Faire travailler les finances - Social Watch

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100République tchèqueLa démocratie dans une impasse06Le président Václav Klaus a déclaré en 2008 34que le pays traversait une très bonne période, en ayant « foi dans le présent ».9354Cette euphorie tend à disparaître maintenant que l’économie commence à montrer 100 des signes de faiblesse. La réforme 10086des98finances publiques, qui a entraîné une diminution des impôts pour les secteurs les plus aisés et l’augmentation de la taxe àIEG of Bahrain la valeur = 46ajoutée (TVA), a créé de plus BCI lourdes of Bangladesh charges pour = 56 les plus pauvres. Pour certains IEG groupes of Bangladesh marginalisés, = 52,7 commeles Roms, la situation est devenue tellement difficile qu’ils ont commencé à émigrer. Un point positif tout de même, en cesens que le pays a fait quelques progrès – bien qu’insuffisants – pour diminuer les discriminations de genre.99100 100 100100 1001000551000191007Gender Studies, o.p.s.Linda SokačováADEPTTs100Saša UhlováTrast pro Ekonomiku a společnostPetr GočevEkumenická akademieTomáš Tožička29Indice des Capacités de Base (ICB)100 98ICB = 99 IEG = 68Enfants atteignantla cinquième annéed’écoleIndice d’Equité de Genre (IEG)10043Empowerment00Le président Václav Klaus a débuté l’année 2008 en déclarantque c’était la meilleure période de l’histoire tchèque100100100et a souligné que l’énorme hausse des prêts et des hypothèquesoctroyés était un symptôme de « la foi dans 98 de le Accouchements assurés par du Survivance jusqu’à100 100 68100100 100présent ». Il s’est aussi vanté de la solidité de la monnaie personnel médical spécialisél’âge de 5 ansBCI ofnationale, affirmant que c’était la preuve d’une économieIEG of Cyprus = 65,1forte. En réalité, la couronne tchèque (CZK) était soutenueartificiellement par la spéculation. Le gouvernementde droite, à l’instar du président, a continué à ne pas reconnaîtrela situation et à nier que la crise économiquemondiale aurait des conséquences dans le pays. Cetoptimisme a commencé à s’évanouir 100 seulement lorsqueles statistiques et la réalité de tous les jours, vécue par laplupart de la population, ont empêché de nier que la productionétait en train de dégringoler à une vitesse jamaisvue auparavant. La République Tchèque est au cinquièmerang des pires performances de l’Union Européenne 1 .0 8Les effets des réformes et de la crise37En 2007, le Gouvernement a commencé une restructurationdes finances publiques, baissant les impôts des100 78 100salariés du secteur économique le plus élevé et augmentantla TVA des articles de base. De telles mesuresont augmenté la charge fiscale des familles nombreusesà faible revenu. Tandis que le Ministère des Financesprévoyait pour 2008 une inflation de 3,8 %, l’indice desprix à la consommation est monté à 6,3 % 2 et le revenuréel au troisième trimestre 2008 s’est réduit de 2,7 % 3par rapport à 2007. Avant même que les effets de la crise100économique mondiale deviennent évidents dans le pays,les prévisions annonçant que les réformes nuiraient à lamajorité de la population, se sont réalisées.La crise économique mondiale, qui commencemaintenant à toucher le pays, est en 21train de diminuer encoreplus le niveau de vie. Au troisième 0 trimestre 2008 lenombre de travailleurs au chômage était plus élevé qu’auRepública Checa = 99,2trimestre précédent, ce qui ne s’était pas vu depuis 2005.Fin 2008 le taux de chômage officiel était arrivé à 4,4 %.Cependant ce chiffre ne comprenait pas les 178.000 personnesn’étant pas activement à la recherche d’un travail.Si l’on ajoutait ce nombre, le taux de chômage serait plusélevé de moitié 4 . Les travailleurs 100 étrangers, en particulierles asiatiques, sont généralement 81 les premiers à être licenciéset sont ceux qui souffrent le plus. Leur protectionlégale est inadéquate, la plupart dépendent d’agences