Pologne10095Un scénario de développement encore plus sombre100390Même avant que la crise ne commence à faire sentir ses effets, entraînant une dévaluation, un taux de chômage plus élevé et949744une baisse des revenus, des investissements 100 et des exportations, 100 la Pologne avait déjà 100 connu l’ inégalité croissante des 100 salaires99et des revenus au cours de sa transition vers l’économie de marché. En l’absence de transparence du Gouvernement dansses opérations , il est difficile que le débat public s’engage autour des mesures à adopter pour lutter contre la crise commeBCI of México = 95,2IEG of Mexico = 60,5par exemple avoir recours aux prêts des institutions financières internationa<strong>les</strong>. En même temps, la mentalité patriarcalede la société et le manque de politiques de protection sociale font des femmes <strong>les</strong> premières victimes de la crise.0100Coalition Karat/Feminist Think TankEwa CharkiewiczCoalition Polonaise de <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> / Comission Internationale de JuristesKatarzyna SzymielewiczNEWW Polska / Universidad de GdanskDr Mariusz CzepczyńskiAvant la crise financière mondiale, la Pologne représentaitun cas exemplaire de transition néolibérale vers l’économiede marché. Un rapport récent de l’Organisation pour laCoopération et le Développement Économique (OCDE) indiqueque sur 30 pays, la Pologne occupait l’avant dernièreposition en termes de pauvreté chez <strong>les</strong> enfants et la quatrièmeplace en termes d’inégalités de revenus ; 10 % desplus riches ont reçu une part plus importante des revenusdu marché et ont versé en proportion moins d’impôts quedans n’importe quel autre état de l’OCDE, à l’exception de laTurquie 1 . Les privatisations ont affecté plus gravement <strong>les</strong>secteurs sociaux (<strong>les</strong> retraites, la santé et l’éducation) alorsque l’État a augmenté son soutien aux entreprises (parexemple le Vice-Premier ministre a annoncé un plan desoutien aux entreprises ayant pris part à des contrats surl’avenir avec un risque élevé) mais pas aux citoyens.Ce sombre panorama s’obscurcit encore davantageà mesure que la crise s’étend. La première conséquence aété la dévaluation radicale du zloty (la monnaie nationale)par rapport à l’euro et au franc suisse – entre 25 % et 30 %environ sur six mois – et l’effondrement de la bourse deVarsovie. Le premier impact a affecté <strong>les</strong> marchés financierset <strong>les</strong> entreprises polonaises qui spéculaient sur lamonnaie, mais maintenant la crise a commencé à affecterle débat politique national avec en particulier la baisserécente des revenus nationaux et la chute des investissementset exportations. De même, contrairement aux projectionsde départ (plutôt optimistes), la crise financière aun impact significatif sur l’accès au crédit que ce soit pour<strong>les</strong> entreprises ou pour <strong>les</strong> consommateurs polonais.ChômageDe récentes enquêtes sur le marché du travail signalentque le chômage est passé de 9 % à 12 % depuis la crise,cette hausse concerne également l’administration. Néanmoins,le nombre réel de personnes se retrouvant dépourvud’un moyen de subsistance est plus important, etseulement 15,5 % de ces employés ont accès aux soins desanté publique 2 . Les autres dépendent d’eux-mêmes.1 OCDE (Organisation de Coopération et de DéveloppementÉconomique) (2006). Growing Unequal. Income Distributionand Poverty in OED Countries. Paris : OCDE.2 Office National des Statistiques. “Registered Unemployment,first quarter 2008.”Indice des Capacités de Base (ICB)100 98ICB = 99 IEG = 70Enfants atteignantla cinquième annéed’école0Indice d’Equité de Genre (IEG)Empowerment100 99100100 100100 69100100Accouchements assurés par dupersonnel médical spécialiséSurvivance jusqu’àl’âge de 5 ans Activité économique96ÉducationBCI of Polonia = 99,1De plus, la moyenne statistique ne reflète pas<strong>les</strong> difficultés auxquel<strong>les</strong> doivent faire face <strong>les</strong> populationsdans <strong>les</strong> villages où une source de travailimportante, dont la plupart des foyers tirent leurs revenus,est sur le point de fermer soit en raison d’unebaisse des commandes 100 ou à la suite de manœuvresopportunistes – par exemple certaines entreprisesprétexteraient la crise financière pour renvoyer destravailleurs et diminuer <strong>les</strong> coûts. 