2.300milliards d’EUR), <strong>les</strong> plans de recapitalisation (300milliards d’EUR) et l’aide octroyée pour sauver et restructurer<strong>les</strong> banques individuel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> institutionsfinancières (environ 400 milliards d’EUR) 4 .L’aide octroyée au secteur financier suit la logiqueselon laquelle <strong>les</strong> garanties et recapitalisations3 Commission européenne. Economic forecasts Spring2009. Disponible sur : .4 Comission européenne (2009). State Aid Scoreboard– Spring 2009 update. Disponible sur : .publiques permettront aux banques de disposerde l’argent nécessaire pour accorder plus de prêtset ainsi stimuler une augmentation des investissements,qui devraient créer et maintenir plus d’emplois.Il n’est cependant absolument pas évidentque l’octroi de ces énormes sommes de ressourcespubliques au système bancaire serve à répondre auxbesoins de la majorité des citoyens. Ce scepticismeest largement fondé. Premièrement, le financementet l’aide octroyés aux banques proviennent des apportsdes contribuab<strong>les</strong>, <strong>les</strong>quels se trouvent dansune situation plus instable en raison de la récessionéconomique. Deuxièmement, la plupart des mesurestendent à augmenter la disponibilité des crédits, avecla mise à disposition de 2.300 milliards d’EUR engaranties publiques. Suivant le même objectif, laBanque centrale européenne a baissé <strong>les</strong> taux d’intérêtà moins de 1 %, un niveau historiquement bas.Cependant, ce sont justement <strong>les</strong> politiques de crédittrop laxistes qui ont contribué à créer <strong>les</strong> conditionsde la faillite financière. Il semble ironique que cesoient <strong>les</strong> contribuab<strong>les</strong>, beaucoup d’entre eux souffrantfortement de la crise, qui apportent de l’argentà ces institutions en problème – et à beaucoup deleurs directeurs – ceux-là mêmes qui ont contribué àl’effondrement du système.La croissance de la crise de l’emploi suggèreque <strong>les</strong> impacts sociaux de la crise exigent d’êtreabordés plus énergiquement. Il s’avère nécessairede prendre des mesures qui intègrent <strong>les</strong> exclus dumarché du travail, investir dans <strong>les</strong> services sociauxet de santé, et améliorer <strong>les</strong> systèmes de protectionsociale. Mais l’ampleur des mesures de stimulationfinancées par l’État et l’augmentation importante desdéficits budgétaires des gouvernements européensréduisent radicalement leur capacité à financer desprojets de bien-être social et à investir dans <strong>les</strong> servicessociaux, que ce soit à court terme ou dans <strong>les</strong>années à venir.Victime de la crise, la session extraordinaire duConseil européen sur l’emploi aurait dû rassembler<strong>les</strong> ministres du travail de tous <strong>les</strong> États membresde l’UE. À la place, une réunion a eu lieu entre la dénommée« troïka sociale » (l’Espagne, la RépubliqueTchèque et la Suède), le CE et <strong>les</strong> acteurs sociaux.Cette « dégradation » du sommet sur l’emploi n’apas été vue d’un bon œil par ceux qui avaient perduleur emploi en conséquence directe de la crise. SelonJohn Monks, le président de la Confédérationeuropéenne des syndicats, ce renoncement « donnel’impression que la classe politique européenne nese sent pas vraiment touchée par le problème duchômage » 5 .La crise a engendré des réactions inattenduesentre <strong>les</strong> politiciens européens. Ceux qui avant la crisesouhaitaient des politiques débridées de marchélibre ne cessent maintenant d’œuvrer pour sauver <strong>les</strong>entreprises publiques. La Commissaire à la concurrenceNeelie Kroes, connue pour être une promotricepassionnée des politiques de marché libre, a déclaréque « <strong>les</strong> six derniers mois ont montré combien lecontrôle de l’aide de la part de l’État joue un rôle clé5 Anon. “Exit le sommet sur l’emploi”. Le Soir. 21-22 mars2009, p. 17.Rapports thématiques 44 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>
