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Faire travailler les finances - Social Watch

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Statut alimentaireLa Tanzanie compte quelque 45 millions d’hectaresaptes à la production agricole ; 6,3 millions seulementont été cultivées, c’est à dire environ 15 % 6 .En 2006 seulement 300.000 étaient irriguées sur2,3 millions d’hectares 7 . Environ 75 % des travailleursagrico<strong>les</strong> se consacrent à la productionde subsistance – caractérisée par des cultures àpetite échelle, l’utilisation d’outils manuels et deméthodes de culture traditionnel<strong>les</strong> dépendantesde la pluie – et à l’élevage 8 . Le 25 % restant travailledans des établissements agrico<strong>les</strong> à grande échellequi se consacrent à la production de cultures d’exportation9 .La production est faible surtout chez <strong>les</strong> petitsexploitants. La qualité des cultures d’exportationcontinue également à être faible par rapport à la productiondes pays voisins. Ces facteurs ont limité lacroissance rurale de façon significative. Les agriculteurscotonniers des régions de Mwanza et de Shinyangaont dû faire face à une année spécialementdifficile puisque la situation décrite a réduit leursrevenus et leur pouvoir d’achat de façon considérable10 .La faible production agricole est en partie le résultatde l’utilisation limitée de fournitures agrico<strong>les</strong>,tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong> fertilisants, <strong>les</strong> insecticides, <strong>les</strong> herbicideset <strong>les</strong> semences améliorées. Les fournituresde ce genre sont coûteuses même lorsqu’el<strong>les</strong> sontdisponib<strong>les</strong> et l’absence de services de vulgarisationagricole est fréquente. Quant à l’élevage, certainsdes principaux problèmes sont le coût des médicamentsvétérinaires et l’inexistence de services, àcela s’ajoutent la sécheresse, <strong>les</strong> maladies et l’accèslimité aux marchés. Les prix de marché des animauxet l’accès à l’information sur <strong>les</strong> marchés sont aussides obstac<strong>les</strong> à la production.La plupart des petits producteurs tanzaniens neremplissent pas <strong>les</strong> conditions pour l’obtention decrédits auprès des institutions financières. D’après leRecensement Agricole par Echantillons de 2002/03,seulement 3 % du total des foyers agrico<strong>les</strong> a réussià obtenir des crédits. Les principaux bailleurs defonds étaient <strong>les</strong> coopératives agrico<strong>les</strong> (35 %), lafamille, <strong>les</strong> amis et <strong>les</strong> parents (32 %), <strong>les</strong> commerçantsou <strong>les</strong> magasins de commerce (9 %), <strong>les</strong> associationscoopératives d’épargne et de crédit (8 %),<strong>les</strong> organisations religieuses/ONG/projets (8 %),<strong>les</strong> particuliers (4 %) et <strong>les</strong> banques commercia<strong>les</strong>(2 %). 1,6 % seulement a obtenu des crédits d’unemanière officielle.L’accès à l’eau potableSelon <strong>les</strong> statistiques de l’Organisation pour l’Alimentationet l’Agriculture (FAO), la Tanzanie disposede suffisamment d’eau pour satisfaire <strong>les</strong> besoinsdes usagers: en 2006 et 2007 il y avait respectivement2.466,9 et 2.291,9 mètres cubes d’eau parhabitant. Cependant alors que certaines régions dupays reçoivent plus de 1.600 mm de pluie par an,d’autres n’en reçoivent que 600 mm et l’entreposagede l’eau ne se fait pas de façon adéquate. La distributionde l’eau est inégale dans <strong>les</strong> différents districtset régions, ainsi que parmi <strong>les</strong> populations urbaineset rura<strong>les</strong> 11 . La plupart de la population rurale consacreen moyenne 27 minutes à l’approvisionnementd’eau par rapport aux 5,9 minutes consacrées parl’habitant urbain. L’augmentation du coût de l’approvisionnementd’eau potable à usage domestiquerend ce bien inabordable pour <strong>les</strong> plus démunis. Lemanque d’eau a généré de croissantes pressionssocioéconomiques voire même des conflits entreusagers lors de périodes de sécheresse prolongées.En outre, la Tanzanie est en retard sur <strong>les</strong> technologiesdu contrôle des inondations lors de la saisondes pluies. Le grand volume d’eau provoque larupture des égouts, mélangeant <strong>les</strong> eaux usées etl’eau propre. Ce problème conjointement au manqued’une méthode systématique pour traiter l’approvisionnementdirect d’eau pour la population, conduità la propagation des maladies comme le choléra,la bilharziose, le paludisme, la galle et le trachome,dans <strong>les</strong> régions où <strong>les</strong> installations d’assainissementsont insuffisantes.Soins et traitement du VIH/SIDAEn 2006 on estimait que seulement 10 % des personnesvivant avec le VIH/SIDA s’étaient inscritespour recevoir le traitement. Parmi ces personnes,57 % avaient entre 15 et 49 ans et 61 % étaient desfemmes adultes 12 . Parmi tous <strong>les</strong> inscrits, 60.341étaient admis pour le traitement anti-rétroviral (TAR).Ce chiffre ne comprend qu’un quart des personnesayant besoin de traitement et de soins. Parmi <strong>les</strong>graves défis auxquels il faut faire face se trouventl’insuffisance de médicaments et d’installations dediagnostic, des services de base dans <strong>les</strong> centres urbains(par exemple, Dar-es-Salaam compte presque30 % des patients inscrits pour le TAR) et <strong>les</strong> effetssecondaires du TAR.La réponse du GouvernementLe Gouvernement a commencé à appliquer des mesuresde prévention. Parmi cel<strong>les</strong>-ci figurent l’introductiond’un système d’alerte utilisant sur une basequotidienne des indicateurs de la performance dusecteur financier sélectionnés afin d’identifier <strong>les</strong> signesde faib<strong>les</strong>se, l’intensification de la surveillancedu système bancaire et l’extension de la collected’information sur la performance des banques et,aussi, des garanties pour que le gouvernement etla Banque de Tanzanie soient capab<strong>les</strong> d’intervenirle cas échéant.La Tanzanie ne sera pas exempte des effets de lacrise économique mondiale, puisque son budget dépenddes nations qui ont été directement touchées.Davantage de mesures pour en réduire <strong>les</strong> effets sontnécessaires.Les pays donateurs doivent surtout faireface à ce défi et continuer à soutenir <strong>les</strong> pays moinsdéveloppés au lieu d’interrompre leur aide. n6 Politique Nationale de l’Eau (2002), p. 10.7 Plan National pour l’Irrigation (2004).8 Ministère de la Planification, de l’Economie et del’Emancipation. Poverty and Human Development Report(PHDR) 2007 (Rapport sur la pauvreté et le développementhumain 2007).Décembre. Disponible sur: .9 Recensement Agricole par Echantillons 2002/03 (2005).10 Voir : .11 Ministère de la Planification, de l’Economie et del’Emancipation (2007).12 Idem.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 149 République-Unie de Tanzanie

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