49La crise touche encore plus sévèrement <strong>les</strong> personnesn’ayant pas épargné, n’ayant pas <strong>les</strong> moyens0de produire leurs aliments, n’ayant pas de liens familiauxdans le monde rural (bien qu’el<strong>les</strong> soient sur lepoint de disparaître sous la pression de l’agriculture 87100 100intensive, <strong>les</strong> fermes des petits producteurs surviventencore en Pologne). Les nouvel<strong>les</strong> famil<strong>les</strong> de classemoyenne connaissent aussi des difficultés, en particulier<strong>les</strong> jeunes coup<strong>les</strong> BCI of avec Uganda enfants = 59,2 qui ont souscritdes hypothèques énormes à taux variab<strong>les</strong> ou dansune devise étrangère, pour acheter leur logement.Accès au financement et perspectives decroissance à long terme100 96En conséquence de la fameuse « crise du crédit »(carac-térisée par la soudaine réduction de l’accès au crédit etpar la hausse des coûts), <strong>les</strong> perspectives de croissanceéconomique du pays se sont sensiblement réduites :on est passé de 6,5 % en 2007 et 5,5 % en 2008 à uneprévision pour 2009 variant 0 entre 2,5 % et 3,7 % 3 .De même, la Pologne a commencé à être touchéepar la soudaine rupture d’entrée de capitaux, suivie 100 d’une100 100aversion croissante des investisseurs pour le risque etl’effet d’exclusion à mesure que se développe, parmi <strong>les</strong>économies <strong>les</strong> plus fortes d’Europe, la concurrence pourICB de Belgica = 98,3IEG of Poland = 70le financement de la dette publique 4 . La situation s’est vueexacerbée par la crise du change à l’étranger : l’affaiblissementdu zloty a été préjudiciable pour <strong>les</strong> entreprisesayant signé des contrats avec stocks options et pour <strong>les</strong>personnes ayant des hypothèques en devise étrangère.L’offre de crédit est fortement 100 limitée sur tous <strong>les</strong> segmentsdu marché du crédit et plus de 80 % des banquesont adopté des critères bien plus stricts pour délivrer descrédits de toutes sortes. El<strong>les</strong> ont en particulier renforcé <strong>les</strong>conditions par rapport au niveau 37de sécurité et, dans le casdes prêts hypothécaires, le montant des cotisations des0prestataires. Dans la pratique, toutes <strong>les</strong> banques ont revuà la hausse leur marge de crédit – de 1 % à 2 % en milieud’année 2008 pour passer à 7 %-8 % au premier trimestre2009 5 100. Le coût 81 de l’argent sur le marché 83 100interbancairea sensiblement augmenté en raison de la rupture sansprécédent de la confiance mutuelle entre <strong>les</strong> institutionsfinancières. La Commission IEG of Uganda de Supervision = 67,2Financière dePologne (CSF) a renforcé <strong>les</strong> coefficients de liquidité et <strong>les</strong>obligations de déclarations 6 . L’évaluation avancée par labanque sur <strong>les</strong> possibilités de redressement de l’économieest très négative et davantage de restrictions sur <strong>les</strong> prêtsaccordés aux entreprises sont prévues 7 .10042 1001004 Rybiński, K. Finansowanie rozwoju Polski w kryzysie. Ernest& Young, février 2009. 565 Toutes <strong>les</strong> données sont basées sur le rapport dela BanqueNationale de Pologne (2009). Situation of the credit market inthe first quarter of 2009, Varsovia, enero.06 En juillet 2008, la Commission de Supervision FinancièrePolonaise a imposé aux banques l’obligation de maintenir99 et de déclarer ses standards de liquitidé, entraînant de fait94une 10064amélioration de la liquidité bancaire permettant 100 ainsi de 10096juguler la “crise de confiance”.7 FSC (Commission de Supervision Financière) (2008).Informacja IEG o sytuacji de Belgica banków = po 72,2 trzech kwartałach 2008r. Disponible sur : .100045ICRapports nationaux 138 <strong>Social</strong> <strong>Watch</strong>
Stabilité du marché hypothécaireLa politique bancaire en vigueur qui fixe à 30 % le montantexigé de contribution propre, écarte toute possibilitéd’achat de logement individuel pour la majorité de la population,dans le même temps il manque environ deuxmillions d’appartements sur le marché 8 . La conséquencela plus probable sera une hausse radicale des loyers, mais<strong>les</strong> prix des appartements à la vente ne devront pas nécessairementbaisser rapidement. De même, <strong>les</strong> frais d’amortissementdes prêts hypothécaires en devise étrangère(79 % à 81 % du total du portefeuille de crédit en 2008 9 )ont énormément augmenté en raison de la subite chute dela valeur du zloty et du changement très peu favorable enpolitique bancaire du calcul des marges de flottaison.La population pense que <strong>les</strong> banques manipulent letaux de change au détriment des clients. A l’heure actuelle,la différence entre <strong>les</strong> valeurs d’achat et de vente peutatteindre 12 % 10 ; et pas même l’Agence de la Concurrenceet de la Protection des Consommateurs ne peut imposerde restrictions sur le taux de change. Des groupes deconsommateurs se réunissent via Internet afin de se procurerdes devises étrangères en grosses quantités dansl’espoir de négocier le montant du spread et même parfoisde renégocier <strong>les</strong> conditions