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Faire travailler les finances - Social Watch

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contenues dans <strong>les</strong> accords commerciaux et d’investissement.Les états devraient avoir le pouvoird’assurer que leurs obligations en matière de droits del’homme soient prioritaires par rapport aux engagementséconomiques ou aux droits des investisseurs.Ces mêmes principes en matière de droits del’homme doivent être diffusés internationalement,puisque la coopération pour la réalisation de cesdroits est une obligation de tous <strong>les</strong> états, surtoutpour <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> des dommages causés. En dépitdes conséquences à grande échelle des mesuresdes politiques financières, <strong>les</strong> organismes intergouvernementauxqui établissent l’agenda et définissent<strong>les</strong> reformes financières, tels que le Comité deBâle sur le contrôle bancaire, le Forum de stabilitéfinancière et le G-20, limitent la participation de laplupart des pays. De leur côté, le FMI et la Banquemondiale sont toujours gouvernés par des principesen matière de prise de décisions qui laissentun rôle marginal aux pays en développement et quilimitent la transparence. De même, dans ces forumssont exclues de l’élaboration <strong>les</strong> réponses politiquesd’autres organisations internationa<strong>les</strong> qui ont pourmandat la protection des droits de l’homme.L’ONU, en tant que gardien du cadre légal international,est le forum le plus adéquat et légitimepour débattre <strong>les</strong> réformes nécessaires à la restructurationdu système économique et financier internationalsur la base des droits de l’homme. Son rô<strong>les</strong>erait énormément renforcé par l’établissement d’unConseil de coordination économique mondial, telqu’il a été recommandé par la Commission d’expertsde l’ONU 12 . Ce Conseil, qui fonctionnerait sous leprincipe de la représentation équitable et au mêmeniveau que l’Assemblée générale et que le Conseil desécurité, pourrait apporter une plus grande efficacité,représentation et transparence dans l’élaboration destratégies pour envisager <strong>les</strong> politiques économiqueslorsqu’el<strong>les</strong> concernent <strong>les</strong> priorités de développement,au-delà du champ d’application limitédes ministères des <strong>finances</strong> ou de l’économie.La régulation du secteur bancaire et financierUn aspect frappant de la crise est la manière dont <strong>les</strong>institutions financières ont réussi à transférer auxsecteurs <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong> de la société la chargede leur irresponsable prise de risques. Ce sont <strong>les</strong>politiques spécifiques du gouvernement, conçuespour déréguler le système financier en entier, qui ontpermis cela. Par conséquent, <strong>les</strong> gouvernements –au niveau national et international – doivent adopterdes mesures pour protéger <strong>les</strong> droits de l’homme deleurs populations par le biais d’une solide régulation12 Assemblée générale des Nations Unies. “Recommandationsde la Commission d’experts du Président de l’Assembléegénérale sur la réforme du système monétaire et financierinternational”. A/63/838, le 29 avril 2009.«Les afro-américains et <strong>les</strong> indigènes partagent un passé d’exploitation et de conquêteet ils subissent à l’extrême <strong>les</strong> effets de la crise. Notre empire américain s’est forgé surle fameux rêve américain, mais on voit qu’on a utilisé des terres usurpées et du travailvolé pour construire ce pays, le pays le plus riche qu’on ait jamais vu dans le monde.Depuis le début, <strong>les</strong> institutions financières ont employé tous <strong>les</strong> moyens possib<strong>les</strong> etimaginab<strong>les</strong> pour aider et encourager <strong>les</strong> spéculateurs qui essayaient de bâtir l’empire.Nous devons rejeter la théologie néolibérale et édifier des théories théologiques plusprogressistes» .du secteur bancaire et financier. Ils doivent aussirenforcer la responsabilité et l’état de droit avec unstrict contrôle des actes délictueux. Bien qu’à l’heureactuelle certains actes ne sont pas considérés commedes délits (par exemple, « l’évasion fiscale » danscertains pays) ou comme des infractions entraînantdes responsabilités léga<strong>les</strong>, une législation appropriéedoit être adoptée et appliquée à ce sujet. Et plusencore, <strong>les</strong> gouvernements doivent agir avec sérieuxpour garantir aux individus et aux pays touchés sansresponsabilité aucune, une indemnisation.De toutes <strong>les</strong> institutions du