Faire travailler les finances - Social Watch

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100paraguayDéveloppement d’un plan contre la crise0111000En dépit des graves conséquences attendues comme résultat de la crise financière internationale, les perspectives9736,2pour le Paraguay pourraient être encore pires. Ce pays possède un niveau 100 réduit d’endettement extérieur 10085–98,4dû aussi aux difficultés des gouvernements précédents pour la mise en place des prêts octroyés –, un niveauIEG of Kenyarespectable= 59de réserves internationalesBCI of Líbanoet une=économie95,6basée sur l’exportationIEGdesof Lebanonbiens agricoles.= 46,9Parconséquent, un petit pays comme le Paraguay, qui produit des aliments et de l’énergie verte, qui dispose d’uneénorme quantité d’eau douce et de terres fertiles, a des avantages comparatifs qui doivent être potentialisés.8898 100100 100 81100100 1001009210006,2DECIDAMOS, Campaña por la Expresión CiudadanaGenoveva OcamposIndice des Capacités de Base (ICB) Indice d’Equité de Genre (IEG)100100100ICB = 95 IEG = 67Au Paraguay, la crise provoquée par l’échec financier88Enfants atteignantEmpowermentla cinquième annéedans les pays du Nord a été perçue, au début, commed’écolelointaine ou extérieure à la réalité nationale. D’autre part,47suite à la sécheresse qui a affecté la région – une des plusnuisibles des dernières années – les 9 dommages issus de0la crise financière et ceux causés par le manque d’eau ont00été difficiles à séparer. Les conséquences de la crise internationalesur le pays ainsi que le conditionnement, pour564710098100100 77 100100 100100 100le pire ou pour le meilleur, que cette situation peut exercer Accouchements assurés par du Survivance jusqu’à98sur les projets du nouveau gouvernement de l’Alliance personnel médical spécialisél’âge de 5 ans Activité économiqueÉducationPatriotique pour le ChangementIEG of Niger(2008-2013)= 44,4deviennentdonc évidents. De même, cette crise peut rendre plusBCI of Paraguay = 95,3grammes sociaux ainsi que le manque de politiquesIEG of Paraguay = 66,8une hausse exceptionnelle qui a accompagné celledifficiles des négociations importantes telles que, par spécifiques de la décennie précédente concernant la des prix du pétrole, et les expectatives généréesexemple, celles concernant le prix juste pour l’énergie de campagne, ont contribué à créer – d’après les statistiquespar la frénésie des biocombustibles, le secteurl’entreprise binationale Itaipú, cédée au Brésil.officielles – une augmentation d’un million du exportateur le plus dynamique affronte une baisseBien que l’envergure de ses effets et, par conséquent,nombre de pauvres. D’après les estimations actuel-abrupte des taux de profits en raison des effetsla détermination des mesures nécessaires à prenlesréalisées à partir des conséquences de la crise, la combinés de la sécheresse, la productivité réduite100100 100100dre pour y faire face avec des possibilités de succès soit quantité de nouveaux pauvres s’élèverait à 300.000. et la chute des prix au niveau global.74difficile à estimer, la nécessité de laisser de côté les attitudesEn raison de l’effet combiné de l’augmentation du74L’effet immédiat a été une demande d’aide au Gouverneturesmesquines et opportunistes, ainsi que les impos-chômage, la baisse des revenus et la réduction des ment pour financer 50 % de la récolte face à la fuite deset les improvisations de toute sorte, héritage des envois de fonds depuis l’étranger, la proportion des entreprises transnationales chargées de l’opération. Lamauvais gouvernements précédents, devient évidente. pauvres augmenterait de 35,6 % en 2007 à 40,3 % demande, estimée à l’origine à 500 millions d’USD, s’est60en 2009, et le pourcentage 0 concernant la pauvreté0réduite de moitié lorsque les calculs concernant le refinancementet les semailles du cycle à venir ont été faits. NiTendances, expectatives et réactionsextrême passerait de 19,4 % à 22,8 % (l’objectif• Ralentissement 58de l’accroissement. Les premières intermédiaire 99 pour l’année 2008 était de 13 100%) 