de leurs contrats de crédit 11 .La crise du crédit et la menace debanqueroute généralisée15 % des entreprises ont déjà des problèmes pour obtenirdes crédits de fonctionnement 12 . Les banques ont durci<strong>les</strong> conditions de délivrance des prêts pour 50 % des entreprises,situation qui s’aggravera certainement en 2009.D’après <strong>les</strong> pronostics préliminaires, la banque disposerade deux fois moins de fonds à prêter en 2009 que l’annéeprécédente. Il est tout à fait probable qu’el<strong>les</strong> aient commencéà démarcher <strong>les</strong> entreprises pour qu’el<strong>les</strong> soldentou renégocient leurs prêts en réclamant des indemnitésde retard selon <strong>les</strong> conditions du contrat de crédit 13 . En2008, par pression de la concurrence, <strong>les</strong> banques ontdélivré de nombreux prêts avec des marges d’intérêt réduitesau minimum, ces prêts sont aujourd’hui devenusune charge pour <strong>les</strong> banques. Les petites et moyennesentreprises qui manquent de garanties significatives dansleur capital privé sont particulièrement menacées.En plus de la crise du crédit, des milliers de sociétéssont tombées dans le piège des stock options et el<strong>les</strong>frôlent aujourd’hui la banqueroute. Encouragées par <strong>les</strong>banques, <strong>les</strong> entreprises ont acquis des stock optionsen grandes quantités pour protéger <strong>les</strong> bénéfices deleurs exportations. A la suite de la rapide dévaluation duzloty, non seulement ces entreprises ont perdu la totalité8 Enquête sur Internet menée par Money.pl disponible sur :.9 Données fournies par l’Association des Banques Polonaiseset rendues public lors d’une conférence en décembre 2008.Disponible sur : .10 Enquête sur Internet menée par Money.pl disponible sur :.11 Dominiak, T. “Polacy buntuj¹ siê przeciwko bankom.”POLSKA The Times, 25 février 2009.12 Enquête réalisée par la Confédération polonaise des Chefsd’Entreprises du Privé Lewiatan. Voir : .13 Niklewicz, K, Samcik, M et Hałabuz, N. “Znikające taniekredyty.” Gazeta Wyborcza, 24 février 2009.de leur capital de départ mais el<strong>les</strong> ont aussi cumulé desdettes colossa<strong>les</strong> en raison de contrats mal protégés.Le déficit démocratiqueD’autres gros problèmes sont la baisse des revenus del’état et l’augmentation des dépenses du paiement de ladette publique. Ces deux points sont étroitement liés à ladéficience démocratique régnante : aucun débat publicn’est venu encadrer le nouveau prêt d’urgence de la BanqueMondiale pour un montant de 3.750 millions d’euroset <strong>les</strong> activités de l’État sont, dans une grande mesure, peuclaires pour <strong>les</strong> médias, <strong>les</strong> élus et le public. Lorsque laDepository Trust & Clearing Corp. (qui intervient commeregistre central du commerce d’échange de crédits) apublié ses rapports, avec <strong>les</strong> mille contrats <strong>les</strong> plus importants,il s’est avéré que la République de Pologne ainsi qued’autres états souverains, avaient participé au commercede produits dérivés comme le secteur privé. Depuis ledébut du XXI ème siècle, l’OCDE, la Banque Mondiale etle Fonds Monétaire International (FMI) ont organisé desformations et séminaires pour <strong>les</strong> fonctionnaires du Ministèrede l’Économie afin de participer à la création et à lanégociation des marchés de dette publique. Lorsque l’Étatintervient en tant que société commerciale, il abandonneses citoyens, en particulier ceux qui ne génèrent pas derevenus pour l’État ou le marché.Conséquences – disparités hommes-femmesEn 1989 et 1990, lorsque la Pologne a emprunté lavoie du libre marché, <strong>les</strong> premières victimes ont été <strong>les</strong>ouvrières du secteur textile, <strong>les</strong> usines non-compétitivesfermaient et rien ne venait <strong>les</strong> remplacer. A l’heureactuelle, le secteur textile rajeuni, où prédominent <strong>les</strong>femmes, fait une nouvelle fois l’objet de réduction : àmesure que <strong>les</strong> commandes d’importations (principalementdepuis l’Allemagne) diminuent, <strong>les</strong> sous-traitantslocaux réduisent leurs activités ou ferment, ce qui mèneà une perte sèche évaluée à 40.000 emplois 14 .Prisonniers de l’économie souterraineLa baisse des revenus familiaux attribuée à la crise économiquepourrait générer l’appauvrissement de groupessociaux entiers, en particuliers <strong>les</strong> classes populaires etmoyennes. Il est tout à fait probable que l’impact soit plussignificatif chez <strong>les</strong> femmes, ce sont el<strong>les</strong> qui, par tradition,prennent la plus grosse responsabilité quant au bien-êtrefamilial (ceci est vrai en particulier dans <strong>les</strong> groupes aux