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Faire travailler les finances - Social Watch

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qui emploie d’ores et déjà un segment important de lapopulation dans <strong>les</strong> pays arabes et qui, en raison de lacrise, va encore certainement se développer.Manque persistant de coordination etélaboration de politiques intégra<strong>les</strong>Les différentes capacités et la nature des économiesdes pays arabes impliquent que <strong>les</strong> réponses apportéesà la crise varient ainsi que <strong>les</strong> marchés temporaires. Auniveau régional, aucun plan de coopération ou réponsecommune n’a été entrepris. On ne note, en général,aucun critère d’urgence, pas même une vision globalequi veillerait spécialement aux politiques socia<strong>les</strong>.Les réponses des pays du CCG (Conseil de Coopérationdu Golfe) sont apparues plus rapidement etde façon plus étendue. Au niveau sous-régional, ils ontdécidé de coordonner leurs politiques fisca<strong>les</strong>, monétaireset financières et de mettre en place des mesures afind’améliorer <strong>les</strong> taux d’intérêts interbancaires et d’ajouterde nouvel<strong>les</strong> régulations à leurs bourses de valeurs. Auniveau national, on a pu observer un assouplissementde la politique monétaire et l’instauration de politiquesfisca<strong>les</strong> plus expansives dans certains secteurs. Dansd’autres pays de la région, <strong>les</strong> réponses ont été plus lentes,de nombreux gouvernements ont insisté pendant<strong>les</strong> premiers mois de la crise sur le fait que leurs paysresteraient isolés des impacts. Vu que <strong>les</strong> politiquesfisca<strong>les</strong> laissaient peu de marge de manœuvre, ces paysont été prudents au moment de la prise de décision sur<strong>les</strong> politiques expansionnistes et leurs interventionsn’ont pas été planifiées, el<strong>les</strong> se sont concentrées sur lastabilisation à court terme.Regarder vers l’avant : considérationspolitiques pour faire face à la criseIl est évident que <strong>les</strong> gouvernements arabes doiventdonner la priorité aux changements structurels àlong terme et aborder <strong>les</strong> besoins à courts termesà la lumière de la crise. En procédant de la sorte,ils peuvent gagner de la valeur (1) en travaillant ensembleet en capitalisant leurs compétences et lacoopération régionale pour faire face à la crise, (2)en protégeant davantage <strong>les</strong> droits économiques etsociaux des communautés pauvres et vulnérab<strong>les</strong>et (3) en encourageant la création d’espaces pourla participation active des différents acteurs sociauxdont la société civile et <strong>les</strong> groupes de femmes envue de l’élaboration de cadres économiques et degouvernance.Ceci devrait représenter une chance permettantd’examiner <strong>les</strong> hypothèses qui sous-tendent <strong>les</strong> processusd’élaboration de politiques liées à la réformesociale et économique, comprenant une révision desrapports existant entre économie, <strong>finances</strong> et modè<strong>les</strong>de consommation et de production. Il est donc nécessairede donner la priorité au développement durableet à l’équité sociale, au travail décent, à l’égalité hommes-femmeset à la durabilité environnementale. Estégalement inclus le soutien à la croissance stable à longterme des secteurs de production et au développementde politiques intégra<strong>les</strong> destinées à éradiquer la pauvreté.La création d’emploi devrait être le noyau despolitiques à court et long terme avec une approche desopportunités de travail décent dans des secteurs deproduction durab<strong>les</strong>.Étant donné que la crise économique est liée à lacrise alimentaire et climatique, <strong>les</strong> réponses doivent <strong>les</strong>prendre en ligne de compte toutes <strong>les</strong> deux. Au coursde la période antérieure aux discussions de Copenhaguede décembre 2009, <strong>les</strong> gouvernements arabesdevraient assumer un rôle plus efficace et proactif encoordination avec d’autres pays en voie de développement.Sur l’ensemble des discussions visant à réformerle mode de développement, il faudrait inclure <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong>formes de production et de consommation ainsique le commerce durable pour l’environnement.Concernant <strong>les</strong> politiques socia<strong>les</strong>Les priorités socia<strong>les</strong>, comprenant le renfort des élémentsde stabilisation macroéconomiques automatiqueset des systèmes d’assurance sociale, devraientêtre fixées grâce à la participation et à la représentationdes différents groupes engagés, comme <strong>les</strong>organisations de la société civile. Les systèmes d’assurancesociale devraient encourager <strong>les</strong> personnesà <strong>travailler</strong> ou à avoir une reconnaissance pour leurtravail au sein du foyer, auprès de la famille et de lacommunauté. Les programmes de politiques socia<strong>les</strong>ciblés devraient s’employer à limiter <strong>les</strong> impactsdu chômage croissant et de la pauvreté grandissantesur de nombreuses communautés.Concernant le commerceIl est nécessaire d’évaluer et, si nécessaire, d’analyser<strong>les</strong> résultats de la libéralisation entreprise suite à l’adhésionà l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) etaux accords de libre échange