pour aborder <strong>les</strong> défis de la crise économique defaçon coordonnée à travers toute l’Europe... C’estmaintenant au tour du secteur financier d’assumer laresponsabilité de remettre ses comptes en ordre etde se restructurer pour s’assurer un futur viable » 6 .Avec cette approche, l’intervention de l’État n’estplus considérée comme un obstacle au développementet à la croissance économique. Au contraire, engénéral on est d’accord pour que <strong>les</strong> États prennentla responsabilité de faire face à la récession actuellepar le biais d’une intervention active sur le marché.Ce changement de paradigme suggère que lorsque<strong>les</strong> bénéfices et la croissance sont assurés, l’État estincité à se retirer, tandis que pendant <strong>les</strong> récessionsl’intervention de l’État devient tout à coup la solutionindispensable. En d’autres termes, <strong>les</strong> bénéficescontinuent d’être privés et <strong>les</strong> pertes sont sociabilisées.Il s’agit-là d’une claire contradiction envers <strong>les</strong>principes de justice sociale et de solidarité fondéssur l’idée que <strong>les</strong> bénéfices et <strong>les</strong> pertes doivent êtrerépartis de façon égale.D’autre part, il se peut que la crise ait engendréune augmentation de l’« européanisme ». Un sondaged’opinion de la CE réalisé entre mi-juin et mifévrier2009 indique que près des deux tiers de la populationde l’UE pensent que <strong>les</strong> européens seraientmieux protégés si <strong>les</strong> États membres adoptaient uneapproche coordonnée, tandis que seuls 39 % pensentque la coordination existante est suffisante 7 .Cela suggère un large consensus sur la nécessitéd’une coopération à niveau européen pour aborderla crise financière.Les résultats récents des élections en Islandesuggèrent que le sentiment croissant d’européanismene se limite pas aux citoyens de l’UE. Après que lepays ait été au bord de la banqueroute, <strong>les</strong> Islandaisont élu à une large majorité un président en faveurde l’intégration à l’UE. Selon le président de la Commission,M. Barroso, <strong>les</strong> pays qui agissent pour leurcompte comme l’Irlande, le Royaume-Uni, la Franceou l’Allemagne, disposent de bien moins d’outils pourcombattre la crise que s’ils agissaient ensemble : « Jepense que, si on considère que la crise pouvait modifierl’attitude envers le Traité de Lisbonne, ce seraitprobablement en faveur du traité » 8 .Le rôle de l’Europe pour la promotion dudéveloppementL’UE réclame également un rôle protagoniste pouralléger <strong>les</strong> conséquences socia<strong>les</strong> de la crise dans<strong>les</strong> pays en développement. Selon le président de la6 Commission européenne (2009). State aid : latestScoreboard reviews Member States’ action to fighteconomic crisis. Disponible sur : .7 Parlement européen (2009). European ParliamentEurobarometer hears calls for coordinated EU action in fightagainst financial crisis. Disponible sur : .8 Smyth, J. (2009). “Crisis likely to favour LisbonYes – Barroso”. The Irish Times, 8 mai 2009.Disponible sur : .«Quand on observe <strong>les</strong> systèmes de bien-être et de protection sociale, la capacité desÉtats membres de l’UE pour aborder la demande croissante de sécurité sociale varieconsidérablement. Dans certains cas, nous avons une augmentation des allocations dechômage, une extension des droits à l’assistance chômage, de même que des bénéficessociaux, des réductions ou des exonérations d’impôts pour des groupes spécifiques,dont <strong>les</strong> retraités. Par ailleurs, d’autres États abaissent <strong>les</strong> allocations. La Hongrie adiminué <strong>les</strong> subventions, <strong>les</strong> salaires du secteur privé et a annulé <strong>les</strong> plans de dépensesde retraite ; la Finlande s’attend aussi à une réduction des dépenses des services sociaux.Pour enrayer <strong>les</strong> retombées sur le marché du travail, certains pays essaient aussi d’instaurerdes politiques d’emploi actives en conservant <strong>les</strong> employés grâce aux horairesflexib<strong>les</strong>, mais malgré tous ces efforts, <strong>les</strong> effets restent très draconiens» .CE M. Barroso, « l’Europe a assumé être le chef defile garantissant que le G-20 étaye <strong>les</strong> bases d’unerécupération juste et durable pour tous, y comprispour <strong>les</strong> pays en développement » 9 . Il existe cependantune asymétrie entre <strong>les</strong> mesures prises par la CEpour s’occuper des effets de la crise à niveau interneet cel<strong>les</strong> établies pour venir en aide aux pays en développement,comme le démontrent <strong>les</strong> sommes injectéesdans <strong>les</strong> économies européennes comparéesaux fonds disponib<strong>les</strong> pour venir en aide aux paysen développement. Cette asymétrie