detravail, ce qui précarise leur situation d’emploi et un grandnombre d’entre eux se sont endettés pour pouvoir immigrer.En plus de la catastrophe économique au niveau0personnel, le retour au pays pourrait mettre en danger lasubsistance de leurs familles.95Depuis que les effets de la crise ont commencé àse faire sentir, la moitié des petites et moyennes entreprisesont dû licencier du personnel et réduire la journéeBCI of Irak = 88,4de travail, ou se préparent à le faire prochainement 5 .Les cours à la bourse ont baissé de plus de moitié parrapport à leur niveau maximum en 2007. Cependant leGouvernement n’a pas abandonné ses projets de privatiserle système des pensions 6 . Fin 2008 il a commencéà envisager des mesures contre la crise, et ce en grande100partie comme réponse à la croissante préoccupationmondiale et aussi à la pression de l’industrie nationale.64L’énorme endettement des foyers a placé l’industriefinancière dans une position précaire. Jusqu’à il n’y a pastrès longtemps, les prêts personnels augmentaient d’untiers chaque année. La plupart 0 étaient des dettes hypothécaires,mais presque 20 % correspondaient à des1006410097Activité économiqueÉducationIEG of Czech Rep. = 68,1prêts d’institutions non bancaires, principalement à desachats à crédit. Dans certains cas ces prêts ont un tauxd’intérêt annuel effectif de plus de 200 %. L’État soutientce taux en introduisant, par exemple, des mécanismespour faciliter le recouvrement des dettes. La loi sur lafaillite de 2008 comprend 100une option de faillite pour lesparticuliers, mais son utilisation est trop compliquée.La réforme du système de santéDepuis que le ministre de la Santé a déclaré « je veuxle capitalisme dans le système de la santé », il a toutfait pour y parvenir 7 0. NO Plusieurs VA0hôpitaux régionaux ontété privatisés et les services soi-disant non lucratifsont été réduits, principalement les traitements difficilesou à long terme. La responsabilité de ces cas a été100 100transférée aux grands hôpitaux publics et aux hôpitauxuniversitaires. En 2008 la dépense publique pour laIEG of India = 40,7 IEG of Iraq = 0santé a baissé jusqu’à moins de 7 % du PIB, un despourcentages les plus bas de l’UE. Environ 20.000 employés(8 %) ont abandonné le système de santé 8 . Laperception de droits sur les services et l’intention dediminuer les retenues pour la sécurité sociale, surtoutpour les contribuables les plus riches, sont les clés de la100stratégie fiscale régressive du gouvernement.9289 99100 100 100100,19629Les Roms et l’exclusion socialeLes réformes antisociales et le 34début de la crise économiqueont des effets plus graves sur les secteurs déjàdémunis, comme les retraités, 0 les mères célibataireset d’autres groupes très vulnérables. Les Roms ne sont4886 pas tous exclus socialement, cependant la plupart des100 100 100100 100100 6884100250.000 Roms1 Voir : . IEG of Morocco = 44,8 5 Voir : .BCI of Mozambique = 66,1année pour laquelle on dispose de données, 80.000IEG of Mozambique = 64,42 Voir : .3 Voir : .6 Voir : .7 Voir : .8 Voir : .01001007BBRapports nationaux 146 Social Watch100 100 96100

Roms vivaient dans près de 300 localités socialementexclues 9 . Ceci est dû principalement à la discriminationinstitutionnalisée et au manque d’intérêt du gouvernementpour résoudre les problèmes des Roms.En janvier 2008, l’Agence pour l’Intégration Socialea ouvert ses portes dans des localités roms 10avec pour mission d’élever le niveau de vie des Romsexclus et de faciliter leur intégration dans la sociététchèque. Le financement pour l’achat direct de servicesétait supposé être le principal moyen d’y parvenir.Cependant le Gouvernement a donné à l’agencel’ordre d’établir un cadre pour la coopération avecles parties intéressées dans chaque région avantde demander un quelconque service. Le personnela consacré toute l’année 2008 à cette tâche, aprèsquoi un audit interne a conclu