2 . le secteur financier 58privé ni le secteur public ne semblent100 100 100100 100100 100attentes du nouveau Gouvernement, celles 98 qui • Détérioration du marché de travail précaire. Les premièresdisposer à présent de ce montant ; en outre, le 98 dilemme sesoutiennent le Budget des Dépenses de la Nationestimations montrent des pertes qui oscillent pose concernant ceux que le Gouvernement devrait aider,2009, étaient optimistes par rapport au comportementde l’économie. Au cours des mois suivants, au nombre d’emplois que le Paraguay devrait créer • Enchérissement du crédit. Au cours de l’année der-entre 80 et 100.000 emplois 3 ; ce chiffre est similaireIEG of Spain = 76,9BCI of España = 99,6dans quel but et dans quelIEGordreof Spainde préséance.= 76,9l’accroissement de 5 % initial s’est réduit à 2 % par an pour répondre à une demande de travail digne nière, le coût du crédit (déjà faible) double et se situepuis ensuite à 1,7 %, ce qui annonçait une période chez les jeunes et les paysans. A présent, 35 % de à 30 % au mois de novembre 2008, ce qui comprometde ralentissement. D’après certains analystes, le la PEA (population économiquement active) est auà court terme toute dynamique de relance éco-calcul des prévisions officielles a été trop juste et chômage ou bien est sous-employée, 70 % des salariésnomique. En même temps, les taux d’intérêt pour lesles spéculations sur une récession commencent àperçoivent des revenus en-dessous du salaire activités agricoles ont augmenté de 50 %,s’élevant100apparaître, soit une croissance négative de -2 %,entraînant un déficit fiscal – n’étant plus alors ressenticomme un problème.• Augmentation de la pauvreté. Un rapport du PNUD-UNICEF-UNFPA au début de l’année 2009 1 prévient0 s/dque, en absence des mesures appropriées, une augmentationde la pauvreté 15 et de la pauvreté extrêmeest prévue pour cette année, ce qui met en dangerl’accomplissement des Objectifs du Millénaire 99100100 100pour le Développement (OMD). Les problèmes deconception et la très mauvaise gestion des prolestina= 0 Cisjordania o Palestina S/D (español)1 Programme “Investir dans les Gens”. Étude sur l’impact de la crisesur les indices de pauvreté au Paraguay. PNUD/UNICEF/UNFPA.100minimum légal et seulement 15 % de ces salariésdisposent d’une couverture médicale. Ces chiffres66font partie de l’héritage du Partido Colorado (PartiRouge) qui avait soutenu dans le passé le régimedictatorial de M. Alfredo Stroessner.• Aide gouvernementale 0 pour le secteur agricole.Ceux qui ont demandé une aide au Gouvernement83ont d’abord été ceux qui ont bénéficié 80 de la modernitéet de la mécanisation agricole durant les der-100 100nières décennies, les travailleurs du soja (ou les« brésiguayens » à cause de leur origine). AprèsBCI of Rep. Dem. del Congo = 76,32 Última Hora (UH), le 17 janvier 2009.3 Ibid.100de 10 % à 15 % 4 . A son tour, le coût de l’argent esttoujours élevé par rapport aux prêts en dollars et àlong terme, comme c’est le cas pour les logements.• Réduction du commerce extérieur. Cette réductions’est manifestée aussi bien 13 pour l’importation de0produits – par exemple les automobiles d’occasionde Iquique, au Chili, et les appareils électroménagersfabriqués 57 en Chine – que pour 65l’exportation, en100 100raison des difficultés pour vendre les produits manufacturésdues à la diminution de la consommation– par exemple, les garnitures en cuir pour lesIEG of Rep. Dem. del Congo = 45.1automobiles – et le protectionnisme croissant dans4 ABC, le 29 décembre 2008 et le 20 janvier 2009.1001007Rapports nationaux 132 Social Watch100