est égalementvisible dans son soutien au FMI, qui a imposé desconditions très dures aux prêts octroyés aux payspauvres, <strong>les</strong> empêchant de mettre en œuvre des politiqueséconomiques anticycliques leur permettantd’affronter la crise.Avec la brusque chute des revenus des exportations,des flux d’investissements étrangers et desenvois de fonds, <strong>les</strong> pays en développement sontdurement touchés par la crise économique et financièremondiale. La Banque mondiale estime que cespays devront faire face à un trou financier d’entre 270milliards et 700 milliards d’USD, et qu’environ 53millions de personnes franchiront le seuil de la pauvretéau cours de 2009 10 . Le président de la Banque,Robert Zoellick, a annoncé à Londres, à la veille dela réunion du G-20, qu’environ « 200.000 à 400.000nouveau-nés mourront cette année en raison de lachute de la croissance » 11 . Selon <strong>les</strong> Nations Unies,<strong>les</strong> financements nécessaires pour atténuer <strong>les</strong> effetsde la crise pourraient s’élever à 1.000 milliardsd’USD. De nombreux pays en développement ont unespace fiscal trop limité pour pouvoir réagir face à lacrise et ont besoin d’urgence d’une aide externe.Bien que l’Europe reconnaisse que <strong>les</strong> paysen développement soient confrontés à une brèchefinancière paralysante, l’aide publique au développement(APD) engagée continue d’être insuffisante.Presque 50 milliards d’USD ont été déboursés en9 Comission européenne (2009). Commission first to acton G20 with strategy to support developing countries.Disponible sur : .10 World Bank News, 12 février 2009.11 Eurodad (2009). Not much on offer for poor countries tocounter the crisis. Disponible sur : .Verena Winkler (Eurostep, Belgique)2008, mais <strong>les</strong> volumes de l’aide restent modiquessi on <strong>les</strong> compare aux ressources injectées dans <strong>les</strong>économies européennes pour sauver <strong>les</strong> banques etstimuler la croissance. En avril 2009, <strong>les</strong> gouvernementsde l’UE se sont engagés à verser 3 000 milliardsd’EUR pour aider <strong>les</strong> institutions financièrespar le biais de garanties ou de revenus en liquide.S’il est possible de disposer si rapidement d’un telvolume de financement pour aider <strong>les</strong> institutionsfinancières, il est très difficile de comprendre pourquoi<strong>les</strong> Gouvernements européens ne peuvent pasaugmenter le budget de l’aide.En mai 2009, <strong>les</strong> États membres de l’UE ontconfirmé leur intention de tenir leur promesse collectived’octroyer 0,56 % du PNB européen en 2010et 0,70 % du RNB européen en 2015 à l’AOD 12 . Cependant,l’Italie, l’Irlande, la Lettonie et l’Estonie ontdéjà effectué une réduction de leurs budgets destinésà l’aide en conséquence de la crise.Dans le même temps, la CE a proposé d’accélérer<strong>les</strong> envois d’aide avec une avance d’une portionimportante des transferts financiers vers <strong>les</strong> pays endéveloppement, pour un montant de 4,3 milliardsd’EUR en 2009. Cette somme inclut <strong>les</strong> 3 milliardsd’EUR de l’aide prévue par le budget, 800 millionsd’EUR pour l’aide alimentaire et 500 millions d’EURoctroyés par le biais d’un mécanisme FLEX ad hocconçu pour venir en aide aux pays <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong>.Cependant, il ne s’agit pas là de nouveaux financements; si <strong>les</strong> pays décidaient de recevoir cetteaide dès maintenant, ils auraient moins de fonds disponib<strong>les</strong>dans <strong>les</strong> prochaines années. En outre, <strong>les</strong>États membres supposés accorder ces ressourcesmontrent déjà des signes de résistance.Parallèlement à leurs engagements d’aide, <strong>les</strong>pays européens ont contribué à hauteur de presque100 milliards d’ USD d’1,1 billion d’ USD de rallongeaux IFI. Les 50 milliards d’USD prévus pour venir enaide au développement des pays à faible revenu nesemblent pas être accompagnés de mesures offrantplus de flexibilité dans <strong>les</strong> politiques fisca<strong>les</strong> et monétairespour accéder aux prêts du FMI. Malgré larécente « modernisation » des politiques de condi-12 Conseil de l’Union européenne. Communiqué de presse,18-19 mai 2009. Disponible sur : .<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>45Réponse européenne à la crise mondiale
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