revenus<strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong>). Certains analystes signalent que lacrise amplifie le secteur « au noir »(informel) de l’économiepolonaise à mesure que de nombreux chefs d’entreprise,en particulier <strong>les</strong> petits, tentent de minimiser <strong>les</strong> coûts salariauxet évitent la fiscalité et autres coûts liés au travail légal.Il semble très probable que le développement de l’économieau noir affecte davantage <strong>les</strong> femmes que <strong>les</strong> hommes,ce sont el<strong>les</strong> qui sont embauchées sur <strong>les</strong> emplois faiblementrémunérateurs, en particulier dans le secteur desservices privés (par exemple la vente au détail).Limites à la génération de revenusLa diminution des moyens financiers transfère <strong>les</strong> coûtssociaux de la crise financière sur <strong>les</strong> foyers et <strong>les</strong> fem-14 Brzoska, P. “Lodz cienko przedzie, szwaczki znow tracaprace.” Polska – Dziennik Łódzki, 29 décembre 2008. Voir :.mes en particulier. Environ 60 à 70 % du travail non-rémunéréd’aide à la famille est effectué par <strong>les</strong> femmes 15 .La classe sociale, l’origine ethnique, l’âge et la situationgéographique sont <strong>les</strong> éléments déterminants pourdistinguer l’impact qu’a cette crise économique sur <strong>les</strong>hommes et <strong>les</strong> femmes. Par exemple, en raison desfrais élevés de location d’un logement, la mobilité surle marché du travail devient limitée pour <strong>les</strong> habitantsde petits villages situés dans des zones où la récessionéconomique est importante. L’obligation, enracinée auniveau institutionnel, de fournir le travail domestiqueau sein du foyer, limitent encore davantage la capacitédes femmes en âge de se reproduire à chercher desmoyens alternatifs de création de ressources.Organisations de femmesDe nombreuses organisations de défense des droitsde la femme, y compris des ONG, savent déjà ce quesignifie perdre des fonds à mesure que <strong>les</strong> dons des entreprisesprivées et des particuliers diminuent fortement.Les fonds publics ont également diminué en raison de labaisse estimée du PIB pour 2009, obligeant à faire descoupes dans de nombreux programmes budgétaires.Le budget du Fond d’Initiatives Civiques, un programmegouvernemental qui soutient <strong>les</strong> organisations à butnon lucratif, sera diminué de moitié. Tant que <strong>les</strong> objectifsnéolibéraux sont la priorité (gestion de la diversité,discrimination, esprit d’entreprise) et que <strong>les</strong> ONG endossentle rôle de prestataires de services à mesure quel’État se retire du secteur social, le fond a apporté desressources importantes pour soutenir <strong>les</strong> activités desONG. Il est tout à fait probable que le financement que <strong>les</strong>ONG reçoivent des autorités loca<strong>les</strong> chute également.Par ailleurs, la crise économique a déjà eu uneconséquence négative sur la capacité des ONG defemmes à recevoir des fonds aussi bien de la part desdonateurs privés que publics pour leur participation àun projet financé conjointement avec la CommissionEuropéenne. Ceci est spécialement alarmant car, alorsque <strong>les</strong> fonds de l’Union Européenne ont généré de nouvel<strong>les</strong>opportunités pour <strong>les</strong> ONG en Pologne, ni l’État,ni <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong> n’ont développé <strong>les</strong> mécanismesnécessaires pour apporter un soutien financier aux ONGqui obtiennent des fonds de l’Union Européenne.Un scénario lugubreIl est possible qu’une situation d’aggravation économiques’installant dans le temps cause des conflits sociauxet politiques au cours des prochaines années. L’éventuellepolarisation économique, le chômage montant et lecuisant échec des marchés financiers ainsi que le budgetpublic pourraient être l’antichambre du développementde comportements et partis radicaux, conservateurs etde droite. La montée du néo-conservatisme pourraitencourager des valeurs traditionnel<strong>les</strong>, patriarca<strong>les</strong> etcantonner <strong>les</strong> femmes à leur rôle traditionnel. « cuisine,enfants et peut-être l’église ». De plus, parce qu’on <strong>les</strong>considère comme bien plus importantes, <strong>les</strong> questionséconomiques peuvent dominer le discours public etcauser une marginalisation des problèmes sociaux etdes problèmes liés aux rapports hommes-femmes. n15 Budlender, D. “The statistical evidence of care and non-carework in six countries.” Genève : Institut de Recherche desNations Unies pour le Développement <strong>Social</strong> (UNRISD). 2008.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 139 Pologne
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