que le point de vue del’agence violait les politiques du gouvernement.L’agence s’est avérée décevante. Son mandatest faible. Au lieu d’argent, elle n’offre que desconseils. L’abandon de longue date de la part du gouvernementet les énormes problèmes économiquesont fait de quelques groupes roms de localités socialementexclues les proies de la haine raciale. Lesgrandes manifestations organisées par les néo-naziset d’autres habitants de Litvinov contre les Roms en2008 en sont un exemple. En avril 2009 une fillettede deux ans a eu de graves brûlures à la suite d’uneattaque à la bombe Molotov contre la maison d’unefamille rom à Vítkov ; ses parents et d’autres membresde la famille ont également été blessés.Le Gouvernement a attribué aux difficultés économiquesl’augmentation des demandes d’asile desRoms au Canada pendant l’année 2008. Mais cesdifficultés sont seulement une partie des diversesraisons qui les poussent à émigrer. Les Roms ne sesentent pas bien accueillis en République Tchèque etcraignent la vague croissante de violence fasciste 11 .La situation de la femmeLa participation des femmes dans la vie publique et dansla prise de décision continue à être infime. Néanmoins,le Gouvernement n’a adopté aucune mesure pour diminuerl’inégalité entre hommes et femmes dans les postespolitiques et décisionnels. La proportion de femmesà la chambre basse du parlement est de 15,5 %, ce qui,selon les données de l’Union Interparlementaire, placele pays au soixante-neuvième rang. A l’exception dusystème judiciaire, où 64,5 % des juges des tribunauxde district et 60,4 % des juges des tribunaux régionauxsont des femmes, elles occupent moins de 25 % despostes législatifs et exécutifs. Même au sein du pouvoirjudiciaire, au fur et à mesure que l’on monte dans lahiérarchie la proportion de femmes diminue.Le pays a réalisé des progrès significatifs ces dernièresannées en ce qui concerne la violence contre lesfemmes, en approuvant des lois qui condamnent la violenceau foyer et le harcèlement. Cependant ces mesuress’avèrent encore insuffisantes pour réduire toutes les9 Voir : .10 Voir : .11 Taylor, L. (2008). “Czech minister blasted by Roma”. TheStar, le 19 novembre. Disponible sur: .formes de violence sexiste. Malheureusement les groupesde femmes organisées ont du mal à trouver le financementnécessaire, en partie en raison de leur exclusion duconcours de subventions 2008 promu par le Ministère duTravail et des Affaires Sociales, qui stipule que les projets« ne doivent pas contenir d’éléments politiques et ne peuventpromouvoir aucune cause politique ou idéologique, ycompris l’idéologie féministe ». En conséquence de quoi,beaucoup de ces groupes ont dû arrêter leurs activités.Le système légal tchèque n’a pas de lois interdisantla discrimination. Le président a opposé son vétopour la loi contre la discrimination qui aurait aligné lalégislation du pays sur la loi européenne. Une majoritéabsolue au parlement est nécessaire pour annuler levéto présidentiel. En attendant que cela soit un fait, laRépublique Tchèque viole ses engagements en tant quemembre de l’UE. Il existe encore de sérieuses lacunesdans la protection des droits individuels. Elles sontparticulièrement évidentes dans le code du travail, quiavait été modifié par la loi rejetée par le président.Sur le plan économique, les statistiques montrentque beaucoup plus d’hommes que de femmesentre 20 et 35 ans sont économiquement actifs. Cecis’explique fondamentalement parce que l’on considèreencore que l’éducation des enfants est surtout uneresponsabilité des femmes. Il s’agit seulement ici del’un des nombreux stéréotypes en matière de genreconcernant la maternité qui place les femmes en positiondésavantageuse sur le marché du travail – lors del’embauche, au cours de la carrière professionnelle etpour l’accès à l’amélioration de leur formation.L’inégalité entre hommes et femmes par rapportau