«Au Soudan, 69 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté, en particulier <strong>les</strong> femmestravaillant dans le secteur agricole. Ces dernières années <strong>les</strong> services de la santé sesont améliorés, mais <strong>les</strong> pauvres pâtissent encore à cause de la flambée des prix des aliments.La société civile soudanaise réclame plus de financement pour le développement,mais dans une optique multidimensionnelle et pas seulement économique, qui permetted’améliorer vraiment la qualité de vie. Le développement doit être stratégique et comptersur la participation des femmes à la base» .Il existe un débat concernant le niveau des réserves :on se demande s’il était véritablement aussi réduit. Parexemple David Dawe, membre de la FAO, suggère qu’unegrande partie de la baisse est due principalement à la Chinequi a décidé de diminuer ses réserves tout à fait considérab<strong>les</strong>à un niveau plus facile à gérer 2 . Cependant, il estpossible d’argumenter que plus la Chine (plus de 15 % dela population mondiale) dépendra des marchés mondiaux,plus il sera important de maintenir une forte réserve parceque la Chine, à elle seule, a besoin d’énormes quantitésd’aliments pour maintenir la sécurité alimentaire au niveauinterne. Dawe signale également que <strong>les</strong> réservesde certains produits agrico<strong>les</strong>, comme le blé, ont diminuépendant des décennies. Et maintenant, voici la question :que signifie véritablement « trop bas » ? Le blé est toujoursfondamental pour la sécurité alimentaire. Le moment arrivera-t-iloù la réserve de blé sera simplement trop faiblepour penser qu’elle puisse être disponible sur <strong>les</strong> marchésmondiaux au cas où un ou plusieurs grands exportateursauraient de mauvaises récoltes ?Coûts de production. Le prix des engrais, du pétrole,des pesticides et des semences ont augmenté abruptementlors de la période 2007/2008. Les engrais ont augmentébien plus que tous <strong>les</strong> autres groupes de matièrespremières (y compris le pétrole) depuis 2007 et depuis2008 (c’est-à-dire, aussi bien à court qu’à long terme).L’enchérissement du pétrole a été le responsable de lapresque totalité de l’inflation du prix des aliments dans<strong>les</strong> pays développés ; il a aussi porté préjudice aux payspauvres. Les coûts des intrants, plus élevés, enchérissentla production d’aliments et réduisent <strong>les</strong> revenus nets desproducteurs agrico<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> zones rura<strong>les</strong> qui dépendentdes intrants externes pour leur travail.Sécheresse. A présent, la sécheresse est de plus enplus fréquente et bien plus répandue qu’à tout autre momentde l’histoire récente ; ceci, du fait de la désertificationet de la déforestation, d’une planification urbaine déficienteet de l’utilisation excessive des réserves d’eau souterraine.En 2007, la plupart des principaux exportateurs deblé – dont l’Australie, l’Argentine et <strong>les</strong> États-Unis – onteu des problèmes de récoltes comme conséquence duclimat ayant comme résultat la diminution de l’offre sur <strong>les</strong>marchés mondiaux.Changement climatique. Le changement climatiqueaffecte <strong>les</strong> précipitations et <strong>les</strong> températures, toutes <strong>les</strong>deux essentiel<strong>les</strong> pour la productivité agricole. Une variationd’à peine un ou deux degrés (un seuil qui, d’après laplupart des experts, sera dépassé) réduira la production2 Dawe, David. “The Unimportance of ‘Low’ World GrainStocks for Recent World Price Increases”, ESA WorkingPaper No. 09-01, Genève, février 2009.Niemat Kuku (Gender Research and Training Center, Sudán)d’aliments dans <strong>les</strong> régions tropica<strong>les</strong> et subtropica<strong>les</strong>. Lesexperts prévoient qu’entre 75 et 250 millions de personnes,en Afrique, sentiront l’impact du changement climatique ;l’on s’attend à ce que, dans certaines régions alimentéespar la pluie, la production agricole perde la moitié de sonpotentiel vers 2020. En Asie Centrale, Méridionale et Sud-Orientale, la baisse du niveau des rivières réduira l’irrigationet, par conséquent, la production. La FAO estime que 65pays – concentrant la moitié de la population mondiale environ– connaîtront une chute de la production de céréa<strong>les</strong>comme conséquence du changement climatique 3 .Ensuite, la demande :Population. Chaque année, la population mondialetotale augmente de 78 millions