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Faire travailler les finances - Social Watch

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pas associé <strong>les</strong> acteurs des différents secteursagrico<strong>les</strong>, ou qui l’a fait de façon sporadique, <strong>les</strong>retards dans la mise en place des facteurs deproduction (entre autres <strong>les</strong> semences, engraiset le matériel agricole), l’intervention des cadresde l’administration et des commerciaux sur <strong>les</strong>terres et <strong>les</strong> intrants, n’ont pas permis d’atteindre<strong>les</strong> objectifs fixés malgré des précipitationsmoyennes correctes.• L’organisation, par le Gouvernement, d’unecampagne de distribution des vivres et alimentspour le bétail, pour un montant de 10 milliardsde Francs CFA, Communauté Financière Africaine,(22 millions d’USD), dans <strong>les</strong> villagestouchés par la crise.• Le renoncement de l’État, aux droits de douaneet taxes sur <strong>les</strong> importations pour certainsproduits comme le riz et le gaz butane subventionnés,même si <strong>les</strong> effets prévus ont étédiminués par la fuite de grandes quantités deces produits subventionnés et vendus dans<strong>les</strong> pays limitrophes par des commerçantsmalhonnêtes.• La réduction d’impôts sur <strong>les</strong> salaires des travailleursportant sur 6 milliards de Francs CFA(13,2 millions d’USD) et la subvention des produitsalimentaires sur 7 milliards de Francs CFA(15,4 millions d’USD).Ces mesures sont pourtant insuffisantes car el<strong>les</strong>sont conjoncturel<strong>les</strong> ajouté au fait de ne pas être durab<strong>les</strong>,équitab<strong>les</strong> ni efficaces, el<strong>les</strong> n’ont pas touché<strong>les</strong> couches <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong> de la population.Au lieu de cela, des investissements sociaux sontimposés sur l’infrastructure afin d’améliorer l’accèsdes populations aux services sociaux de base (alimentation,eau, énergie, éducation, santé, habitat)et réduire <strong>les</strong> inégalités hommes-femmes et entredifférents groupes ethniques.L’impact sur la santéMême si l’assistance sanitaire primaire, l’assistancesur le suivi des grossesses et l’assistance sanitaireaux personnes âgées enregistrent des progrès, lacrise sociale et financière a touché le secteur de lasanté et <strong>les</strong> inégalités hommes-femmes générant,entre autres choses, des grèves de personnel, unendettement des hôpitaux, la fermeture de certainsservices de maternité – en particulier à Dakar – lemanque de personnel qualifié et <strong>les</strong> fermetures dedispensaires ou leur gestion par des personnes quine sont pas des professionnels de la santé. On assisteà une recrudescence des maladies diarrhéiqueset du paludisme. Sont apparus des circuits illicitesde distribution de médicaments (10 % des médicamentsen circulation dans le pays sont falsifiés)à cause de l’absence de textes législatifs adaptés àla réalité du moment et en raison de l’absence demoyens de dissuasion.L’assainissement fait cruellement défaut dansle pays. Les fréquentes inondations entraînent souventle déplacement et le relogement de personnesdans des lieux inadaptés (comme <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> et autresbâtiments publics) qui démontent le tissu social etculturel tout en aggravant la situation sanitaire.Un déficit flagrant des stations d’épuration etune surcharge uniquement pour la station de Camberene,à Dakar, provoquent la pollution de toutes <strong>les</strong>plages et baies de la capitale qui servent d’évacuationaux eaux usées domestiques et industriel<strong>les</strong>. En plus,le service de ramassage des ordures est inadéquat.Crises et inégalités de genreLe Sénégal continue à être un modèle très patriarcalbien qu’ayant connu quelques progrès en matièrede rapports hommes-femmes. Néanmoins, pourl’application des instruments internationaux (cartes,accords ou déclarations de principes signés etratifiés) le Gouvernement se voit obligé de collaboreravec des partenaires auxquels il est lié par desengagements bilatéraux ou plurilatéraux. Malgré lefait que des institutions comme l’Organisation desNations Unies, l’Union Africaine, la Communauté deDéveloppement des États de l’Afrique Occidentale,l’Organisation Internationale de la Francophonie et<strong>les</strong> mouvements de la société civile cherchent à matérialisertous <strong>les</strong> accords, la brèche entre l’esprit destextes et la réalité nationale est largement ouverte.La proposition de la société civileAvec l’intention de trouver un mode d’action directesur <strong>les</strong> facteurs endogènes de la situation actuelle,nous proposons :• De favoriser une gestion comprenant la conception,l’application et le suivi des politiques etprogrammes de développement économiqueet social par rapport aux engagements assuméspar chaque partie.• Stimuler le retour à la terre en faisant de l’agriculturefamiliale le pilier de la croissance paropposition à l’agro-affaire, comme indiqué surle Document de Stratégie de Réduction de laPauvreté. Concernant la sécurité et la souverainetéalimentaires, on demande de définir etd’appliquer une politique agricole (à moyen oulong terme), avec une large participation desacteurs et un plan de financement conséquent.Le processus d’élaboration et l’approbation dela loi d’orientation agro-sylvo pastorale, dontla mise en application a été retardée, pourraitconstituer une source d’inspiration.• Réaliser une véritable réforme de la propriétéfoncière dont l’objectif est de rétablir <strong>les</strong> droitsdes paysans et des collectivités loca<strong>les</strong> enaccordant la pleine et complète propriété foncièrede la terre, l’outil de travail essentiel. Il estnécessaire de briser le déséquilibre entre <strong>les</strong>•••••••milieux urbains et ruraux concernant le droit depropriété reconnu par la Constitution.Modifier <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> de consommation et d’investissementpublic et privé.Évaluer la contribution des Sénégalais de ladiaspora par la transformation d’une grandepartie des envois de fonds venant de l’étrangeren épargne et investissements.Garantir un développement géographique équitableet efficace pour augmenter le marché interne,fixer <strong>les</strong> populations loca<strong>les</strong>.Opérer une révolution culturelle afin de modifiervéritablement la mentalité des paysans de façonà voir apparaître des agriculteurs modernes cequi implique l’éradication de l’analphabétismepar la scolarisation de tous <strong>les</strong> enfants (garçonset fil<strong>les</strong>) du milieu rural en âge d’être scolarisé,ils recevront par cette éducation <strong>les</strong> rudimentsnécessaires pour avoir le contrôle délibéré deleur environnement.Normaliser <strong>les</strong> concessions minières – enparticulier des métaux précieux – de sorte àprévoir, entre autres choses, un processus deconsultation nationale et des actions préalab<strong>les</strong>de renfort des compétences de l’administrationet des acteurs non-officiels locaux (chefs d’entreprise,syndicats, ONG et Organisations deDéfense des Droits de l’Homme) et une utilisationjudicieuse des revenus du budget nationalet respectueuse du caractère non-renouvelabledes ressources.Améliorer l’orientation sociale du cadre institutionnelet règlementaire de la micro-finance touten améliorant le résultat social des Structuresde Financement Décentralisées (SFD).Encourager l’agriculture urbaine et périurbainepar la micro-jardinerie, ce qui pourrait constituerune véritable révolution verte en milieuurbain et périurbain tout en étant une sourcede développement des activités génératricesde revenus pour <strong>les</strong> femmes et d’améliorationde la sécurité alimentaire et de la nutrition desfamil<strong>les</strong>, cela contribuerait aussi à améliorer lasanté des populations vulnérab<strong>les</strong> et à luttercontre la pauvreté. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 153 Sénégal

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