revenu était de 19,8 % en 2007, la moyenne la plusélevée d’Europe. Presque deux cinquièmes des femmes(39 %) et un quart des hommes (2 %) pensentque les femmes sont moins payées que les hommespour le même travail. Les enquêtes d’opinion montrentque les personnes considèrent que l’âge (64 %)et le genre (45 %) sont les barrières les plus fréquentespour réussir sur le marché du travail 12 .En janvier 2008 le Gouvernement a adopté une nouvellepolitique sur les allocations familiales, dénominéepermis parental « à trois vitesses ». Les parents peuventmaintenant choisir pendant combien de temps ils bénéficierontde l’allocation familiale. La durée détermine le bénéficemensuel. Les femmes qui perçoivent des revenusplus élevés en touchent davantage et celles qui perçoiventdes revenus plus faibles, moins. Le Ministère du Travailet des Affaires Sociales, qui est très conservateur sur lesquestions de discrimination de genre, refuse de souteniret de développer les institutions de l’aide à l’enfance et al’intention d’éliminer les crèches, dont le nombre s’élèveseulement à 40 dans tout le pays. La série de mesures dugouvernement dénominée pro-famille ne comprend pasle soutien intégral aux institutions d’aide à l’enfance.Un autre problème est le manque de soutien auxpolitiques qui allient les programmes d’aide à l’enfanceet à la famille avec les activités qui encouragent l’intégrationdes femmes immigrantes. Ces femmes ont une12 En septembre-octobre 2008 une enquête quantitative a étéréalisée pour savoir comment les employés hommes etfemmes percevaient l’égalité des chances, et s’ils considéraientque leur employeur leur permettait d’harmoniser leur travailavec la vie privée et la famille. Voir Gender Studies, o.p.s.,disponible sur : .position désavantageuse pour entrer sur le marchédu travail, puisqu’elles ne possèdent pas de qualificationsni de connaissances académiques. De même, leschances de trouver du travail pour les mères célibatairessont très minces. Les immigrants des deux sexesdoivent en général se contenter d’occuper les postesles moins intéressants et les moins bien payés, mais cesont les femmes immigrées qui le plus fréquemmentsubissent un traitement inégal. Ceci est dû en partie àleur ethnie ou leur nationalité, mais aussi à la discriminationde genre lors de l’embauche, ainsi qu’à l’inégalitédes conditions de travail et des salaires 13 .La coopération au développementL’Aide Officielle au Développement (AOD) tchèque estdestinée en grande partie à la coopération en matièrede transformation. Son objectif est de promouvoir ladémocratie dite de style occidental dans les pays de l’ex-URSS, à Cuba, en Birmanie et en Iraq. D’après le gouvernementcette approche se justifie principalement parl’expérience de la République Tchèque dans la transformationpostcommuniste. Cependant le Gouvernement arenoncé à remplir son engagement envers l’UE qui étaitd’augmenter l’AOD. L’augmentation a pris fin en 2007 etl’aide a diminué pour la première fois en termes réels depourcentage du revenu national brut (RNB), de 0,12 %à 0,11 %, en dépit de la pression des ONG et d’autres organisations.Les fonctionnaires ministériels ont informéle Comité des Affaires Etrangères du parlement que lepourcentage de la contribution augmentera, principalementgrâce à une diminution du RNB. Le programmen’est pas transparent : en 2008 il n’y a pas eu d’appeld’offres ouvert pour le projet de transformation à Cuba.Les projets qui ont obtenu le financement ont été cofinancéspar des institutions néolibérales des États-Unis,comme la Fondation Nationale pour la Démocratie.Les ONG et les médiasLes ONG tchèques subissent une énorme pressionfinancière ; elles dépendent de plus en plus de leur financementpublic ou de fondations étrangères – trèspeu de celles-ci apportent un soutien significatif auxinitiatives civiques indépendantes. Ceux qui accèdentaux subventions doivent