d’habitants. La croissancediminue graduellement, mais il est prévu que l’on atteindra<strong>les</strong> 9 milliards d’habitants avant la stabilisation de la populationmondiale en 2050.Habitudes alimentaires. Encore plus important : <strong>les</strong>habitudes alimentaires changent en permanence. Chaqueannée, il y a plus de personnes qui mangent à la manièredes occidentaux riches. Autrement dit, ils mangent tropde calories, notamment des graisses, du sucre et desproduits tout préparés, traités et transportés, qui consommentexcessivement d’eau et d’énergie. Dans <strong>les</strong> paysdéveloppés, presque la moitié des aliments sont gaspillés ;la plupart d’entre eux sont jetés dans <strong>les</strong> foyers, dans <strong>les</strong>supermarchés ou dans <strong>les</strong> restaurants où <strong>les</strong> portions sontexcessivement grandes 4 . Les habitudes alimentaires occidenta<strong>les</strong>dégradent <strong>les</strong> écosystèmes et détériorent la santé.Le changement des habitudes alimentaires de la portion richede la population rend plus chère l’alimentation des pluspauvres du fait de la réduction des terres disponib<strong>les</strong> pourdes cultures traditionnel<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que le manioc, le millet,le blé et <strong>les</strong> végétaux cultivés au niveau local.Biocarburants. Les biocarburants (aussi dénommésagrocarburants) sont des carburants liquides, fabriqués àpartir de matières végéta<strong>les</strong>. Actuellement, la plupart desbiocarburants végétaux sont fabriqués à partir de la canneà sucre, du maïs, du colza, de l’huile de palme et du soja. Ily a de plus en plus de plantations de jatrophe, une planteriche en huile pouvant être utilisée pour la fabrication debiodiesel. Depuis 2006, aussi bien la demande que l’offrede biocarburants ont augmenté de manière exponentielle.3 Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture(FAO). “Falling prices in perspective, 2009”. Disponible sur :.4 L’Institut International de l’Eau, en Suède, estime que <strong>les</strong> paysen développement gaspillent la moitié des aliments qu’ilsproduisent : parce qu’ils ne sont pas récoltés, parce que <strong>les</strong>conditions de stockage ne sont pas idéa<strong>les</strong>, parce qu’il estimpossible de <strong>les</strong> transporter faute de routes appropriées oud’autres infrastructures de transport.On pense qu’en 2007 <strong>les</strong> biocarburants ont consomméplus de 7 % de l’offre mondiale de semences oléagineuseset environ 4,5 % de la récolte globale de céréa<strong>les</strong>. Onestime que cette demande a affecté <strong>les</strong> prix mondiauxdes aliments entre 10 % et 70 % ou plus. Les résultatsdépendent de suppositions. Cependant, l’attente d’unecroissance continue de la demande de biocarburants,soutenue par d’ambitieux objectifs pour leur utilisationdans l’Union Européenne et aux États Unis, ont provoquéune augmentation des prix spéculatifs sur <strong>les</strong> marchésà terme et une production accrue de matières premièrespour la fabrication de biocarburants, y compris sur desterres écologiquement sensib<strong>les</strong>, comme par exemple <strong>les</strong>tourbières d’Indonésie ou le Cerrado brésilien.Finalement, un troisième élément dont il faut tenircompte est le marché qui gère l’offre et la demande. Lagouvernance du marché a sensiblement changé pendant<strong>les</strong> vingt dernières années. Les nouvel<strong>les</strong> règlementationsayant trait au commerce, aux investissements et aux boursesde commerce ont joué leur rôle dans la crise des prixdes aliments.Spéculation. La plupart des produits agrico<strong>les</strong> sontnégociés dans <strong>les</strong> bourses du monde entier. Jusqu’àrécemment, <strong>les</strong> bourses du commerce (pour la plupartsituées aux États-Unis ou au Royaume Uni) étaient géréespar des lois limitant la participation des acteurs quin’avaient pas l’intention d’acheter ou de vendre des matièresphysiques, mais qui étaient plutôt intéressés par laspéculation des prix. C’est ainsi que <strong>les</strong> lois contrôlaient leniveau de l’activité spéculative. Depuis la fin des années1980, <strong>les</strong> lois ont commencé à changer. Dans la bourse auxcéréa<strong>les</strong>, par exemple, <strong>les</strong> spéculateurs ont été limités à 11millions de boisseaux 5 de grains. En 2008, <strong>les</strong> deux principauxfonds indiciels, avaient une position cumulée de plusde 1,5 milliard de