10.07.2015 Views

Faire travailler les finances - Social Watch

Faire travailler les finances - Social Watch

Faire travailler les finances - Social Watch

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

La crise en Europe de l’Est : <strong>les</strong> impacts de genreLes tendances globa<strong>les</strong> de l’impact de la crise mondiale sur <strong>les</strong> femmescaractérisent aussi <strong>les</strong> pays de l’Europe de l’Est, comme le montrent <strong>les</strong>rapports nationaux compris dans cette publication. En République Tchèque,par exemple, <strong>les</strong> réformes des <strong>finances</strong> publiques, ainsi que la diminutiondes impôts pour <strong>les</strong> plus riches et la hausse de la taxe à la valeur ajoutée(TVA) pour <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> de base, ont taxé <strong>les</strong> plus pauvres y compris <strong>les</strong>femmes. Il en est de même avec l’introduction des tarifs des services etl’intention de diminuer <strong>les</strong> impôts sur l’assurance sociale, spécialementpour <strong>les</strong> contribuab<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus riches. Même avant la crise <strong>les</strong> salairesinégaux et la discrimination de genre et d’âge étaient des points importants.Les nouveaux problèmes d’égalité de genre en République Tchèque sontdûs à la politique conservatrice du gouvernement et au manque de soutienaux institutions consacrées à l’enfance. La crise a également eu commeconséquence l’exacerbation de la discrimination contre <strong>les</strong> étrangers, enparticulier de provenance asiatique.En Hongrie, un des pays de l’Europe de l’Est <strong>les</strong> plus touchés par lacrise, le gouvernement a engagé un plan qui comprend le recoupementdes pensions, des primes pour le secteur public, le soutien à la maternité,<strong>les</strong> subventions hypothécaires, énergétiques et du transport public commeconditions du plan de sauvetage du FMI pour confronter l’impact de lacrise. Toutes ces mesures affecteront <strong>les</strong> femmes de manière négative etaugmenteront leurs responsabilités familia<strong>les</strong> ; il en sera de même aveccertaines mesures additionnel<strong>les</strong> proposées qui comprennent la réductiondes allocations et des bénéfices familiaux ainsi que l’aide aux jeunes coup<strong>les</strong>avec enfants.En Pologne, la diminution des revenus des ménages comme conséquencede la crise menace d’appauvrir des groupes sociaux entiers, particulièrement<strong>les</strong> classes moyenne et basse. Il est fortement probable quececi ait à la fois un impact plus significatif sur <strong>les</strong> femmes, puisqu’el<strong>les</strong> onttraditionnellement la responsabilité de la famille. Pour certains analystes lacrise pourrait également étendre l’économie polonaise informelle, puisquebeaucoup d’entrepreneurs, surtout <strong>les</strong> petits, essayeront de minimiser <strong>les</strong>charges socia<strong>les</strong> et d’éviter le paiement d’impôts, ainsi que <strong>les</strong> autres coûtsassociés à l’emploi formel. En conséquence de quoi il est vraisemblable quel’augmentation de l’économie informelle touchera davantage <strong>les</strong> femmespuisqu’el<strong>les</strong> travaillent le plus souvent mal payées, surtout dans le secteurprivé des services (par exemple le petit commerce). Les autres problèmesde l’égalité de genre sont : la contraction du secteur du vêtement, majoritairementféminin, et la limitation de la mobilité du marché du travail àcause de la hausse des loyers, surtout dans <strong>les</strong> zones défavorisées despetites vil<strong>les</strong>.En Bulgarie <strong>les</strong> ONG et <strong>les</strong> syndicats ont été en désaccord avec cequ’ils considèrent un changement de politique du gouvernement versl’acceptation du besoin de réduire <strong>les</strong> charges socia<strong>les</strong> en temps de crise.Ces charges étaient déjà faib<strong>les</strong> lorsque le contrôle monétaire a instauré ettoute autre réduction pourrait briser la paix sociale dans le pays. Le chômageaugmente (il faut signaler que le nombre de chômeurs non inscrits est égal– voire même supérieur – à celui des inscrits) et touchera surtout <strong>les</strong> plusjeunes qui manquent d’expérience de travail, <strong>les</strong> travailleurs non qualifiés,<strong>les</strong> plus âgés, <strong>les</strong> handicapés et <strong>les</strong> femmes.En Serbie <strong>les</strong> syndicats ont accepté de repousser la mise en place ducontrat collectif général et de différer certaines obligations financières despatrons envers <strong>les</strong> travailleurs, parmi el<strong>les</strong> le paiement des avantages destravailleurs, « pour aider le secteur privé à sortir de la crise ». Les droits destravailleurs sont ouvertement bafoués avec comme excuse le maintien dela stabilité économique, alors que <strong>les</strong> grandes compagnies et <strong>les</strong> magnatssont libres de ne pas payer d’impôts, de salaires et autres bénéfices. Il aété annoncé récemment que le maintien du nouvel accord stand-by avecle FMI, pour une somme de 3,96 milliards d’USD, produira le recoupementdes pensions, de l’éducation et des soins de la santé, aggravant davantagela position sociale de la femme.En Slovaquie malgré <strong>les</strong> premiers pronostics qui épargnaient le paysde la crise, <strong>les</strong> évaluations officiel<strong>les</strong> du chômage dépassent <strong>les</strong> 30.000personnes en avril 2009. Dans ces conditions, la discrimination contre <strong>les</strong>femmes sur le marché du travail persiste.En général, dans tous <strong>les</strong> pays de la région <strong>les</strong> femmes constituent leplus grand nombre de travailleurs à temps partiel, saisonniers et embauchésainsi que <strong>les</strong> non qualifiés, qui en général ne possèdent pas d’assurancechômage formelle ou de protection sociale. Ainsi que l’indique la mise engarde du rapport de juillet 2009 de Development & Transition, il est probableque la crise touche <strong>les</strong> femmes dans <strong>les</strong> secteurs de l’emploi et des réseauxde protection sociale, des tâches non rémunérées, de l’éducation, de lamigration et de la violence de genre. Par exemple, au Kazakhstan, l’accèslimité aux ressources financières nécessaires pour <strong>les</strong> activités économiquesformel<strong>les</strong> pousse la population vers <strong>les</strong> activités commercia<strong>les</strong>indépendantes et à petite échelle dans le secteur informel. La vulnérabilitédes femmes pourrait bien s’approfondir au fur et à mesure que la criseavance. L’ampleur de la migration des femmes à la recherche de travail n’estpas connue exactement ni non plus l’impact sur <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> qui dépendentde leurs salaires pour subsister. Par ailleurs, <strong>les</strong> femmes pourraient setrouver dans une situation plus vulnérable à leur retour au foyer, rejetéespar leurs communautés et leurs famil<strong>les</strong> qui <strong>les</strong> considéreraient commedes prostituées 1 . n1 Sperl, L. “The Crisis and its consequences for women”, en Development & Transition, No.13, 2009.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>19L’égalité de genre et la crise financière

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!