remplir certains critères politiqueset leurs activités doivent être conformes aux politiquesdu donateur. Pour éviter la critique et l’exclusion,la plupart des organisations évitent l’activisme et seconcentrent sur l’offre de services. L’aide économiquela moins restrictive provient de la Commission Européenne,particulièrement des fonds gérés directementpar la Commission. La campagne civique la plus importantecontinue à être “Les Tchèques contre la Pauvreté”,qui fait partie de l’Action Mondiale contre la Pauvreté etqui se centre sur la défense et l’accomplissement desObjectifs du Millénaire pour le Développement.Le journalisme indépendant n’existe pratiquementpas. Les médias fournissent une informationsélective et incomplète ; leur objectif semble souventsoutenir les intérêts de groupes économiques et politiquesparticuliers. En raison de cette atmosphère, laRépublique Tchèque se trouve dans une impasse. n13 Krchova, A., Viznerova, H. y Kutalkova, P. Zeny migrantky vCeske republice. Uvedeni do problematiky. Praga: Fes Prag.2008.Social Watch 147 République tchèque

Roms vivaient dans près de 300 localités socialementexclues 9 . Ceci est dû principalement à la discriminationinstitutionnalisée et au manque d’intérêt du gouvernementpour résoudre <strong>les</strong> problèmes des Roms.En janvier 2008, l’Agence pour l’Intégration <strong>Social</strong>ea ouvert ses portes dans des localités roms 10avec pour mission d’élever le niveau de vie des Romsexclus et de faciliter leur intégration dans la sociététchèque. Le financement pour l’achat direct de servicesétait supposé être le principal moyen d’y parvenir.Cependant le Gouvernement a donné à l’agencel’ordre d’établir un cadre pour la coopération avec<strong>les</strong> parties intéressées dans chaque région avantde demander un quelconque service. Le personnela consacré toute l’année 2008 à cette tâche, aprèsquoi un audit interne a conclu que le point de vue del’agence violait <strong>les</strong> politiques du gouvernement.L’agence s’est avérée décevante. Son mandatest faible. Au lieu d’argent, elle n’offre que desconseils. L’abandon de longue date de la part du gouvernementet <strong>les</strong> énormes problèmes économiquesont fait de quelques groupes roms de localités socialementexclues <strong>les</strong> proies de la haine raciale. Lesgrandes manifestations organisées par <strong>les</strong> néo-naziset d’autres habitants de Litvinov contre <strong>les</strong> Roms en2008 en sont un exemple. En avril 2009 une fillettede deux ans a eu de graves brûlures à la suite d’uneattaque à la bombe Molotov contre la maison d’unefamille rom à Vítkov ; ses parents et d’autres membresde la famille ont également été b<strong>les</strong>sés.Le Gouvernement a attribué aux difficultés économiquesl’augmentation des demandes d’asile desRoms au Canada pendant l’année 2008. Mais cesdifficultés sont seulement une partie des diversesraisons qui <strong>les</strong> poussent à émigrer. Les Roms ne sesentent pas bien accueillis en République Tchèque etcraignent la vague croissante de violence fasciste 11 .La situation de la femmeLa participation des femmes dans la vie publique et dansla prise de décision continue à être infime. Néanmoins,le Gouvernement n’a adopté aucune mesure pour diminuerl’inégalité entre hommes et femmes dans <strong>les</strong> postespolitiques et décisionnels. La proportion de femmesà la chambre basse du parlement est de 15,5 %, ce qui,selon <strong>les</strong> données de l’Union Interparlementaire, placele pays au soixante-neuvième rang. A l’exception dusystème judiciaire, où 64,5 % des juges des tribunauxde district et 60,4 % des juges des tribunaux régionauxsont des femmes, el<strong>les</strong> occupent moins de 25 % despostes législatifs et exécutifs. Même au sein du pouvoirjudiciaire, au fur et à mesure que l’on monte dans lahiérarchie la proportion de