boisseaux. Lors de la flexibilisation desrèglementations, <strong>les</strong> investissements des spéculateursont augmenté rapidement de 13 milliards d’USD en 2004à 260 milliards d’USD en mars 2008.Investissement. Les gouvernements, dans le mondeentier, ont libéralisé considérablement <strong>les</strong> lois sur <strong>les</strong>investissements depuis l’apparition des programmesd’ajustement structurel et de la prolifération des traitéscommerciaux bilatéraux et régionaux. Beaucoup de paysont réduit ou bien éliminé <strong>les</strong> lois interdisant la propriétéde la terre aux étrangers ; d’autres ont réduit la demandesur <strong>les</strong> entreprises étrangères de réinvestir leurs bénéficesdans le pays d’accueil, ce qui a diminué <strong>les</strong> avantagespotentiels de l’investissement pour l’économie dupays en question. Récemment, il y a eu une augmentationsignificative des loyers ou des prix d’achat des terres àl’étranger consacrées à la culture de produits agrico<strong>les</strong>destinés à l’alimentation ou bien aptes pour la fabricationde biocarburants. Dans ce dernier cas, dans le but de réexporterces produits vers le pays investisseur ou, s’il y avaitdes entreprises privées concernées, pour <strong>les</strong> exporter làoù il y aurait une demande. Par exemple, une entreprisesituée à Londres (Central African Mining and ExplorationCompany) a loué 30.000 hectares pour cultiver la canneà sucre au Mozambique. Au Kenya, le Gouvernement asigné un bail pour 40.000 hectares destinées à la culture5 Le boisseau est une unité de poids utilisée pour l’achat/vente sur<strong>les</strong> marchés de matières premières. Un poids standard est attribuéà chaque céréale mesurée en boisseaux. Suivant la céréale et lecontenu en humidité, le boisseau peut varier entre 14 et 27 kilos.Rapports thématiques 22 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>
de fruits et légumes pour <strong>les</strong> exporter au Qatar. Ces affairescommercia<strong>les</strong> augmentent la pression sur la terre, l’eau etl’infrastructure ; on court donc le risque de ne pas produiresuffisamment d’aliments pour <strong>les</strong> marchés locaux.Commerce. Les traités commerciaux au niveau régionalet international ont changé la relation des prix mondiauxsur <strong>les</strong> marchés alimentaires internes. Lorsque <strong>les</strong>obstac<strong>les</strong> commerciaux se réduisent, <strong>les</strong> prix mondiauxsont de plus en plus liés aux prix nationaux – qui ne sontpas nécessairement <strong>les</strong> mêmes, mais dont l’impact sur <strong>les</strong>prix internes est bien plus fort. Bien souvent on encouragel’accès à un fond global d’offres fourni par <strong>les</strong> marchésglobaux. Cependant, l’aspect de cette intégration, dont onne tient pas compte, c’est la création d’une concurrenceglobale entre <strong>les</strong> consommateurs. Sans protection, <strong>les</strong>consommateurs <strong>les</strong> plus pauvres perdent la bataille ; ilspermettent à la mondialisation de s’approprier de plus enplus de terres pour produire des carburants et des fourragesau lieu de <strong>les</strong> destiner à l’alimentation humaine.Causes structurel<strong>les</strong>Certaines questions qui sous-tendent la crise sontcensées être examinées en détail. Par exemple, il existeun accord généralisé sur le besoin d’investir pouraugmenter la capacité productive. La proportion del’aide officielle pour le développement, destinée à soutenirl’agriculture, a chuté de 11,5 % dans <strong>les</strong> années1980 à environ 3 % pendant <strong>les</strong> dernières années.L’investissement national a également diminué, surtoutdans <strong>les</strong> pays en développement. Cette tendancedoit être inversée et il existe des signes prometteursindiquant que cela est possible. Cependant la questiondemeure : investissement dans quel type de technologieset pour quel type de systèmes de production ?Le Gouvernement américain, la Fondation Gates, plusieursgroupes d’experts et des entreprises privéesfavorisent le développement de la biotechnologie pouraugmenter la production des pays en développement.Leur devise est la suivante : « Une nouvelle révolutionverte pour l’Afrique ». Mais la révolution verte en Afriquea déjà été tentée. Et elle a échoué. Si la question estsimplement perçue comme un problème technologiqueet de productivité, <strong>les</strong> nouveaux efforts sont alorségalement condamnés à l’échec.La Banque Mondiale, entre autres, encourage <strong>les</strong>pays à libéraliser <strong>les</strong> marchés des engrais et même à subventionnerl’accès aux engrais et aux pesticides (par le biaisdes ressources nationa<strong>les</strong> et de cel<strong>les</strong> des donateurs). Cependant,ce modèle n’est pas durable. La politique engageaussi <strong>les</strong> petits producteurs à acheter (et bien souvent àimporter) <strong>les</strong> intrants. C’est ainsi qu’ils augmentent leurdépendance à une économie basée sur l’argent comptantet, de ce fait, ils réduisent leur pouvoir sur le marché.Il existe pourtant des alternatives. Par exemple, lepotentiel pour l’agroécologie est énorme et, également, demieux en mieux documenté. En 1988, au Bangladesh, unerégion dénommée Tangail, située au nord-est de Dhâkâ, aété affectée par des inondations. L’ONG Unnayan BikalperNitinirdharoni Gobeshona (UBINIG) [Recherche sur despolitiques alternatives de développement], qui travaille déjàavec <strong>les</strong> tisseurs de la région, a proposé son aide. L’équipede l’UBINIG a interviewé des femmes ; el<strong>les</strong> se sont plaintesque <strong>les</strong> pesticides utilisés pour l’agriculture nuisaient à leursanté et à celle de leurs enfants, qu’ils tuaient aussi bien <strong>les</strong>plantes sauvages que le poisson, base de leur alimentation.Les villageois ont commencé à <strong>travailler</strong> sur un projet pourdévelopper un système de production agricole n’utilisantpas de produits chimiques. Le projet a avancé ; il s’appelle« Nayakrishi Andolon », ce qui signifie Nouveau Mouvementd’Agriculture au Bengale. Le mouvement comprendplus de 170.000 foyers ruraux sur 15 districts dans tout lepays. Certaines administrations municipa<strong>les</strong> ont déclaréque leurs juridictions sont libres de pesticides 6 .L’Evaluation internationale des sciences et des technologiesagrico<strong>les</strong> pour le développement (IAASTD), unprojet sur quatre ans auquel ont participé plus de 400 expertset ayant été ratifié par 58 gouvernements, affirme :« La connaissance, la science et la technologie agrico<strong>les</strong>(AKST) doivent aborder <strong>les</strong> besoins des petits établissementsagrico<strong>les</strong> de divers écosystèmes et créer égalementdes opportunités réalistes pour leur développement où lepotentiel pour améliorer la productivité du secteur soitfaible et où le changement climatique puisse avoir desconséquences défavorab<strong>les</strong> ».Pétrole et biocarburantsSi l’on comprend l’importance du pétrole en tant quecomposant central de l’agriculture industrielle, cela aideà comprendre <strong>les</strong> causes structurel<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus profondesde la crise alimentaire. En effet, la révolution verte a utiliséla culture des plantes et la technologie pour augmenter laphotosynthèse – le système agricole basé sur l’énergie solairequi a nourri, depuis toujours, l’humanité et toutes <strong>les</strong>créatures de la planète – avec des combustib<strong>les</strong> fossi<strong>les</strong>.La révolution verte s’est basée sur la culture des semencespour pouvoir répondre aux niveaux plus importants d’engraisinorganiques et d’eau. Et des résultats extraordinairesont été obtenus, avec une augmentation considérabledu rendement par plante. Une révolution technologiqueantérieure avait déjà substitué le travail rural, humain etanimal, par des machines fonctionnant au pétrole. Avecla révolution verte, <strong>les</strong> combustib<strong>les</strong> fossi<strong>les</strong> ont égalementcommencé à fournir des engrais, des pesticides etde l’électricité pour <strong>les</strong> bombes d’irrigation.La première conséquence de l’augmentation du pétroleen tant qu’ingrédient vital de la production de denréesalimentaires est, sans doute, que l’agriculture est devenuel’une des sources principa<strong>les</strong> des émissions de gaz à effetde serre. La deuxième : l’agriculture est devenue dépendanted’une ressource non renouvelable. Troisièmement,l’économie des établissements agrico<strong>les</strong> a été transforméepar le remplacement des intrants générés par l’établissement(énergie, semences, engrais, fumigation) avec desintrants qu’il faut acheter. Pour beaucoup d’agriculteurs,tant au Nord qu’au Sud, <strong>les</strong> intrants achetés sont importés ;leur prix est donc moins prévisible.Des chiffres récents aux États-Unis montrent que<strong>les</strong> augmentations des coûts agrico<strong>les</strong> en 2007 