les pays destinataires, notamment l’Argentine pourle domaine textile. La sécheresse a contribué à cepanorama appauvri ; le reflux de la rivière Paraguayet le manque d’un dragage périodique ont rendu letransport fluvial plus difficile et plus cher.Gel des initiatives pour l’augmentation des impôts.Après un calcul initial qui correspond à une augmentationde 25 % des recettes, pouvoir maintenirles recettes de l’année 2008 serait considéréecomme une réussite. Cela veut dire que le niveaude la pression fiscale qui s’élève à 11,6 % (une desplus basses du continent) sera difficile à augmenter.Ainsi donc, plusieurs propositions sont restées ensuspens : un impôt minimum sur les profits extraordinairesdes travailleurs du soja, qui avait causéun fort rejet parmi les producteurs, la re-conceptionde l’impôt sur les revenus agricoles, un ajustementdes valeurs fiscales des terres – ce qui contribueraità une plus grande recette des gouvernements locaux– ainsi qu’un nouveau retard dans l’entrée envigueur de l’impôt sur les revenus personnels 5 .Le Gouvernement face à la criseLe Gouvernement a établi une stratégie prudente etréaliste, conçue en étapes, dans le but de rationaliseret de favoriser les ressources disponibles 6 :ère• 1 étape, à partir d’octobre 2008. Des mesuresmonétaires pour donner de la liquidité au systèmebancaire et des mesures fiscales pour rationaliserles dépenses et augmenter les revenus.– La réduction conditionnée de l’ajustement légalsur les dépôts, aussi bien en guaranis (monnaiedu Paraguay) qu’en dollars, en vue de stimulerles banques pour qu’elles attirent les épargnesà long terme, et de libérer des ressources pourles destiner au financement et au refinancementdes crédits productifs.– La réduction des taux d’intérêt des instrumentsde contrôle monétaire, afin que les banques« fassent travailler leur argent », c’est-à-direaugmentent l’offre de crédit.– La Banque Centrale est intervenue pour soutenir leguarani face à un dollar très apprécié, ce qui a deseffets ambivalents : cela pénalise les importateursmais à la fois cela peut être un soulagement pourles exportateurs, tandis qu’un guarani dévalué – lerevers de la médaille du phénomène – pourraitenchérir les paiements de la dette.e• 2 étape, à partir de janvier 2009. Politique fiscaleexpansive.Une augmentation déficitaire des dépenses publiquesest prévue, ou plutôt un budget expansif orienté vers lesdépenses dans des travaux publics (asphaltage, ponts),ainsi que des politiques sociales visant à créer de l’emploi(logements) et à protéger les secteurs vulnérablesdes effets de la crise. Au début, un déficit de financementa été estimé à 300 millions d’USD. Un contrôlejournalier des activités visant à soutenir l’exécution desaugmentations budgétaires (travaux publics, pour unmontant de 100 millions d’USD à 200 millions d’USD5 ABC, le 6 octobre 2008 et Última Hora, le 18 octobre 2008.6 Última Hora, le 31 janvier 2009.environ, et des transferts conditionnés – de 17.000 à120.000 bénéficiaires) a été promis.e• 3 étape, à partir de février 2009. Des mesurespour satisfaire les besoins financiers et de créditdans les secteurs productifs.En outre, le portefeuille de crédits de l’Agence Financièredu Développement –qui permettra de créer plusd’opportunités de refinancement à moyen et à longterme– ainsi que celui de la banque publique par rapportà la demande des petits et moyens producteurs,seront renforcés. Les dépenses du Gouvernement serontorientées notamment vers les produits nationaux.e• 4 étape, en construction. Des mesures additionnellespour augmenter l’investissement public et privé.Outre les crédits réguliers, des crédits de contingenceont été prévus, ceux-ci étant à présent révisés oubien ont été déjà approuvés et doivent être remis auParlement, ou bien une demi-sanction leur a été déjàaccordée. Ces lignes de crédit, destinés aux routes etchemins, à la production (Banque Interaméricaine deDéveloppement), à la production agricole et à l’eau(Banque Mondiale) obligent à réviser les modalités desconcessions et des contrats publics-privés, ainsi quel’amélioration de la capacité d’exécution du budget.En ce qui concerne le plan contre la crise qui seraanalysé par le Parlement, le nouveau Gouvernement arenforcé les mesures pour en discuter dans différentscadres – partis politiques, parlementaires, représentantsdu secteur privé et des organisations de la sociétécivile – mais ni la pertinence des mesures proposées nileur capacité à réduire les effets prévus sont véritablementévidentes. Selon