femmes diminue.Le pays a réalisé des progrès significatifs ces dernièresannées en ce qui concerne la violence contre <strong>les</strong>femmes, en approuvant des lois qui condamnent la violenceau foyer et le harcèlement. Cependant ces mesuress’avèrent encore insuffisantes pour réduire toutes <strong>les</strong>9 Voir : .10 Voir : .11 Taylor, L. (2008). “Czech minister blasted by Roma”. TheStar, le 19 novembre. Disponible sur: .formes de violence sexiste. Malheureusement <strong>les</strong> groupesde femmes organisées ont du mal à trouver le financementnécessaire, en partie en raison de leur exclusion duconcours de subventions 2008 promu par le Ministère duTravail et des Affaires Socia<strong>les</strong>, qui stipule que <strong>les</strong> projets« ne doivent pas contenir d’éléments politiques et ne peuventpromouvoir aucune cause politique ou idéologique, ycompris l’idéologie féministe ». En conséquence de quoi,beaucoup de ces groupes ont dû arrêter leurs activités.Le système légal tchèque n’a pas de lois interdisantla discrimination. Le président a opposé son vétopour la loi contre la discrimination qui aurait aligné lalégislation du pays sur la loi européenne. Une majoritéabsolue au parlement est nécessaire pour annuler levéto présidentiel. En attendant que cela soit un fait, laRépublique Tchèque viole ses engagements en tant quemembre de l’UE. Il existe encore de sérieuses lacunesdans la protection des droits individuels. El<strong>les</strong> sontparticulièrement évidentes dans le code du travail, quiavait été modifié par la loi rejetée par le président.Sur le plan économique, <strong>les</strong> statistiques montrentque beaucoup plus d’hommes que de femmesentre 20 et 35 ans sont économiquement actifs. Cecis’explique fondamentalement parce que l’on considèreencore que l’éducation des enfants est surtout uneresponsabilité des femmes. Il s’agit seulement ici del’un des nombreux stéréotypes en matière de genreconcernant la maternité qui place <strong>les</strong> femmes en positiondésavantageuse sur le marché du travail – lors del’embauche, au cours de la carrière professionnelle etpour l’accès à l’amélioration de leur formation.L’inégalité entre hommes et femmes par rapportau revenu était de 19,8 % en 2007, la moyenne la plusélevée d’Europe. Presque deux cinquièmes des femmes(39 %) et un quart des hommes (2 %) pensentque <strong>les</strong> femmes sont moins payées que <strong>les</strong> hommespour le même travail. Les enquêtes d’opinion montrentque <strong>les</strong> personnes considèrent que l’âge (64 %)et le genre (45 %) sont <strong>les</strong> barrières <strong>les</strong> plus fréquentespour réussir sur le marché du travail 12 .En janvier 2008 le Gouvernement a adopté une nouvellepolitique sur <strong>les</strong> allocations familia<strong>les</strong>, dénominéepermis parental « à trois vitesses ». Les parents peuventmaintenant choisir pendant combien de temps ils bénéficierontde l’allocation familiale. La durée détermine le bénéficemensuel. Les femmes qui perçoivent des revenusplus élevés en touchent davantage et cel<strong>les</strong> qui perçoiventdes revenus plus faib<strong>les</strong>, moins. Le Ministère du Travailet des Affaires Socia<strong>les</strong>, qui est très conservateur sur <strong>les</strong>questions de discrimination de genre, refuse de souteniret de développer <strong>les</strong> institutions de l’aide à l’enfance et al’intention d’éliminer <strong>les</strong> crèches, dont le nombre s’élèveseulement à 40 dans tout le pays. La série de mesures dugouvernement dénominée pro-famille ne comprend pasle soutien intégral aux institutions d’aide à l’enfance.Un autre problème est le manque de soutien auxpolitiques qui allient <strong>les</strong> programmes d’aide à l’enfanceet à la famille avec <strong>les</strong> activités qui encouragent l’intégrationdes femmes