secteur financier,<strong>les</strong> banques sont <strong>les</strong> plus réglementées. Cependant,leur conduite est de plus en plus gouvernée par desprincipes de contrôle qui relèvent de leurs propresmécanismes de gestion des risques, au lieu de l’êtrepar des normes extérieures développées par uneinstitution de contrôle au niveau national. En réponseà la pression des pays industrialisés, beaucoup depays pauvres ont progressivement adopté ces mêmesprincipes, en partie séduits par la possibilitéd’attirer des banques internationa<strong>les</strong>. Ils ont égalementpermis, pour la même raison, que ces banquesdéplacent des capitaux sans restrictions. Cependant,la dérégulation pour attirer des banques étrangèresn’a pas toujours produit <strong>les</strong> bénéfices désirés. Lespreuves empiriques démontrent qu’il n’existe aucunrapport entre la libéralisation des comptes de capitauxet l’augmentation de la croissance économique.L’accès au crédit, surtout pour <strong>les</strong> groupes <strong>les</strong> plusmarginalisés, ne s’est pas beaucoup amélioré, alorsque <strong>les</strong> grandes banques internationa<strong>les</strong> ont eu tendanceà éliminer le secteur bancaire national dontdépendent <strong>les</strong> plus défavorisés. Aujourd’hui <strong>les</strong> paysqui sont vulnérab<strong>les</strong> et qui dépendent des banquesétrangères sont <strong>les</strong> plus touchés par la crise financière,parce que ces institutions rentrent vers leurspays d’origine et refusent d’octroyer des prêts auxéconomies devenues fragi<strong>les</strong>.Les réformes du secteur bancaire devraientaménager des espaces libres pour que <strong>les</strong> gouvernementsnationaux puissent réguler <strong>les</strong> services offertspar <strong>les</strong> banques afin d’assurer un accès plus largeau crédit et aux autres fonctions socia<strong>les</strong> clés. SiJean Rice (Picture the Home<strong>les</strong>s, New York)l’on considère que <strong>les</strong> banques nationa<strong>les</strong> sont lemeilleur moyen de garantir <strong>les</strong> droits, el<strong>les</strong> devraientêtre pleinement soutenues.Les hedge fund (fonds d’investissement spéculatif),<strong>les</strong> fonds de capitaux propres privés et<strong>les</strong> agences de notation financière ont leur propreschéma d’autorégulation. Dans beaucoup de pays ila été permis que <strong>les</strong> hedge funds deviennent le mécanismeprincipal pour le dépôt de l’épargne des citoyensordinaires, ceci mettant en danger l’accès descitoyens à la sécurité sociale. Les hedge funds et <strong>les</strong>fonds de capitaux propres privés ont aussi provoquéune brusque montée du chômage et autres violationsdes droits du travail en raison de leur influence excessivesur <strong>les</strong> procédés de prise de décisions pourla restructuration des entreprises dans le monde entier.L’obtention de bénéfices extraordinaires a aussiété encouragée moyennant des stratégies à effet delevier basées sur des exonérations fisca<strong>les</strong> sur lefinancement des dettes, compromettant <strong>les</strong> sourcesdes recettes fisca<strong>les</strong>. Ceci a limité <strong>les</strong> possibilitésd’expansion fiscale de nombreux gouvernements aumoment même où ils en ont le plus besoin pour stimulerla création d’emplois et renforcer <strong>les</strong> mesuresde protection sociale.En admettant que <strong>les</strong> activités de ces acteursfinanciers ont des effets profonds et mesurab<strong>les</strong> sur<strong>les</strong> droits de l’homme, l’état ne doit pas abandonnerson devoir de protection. Les gouvernements devraient<strong>travailler</strong> de manière conjointe à la mise enplace de mesures nécessaires pour éviter que <strong>les</strong>hedge funds, <strong>les</strong> fonds de capitaux propres privés,<strong>les</strong> instruments dérivés et <strong>les</strong> agences de notationfinancière aient des effets négatifs sur l’applicationdes droits de l’homme.La libéralisation du capital et la création deparadis fiscaux impénétrab<strong>les</strong> ont rendu plus difficilel’application d’impôts progressifs sur <strong>les</strong> fluxde capitaux et ont érodé encore davantage la baseimposable des pays, aussi bien au Nord qu’au Sud,en facilitant le transfert des bénéfices des pays où ilsont été obtenus vers des pays où l’on paye très peuou pas du tout d’impôts. Ceci a des conséquencesnégatives sur <strong>les</strong> recettes fisca<strong>les</strong>, pourtant crucia<strong>les</strong><strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>15Une réponse sous l’angle des droits de l’homme

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