régionaux et bilatéraux. Lespolitiques commercia<strong>les</strong> devraient être menées dans lecontexte de stratégies de développement intégra<strong>les</strong>, bâtiessur des évaluations de durabilité et d’impacts sur <strong>les</strong> droitsde l’homme. Les gouvernements devraient assurer quel’application du programme de l’OMC de Doha garantisseun traitement particulier et différent aux pays en voie de développement,comprenant un plus grand accès aux marchésdes pays développés par la baisse des subventions.De plus, <strong>les</strong> gouvernements des pays arabesdevraient prendre en ligne de compte des mesuresafin d’examiner <strong>les</strong> accords de commerce et d’investissementqui limitent l’espace des politiques etpeuvent empêcher leur capacité à répondre efficacementà la crise, surtout dans le domaine des flux decapitaux et de libéralisation des services financiers.La coopération commerciale et économiqueintra-régionale devrait en général être menée sur labase d’un traitement et d’options spécia<strong>les</strong> et différentiel<strong>les</strong>par <strong>les</strong> pays ; <strong>les</strong> limites et barrières quiempêchent la coopération commerciale et économiqueentre <strong>les</strong> pays arabes devraient être supprimées,résultant de la participation superposée de ces paysen blocs économiques régionaux multip<strong>les</strong>. Cecienglobe la coordination et l’harmonisation urgentedes politiques d’intégration économique.Concernant l’aide et l’IEDLes gouvernements devraient déterminer des politiquesclaires permettant d’orienter l’aide et l’IED vers<strong>les</strong> domaines et secteurs qui contribuent directementà éradiquer la pauvreté, vers une augmentationdes créations d’emploi, l’égalité hommes-femmes et<strong>les</strong> priorités du développement humain.Par ailleurs, <strong>les</strong> ressources financières régiona<strong>les</strong>doivent être mobilisées en faveur du développementdurable, en particulier l’accès à l’infrastructureéconomique et sociale de base et de qualité. Les paysarabes devraient donc œuvrer pour augmenter <strong>les</strong>liquidités par des canaux régionaux. Les accordsrégionaux de coopération peuvent s’avérer particulièrementefficaces en raison d’une meilleure reconnaissancedes externalités frontalières et leur plusforte sensibilité par rapport aux conditions particulièresdes pays voisins.Comment aborder la diminution des recettesdu gouvernementLes Gouvernements arabes pourraient augmenterleurs recettes stab<strong>les</strong> par un système d’impositionjuste, efficace et progressif à compléter par des systèmespratiques de gestion des <strong>finances</strong> publiquesefficaces, transparentes et responsab<strong>les</strong> mis enplace par des mécanismes participatifs. L’évasionfiscale devrait être abordée en apportant un soutienpour plus de transparence sur <strong>les</strong> paiementsd’impôts, un standard d’information pays par payspour <strong>les</strong> corporations multinationa<strong>les</strong> et un accordréellement multilatéral pour l’échange automatiqued’informations fisca<strong>les</strong>.Concernant la coopération régionaleLa crise étant mondiale, aucun pays ne peut faire faceaux différentes formes de cette crise de façon individuelled’où la nécessité de fournir un effort collectifsur la région, tant au niveau gouvernemental queprivé. Repenser la coopération régionale commeune solution à la crise peut donner un puissant coupd’accélérateur à la construction d’un projet de développementalternatif davantage durable et équitable.Une telle coopération permettrait d’améliorer lacoordination des politiques du travail, entre autrespriorités. Dans ce contexte, il est nécessaire de déciderdes mécanismes de mise en place avec des délaisfixés pour mener à bien <strong>les</strong> décisions prises lors duSommet Arabe de Développement Économique et<strong>Social</strong> 20 .A la lumière d’une telle orientation, il est nécessairede revoir et réformer <strong>les</strong> mandats et mécanismesdes institutions régiona<strong>les</strong> existantes, entre autres <strong>les</strong>banques de développement régiona<strong>les</strong>. Une telle réformedevrait servir à établir des liens plus forts entre<strong>les</strong> <strong>finances</strong> et <strong>les</strong> besoins de l’économie réelle.En conclusion, <strong>les</strong> Gouvernements de la régionarabe devraient renforcer leur coordination, permettreaux citoyens de participer à l’élaboration des prioritésde développement et orienter leurs politiques socia<strong>les</strong>vers une diminution durable et équitable de la pauvreté.La convergence actuelle de la crise est l’occasionde revoir <strong>les</strong> politiques anciennes et d’encourager <strong>les</strong>actions empêchant que la crise ne se transforme enune catastrophe humaine dans la région. n20 Ceci comprend la mise en place de projets convenus commele programme d’urgence de sécurité alimentaire et <strong>les</strong>programmes sur <strong>les</strong> chemins de fer communs, la sécuritéen eau, un projet d’électricité commun, la limitation duchômage, la mise en place des Objectifs de Développementdu Millenium dans <strong>les</strong> pays <strong>les</strong> moins avancés de la région,l’éducation et l’accès aux soins.Rapports thématiques 42 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>

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