certains, ces mesures devraientêtre mises en place avec ou sans une crise, du fait queles prêts ont été déjà engagés ou bien que l’approbationn’a pas encore été accordée. Selon d’autres, les prêts decontingence de la banque multilatérale doivent toujoursêtre évalués en termes de bénéficiaires, de coûts et decontribution à l’amélioration des dépenses publiques.En outre, de nouvelles réclamations corporatistes,difficiles à justifier et/ou à satisfaire, sont apparues.A titre d’exemple, durant l’année 2008, les demandesd’autres corporations se sont ajoutées à celles des fonctionnairespublics quant à l’augmentation des salaires,et les entreprises du soja réclament un refinancement etun crédit flexible à court terme. D’autre part, des réclamationsréitérées concernant les terres, la souverainetéalimentaire et la relance de l’économie des paysans sepoursuit dans les campagnes de façon intermittente.Des critiques émises par des entrepreneurset des hommes politiques opportunistes quant auxtransferts conditionnés en argent pour les secteurs lesplus vulnérables (avec une couverture et un montantplus grands par rapport à l’administration antérieure,pouvant entraîner aussi une concurrence plus grandeet des complications d’accès) viennent s’ajouter àcette confusion d’intérêts. En réalité, les transferts enargent ne constituent pas la panacée et ne seront pasfaciles à mettre en place, du fait des difficultés pourfaire la distinction entre pauvres et indigents lorsqueles revenus constituent l’étalon de mesure ou que lafaible couverture médicale et/ou la mauvaise qualitédes services de santé publique et d’éducation touchetout le monde de la même façon.En dernière instance, une volonté politique est nécessaireainsi qu’une explication de la stratégie qui n’a pasencore été réglée, pour construire une majorité parlementaireinexistante aujourd’hui, en grande mesure à cause dela crise de leadership, de médiation et de représentationqui affecte les partis politiques. Le défi du Gouvernementsera celui de neutraliser les forces rétrogrades au seinParti Rouge, et qui ont déjà manifesté leur volonté d’ignorerle plan, signifiant un boycott en perspective.Réponse de la société civileLes premiers qui se sont manifestés ont été ceux ayantbénéficié jusqu’à présent des politiques néolibérales etd’intégration des marchés : les agro-exportateurs, les industriels,les importateurs, les publicitaires. Le problèmeréside dans le fait que le secteur des entreprises – saufexceptions – se borne à demander des explications surla portée des mesures et à formuler des réclamations,plutôt qu’à proposer des alternatives. De ce fait, les réclamationsdes travailleurs du soja – par exemple – sontperçues rapidement comme illégitimes, car elles essaientnon seulement de cacher des pertes mais aussi de maintenirle niveau d’activité et de profits par le biais de lasubvention publique. Il faut remarquer que les profitsextraordinaires ont atteint leur sommet lors du cycle précédent,en partie grâce à la spéculation sur le futur marchédes matières premières agricoles, avec la promotion desbiocombustibles 7 . Cela montre que la crise peut mener àdes impasses ou renforcer les schémas d’affectation desressources qui doivent être dépassés.L’irresponsabilité et l’aveuglement évidents de l’oppositionconservatrice ou de droite conduiront au refusdu plan contre la crise avec la seule intention de porterpréjudice au nouveau Gouvernement de centre gauche.D’autre part, les réclamations des organisations des travailleurset des paysans risquent d’être appliquées, soitpar des partis de gauche au sein du gouvernement eten-dehors de celui-ci, soit par des médias qui cherchent àsemer la confusion au sein de l’opinion publique.Des organisations de la société civile – telles que leComité de Coordination pour les Droits de l’Enfance et del’Adolescence et l’organisation Decidamos (Décidons) quiont formé l’Alliance pour l’Investissement à l’Enfance et àl’Adolescence – envisagent une contribution à la connaissancedes effets de la crise chez les petits garçons, les