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Faire travailler les finances - Social Watch

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Des voix qui marquent la différenceCe rapport de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> entre sous presse en septembre2009, un an après que le Gouvernement des États-Unis aitéchoué dans sa tentative de sauver Lehman Brothers de labanqueroute. L’effondrement de cette banque d’investissementglobal a marqué le point culminant d’une crise qui a débuté àl’épicentre des <strong>finances</strong> globalisées de Wall Street pour s’étendrerapidement aux économies de la plupart des pays du monde.« La crise » ayant été le mot-clé de l’année, la question poséepar <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> à son réseau d’organisations nationa<strong>les</strong> de basepour composer leurs rapports nationaux était assez évidente :Quel est l’impact social et environnemental de la crise ? Que faitle Gouvernement à ce sujet ? Quel<strong>les</strong> sont <strong>les</strong> propositions de lasociété civile ?Chaque coalition nationale de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> a identifié enanalysant la situation de son propre pays différentes façons deressentir <strong>les</strong> effets de la crise. Ces conclusions forment le noyaude ce rapport et nous offrent la perspective des personnes quitravaillent avec ou dans <strong>les</strong> bases.Le présent rapport n’a pas été effectué sur commande.Chaque coalition nationale de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> est formée par desorganisations et des mouvements qui, tout au long de l’année,travaillent au développement social. Leurs conclusions neprétendent pas s’épuiser dans la recherche ; el<strong>les</strong> servent à attirerl’attention des autorités sur <strong>les</strong> problèmes et aident à l’élaborationde politiques plus équitab<strong>les</strong>, sensib<strong>les</strong> aux problèmes relatifs augenre et apportant des bénéfices aux pauvres.Les groupes nationaux de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> ont choisi decommenter la crise en fonction des priorités spécifiques à chacunet de son ampleur, mais aussi selon leur propre définition desrépercutions de la crise actuelle. Pour mener à bien ce rapport,chaque coalition nationale de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> a recueilli sespropres fonds et a défini ses propres méthodes de consultationdepuis ses bases pour pouvoir justifier, preuves à l’appui, sesconclusions. Ils n’ont pas hésité à critiquer si cela s’avéraitnécessaire <strong>les</strong> autorités, <strong>les</strong> politiques, <strong>les</strong> élites ou <strong>les</strong> systèmesde gouvernance nationaux. L’expression d’opinions critiquesaide à consolider <strong>les</strong> transitions démocratiques. Mais si cesrapports indiquent que bien des choses peuvent (et doivent) êtreaméliorées depuis l’intérieur de chaque pays, ces conclusionssignalent aussi <strong>les</strong> limitations internationa<strong>les</strong>, impossib<strong>les</strong> àrésoudre au niveau national.La prise de décisions à l’échelon international est peudémocratique, à l’égard de la société civile comme de nombreuxgouvernements. Les organisations de la société civile ne peuventmême pas participer, en qualité d’observateur, à la plupart desforums internationaux-clés, aux prises de décisions et dansbien des cas cette situation s’étend aux gouvernements despays en développement, particulièrement <strong>les</strong> moins avancés. LaBanque mondiale et le Fonds monétaire international, <strong>les</strong> deuxprincipaux piliers de la gouvernance financière mondiale, sontcontrôlés par sept pays et <strong>les</strong> États-Unis ont le droit de veto dansces deux institutions (de même que l’Union européenne si sespays membre adoptent une position commune). En ce sens, laconvocation des chefs d’État et de gouvernement du « G-20 »,réunion informelle des 22 économies du nord et du sud ditesd’une « importance systémique », est une avancée louablevers la reconnaissance d’une nouvelle réalité de l’économiemondiale. Ceci dit, cela reste nettement insuffisant pour deuxmotifs principaux : premièrement, parce que 170 pays environsont exclus, comme ce fut le cas lors des sommets du G-20 àWashington (novembre 2008), Londres (avril 2009) et Pittsburgh(septembre 2009). Deuxièmement, parce que le G-20 n’a aucunpoids institutionnel, aucun statut légal, aucune responsabilité,aucun secrétariat responsable d’assurer le suivi de ses résolutionset des règ<strong>les</strong> occultes permettant de prendre une décision si <strong>les</strong>négociations à huis clos n’aboutissent pas à un accord.Cependant, on a allégué que le G-20 a l’avantage de ne réunirqu’un petit nombre de dirigeants au sommet et d’être de ce faitcapable d’obtenir des résultats significatifs, alors qu’une largeassemblée, menée en toute transparence, ne conduirait qu’à desdiscours enflammés à usage politique et à aucun accord notoire.Or, au cours de ces douze derniers mois, l’Assemblée Généralede l’ONU, réunie à Doha en décembre 2008 et à New York en juin2009, a réussi à obtenir un consensus du « G-192 » (nombre totaldes membres de l’ONU) analysant la crise plus profondément quetout autre document issu d’un accord international.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> a participé activement à toutes <strong>les</strong> assembléesconvoquées par le père Miguel D’Escoto, président de la 63eSession de l’Assemblée Générale de l’ONU, et a remis sesrecommandations à la commission d’experts sous la présidencede l’économiste Joseph Stiglitz chargé de conseiller l’organismeinternational suprême dans ses délibérations sur la crise et sesimpacts sur le développement. <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> a organisé, avecdes douzaines d’organisations loca<strong>les</strong> et internationa<strong>les</strong> de lasociété civile, « l’Assemblée populaire sur la crise », événementqui a eu lieu à New York et réunissant <strong>les</strong> victimes loca<strong>les</strong> de lacrise et <strong>les</strong> activistes et chercheurs du monde entier. Notre réseaua également participé activement aux tab<strong>les</strong> rondes organiséespendant la « Conférence au Sommet » de juin dernier et, mêmesi seulement certaines de nos recommandations figurentdans le document final, nous avons eu l’occasion de féliciterpubliquement <strong>les</strong> négociateurs des gouvernements pour leurobtention d’un consensus qui semblait impossible.Le moment est venu de mettre en pratique ces accords, dejoindre l’action à la parole.Le lecteur découvrira pourquoi et comment mener à bienl’entreprise dans ce Rapport 2009 de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>. nRoberto BissioSecrétariat International de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong><strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>3

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