et 2008ont été <strong>les</strong> plus importantes ayant été enregistrées d’uneannée sur l’autre : 20,5 milliards d’USD en 2007 et 36,2milliards d’USD en 2008. Une diminution de 22,7 milliardsd’USD est prévue en 2009 ; mais, même dans ce cas, il yaura 9 % de plus qu’en 2007 7 . Les prix des carburants, du6 Voir : Mazhar, F. et autres Food Sovereignty and UncultivatedBiodiversity in South Asia, Academic Foundation: New Delhi;International Development Research Centre: Ottawa, 2007pp. 3-4. Disponible sur : .7 Voir : . Consulté le 7 mai 2009. Les chiffressont mises à jour régulièrement.fourrage et des engrais ont contribué considérablement àl’augmentation des coûts.A ce jour, il existe toujours un débat qui fait rage surle rôle des biocarburants dans la crise alimentaire. Le rôlejoué par la demande de biocarburants sur l’augmentationdu prix des aliments n’est pas en discussion ; il fautcependant évaluer quelle a été son importance et quelsont été ses effets. Les prix plus élevés pour la plupart desagriculteurs sont une nécessité. Dans le même temps, ilfaut protéger <strong>les</strong> intérêts des consommateurs pauvres ;parmi eux, <strong>les</strong> petits agriculteurs qui, souvent, sont desconsommateurs nets de denrées alimentaires. Mais <strong>les</strong>prix plus élevés pour <strong>les</strong> agriculteurs ne sont qu’une partiede la réponse. Le défi consiste à assurer une distributionplus équitable de la valeur des matières premières entre<strong>les</strong> agriculteurs, <strong>les</strong> intermédiaires et <strong>les</strong> détaillants. Lesdécideurs des politiques mises en oeuvre doivent redresserle pouvoir disproportionné sur le marché des grandesentreprises agroalimentaires.Investissements en terres situées à l’étrangerLa crise alimentaire a provoqué un phénomène inquiétant: une explosion d’intérêt parmi <strong>les</strong> investisseurs pouracheter ou louer des terres à l’étranger. La presse a qualifiéce phénomène comme une usurpation des terres. En octobre2008, l’ONG GRAIN, située à Barcelone, a publiédans sa revue en ligne, une liste de près de 180 affairesimmobilières offertes intitulée : “Ils se sont approprié <strong>les</strong>terres ! La saisie des terres au nom de la sécurité alimentaireet financière en 2008”. Un rapport concernant cetteaffaire, publié par l’Institut International de Recherche sur<strong>les</strong> Politiques Alimentaires (IFPRI) en avril 2009 estimeque, depuis 2006, 20 millions d’hectares ont été venduescomme conséquence d’environ 50 accords économiques,notamment en Afrique 8 .Les deux grands moteurs sont <strong>les</strong> préoccupationssur la sécurité alimentaire et sur la demande de biocarburants.Les pays importateurs nets de denrées alimentaires,comme l’Arabie Saoudite et la Corée du Sud, ne croient pasque <strong>les</strong> marchés mondiaux puissent garantir suffisammentl’approvisionnement en denrées alimentaires. Enattendant, <strong>les</strong> mandats et <strong>les</strong> objectifs pour incorporer <strong>les</strong>biocarburants aux politiques énergétiques – notammentdans l’Union Européenne et aux États-Unis, mais aussidans d’autres pays – ont éveillé un énorme intérêt chez <strong>les</strong>investisseurs privés pour la culture des matières premièresdestinées à la fabrication de biocarburants (soja, huilede palme et jatrophe pour le biodiesel et canne à sucre etmaïs pour le bioéthanol).Les accords préoccupent à plusieurs niveaux. Lesrelations de pouvoir son asymétriques ; <strong>les</strong> grandes entrepriseset (notamment) <strong>les</strong> pays <strong>les</strong> plus riches établissentdes rapports avec des pays plus petits et souventappauvris ; pas mal d’entre eux ayant une gouvernanceet des institutions faib<strong>les</strong> 9 . Parmi ces pays nous pouvonssignaler le Soudan, le Pakistan, l’Ethiopie, Madagascaret le Zimbabwe. Certains pays de grand intérêt pour <strong>les</strong>investisseurs reçoivent l’aide alimentaire du Programme8 Van Braun, J. y Meinzen-Dick, R. “Land Grabbing by ForeignInvestors in Developing Countries: Risks and Opportunities”,IFPRI Policy Brief, 13 avril 2009.9 Cotula, L., Dyer, N. y Vermeulen, S. Bioenergy And LandTenure: The Implications Of Biofuels For Land Tenure AndLand Policy. International Institute for Environment andDevelopment (IIED) y FAO: Londres et Rome, 2008.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>23La crise mondiale et le prix des aliments
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