petitesfilles et les adolescents en situation de vulnérabilité, parle biais du débat sur les politiques d’investissement dansl’enfance, afin de fournir des propositions concrètes.Un plan contre la crise ne sera probablement pas unemesure idéale, mais il s’avère nécessaire et dépendra dece que le Gouvernement pourra construire avec les effortsde tous. Compte tenu des antécédents dans la planificationdu pays, la mise en œuvre de ce plan serait un véritableavancement. Le succès dépendra d’une compréhensionjuste des problèmes hérités et de ceux qui pourraient apparaîtredans un contexte chaotique et imprédictible. Detoute façon, la crise pourrait être la solution pour orienterencore une fois le cours en matière économique, sociale etenvironnementale, ainsi que pour améliorer la capacité degestion et de contrôle de l’État, ce qui facilitera également laparticipation de la société civile dans le domaine public. n7 Grassroots Internacional, lettre au Président Barack Obama:Spéculation des marchés financiers dans la production desaliments, www.grassrootsonline.org.Social Watch 133 Paraguay

•<strong>les</strong> pays destinataires, notamment l’Argentine pourle domaine textile. La sécheresse a contribué à cepanorama appauvri ; le reflux de la rivière Paraguayet le manque d’un dragage périodique ont rendu letransport fluvial plus difficile et plus cher.Gel des initiatives pour l’augmentation des impôts.Après un calcul initial qui correspond à une augmentationde 25 % des recettes, pouvoir maintenir<strong>les</strong> recettes de l’année 2008 serait considéréecomme une réussite. Cela veut dire que le niveaude la pression fiscale qui s’élève à 11,6 % (une desplus basses du continent) sera difficile à augmenter.Ainsi donc, plusieurs propositions sont restées ensuspens : un impôt minimum sur <strong>les</strong> profits extraordinairesdes travailleurs du soja, qui avait causéun fort rejet parmi <strong>les</strong> producteurs, la re-conceptionde l’impôt sur <strong>les</strong> revenus agrico<strong>les</strong>, un ajustementdes valeurs fisca<strong>les</strong> des terres – ce qui contribueraità une plus grande recette des gouvernements locaux– ainsi qu’un nouveau retard dans l’entrée envigueur de l’impôt sur <strong>les</strong> revenus personnels 5 .Le Gouvernement face à la criseLe Gouvernement a établi une stratégie prudente etréaliste, conçue en étapes, dans le but de rationaliseret de favoriser <strong>les</strong> ressources disponib<strong>les</strong> 6 :ère• 1 étape, à partir d’octobre 2008. Des mesuresmonétaires pour donner de la liquidité au systèmebancaire et des mesures fisca<strong>les</strong> pour rationaliser<strong>les</strong> dépenses et augmenter <strong>les</strong> revenus.– La réduction conditionnée de l’ajustement légalsur <strong>les</strong> dépôts, aussi bien en guaranis (monnaiedu Paraguay) qu’en dollars, en vue de stimuler<strong>les</strong> banques pour qu’el<strong>les</strong> attirent <strong>les</strong> épargnesà long terme, et de libérer des ressources pour<strong>les</strong> destiner au financement et au refinancementdes crédits productifs.– La réduction des taux d’intérêt des instrumentsde contrôle monétaire, afin que <strong>les</strong> banques« fassent <strong>travailler</strong> leur argent », c’est-à-direaugmentent l’offre de crédit.– La Banque Centrale est intervenue pour soutenir leguarani face à un dollar très apprécié, ce qui a deseffets ambivalents : cela pénalise <strong>les</strong> importateursmais à la fois cela peut être un soulagement pour<strong>les</strong> exportateurs, tandis qu’un guarani dévalué – lerevers de la médaille du phénomène – pourraitenchérir <strong>les</strong> paiements de la dette.e• 2 étape, à partir de janvier 2009. Politique fiscaleexpansive.Une augmentation déficitaire des dépenses publiquesest prévue, ou plutôt un budget expansif orienté vers <strong>les</strong>dépenses dans des travaux publics (asphaltage, ponts),ainsi que des politiques socia<strong>les</strong> visant à créer de l’emploi(logements) et