immigrantes. Ces femmes ont une12 En septembre-octobre 2008 une enquête quantitative a étéréalisée pour savoir comment <strong>les</strong> employés hommes etfemmes percevaient l’égalité des chances, et s’ils considéraientque leur employeur leur permettait d’harmoniser leur travailavec la vie privée et la famille. Voir Gender Studies, o.p.s.,disponible sur : .position désavantageuse pour entrer sur le marchédu travail, puisqu’el<strong>les</strong> ne possèdent pas de qualificationsni de connaissances académiques. De même, <strong>les</strong>chances de trouver du travail pour <strong>les</strong> mères célibatairessont très minces. Les immigrants des deux sexesdoivent en général se contenter d’occuper <strong>les</strong> postes<strong>les</strong> moins intéressants et <strong>les</strong> moins bien payés, mais cesont <strong>les</strong> femmes immigrées qui le plus fréquemmentsubissent un traitement inégal. Ceci est dû en partie àleur ethnie ou leur nationalité, mais aussi à la discriminationde genre lors de l’embauche, ainsi qu’à l’inégalitédes conditions de travail et des salaires 13 .La coopération au développementL’Aide Officielle au Développement (AOD) tchèque estdestinée en grande partie à la coopération en matièrede transformation. Son objectif est de promouvoir ladémocratie dite de style occidental dans <strong>les</strong> pays de l’ex-URSS, à Cuba, en Birmanie et en Iraq. D’après le gouvernementcette approche se justifie principalement parl’expérience de la République Tchèque dans la transformationpostcommuniste. Cependant le Gouvernement arenoncé à remplir son engagement envers l’UE qui étaitd’augmenter l’AOD. L’augmentation a pris fin en 2007 etl’aide a diminué pour la première fois en termes réels depourcentage du revenu national brut (RNB), de 0,12 %à 0,11 %, en dépit de la pression des ONG et d’autres organisations.Les fonctionnaires ministériels ont informéle Comité des Affaires Etrangères du parlement que lepourcentage de la contribution augmentera, principalementgrâce à une diminution du RNB. Le programmen’est pas transparent : en 2008 il n’y a pas eu d’appeld’offres ouvert pour le projet de transformation à Cuba.Les projets qui ont obtenu le financement ont été cofinancéspar des institutions néolibéra<strong>les</strong> des États-Unis,comme la Fondation Nationale pour la Démocratie.Les ONG et <strong>les</strong> médiasLes ONG tchèques subissent une énorme pressionfinancière ; el<strong>les</strong> dépendent de plus en plus de leur financementpublic ou de fondations étrangères – trèspeu de cel<strong>les</strong>-ci apportent un soutien significatif auxinitiatives civiques indépendantes. Ceux qui accèdentaux subventions doivent remplir certains critères politiqueset leurs activités doivent être conformes aux politiquesdu donateur. Pour éviter la critique et l’exclusion,la plupart des organisations évitent l’activisme et seconcentrent sur l’offre de services. L’aide économiquela moins restrictive provient de la Commission Européenne,particulièrement des fonds gérés directementpar la Commission. La campagne civique la plus importantecontinue à être “Les Tchèques contre la Pauvreté”,qui fait partie de l’Action Mondiale contre la Pauvreté etqui se centre sur la défense et l’accomplissement desObjectifs du Millénaire pour le Développement.Le journalisme indépendant n’existe pratiquementpas. Les médias fournissent une informationsélective et incomplète ; leur objectif semble souventsoutenir <strong>les</strong> intérêts de groupes économiques et politiquesparticuliers. En raison de cette atmosphère, laRépublique Tchèque se trouve dans une impasse. n13 Krchova, A., Viznerova, H. y Kutalkova, P. Zeny migrantky vCeske republice. Uvedeni do problematiky. Praga: Fes Prag.2008.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 147 République tchèque

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