à protéger <strong>les</strong> secteurs vulnérab<strong>les</strong>des effets de la crise. Au début, un déficit de financementa été estimé à 300 millions d’USD. Un contrôlejournalier des activités visant à soutenir l’exécution desaugmentations budgétaires (travaux publics, pour unmontant de 100 millions d’USD à 200 millions d’USD5 ABC, le 6 octobre 2008 et Última Hora, le 18 octobre 2008.6 Última Hora, le 31 janvier 2009.environ, et des transferts conditionnés – de 17.000 à120.000 bénéficiaires) a été promis.e• 3 étape, à partir de février 2009. Des mesurespour satisfaire <strong>les</strong> besoins financiers et de créditdans <strong>les</strong> secteurs productifs.En outre, le portefeuille de crédits de l’Agence Financièredu Développement –qui permettra de créer plusd’opportunités de refinancement à moyen et à longterme– ainsi que celui de la banque publique par rapportà la demande des petits et moyens producteurs,seront renforcés. Les dépenses du Gouvernement serontorientées notamment vers <strong>les</strong> produits nationaux.e• 4 étape, en construction. Des mesures additionnel<strong>les</strong>pour augmenter l’investissement public et privé.Outre <strong>les</strong> crédits réguliers, des crédits de contingenceont été prévus, ceux-ci étant à présent révisés oubien ont été déjà approuvés et doivent être remis auParlement, ou bien une demi-sanction leur a été déjàaccordée. Ces lignes de crédit, destinés aux routes etchemins, à la production (Banque Interaméricaine deDéveloppement), à la production agricole et à l’eau(Banque Mondiale) obligent à réviser <strong>les</strong> modalités desconcessions et des contrats publics-privés, ainsi quel’amélioration de la capacité d’exécution du budget.En ce qui concerne le plan contre la crise qui seraanalysé par le Parlement, le nouveau Gouvernement arenforcé <strong>les</strong> mesures pour en discuter dans différentscadres – partis politiques, parlementaires, représentantsdu secteur privé et des organisations de la sociétécivile – mais ni la pertinence des mesures proposées nileur capacité à réduire <strong>les</strong> effets prévus sont véritablementévidentes. Selon certains, ces mesures devraientêtre mises en place avec ou sans une crise, du fait que<strong>les</strong> prêts ont été déjà engagés ou bien que l’approbationn’a pas encore été accordée. Selon d’autres, <strong>les</strong> prêts decontingence de la banque multilatérale doivent toujoursêtre évalués en termes de bénéficiaires, de coûts et decontribution à l’amélioration des dépenses publiques.En outre, de nouvel<strong>les</strong> réclamations corporatistes,diffici<strong>les</strong> à justifier et/ou à satisfaire, sont apparues.A titre d’exemple, durant l’année 2008, <strong>les</strong> demandesd’autres corporations se sont ajoutées à cel<strong>les</strong> des fonctionnairespublics quant à l’augmentation des salaires,et <strong>les</strong> entreprises du soja réclament un refinancement etun crédit flexible à court terme. D’autre part, des réclamationsréitérées concernant <strong>les</strong> terres, la souverainetéalimentaire et la relance de l’économie des paysans sepoursuit dans <strong>les</strong> campagnes de façon intermittente.Des critiques émises par des entrepreneurset des hommes politiques opportunistes quant auxtransferts conditionnés en argent pour <strong>les</strong> secteurs <strong>les</strong>plus vulnérab<strong>les</strong> (avec une couverture et un montantplus grands par rapport à l’administration antérieure,pouvant entraîner aussi une concurrence plus grandeet des complications d’accès) viennent s’ajouter àcette confusion d’intérêts. En réalité, <strong>les</strong> transferts enargent ne constituent pas la panacée et ne seront pasfaci<strong>les</strong> à mettre en place, du fait des difficultés pourfaire la distinction entre pauvres et indigents lorsque<strong>les</strong> revenus constituent l’étalon de mesure ou que lafaible couverture médicale et/ou la mauvaise qualitédes services de santé publique et d’éducation touchetout le monde de la même façon.En dernière instance, une volonté politique est nécessaireainsi qu’une explication de la stratégie qui n’a pasencore été réglée, pour construire une majorité parlementaireinexistante aujourd’hui, en grande mesure à cause dela crise de leadership, de médiation et de représentationqui affecte <strong>les</strong> partis politiques. Le défi du Gouvernementsera celui de neutraliser <strong>les</strong> forces rétrogrades au seinParti Rouge, et qui ont déjà manifesté leur volonté d’ignorerle plan, signifiant un boycott en perspective.Réponse de la société civileLes premiers qui se sont manifestés ont été ceux ayantbénéficié jusqu’à présent des politiques néolibéra<strong>les</strong> etd’intégration des marchés : <strong>les</strong> agro-exportateurs, <strong>les</strong> industriels,<strong>les</strong> importateurs, <strong>les</strong> publicitaires. Le problèmeréside dans le fait que le secteur des entreprises – saufexceptions – se borne à demander des explications surla portée des mesures et à formuler des réclamations,plutôt qu’à proposer des alternatives. De ce fait, <strong>les</strong> réclamationsdes travailleurs du soja – par exemple – sontperçues rapidement comme illégitimes, car el<strong>les</strong> essaientnon seulement de cacher des pertes mais aussi de maintenirle niveau d’activité et de profits par le biais de lasubvention publique. Il faut remarquer que <strong>les</strong> profitsextraordinaires ont atteint leur sommet lors du cycle précédent,en partie grâce à la spéculation sur le futur marchédes matières premières agrico<strong>les</strong>, avec la promotion desbiocombustib<strong>les</strong> 7 . Cela montre que la crise peut mener àdes impasses ou renforcer <strong>les</strong> schémas d’affectation desressources qui doivent être dépassés.L’irresponsabilité et l’aveuglement évidents de l’oppositionconservatrice ou de droite conduiront au refusdu plan contre la crise avec la seule intention de porterpréjudice au nouveau Gouvernement de centre gauche.D’autre part, <strong>les</strong> réclamations des organisations des travailleurset des paysans risquent d’être appliquées, soitpar des partis de gauche au sein du gouvernement eten-dehors de celui-ci, soit par des médias qui cherchent àsemer la confusion au sein de l’opinion publique.Des organisations de la société civile – tel<strong>les</strong> que leComité de Coordination pour <strong>les</strong> Droits de l’Enfance et del’Ado<strong>les</strong>cence et l’organisation Decidamos (Décidons) quiont formé l’Alliance pour l’Investissement à l’Enfance et àl’Ado<strong>les</strong>cence – envisagent une contribution à la connaissancedes effets de la crise chez <strong>les</strong> petits garçons, <strong>les</strong> petitesfil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> ado<strong>les</strong>cents en situation de vulnérabilité, parle biais du débat sur <strong>les</strong> politiques d’investissement dansl’enfance, afin de fournir des propositions concrètes.Un plan contre la crise ne sera probablement pas unemesure idéale, mais il s’avère nécessaire et dépendra dece que le Gouvernement pourra construire avec <strong>les</strong> effortsde tous. Compte tenu des antécédents dans la planificationdu pays, la mise en œuvre de ce plan serait un véritableavancement. Le succès dépendra d’une compréhensionjuste des problèmes hérités et de ceux qui pourraient apparaîtredans un contexte chaotique et imprédictible. Detoute façon, la crise pourrait être la solution pour orienterencore une fois le cours en matière économique, sociale etenvironnementale, ainsi que pour améliorer la capacité degestion et de contrôle de l’État, ce qui facilitera également laparticipation de la société civile dans le domaine public. n7 Grassroots Internacional, lettre au Président Barack Obama:Spéculation des marchés financiers dans la production desaliments, www.grassrootsonline.org.<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> 133 Paraguay

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